Alors que viennent de se terminer les négociations sur le texte finaldu sommet officiel, force est de constater que les aspirations de la société civile sont à des lieues des intentions des gouvernements quant à la protection de la vie sur terre.
Si les organisations brésiliennes et latino américaines ont souhaité organiser ce sommet des peuples en marge du sommet officiel, c’était pour offrir un véritable espace d’expression aux forces vives de la société : mouvements des autochtones, des femmes, des paysans, des travailleuses et travailleurs, des droits humains, pour la défense des écosystèmes, de l’économie sociale et autres groupes. Ainsi, malgré la mise en place des Dialogues de Rio, on a jugé, avec raison, que le processus officiel ne permettrait pas suffisamment aux mouvements sociaux d’exprimer leur point de vue.
La première partie de l’Assemblée des peuples, qui vient tout juste de se terminer, a permis de constater une convergence très importante entre les positions des participantes et participants quant aux causes de la crise multiple que nous connaissons. Les mouvements sociaux rejettent avec force le modèle capitaliste patriarcal, raciste et homophobe et dénoncent les fausses solutions qu’offre la vision marchande de l’économie verte. Ils exigent la fin d’impunité des entreprises multinationales pour leurs crimes écologiques et économiques, ils rejettent les méga projets miniers.
Les mouvements sociaux souhaitent remplacer le modèle actuel de surconsommation par un modèle où l’on recherche, pour toutes et tous, l’atteinte d’une vie bonne, la défense du bien commun plutôt que sa spoliation et sa marchandisation, la consommation locale et écologique, la souveraineté alimentaire, l’approfondissement de la démocratie, la valorisation des initiatives communautaires, les alternatives de l’économie sociale.
Pour ce, ils jugent qu’une transition juste est nécessaire, qu’elle doit favoriser la création de nouveaux emplois décents, qu’elle doit être accompagnée de toutes les mesures de protection sociale nécessaires, ainsi que de la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, comme la taxe Robin Hood. D’ailleurs, plusieurs syndicalistes ont participé à une manifestation au centre-ville de Rio le 19 juin afin de revendiquer la mise en place d’une telle taxe et de dénoncer l’avarice et les pratiques des banques.
Le 21 juin, la 2e Assemblée sera l’occasion de discuter des façons de mettre en œuvre nos objectifs de transformation sociale, alors que nous nous entendrons sur un agenda de mobilisation lors de la dernière assemblée, le 22 juin.