La réforme Barrette a un prix

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Déshumanisation des soins et des relations de travail

La réforme Barrette a un prix

Un an après la mégafusion des établissements de santé et de services sociaux dans toutes les régions du Québec, la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras, dresse un bilan de la réforme Barrette dans une lettre ouverte diffusée aux médias.

Après une année d’existence du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS) et du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière Appalaches (CISSS) est venu le moment de faire un bilan étape de cette vaste opération aux conséquences dont on ne peut encore évaluer toute la mesure.

Rappelons que cette réforme fait suite à une autre réforme, réalisée il y a à peine une dizaine d’années par le docteur Couillard alors ministre de la Santé, créant les agences régionales et les centres de santé et de services sociaux (CSSS) qui, à leur façon, étaient venus bouleverser la dispensation des services à la population avec des impacts non négligeables sur le personnel qui y œuvre au quotidien.

Il faut également ajouter les effets réels des politiques d’austérité de ce gouvernement qui ont occasionné des compressions budgétaires de l’ordre de 100 M$ au cours des deux dernières années pour les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière Appalaches dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ces compressions ont provoqué, entre autres, une hausse notable des charges de travail par une pléthore de mesures administratives trop souvent improvisées et imposées au grand dam des salarié-es et de la qualité des services.

Pour bien comprendre l’ampleur de la réforme, il faut savoir que le nouveau CIUSS de la Capitale-Nationale regroupe l’ensemble des installations et établissements à partir de Saint-Siméon dans Charlevoix, jusqu’aux limites de la MRC de Portneuf, comptant sous la même administration environ 16 500 employé-es. Pour le CISSS de Chaudière-Appalaches, il est question de 12 000 employé-es répartis dans 105 centres ou installations. Pour ce qui est de la centralisation, on ne peut demander mieux pour la déshumanisation des relations de travail et même des relations avec la population usagère d’un service aussi fondamental qu’est celui de la santé et des services sociaux.

Au-delà d’une vaste réforme administrative et des compressions budgétaires, n’en demeure pas moins que le personnel se retrouve complètement épuisé, angoissé, surchargé et sans sentiment d’appartenance ni engagement.

Cela a comme conséquence directe une hausse fulgurante, depuis un an, de près de 50 % des absences pour cause de maladie ainsi qu’une augmentation de la prise de médicaments de 30 % chez les travailleuses et les travailleurs du réseau qui souffrent de détresse psychologique et d’épuisement.

Au même moment et en connaissance des faits, le ministre Barrette se targue d’accomplir ce qui a été impossible pour ses prédécesseurs et déclare que l’effet recherché et obtenu est d’avoir une autorité sur le réseau. Cela en dit long sur sa vision hypercentralisée d’un réseau au service des ambitions d’un ministre et non de la population usagère, et encore moins de celles et ceux qui y œuvrent, trop souvent au détriment de leur santé, pour offrir des soins et des services de qualité, universels et accessibles.

Le ministre aurait tout avantage à rencontrer d’autres personnes que les directeurs généraux des superétablissements que sont les CIUSSS et les CISSS pour voir l’ampleur des conséquences de sa réforme. Pour le convaincre, nous l’invitons à passer une journée entière auprès des différents corps d’emploi du réseau de la santé et des services sociaux. Il pourra alors prendre toute la mesure de ses décisions et des impacts réels et concrets qu’elles ont.

Ann Gingras, présidente
Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN)

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