Choc culturel dans le réseau de la santé du Grand Nord

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) estime que le gouvernement du Québec peut et doit faire mieux pour améliorer les relations avec les Autochtones qui reçoivent des services publics dans le Grand Nord.

La FSSS–CSN a déposé un mémoire contenant 32 recommandations à la demande de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès.

« Il ne manque que la volonté politique et l’adoption d’un plan d’action interministériel afin de redresser la situation et s’attaquer à l’ensemble des déterminants de la santé des Autochtones. Il faudra prévoir des changements concrets et mesurables », affirme Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La fédération a décidé de faire une enquête approfondie dans la région du Grand Nord, basée sur 10 grandes entrevues. Plusieurs constats ont été établis, comme le fait que les gestionnaires allochtones, majoritairement blancs, n’ont pas toujours d’expérience préalable dans le Nord et doivent conjuguer avec des différences culturelles importantes qui affectent les relations de travail. Une expérience préalable ou une formation serait de mise. Il serait également très pertinent de favoriser l’arrivée de gestionnaires autochtones. En plus de recommander de limiter les contrats de courte durée, la FSSS–CSN propose un meilleur accueil et de l’encadrement afin que tous les corps d’emploi dans le réseau puissent acquérir de l’expérience. Faciliter les interventions syndicales dans le Grand Nord serait également une des clés.

Choc culturel
Un des constats de l’enquête de la FSSS–CSN est que les normes professionnelles sont inadaptées au contexte du Nord et le modèle de la nouvelle administration publique l’est également. Sans préparation adéquate et sans ajustements des protocoles, cette dissonance entraîne une diminution de la qualité du service en raison de leur inadéquation avec la culture autochtone, le rythme de travail et les contraintes locales.

Un shaptuaan traditionnel devant l’hôpital de Chisasibi

« Il est donc difficile d’introduire une vision plus inclusive et plus souple fondée sur des notions telles que la réduction des méfaits, le savoir traditionnel, les pratiques spirituelles, sans remettre en question certains dogmes normatifs et déontologiques », ajoute Marie Pagès, représentante des technicien-es et professionnel-les à la FSSS–CSN et auteure du rapport qui sera bientôt disponible sur le site de la Commission. 

Le syndicat se dote d’un mandat de moyens de pression lourds

Après deux ans et demi de négociation pour le renouvellement de leur convention collective, les membres du Syndicat des employé-es de l’Administration régionale Kativik (KRGEU) ont tenu hier soir une assemblée générale pendant laquelle ils ont convenu de procéder à un vote de moyens de pression lourds, pouvant aller jusqu’à la grève. Compte tenu de l’étendue du territoire du syndicat, qui équivaut au tiers du Québec, le vote s’est tenu par référendum dans les 14 communautés où travaillent les employé-es de l’administration régionale.

La proposition visant à confier au comité exécutif du syndicat le mandat d’exercer des moyens de pression, incluant une banque de 72 heures de grève (3 jours), a été adoptée à 90 %. Tel que mentionné dans la proposition écrite soumise aux membres, les heures de grève seront utilisées au besoin, pour soutenir la négociation.

“Après 35 séances de négociation en 27 mois, les offres de l’employeur sont encore inacceptables. Les augmentations salariales proposées ne couvrent même pas l’augmentation du coût de la vie, qui est particulièrement élevé au Nunavik. Ce mandat était nécessaire pour faire pression sur l’employeur et lui démontrer de façon claire que nous sommes prêts à nous battre pour de meilleures conditions de travail “, a déclaré Victor Mesher, président du KRGEU.