À l’approche des élections municipales à l’échelle de la province, la CSN a décidé de faire le point sur les enjeux vécus par les syndiqué-es du milieu. Alors que ces derniers sont touchés de plein fouet par la hausse du coût de la vie, l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre affectent désormais le recrutement.
« Avant, dans le municipal, on nous considérait comme choyés, relève Kuang Selao, président du secteur du même nom à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Personne ne pleurait nos conditions de travail. Pendant la COVID, le domaine privé a toutefois bonifié ses conditions alors que celui du municipal stagne. »
Kuang raconte avoir vu des cols bleus de son syndicat local quitter le secteur même après 10 ou 15 ans d’ancienneté. « Habituellement, les bleus sortent seulement à leur retraite », poursuit-il. Le président du secteur s’explique mal cette résistance des villes à augmenter les salaires… alors que l’explosion du prix de l’immobilier profite positivement à leurs revenus. Il constate que les villes ne priorisent pas l’investissement dans la main-d’œuvre, même si elles en ont grandement besoin.
Dans le contexte économique, le volet financier est vraiment au cœur des préoccupations des membres. « Lorsqu’on a obtenu une bonification au régime de retraite, une employée m’a dit oui, c’est une bonne nouvelle, mais ça n’ajoute pas de pain sur ma table », illustre Kuang Selao.
Les défis du secteur
L’enjeu majeur du secteur municipal à la FEESP est l’existence de nombreux petits syndicats. « Comme ils ne sont pas toujours autonomes, cela peut affecter leur vie syndicale et la capacité à représenter efficacement les enjeux vécus par leurs membres », complète le président du secteur.
La taille de l’unité fait aussi que le potentiel de candidates ou candidats qui souhaitent s’engager syndicalement est faible. Cela fait boule de neige : les plus petits syndicats ne participent pas aux instances du mouvement. « C’est pour ça qu’à l’exécutif du secteur, on a pris l’engagement d’aller à la rencontre de tous ces groupes », ajoute Kuang Selao.
La participation citoyenne aux élections municipales est en baisse dans la province, de moins en moins de personnes s’y intéressent alors que ça devrait plutôt être le contraire, selon le président du secteur à la FEESP–CSN.
« C’est une entité de proximité, mentionne Kuang Selao. Je trouve que c’est le seul palier où l’on peut avoir un impact direct. »