La CSN-Construction réagit aux propos du représentant de la FTQ-Construction de la Côte-Nord, Bernard Gauthier, qui a reconnu avoir imposé un système de placement des travailleurs qui nie le droit au travail et l’ensemble des règlements que s’est donné l’industrie de la construction pour garantir la qualification et la compétence des travailleuses et des travailleurs de ce secteur.
En marge des audiences de la Commission des relations du travail qui se tiennent à l’Hôtel Sept-Îles aujourd’hui, relativement à une plainte d’intimidation et de discrimination déposée par un travailleur de la construction à l’encontre la FTQ-Construction et d’Équipements Nordiques, la CSN-Construction avait dénoncé la complaisance d’Hydro-Québec devant ces agissements dans la région.
Sur les ondes de 98,5 FM, hier, le représentant de la FTQ-Construction a déclaré qu’il sait, lui, mieux que la Commission de la construction du Québec (CCQ), les autres organisations syndicales et les entrepreneurs, déterminer si un travailleur est suffisamment compétent pour travailler sur un chantier. Bernard Gauthier : « Tu peux avoir une carte de compétence dans tes poches, mais quand tu vas venir pour faire la job, ça garantis-tu que t’es capable de la faire la job ? (…) Normalement, un entrepreneur, s’il ne fait pas affaire avec nous autres, mettons qu’il appelle la CCQ pour avoir un opérateur de pelle, la commission va lui envoyer qui ? (…) ça va être à lui de juger si le gars est bon ou pas. Mais il risque d’en pogner 10-12 avant d’en trouver un bon. (…) Je te garantis, ma main-d’œuvre, ce que les autres ne sont pas capables de faire. »
La CSN-Construction déplore de tels propos qui dénigrent le cadre légal et réglementaire qui établit la qualification des ouvriers. « Ce faisant, il se substitue aux règles de reconnaissance de la compétence et de la qualification des travailleurs, une responsabilité qui relève de la CCQ, a déclaré Aldo Miguel Paolinelli, président de l’organisation syndicale. Bernard Gauthier devient ainsi le seul juge de la compétence et de la qualification des travailleurs. Cette façon d’agir nous donne raison lorsque nous disons que la discrimination règne toujours à la Côte-Nord. De plus, cette non-reconnaissance de leur compétence révèle un mépris des travailleurs de la région. »
Ce dernier n’est nullement surpris par ce comportement qui n’a rien de syndical, car des travailleurs le rapportent régulièrement. « Ce qui surprend, c’est l’apathie d’Hydro-Québec à réagir à ces situations pour qu’elles cessent, a poursuivi Aldo Miguel Paolinelli. Il est inadmissible que le plus important donneur d’ouvrage au Québec, dans la construction, accepte que des travailleurs soient brimés dans leur droit au travail et subissent de tels agissements. »
Le comité exécutif de la CSN-Construction participe cette semaine aux assemblées générales qui visent entre autres à élire les neuf représentants du Syndicat de la construction de la Côte-Nord (CSN). Plusieurs travailleurs de la Haute-Côte-Nord (lundi), de Baie-Comeau (mardi) et de Sept-Îles (hier) ont dénoncé la discrimination dont ils sont victimes sur les chantiers. Ce soir, la dernière assemblée a lieu à Havre-Saint-Pierre.
Taux de représentativité La CSN-Construction rappelle qu’elle représente dans la région plus de 20 % des opérateurs d’équipement lourd et de pelle mécanique, 23 % des manœuvres, 30 % des conducteurs de camion et 31 % des foreurs-boutefeux, soit les métiers et les occupations qui se retrouvent principalement sur le chantier de la Romaine.