Rien ne va plus à la Coopérative funéraire des Deux Rives

Surmenage, manque de reconnaissance, mauvaise gestion de l’organisation et de ses effectifs, pénurie de main-d’œuvre, démissions, rien ne va plus à la Coopérative funéraire des Deux Rives. Tellement, que le syndicat a décidé de mettre en œuvre un plan d’action.

Dégradation

« La situation s’est dégradée au travail depuis quelques années avec une accélération soudaine à cause de la pandémie, » explique Catherine Caron, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coopérative funéraire des Deux Rives. La pandémie a frappé l’organisation de plein fouet à un moment de faiblesse, entraînant de nombreuses démissions et des départs en maladie.

« On manque de gens dans tous les départements et ça ne fait qu’empirer, » explique la présidente, « à titre d’exemple, alors que nous avions douze brancardiers au début de la pandémie, il n’y en a plus que huit aujourd’hui, et encore, il y a eu une nouvelle embauche ». Le manque d’effectif crée une surcharge de travail et occasionne beaucoup de temps supplémentaires. « Globalement, nos membres sont exténués, ce n’est pas tenable, » confie Catherine Caron.

Les relations de travail sont difficiles, l’employeur n’est pas à l’écoute des travailleuses et des travailleurs et ne retient aucune suggestion du syndicat pour atténuer plusieurs problématiques.

« Prime COVID»

Irritant supplémentaire, la coopérative a choisi de mettre fin, le 20 juin 2020, à une « prime COVID » de 2 $ de l’heure ainsi qu’à une prime à l’acte qui était rétroactive au 13 mars 2020. « Là, on est en pleine deuxième vague, on doit composer avec une grande surcharge de travail, mais il n’y a plus de prime, » dénonce Catherine Caron, « les membres le prennent comme un manque de respect, ils ont l’impression de se faire presser le citron. » Pour la syndicaliste, cette attitude va clairement à l’encontre de l’esprit coopératif qui devrait animer l’entreprise funéraire.

« Dans l’immédiat, on demande une « prime COVID » pour les brancardiers et les thanatologues, » poursuit Catherine Caron, « mais, c’est clair que ce que ça va prendre c’est l’embauche de nouveaux collègues pour combler tous les besoins de l’organisation, on ne pourra pas continuer longtemps comme ça, à effectif réduit. »

Le syndicat avertit les administrateurs de la coopérative que, faute d’un changement d’attitude de la direction, un plan d’action sera enclenché pour faire bouger les choses. « On demande le respect, tout simplement, et on va s’organiser pour l’avoir, » conclut Catherine Caron.

Olymel doit changer de culture

Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN

En 1991, la création d’Olymel visait à donner aux éleveurs québécois membres de la Coopérative fédérée (devenue Sollio en 2019) une capacité d’abattage et de transformation de leurs élevages. Dans le secteur porcin, 30 ans plus tard, les tensions au sein du géant de l’agroalimentaire sont nombreuses, et ce, autant avec ses salarié-es qu’avec ses producteurs membres.

Une rareté de main-d’œuvre qui persiste

Lors des dernières négociations à Princeville en 2019 et à Vallée-Jonction en 2021, les travailleuses et les travailleurs des deux usines ont dû recourir à la grève – respectivement huit semaines et dix-huit semaines –, afin d’avoir de meilleures conditions de travail. Les deux conflits leur ont permis d’obtenir des bonifications salariales importantes à deux moments différents et le récent règlement de Vallée-Jonction a jeté les bases d’une série de règlements bonifiés dans le secteur de l’abattage.

Malgré ces avancées, les départs volontaires se multiplient à Princeville et depuis le mois de mai 2021, 222 personnes ont quitté leur emploi à Vallée-Jonction, soit près du quart de sa main-d’œuvre. Cette désertion révèle clairement que les conditions obtenues à l’arraché par les syndicats ne réussissent déjà plus à attirer et surtout, à retenir la main-d’œuvre nécessaire au bon fonctionnement de leur usine. Ce manque de personnel engendre des problèmes multiples de surcharge, de santé et de sécurité et de perte d’expertise, ce qui mine davantage la capacité de production.

À deux époques différentes, alors que la direction d’Olymel déclarait en négociation ne pas pouvoir donner de meilleures conditions de travail à ses salarié-es ayant eu recours à la grève, les travailleuses et les travailleurs des usines d’Ange-Gardien, de Saint-Esprit et de Yamachiche viennent tout juste d’acquérir de meilleures conditions que celles offertes à Vallée-Jonction et à Princeville, et ce, sans aucun conflit. En agissant de la sorte, Olymel reconnaît qu’elle aurait pu offrir de meilleures conditions de travail à ces deux usines, ce qui aurait réglé en grande partie son problème d’attraction et de rétention de sa main-d’œuvre.

Le problème des porcs en attente

Actuellement, au grand malheur des éleveurs de porcs, il y a près de 200 000 bêtes en attente d’abattage au Québec, un nombre record. Alors qu’Olymel aurait accusé le syndicat en grève d’être responsable de l’euthanasie d’un seul de ces porcs en août 2021, depuis la fin du conflit, l’employeur ne semble plus vraiment s’en préoccuper.

Au contraire, malgré cette situation préoccupante, Olymel prévoit toujours de cesser l’abattage de 25 000 cochons par semaine à Princeville, soit 15 000 en provenance du Québec et 10 000 de l’Ontario. Une récente décision de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec oblige d’ailleurs Olymel à prioriser l’abattage de porcs du Québec avant ceux de l’Ontario. En novembre dernier, les éleveurs de porcs avaient déposé un grief contre Olymel qui considère toujours qu’elle paie trop cher le porc du Québec comparativement à celui de l’Ontario.

Or, on comprendra qu’à titre de membres coopératifs de Sollio, les éleveurs de porcs du Québec tiennent à ce que leur élevage soit abattu sur leur territoire, à proximité de leurs installations, ce qui était la mission première d’Olymel lors de sa fondation.

Un changement de culture s’impose

Entretenir des relations de travail harmonieuses avec ses salarié-es et multiplier les décisions d’affaires respectueuses envers les éleveurs de porcs sont deux attitudes qui seraient souhaitables pour le secteur porcin québécois. Nous sommes d’avis qu’Olymel – et plus largement Sollio – devrait s’engager sincèrement et durablement dans un changement de culture radicale afin de revenir aux valeurs favorisant une prospérité partagée avec « ses » membres et « ses » communautés, comme indiqué sur son site Web.

 

Front commun de milliers de travailleurs impactés par la COVID-19

Dans une vaste offensive coordonnée, plus d’une trentaine de syndicats représentant des milliers de travailleuses et de travailleurs feront parvenir une missive à leurs employeurs respectifs afin de réclamer des actions concrètes pour contrer les effets de la COVID-19. Affiliés à la Fédération du Commerce–CSN (FC–CSN), ces syndicats représentent principalement des travailleurs des entrepôts alimentaires et pharmaceutiques, des établissements hôteliers, des abattoirs, des épiceries, des caisses populaires et compagnies d’assurance, ainsi que d’usines agroalimentaires.

 « Les échanges avec nos membres nous ont permis d’identifier plusieurs irritants. Afin de les corriger, nous exigeons immédiatement de la part des employeurs la mise en place de quatre mesures simples, soit le retour de primes COVID-19, l’octroi d’un salaire lorsqu’en isolement, le maintien du lien d’emploi et des avantages sociaux et la poursuite des mesures de santé et de sécurité », explique le trésorier de la FC–CSN, Michel Valiquette.

 

Ancienneté et avantages sociaux

Plusieurs travailleuses et travailleurs qui ne peuvent travailler depuis des mois voient leur lien d’emploi rompu. C’est notamment le cas pour des centaines d’employé-es de l’industrie hôtelière qui perdent leur ancienneté. « Nous avons des préposées aux chambres qui ont des dizaines d’années d’ancienneté, mais qui ne travaillent pas, car les hôtels sont fermés. Certains employeurs en profitent pour couper leurs liens d’emploi et ne les rappelleront pas lorsque les hôtels rouvriront. C’est injuste et cela manque cruellement de solidarité. » Toujours dans le secteur de l’hôtellerie, plusieurs employé-es perdent aussi l’accessibilité aux avantages sociaux. Il n’est pas rare que des travailleuses et des travailleurs ne travaillent pas assez pour maintenir certains avantages liés au travail à temps plein. « Ces travailleuses et travailleurs devraient toujours avoir accès notamment au régime d’assurance et de retraite, même en cas de mise à pied complète ou partielle, mais certains employeurs leur retirent », dénonce le trésorier de la FC–CSN.

 

Isolement et télétravail

Les syndicats réclament aussi le maintien du salaire lorsque les travailleurs sont obligés de s’isoler. « Personne ne devrait voir son revenu coupé pendant des semaines parce qu’ils sont obligés de s’isoler. » De plus, dans les cas où le télétravail est requis, les employeurs doivent fournir l’équipement nécessaire.

 

Santé et sécurité et prime COVID

Rappelons aussi qu’il est primordial que tous les employeurs s’assurent du maintien constant des mesures de santé et de sécurité dans tous les milieux. « On assiste à un relâchement dans certains milieux de travail. Il faut rester vigilants et s’assurer que le matériel de protection soit disponible en quantité suffisante, et ce, en tout temps ».

Finalement, les milliers de travailleuses et travailleurs exigent le retour de la prime COVID. « Nous le martelons depuis des mois. Le scénario est exactement le même qu’au printemps ; le danger est le même, le nombre de cas est en explosion, le confinement est pratiquement total. Même les profits sont encore au rendez-vous. Pourtant, un seul joueur est absent : la prime. C’est injustifiable », conclut Michel Valiquette.

Des milliers de travailleurs mettent leur santé à risque, pendant que les employeurs regardent ailleurs et encaissent les profits.

« Comment les employeurs peuvent-ils ne pas reconnaître que leurs travailleuses et travailleurs mettent leur santé à risque et continuer à leur refuser des primes COVID-19 pourtant largement justifiées? »

 Pour le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr, les propriétaires de commerces jugés essentiels doivent agir. Alors qu’encore une fois les employé-es de ces industries seront au front au cours des prochaines semaines pour fournir aux Québécois ce dont ils ont besoin, les employeurs s’obstinent à faire la sourde oreille. « Le scénario est exactement le même qu’au printemps; le danger est le même, le nombre de cas est en explosion, le confinement est pratiquement total. Même les profits sont encore au rendez-vous. Pourtant, un seul joueur est absent : la prime. C’est rire du monde », déplore Bergeron-Cyr. 

 

Trois demandes pourtant simples

La Fédération du commerce, qui représente des milliers de travailleurs essentiels dans la transformation alimentaire, les entrepôts, les magasins d’alimentation, pharmacies et quincailleries, formule trois demandes simples. « Nous revendiquons le retour des primes COVID-19 telles que versées au printemps dernier. Nous réclamons le maintien et le renforcement, là où c’est nécessaire, des mesures de protections sanitaires et finalement, nous exigeons que les travailleurs qui doivent s’isoler en attendant les résultats de tests soient rémunérés », explique le président de la fédération.

Tous les employeurs, qu’ils soient dans les grands centres ou dans les régions, dans la transformation des viandes ou dans les commerces de détail, doivent cesser de jouer à l’autruche. « Nous rappelons qu’un décès est survenu cet automne à l’usine Olymel de Vallée-Jonction. Qu’est-ce que ça leur prend de plus comme preuve que c’est dangereux? », conclut David Bergeron-Cyr.

 

 

Quand ni le coronavirus ni les employé-es ne prennent congé

« Le problème, c’est que l’employeur nous envoie chez nous sans nous payer », explique d’entrée de jeu Steve Houle, président du Syndicat des employé-es du groupe Olymel–CSN, en parlant de l’isolement requis pour minimiser la propagation de la COVID-19.

« Plusieurs travailleurs ont dit qu’ils rentreraient travailler même avec des symptômes légers. Ils ont besoin de leur paye », explique encore le président en évoquant la peur ressentie au sein des équipes de travail lorsqu’un des membres tousse ou se mouche. L’usine a connu 107 cas de COVID, dont deux hospitalisations. Lorsque les premiers cas sont apparus, l’employeur n’a pas voulu fermer boutique, pas même quelques jours. Les travailleurs et les travailleuses sont retournés sur le plancher avant d’avoir reçu le résultat de leurs tests. Plusieurs cas sont survenus par la suite.

CPE

Même son de cloche chez une majorité de directions de CPE qui refusent de payer pour l’isolement préventif des employé-es. Les membres du personnel doivent alors piger dans leur banque de congés de maladie ou dans leurs vacances. Le congé sans solde a également été utilisé.

« On dépose des griefs systématiquement dans ces cas-là », explique Nathalie Duperré, présidente du syndicat au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Dans cette région, 14 des 29 CPE ont été touchés par des éclosions de COVID. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est d’ailleurs la région qui compte, toute proportion gardée, le plus de cas au sein de la population.

« Plusieurs CPE ont pris une décision économique », affirme Nathalie Duperré en ajoutant que cette situation crée un stress supplémentaire pour les éducatrices qui craignaient déjà de ramener le virus à la maison. La présidente estime que des employeurs se cachent derrière la Santé publique ; lorsque cette dernière estime que l’employé-e n’a pas contracté la COVID au travail, le CPE n’est pas obligé de payer. Elle juge bien souvent que l’équipement de protection est un rempart impénétrable contre la COVID. « Il faudrait que la Santé publique accorde une banque de congés pour que les gens demeurent à la maison et évitent de contaminer leurs collègues. De cette façon, ils n’auraient pas à cacher leurs symptômes », estime Nathalie Duperré.

Une injustice parmi les paramédics

« Les paramédics de Montréal sont payés pour l’isolement préventif puisqu’ils travaillent pour Urgence santé et que cette organisation fait partie du décret gouvernemental pour couvrir le secteur public », explique Jean-Daniel Tremblay, le président au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les secteurs publics de la santé et de l’éducation n’ont d’ailleurs pas à se battre pour des congés COVID payés.

Le représentant syndical trouve tout à fait incongru que des travailleuses et des travailleurs qui font exactement le même métier et qui transportent des patients atteints de la COVID ne soient pas traités de la même façon s’ils doivent s’absenter du travail pour le bien commun. Il ajoute que le programme offert par le gouvernement fédéral ne fait pas l’affaire, puisqu’il couvre 55 % du salaire pendant 10 jours maximum et que certaines conditions en compliquent l’admissibilité. Quelques paramédics qui ont des symptômes légers décident donc de rentrer au travail pour éviter l’insécurité financière.

Jean-Daniel Tremblay rapporte enfin qu’une trentaine de ses membres ont été atteints par la COVID sur un total de 170. « On sent que si rien ne change, il va y avoir une hausse du nombre de cas. La surcharge de travail fait en sorte qu’il y a un peu moins de désinfection », souligne le président. Ce dernier rappelle que le métier de paramédic est l’un des plus risqués en raison des visites quotidiennes dans les urgences, dans les CHSLD, dans les résidences privées pour aîné-es, etc. Il estime que la transmission peut aussi se faire entre collègues qui passent beaucoup plus de 15 minutes ensemble à moins de deux mètres l’un de l’autre dans les ambulances. « On est très régulièrement en contact avec la COVID au travail », résume le président en déplorant que, malgré cette situation, la Santé publique ne reconnaisse pas toujours le travail comme source probable d’une contamination à la COVID d’un ou d’une paramédic.

 

Douze ententes conclues avec des magasins d’alimentation du Saguenay–Lac-Saint-Jean

La Fédération du commerce–CSN se réjouit d’avoir déjà réussi à conclure douze ententes acceptées en moyenne par plus de 90 % des membres dans le cadre de la négociation coordonnée des magasins de l’alimentation.

« Grâce à la combativité des travailleurs et travailleuses, nous avons réussi à faire des gains plus que substantiels, affirme le vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN), Alexandre Giguère. C’est une excellente nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs de l’industrie qui ont été et qui continuent d’être au front depuis le tout début de la crise sanitaire. »

Les douze ententes signées jusqu’à présent seront valides jusqu’en 2025 ou 2026 et elles atteignent les objectifs établis pour cette ronde de négociation. Elles prévoient, notamment, des améliorations considérables aux régimes de retraite ainsi que des augmentations salariales variant entre 2,5 % et 2,75 % par année. De plus, plusieurs salarié-es seront repositionnés dans l’échelle salariale, ce qui fait qu’ils bénéficieront d’une augmentation salariale effective pouvant aller jusqu’à 6 %.

Dès la signature des nouvelles conventions, de nombreux salarié-es obtiendront un salaire de 15 $ l’heure et d’autres l’atteindront rapidement. Par exemple, les caissières au dernier échelon de l’échelle salariale gagneront 16,93 $ l’heure dans les magasins avec service comme les IGA et 18,57 $ l’heure dans les détaillants à escompte comme les Maxi.

« Nous sommes fort satisfaits des règlements obtenus. Ceux-ci confirment la grande force de la CSN dans la région, explique le secrétaire général du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSN), Pierre Morel. Toutes bannières confondues, c’est chez nous que nous retrouvons les meilleures conventions collectives de tout le Québec, et de loin. »

« La signature de ces ententes ne signifie pas pour autant que nous cessons de revendiquer le retour de la prime « COVID » de 2 $, prévient toutefois M. Giguère. Nous continuerons de faire pression sur les employeurs sur ces enjeux, car l’actualité nous démontre chaque jour que les risques et les enjeux sanitaires sont tout aussi importants en ce moment qu’ils l’étaient le printemps dernier quand la prime avait été implantée. »

Entente de principe acceptée à la station Mont-Tremblant

Les membres du Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Station Mont-Tremblant (CSN), réunis en assemblée générale le 13 décembre, ont accepté à 86 % l’entente de principe intervenue vendredi avec l’employeur.

 L’entente, d’une durée d’un an, prévoit une augmentation de salaire de 2 % rétroactive au 1er novembre et une majoration de l’assurance salaire de longue durée, entièrement assumée par l’employeur, à compter d’avril prochain. De plus, le syndicat a réussi à négocier le maintien à l’emploi, pour la semaine du 13 au 19 décembre 2020, des salarié-es prévus à l’horaire malgré le décret annoncé vendredi dernier faisant passer Mont-Tremblant en zone rouge.

« Le syndicat a aussi profité de cette négociation pour régler plusieurs griefs, évitant ainsi que des sommes colossales soient consacrées aux paiements d’honoraires de frais d’avocats patronaux et faisant plutôt en sorte qu’elles servent aux travailleuses et aux travailleurs de la station », explique le président du STTSMT–CSN, Benoît Fillion.

 

Gel de salaire annoncé à l’automne

A la fin de l’automne, en raison des pertes subies dans ses installations au Canada et aux États-Unis, la compagnie propriétaire de la station Mont-Tremblant, Alterra, annonçait un gel de salaire pour l’ensemble de ses employé-es pour l’année 2021. En raison de la pandémie et de l’incertitude générée par les mesures sanitaires à l’approche du début de la saison de ski, les parties ont amorcé leurs négociations le 19 novembre dernier avec pour objectif une prolongation de la convention collective d’un an au lieu d’un renouvellement de contrat de trois ans.

Tout en maintenant sa position à propos du gel des salaires, Alterra offrait, le 2 décembre dernier, un boni à ses employé-es non syndiqués et à ses cadres pour l’ensemble de ses établissements calculé en fonction des revenus des employé-es au 31 juillet 2020. À ses
salarié-es syndiqués, Alterra proposait plutôt un montant forfaitaire calculé en fonction des revenus des employé-es dans l’année précédant la signature. Or, avec la fermeture de la station le 13 mars dernier, non seulement ledit boni était moins généreux que celui accordé aux non-syndiqué-es, mais qui plus est, il ne représentait, au bout du compte, qu’un très petit montant destiné à des salarié-es qui ont peu ou qui n’ont pas travaillé l’année dernière.

« Nos membres ont été clairs. Ils nous ont demandé de rejeter toute proposition forfaitaire et de revendiquer une augmentation de salaire raisonnable pour le personnel syndiqué. Dans les derniers jours des pourparlers, soit les 9 et 11 décembre dernier, faisant face à une campagne de visibilité syndicale sans précédent sur l’ensemble de la station, l’employeur nous a finalement annoncé qu’il était disposé à nous accorder une augmentation de salaire », relate Benoît Fillion.

 

Annonce du passage en zone rouge

En préparation d’une contre-proposition vendredi dernier, le syndicat apprenait le décret du gouvernement qui faisait passer les MRC des Pays-d’en-Haut ainsi que celles des Laurentides en zone rouge à compter du dimanche suivant. Anticipant du coup une série de mises à pied affectant plusieurs catégories d’emplois, le syndicat a décidé de remodeler in extremis sa contre-proposition en prévoyant le maintien à l’emploi des salarié-es prévus à l’horaire.

« Le syndicat de la Station Mont-Tremblant peut être fier d’avoir obtenu une augmentation de salaire, malgré la pandémie. La détermination et la mobilisation de ses membres ont été payantes », a conclu pour sa part Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable du secteur du tourisme au sein de la fédération.

 

À propos

Le Syndicat des travailleurs et des travailleuses de la Station Mont-Tremblant représente plus de 1200 membres. Il est affilié à la Fédération du Commerce–CSN qui regroupe près de 30 000 membres dont les employé-es des stations de ski Mont-Tremblant, Mont Sainte-Anne et Stoneham, le Massif de la Petite-Rivière-St-François, Mont Grands-Fonds, Val Saint-Côme, Mont Habitant, Mont Ste-Marie et Mont-Bélu.

Les libraires de Raffin acceptent la recommandation faite par le conciliateur

C’est dans une proportion de 100% que les membres du Syndicat des employé-es de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN ont accepté, jeudi, la recommandation faite par le conciliateur. « Nous avons enregistré des gains pour enfin nous éloigner du salaire minimum et pour obtenir reconnaissance de l’expertise et de la formation des libraires. De plus, nous avons réussi à avoir une meilleure répartition des heures pour les employé-es à temps partiel, ce qui devrait stabiliser la main-d’œuvre au bénéfice de tous », se réjouit Frédérique Saint-Julien Desrochers, porte-parole du syndicat.

Le retour au travail s’effectuera ce vendredi 20 novembre, à temps pour la période des Fêtes. « Nous sommes heureux de retourner en succursale pour suggérer des lectures à nos clients, à l’approche des vacances de Noël, une période très achalandée chez les libraires indépendants. Durant les semaines de conflit, c’est ce lien privilégié avec notre clientèle qui nous a le plus manqué. », ajoute Frédérique Saint-Julien Desrochers.

Heureusement, les lecteurs ont su témoigner leur appui aux libraires en grève. Plusieurs autrices et auteurs de même que des maisons d’édition ont aussi pris position en faveur des employé-es. « Nous avons également constaté un appui d’autres syndicats de la CSN et même de l’extérieur du mouvement. Nous en profitons pour les remercier chaleureusement. Lorsque les luttes sont ardues, la solidarité est d’autant plus importante », souligne Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

« La grève est l’ultime recours pour permettre des avancées. Je tiens à saluer le courage, la combativité et la solidarité exemplaire des libraires de Raffin qui ont su parler d’une seule voix et ont su garder le cap pendant ce conflit. Leur détermination a fait la différence. » salue, de son côté, David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du Commerce (FC–CSN).

 La recommandation faite par le conciliateur prévoit un contrat de travail de trois ans, qui se termine en mai 2022.

Jean Coutu : 78 % pour la nouvelle convention collective

En lock-out depuis le 24 septembre, les 680 travailleuses et travailleurs du centre de distribution de Jean Coutu à Varennes se sont prononcés par vote électronique pour un nouveau projet de convention collective de cinq ans dans une proportion de 78 %. Le retour au travail est prévu vers le 15 novembre.

« Malgré un long conflit, nous sommes satisfaits de cette nouvelle convention, car elle renouvelle complètement notre contrat de travail et nous donne la meilleure convention que nous avons eue jusqu’à maintenant. Je suis très fière de la mobilisation exemplaire de nos membres à toutes les étapes de cette négociation », affirme Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC entrepôt–CSN.

Nombreux gains

Le syndicat a obtenu de nombreux gains sans aucun recul. Les trois anciennes classes salariales ont été intégrées à la classe supérieure. Cette nouvelle classe unique, jumelée à une offre de formation de 1000 heures par semaine, va donner à tous les membres la possibilité d’accéder à toutes les tâches en fonction de leur ancienneté.

De nouvelles clauses vont également permettre de limiter la sous-traitance et de plafonner à 10 % le nombre d’employé-es temporaires. Aucun employé-e permanent à temps complet ne sera forcé de travailler la fin de semaine, comme le souhaitait l’employeur. La nouvelle convention aura aussi comme effet la création de nombreux postes permanents à temps complet et facilitera la prise de vacances l’été. Le programme de préretraite sera accessible deux ans plus tôt et pour un plus grand nombre d’employé-es en même temps.

Sur le plan du salaire, les deux tiers des membres auront des augmentations de 11 % ou de 12,6 % sur cinq ans, soit du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2024. Pour les 29 chauffeurs, ce sera 10,5 %. Pour ceux et celles qui étaient déjà dans la classe salariale la plus élevée et qui seront moins avantagés par l’intégration à la classe unique, la nouvelle convention prévoit le versement de montants forfaitaires pour un total de près de 5000 $ par personne qui s’ajoute aux augmentations.

Grande solidarité syndicale

« Je tiens à féliciter les travailleuses et les travailleurs de Jean Coutu pour leur ténacité et leur courage tout au long de ce conflit difficile. Depuis le vote de grève à 99 % en juin, ils n’ont jamais lâché », rappelle David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN), qui a participé activement à la mobilisation tout au long du conflit.

« Bon nombre de syndicats de la région et de partout au Québec ont démontré une générosité exemplaire en donnant plusieurs milliers de dollars et même du bois de chauffage au syndicat de Jean Coutu. Beaucoup de militantes et de militants ont aussi participé aux piquetages symboliques et aux manifestations », ajoute Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Jean Coutu: vote sur une recommandation des conciliateurs

En lock-out depuis le 24 septembre, les 680 travailleuses et travailleurs du centre de distribution de Jean Coutu de Varennes pourront se prononcer sur un projet de convention collective qui a fait l’objet d’une recommandation des conciliateurs du ministère du Travail.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC entrepôt – CSN ne fera aucun commentaire avant que le projet soit présenté à ses membres, en assemblée générale, ce jeudi 12 novembre.

 

Olymel fait encore passer ses profits avant la santé des salarié-es

Alors que les cas de COVID-19 continuent de s’accumuler à l’usine d’Olymel à Princeville, le Syndicat des employé-es du Groupe Olymel CSN dénonce le refus de l’employeur à procéder au dépistage massif de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

« Les travailleuses et les travailleurs qui ont contracté la COVID-19 proviennent de différents services et les mouvements entre les départements sont devenus plus nombreux en raison du manque d’effectifs, explique le président du syndicat, Steve Houle. On voit encore une fois que, pour Olymel, la cadence de la production est bien plus importante que la santé de leurs employé-es. »

En date du 6 novembre, 76 cas de COVID-19 ont été décelés à l’usine d’Olymel à Princeville. Bien que le service de la coupe soit le plus touché, l’éclosion s’est notamment répandue au service de l’abattage au cours des derniers jours.

« L’attitude d’Olymel est irresponsable alors que les dangers entourant la COVID-19 sont encore bien réels dans la région présentement, affirme le vice-président du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ–CSN), Mario Pellerin. Olymel est un employeur important dans le Centre-du-Québec et il devrait plutôt donner l’exemple et démontrer qu’il a le bien de la population à cœur. »

Pour la secrétaire générale de la Fédération du commerce (FC–CSN), Nancy Mathieu, cette décision démontre une fois de plus qu’Olymel est un piètre citoyen corporatif.

« Depuis le début de la pandémie et même avant, Olymel a eu de nombreuses occasions de démontrer qu’elle se soucie de la santé de ses travailleuses et de ses travailleurs, mais, presque chaque fois, elle démontre plutôt que son seul souci est de s’en mettre plein les poches », résume-t-elle.

Le tribunal expulse des scabs de l’entrepôt de Jean Coutu

Alors que Metro, propriétaire de Jean Coutu, affirme que son « plan de contingence » ne compte que sur du personnel-cadre pour faire perdurer un lock-out depuis le 24 septembre, le Tribunal administratif du travail (TAT) vient d’ordonner le retrait de 23 personnes qui étaient présentes lors de l’enquête du ministère du Travail au centre de distribution de Jean Coutu de Varennes, le 27 octobre dernier.

« C’est une première manche de gagnée devant les tribunaux et nous sommes sûrs de pouvoir faire toutes les démonstrations nécessaires lors de l’audience sur le fond. Au-delà de cette bataille juridique, nous pensons que Jean Coutu doit revenir à la table de négociation le plus rapidement possible avec une réelle intention de trouver un terrain d’entente », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC Entrepôt–CSN. Cette dernière rappelle que 680 familles s’appauvrissent pendant que l’employeur viole le Code du travail.

Il y avait 68 personnes le jour de l’enquête du ministère à l’entrepôt de Varennes. La CSN estime que plus d’une trentaine de celles-ci n’étaient pas des cadres, mais des briseurs de grève. L’ordonnance provisoire du TAT lui donne en bonne partie raison dans cette première manche et il ne l’aurait pas fait si les arguments de la partie syndicale n’étaient pas fondés.

Il est important de dire également que les quarts de travail de soir et de nuit n’ont pas encore fait l’objet d’une enquête et qu’il est possible que de nouvelles personnes soient soupçonnées d’être des briseurs de grève. La CSN prendra tous les moyens nécessaires pour faire en sorte que le conflit actuel respecte la législation en vigueur au Québec.

L’hécatombe vue de l’intérieur

Michel Paré travaille à l’Hôtel Bonaventure depuis 1988. En temps normal, il est à la réception de jour et possède le titre de superviseur et chef d’équipe. Ces jours-ci, il doit travailler de soir et faire un peu de tout, sans compter qu’il est réduit à un horaire de quatre jours par semaine. Habituellement, 190 personnes travaillent avec Michel. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 10. Portrait d’une industrie frappée de plein fouet par la pandémie.

L’industrie hôtelière québécoise a été lourdement affectée par la COVID-19. Selon des données recueillies par l’Association des Hôtels du Grand Montréal, l’industrie évaluait, à la fin septembre, des pertes moyennes quotidiennes de 2,8 millions de dollars. L’aide gouvernementale de 250 millions de dollars annoncée en juin et vouée à l’hôtellerie est loin d’être suffisante. Plusieurs hôtels ont dû fermer leurs portes pour l’hiver et le risque que certains établissements ne rouvrent pas au printemps 2021 est grand.

« Habituellement à ce temps-ci de l’année, à Bonaventure, l’hôtel est occupé à 90 % de sa capacité. Une chambre se loue entre 250 $ et 300 $ la nuit », explique Michel Paré, qui est aussi président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Bonaventure–CSN. « Ces jours-ci, on est occupé à 10 % de notre capacité les fins de semaine et à 5 % les jours de semaine. Et les prix ont chuté. » L’été avait pourtant donné des signes d’encouragement aux travailleuses et aux travailleurs de l’hôtel ; la clientèle était au rendez-vous et 78 personnes ont travaillé au moins un jour à l’hôtel durant cette période estivale. « Aujourd’hui, plus personne ou presque ne travaille. Une chance qu’il y a eu la PCU et l’assurance-emploi, car la moitié de nos membres n’ont fait aucune heure depuis le mois de mars. »

Difficile pour Michel Paré de savoir comment se portent ses membres qu’il ne voit plus. « De mon côté, ça va… je ne peux pas me plaindre, j’ai encore un emploi. Mais c’est sûr que de voir l’hôtel comme ça, vide, c’est triste. Habituellement, on croise plein de monde dans les couloirs réservés au personnel, et là, on est seulement deux personnes dans tout l’hôtel le soir venu, c’est désolant. »

Négocier dans ce contexte
C’est en octobre 2019 que les premiers pas de la négociation regroupée de l’hôtellerie menée par la Fédération du Commerce–CSN ont été réalisés. À ce moment, la conjoncture pour le secteur était excellente ; des taux d’occupation record, des taux de location encore jamais atteints et, surtout, des projections pour les mois, voire pour les années à venir, tout aussi excellentes.

Puis, en mars, c’est l’hécatombe. Évidemment, les négociations ont été mises sur pause. « On n’a pas le choix : on va revoir notre plate-forme de négo », souligne le représentant syndical. Cette période hors du commun apporte évidemment son lot d’ajustements que le syndicat se doit de faire. « On est conscients que l’on vit une période qui sort de l’ordinaire et on s’ajuste en conséquence. Par exemple, notre convention collective stipule que l’employeur doit nous fournir des repas chauds lors des quarts de travail. Mais les cuisines sont fermées. On ne va pas déposer des griefs là-dessus, on est compréhensifs », note le président du syndicat. Par contre, la vigilance est toujours de mise. « Nous avons un cadre qui vient faire du travail syndiqué à la réception. On veut bien être compréhensifs et reconnaître que la pandémie est exceptionnelle, mais il y a des limites à bafouer nos droits. »

Pour le syndicat, ces ajustements temporaires devront le rester. Le syndicat ne compte pas laisser l’employeur utiliser la pandémie pour affaiblir les conditions de travail de ses membres. « C’est sûr qu’en ce moment, l’employeur va de l’avant avec des mesures qui ne seraient pas passées il y a quelques mois, comme notre changement de rôle à la réception. Pour l’instant, ça peut passer… Mais ça va devoir revenir comme avant. »

La relance
Michel Paré est optimiste quant à une éventuelle reprise des activités. La réouverture des frontières américaines et outremer est la clé pour un début de retour à la normale. « Une fois les touristes revenus, les tarifs des chambres pourront revenir à ce qu’ils étaient. Il est difficile de prédire quand exactement ça va se faire, puisque plusieurs facteurs vont entrer en ligne de compte — notamment un vaccin contre la COVID —, mais on va y arriver. »

Avec sa retraite qui se profile à l’horizon en 2022, Michel Paré n’aurait jamais pu imaginer une fin de carrière aussi particulière. Mais il laissera à d’autres le plaisir de vivre cette période dorénavant baptisée « nouveau normal ».

Des scabs chez Jean Coutu

Jean Coutu ne respecte pas le Code du travail à son centre de distribution en lock-out. L’inspecteur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale est passé à Varennes le 27 octobre. « Notre représentant syndical qui accompagnait l’inspecteur a été en mesure de constater la présence de plusieurs scabs dans le centre de distribution. Il est assez ironique de voir que l’employeur n’a pas hésité une seconde à demander des injonctions pour limiter le piquetage pendant son lock-out, pendant qu’il faisait entrer des scabs dans l’entrepôt en bafouant ainsi le Code du travail », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu–CSN.

« Nous souhaitons maintenant que le travail entamé par le ministère du Travail le 27 octobre se poursuive de façon efficace et rapide afin de ramener l’employeur à la table avec une réelle intention de régler. C’est pour le bien des travailleuses et des travailleurs et pour éviter les difficultés d’approvisionnement du plus grand réseau de pharmacies au Québec en pleine période de pandémie », conclut Audrey Benoît. Cette dernière tient d’ailleurs à préciser que Metro minimise les problèmes d’approvisionnement chez Jean Coutu. Plusieurs tablettes sont vides et les médicaments sont de plus en plus rationnés à 30 jours.

Après plusieurs jours d’attente, le syndicat pourra enfin négocier demain, le vendredi 30 octobre. Il est temps que ça avance. « On attend une offre à la hauteur des profits importants de Metro et non une offre basée sur l’usage de pratiques illégales et déloyales », conclut la présidente, qui rappelle que ses 680 membres sont à la rue depuis 34 jours.

Manifestation lundi

Les 680 syndiqué-es de Varennes sont encore plus en colère depuis qu’ils et elles savent que leur travail est effectué par d’autres personnes que des cadres de l’établissement.

Une manifestation se tiendra, le lundi 2 novembre, devant le bureau du ministre du Travail au 800, rue du Square-Victoria à Montréal. La manifestation se tiendra à partir de 11 h.

Un mois de lock-out chez Jean Coutu: L’employeur s’enferme dans un cadre financier rigide

Alors que Metro, propriétaire de Jean Coutu, a augmenté ses profits de plus de 20 % au troisième trimestre de cette année, il se contente d’offrir à ses membres un montant forfaitaire de moins de 2 % pour 2020. Sauf pour 2021, année au cours de laquelle il y aura une intégration de l’ensemble des employé-es à une même échelle salariale, l’augmentation de la masse salariale est limitée à 2 % par an pour les trois années qui suivent (2022, 2023 er 2024).

« Depuis le début de la négociation sur les clauses salariales, l’employeur demeure enfermé dans son cadre financier de 2 %, alors qu’il a grandement profité de la pandémie. Les 680 travailleuses et travailleurs qui ont été jetés à la rue depuis un mois méritent plus de considération », lance Audrey Benoit, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu–CSN. Cette dernière estime qu’il n’y a aucune raison pour que les employé-es du centre de distribution de Varennes soient moins bien traités que les autres employé-es d’entrepôts de Metro. La marge bénéficiaire sur les médicaments est d’ailleurs importante.

Au surplus, l’employeur a refusé presque toutes les propositions à incidence financière (régime de retraite, vacances, congés mobiles, heures supplémentaires, primes).

« Nous avons fait des compromis importants à la table de négociation et les chiffres rapportés par l’employeur le 13 octobre ne représentent pas l’état actuel de la négociation. Il faut maintenant que l’employeur fasse un bout de chemin. Le Groupe Jean Coutu et Metro ont la capacité de faire une meilleure offre tout en continuant à réaliser des profits », ajoute Audrey Benoit.

Manifestation aujourd’hui

Une manifestation se tiendra aujourd’hui devant huit pharmacies Jean Coutu de Laval et de Montréal pour continuer de sensibiliser la population à l’instablité de l’approvisionnement généré par le lock-out. Les médias sont conviés devant la succursale située au 1221 Fleury Est à Montréal. La manifestation se tiendra de 11 h à 13 h et la présidente du syndicat ainsi que plusieurs travailleuses et travailleurs seront sur place.

Le syndicat demande la fermeture temporaire de l’usine

L’importante éclosion de COVID-19 qui frappe l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction et qui a causé le décès d’un travailleur incite le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN à demander la fermeture de l’usine, et ce pour une période d’au moins deux semaines.

« Nous tenons à transmettre nos condoléances à la famille et aux proches de notre défunt collègue. Pour nous, un seul décès en est un de trop, a déclaré Martin Maurice, président du syndicat. Dès la première vague de la pandémie, nous avons revendiqué des mesures de protection afin de protéger adéquatement l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de l’usine. Or, l’été dernier, nous avons interpellé l’employeur en lien avec le relâchement de certaines mesures sanitaires qui avaient été mises en place afin de prévenir toute éclosion. Le retour en force des heures supplémentaires et l’annulation de la période tampon de 10 minutes entre les quarts de travail sont deux exemples concrets de ce relâchement. Aussi, plusieurs sous-traitants travaillent à l’usine et nous ne savons même pas s’ils respectent les mesures de protection qui sont de mise concernant les déplacements d’un lieu de travail à un autre ».

« Si l’employeur décide de fermer son usine, il devra s’assurer que tous ses salarié-es ne subissent pas de baisse de revenus. Le risque lié aux usines chez Olymel est bien connu puisque, depuis le début de la pandémie, l’expérience nous démontre qu’il y a un taux anormalement élevé de transmission de la COVID-19 dans les abattoirs, en raison de la grande proximité des postes de travail dans l’usine. Or, ce n’est pas aux travailleuses et aux travailleurs essentiels à assumer ce risque, eux qui sont au front tous les jours », précise pour sa part David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

« Cette triste nouvelle nous rappelle toute l’importance du respect des mesures sanitaires et l’impact de celles-ci sur les travailleurs, sur leurs familles et sur les communautés qui sont plus vulnérables à la COVID-19. Malgré toutes les mises en garde et les actions entreprises, il y a des milieux de travail qui demeurent plus vulnérables et les employeurs doivent en prendre la juste mesure », déplore Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN représente plus de 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN), qui compte environ 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les libraires de Raffin rejettent unanimement les offres patronales

En assemblée syndicale extraordinaire dimanche soir, les libraires du Syndicat des employé-es de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN ont rejeté à l’unanimité les plus récentes offres déposées par l’entreprise. « C’est un message on ne peut plus clair. Les libraires qui ont souvent un baccalauréat, voire une maîtrise, méritent reconnaissance pour les conseils qu’ils prodiguent aux lecteurs. Ces conseils font la force d’un libraire indépendant », martèle la porte-parole du syndicat, Frédérique Saint-Julien Desrochers, elle-même détentrice de plusieurs diplômes universitaires.

Ironiquement, le site Web de Raffin vante justement la compétence de ses libraires. On peut y lire qu’être libraire indépendant, « c’est être des découvreurs de nouveaux talents, des passeurs de livres. C’est ce que nos libraires qualifiés et passionnés souhaitent être au quotidien et pour longtemps, avec vous, les lecteurs. »

« Alors que les ventes de la libraire vont bien, Raffin doit passer de la parole aux actes et payer convenablement son personnel ! Les augmentations salariales proposées vont rapidement disparaître sous l’effet de l’augmentation du salaire minimum. Il nous faut davantage que quelques sous au-dessus du salaire minimum », revendique David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

Offrir davantage d’heures de travail aux employé-es à temps partiel

Être libraire chez Raffin, c’est souvent travailler quelques heures par semaine alors que, dans les faits, il y a du boulot à temps complet. L’employeur préfère embaucher plus de libraires précaires qui travaillent un nombre d’heures limité que de stabiliser son équipe.

Toutes ces questions sont abordées en présence d’un conciliateur. « La direction de Raffin semble plus guidée par l’orgueil que par la raison, constate Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMMCSN). Face à cet entêtement, les membres du syndicat se sont donné la possibilité d’exercer encore plusieurs jours de grève. Leurs revendications sont tout à fait légitimes et nous allons les appuyer jusqu’au bout de leur lutte ! », conclut-elle.

Jean Coutu: l’employeur quitte la table après trois semaines de lock-out

En pleine pandémie, Jean Coutu maintient son lock-out depuis trois semaines et refuse maintenant de négocier, créant ainsi un climat d’instabilité. Les impacts du lock-out au centre de distribution de Jean Coutu se font de plus en plus sentir sur l’approvisionnement des pharmacies en produits courants et même en médicaments. Cela ne semble pas inquiéter les représentants patronaux qui n’ont même pas voulu déposer une contre-proposition concernant les demandes salariales déposées par le syndicat le 13 octobre.

Les négociateurs patronaux ont tout simplement quitté la table, devant le conciliateur du ministère du Travail, en demandant au syndicat de réduire l’offre qu’il venait tout juste de déposer dans les minutes précédentes. Cette proposition syndicale avait été approuvée par 100 % des membres en téléconférence le 12 octobre. La fin de non-recevoir patronale a été déclarée sans aucune analyse approfondie et sans question d’éclaircissement. Aucune autre date de négociation n’a par ailleurs été fixée.

« Nous voulons que nos salaires soient équivalents à ceux qui ont le même titre d’emploi chez notre employeur, soit les employé-es du centre de distribution de Metro sur la rue Maurice Duplessis. Si l’employeur voit les choses autrement, qu’il fasse une contre-proposition. C’est complètement irresponsable de quitter la table de négociation et de laisser perdurer ce lock-out en pleine pandémie », insiste Audrey Benoit, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN). Notons en particulier que le régime de retraite n’a pas été amélioré depuis huit ans et que la contribution de l’employeur, à 4,25 % par an, n’est pas des plus généreuses.

Metro est le véritable employeur depuis son achat du Groupe Jean Coutu en 2017. C’est Metro qui a décidé du début et de la fin de la prime COVID chez Jean Coutu et c’est Metro qui paye les avocats qui rédigent les injonctions limitant la capacité de piquetage du syndicat. « Si Metro peut payer de tels salaires pour charger des camions de légumes, elle peut certainement le faire pour des camions de médicaments qui sont beaucoup plus payants pour un même volume », lance la présidente.

Rappelons que les profits de Metro étaient en hausse de plus de 20 % au troisième trimestre, et ce, malgré le paiement d’une prime COVID de 2 $ l’heure de mars à juin dernier.

Lock-out chez Jean Coutu: les travailleurs et la population écopent

Après deux semaines de lock-out au centre de distribution de Jean Coutu à Varennes, les premiers signes de problèmes d’approvisionnement apparaissent et certains médicaments sont même rationnés. La CSN estime que cette manœuvre patronale est brutale. Une entreprise profitable, Metro, qui détient maintenant Jean Coutu, appauvrit près de 700 familles en maintenant un lock-out injustifié. Cette décision nuit également à la population et aux pharmaciens, en pleine pandémie, alors que certains médicaments ne peuvent plus être renouvelés pour une période de plus de 30 jours.

« Le syndicat a déposé une contre-proposition samedi devant le conciliateur. De nouvelles dates de négociation se sont alors ajoutées mardi, mercredi, jeudi et vendredi de cette semaine. Les pourparlers progressent et nous avons encore déposé de nouvelles offres hier », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN).

Photo : Dominic Morissette

« Metro et Jean Coutu ont une responsabilité envers leurs travailleuses et leurs travailleurs et envers la population. Il est grand temps que l’employeur arrive à la table de négociation avec un mandat clair qui va permettre de réelles avancées pour qu’on parvienne à une entente le plus rapidement possible », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les seuls bénéficiaires du lock-out sont les actionnaires de Metro qui espèrent probablement, en maintenant une pression maximale, voir les syndiqué-es faire davantage de concessions. « Les ventes et les profits de Metro ont déjà beaucoup augmenté durant la période de COVID ; l’appétit des actionnaires devrait avoir des limites », ajoute Audrey Benoît en rappelant qu’il reste encore aux parties à s’entendre sur certains éléments normatifs et sur les salaires.

Les profits de Metro ont progressé de près de 21 % au troisième trimestre de cette année par rapport à la même période l’année dernière. Cette performance a été possible malgré le versement d’une prime de 2 $ l’heure à tous les employé-es de l’entreprise entre mars et juin dernier.

L’obstination orgueilleuse de l’employeur provoque la grève

En pleine rentrée littéraire, le Syndicat des employé-es de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN et l’employeur se sont rencontrés pour une ultime journée de négociation, le dimanche 4 octobre 2020. Malheureusement, vers 19 h 30, la table s’est rompue au terme d’une journée intense de pourparlers. « Face à une obstination orgueilleuse de la partie patronale qui refuse d’injecter plus d’argent afin de bonifier les salaires, alors que le syndicat avait consenti à faire des pas de géant, le comité de négociation a conclu qu’il était allé au bout de son mandat », affirme le porte-parole du syndicat, Frédérique Saint-Julien Desrochers.

L’obtention d’un mandat de grève de 14 jours avait récemment forcé l’employeur à revoir sa position sur les questions salariales, la création de postes à temps plein et l’épineuse question de la stabilisation des horaires de travail. Dans un tel contexte, les représentants syndicaux s’étaient présentés avec optimisme, hier, devant le conciliateur. La journée de négociation a permis de faire quelques nouvelles avancées. Les parties étaient proches d’un règlement. Or, les négociations ont finalement achoppé sur les questions salariales.

« Après des années à ne recevoir que des miettes, à voir les échelles salariales disparaître sous l’effet de l’augmentation du salaire minimum et à n’obtenir aucune reconnaissance pour l’expérience et les études des libraires, il faut que ça cesse », s’indigne Frédérique Saint-Julien Desrochers.

La librairie roule à plein régime, malgré la pandémie. L’employeur doit cesser de voir les conditions de ses employé-es comme un simple poste de dépense budgétaire. Les libraires compétents de Raffin sont intimement liés au succès de l’entreprise.