Bombardier doit respecter sa signature

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Distribution de tracts dans la région de La Pocatière

Bombardier doit respecter sa signature

« Si Bombardier a toujours de l’intérêt pour son usine de La Pocatière, il serait à peu près temps qu’il le démontre clairement. Au lieu de se réfugier derrière la loi Buy America pour justifier le fait que de nombreux emplois partent constamment en sous-traitance, l’entreprise doit respecter sa signature apposée lors du règlement de grief, en février 2010, qui spécifiait qu’elle s’engageait à exécuter des activités de production précises à son usine du Bas Saint-Laurent. »

Le président du syndicat (CSN), Mario Lévesque, est très déçu et inquiet. L’annonce, lundi dernier, du contrat de 623 millions de dollars accordé à l’usine de Plattsburg, pour la fabrication de 300 voitures du métro de New York, n’avait rien pour atténuer ses appréhensions.

Bien sûr, le président du syndicat se réjouit de la nouvelle, parue jeudi matin, voulant que Bombardier entend fabriquer les 10 premières voitures de ce contrat à son usine pocatoise, ce qui pourrait procurer du travail à une cinquantaine d’employés durant un an, mais il considère que c’est nettement insuffisant pour lui donner un nouveau souffle. « Ce ne sont que des miettes », dit-il.

Seulement 200 travailleurs pour le métro de Montréal Rappelons que l’entente signée entre Bombardier et le syndicat, qui devait procurer du travail à 775 travailleurs de la région de La Pocatière, durant huit ans, pour la fabrication des voitures du métro de Montréal, ne nécessitera pas plus de 200 travailleurs.

En vertu de l’entente, la fabrication des pièces primaires, des sous-ensembles mineurs et majeurs ainsi que la fabrication des caissons en acier inoxydable des voitures de métro devait avoir lieu à La Pocatière. Elle incluait la conception et la fabrication de l’outillage nécessaire à ces activités de production, la finition intérieure des voitures ainsi que la réalisation des tests dynamiques et statiques.

Notons que les sous-ensembles mineurs sont des assemblages de pièces primaires, qui une fois réunis deviennent des sous-ensembles majeurs. Ces derniers peuvent constituer les parois d’une voiture de métro, par exemple. Il s’agit évidemment de travaux considérables et fort importants.

Or, Bombardier s’est départi des machines et des équipements toujours en état de fonctionnement et servant à faire ces travaux à La Pocatière. Puis, peu de temps après la signature de l’entente, des pièces en acier inoxydable sont arrivées principalement de Mississauga, Ontario, et dans une proportion moindre, du Mexique. Enfin, les toits des voitures de métro, qui devaient être fabriqués à La Pocatière en acier inoxydable, ont été modifiés pour être produits en aluminium par une entreprise américaine.

Les syndiqué-es de l’usine du Bas Saint-Laurent, auxquels Bombardier a enlevé les instruments nécessaires pour faire le travail prévu dans l’entente, ont vu disparaître leurs compagnons de travail les uns après les autres. Ils sont passés de 1000 à 350 depuis 2005.

Pour faire cesser l’hémorragie, le syndicat a émis une ordonnance de sauvegarde, le 16 mars dernier, afin de forcer l’employeur à respecter sa signature. Elle doit être plaidée devant un arbitre de grief le mardi 12 juin.

Où est le gouvernement du Québec ? Par ailleurs, le syndicat s’interroge sur le silence observé par le gouvernement du Québec dans ce dossier. Des dirigeants de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), à laquelle il est affilié, ont tenté sans succès de s’entretenir avec le ministre des Transports, Pierre Moreau, vers lequel ils ont été dirigés par des porte-parole gouvernementaux.

Pourtant, Bombardier avait obtenu le contrat des voitures du métro de Montréal parce qu’elle avait convenu avec le gouvernement du Québec de les fabriquer précisément à La Pocatière. Cette décision avait été prise à la suite de la mobilisation de la population de la région, ainsi que de l’implication étroite de la FIM-CSN, de la CSN et du gouvernement du Québec et notamment du regretté ministre Claude Béchard.

La population alertée Aujourd’hui, les résidants de la région de La Pocatière, fortement affectés par les pertes d’emplois découlant de la sous-traitance chez Bombardier, sont invités à signifier leur soutien à la lutte entreprise pour redonner à la région sa vigueur économique en perte de vitesse. Une distribution de tracts a lieu à différents endroits de La Pocatière, Montmagny, Saint-Pacôme, Saint-Pascal et Rivière-du-Loup.

Présente à La Pocatière, la présidente du Conseil central du Bas Saint-Laurent (CSN), Nancy Legendre, a souligné que c’est l’avenir même de l’usine qui est en jeu : « Bombardier doit revenir sur sa décision de confier de multiples travaux à la sous-traitance. Il faut mettre un frein de toute urgence à l’exode des emplois et à la perte d’expertise avant qu’il ne soit trop tard. Une lettre d’entente existe, elle a été signée par les deux parties, elle doit être respectée. Il en va de l’avenir de toute la région. »

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