CHSLD : un rapport accablant

Le rapport de la Protectrice du citoyen sur la crise liée à la COVID-19 dans les CHSLD confirme, une fois de plus, de nombreuses préoccupations partagées par la CSN depuis le début de la pandémie, voire bien avant pour certaines d’entre elles. Malgré leur « immense dévouement » souligné par Marie Rinfret, les travailleuses et les travailleurs de ces établissements n’ont pas reçu le soutien nécessaire de la part du gouvernement du Québec, estime la CSN.

La CSN partage amplement la vision de la Protectrice du citoyen pour qui « la pénurie de personnel dans les CHSLD a été au cœur des ratés pour assurer la qualité des soins », tout comme le recours à des moyens incitatifs et financiers préconisés par cette dernière.

« Les équipes de travail fonctionnaient déjà au maximum de leur capacité, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Quand le recours aux heures supplémentaires obligatoires devient une norme de gestion, c’est qu’il y avait déjà un problème. La suite est malheureusement connue : du personnel épuisé, des milliers de salarié-es infectés et un accroissement de la mobilité des équipes de zones chaudes à zones froides, contribuant ainsi aux éclosions. »

Pour le président de la CSN, le gouvernement doit saisir l’occasion du renouvellement des conventions collectives du secteur public pour apporter dès maintenant des réponses concrètes aux priorités d’action ciblées par Marie Rinfret. « Le premier ministre a beau prétendre qu’il aurait dû améliorer les conditions salariales du personnel dès son arrivée au pouvoir, on attend toujours des réponses concrètes aux tables de négociations. Tout le monde s’entend : c’est avec de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail que le réseau de la santé et des services sociaux parviendra à recruter le personnel nécessaire. »

Par ailleurs, rappelant qu’en date du 14 juin, 13 581 salarié-es avaient été atteints du virus, dont onze en sont décédés, la Protectrice du citoyen souligne à juste titre la distribution insuffisante, tardive et inégale des équipements de protection qui aurait pu amplifier les éclosions. « Encore aujourd’hui, le gouvernement refuse d’appliquer le plus élémentaire des principes de précaution en s’opposant à la distribution de masques N95 pour de larges pans du personnel des CHSLD. En ignorant les appels d’experts, le gouvernement met la santé et la sécurité de tous les intervenants et les bénéficiaires à risque », déplore fortement Jacques Létourneau.

Pour la CSN, la lecture de ce rapport soulève à nouveau les nombreux problèmes entraînés par la vision hospitalo-centriste qui prévaut depuis des années au sein du réseau de la santé et des services sociaux ainsi que les effets désastreux de la centralisation des pouvoirs entraînés par la réforme Barrette. Le gouvernement, estime la CSN, devra se pencher sur ces questions lors de la mise en œuvre des recommandations de la Protectrice du citoyen, estime la CSN.

Transport médical : Le gouvernement doit agir

Le gouvernement doit faire son devoir et octroyer les sommes nécessaires afin que le personnel œuvrant en transport médical bénéficie d’une prime COVID-19 de 4 $ l’heure. C’est le message lancé aujourd’hui par le Syndicat des employé-es de transport médical de la Capitale Nationale (SETMCN–CSN) et le Syndicat des employé-es de transport médical Cœur-du-Québec (SETMCDQ–CSN), qui représentent plus de 90 chauffeurs-accompagnateurs. Ceux-ci unissent leur voix à celle de leur employeur, Transport médical de la Capitale-Nationale, dont les demandes en ce sens au ministère de la Santé et des Services sociaux sont demeurées lettre morte. 

 « Le niveau de stress des chauffeurs-accompagnateurs, occasionné par la COVID-19, est de plus en plus élevé. Tous les jours, nos membres transportent des personnes vulnérables, qui subissent des traitements contre le cancer, d’hémodialyse ou des coronarographies, à titre d’exemple. Nous sommes en contact avec des résidents des centres d’hébergement privés, des usagers des hôpitaux et des CHSLD. Les risques de contracter le coronavirus sont très élevés », explique Pierre Labrecque, président du SETMCN–CSN.

 « Nous ne sommes pas seulement des chauffeurs, mais aussi des accompagnateurs qui doivent rassurer les patients à propos de leurs inquiétudes face à la pandémie et des dangers qui l’accompagnent », relate pour sa part le président du SETMCDQ–CSN, Michel Guillemette. « Nous ne sommes pas à l’emploi direct des différents CISSS et CIUSSS que nous desservons. C’est pourquoi, depuis mars 2020, nous exigeons une prime de 4 $ l’heure, car comme pour les paramédics, les primes versées aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public ne s’appliquent pas à nous.  »

 Depuis maintenant neuf mois, le gouvernement se traîne les pieds dans ce dossier. « Alors que le Québec est frappé de plein fouet par une deuxième vague de COVID-19, le gouvernement doit y mettre du sien et reconnaître que les chauffeurs-accompagnateurs mettent leur santé en péril pour effectuer un travail qui est considéré comme un service essentiel par le gouvernement », concluent les deux présidents.

Le gouvernement doit soutenir le personnel des CPE

Pour la CSN, les travailleuses des CPE doivent pouvoir accéder à des absences payées lorsqu’elles sont en attente du résultat d’un test COVID. C’est loin d’être toujours le cas en ce moment et c’est pourquoi des manifestations se tiennent partout au Québec aujourd’hui.

Depuis le début de la crise, elles doivent piger dans leur banque personnelle de congés de maladie ou dans leurs journées de vacances lors de périodes d’isolement imposées par la Santé publique ou par l’employeur, lorsqu’il y a des symptômes, ou encore lorsqu’elles sont en attente du résultat d’un test COVID. Dans un sondage mené par la CSN auquel 5200 membres de CPE ont répondu en novembre dernier, près de 25 % des éducatrices avaient déjà été testées pour la COVID et près de 80 % de ces dernières ont utilisé leur banque personnelle ou ont dû prendre un congé sans solde durant l’attente du résultat.

Il y a donc un risque qu’une travailleuse choisisse de taire des symptômes bénins afin d’éviter les conséquences financières pour sa famille. Selon une étude de la Direction de la santé publique de Montréal sur les cas de COVID survenus du 26 août au 30 septembre, la présence de personnes symptomatiques dans les services de garde éducatifs était le deuxième plus important facteur de transmission.

« Il est inadmissible que le ministère de la Famille ne finance pas de congés rémunérés pour l’isolement préventif, car celui-ci sert à diminuer le risque de transmission dans les CPE », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

« On prend un risque inutile en forçant des travailleuses à faire un choix déchirant lorsqu’elles n’ont plus de jours dans leur banque de congés de maladie ou dans leurs journées de vacances. Il n’est pas normal que le personnel des CPE doive en payer le prix pour le bien collectif », affirme Stéphanie Vachon, nouvelle responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Cette dernière rappelle que les membres du personnel du réseau de l’éducation peuvent compter sur le maintien de leur rémunération en cas d’isolement préventif lié à la COVID. « Le personnel des CPE est injustement traité », affirme Stéphanie Vachon.

On sait qu’il y a plusieurs cas de COVID dans les CPE du Québec. Contrairement aux écoles, il n’y a cependant pas de compilation officielle des cas dans les CPE, ce qui contribue à l’inquiétude du personnel. Un sondage de l’INSPQ montre d’ailleurs que les répondants dans les écoles primaires et les services de garde éducatifs sont plus anxieux et inquiets par rapport au coronavirus que la population en général.

Personnel épuisé et manque d’écoute
Alors que le personnel des CPE est déjà épuisé, la récente annonce de l’interdiction des réunions de famille pour les Fêtes a eu l’effet d’une nouvelle douche froide. Le gouvernement aurait pu prévoir la fin du service habituel en même temps que la fermeture hâtive des écoles. « Que ce soit au sujet des congés en raison de la COVID ou concernant d’autres aspects, l’imposition de décisions sans consultation contribue à miner le moral des travailleuses des CPE. Le ministre Lacombe doit absolument reprendre les rencontres courantes avec ses partenaires qui ont pris fin en août dernier », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Le gouvernement doit donner un coup de barre pour rassurer le personnel des CPE du Québec et envoyer un signal fort afin d’éviter que plus de travailleuses ne quittent nos CPE », conclut Lucie Longchamps.

On s’en va dans le mur, selon la vaste majorité du personnel du réseau de la santé

La vaste majorité du personnel du réseau de la santé et des services sociaux considère que les offres gouvernementales de la négociation ne permettront pas d’améliorer la situation. C’est ce qui ressort d’un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des offres gouvernementales qui ne règlent pas la crise

Le sondage électronique a été mené du 17 au 24 novembre 2020 et a permis de recueillir les réponses de 2350 répondantes et répondants. C’est 96 % des répondants au sondage de la FSSS–CSN qui considèrent que les offres gouvernementales pour la négociation du secteur public ne vont pas permettre d’attirer et de retenir le personnel dans le réseau. Pour les répondants, les offres gouvernementales sont loin d’améliorer les choses, principalement :

  • Parce que l’offre salariale est insuffisante;
  • Parce que l’offre gouvernementale ne permet pas d’améliorer la situation pour l’ensemble des titres d’emploi du réseau;
  • Parce que l’offre gouvernementale ne permet pas de réduire la charge de travail du personnel.

Par son attitude dans la négociation, le gouvernement Legault ne prend pas en compte l’ampleur de l’épuisement et de la surcharge de travail du personnel selon 95 % des répondants.

Les solutions du personnel sont ignorées par le gouvernement

Pourtant, des solutions existent et le personnel en identifie plusieurs qui sont portées par la FSSS–CSN à la table de négociation. Pour le personnel, pour parvenir à améliorer la situation dans le réseau, il faut notamment :

  • Avoir de meilleurs salaires;
  • Rendre les emplois plus attrayants pour la relève et plus intéressants pour les expérimentés, en reconnaissant mieux les responsabilités et les compétences et en améliorant les compensations pour inconvénients;
  • Diminuer la charge de travail;
  • Avoir une plus grande stabilité des postes.

« Les travailleuses et travailleurs qui sont au front depuis le début de la pandémie sont insatisfaits de l’attitude du gouvernement dans la négociation. Ils le disent clairement dans ce sondage. Pour sortir notre réseau de la crise, ça va prendre un changement à la table de négociation et ça presse! », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La parole au personnel

  • « L’offre gouvernementale ne règle pas les problèmes structurels du réseau : gestion intransigeante, travail en silo, charge de travail, absence totale de reconnaissance, absence de suivis dans la prestation de soins auprès des patientes et des patients, climat de travail malsain. »
  • « Le manque d’écoute criant envers la détresse des salarié-es et l’attitude de je-m’en-foutisme du gouvernement envers nous font mal à notre besoin de reconnaissance. »
  • « Il est temps que le gouvernement reconnaisse l’importance de nos emplois et que l’on soit payé à notre juste valeur. On ne se le cachera pas, le salaire est la première forme d’attraction dans le système de la santé. Il est temps de rééquilibrer les budgets, et que les professions occupées majoritairement par les femmes soient reconnues. »
  • « Il faut redorer les emplois du réseau de la santé en valorisant tous les titres d’emploi. Le salaire n’est pas tout. Il faut considérer et prendre soin des employé-es afin de les mobiliser et les garder motivés. Il y a une grande iniquité actuellement dans le réseau avec la pandémie et toutes les primes offertes. »

 

 

 

 

Se blesser pour sauver une vie

Blessée lors d’une intervention d’urgence, une préposée aux bénéficiaires obtient finalement gain de cause contre son employeur qui a osé contester sa demande de réclamation.

C’était le jeudi 14 mars 2019. Une dame âgée accompagne son mari pour un rendez-vous à l’hôpital de Joliette. Elle pousse le fauteuil roulant de son mari dans les méandres des corridors du centre hospitalier pendant de longues minutes en tentant de trouver l’endroit où ils doivent se rendre. Chaque virage débouchant sur un nouveau cul-de-sac ou un interminable couloir fait grimper encore un peu plus leur frustration et leur désarroi. Ils doivent éventuellement se rendre à l’évidence et constater qu’ils sont complètement perdus. Poussée dans ses derniers retranchements par la panique et l’effort physique considérable que représente pour une personne de son âge le fait de pousser un fauteuil roulant sur une aussi longue distance, la dame se met soudainement à ressentir un malaise.

Cette histoire aurait pu très mal se terminer si un « ange gardien » du nom d’Annie n’avait pas croisé leur chemin, par hasard. Tout en dirigeant le couple vers la bonne salle pour le rendez-vous, la préposée aux bénéficiaires remarque l’état de l’aînée, bien mal en point. Elle s’empresse alors d’aller chercher un fauteuil gériatrique au département d’oncologie, d’y faire asseoir la patiente et de parcourir la moitié de l’hôpital en poussant ledit fauteuil jusqu’à l’urgence.

Le hic, c’est que même si ces fauteuils gériatriques possèdent des roulettes, ils ne sont pas faits pour ce genre de déplacement. Ils sont larges, lourds et se manipulent difficilement. Celui-ci encore plus, puisqu’il est vieux et que les roulettes sont usées.

« Ce sont des fauteuils qui ne sont presque jamais utilisés, a expliqué plus tard notre bonne samaritaine. C’était tout ce que j’avais sous la main à ce moment-là. »

Une fois rentrée chez elle, le soir venu, alors que son adrénaline est redescendue, Annie ressent une douleur à l’épaule gauche qui continue de s’aggraver au fil des jours. Si bien que, le lundi suivant, la douleur est insoutenable et Annie est incapable de terminer son quart de travail. Elle déclare alors l’incident du jeudi précédent à son employeur, cesse de travailler et consulte un médecin. Celui-ci lui diagnostique une tendinite à l’épaule gauche, ce qui pousse Annie à faire une réclamation à la CNESST.

Or, quelle ne fut pas sa surprise d’apprendre que la CNESST lui refusait cette réclamation, prétextant que le délai de déclaration de l’incident avait été trop long. Ce faisant, la Commission acceptait donc l’argument de l’employeur selon lequel on ne pouvait présumer d’une lésion professionnelle, puisque les symptômes de la travailleuse ne se sont pas manifestés immédiatement durant son quart de travail, mais plutôt le soir chez elle.

Heureusement pour Annie (et pour la justice), cet argument a été complètement démoli par le juge du tribunal administratif, Daniel Pelletier, qui a infirmé la décision de la CNESST le mois dernier. « Le fait que la douleur s’aggrave avec le temps semble compatible avec un processus inflammatoire qui s’installe progressivement à la suite d’un effort ayant sollicité l’épaule. Dans ce contexte, il est fort plausible que la travailleuse n’ait pas ressenti de douleur immédiate, mais uniquement dans la soirée alors que le processus inflammatoire prend un certain temps à s’installer et s’aggrave dans les jours qui suivent. »

« [L] a preuve démontre que la travailleuse a été exposée à des circonstances particulières exigeant qu’elle réagisse rapidement à une situation d’urgence. Elle a dû manipuler un équipement désuet et inadapté qui a exigé des efforts importants de ses membres supérieurs », a également écrit le magistrat.

Bien qu’elle ait obtenu gain de cause, Annie n’a toujours reçu aucune prestation à ce jour. Pendant que le processus judiciaire suivait son cours, elle a dû aller se faire soigner dans une clinique privée afin de pouvoir retourner au travail le plus rapidement possible.

Et sa patiente, dans tout ça ?

« Après que je l’ai amenée à l’urgence, elle a été transférée à Montréal presque immédiatement, relate Annie. L’infirmière en chef m’a dit « Bravo, Annie. Tu as sauvé une vie. J’étais bien contente. »

Un retard de rémunération indécent, alors que les services publics sont à bout de souffle

Actuellement en négociation pour le renouvellement des conventions collectives de plus de 160 000 travailleuses et travailleurs du secteur public, la CSN estime que le rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) démontre, encore une fois et sans ambiguïté, l’urgence de donner un sérieux coup de barre en matière de rémunération.

« Nous sommes en plein cœur de la négociation et les chiffres révélés par l’enquête annuelle de l’ISQ illustrent amplement la détérioration des conditions salariales dans le secteur public. Il est clair que ce rapport vient appuyer le bien-fondé de nos demandes et il est temps que le gouvernement entende raison et assume ses responsabilités », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

En effet, l’enquête menée par l’ISQ souligne que la rémunération globale des employé-es de l’État (ce qui inclut le salaire, le régime de retraite et les avantages sociaux) affiche un retard alarmant de 9,2 % par rapport à l’ensemble des salarié-es québécois; un retard qui s’est amplifié, puisqu’il était de 6,2 % l’année dernière. Du point de vue strictement salarial, le retard est encore plus manifeste, alors que les employés de l’État gagnent 16,5 % de moins que les autres salariés du Québec.

« C’est tout simplement indécent. Nos services publics étaient déjà en crise avant la pandémie et ils sont actuellement portés à bout de bras par des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs. En ce moment, l’élastique est tendu au maximum et les problèmes de surcharge de travail et de pénurie de main-d’œuvre continuent de fragiliser les services à la population, sans compter l’impact considérable pour les hommes et surtout pour les femmes qui y travaillent, puisqu’elles occupent plus de 75 % des emplois du secteur public », ajoute Caroline Senneville.

En négociation depuis plus d’un an, la CSN estime que l’heure est venue pour le gouvernement Legault de prendre acte de la situation et d’agir en conséquence. Actuellement, les augmentations salariales proposées par le gouvernement sont de 1,75 % en 2020 et en 2021 puis de 1,5 % en 2022.

« C’est une proposition tout simplement déconnectée de la réalité, car comme le démontre le rapport de l’ISQ, les salaires des syndiqué-es ne faisant pas partie du secteur public ont augmenté en moyenne de 2,6 % en 2020. L’offre sur la table ne ferait qu’accentuer l’écart entre les travailleuses et les travailleurs des services publics par rapport aux autres salariés du Québec. Le gouvernement ne peut plus ignorer ce que nous lui soulignons depuis plus d’un an, soit l’urgence d’agir et de soutenir nos services publics en donnant un sérieux coup de barre en matière de rémunération », explique la vice-présidente de la CSN.

La CSN a déposé cet automne une contre-proposition qui revendique une augmentation de 2 $ l’heure pour l’année 2020 et le plus avantageux entre 0,75 $ l’heure ou 2,2 % pour les deux années subséquentes. « Actuellement, les salaires d’un bon nombre de travailleuses et de travailleurs des services publics ne leur permettent pas de vivre décemment. Notre revendication en montants fixes vient directement répondre à cet enjeu, puisque ses impacts sont plus importants pour celles et ceux qui gagnent le moins. Notre demande répond aux besoins réels du personnel des réseaux », conclut Caroline Senneville.

La sortie de crise, c’est d’améliorer les conditions du personnel.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) lance une vaste campagne publicitaire radio pour exiger que le gouvernement appuie et protège le personnel de la santé, des services sociaux et des services de garde éducatifs.

Urgence d’agir pour sortir nos réseaux de la crise
Cette campagne publicitaire diffusée partout au Québec envoie un message fort au gouvernement Legault : le personnel tombe au combat dans la lutte à la pandémie et il y a urgence d’agir pour améliorer leurs conditions de travail et salariales. Les négociations en cours dans le secteur public, des CPE et du préhospitalier sont des occasions à saisir pour reconnaître l’apport essentiel de ce personnel au front depuis le début de la pandémie.
La FSSS–CSN dénonce de plus la protection insuffisante du personnel. La transmission aérienne du virus est reconnue, mais le Québec refuse d’ajuster à la hausse les mesures de protection, notamment en rendant disponibles les masques N95. Non seulement le gouvernement n’améliore pas les niveaux de protection, mais il a tendance à tenter de mettre la faute des récentes éclosions sur les employé-es.

« Si le gouvernement continue à refuser d’améliorer le sort du personnel, on s’en va droit dans le mur ! En santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs, la pandémie aggrave l’état de santé psychologique du personnel. On ne tiendra pas le coup encore longtemps ! La sortie de crise, elle passe par un coup de barre pour le personnel. Il y a urgence d’agir ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La majorité du personnel craint pour sa santé psychologique

Les résultats d’un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) illustrent que la grande majorité des travailleuses et travailleurs en santé, services sociaux et services de garde éducatifs craint pour sa santé psychologique et sa protection. Le gouvernement doit en faire plus pour les appuyer et les protéger.

La pandémie accentue la crise de la santé mentale

Le sondage électronique a été mené du 9 au 16 novembre 2020 et a permis de recueillir les réponses de 1971 répondantes et répondants. C’est 75 % des répondants qui s’inquiètent pour leur santé psychologique ou celle de leurs collègues. Ils notent que la pandémie engendre beaucoup de pression, de surcharge de travail et d’anxiété.

« Le message du personnel est clair et limpide : il appelle à l’aide ! Il se met à risque chaque jour depuis le début de la pandémie. Malgré cela, il n’est toujours pas reconnu et reste mal protégé. Le gouvernement doit réaliser que le personnel épuisé ne tiendra pas le coup éternellement. Il doit dès maintenant améliorer les conditions de travail et salariales », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Le personnel mal protégé face au virus

76 % des répondantes et répondants au sondage estiment que les précautions nécessaires pour protéger le personnel n’ont pas été prises lors de la première vague. Ils attribuent les problèmes principalement au déplacement du personnel (selon 73 % des répondants) et aux équipements de protection individuelle (ÉPI) qui ont manqué (54 %).

À cela s’ajoute le fait que 51 % des répondants ne sont pas rassurés par les mesures de prévention actuellement déployées. Plusieurs notent que le virus se propage malgré le port des ÉPI, illustrant que ceux-ci sont insuffisants pour bien les protéger. D’autres déplorent le fait que le Québec ne reconnait toujours pas la transmission aérienne de la COVID-19 et que les systèmes de ventilation ne sont pas suffisamment inspectés. Plusieurs indiquent tout de même que nos réseaux étaient mieux préparés pour faire face à la deuxième vague.

« Jusqu’à maintenant, le gouvernement n’écoute ni la science ni le personnel. Il ne veut rien entendre et nie la transmission aérienne et la nécessité de rendre disponibles les masques N95. Ça va prendre encore combien d’éclosions avant que le gouvernement fasse ce qui saute aux yeux ? », de conclure Jeff Begley.

La parole au personnel

  • « Le réseau était mal en point avant la pandémie et là, en plus de travailler à court de personnel, en heures supplémentaire et en surcharge de travail, nous avons peur d’être contaminés. »
  • « Nous avons l’impression d’être des pions qu’on garroche ici et là juste pour répondre aux exigences des gestionnaires sans se préoccuper du reste. »
  • « J’ai moi-même été sérieusement affecté par la COVID-19 et j’ai failli y laisser ma peau. Le fait de ne pas avoir l’équipement nécessaire lors de mes interventions m’inquiète un peu. Et les conditions dans lesquelles nous travaillons, en plus d’un gouvernement qui nous pointe du doigt en ce moment, c’est irrespectueux et irresponsable de leur part et ça devient lourd à supporter. »
  • « En CPE, nous n’avons pas eu de compensation COVID depuis le début et en plus ils veulent qu’on vide nos banques de vacances si on est retiré à cause du virus. »
  • « Je suis tannée que le gouvernement nous prenne pour du personnel acquis qui ne dira rien et acceptera tout ce qu’il nous donne comme équipement. »

À propos de la FSSS–CSN 

Manifestations en appui aux travailleuses et aux travailleurs des services publics

Partout à travers le Québec, des milliers de personnes participent aujourd’hui à des manifestations organisées par la CSN en appui au personnel du réseau de la santé et des services sociaux, de celui de l’éducation ainsi que des organismes gouvernementaux présentement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives. Les travailleuses et les travailleurs du secteur public, qui assurent les services à la population dans des conditions devenues extrêmement difficiles, réclament du gouvernement qu’il reconnaisse enfin l’ampleur de la crise qui sévit et qu’il donne un réel coup de barre en investissant significativement dans les réseaux publics.

À Montréal, plusieurs centaines de personnes ont marché dans les rues du centre-ville en scandant des messages à l’attention du premier ministre et de la présidente du Conseil du trésor : « Legault, LeBel, n’attendez pas la prochaine crise », « Urgence d’agir, services publics à rebâtir », « Des services plus humains, pour le Québec de demain ».

Pour Jacques Létourneau, président de la CSN, l’appui de la population aux revendications du personnel des réseaux témoigne de la nécessité pour le gouvernement actuel de faire les choix qui s’imposent et de mettre les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs sur le terrain. « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre ».

Létourneau souligne que la raison principale invoquée par le gouvernement pour justifier les mesures de confinement actuelles, c’est justement la capacité affaiblie de réponse du système de santé, grandement hypothéqué par les compressions et les mesures d’austérité des dernières décennies. « M. Legault l’a dit à maintes reprises : nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Pensons aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées et des suivis qui tardent. Pensons au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois, et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Pensons aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela entraîne sur notre économie. »

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs dans les services publics, réitère qu’elle propose depuis fort longtemps de nombreuses solutions et que celles-ci ont été déposées aux diverses tables de négociation depuis plus d’un an. « Pour que la situation s’améliore, il faut impérativement régler une fois pour toutes les problèmes de pénuries de main-d’œuvre. Et pour y arriver, ça prendra plus que des mercis en conférence de presse. Il faut améliorer les conditions de travail et de pratique en s’attaquant sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute Jacques Létourneau.

« Au cours des prochaines semaines, les travailleuses et les travailleurs des services publics, mobilisé-es et solidaires, entendent utiliser tous les moyens à leur disposition pour faire comprendre au gouvernement qu’il y a urgence d’agir. Le personnel des réseaux et l’ensemble de la population du Québec méritent mieux. M. Legault doit faire mieux », conclut le président de la CSN.

Faire plus pour sortir de la crise en santé

La mise à jour économique du gouvernement Legault ne va pas chercher les marges nécessaires pour mettre fin à la crise en santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) préconise une réforme de la fiscalité audacieuse pour parvenir à améliorer nos services publics.

Une relance économique qui laisse peu de place aux services publics et aux travailleurs.
La mise à jour économique a pour objectif de revenir à l’équilibre budgétaire dans cinq ans, le tout sans aller chercher de nouveaux revenus. Pourtant, la pandémie montre à quel point nos services publics ont fait les frais des politiques d’austérité des dernières décennies. Le manque de personnel, les enjeux de santé mentale, la qualité des soins aux aîné-es sont autant d’enjeux qui nécessitent des investissements majeurs pour parvenir à répondre aux besoins de la population.

C’est pourquoi la FSSS–CSN souhaite que la relance économique mise davantage sur nos services publics. Le gouvernement compte sur une augmentation des transferts fédéraux en santé pour financer les mesures qu’il a annoncées dernièrement dans le réseau. Cette augmentation, bien que souhaitable, est loin d’être à portée de main et n’empêche en rien le gouvernement d’augmenter ses propres revenus.

« Si on ne veut pas aller chercher de nouveaux revenus tout en gardant le cap sur la réduction de la dette et un retour rapide à l’équilibre budgétaire, on peut craindre une nouvelle forme d’austérité. Le gouvernement doit sortir de son étau idéologique et prendre les moyens qui s’imposent pour sortir nos réseaux de la crise actuelle », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des solutions fiscales pour renforcer le filet social
Selon la FSSS–CSN, la population du Québec a suffisamment souffert du désinvestissement dans les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome.

En vue du prochain budget, qui déterminera en grande partie notre capacité collective à traverser cette crise, et les autres qui pourraient subvenir, la FSSS–CSN demande au gouvernement Legault d’adopter, dès le prochain budget, les solutions fiscales qui lui permettront de procéder aux investissements nécessaires pour renforcer le filet social.

L’organisation, qui est membre de la Coalition Main rouge, invite donc tous ses membres et la population à signer la pétition qu’elle lance aujourd’hui.

La FSSS-CSN s’adresse à la Cour supérieure pour assurer la protection du personnel

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) entame des démarches judiciaires devant la Cour Supérieure à l’encontre de la CNESST. Par ce recours, la FSSS-CSN demande à la Cour d’enjoindre la CNESST à ne plus se faire dicter unilatéralement son action en prévention par des tiers, plus spécifiquement l’INSPQ, et à remplir pleinement son rôle en prévention et de faire respecter les obligations de la Loi sur la santé et la sécurité au travail dans tous les milieux de travail.

La FSSS-CSN dépose un pourvoi en contrôle judiciaire par voie de mandamus. Elle demande à la Cour de déclarer illégale la ligne de conduite de la CNESST d’ériger en règle de l’art les recommandations de l’INSPQ quant aux ports des équipements de protection individuelle (ÉPI) dans le contexte de la pandémie. Ces recommandations ne sont toujours pas à l’effet de mettre en place, dans les milieux de travail, les protections nécessaires contre le risque de transmission aérienne de la COVID-19. Par ce recours, la FSSS-CSN enjoint la CNESST à ordonner aux employeurs de fournir le moyen de protection nécessaire pour protéger la santé et la sécurité du personnel. C’est notamment le cas pour le port du masque N95 pour protéger le personnel contre la transmission aérienne du virus.

Ce risque de transmission aérienne a été reconnu il y a plusieurs semaines par l’OMS. Il a fait l’objet de nombreuses publications scientifiques et il est maintenant reconnu par l’Agence de la Santé publique du Canada. Pour la FSSS-CSN, les inspecteurs de la CNESST doivent tenir compte de l’existence reconnue de ce risque et imposer aux employeurs de mettre en place les mesures qui s’imposent, tels que l’exige la loi.

« Des milliers de travailleuses de la santé et des services sociaux, dans les secteurs publics et privés, ont été infectés par la COVID-19, et certains y ont laissé la vie. De nombreux foyers d’éclosions sont toujours actifs partout au Québec. Nous nous désolons de devoir intenter un tel recours pour forcer la CNESST à jouer son rôle, afin que les travailleuses et les travailleurs soient en sécurité dans tous les milieux de travail et par le fait même, toute la population », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« Le gouvernement doit cesser de tenter de mettre la faute des éclosions sur le personnel et enfin rehausser les mesures de protection pour le personnel. Ce n’est pas normal que plus de 8 mois depuis le début de la pandémie on ne donne toujours pas accès au masque N95 pour l’ensemble du personnel », de conclure Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont près de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire. 

Des travailleuses et des travailleurs des services publics, membres de la CSN, occupent les bureaux du Conseil du trésor

Des employé-es du réseau de la santé et des services sociaux, de celui de l’éducation et des organismes gouvernementaux occupent ce matin les bureaux montréalais du Conseil du trésor. Alors que le gouvernement a convié les différents secteurs des fédérations du secteur public de la CSN à un blitz de négociation ce week-end, force est de constater que les vis-à-vis patronaux n’ont toujours pas en main les marges financières pour mettre en place les solutions nécessaires. « Nous sommes ici aujourd’hui pour dire à la présidente du Conseil du trésor que, pour rebâtir les services publics qui vivent une crise sans précédent, les ressources doivent être au rendez-vous. La volonté de négocier que vous avez exprimée au cours des derniers jours ne doit pas être une simple façade; elle doit se traduire par des investissements importants », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les militantes et les militants qui déploient cette action depuis 9 h 45 ce matin, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des bureaux du Conseil du trésor, se font aujourd’hui les porte-parole de toutes celles et de tous ceux qui soutiennent la population au cœur de cette crise; une crise qui, par ailleurs, existait déjà dans les réseaux publics bien avant la pandémie. « Pour qu’il n’y ait plus de pénurie de personnel dans nos réseaux, il faudra plus que des mercis en point de presse. Il doit y avoir de meilleures conditions de travail et de pratique et, pour y arriver, il faut s’attaquer sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute Jacques Létourneau.

Pour le président de la CSN, il est impératif que le gouvernement actuel fasse les choix qui s’imposent et donne un réel coup de barre pour relever les réseaux. « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre ». Il souligne que la raison principale invoquée par le gouvernement pour justifier les mesures de confinement actuelles, c’est justement la capacité affaiblie de réponse du système de santé, grandement hypothéqué par les compressions et les mesures d’austérité des dernières décennies. « M. Legault l’a dit à maintes reprises : nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Je pense notamment aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées ainsi que des suivis qui tardent. Je pense au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Je pense aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela entraîne sur notre économie. »

Il est maintenant on ne peut plus clair pour la CSN que la situation du Québec serait tout autre avec des services publics solides, soutenus adéquatement par l’État. « Personne ne veut repasser à travers ce qu’on vit aujourd’hui. Le gouvernement doit agir dans le meilleur intérêt de la population en répondant aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux afin qu’elles et ils puissent soigner, instruire et accompagner décemment les Québécoises et les Québécois au quotidien », conclut Jacques Létourneau.

Des centaines d’employé-es quittent le réseau depuis le début de la pandémie

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que des centaines de travailleuses et de travailleurs de plusieurs titres d’emploi ont quitté le réseau depuis le début de la pandémie. Cette tendance lourde montre l’urgence de donner un coup de barre pour améliorer les conditions de travail et les salaires de l’ensemble du personnel.

Une tournée des syndicats parmi les plus touchés par la deuxième vague de la pandémie confirme l’ampleur du manque de personnel pour plusieurs titres d’emploi du réseau de la santé et des services sociaux. C’est le cas pour l’entretien ménager, les agentes administratives, le personnel des cuisines, les préposé-es aux bénéficiaires (PAB), les préposé-es au retraitement des dispositifs médicaux, les infirmières auxiliaires, les ouvriers spécialisés, les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et plusieurs autres titres d’emploi. La FSSS–CSN déplore d’ailleurs l’absence de données publiques nationales pour mieux comprendre l’ampleur du manque de personnel.

« Quand on regarde ce qui se passe sur le terrain dans le réseau, on réalise que le manque de personnel touche bien plus de titres d’emploi que ce que veut l’admettre le gouvernement. Il faut au plus vite se donner des moyens de retenir le personnel dans le réseau. On aura beau continuer à embaucher dans les prochains mois, si on ne prend pas les moyens de convaincre les gens de rester, on s’en va dans le mur! », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des constats démontrant l’ampleur du manque de personnel

  • La surcharge de travail des derniers mois et le manque de reconnaissance du personnel entraînent une augmentation des arrêts de travail et des départs.
  • On assiste à une hausse du recours aux agences privées à certains endroits, ce qui augmente les risques d’éclosion en raison du déplacement. C’est particulièrement le cas pour le personnel de l’entretien ménager.
  • Si certains employeurs ont offert des postes aux personnes qui sont venues prêter main-forte par JeContribue à la suite des demandes des syndicats de la CSN, d’autres tendent à les remercier. La FSSS–CSN s’étonne de cette pratique alors que les besoins sont majeurs dans le réseau.

Des chiffres qui parlent

  • Au CISSS de la Montérégie-Est, il y a eu près de 100 départs de préposé-es à l’entretien ménager. Parmi ces départs, plusieurs salarié-es ont quitté pour suivre la deuxième cohorte de formation de préposé-e aux bénéficiaires.
  • Dans ce CISSS, il y a eu plus de 700 départs en moins d’un an pour les salarié-es représentés par la CSN. Parmi ces départs, on compte près de 150 PAB, plus de 90 préposé-es au service alimentaire et plus de 70 agentes administratives.
  • Du 13 septembre au 31 octobre 2020, il y a eu plus de 900 quarts de travail de PAB donnés aux agences privées dans les CHSLD du nord des Laurentides.
  • Plus du quart des préposé-es au retraitement des dispositifs médicaux de Saint-Eustache et Saint-Jérôme sont en arrêt de travail.
  • Du 13 septembre au 31 octobre 2020, il y a eu plus de 300 quarts de travail en maladie pour les PAB dans les CHSLD du nord des Laurentides.
  • Depuis le début de la pandémie, c’est plus de 100 agentes administratives, près de 30 ASSS, près de 60 préposé-es à l’entretien ménager, plus de 50 préposé-es au service alimentaire et plus de 250 PAB qui ont quitté le CISSS des Laurentides.
  • En Mauricie et au Centre-du-Québec, il y a eu plus de 600 départs depuis le début de la pandémie pour le personnel paratechnique, des services auxiliaires et métiers.

À propos de la FSSS–CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont près de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Toujours rien pour les travailleuses et les travailleurs

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS– CSN) est déçue que le soutien financier annoncé par le ministre Lacombe ne prévoie aucune mesure pour appuyer et reconnaître la contribution des travailleuses et travailleurs des CPE.

L’aide financière de 50 millions de dollars annoncée par le gouvernement vise à appuyer les services de garde éducatifs qui ont dû mettre en place des mesures sanitaires pour limiter les risques de propagation de la COVID-19. Malgré les nombreuses interventions des derniers mois, cette annonce n’inclut toujours pas de mesures concrètes pour répondre aux préoccupations des travailleuses et des travailleurs de CPE. La FSSS–CSN exige la mise en place d’une banque de jours payés pour appuyer les travailleuses qui doivent s’isoler en attente d’un résultat de test. Elle demande aussi au ministère d’accentuer la transmission d’informations au personnel sur les cas d’infection en CPE et d’instaurer une voie rapide de dépistage de test. Elle a aussi demandé l’accès à une prime COVID.

« On joue avec la patience des travailleuses et des travailleurs des CPE. Plus le temps passe, plus elles sentent que le gouvernement les laisse de côté. Elles sont au front depuis le début de la pandémie et tout ce qu’elles demandent, c’est qu’on les protège correctement et qu’on reconnaisse les nombreux efforts qu’elles font pour continuer de servir les tout-petits en pleine pandémie », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

À propos de la FSSS–CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Un gouvernement qui ignore les besoins du personnel

Le gouvernement Legault doit cesser d’envoyer des messages contradictoires quant à ses déclarations sur la 2e vague. Jeudi dernier, à la table de négociation sur le seul sujet des mesures à prendre dans le cadre de la COVID-19, les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux ont clairement indiqué que le ministère ne voyait aucun intérêt à travailler avec nous pour mettre en place des mesures visant à améliorer de façon substantielle la prévention en période de pandémie ni à mettre en place toute forme de reconnaissance pour garder motivés les salarié-es au front.

Pourtant, la même journée, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, indiquait publiquement, son intention d’interpeller les organisations syndicales pour demander notre collaboration afin de renforcer la prévention cet automne. Qui parle pour le gouvernement ; le ministre ou les représentants patronaux qui représentent le ministère ? Chose certaine, ces discours sont contradictoires.

Le réseau de la santé et des services sociaux du Québec présente le pire bilan en matière d’infections du personnel au Canada. Depuis le mois d’avril, nous interpellons, à tous les niveaux, le gouvernement. Le désir implicite du gouvernement à ne pas travailler ensemble jusqu’à maintenant, explique en bonne partie ces résultats plus que décevants jusqu’à maintenant.

« En recevant le retour du gouvernement à la table de négociation, on a l’impression qu’ils vivent sur une autre planète ! Ils ne veulent rien faire de plus, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes ! Malgré un bilan désastreux, ils prétendent même que les salarié-es du réseau ne devraient pas avoir d’autre protection que celles dont bénéficient tous les travailleurs dans d’autres secteurs. Ils veulent continuer de gérer la crise derrière des portes closes pendant que les travailleuses et travailleurs risquent leur vie au quotidien. » lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN.

Des mesures à la hauteur de la crise du réseau

Les mesures proposées par la FSSS-CSN visent à réduire les risques d’infections, à assurer la protection des usagers, du personnel et à mieux reconnaître leur contribution essentielle durant la pandémie. Parmi ces mesures, on compte :

  • Mettre à disposition de l’ensemble du personnel les équipements de protection individuels (EPI) appropriés et nécessaires, en assurant en tout temps une réserve d’équipements en quantité suffisante, notamment en rendant disponible le masque N95.
  • Fournir les uniformes et procéder à leur entretien.
  • Fournir des aires de repas et de repos qui permettent de respecter en tout temps les mesures de distanciation physique.
  • Interdire les déplacements du personnel dans plusieurs sites, installations, services ou unités.
  • Interdire l’utilisation de personnel d’agence de placement.
  • Donner accès à un processus de dépistage accéléré pour le personnel et les membres de leur famille immédiate.
  • Mettre en isolement ou en télétravail tout en maintenant la rémunération l’ensemble du personnel à risque.
  • Mettre en place des comités paritaires intersyndicaux locaux et nationaux de crise sanitaire pour forcer les employeurs et le gouvernement à transmettre les informations et à entendre les problèmes du terrain.
  • Offrir du soutien psychologique supplémentaire.
  • Convenir de balises pour le télétravail.
  • Suspendre les frais de stationnement
  • Rendre plus largement disponibles les primes COVID.

Un gouvernement qui préfère chercher des coupables

« La nouvelle ligne du gouvernement vise à mettre la faute sur le dos du personnel. S’il y a des éclosions récemment, à son avis c’est la faute de celles et ceux qui soignent la population. Jusqu’à maintenant, le gouvernement refuse de prendre ses responsabilités pour mieux protéger les travailleuses et travailleurs. Avant de déclarer que l’appel du ministre Dubé est un pas dans la bonne direction, nous allons vouloir voir un virage de la part du ministère et de ses représentants pour prendre des mesures qui s’imposent », de conclure Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont près de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Ce sont les travailleuses et les travailleurs des services publics qui nous sortiront de la crise; le gouvernement doit les écouter

Après 40 séances de négociation à la table centrale ainsi qu’un nombre important de rencontres aux tables de négociation sectorielles et alors qu’une crise sans précédent affecte les services publics, la CSN dénonce l’immobilisme du Conseil du trésor et interpelle aujourd’hui le chef du gouvernement. « M. Legault, qu’attendez-vous pour aller écouter celles et ceux qui affrontent cette tempête? Allons-y ensemble, dès maintenant. » C’est le message que lance ce matin Jacques Létourneau, président de la CSN, au premier ministre du Québec. Il ajoute que les travailleuses et les travailleurs des réseaux sont les mieux placés pour évaluer les changements nécessaires qui doivent être apportés pour améliorer les services à la population, puisqu’ils vivent les problèmes au quotidien dans leur travail, et ce, depuis bien avant la pandémie.

M. Létourneau lance cet appel alors que, depuis plusieurs semaines, les personnels des établissements de santé et de services sociaux, des établissements scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux tentent de se faire entendre en multipliant les interventions publiques dans différentes régions du Québec. Ce matin, une action était d’ailleurs menée en plein cœur du centre-ville de Trois-Rivières. « Les travailleuses et les travailleurs ne veulent plus de ces pansements qui ne sont là que pour stopper l’hémorragie. Ils veulent des mesures durables qui permettent d’améliorer réellement leurs conditions de travail et, par conséquent, les services à la population. Pouvoir faire leur travail plus humainement, c’est ce qu’ils demandent. »

La CSN, qui revendique un réel coup de barre dans les services publics, tant sur le plan des conditions de travail et de pratique que sur celui du salaire, constate qu’à toutes les tables de négociation, c’est la même rengaine : les porte-parole du gouvernement n’ont pas de mandat, donc, aucune solution concrète n’est proposée pour régler les graves problèmes de pénurie de main-d’œuvre qui sévissent actuellement dans l’ensemble des réseaux publics.

Malgré les rencontres du premier ministre avec les PDG des CISSS et des CIUSSS et les discussions entre la présidente du Conseil du trésor et les comités patronaux de négociation en éducation et en santé et services sociaux, la situation s’aggrave et les bris de services se multiplient. « Les gestionnaires parlent de réorganisations temporaires… Mais dans les faits, quand on est forcé de fermer l’urgence de Gatineau, quand on ferme un service d’obstétrique pendant 10 jours à Ville-Marie ou quand on entend parler d’une direction d’école qui aurait pris en charge un groupe dans un service de garde scolaire, il s’agit de ruptures de services. Et il y en avait déjà avant l’arrivée de la COVID-19 », ajoute M. Létourneau.

Pour la CSN, il est impératif que le gouvernement donne des mandats aux personnes qui le représentent pour que la négociation progresse et que de vraies solutions puissent être mises en place dès maintenant. « Est-ce que M. Legault comprend vraiment ce qui se passe sur le terrain? Quand on entend certaines de ses déclarations en conférence de presse, qui ne reflètent pas du tout la réalité, on se pose la question. Avec la négociation, le gouvernement a l’occasion d’agir immédiatement pour que les Québécoises et les Québécois aient accès aux services auxquels ils ont droit. Il doit le faire », conclut Jacques Létourneau.

Le personnel du réseau de la santé est très critique

Montréal, le 30 octobre 2020 — Devant le manque d’écoute du gouvernement face au personnel du réseau, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) sonde ses membres sur la gestion de la pandémie dans l’hébergement des aîné-es. Les travailleuses et travailleurs identifient les problèmes vécus sur le terrain et attendent des actions concrètes du gouvernement pour mieux les protéger et les reconnaître.

Le sondage électronique de la FSSS-CSN s’est tenu du 14 au 28 octobre et a permis de recueillir les réponses de 1808 travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux et des centres d’hébergement privés.

« Plus le temps passe, plus le gouvernement montre qu’il veut gérer la crise seul. C’est une grave erreur parce que ce sont les gens sur le plancher qui sont les mieux placés pour identifier les solutions. Ce qu’ils disent au gouvernement c’est qu’il faut agir sur le manque de personnel qui touche plusieurs titres d’emploi en améliorant au plus vite les conditions de travail et les salaires. Le personnel du réseau s’étonne aussi que le gouvernement n’annonce pas la nationalisation des CHSLD privés, alors qu’il est clair que la privatisation est un échec », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Le personnel du réseau savait que nous n’étions pas prêts à faire face à la pandémie en hébergement

Ce sont 91 % des répondant-es qui ne sont pas surpris que la situation ait été aussi difficile dans le secteur de l’hébergement pour aîné-es lors de la première vague. Ils attribuent les causes du problème au :

  • Manque de personnel (selon 76 % des répondant-es)
  • Déplacement du personnel (59 %)
  • Manque d’équipements de protection individuelle (35 %)

Le personnel du réseau considère que tout n’a pas été fait pour faire face à la deuxième vague

Ce sont 80 % des répondant-es qui ne croient pas que le nécessaire a été fait pour éviter une crise dans le secteur de l’hébergement pour aîné-es lors de la deuxième vague. À leur avis, cela est dû principalement au fait que :

  • Il manque de personnel pour plusieurs titres d’emploi (entretien ménager, secteur administratif, service alimentaire, buanderie, etc.) (selon 60 % des répondant-es)
  • Les conditions de travail et les salaires ne sont pas attractifs (60 %)
  • Le déplacement de personnel se poursuit (53 %)

Le personnel du réseau est déçu du manque de courage de la CAQ face aux CHSLD privés

Le gouvernement de la CAQ recule et n’ira pas de l’avant avec la nationalisation des CHSLD privés, telle qu’évoquée lors de la première vague de la pandémie. Ce sont 70 % des répondant-es qui considèrent que le gouvernement fait fausse route en optant pour un modèle d’établissement privé conventionné.

La parole aux travailleuses et travailleurs au front

Nous laissons la parole aux travailleuses et travailleurs du réseau qui se sont exprimés en grand nombre pour dénoncer les problèmes qu’ils vivent :

« C’est bien beau vouloir couper partout pour réduire les dépenses, mais ça a des impacts sur tout. Un employé a juste deux bras et deux jambes et en réduisant partout, ça enlève aussi le côté humain que l’on doit avoir avec les résident-es. Tant qu’il n’y aura pas d’amélioration dans les conditions et salaires, peu importe le niveau de poste, vous allez avoir de la misère à avoir du nouveau monde. »

« Le gouvernement doit arrêter de voir la santé comme une dépense. Arrêter de gérer la vie des gens comme une entreprise privée qui ne recherche que le profit. Le soutien à domicile devrait être beaucoup plus exploité pour diminuer les hospitalisations. Il faut travailler en prévention ! Ça a déjà fonctionné dans le temps ! Les CLSC sont toujours en fin de ligne pour le financement. C’est travailler à l’envers ! »

« Je suis triste et déçu de la manière que le gouvernement gère cette crise. Ils n’ont pas été proactifs ni prévenants au niveau de l’isolement. Par-dessus tout, ils ne sont pas à l’écoute des travailleurs et cela depuis longtemps concernant entre autres le manque de personnel et les salaires. Ils n’ont qu’eux à blâmer. Ce que je trouve inacceptable et inhumain, c’est d’avoir laissé mourir seul tant d’aîné-es. Personne ne mérite de mourir ainsi. »

À propos de la FSSS-CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le ministère de la Famille refuse de prendre les moyens pour réduire les infections en CPE

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déplore que malgré ses nombreuses interventions, le ministère de la Famille refuse toujours de maintenir la rémunération des travailleuses de CPE en isolement. Cette décision gouvernementale met une pression supplémentaire sur le réseau en ajoutant un risque d’infection à la COVID-19.

Contrairement à d’autres secteurs comme le réseau scolaire, le personnel des CPE en isolement ou en attente d’un résultat de test de dépistage doit s’absenter sans solde et piger dans leur banque de congés. Cet enjeu qui aurait dû se régler rapidement traîne toujours sur le bureau du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe. Comme le ministère n’a toujours pas répondu à notre demande de donner accès à une voie rapide de dépistage pour le secteur, bien des travailleuses se voient forcées de vider leurs banques de congé.

« Le gouvernement demande ces jours-ci à la population de faire des efforts supplémentaires pour arrêter la propagation du virus. Mais quand vient le temps de prendre les moyens pour freiner les éclosions dans les CPE, c’est silence radio. Pourquoi demande-t-on aux travailleuses de choisir entre le risque pour la santé des autres et leur revenu ? Les travailleuses et travailleurs des CPE sont au front depuis le début de la crise. Nous avons fait plusieurs demandes pour les appuyer et elles restent lettre morte. Elles n’ont pas accès à une prime COVID, ni à une voie rapide pour le dépistage et elles doivent en plus piger dans leur poche pour s’isoler quand il y a un risque qu’elles soient infectées. Après ça, on ne peut pas s’étonner qu’il manque de personnel dans nos CPE. Le temps presse pour envoyer le signal aux travailleuses et travailleurs des CPE que tous les moyens sont pris pour les protéger », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

La FSSS–CSN demande au MFA de passer à l’action dès maintenant en accordant une banque de jours payés pour appuyer les travailleuses qui doivent s’isoler. Elle demande aussi au ministère d’accentuer la transmission d’informations au personnel sur les cas d’infection en CPE et d’instaurer une voie rapide de dépistage de test.

À propos de la FSSS–CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire. 

La solution pour les familles et les travailleuses, c’est de sortir du privé

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le ministre de la Famille met le doigt sur le bobo sans prendre les moyens de faire le meilleur pour les familles et les travailleuses et travailleurs. La solution est de miser sur le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et sur l’amélioration des conditions des travailleuses.

« Le ministre Lacombe a tout à fait raison d’attaquer les décisions du précédent gouvernement de développer le privé dans les services de garde. Dommage qu’il n’ait pas le courage politique de faire la seule solution qui s’impose pour donner le meilleur à nos enfants. C’est en misant sur les CPE et les RSG et en augmentant considérablement le nombre de places qu’on peut répondre aux besoins des familles », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Plutôt que d’annoncer la conversion de places du privé non subventionné vers des CPE, le ministre Lacombe annonce une conversion vers du privé subventionné. Cela ne règle en rien le besoin criant des familles pour de nouvelles places et ne permettra pas de donner les services de la meilleure qualité. Les études démontrent toutes que la meilleure qualité de services est dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. C’est pourquoi la FSSS–CSN demande la conversion de places vers les CPE et les RSG. Elle déplore d’ailleurs que l’annonce d’aujourd’hui n’inclue encore une fois rien pour les services de garde en milieu familial. La FSSS–CSN surveillera de près la question des conditions des travailleuses des places converties. Elle rappelle l’urgence d’améliorer rapidement les conditions de travail et les salaires des travailleuses du réseau.

À propos de la FSSS–CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

 

La clé pour protéger le personnel, c’est une réforme de la SST

Au terme de la semaine nationale de la santé et sécurité au travail (SST), la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) réclame d’urgence une réforme des lois en SST.

Tout au long de la semaine, plusieurs travailleuses et travailleurs de la santé, des services sociaux et des services de garde éducatifs ont interpellé le ministre du Travail, Jean Boulet, pour qu’il dépose rapidement la modernisation du régime de SST qui permettra de mieux protéger le personnel. Le ministre a d’ailleurs annoncé qu’il déposera sa réforme la semaine prochaine.

« Nous n’arriverons tout simplement pas à bien protéger celles et ceux qui prennent soin de la population si on ne se donne pas des lois en SST qui ont du mordant. Le laxisme des dernières années nous a mené à une catastrophe dont il faut prendre toute la mesure. Pour ne pas revoir autant de travailleuses infectées, le gouvernement doit envoyer le signal qu’il donne les moyens d’agir en prévention. Aujourd’hui, je demande au ministre Boulet de déposer une réforme qui protège le personnel », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Quatre propositions pour protéger les travailleuses et travailleurs

Le réseau de la santé et des services sociaux possède un triste record, celui du milieu de travail ayant le plus grand nombre de travailleuses et travailleurs infectés. Il est d’ailleurs un des pires à l’échelle canadienne. Le réseau des services de garde éducatifs fait aussi subir plusieurs risques au personnel. C’est pourquoi la FSSS et la CSN réclament une modernisation du régime de SST misant sur quatre exigences :

  1. Instaurer l’intégralité des mécanismes de prévention à l’ensemble des secteurs;
  2. Faire une mise à jour complète des maladies professionnelles, entre autres pour que soient reconnus les problèmes de santé psychologique;
  3. Déjudiciariser le régime d’indemnisation de la CNESST, notamment par l’élimination du BEM, et revoir le financement du régime d’indemnisation;
  4. Faire en sorte que la CNESST joue pleinement son rôle en prévention et qu’elle en contrôle l’efficacité dans nos réseaux.

« La pandémie nous a montré toutes les lacunes en santé et dans les services de garde. Ça saute aux yeux que le statu quo nous mène à notre perte et pourtant le gouvernement refuse toujours de rehausser les mesures de protection. C’est inutilement inquiétant pour notre monde qui continue de se mettre à risque chaque jour et qui attend une réponse forte du gouvernement. Il faut que ça change ! », de conclure Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

À propos de la FSSS–CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.