En juin dernier, une délégation de syndicalistes du Congrès du travail du Canada, des Métallos, de l’Alliance de la fonction publique du Canada et du Syndicat canadien de la fonction publique se sont rendus à la rencontre de leurs homologues mexicains afin d’échanger sur leurs réalités respectives, en particulier concernant l’impact de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
En tant que membre du conseil d’administration du Centre international de solidarité ouvrière (CISO), Philippe Morin été invité à participer à cette délégation. Le CISO a été fondé à l’initiative de plusieurs acteurs syndicaux québécois, dont la CSN, et regroupe plusieurs organisations affiliées dont certaines fédérations et conseils centraux, en plus de certains syndicats locaux et du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la CSN.
Au cours de ce séjour, les camarades du Mexique ont pu expliquer les nombreux défis auxquels ils font face, mais aussi annoncer les éventuelles opportunités de collaboration entre les groupes des pays participants.
Parmi les principaux défis, la CSN souligne la discrimination et la violence faites aux travailleuses, particulièrement lorsque celles-ci s’organisent syndicalement. Cette violence est exercée tant de la part des patrons que par certains militants syndicaux, pas toujours très progressistes… Le courageux travail de sensibilisation de la Red de Mujeres Sindicalistas (Réseau des femmes syndicalistes) et du Comité Fronterizo de Obreras (Comité frontalier des ouvrières) a impressionné les délégué-es et provoqué d’importantes mais difficiles discussions avec certains camarades mexicains de l’industrie lourde.
La rencontre a aussi permis d’amorcer un bilan du traité de libre-échange qui unit les trois pays. Le traité prévoit un mécanisme qui, à la demande de syndicats américains ou canadiens, dépêche des enquêteurs lorsque des violations des droits syndicaux sont dénoncées par des individus ou des organisations mexicaines. Ce dispositif original, qui s’inscrit tout de même dans un rapport inégal entre les pays, est généralement salué par les associations mexicaines, même si des améliorations quant à son efficacité sont souhaitables.
Finalement, la présence de militantes et militants canadiens a aussi favorisé le dialogue entre les syndicats démocratiques du Mexique, notamment parmi nos alliés historiques du Frente Auténtico del Trabajo. Ainsi, les démarches de consolidation et de recherche d’unité entre les syndicats progressistes se poursuivent et se renforcent.