Couche-Tard doit faire plus pour la santé et la sécurité de ses employé-es

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Risques d’agression armée

Couche-Tard doit faire plus pour la santé et la sécurité de ses employé-es

Au cours des derniers jours, des salarié-es du dépanneur situé au coin des rues d’Iberville et Jean-Talon, congédiés illégalement le mois dernier, ont visité une dizaine d’établissements non-syndiqués dans la grande région de Montréal. Couche-Tard devait y apporter des correctifs afin d’assurer la santé et la sécurité de son personnel, avant le 15 octobre 2011, tel que convenu avec la CSST. Vérifications faites : Couche-Tard a encore beaucoup de progrès à faire pour garantir des milieux sains et sécuritaires à ses 5000 employé-es québécois.

Les neufs dépanneurs visités ont subi des agressions armées, en 2009 et en 2010, alors qu’un des employé-es était en situation de travail isolé, généralement, le soir ou la nuit. Saisie de la situation, la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) avait émis des recommandations très claires pour chacun de ces établissements, notamment :

• l’installation d’une barrière physique entre l’employé-e et la clientèle ; • l’installation d’un bouton de panique ou tout autre moyen de communication d’urgence relié à une centrale de police ; • l’absence d’affichage ou autre encombrement sur les vitrines extérieure sur une surface de 1 à 2 mètres 55.

Sans la collaboration de l’entreprise, il est difficile de savoir ce qu’il en est du système de communication d’urgence. Pour ce qui est des barrières physiques, la CSN a pu constater qu’elles n’avaient pas été installées dans tous les établissements pour lesquels la CSST l’a exigé. Il est en de même des vitrines extérieures qui ne sont pas toutes dégagées comme elles le devraient. De plus, comme ces correctifs ont été apportés de façon unilatérale par l’entreprise, sans aucune consultation auprès des employé-es, il s’avère que, dans quelques cas, ces barrières sont inconfortables et inefficaces à régler le problème. De nouveaux problèmes de santé-sécurité sont donc à prévoir.

Rappelons qu’après s’être longtemps traîné les pieds dans ce dossier, Couche-Tard avait finalement conclu une entente avec la CSST, cet été. Les progrès de la syndicalisation dans ses commerces avait sans doute incité Couche-Tard à tenter de redorer son blason en faisant preuve de plus d’ouverture à l’égard des doléances de ses salarié-es qui travaillent dans des dépanneurs risquant d’être le théâtre d’agression armée. La CSST avait donné à Couche-Tard jusqu’au 15 octobre pour s’amender. Couche-tard ne l’aura fait que partiellement et de façon non satisfaisante. Par ailleurs, pour la CSN, l’installation d’un bouton de panique et d’une barrière physique devrait être systématique dans tous les milieux où il y a des risque d’agression armée, peu importe le nombre de hold-up qui s’y sont déjà produits.

Réactions Pour le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux, Jean Lacharité, la mauvaise conduite de Couche-Tard en la matière convainc encore davantage de la nécessité pour ces travailleuses et travailleurs de se syndiquer. « C’est très ardu pour un salarié non-syndiqué de déposer une plainte à la CSST et, la plupart du temps, il ne le fera qu’après avoir été victime d’un incident traumatisant. La meilleure façon pour les employé-es de Couche-Tard de défendre leurs droits, notamment celui de prévenir les risques à leur santé et à leur sécurité au travail, c’est de se syndiquer. Je les invite à briser le mur de la peur et à se serrer les coudes ensemble pour défendre leurs droits. La CSN les soutiendra sans relâche. » Les manquements à la santé et à la sécurité au travail constituent une des raisons les plus souvent invoquées par les salarié-es pour se réunir en syndicats.

Quant au vice-président de la Fédération du commerce de la CSN, David Bergeron-Cyr, il rappelle que l’installation d’un bouton de panique et l’introduction de moyens pour garantir la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs sont au cœur des demandes de négociation des salarié-es. Rappelons que les salarié-es syndiqués de deux dépanneurs en Montérégie négocient actuellement pour une première convention collective en présence d’un conciliateur.

« Couche-Tard peut difficilement prétendre qu’il n’y a pas de problèmes à régler à ce niveau-là, et c’est bien sûr encore pire dans les établissements qui ne sont pas syndiqués. On dirait que la stratégie de l’entreprise, dans ses établissements non-syndiqués, c’est d’attendre. Attendre qu’un hold-up survienne. Attendre qu’un salarié saisisse la CSST. Attendre qu’un inspecteur de la CSST fasse rapport. Attendre que la CSST lui lance un ultimatum. Attendre que la CSN l’interpelle sur la place publique… Pourquoi Couche-Tard n’apporte-t-elle pas immédiatement les correctifs dans tous ses établissements à risque afin qu’ils soient plus sécuritaires pour les employé-es ? Pourquoi, Couche-Tard ne saisit-elle pas l’occasion présente de négocier avec ses employé-es qui veulent légitimement trouver des solutions satisfaisantes pour toutes les travailleuses et les travailleurs de l’entreprise ? » David Bergeron-Cyr souligne de plus que la seule façon d’assurer la mise en place de correctifs adéquats est d’associer les salarié-es à la recherche de solutions.

À propos Les salarié-es de quatre dépanneurs Couche-Tard sont syndiqué-es à la CSN. Les négociations sont actives dans les établissements syndiqués situés à Saint-Liboire, près de Saint-Hyacinthe et au 1400, boul.. Édouard, à Longueuil, arrondissement Saint-Hubert. Leurs syndicats sont affiliés à la Fédération du commerce de la CSN. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux regroupe quelque 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les milieux d’activité.

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