Les usagères et les usagers du transport en commun de la région métropolitaine se préparent à faire face à une deuxième grève des employé-es d’entretien. Nous savons que ce débrayage affectera beaucoup de gens qui comptent sur les services de la STM chaque jour pour se déplacer.
Cette grève aurait pu être évitée. Comment expliquer qu’il y a eu des ententes de conclues dans plusieurs sociétés de transport, mais pas à Montréal ? La réponse est simple : la STM s’entête à tirer dans toutes les directions pour s’en prendre aux conditions de travail de ses employé-es. Elle rejette chaque geste d’ouverture du syndicat et adopte une posture inflexible.
Sous prétexte que la situation financière est difficile, elle veut ouvrir toute grande la porte à la sous-traitance et souhaite que ses gestionnaires obtiennent plus de contrôle sur le travail des salarié-es.
Deux poids, deux mesures
La STM fait valoir que le sous-financement gouvernemental du transport collectif la pousse à faire des choix difficiles. La société de transport n’aurait plus les moyens de ses ambitions. Pourtant, cela ne l’a pas empêchée de donner d’importantes augmentations salariales à sa haute direction, comme le rapportait récemment la vérificatrice générale. Quand vient le temps de s’en prendre aux conditions des salarié-es, la STM semble bien déterminée. Mais on ne l’entend pas dire un mot sur des économies à faire du côté des gestionnaires.
Plutôt que de défendre adéquatement les impératifs du transport collectif en dénonçant le sous-financement, la STM transfère cette pression sur ses salarié-es et sur les usagères et usagers. Dans la négociation actuelle, les employé-es d’entretien cherchent d’abord et avant tout à maintenir leurs conditions de travail. Les infrastructures de la STM ont besoin d’amour. Plus que jamais, on a besoin de travailleuses et de travailleurs qualifiés pour entretenir les autobus et les métros.
Sous-traitance : la mauvaise cible pour faire des économies
La STM veut se débarrasser de la clause qui protège les employé-es contre le recours à la sous-traitance. Pour une société qui souhaite économiser, il est surprenant de constater qu’elle tient bec et ongle à cette mesure, qui à moyen terme ne ferait qu’accroître les coûts. On ne peut plus faire comme si on ne connaissait pas les effets du recours au privé dans les services publics. Cela vient toujours avec une facture gonflée et une perte d’expertise. C’est ce qui s’est passé avec SAAQclic et avec les agences privées en santé, tout comme dans la construction du garage Bellechasse et dans plusieurs projets de construction ou d’entretien confiés au privé. La réelle économie résiderait dans le soutien aux salarié-es, qui ont à cœur de fournir un service de transport en commun fiable.
Qu’attendent nos élu-es pour trouver des solutions ?
À quelques jours du déclenchement de cette grève, que font l’administration municipale et le gouvernement Legault pour aider les parties à trouver une solution ? Des ententes sont intervenues à Québec, à Longueuil et ailleurs. Il est temps que tout le monde fasse ce qu’il faut pour parvenir aussi à une entente à la STM.
La CAQ a tout particulièrement un examen de conscience à faire. Investir dans le transport collectif est une excellente manière de développer un secteur économique clé et d’agir sur le plan environnemental, tout en faisant face à la menace économique actuelle.
En attendant que le gouvernement se réveille, nous serons aux côtés des travailleuses et des travailleurs de la STM qui défendent un transport collectif accessible et fiable pour tout le monde.
Caroline Senneville
Présidente de la CSN