Entente historique pour le STT de Mines Seleine–CSN aux Îles-de-la-Madeleine

Réunis le 26 novembre lors de leur assemblée générale annuelle, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Mines Seleine–CSN ont pris acte de la signature de leur nouvelle convention collective qui sera en vigueur jusqu’au 1er juillet 2027. Ayant fait l’objet d’une entente de principe quelques semaines auparavant, celle-ci avait été adoptée à 99% par les membres du syndicat.

Devant le contexte économique actuel, le syndicat et l’employeur avaient décidé d’ouvrir des discussions exploratoires afin d’anticiper le début des négociations avant le calendrier prévu à cet effet en 2024. Du côté syndical, le rattrapage salarial face à l’inflation des dernières années et la hausse générale du coût de la vie aux Îles-de-la-Madeleine devaient jeter les bases des discussions. Pour Jean-Pierre Poirier, président du syndicat : « Les attentes des membres étaient très élevées en matière de salaire. Notre convention est assez mature à plusieurs niveaux, mais c’est clair qu’on avait un retard salarial à rattraper. Et puis en ce moment, avec les paiements hypothécaires qui augmentent et l’épicerie qui coûte toujours plus cher, il fallait qu’on puisse maintenir notre pouvoir d’achat ».

En se concentrant principalement sur les aspects salariaux de la convention collective, les parties en sont arrivées à une entente prometteuse permettant de retenir et d’attirer la main-d’oeuvre dans cette mine de sel unique au Québec. En effet, une augmentation salariale de 4,00 $ l’heure a été appliquée de manière rétroactive au 1er octobre 2023 sur l’ensemble des classes salariales, en plus d’une augmentation cumulative de 8,5% d’ici la fin de la convention collective au 1er juillet 2027. Au total, incluant la reclassification des titres d’emplois de mineur et de dynamiteur, les membres du syndicat ont obtenu des ajustements salariaux de l’ordre de 19,5% à 23% sur une durée de 3 ans et 9 mois.

Toujours selon M. Poirier : « Les membres ont exprimé sans équivoque qu’ils étaient très satisfaits de l’entente, les résultats du vote le démontrent clairement. Nous sommes très heureux d’avoir pu nous entendre avec l’employeur de manière anticipée afin de bénéficier d’une augmentation salariale immédiate sans devoir attendre au 1er juillet 2024. Nous n’allions pas le faire à tout prix, mais puisque la conjoncture était favorable, nous avons pris la décision de négocier avant l’échéance et ça s’est avéré payant pour tout le monde ».

Pour ce qui est de certaines autres dispositions, le syndicat a également obtenu le maintien de la prime de nuit qui passe de 0,75$ à 2,50$ de l’heure et de la rémunération des heures supplémentaires à 200% lors du quart du samedi soir, et ce, jusqu’au renouvellement de la prochaine convention collective. Les parties ont également convenu de mettre en place un comité paritaire pour revoir les horaires de travail afin d’alléger le fardeau des rotations des quarts de jour, de soir et de nuit. Enfin, l’employeur a également signifié son intérêt de maintenir un boni qui avait été instauré en décembre 2022 et qui visait à verser des montants forfaitaires aux salarié-es en fonction du dépassement d’un certain volume mensuel de production. Sur les douze derniers mois, celui-ci a permis aux membres du syndicat d’obtenir un montant forfaitaire équivalant à 4,5% du salaire annuel.

À propos du CCGIM–CSN, de la FIM et de la CSN

Le CCGIM–CSN regroupe environ 4 500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 77 syndicats affiliés.

La FIM–CSN rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui oeuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Attention : la CAQ met nos ainé-es en danger

Par crainte de rupture de service, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec souhaite pérenniser un règlement mis en place dans l’urgence, en pleine pandémie. Alors même que durant cette période nous avons été témoins de situations désastreuses en résidence pour ainés (RPA), ce projet de modification permettrait à toute personne appelée à donner des soins aux usagères et usagers de RPA, mais non membre d’un ordre professionnel, de rester en poste pendant un an, et ce, sans qu’aucune formation ne soit exigée. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tire la sonnette d’alarme quant aux dangers d’une telle décision pour nos ainé-es et elle interpelle le gouvernement pour qu’il exige que les travailleuses et travailleurs en RPA reçoivent les formations de base beaucoup plus rapidement.

Avant la pandémie, le personnel de RPA devait, pour être embauché, avoir minimalement suivi la formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et celle portant sur les Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB). Le gouvernement souhaite maintenant accorder un délai d’un an après l’embauche pour ces mêmes formations, pourtant très courtes et essentielles à l’exercice du métier.

Lorsque l’on travaille avec des ainé-es en résidence, il est fondamental de pouvoir intervenir en cas d’urgences cardiovasculaires ou d’étouffement. « La formation (RCR) ne dure qu’une journée, dont la moitié peut être faite en ligne. On comprend qu’il manque de personnel, mais de permettre une année complète sans que cette formation de base soit suivie dépasse l’entendement. Des situations d’horreur sont à prévoir parce que c’est carrément dangereux pour la santé et la sécurité nos ainé-es », s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Marlène Ross, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN, souligne également le fait qu’aujourd’hui, dans les résidences pour aîné-es, on retrouve des personnes en déficience intellectuelle, qui sont en dépassement de soins ou encore qui ont des troubles mentaux. « Il est irresponsable de placer ces gens vulnérables et à risque entre les mains de personnes mal outillées pour composer avec leurs réalités. C’est contraire au principe de précaution et ça met nos ainé-es à risque. »

« De plus, ne pas recevoir la formation pour déplacer correctement les usagers et les usagères laisse présager de nombreux accidents de travail. On veut attirer plus de personnel, mais on ne met pas le cadre pour les garder en place. On comprend le besoin de plus de flexibilité, mais on pense que les travailleuses et les travailleurs devraient être formés à leur arrivée ou dans les semaines suivant leur embauche », de conclure la représentante syndicale du secteur.

Le Front commun sera en grève les 21, 22 et 23 novembre prochains

Alors que 420 000 travailleuses et travailleurs sont en grève partout au Québec depuis minuit, le Front commun annonce ce matin que la prochaine séquence de grève se déroulera du 21 au 23 novembre prochains, à moins de parvenir à une entente d’ici là.

« Nous annonçons aujourd’hui le moment de la deuxième séquence de grève qui se tiendra sur trois journées complètes. Notre message ce matin est clair : nos équipes de négociation sont entièrement disponibles pour les deux prochaines semaines. L’objectif, c’est d’arriver à un règlement qui sera gagnant-gagnant, pour les travailleuses et les travailleurs, ainsi que pour les services à la population. Personne ne souhaite une autre séquence de grève, mais nous serons prêts s’il le faut », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Cela dit, il faut bien comprendre que ce mouvement est une démonstration de la détermination de nos membres, qui ont voté à 95 % en faveur de la grève et qui sont prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à la grève générale illimitée, si le gouvernement ne comprend pas le message », ont tenu à préciser les porte-paroles.  

Rappelons que le 29 octobre dernier, le Conseil du trésor a déposé une offre contenant une bonification dérisoire de seulement 1,3 %. L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglerait en rien les problèmes causés par l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun. Au contraire, elle les appauvrirait.

« Après que 100 000 personnes soient venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, après un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % après un dépôt insultant dimanche dernier, le gouvernement nous pousse aujourd’hui à exercer la grève. Il récolte ce qu’il a semé, rien de moins. À l’heure actuelle, nous avons élagué nos demandes à l’ensemble des tables sectorielles. Mais une chose est certaine, les attentes des travailleuses et des travailleurs sont grandes. Laisser notre monde s’appauvrir, c’est non négociable ! », ont tonné les porte-paroles. 

Rappelons aussi que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage, auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles, et qu’il a offert 21 % sur cinq ans aux policiers de la Sûreté du Québec, offre qui a été refusée. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra obtenir le même niveau de considération.

Cibles d’immigration : les centrales syndicales décrient l’omission de l’immigration temporaire

Les quatre grandes centrales syndicales dénoncent le manque de considération du gouvernement du Québec envers les travailleuses et les travailleurs migrants temporaires, alors qu’il a décidé de maintenir sa cible d’immigration à 50 000 personnes. Pour la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ, cette décision rend quasiment impossible l’accès à la résidence permanente pour ces gens qui contribuent pleinement à la vitalité économique et sociale du Québec.  

« En maintenant ses cibles, le gouvernement emprisonne dans la précarité la grande majorité des personnes immigrantes temporaires qui habitent et travaillent déjà dans nos milieux, partout au Québec », a décrié la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Au cœur de l’enjeu, la grande proportion des travailleuses et travailleurs temporaires aux prises avec des permis fermés qui les rendent captifs d’un seul employeur avec, pour conséquence, la crainte de représailles s’ils tentent de faire valoir leurs droits. Rappelons que le rapporteur spécial de l’ONU a dénoncé cette situation qui s’apparente à de l’esclavage moderne. 

« Dans un contexte de recours débridé à la main-d’œuvre temporaire pour combler des besoins permanents, le gouvernement ne pouvait omettre d’inclure cette proportion importante des personnes immigrantes dans ses cibles d’immigration. En les ignorant, il pave la voie à ce que les abus se poursuivent et se généralisent à l’égard des travailleuses et travailleurs étrangers captifs de leur permis de travail fermé », explique Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ. 

Les nombreux obstacles à la résidence permanente contribuent d’ailleurs à la croissance, au sein du marché du travail, d’une population immigrante sans statut, dont plusieurs travailleuses et travailleurs ne détiennent que des permis temporaires. Leur accueil permanent est donc considéré comme un enjeu crucial, tout comme la régularisation de leur statut.

« Nous saluons le désir de mieux soutenir l’accès à la francisation des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et d’encourager les employeurs à prendre leurs responsabilités en la matière. Cependant, nous demandons des moyens pour les inclure et les franciser, et non de nouvelles mesures d’exclusion. L’apprentissage effectif du français ne pourra se faire dans les conditions proposées », explique Mario Beauchemin, vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Pour les centrales, les travailleuses et les travailleurs migrants ne doivent pas se voir imposer de nouvelles exigences au renouvellement de leur permis de travail, tel qu’un niveau de français, et à l’obtention de la résidence permanente. Ils devraient plutôt avoir un accès réel à la francisation, à de meilleurs salaires et des conditions de travail décentes, à des protections sociales et à une meilleure protection contre l’exploitation et les abus.

« L’immigration est un sujet à la fois crucial pour l’avenir de la société québécoise, et malheureusement polarisé à outrance. La planification et les niveaux d’immigration doivent refléter nos réels besoins et être plus humains. Il nous incombe de développer les capacités d’accueil, incluant la francisation en milieu de travail et la régionalisation de l’immigration, afin d’inclure convenablement toutes les personnes immigrantes », explique Luc Vachon, président de la CSD.

L’immigration temporaire est composée des travailleuses et travailleurs étrangers, des demandeurs d’asile et des étudiantes et étudiants étrangers. Au Canada, cette immigration a augmenté de 68 % en deux ans et représente désormais plus de 470 976 personnes au Québec, selon Statistique Canada. 

Un dépôt insultant, une fois de plus

« Beaucoup de bruit pour rien : une bonification pitoyable de seulement 1,3 % sur une durée de cinq ans. » C’est avec une vive déception, mais peu d’étonnement, que les porte-paroles du Front commun ont pris connaissance du dépôt effectué ce matin par le Conseil du trésor, lequel est reçu comme un affront. Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l’urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleuses et des travailleurs qui, épuisés, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés.

« Ce dépôt est une nouvelle claque au visage des 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun. C’est une insulte. C’est trop peu trop tard. Pour nos gens, tendre l’autre joue, c’est terminé », ont tonné d’une seule voix les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Malgré le fait que 100 000 personnes sont venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, malgré un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % et l’annonce d’une première journée de grève, l’éléphant a encore accouché d’une souris. Le gouvernement continue de vouloir tout décider seul, de tout imposer, habitué à manœuvrer ainsi depuis sa première élection, en 2018.

« Nous ne voyons rien dans ce dépôt qui permettrait de lever la grève. Nous devons nous rendre à l’évidence. La grève est la seule solution pour que le gouvernement comprenne. Puisqu’il le souhaite, on va l’exercer haut et fort le 6 novembre prochain », ont renchéri les porte-paroles. Ces derniers ont aussi précisé qu’ils prendront le temps d’analyser le dépôt en détail et en feront la présentation à leurs instances respectives, mais il ne fait déjà aucun doute qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de leurs membres.

Offre salariale

L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglera en rien l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun par rapport aux autres Québécoises et Québécois.

« La nouvelle offre salariale ne réussira pas à nous sortir de l’appauvrissement proposé par le gouvernement. Nous jouons toujours dans le même mauvais film, un film catastrophe. »

Rappelons que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles et qu’il a offert 21 % aux policiers de la Sûreté du Québec. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra le considérer.

« Nous constatons que ces offres substantielles ont été offertes à des emplois à majorité masculine, alors que les services publics, composés à 78 % de femmes, ne se font offrir que des miettes. On est encore devant une discrimination inacceptable envers les femmes. »

Primes

En reconduisant certaines primes jusqu’au renouvellement de la convention collective, la ministre LeBel a posé le seul geste sensé dans le contexte, mais il ne s’agit pas d’un gain, c’était déjà acquis. S’attaquer aux conditions de travail et de pratique des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans des secteurs en difficulté, de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir être un employeur de choix, aurait été une grave erreur. Cependant, en mettant fin à des mesures administratives prévues dans le cadre de la COVID-19, le gouvernement met le feu aux poudres.

Retraite

Le recul du gouvernement sur une mesure de « détention » qu’il voulait imposer au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) – soit le fait de faire passer la retraite sans pénalité de 55 à 57 ans pour les personnes ayant 35 ans de service – constitue une bonne nouvelle, certes, mais l’attaque majeure demeure alors que le régime est pourtant en excellente santé financière, dont la réduction des rentes exigées sous prétexte d’une bonification du régime de rentes du Québec (RRQ).

Tables sectorielles

Le règlement de cette négociation passe certes par une entente à la table centrale, mais également aux tables sectorielles. « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables, dont l’élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu’ils n’ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d’ententes satisfaisantes prochainement. »

Comme toujours, le Front commun sera disponible pour négocier afin de faire avancer cette négociation rapidement, à la satisfaction de ses membres.

Le Front commun sera en grève le 6 novembre

Le 6 novembre prochain, les 420 000 travailleuses et travailleurs représentés par le Front commun exerceront une première séquence de grève, d’une journée. En éducation, dans la santé et les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur, partout au Québec et d’une seule voix, ils enverront un premier coup de semonce pour forcer le gouvernement à faire une offre substantielle au Front commun.

C’est par les médias sociaux que le Front commun a appris cette semaine l’intention du gouvernement de déposer une nouvelle offre ce dimanche, 29 octobre. « Nous attendrons de prendre connaissance du dépôt gouvernemental avant de commenter. Mais nous dirons tout de même ceci : pour se sortir du pétrin dans lequel il s’est lui-même placé, le gouvernement n’a qu’une chose à faire : revenir avec une offre substantielle et cesser ses attaques, notamment sur la question de la retraite. Une nouvelle offre insuffisante accompagnée d’une énième opération médiatique serait reçue comme une claque en plein visage par les femmes et les hommes qui font fonctionner les services publics. La hauteur des mandats de grève octroyés par les membres témoigne de la hauteur des attentes dans nos réseaux quant à l’issue de cette négociation », ont déclaré les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en conférence de presse, ce matin, à Montréal.

« Nous avions été clairs sur notre intention d’exercer le mandat et la stratégie de grève votés par les travailleuses et les travailleurs que nous représentons pour arriver à une entente satisfaisante. Au-delà des échanges croisés sur l’élagage aux tables sectorielles, la réalité, c’est que rien ne bouge à la table centrale et sur les questions salariales ».

Depuis de nombreux mois, le Front commun est sur toutes les tribunes pour rappeler au gouvernement que ses offres ne passent pas et que de proposer aux travailleuses et aux travailleurs de maintenir le statu quo constitue la recette parfaite pour mettre le feu aux poudres. Compte tenu de l’état dans lequel se trouvent nos réseaux publics, maintenir une offre salariale insultante, des attaques au régime de retraite et réclamer à tout vent plus de flexibilité relève de l’aberration. Si le gouvernement veut être un employeur de choix, il faut que ça se traduise aux tables de négociation.

« Après un an de négociations, des dizaines de rencontres aux tables, beaucoup d’échanges à travers les médias, des actions de mobilisation et de visibilité partout au Québec, une manifestation monstre qui a rassemblé 100 000 personnes dans les rues de Montréal, et maintenant des mandats à 95 % en faveur d’une grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, il faut croire que le gouvernement attend une première journée de grève pour bouger, si désolant cela soit-il. Mais que ce soit clair : il est responsable de l’annonce que nous faisons aujourd’hui », ont ajouté les leaders syndicaux.

« Nous sommes conscients des impacts considérables qu’une grève engendre sur le quotidien des Québécoises et des Québécois. Mais nous savons que la population n’a plus envie de vivre avec des services publics carencés et continuellement en pénurie de main-d’œuvre. Nous espérons donc sincèrement que ce sera assez pour faire bouger le gouvernement de manière sérieuse et limiter les désagréments. Mais si le message n’était pas entendu, une deuxième séquence pourrait être exercée, laquelle constituerait le plus grand mouvement de grève qu’ait connu le secteur public depuis 50 ans. »

Dans l’éventualité du déclenchement d’une grève le 6 novembre prochain, le Front commun précise que les services essentiels seront assurés.

Touche pas à nos accouchements! Six grands rassemblements citoyens pour sauver la pratique sage-femme

Alors que l’avenir de la pratique sage-femme est actuellement gravement menacé par le projet de loi 15 du ministre de la Santé, Christian Dubé, des centaines de citoyennes et citoyens des quatre coins du Québec, ainsi que des personnalités publiques et politiques de tous les horizons, se mobilisent à Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Gaspé et Carleton-sur-Mer pour envoyer un message clair au ministre jusqu’ici demeuré sourd à leurs requêtes. Celui-ci doit prendre acte des préoccupations et revendications portées par des milliers de femmes et citoyens inquiets et modifier son projet de loi afin de préserver l’autonomie professionnelle des sages-femmes et les droits fondamentaux des femmes du Québec.

La pratique sage-femme en péril
Avec le PL15, les services de sage-femme sont désormais intégrés dans une gouvernance hiérarchique médicale et centralisée qui mine à la fois l’autonomie professionnelle ainsi que la culture organisationnelle de proximité qui ont toujours été les clés du déploiement et de la qualité des services de sage-femme au Québec.

Pour la présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec, Josyane Giroux, ce sont les fondements mêmes de la pratique sage-femme qui sont attaqués dans le projet loi 15.

« En abolissant les conseils des sages-femmes et les responsables des services de sage-femme, le ministre Dubé vient démanteler les piliers sur lesquels repose la capacité des sages-femmes à soutenir le choix libre et éclairé et l’offre des trois lieux de naissance au sein de notre réseau de la santé, et ce, depuis près de 25 ans. Ce n’est pas en nous accordant le droit d’admettre en milieu hospitalier ou en nous obligeant à joindre le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens que le ministre corrige ces lacunes. Ce ne sont pas des « avancées », pour reprendre ses propres mots, mais une transformation radicale qui met en danger notre profession! », a déploré Mme Giroux.

Un affront direct aux droits des femmes
« Ce qui est en train de se dérouler à l’heure actuelle à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’étude du projet de loi 15 est extrêmement préoccupant. Non seulement du point de vue de l’avenir de notre réseau public de santé et de services sociaux, mais aussi du point de vue des femmes, qui sont des milliers à s’inquiéter aujourd’hui du sort que leur réserve ce projet de loi en matière de liberté de choix durant leur grossesse et leur accouchement. Car il faut être clair : ce qui est en train de se décider avec le projet de loi 15, c’est essentiellement la fin de la profession de sage-femme telle qu’elle est revendiquée et défendue depuis les années 80. C’est absolument aberrant. Le ministre Dubé doit impérativement rectifier le tir! », a martelé Caroline Senneville, présidente de la CSN. 

« La mise sous-tutelle médicale de la pratique est un affront direct au respect de nos droits et à notre capacité à décider librement de ce que nous souhaitons pour notre corps, notre grossesse, notre accouchement et notre bébé. L’impact des changements qu’engendre ce projet de loi sur les personnes enceintes est considérable. Nous exigeons donc du ministre de la Santé qu’il prenne ses responsabilités et qu’il modifie son projet de loi. Les enjeux sont réels et les impacts potentiels graves. C’est pourquoi il est impératif que le ministre revienne sur ses décisions et amende le projet de loi 15. C’est ce que demandent aujourd’hui des milliers de femmes et de familles de partout au Québec ! », a ajouté Sarah Landry, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme.

Rappelons qu’à ce jour, près de 12 000 personnes, dont plusieurs personnalités publiques et plus d’une cinquantaine d’organisations de la société civile, ont signé une lettre ouverte dénonçant les impacts du PL15.

En somme, le message est clair : « Monsieur Dubé, ne touchez pas à nos accouchements! », de conclure les porte-paroles.

Les membres du STT de Boulangerie régionale des Îles (CSN) adoptent une nouvelle convention collective

Réunis en assemblée générale le 16 octobre 2023, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la Boulangerie régionale des Îles (CSN) ont voté à plus de 90 % en faveur d’une nouvelle convention collective d’une durée de trois ans. Après dix journées de négociation, l’employeur et le syndicat se sont entendus de manière satisfaisante dans un esprit de rattrapage salarial face à l’inflation ainsi qu’en fonction du principe de rétention et d’attraction de la main-d’oeuvre.

Sur le plan des salaires, les augmentations se situent entre 16 % et 24 % sur une durée de trois ans incluant une hausse salariale moyenne de 10 % pour la première année de la convention, rétroactive au 1er septembre 2023. Pour Sylvain Hancock, membre du comité de négociation : « Il était temps de donner un gros coup de barre au niveau des salaires à la boulangerie. Avec le coût de la vie qui n’arrête pas d’augmenter et les prix qui sont toujours en hausse aux Îles, il fallait agir immédiatement pour que nos membres puissent avoir un niveau de vie acceptable ».

Pour ce qui est des autres conditions de travail, le syndicat a obtenu six nouveaux congés, le devancement de la 4e semaine de vacances après huit ans plutôt que 10 ans de service et l’ajout d’une 6e semaine de vacances après 25 ans de service. La prime de nuit est passée de 1,70 $ à 2,25 $ de l’heure et la prime de matinée de 1,35 $ à 1,50 $ de l’heure pour toute la durée du quart de travail. Enfin, les parties ont convenu que l’horaire de travail serait du lundi au vendredi, permettant ainsi à tous les employé-es d’être en congé durant les fins de semaine.

Quelques semaines avant la dernière rencontre de négociation du 16 octobre 2023, les syndiqué-es avaient pris un mandat de grève d’une durée de cinq jours advenant un blocage au niveau des négociations. Le syndicat n’a pas eu à déclencher la grève compte tenu des avancées majeures que la direction de la Boulangerie Régionale des Îles a pu faire lors de cette ultime rencontre. « Les membres étaient prêts à se tenir debout pour se faire entendre lorsqu’ils ont voté un mandat de grève. Nous sommes extrêmement fiers de cette nouvelle convention collective de trois ans qui vient grandement améliorer les conditions de travail et les salaires des employé-es de la Boulangerie régionale. Nos membres continueront d’être fiers de travailler pour la boulangerie et d’offrir tous nos excellents produits », d’ajouter M. Hancock.

À propos CCGIMCSN

Le CCGIM–CSN regroupe environ 4 500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 77 syndicats affiliés.

Asphyxie des inhalothérapeutes à l’aube de la saison des virus respiratoires

Du CHU Sainte-Justine aux Îles-de-la-Madeleine, la pénurie d’inhalothérapeutes est telle que la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN) sonne l’alarme pour la sécurité des soins, surtout à l’aube de la saison des virus respiratoires. La FSSS–CSN est déterminée à ce que l’importance de ce titre d’emploi soit reconnue à sa juste valeur et réitère l’importance de l’amélioration des conditions de travail afin de favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre.

La pénurie de personnel frappe les inhalothérapeutes du réseau de plein fouet. Par exemple, plus de 15 postes à temps complet sont vacants en ce moment au CHU Sainte-Justine. Cela a aussi beaucoup d’impact, notamment au niveau des cliniques de diagnostic des différentes pathologies pulmonaires où plus de 1700 patientes et patients sont sur la liste d’attente. En polysomnographie, où l’on détecte les troubles du sommeil, plus de 275 patients attendent leur tour. Même sonnette d’alarme du côté des îles-de-la-Madeleine, alors que depuis la fin de la période estivale il manque au moins trois des neuf inhalothérapeutes réguliers en plus d’un poste vacant. « En plus d’affecter les conditions de travail de ces spécialistes du système cœur-poumon toujours en poste, la sécurité et la qualité des soins est compromise, d’autant plus avec l’accroissement de l’achalandage lié aux virus respiratoires. » de s’inquiéter Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine–CSN (SPSIC–CSN) et Johanne Aucoin, présidente du Syndicat en soins infirmiers et cardio-respiratoire du CSSS des Îles–CSN.

À ce sujet, au CHU Sainte-Justine, un plan de contingence paritaire est déjà sur la table de travail. Il consiste surtout à retirer les inhalothérapeutes des soins à certains étages et à déléguer des traitements respiratoires à d’autres titres d’emploi comme les infirmières et infirmières auxiliaires, qui elles-mêmes sont déjà en surcharge de travail. « Il ne faut pas se leurrer, ce qui est mis de l’avant représente des solutions à court terme seulement, pour donner un peu d’air à nos inhalothérapeutes. Le personnel infirmier est grandement affecté par ces changements. Elles aussi sont confrontées à une importante pénurie de personnel. Par exemple, à l’urgence du CHU Sainte-Justine, des patientes et des patients nécessitant une surveillance en salle de réanimation dû à leur état instable, ce sont vu administrer des traitements par leurs parents, faute de personnel. Malheureusement, le CHU Sainte-Justine n’a plus les moyens de ses ambitions. Il est impossible en ce moment de fournir les soins de qualité auxquels nous avons habitué la population québécoise. Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires ont peur. Peur pour leur permis de travail, peur d’oublier un enfant, nos enfants… En tant que leader mondial en médecine pédiatrique, qui nous viendra en aide? C’est alarmant de constater tout ce qui se passe dans les murs de l’hôpital. Pour que les services soient rendus de manière sécuritaire, il est essentiel que le gouvernement intervienne rapidement » mentionne Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente par interim du SPSIC–CSN.

Aux Îles-de-la-Madeleine, l’arrivée de la saison des virus respiratoires entrainera encore cette année l’obligation de transférer par avion les tout-petits très malades dans un autre centre hospitalier. Ces transferts nécessitent toujours la présence d’une inhalothérapeute, ce qui aura inexorablement des conséquences négatives sur les soins à la population générale et sur le personnel qui restera sur place devant pallier cette absence et devant faire face à une surcharge de travail. Concrètement, le secteur de la physiologie respiratoire a déjà dû être fermé, entrainant des impacts directs pour la population. Comme le souligne madame Johanne Aucoin « La très grande majorité de nos bébé/enfants doivent être transférés. Nous n’avons aucune marge de manœuvre. Ce n’est pas normal dans une société riche comme la nôtre que les citoyennes et les citoyens aient accès à de moins en moins de services ». 

Pour Nadia Joly, représentante des inhalothérapeutes à la FSSS–CSN « La pénurie de main-d’œuvre frappe tous les titres d’emploi du réseau. Il est grand temps que le gouvernement prenne en considération l’importance des inhalothérapeutes, mais aussi  des autres travailleuses et travailleurs de notre système de santé et de services sociaux. La question reste en suspend : comment les directions de ces hôpitaux et notre gouvernement comptent-ils agir afin de donner de l’air à nos inhalothérapeutes et insuffler un vent de fierté sur cette profession essentielle à la population du Québec? »

À propos de la FSSSCSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

    Équité salariale : importante manifestation devant le Conseil du trésor

    Excédés d’être victimes de discrimination salariale depuis plus de 12 ans, des centaines d’employé-es de bureau et de l’administration du réseau de la santé et des services sociaux manifestent aujourd’hui devant les locaux du Conseil du trésor. Ce rassemblement s’ajoute aux mobilisations qui ont eu lieu aux quatre coins de la province au cours de la dernière année ainsi qu’au dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale en mai dernier. Malgré cela, le gouvernement tarde toujours à régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 et va même jusqu’à refuser d’en discuter avec les représentantes et représentants syndicaux. Les trois organisations syndicales représentant les membres lésés, soit la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ), réclament l’intervention rapide du gouvernement dans ce dossier qui a déjà beaucoup trop traîné.

    « L’une des valeurs centrales de la société québécoise est l’égalité entre les hommes et les femmes. En ce sens, nous réclamons que le gouvernement corrige et applique la Loi sur l’équité salariale et qu’il règle les plaintes déposées en 2010. Il est plus que temps d’arrêter de bafouer les droits des femmes et de combler l’écart salarial qui perdure entre les sexes. Ce laisser-aller du gouvernement témoigne d’un mépris que l’on ne peut tolérer. C’est indécent qu’on en soit encore rendu là en 2023 et encore plus de laisser traîner les choses depuis plus de 12 ans. L’équité salariale est un droit, un droit qui doit être protégé par le gouvernement », d’affirmer les porte-paroles de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et du Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ) présents sur place.

    Les travailleuses et travailleurs du secteur bureau et de l’administration sont les derniers à devoir encore attendre un règlement de leurs plaintes de 2010 en vertu de la Loi sur l’équité salariale. On parle ici des agentes administratives, adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, acheteuses, secrétaires médicales et juridiques, ce qui représente près de 30 000 personnes.  Majoritairement des femmes, dont plusieurs sont monoparentales, elles attendent toujours leur dû qui peut s’élever dans certains cas à plusieurs milliers, voire plus d’une dizaine de milliers de dollars. « C’est insensé de retenir le dû de milliers de femmes. Le gouvernement devrait donner l’exemple et assurer l’équité salariale auprès de ses salarié-es. On n’a plus le temps d’attendre, il y a urgence de régler au vu de la pénurie et du roulement de personnel sans précédent que l’on vit actuellement dans le réseau », de poursuivre les porte-paroles des organisations syndicales.

    « Un gouvernement vraiment engagé pour l’égalité entre les hommes et les femmes ne laisserait pas des plaintes d’équité salariale traîner pendant plus de 10 ans. C’est gênant que l’État québécois manque autant de respect envers les femmes alors qu’il devrait montrer l’exemple aux autres employeurs. Si la loi actuelle permet que des dizaines de milliers de femmes attendent aussi longtemps pour recevoir un salaire juste, cette loi mérite d’être révisée, et le plus tôt sera le mieux. Je demande à Sonia Lebel de prendre ses responsabilités et de convaincre ses collègues de la CAQ qu’on doit régler ce dossier rapidement. On est en 2023, c’est non seulement une question d’équité, mais de gros bon sens. » de renchérir Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor.

    Rappelons que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui traite ces plaintes a rendu un préavis dans ce dossier en mai dernier. La FSSS–CSN, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ ont à leur tour déposé leur réponse à ce préavis et attendent toujours que ces travailleuses obtiennent une juste reconnaissance salariale. Cependant, à tout moment, le gouvernement peut donner le mandat au Conseil du trésor de régler ces plaintes, ce qu’il a fait dans plusieurs autres dossiers. Après 12 ans d’attente, les travailleuses de ces secteurs en ont plus qu’assez et réclament la reconnaissance des tâches et responsabilités associées à leur travail ainsi que la fin des discriminations salariales dont elles sont victimes.

    Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de la petite enfance La Belle Journée–CSN

    À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 20 juin 2023, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de la petite enfance La Belle Journée–CSN a été accrédité pour représenter :

    « Tous les salarié-es au sens du Code du travail. »

    Ce groupe de travailleuses et travailleurs, oeuvrant dans les services de garde, a décidé de joindre les rangs de la CSN afin de se doter d’un rapport de force vis-à-vis leur employeur. Ils ont choisi une centrale combative pour les accompagner dans la négociation de leur premier contrat de travail.

    Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

    À l’approche de la rentrée scolaire, est-ce qu’il y aura du transport par autobus à Matane ?

    Le refus de la part du transporteur Autobus Matanais Inc. de respecter les engagements qu’il a pris dans le cadre de l’entente de principe survenue à la fin juin met en péril le service de transport par autobus scolaire à Matane à l’approche de la rentrée.

    « Le protocole de retour au travail sur lequel nous nous sommes entendus prévoyait le versement de la moitié de la rétroactivité salariale au plus tard le 15 août », explique Maryse Boulay, porte-parole de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. « Or, nos membres n’ont toujours pas reçu un sou et l’employeur trouve toujours une nouvelle excuse pour justifier ce retard. De plus, il n’a toujours pas signé la convention collective, ce qui démontre clairement sa mauvaise foi. On a l’impression de faire rire de nous. »

    Le syndicat a d’ailleurs fait parvenir une mise en demeure à l’employeur ce vendredi 25 août au matin, le sommant de respecter ses engagements et de signer la convention collective dans les plus brefs délais. D’autres recours juridiques seront envisagés ultérieurement si l’employeur devait refuser d’obtempérer.

    « Nous sommes à quelques jours de la rentrée et c’est la confusion totale, explique Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent. « Plusieurs salarié-es n’ont reçu aucune information quant au fonctionnement de la reprise du travail. Cette situation doit être résolue au plus vite, non seulement pour les travailleuses et les travailleurs, mais aussi pour les parents qui méritent de savoir à quoi s’attendre mardi prochain. »

    « Après un long et laborieux processus de négociation et plus de trois mois de conflit, c’est frustrant de voir que l’employeur continue de mépriser ainsi les salarié-es », s’insurge Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. « Il semble déterminé à les faire suer jusqu’au bout, quitte à compliquer la vie de centaines de familles au passage. C’est révoltant. »

    À propos

    L’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. regroupe 31 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

    La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Elle regroupe 65 syndicats comptant 3 000 membres dans le secteur du transport scolaire.

    Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente 8 500 membres, répartis dans plus de 96 syndicats, dans toutes les MRC de la région, de La Pocatière à Les Méchins, tous les secteurs d’activité confondus, privé comme public.

    C-18 : La FNCC–CSN appelle tous les paliers de gouvernements à suspendre leurs publicités sur Facebook et Instagram

    La Fédération de la culture et des communications (FNCC–CSN) salue la décision de Québec ainsi que du gouvernement fédéral soutenu par le Bloc québécois et le Nouveau parti démocratique de suspendre ses investissements publicitaires sur les plateformes Meta (Facebook et Instagram). La présidente de la FNCC, Annick Charette, appelle tous les paliers de gouvernements, municipaux et provinciaux, à faire de même.

    « On ne peut pas laisser Meta et Alphabet dicter les lois de ce qu’il est juste ou pas de faire au Canada, il en va de notre démocratie. Chaque ville, chaque province doit se joindre à l’effort dans ce bras de fer pour assurer un juste financement de nos médias et leur survie. La loi leur demande simplement de s’asseoir avec les ayants droit de l’information qu’ils publient pour avoir une entente sur le partage des revenus », explique Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN.

    La fédération appelle aussi les entreprises de presse et les autres acteurs de la société civile à faire de même. Rappelons que Québecor et Cogeco ont déjà annoncé leur volonté de cesser de faire de la publicité chez Meta.

    Depuis quelques semaines, Meta et Google additionnent les mesures de représailles et ont annoncé leur intention de cesser de relayer les nouvelles canadiennes sur leurs plateformes, en plus de notamment mettre fin à son entente de redevance avec la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i).

    Le projet de loi C-18, qui devrait entrer en vigueur dans environ six mois, prévoit que les géants du Web concluent des ententes de rétribution avec les médias dont ils publient le contenu. Toujours en pleine crise de l’information, cette loi représente potentiellement une source de revenus nécessaire et équitable pour les professionnel-les qui produisent de l’information de qualité.

    À propos

    La FNCC–CSN regroupe 6 000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

    Entente de principe acceptée par le syndicat

    Réunis en assemblée générale le matin du 29 juin, les membres de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. ont accepté à l’unanimité la dernière offre patronale, mettant ainsi fin au conflit de travail qui durait depuis plus de trois mois.

    « Nous sommes contents d’être parvenus à nous entendre avant que le centre de services scolaires ne résilie le contrat d’Autobus Matanais Inc. et retourne en appel d’offres, explique Maryse Boulay, porte-parole du syndicat. Nous pouvons nous réjouir d’avoir non seulement sauvé les emplois de nos conductrices et de nos conducteurs, mais également d’avoir réussi à obtenir de 30 % à 65 % d’augmentation salariale sur 6 ans ainsi qu’un salaire hebdomadaire minimal de 630 $ à parti du 1er juillet pour les conducteurs et conductrices de tous types de véhicules confondus. »

    Rappelons que les transporteurs scolaires comme Autobus Matanais Inc. ont vu les fonds qu’ils reçoivent du gouvernement être bonifiés dans le but, entre autres, de mettre fin à la pénurie de personnel dans le secteur.

    « Il était essentiel pour nos membres d’obtenir une augmentation salariale considérable et de ne pas subir de reculs au niveau des conditions de travail », ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. « Nous sommes satisfaits que l’employeur ait fini par entendre raison et qu’il se soit finalement rendu compte, comme tous les autres employeurs du secteur, qu’il était impératif de corriger une injustice salariale qui dure depuis plus 20 ans. »

    « Cette nouvelle entente témoigne de la grande solidarité et de l’inébranlable détermination des membres du syndicat », affirme fièrement Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN. « À l’image des autres syndicats du secteur, ces syndiqué-es ont fait des avancées hors de l’ordinaire parce qu’ils se sont tenus debout et ont réclamé leur dû. »

    À propos

    L’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. regroupe 31 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

    La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Elle regroupe 65 syndicats comptant 3 000 membres dans le secteur du transport scolaire.

    Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente 8 500 membres, répartis dans plus de 96 syndicats, dans toutes les MRC de la région, de La Pocatière à Les Méchins, tous les secteurs d’activité confondus, privé comme public.

    Universités – Pas de liberté académique sans autonomie financière

    Les universités doivent cesser de dépendre des dons privés ou des contributions des entreprises. C’est l’un des messages cruciaux portés par la CSN à l’occasion de la consultation gouvernementale afin de revoir la Politique québécoise de financement des universités. La CSN estime qu’une hausse du financement public des universités et une révision des conditions s’y rattachant sont impératives pour assurer la mission de ces organisations essentielles au bien commun. « Pour la CSN, un financement stable et une réelle autonomie financière sont incontournables si le gouvernement tient véritablement au principe de liberté académique », rappelle Caroline Senneville, présidente de la CSN.

    La CSN estime que trop de financement conditionnel est calculé à partir de la population étudiante à temps plein (alors qu’un tiers de la population étudiante est à temps partiel) ou sur des partenariats avec le privé. La fluctuation annuelle des budgets empêche les universités de prévoir et d’engager les meilleures ressources.

    La CSN souligne par ailleurs l’iniquité envers les universités francophones au Québec. Les universités anglophones obtiennent 47 % des dons philanthropiques et accueillent 43 % des étudiantes et des étudiants étrangers, alors qu’elles représentent seulement 25 % de la population étudiante au Québec. « Le gouvernement doit en faire plus pour l’ensemble du réseau universitaire en portant une attention particulière aux universités francophones, nommément au réseau de l’Université du Québec qui est essentiel pour l’accès aux études supérieures de plusieurs Québécoises et Québécois, notamment en région », ajoute la présidente de la CSN.

    Les universités ne sont pas au service des entreprises

    La CSN et ses fédérations s’inquiètent également des attentes formulées par le gouvernement à l’égard des universités pour répondre aux besoins des entreprises.

    Selon le gouvernement, la politique vise notamment à « améliorer la contribution des établissements universitaires aux enjeux de main-d’œuvre dans les secteurs stratégiques pour l’économie québécoise » et « à renforcer la capacité des établissements de valoriser, sur le plan économique, la recherche et l’innovation. »

    « Les universités ne sont pas des usines à fabriquer des travailleuses et des travailleurs pour combler la pénurie de main-d’œuvre. Détourner les missions fondamentales de ces institutions du savoir en les assujettissant aux besoins du marché du travail ne fait que nous appauvrir collectivement, à long terme », met en garde Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN et responsable du regroupement université.

    L’enseignement supérieur est un service public reposant sur les principes d’accessibilité, d’autonomie et d’indépendance propres à la création et à la transmission du savoir ainsi qu’au développement de l’esprit critique.

    Gratuité scolaire

    Le Québec doit se doter d’une politique sur les droits de scolarité fondée sur le principe de la gratuité scolaire, et ce, à tous les ordres d’enseignement. Cela diminuerait d’autant la trop grande dépendance financière des universités avec le nombre d’inscrits à temps plein chaque année.

    « Alors que de plus en plus d’étudiantes et d’étudiants choisissent de délaisser leurs études pour aller sur le marché du travail, il faut plus que jamais assurer une plus grande accessibilité aux études supérieures, notamment à l’université. Un des leviers les plus puissants pour y parvenir demeure la gratuité scolaire, insiste Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles-CSN. Contrairement à certaines idées souvent véhiculées, la gratuité de l’enseignement universitaire n’est ni marginale ni utopique, comme en témoigne son application dans les pays scandinaves. De plus, la gratuité permettrait de répondre aux objectifs que s’est fixés la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, comme celui d’augmenter le taux de diplomation et surtout, le nombre d’inscriptions qui est en chute libre, notamment dans le réseau UQ. »

    Les moyens de nos ambitions

    « Avec un financement insuffisant et instable d’une année à l’autre, les universités sont incapables de conserver leur personnel de soutien qui joue pourtant un rôle essentiel. Dans les universités comme dans l’ensemble du réseau de l’enseignement supérieur, les défis de recrutement et de rétention du personnel de soutien sont importants. Afin d’être en mesure de répondre adéquatement à cet enjeu, il faut offrir des conditions de travail et des conditions salariales attractives. Pour y arriver, il faut s’assurer que les universités obtiennent enfin un financement public, stable, prévisible et à la hauteur des besoins », martèle Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN.

    Des solutions novatrices

    Dans son mémoire, la CSN fournit à la ministre de nombreuses solutions pour rajuster le tir, pour soutenir un réinvestissement public et pérenne des universités et pour accroître l’accessibilité aux études.

    Le mémoire contient 20 recommandations, dont la fin de la déréglementation des frais pour les personnes étudiantes étrangères, l’ajustement à la hausse du financement global et des sommes reliées à celles qui s’inscrivent à temps partiel ou encore la hausse du financement pour la recherche et la création, notamment pour la recherche en français.

    Mémoire disponible sur demande.

    À propos

    Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.

    Ça va bon train

    La transition juste doit être au cœur de la transformation économique afin d’accompagner le personnel des secteurs les plus touchés vers de nouveaux métiers où il sera possible de s’épanouir. Le secteur ferroviaire pourrait accueillir ces personnes qui voient leur travail transformé ou aboli. Voici comment.

    Alors que les ravages de la crise climatique entraînent des changements majeurs en matière d’emploi, divers secteurs et entreprises procèdent à la décarbonation de leurs activités. Or, celle-ci n’est pas sans provoquer à son tour la décroissance de plusieurs métiers. À l’inverse, les emplois durables sont porteurs d’avenir pour le marché du travail. Le gouvernement fédéral s’est récemment engagé à les faire progresser dans chaque région du Canada, avec son Plan pour des emplois durables.

    Tout le monde à bord
    Le secteur ferroviaire est en plein essor à travers le monde. Bien que l’Amérique du Nord accuse un grand retard face à d’autres régions, plusieurs projets en cours au Québec nécessiteront un afflux de travailleuses et de travailleurs pour veiller à leur succès. En Gaspésie, le train ne roule plus depuis une décennie. L’état des rails ne permettait plus son passage sécuritaire, mais grâce à de nombreux investissements pour les revitaliser, le passage des trains de marchandises reprendra dans les prochains mois. Cela dit, rien ne nous permet de prédire ce qu’il en sera du train de passagers, malgré les efforts louables de la Coalition des Gaspésiens pour son retour.

    Train de vie
    Une passion partagée pour les trains unit Dominique Léger et son époux Gilles Lamy depuis des décennies, le couple s’étant rencontré « sur la job » pour VIA Rail à New Carlisle en 1986. Elle, agente de gare, raconte ses souvenirs de solidarité intervillage, quand les gens utilisaient le train VIA pour se partager du bois de foyer pendant la crise du verglas. Lui, ingénieur et chef de train, se remémore cette fameuse soirée où, face à un certain René Lévesque déçu de ne pouvoir se sustenter dans le train, il commanda pour le politicien un steak dans un restaurant situé près d’une gare. Évidemment, il en profita pour solliciter l’appui de Lévesque afin qu’il aide la région à garder le train gaspésien vivant. « Que ce soit ingénieur-e, agente ou agent à bord ou en appui dans les gares, ces métiers font vivre une région entière et même aujourd’hui, à 55 ans, je la reprendrais, cette job. Sans l’ombre d’un doute », souligne Dominique Léger.

    La création d’emplois à pleine vitesse
    La lutte pour le retour du train régional en Gaspésie n’est pas la seule nouvelle ferroviaire à faire jaser. Il y a aussi le développement de nouveaux rails pouvant accueillir des trains à grande vitesse (TGV) ou des trains à grande fréquence (TGF) le long du corridor Windsor-Québec, entre Québec et Toronto, là où réside plus de 50 % de la population du Canada.

    « Bien sûr, les grands chantiers de construction stimulent la création d’emplois, mais il faut également noter la quantité importante de travail en continu que des projets de rails génèrent : maintenance, mécanique, ingénierie, logistique, entretien, divers services de commis et service à la clientèle, la liste est longue, » explique Jonathan Peters, professeur en finance au Chazanoff School of Business du City University of New York. « La densité du corridor Windsor-Québec est idéale pour un TGV. Un tel projet d’envergure provoquera non seulement une panoplie d’emplois directs et indirects, mais il facilitera également un accès au marché de travail loin de son domicile, ce qui peut avoir des retombées positives sur la crise du logement. »

    Ne pas rater le train
    « Ce n’est pas seulement pour la création d’emplois que le train de passagers doit revenir en Gaspésie, mais aussi pour permettre à des touristes de découvrir la région et pour faciliter le déplacement des aîné-es, des jeunes, des gens sans voiture », plaide Gilles Lamy.

    Reste à voir si les gouvernements rateront le train ou s’ils finiront par embarquer dans un projet qui dynamisera la région, qui aidera à freiner l’exode des populations et qui facilitera la transition juste vers des emplois de qualité pour des gens bousculés par la crise climatique.

    Des victoires avant même la bataille

    Nous vivons une situation que les travailleuses et les travailleurs n’avaient pas connue depuis longtemps. Avec la pénurie de main-d’œuvre, il est de plus en plus courant que des syndicats obtiennent des gains très intéressants avant même l’échéance de la convention, parce que l’employeur souhaite conserver son personnel et continuer à embaucher. Une bonne utilisation du rapport de force !

    Képa est une entreprise qui approvisionne les communautés autochtones et Hydro-Québec dans le Grand Nord. Les routes de livraison font 1 500 kilomètres aller-retour et l’asphalte s’arrête à Radisson. « Sur cette route, sans téléphone satellite, t’es mort », illustre Alan Étienne, président du syndicat. Bref, on parle ici de personnel qui n’a pas froid aux yeux, surtout en hiver !

    Val-d’Or étant la porte d’entrée pour l’Abitibi-Témiscamingue et le nord, plusieurs entrepôts de grandes entreprises s’y trouvent et le personnel de Képa, attiré par le chant de sirènes, pouvait être tenté d’y magasiner un emploi. « Ça grenouillait dans le secteur des entrepôts, ça n’avait pas de sens », explique Laurent Martineau, conseiller du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Képa transport–CSN de Val-d’Or. La convention se termine en décembre 2023, mais en septembre 2022, l’employeur a consenti une hausse de 2 $ à 2,50 $ l’heure qui s’applique à environ 80 % de l’équipe. Ainsi, certains chauffeurs font jusqu’à 100 000 $ par année.

    15 % en un an
    Déléage est une petite municipalité située près de Maniwaki, dans le nord de l’Outaouais. « Il y avait un énorme roulement de personnel à la ville et de grands problèmes de rétention », indique le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la municipalité de Déléage, Mario Lacourcière. « Le boss a mis 10 % sur la table. Je n’ai jamais vu ça de ma vie », raconte-t-il. Les augmentations ont même atteint 15 % en 2022. Impressionnant !

    Et en Gaspésie
    D’autres municipalités de Gaspésie ne sont pas en reste, puisque la question de l’inflation est centrale de même que le départ constant d’employé-es qui se laissent séduire par de meilleurs salaires ailleurs.

    À New Richmond, l’employeur s’est mis à embaucher de nouveaux salarié-es à des échelons supérieurs au premier parce qu’il rencontrait des difficultés de recrutement. Afin de régler la situation, le syndicat a proposé d’abolir les deux premiers échelons et d’en ajouter deux nouveaux au bout de l’échelle salariale. Pour les employé-es qui se trouvaient à l’échelon supérieur, cela correspond à des augmentations de 7 % sur deux ans, en plus des augmentations annuelles. « On n’a plus le choix, il faut attirer du monde », explique Éric Laviolette, président du syndicat.

    Pour sa part, le syndicat des travailleuses et des travailleurs de la ville de Percé a interpelé l’employeur au comité des relations de travail concernant le problème de l’heure en matière d’embauche et de rétention : l’inflation. Le directeur général en a discuté au conseil municipal.

    Par ailleurs, alors que les négociations étaient en cours à Grande-Rivière, l’employeur a proposé une lettre d’entente qui allait octroyer une augmentation de 2,5 % à partir de juillet 2022 en attendant la conclusion d’une nouvelle convention collective. Une avance, en quelque sorte.

    Enfin, à Bonaventure, l’employeur a aussi été interpelé par le syndicat au sujet de l’inflation. Il a bonifié l’augmentation salariale de 2022 à 3,5 % plutôt qu’à 2,25 % comme elle était initialement prévue.

    Pale géante vue en Gaspésie

    C’est officiel : la plus grande pale éolienne au monde vient de chez nous. Effectivement, ce sont les syndiqué-es CSN de l’usine LM Wind Power à Gaspé qui ont réussi cet exploit titanesque. La pale géante mesure 107 mètres de long, l’équivalent de 18 éléphants ou de trois baleines bleues. Elle a récemment été transportée par camion sur une nouvelle route conçue uniquement pour relier l’usine de LM Power dans le parc industriel des Augustines et le port de Sandy Beach. Deux fois plus longue que celles qui étaient auparavant fabriquées par les travailleuses et les travailleurs de la péninsule gaspésienne, elle sera ajoutée au répertoire de LM Wind Power et permettra de créer rapidement 200 emplois supplémentaires aux 380 déjà existants. L’usine envisage même de pouvoir embaucher jusqu’à 1 000 travailleuses et travailleurs à long terme !

    Avec un salaire moyen de 70 000 $ par année, disons que c’est une excellente nouvelle pour la région.

    Un nouveau syndicat au centre d’hébergement privé Résidence Plaisance des Îles

    Le 15 mai dernier, le Tribunal administratif du travail (TAT) a accrédité le Syndicat des travailleuses et travailleurs du centre d’hébergement privé — Résidence Plaisance des Îles.

    À la suite d’une signature massive de cartes de membre en faveur de la CSN, le TAT a déclaré que le syndicat était légalement constitué et possédait l’adhésion de la majorité des salarié-es. Le syndicat fraîchement créé compte une cinquantaine de membres qui travaillent dans les secteurs du service alimentaire, de l’hygiène et de la salubrité, de la cuisine, de l’accueil et de la réception, ainsi que de l’administration.

    À l’instar de leurs collègues œuvrant dans le domaine des soins de santé du côté du CHSLD privé géré par la même administration, les membres du nouveau syndicat ont décidé d’adhérer à la CSN en raison des valeurs véhiculées par la centrale et des services de proximité offerts aux Îles-de-la-Madeleine. L’enthousiasme généré par la syndicalisation a été palpable tout au long du processus et a permis de récolter les signatures nécessaires en très peu de temps.

    Le 1er juin, les membres ont tenu leur première assemblée générale afin de fonder le syndicat et d’élire un premier comité exécutif. À cette occasion, Mme Sylvie Cyr a été élue au poste de présidente, M. Sylvain Déraspe au poste de vice-président, Mme Carole Déraspe au poste de secrétaire et Mme Line Chevarie au poste de trésorière. La première tâche à laquelle s’attaquera le comité sera de brosser le portrait des conditions de travail actuelles afin de préparer la négociation pour l’obtention d’une première convention collective.

    Selon Kent Denis, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux, « il ne fait aucun doute qu’il y avait un mouvement très fort en faveur de la syndicalisation. Les salarié-es se disaient très préoccupés par leur sécurité d’emploi et l’absence de garanties quant au maintien de leurs conditions de travail actuelles. Ils et elles avaient besoin de créer une organisation syndicale afin de défendre leurs droits et de revendiquer collectivement l’amélioration de leur situation ».

    Le Syndicat des employés municipaux de la Ville de Grande-Rivière–CSN adopte des moyens de pression 

    Réunis en assemblée générale, le 24 mai 2023, les membres du Syndicat des employés municipaux de la Ville de Grande-Rivière–CSN se sont dotés à l’unanimité d’un mandat de moyens de pression, excluant la grève, dans le cadre de la négociation visant le renouvellement de leur convention collective. La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2021. 

    Le 24 mai 2022, le Syndicat a déposé ses demandes à l’employeur. Depuis tout ce temps, les négociations avancent de peine et de misère autant sur le normatif que sur le salarial. Pendant que le coût de la vie atteint des sommets et affecte directement les salarié-es, le comité patronal de négociation ne reconnait pas la légitimité des demandes salariales. Celles-ci doivent être à la hauteur de l’augmentation faramineuse du coût de la vie des dernières années en compensant la perte du pouvoir d’achat des travailleurs et des travailleuses. 

    De plus, des rencontres de négociations sont annulées à la dernière minute. Devant le manque de sérieux et de préparation de la Ville, les membres du Syndicat des employés municipaux de la Ville de Grande-Rivière–CSN ont convenu, après avoir reçu le rapport de négociations, qu’une mobilisation devait être déclenchée. 

    « Nos membres sont très inquiets que la Ville ne prenne pas la négociation au sérieux, surtout en niant que la hausse des prix des dernières années a un effet direct dans les poches de nos membres. La Ville doit prendre en compte l’attraction et la rétention de notre main-d’oeuvre. Nous sommes au service de la population de la Ville de Grande-Rivière, mais pas en nous appauvrissant. Il faut que ça débloque à la table, nos membres veulent une bonne entente de travail. », indique Dave Couture, président du Syndicat des employés municipaux de la Ville de Grande-Rivière–CSN. 

    « Les employé-es municipaux de la Ville de Grande-Rivière, beau temps, mauvais temps, sont toujours là pour donner les services essentiels aux payeurs de taxes. L’employeur doit comprendre, comme plusieurs autres l’ont déjà compris, qu’il faut compenser par des augmentations légitimes, la hausse du coût de la vie. », ajoute Serge St-Pierre, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN.