À LA UNE : OUVERTURE DU CONGRÈS
Le conseil central est centenaire !
Ce mardi s’ouvrait le 29e Congrès du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN. L’événement marque les 100 ans de l’organisation et autant d’années à appuyer les luttes des travailleuses et des travailleurs de la région.
Le congrès marque également le dernier du président Denis Beaudin. Après 17 ans au conseil central, dont 14 ans à la présidence, le X d’origine accroche ses patins. « Avoir l’occasion de vous représenter a été pour moi l’honneur d’une vie », explique avec émotion de président sortant. Devant les luttes importantes qui sont à venir dans la défense des intérêts des travailleuses et des travailleurs, il insiste sur l’importance du renouveau, afin d’amener l’énergie nécessaire dans la poursuite de ces combats.
Également présent à l’occasion de l’ouverture du congrès, le 1er vice-président de la CSN, François Enault profite de l’occasion pour saluer l’engagement et les convictions de Denis Beaudin : « C’est plus qu’un président, c’est un chum ! », raconte-t-il avec émotion. Devenus amis en 2009, à l’occasion d’un congrès de la Fédération de la métallurgie à Rouyn-Noranda, François souligne l’apport significatif d’un homme qui a l’Estrie et le travail d’équipe tatoués sur le cœur.
Une conjoncture inquiétante
Pour que l’union fasse vraiment la force, l’écoute et les discussions constructives sont plus essentielles que jamais. À l’époque où l’intolérance et la polarisation sont plus présentes que jamais, les liens que l’on partage doivent être solides. Pour le président, ce partage est une condition essentielle pour que tous accèdent à la reconnaissance et au respect dans son milieu de travail, tout comme dans la société. Ce congrès est l’occasion de renforcer nos liens et de nous outiller pour faire face aux défis du futur.
François Enault abonde dans le même sens. Il s’inquiète de l’état du dialogue social avec le gouvernement. Avec l’adoption récente du projet de loi antisyndical numéro 89 qui limite le droit de grève, le gouvernement fait dangereusement pencher le pendule du côté patronal. « Sans le rapport de force que la grève nous procure, on n’aurait jamais fait de tels gains. Le mouvement syndical rehausse les conditions de travail de l’ensemble des Québécoises et des Québécois », explique le vice-président.
Les exemples régionaux, dont le conflit au Zoo de Granby et des grèves chez les transporteurs scolaires, prouvent l’importance de maintenir un droit de grève sur lequel on peut compter. « On a encore six mois pour se mobiliser avant que le PL 89 ne reçoive la sanction finale, ce qui le rendra officiellement en vigueur », ajoute François Enault. Six mois, c’est pour lui l’occasion d’augmenter le rythme de la mobilisation contre la réforme.