Les femmes de Lanaudière sont les principales victimes

Les coupes budgétaires, seulement en santé et services sociaux, ont atteint 13,5 M$ en 2014-2015 pour l’ensemble de Lanaudière. Les mauvaises nouvelles ne sont par ailleurs pas terminées puisque le dernier budget Leitao prévoit une augmentation de l’enveloppe du ministère de seulement 1,4 % qui sera accaparé en majorité par la hausse salariale déjà négociée avec les médecins.

« Les femmes sont les premières visées par ces compressions puisqu’elles occupent la grande majorité des emplois salariés dans le réseau de la santé et des services sociaux et qu’elles subissent aussi les baisses de services comme citoyennes », avance Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN. La présidente ajoute que Lanaudière faisait déjà partie des trois régions où il manque le plus de ressources en santé et services sociaux au Québec. Si l’on se compare à la dépense de référence, on constate en effet un retard de 4,7 % en dépenses dans les programmes de santé et services sociaux en 2014-2015. Alors qu’il faudrait un rattrapage, le gouvernement compresse encore.

« Les impacts de coupes budgétaires dans les services de santé et d’éducation peuvent toucher davantage les femmes que les hommes lorsque des services publics ne sont plus offerts. Les rôles sociaux sont encore largement découpés selon les sexes et les femmes sont en effet plus souvent responsables des tâches entourant les soins aux autres dans la sphère privée », fait valoir Flavie Trudel, militante de la CSN dans Lanaudière et enseignante au cégep régional. Cette dernière a recensé plusieurs coupes récentes du gouvernement Couillard qui touchent particulièrement les femmes : abolition de la CRÉ (19 des 22 employés étaient des femmes), hausse des tarifs des CPE qui peut se traduire par la décision de plusieurs femmes (plus bas salaire du couple ou rôle plus rattaché aux enfants) de quitter leur emploi, réduction des effectifs au niveau du Conseil du statut de la femme, coupe dans les commissions scolaires, dans l’aide aux devoirs et dans les programmes des groupes communautaires (dont ceux qui s’occupent des victimes de violence conjugale), etc.

Coup dur pour la prévention en santé

Les femmes et toute la population seront également affectées par le démantèlement aveugle de l’instance chargée de la santé et services sociaux. L’abolition de l’Agence régionale de la santé de Lanaudière, combinée à une coupe de 30 % du budget consacré à la santé publique cette année, ne feront rien pour améliorer les mesures de prévention en santé. Or, la prévention est le moyen le moins coûteux de désengorger les urgences et la première ligne de soins.

« La fin des agences donne lieu à des aberrations dans Lanaudière. Par exemple, on replace une sociologue de formation spécialisée depuis plusieurs années dans la planification régionale des services en santé mentale comme intervenante auprès de jeunes ayant fait des tentatives de suicide. La réforme Barrette vise plus à créer d’immenses structures centralisées qu’à aider les usagers », indique Louise Lemire, présidente de la section locale du Syndicat des technicien-nes et des professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec-STEPSSSQ (FP-CSN), affilié à la Fédération des professionnèles (FP-CSN). Le STEPSSSQ tient d’ailleurs son conseil syndical provincial à Joliette aujourd’hui et demain.

À propos

Le Conseil central de Lanaudière – CSN regroupe les syndicats CSN sur le territoire de Lanaudière. Il représente 84 syndicats et plus de 14 000 membres dans tous les secteurs d’activité, dont 8 syndicats dans le transport scolaire (400 membres). La Fédération des professionnèles (FP-CSN) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont ceux de la santé et services sociaux et du développement régional et local (CLD, CRÉ, et CDEC). Le STEPSSSQ (FP-CSN) représente 2 400 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions : Centre hospitalier universitaire, CSSS, Centres de réadaptation et (ex) Agences de la santé et des services sociaux. Ses membres sont originaires de 12 établissements du réseau répartis dans 6 régions du Québec.

Les impacts de l’austérité dénoncés

Les travailleuses et travailleurs du CSSS Champlain-Charles-Le Moyne ont dénoncé une fois de plus ce midi l’impact des mesures d’austérité en santé et services sociaux. Cette manifestation s’inscrit dans une série d’actions menées par les syndicats de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) pour démontrer que le gouvernement Couillard affaiblit actuellement le réseau public, sans nous donner de moyens de lutter contre la hausse des inégalités sociales.

Le démantèlement de nos services publics est en cours

Les compressions budgétaires frappent de plein fouet les services à la population dans le réseau de santé et de services sociaux. Pour l’année à venir, c’est plus de 500 millions de dollars de compressions qui seront imposées aux établissements. Au CSSS Champlain-Charles-Le Moyne, les compressions ont déjà des effets directs sur les services, notamment sur les soins d’assistance aux personnes en perte d’autonomie, sur les interventions liées aux maladies infectieuses et sur le déplacement des usagers.

« En plus de participer à plusieurs manifestations, nous avons aussi voulu nous adresser directement à la population. C’est pourquoi nous avons fait paraître des articles sur les impacts de l’austérité. Face à l’arrogance du gouvernement Couillard, il faut faire entendre un contre-discours. Contrairement à ce que les citoyennes et citoyens pourraient croire, ils sont les premiers perdants face à l’austérité. Que ferons-nous si nos services publics sont privatisés et que nous n’avons pas tous les moyens de payer? Est-ce qu’il faut attendre que l’accès aux soins de santé et de services soit réduit davantage avant d’agir? Devrons-nous bientôt changer la carte soleil pour la carte de crédit? », demande Jean Mercier, président du syndicat CSN du CSSS Champlain-Charles-Le Moyne.

« Derrière les chiffres des compressions budgétaires, ce sont les services que nous recevons comme population qui sont touchés! Ce sont les citoyennes et citoyens qui sont les premières victimes de ces mesures d’austérité. Nous devons attendre plus longtemps pour obtenir les services, quand ce n’est pas des services qui sont supprimés. Et plutôt que de s’occuper de cela, l’ensemble des intervenant-es du réseau est actuellement occupé à appliquer la réforme de structure la plus complexe qu’on a jamais vue. Que les politiciens arrêtent de faire des réformes de structure et qu’on s’occupe des besoins de la population! », lance Steve St-Onge, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

De plus en plus nombreux à refuser l’austérité

Depuis septembre dernier, nombre d’actions ont eu lieu pour dénoncer les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Couillard. Les syndicats de la FSSS-CSN et de la Fédération des professionnèles (CSN) ont dénoncé le projet de loi 10 et les compressions budgétaires, en plus de se mobiliser en vue de la négociation du secteur public.

« La mobilisation en Montérégie a été importante et elle va se poursuivre. Le 1er mai dernier, nous avons été présents partout dans la région pour dénoncer l’austérité. Encore aujourd’hui, nous dénonçons l’impact de ces mesures pour la population. Nous serons au rendez-vous dans les mois à venir, afin de faire comprendre à ce gouvernement que nous refusons l’austérité », explique Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN.

« On le voit de plus en plus, les réels objectifs du gouvernement Couillard sont d’affaiblir les services publics pour mieux pouvoir les privatiser par la suite. Ce n’est donc pas étonnant de constater que l’austérité attaque la classe moyenne et les plus démunis de notre société et qu’elle laisse indemnes les mieux nantis. Il y a près de 50 ans, on s’est doté de services publics pour répondre à nos besoins. C’est le meilleur moyen pour limiter les inégalités sociales et pour grandir comme société. On doit se donner les moyens de conserver ses acquis! », de conclure Jacques Létourneau, président de la CSN.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les sages-femmes se réjouissent du discours du ministre Barrette la veille de l’adoption de leurs demandes de négociation

Réunies en assemblée générale spéciale, les sages-femmes ont adopté hier, avec un très large consensus, les demandes qui seront déposées par le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) auprès du gouvernement, en prévision de la prochaine ronde de négociation. Dans ce contexte, elles applaudissent la toute récente sortie du ministre Barrette à l’occasion de la Journée internationale des sages-femmes et l’invitent à être cohérent avec ses propos en s’engageant dans une pleine et concrète reconnaissance de leur travail.

« Les sages-femmes se réjouissent d’avoir entendu, pas plus tard qu’avant-hier, le ministre Barrette réitérer son intention de développer les services de sages-femmes et les maisons de naissance. Elles sont aussi très heureuses des mots du ministre qui a clairement exprimé la valeur ajoutée qu’elles représentent au sein du réseau de la santé et ont par conséquent confiance qu’il se montre réceptif face à leurs demandes. Celles-ci porteront particulièrement sur la rémunération de la garde, pierre angulaire du modèle de pratique », souligne la présidente du RSFQ, Claudia Faille.

Le gouvernement a maintenant le devoir de donner à ces professionnelles de première ligne tous les moyens nécessaires pour mieux répondre à la demande des femmes et des familles, demande qui dépasse largement l’offre actuelle et qui est en croissance constante, estime Claudia Faille. Dans le contexte de la négociation qui approche à grands pas, il est important qu’il accorde aux sages-femmes des conditions de travail à la hauteur de leurs responsabilités pour pouvoir exercer leur profession de façon optimale.

Cadre de référence

« Le gouvernement a profité de la Journée internationale des sages-femmes pour publier son Cadre de référence pour le déploiement des services de sage-femme au Québec, une stratégie qui découle de sa Politique de périnatalité 2008-2018. Une des priorités de cette politique est de faire en sorte que les sages-femmes soient en mesure d’assurer les suivis de maternité complets (grossesse, accouchement, postnatal) de 10 % des femmes enceintes d’ici 2018. Dans ce contexte, le gouvernement doit résolument aller de l’avant avec l’intention exprimée par le ministre Barrette et ne peut plus se permettre d’attendre. Il est impératif de donner aux nombreuses femmes qui le souhaitent la possibilité d’accoucher dans le lieu de leur choix, avec le ou la professionnel-le de leur choix, sage-femme ou médecin de famille. Les conditions nécessaires pour la réalisation de cet objectif doivent être mises en place », conclut la présidente du RSFQ, Claudia Faille.

Les sages-femmes bientôt en négo : Des professionnelles encore trop peu reconnues

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec profite de la Journée internationale des sages-femmes (RSFQ) pour interpeler le gouvernement, à la veille d’une nouvelle ronde de négociation, sur l’importance de reconnaître concrètement la profession, et ce, particulièrement en ce qui a trait à la rémunération de la garde.

« Cette garde assure la continuité des soins tout au long du suivi par la même professionnelle, comme le revendiquent les femmes et les familles du Québec. Elle est la pierre angulaire du modèle. Les études démontrent que cette continuité diminue, entre autres, les hospitalisations pendant la période prénatale, la prématurité et les bébés de petits poids, ainsi que les interventions obstétricales. À ce jour, elle n’est toujours pas reconnue pour ses bienfaits. Il n’est pas normal que les sages-femmes ne soient pas adéquatement compensées pour une garde aussi exigeante », souligne Claudia Faille, la présidente du RSFQ.

Pour un meilleur soutien au développement de la profession Quelques pas ont été faits pour rattraper les retards vis-à-vis des objectifs de la Politique de Périnatalité du Québec 2008-2018, convient la présidente du RSFQ, mais bien du travail reste à faire. Au moment où le Cadre de référence pour le déploiement des services de sages-femmes au Québec doit être publié de façon imminente, elle demande au gouvernement Couillard de travailler plus activement pour attirer et retenir dans la pratique ces professionnelles. Elle l’invite également à se montrer plus cohérent avec ses propres positions. « Il envoie des messages contradictoires aux sages-femmes, déplore-t-elle, puisqu’il dit vouloir s’engager à améliorer l’accès aux services de sages-femmes tout en leur retirant leur siège au conseil d’administration des CISSS, les écartant ainsi d’un lieu de décisions important dans l’organisation des soins de santé au Québec. »

« Les services de sages-femmes et les maisons de naissance font partie du paysage en périnatalité depuis maintenant plus de 20 ans, ajoute-t-elle pour finir. Les sages-femmes démontrent quotidiennement leur dévouement et leur savoir-faire auprès des femmes et des familles du Québec, dont la mobilisation a permis d’améliorer l’accès à ce modèle de soins en périnatalité.

Le gouvernement a la responsabilité de donner à la profession, qu’il a légalisée, tous les moyens nécessaires pour mieux répondre à la demande des femmes et des familles, laquelle dépasse largement l’offre actuelle. Il se doit aussi, dans le contexte de négociation qui approche, d’accorder aux sages-femmes des conditions de travail à la hauteur de leurs responsabilités, afin qu’elles exercent leur profession pour répondre à la demande croissante », conclut-elle.

Le régime de retraite du secteur public en excellente santé, estime le Front commun

Avec un taux de capitalisation qui atteint maintenant 98,4 %, le Front commun constate que le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) est en excellente santé financière et est pleinement en mesure de répondre à ses engagements actuels et futurs. C’est ce qui ressort de la plus récente mise à jour annuelle de l’évaluation actuarielle du RREGOP, dévoilée aujourd’hui par la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances (CARRA) : http://www.carra.gouv.qc.ca/fra/publications/evaluation_actuarielle.htm

« Avec les données publiées aujourd’hui, comment le gouvernement peut-il prétendre que la survie du régime est menacée? En voulant administrer une médecine de cheval au RREGOP, le gouvernement sème la panique parmi les employés du secteur public, qui sont de plus en plus nombreux à interpeler la CARRA ou encore leurs représentants syndicaux. Un nombre de plus en plus grand de personnes songe à prendre une retraite hâtive. Un tel exode accentuerait les pénuries de main-d’oeuvre que nous vivons et résulterait par une sérieuse perte d’expertise dans nos réseaux publics. Ceci aurait pour effet de menacer sérieusement la qualité des services publics offerts à la population », met en garde Carolle Dubé, porte-parole du SISP.

« Le président du Conseil du trésor voudrait procéder à des attaques sans précédent au régime de retraite de ses employés, souligne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Les mesures proposées à la table de négociation auront le même effet : appauvrir les retraités du secteur public avec une diminution des rentes pouvant aller jusqu’à 30 %, alors que la rente moyenne d’un retraité se situe à peine à 19 000 $ par année. Non seulement le gouvernement voudrait nous appauvrir maintenant en gelant nos salaires, il voudrait également nous appauvrir jusqu’à la fin de nos jours! »

Rappelons qu’à la table de négociation, le Conseil du trésor demande d’augmenter de 5 à 8 ans la période de calcul de la rente, d’augmenter de 4 % à 7,2 % la pénalité actuarielle par année d’anticipation et de faire passer de 60 à 62 ans l’âge de la retraite sans pénalité actuarielle. « Aucune donnée ni étude sérieuse ne permet d’affirmer que le RREGOP connait des difficultés. Au contraire, des projections sur les 15 prochaines années réalisées récemment indiquent que les probabilités que le taux de cotisation du régime demeure stable ou même diminue sont plus grandes que l’inverse. Le ministre Coiteux est-il en train de noircir la situation comme l’a fait son collègue, le ministre Moreau, dans le dossier des régimes de retraite municipaux? Rappelons que ce dernier avait surévalué de 50 % le déficit des régimes de retraite municipaux pour justifier l’adoption de son projet de loi 3 », dénonce Daniel Boyer, président de la FTQ.

Le Front commun a à coeur l’état de santé du RREGOP et il continue d’y porter une attention constante, à l’aide des résultats fournis par les actuaires de la CARRA et autres spécialistes. Le RREGOP a d’ailleurs vu son taux de capitalisation s’améliorer, alors que celui-ci était de 94 % en 2011 et de 96 % en 2013. « Le RREGOP est solide et en santé. Il constitue une composante importante de la rémunération globale des employées et employés du secteur public et les organisations membres du Front commun entendent défendre son intégrité avec vigueur », concluent les porte-parole syndicaux.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2015.

« Deux poids, deux mesures », dénonce le Front commun

Le Front commun dénonce le retour des bonis de performance à l’intention des gestionnaires de certaines sociétés d’État alors que le Conseil du trésor menace d’appauvrir les 530 000 travailleuses et travailleurs des services publics, une politique du « deux poids, deux mesures » inacceptable selon les porte-parole syndicaux.

« C’est encore une fois une démonstration du mépris du gouvernement envers ses propres employés. En ne leur offrant que 3 % sur 5 ans, on menace de doubler le retard de rémunération qu’ils accusent par rapport aux autres travailleurs québécois. Le gouvernement voudrait appauvrir le personnel des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique, alors qu’il réintègre en catimini des bonis à l’intention des hauts gestionnaires!», fulmine Carolle Dubé, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).

« La situation est pour le moins ironique, poursuit Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. L’ex-ministre des Finances, Raymond Bachand, avait éliminé ces bonis en 2010 dans le cadre de sa stratégie de retour à l’équilibre budgétaire. Le gouvernement actuel martèle que tout le monde doit faire sa part, que le retour à l’équilibre budgétaire dès cette année est incontournable, mais il profite de l’adoption sous le bâillon d’un projet de loi mammouth pour offrir une augmentation de salaire aux hauts gestionnaires. Faut le faire! »

« Ce gouvernement ne cesse de nous surprendre. Alors qu’il impose des hausses de taxes et de tarifs aux plus démunis, aux familles et à la classe moyenne, il se permet d’offrir des primes aux plus fortunés et de préparer un projet de loi pour augmenter la rémunération des députés», dénonce Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Philippe Couillard s’en prend aux salariés du secteur public, aux femmes, à la classe moyenne et aux plus démunis. Le Front commun entend s’opposer farouchement à la politique de division libérale et se mobiliser pour obtenir des conditions de travail décentes pour ses membres. Si ce gouvernement n’a aucun respect pour ses travailleuses et ses travailleurs, il va certainement nous trouver sur son chemin », préviennent les porte-parole.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2015.

Les travailleurs des CLD bafoués

Sous le bâillon, à la dernière minute, le gouvernement libéral a décidé de retirer un droit fondamental aux travailleuses et travailleurs des centres locaux de développement (CLD).

En effet, la nouvelle loi 28 tente de se débarrasser des conventions collectives de certains CLD. Ces dernières ne pourraient pas être transférées dans les villes ou les MRC qui embaucheront les experts en développement régional en provenance de CLD. Rappelons que l’article 45 du Code du travail stipule pourtant que la convention collective devrait suivre dans le cas où les travailleurs effectuent une mission semblable pour un nouvel employeur.

Une disposition similaire pour les syndiqués des CRÉ était déjà incluse dans la version initiale du projet de loi. Avec la nouvelle loi, ces conférences régionales des élus (CRÉ) pourront être remplacées par des tables locales de gestion intégrée des ressources du territoire qui seront directement sous la responsabilité du ministre des Affaires municipales. La mission sera probablement similaire, mais avec une plus grande centralisation des décisions.

« En plus de détruire le modèle québécois de développement local et régional, ce gouvernement ne semble pas tenir en haute estime les droits des travailleurs », affirme Lucie Dufour, secrétaire générale de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont celui du développement régional et local (CLD, CRÉ et CDEC).

Une deuxième attaque à la démocratie en moins de trois mois

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce vivement l’utilisation par le gouvernement Couillard d’un deuxième bâillon en moins de trois mois pour forcer l’adoption du projet de loi 28. Cela est d’autant plus injustifié qu’il n’y a aucune urgence à imposer cette loi mammouth qui va affecter des dizaines de lois dans autant de domaines.

La CSN constate que le gouvernement de Philippe Couillard emprunte les pires stratégies du gouvernement Harper pour bafouer la démocratie et faire avancer son agenda d’austérité au détriment de l’ensemble de la population. « On assiste à un autre coup de force du gouvernement Couillard alors qu’il avait pourtant promis en campagne électorale d’ouvrir le dialogue social, déclare Jacques Létourneau, président de la CSN. Il n’y avait aucune urgence à faire adopter le projet de loi 28, sinon celle qu’il s’est imposé à lui-même dans le but de mieux précipiter l’abandon d’un modèle de société plus égalitaire acquis au cours des quarante dernières années au nom de la sacro-sainte atteinte de l’équilibre budgétaire.

C’est une autre triste journée pour le Québec, particulièrement pour les familles de la classe moyenne et les personnes les plus vulnérables. » Rappelons qu’en février dernier, le gouvernement a bâillonné l’opposition en forçant l’adoption du projet de loi 10 restructurant le réseau de la santé et des services sociaux et octroyant au ministre de la Santé et des Services sociaux des pouvoirs sans précédent.

Pour sa part, le projet de loi 28 va bien au-delà de son objectif initial visant la mise en œuvre du budget présenté le 4 juin 2014. Il introduit notamment le principe de l’utilisateur-payeur dans les services de garde subventionnés qui entraînera la fin de la tarification unique et son remplacement par la tarification modulée en fonction des revenus des parents, ce qui aura pour conséquence des hausses pouvant atteindre 3300 $ par enfant. « Nous ne pouvons comprendre l’empressement de ce gouvernement. À force de s’entêter et de ne tenir compte d’aucune critique, il nous entraîne dans une situation pire que celle qu’il tente supposément d’améliorer. S’il utilise le bâillon, c’est parce qu’il n’est pas en mesure de faire la démonstration des bienfaits de ses politiques. Encore une fois, ce sont les familles québécoises qui sont la cible du gouvernement. Plutôt que de miser sur une imposition progressive des revenus, il a fait le choix d’appauvrir les familles en modulant les tarifs des services de garde », déclare Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

En outre, le projet de loi 28 consacre le démantèlement du modèle de développement économique local et régional qui a contribué à la croissance du Québec, en plus d’imposer d’importantes compressions budgétaires et la fermeture de centres locaux de développement (CLD). Il centralise les responsabilités de ce développement dans le giron des municipalités régionales de comté (MRC) en abolissant les conférences régionales des élus (CRÉ). « L’adoption forcée du projet de loi 28 mettra fin au modèle de développement régional que le Québec connaissait depuis près de 30 ans et qui était basé sur la concertation, pas sur les bâillons », affirme Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles de la CSN, qui représente plusieurs syndicats d’employé-es de CRÉ, CLD et CDEC. Il déplore que l’empressement mis par le gouvernement et certaines municipalités à fermer les CRÉ et à licencier le personnel, alors que la loi n’était pas encore adoptée. C’est un véritable gâchis ! »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Mise au point du SPUQ sur la situation à l’UQAM

Devant les évènements regrettables des jours derniers à l’UQAM, le SPUQ tient à faire le point sur la situation. Représentant l’ensemble des professeures et professeurs ainsi que les maitres de langue de l’UQAM, le Syndicat tient à condamner les gestes de vandalisme commis cette semaine, qui éloignent de toute solution basée sur le dialogue, tout comme il déplore les maladresses de la direction dans sa gestion de la situation. Le SPUQ encourage les parties à ouvrir un espace de dialogue. Le SPUQ appelle donc la direction de l’UQAM à sursoir aux mesures contestées (expulsions, injonctions, recours à la police) et les associations étudiantes à exercer leurs moyens de pression légitimes dans les limites de leur application en régime démocratique. Des engagements clairs de part et d’autre permettraient de trouver une issue sereine à la crise actuelle.

La CSN dénonce fermement l’attitude de la direction de l’UQAM

La répression n’a absolument pas sa place à l’intérieur des murs d’une université et il est inadmissible qu’elle soit utilisée pour imposer par la force un point de vue qui diffère de celui qui émane des décisions démocratiques prises en ses murs. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et ses organisations affiliées dénoncent fermement la direction de l’UQAM qui a recours à un arsenal répressif par la voie d’injonctions, d’expulsions et en faisant appel à la force policière.

Réunis au sein du bureau confédéral, l’instance politique de la CSN, les délégué-es des huit fédérations et des treize conseils centraux de la confédération ont d’ailleurs adopté une proposition en ce sens. Elle se lit comme suit :

Que le bureau confédéral de la CSN

• Dénonce la rupture de communication de la direction de l’UQAM envers ses associations étudiantes et avec les syndicats de l’établissement;

• Déplore les choix de l’université et du gouvernement d’attaquer les grands principes que sont le droit d’association, le respect des décisions démocratiques ainsi que la liberté d’expression;

• S’oppose à la répression exercée par les autorités et dénonce toutes formes de violence;

• Exige la mise en place d’un véritable processus de négociation et de règlement du conflit par un retour au dialogue digne d’une institution universitaire, avec les associations étudiantes et tous les membres de la communauté universitaire.

Spirale de violence

« Les arrestations et l’intervention brutale des policiers, à l’appel de la direction de l’UQAM, contre l’avis des professeurs, des chargés de cours et des étudiants contribuent à une spirale de violence et ne sont absolument pas le chemin à prendre pour sortir de cette crise. Le premier ministre Couillard devrait lui aussi prendre un certain recul avant d’encourager cette façon de faire. Le premier ministre et son ministre de l’Éducation ne font que jeter de l’huile sur le feu », estime Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Les professeurs et les chargés de cours n’ont certes pas manqué de courage en tentant de s’interposer entre les policiers et les étudiantes et les étudiants. Ils demandaient au recteur de trouver une autre solution que celle de faire entrer l’antiémeute au sein d’une institution indépendante consacrée au savoir.

« Ce qui se passe à l’UQAM dénote un mépris des étudiants, des professeurs et des chargés de cours, et l’on se demande pourquoi le recteur ne défend pas davantage l’indépendance de son institution et semble se plier aux directives ministérielles », avance Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), qui représente le Syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ).

L’université sous la botte des policiers

« L’administration de l’UQAM semble avoir oublié son rôle premier : défendre l’université et ses valeurs fondamentales. L’administration uqamienne poursuit son orientation de confrontation et de répression, ce que nous dénonçons avec fermeté! Nous appelons le recteur Proulx et son équipe au calme et au dialogue », soutient Jean Murdock, secrétaire général et trésorier de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente les chargés de cours de l’UQAM.

À propos

La CSN représente plus de 325 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs, répartis partout au Québec, dans quelque 2000 syndicats.

Le CCMM-CSN dénonce le recours à la répression

« La direction de l’UQAM fait fausse route en empruntant la voie de la répression politique et policière », estime la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN),  Dominique Daigneault. Les arrestations qui ont eu cours à l’UQAM hier vont accentuer la colère des étudiantes et des étudiants qui font face à une administration qui abuse de ces pouvoirs. Devant une telle situation, des chargé-es de cours, des professeur-es de même que la présidente du Syndicat des professeur-es de l’UQAM (SPUQ-CSN), Michèle Nevert, ont érigé une chaîne humaine pour éviter que les étudiants soient blessés dans l’intervention policière. Par la suite, des membres de l’exécutif du SPUQ et du Syndicat des chargé-es de cours de l’UQAM (SCCUQ-CSN) se sont rendus au poste du SPVM pour soutenir les étudiants.

Le CCMM-CSN dénonce l’attitude répressive de l’UQAM hier, mais également dans le dossier des neuf étudiantes et étudiants menacés d’expulsion. À l’instar des syndicats et associations étudiantes de l’université, le CCMM-CSN demande le retrait des procédures dans cette affaire. De plus, l’UQAM impose dorénavant aux professeur-es, chargé-es de cours et maîtres de langue de donner leur cours, peu importe le nombre d’étudiantes et d’étudiants en classe. « Cela ajoute à l’indignation de la communauté universitaire. Il y a des conditions minimales à respecter pour enseigner et apprendre. Les gestes posés par la direction de l’UQAM sont totalement inacceptables et sont loin de permettre d’atteindre ces conditions », conclut la présidente du CCMM-CSN, également enseignante.

À propos du CCMM-CSN 

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à  Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Le gouvernement prend à la légère des décisions qui affecteront l’accès aux soins psychologiques pour le public

Dans une décision qui ne tient pas la route, le gouvernement a choisi de mettre fin unilatéralement à la prime de rétention des psychologues dès le 30 mars 2015, sans même disposer de données probantes sur les impacts de son introduction en janvier 2012. Une décision prématurée puisque le bilan du groupe de travail formé pour étudier cette question était prévu pour janvier 2016. Des mots mêmes du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), il est pour l’instant impossible de bien cerner les effets de la prime sur l’attraction et la rétention des psychologues dans le réseau. Pour ce faire, les actuaires du MSSS auraient besoin de données pour la prochaine année, ce qui sera irréalisable puisque la prime est retirée! Une prime qu’il avait lui-même mise en place, reconnaissant alors le besoin criant de retenir les psychologues dans le réseau public.

Inquiètes de cette annonce, les organisations syndicales de la santé et des services sociaux du Front commun (APTS, F4S-CSQ, FP-CSN, FSSS-CSN, SQEES-298-FTQ et SCFP-FTQ) ont demandé à rencontrer le sous-ministre adjoint au MSSS, pour mieux comprendre ce qui motivait le gouvernement à prendre une décision aussi grave et qui aura certainement des répercussions sur la disponibilité des soins psychologiques pour une clientèle souvent très vulnérable. Cette rencontre s’étant déroulée le 23 mars 2015 aura permis de clarifier une chose : le MSSS prend cette décision sur un coup de tête, motivé uniquement par l’obsession des coupes à tous vents. En effet, le ministère n’était pas en mesure de justifier l’intérêt de l’abolition de cette prime ni les impacts qu’elle pourrait avoir. Une rencontre du comité de pénurie de main-d’œuvre (PMO) des psychologues prévue dans les jours suivants devait servir à faire la lumière sur cette situation. Encore une fois, impossible d’obtenir un portrait des impacts potentiels, et pour cause, le MSSS est incapable d’en faire l’évaluation maintenant puisque les travaux du comité ne seront complétés qu’en janvier 2016.

Une prime avec des effets positifs

Pourtant, cette prime avait été implantée par la partie patronale elle-même, qui cherchait en 2012 un moyen de retenir les psychologues dans le réseau public. Sans cette prime, la partie patronale reconnaissait alors que les psychologues se tourneraient vers le privé, entraînant du même coup une inévitable baisse de disponibilité de l’accès aux soins psychologiques publics et une importante perte d’expertise dans le réseau. De plus, à la suite de l’instauration de la prime, les représentants ministériels au comité de PMO des psychologues avaient confirmé que l’exode prévu des psychologues vers le privé n’avait pas eu lieu, ce qui tend à démontrer que la prime a eu des effets positifs sur la rétention. Constatant l’importance de cette prime, les syndicats ont d’ailleurs réclamé qu’elle soit reconduite au moins jusqu’à la conclusion de la ronde de négociation 2015.

L’annonce cavalière et irréfléchie de l’abolition de cette prime s’ajoute à une série de mesures qui affecteront les employé-es du secteur public. Mais les vrais perdants seront les gens qui, chaque jour, ont besoin de l’expertise et du travail de qualité des psychologues du réseau public. Face à cette situation, les organisations n’auront d’autre choix que d’amplifier leurs actions au courant des prochaines semaines.

La CSN dénonce l’austérité à géométrie variable

C’est avec un grand étonnement que la CSN apprend aujourd’hui l’intention du ministère de la Santé et des Services sociaux de majorer le salaire des nouveaux cadres du réseau de 10 % en moyenne par année, 34 % dans certains cas, alors même que le réseau subira en 2015-2016 des compressions à hauteur d’un milliard de dollars. La CSN constate que l’austérité est à géométrie variable selon que l’on est travailleurs, travailleuses ou patron.

Au moment même où le gouvernement annonce un gel salarial de deux ans et des augmentations méprisantes de 1 % pour les trois années suivantes pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses du secteur public, il annonce qu’il fera ce cadeau aux nouvelles directions. La CSN déplore le fait que le fossé entre les travailleurs, les travailleuses et les cadres du système de santé se creuse davantage. « Il faudrait constamment que les salarié-es démontrent leur bonne volonté et fassent leur juste part, à coup de gel salarial et de coupes d’effectifs, alors que les dirigeants et dirigeantes sont avantageusement considérés par le gouvernement, ce qui se traduit par une hausse de rémunération, sans parler de leurs généreuses indemnités de départ quand leur mandat se termine », s’indigne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.

Le ministère semble justifier cette hausse par l’augmentation de la charge associée à ces nouvelles fonctions. « Les travailleurs et les travailleuses subissent une surcharge de travail sans cesse croissante au fil des compressions et tout ce qu’on leur propose c’est de s’appauvrir. Avec ces augmentations de salaire pour les nouveaux PDG, le gouvernement nous indique surtout le peu de considération qu’il a pour le personnel du secteur public », se désole Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui regroupe près de 130 000 membres dont plusieurs sont touchés par les récentes fusions des établissements de santé et de services sociaux.

« Plusieurs nouveaux grands patrons de ces CISSS proviennent des agences régionales de santé et de services sociaux où des centaines de leurs anciens employé-es sont dans l’incertitude la plus complète sur leur avenir comme professionnels. Il semble plus urgent pour le ministre Barrette de donner des augmentations à sa nouvelle garde rapprochée », déplore Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), qui représente notamment 850 professionnel-les qui étaient affectés aux Agences qui ont été supprimées le 1er avril dernier.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les discussions sur le recours à la grève sont lancées

Près de 2500 travailleuses et travailleurs du secteur public membres du Front commun se réunissent aujourd’hui, à Québec, pour débattre du recours à la grève dans le cadre de leurs négociations avec le gouvernement.

« En nous proposant un gel salarial de deux ans, le gouvernement semble déterminé à faire assumer le coût du retour à l’équilibre budgétaire par ses propres employés, mentionne Carolle Dubé, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP). Alors que notre pouvoir d’achat se détériore depuis 25 ans, alors que notre retard salarial par rapport aux autres travailleurs québécois atteint des sommets, il n’est pas question pour nous de rester les bras croisés. Voilà pourquoi nous devons lancer cette importante réflexion dès maintenant. »

Pour la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, aucun scénario ne doit être exclu. « Lors du dépôt de nos demandes, nous avons soulevé des préoccupations légitimes quant à l’appauvrissement de nos membres, la précarité d’emploi qui les touche et la difficulté d’attirer et de retenir la main-d’œuvre lorsque la rémunération globale est de 7,6 % inférieure à ce qui se paye pour des emplois comparables. Le gouvernement libéral n’a démontré aucune forme d’écoute à notre égard. Alors que nos conventions collectives viennent à échéance aujourd’hui, il est maintenant temps d’augmenter nos moyens de pression afin de développer le rapport de force qui sera nécessaire à l’obtention de bonnes conventions collectives. »

« Cette réflexion sur le recours à la grève dans le secteur public ne doit pas être prise à la légère, souligne Daniel Boyer, président de la FTQ. Comment développer une stratégie rassembleuse qui nous permettra d’atteindre nos objectifs de négociation? Comment la déployer tous ensemble, tout en l’adaptant à l’évolution des pourparlers aux tables de négociation? Voilà la discussion que nous voulons amorcer aujourd’hui et que nous devrons poursuivre avec les 400 000 membres du Front commun. »

En ce sens, cette journée de réflexion du Front commun constitue le coup d’envoi d’un vaste travail de dialogue, d’échanges et de réflexion qui aura lieu au cours des prochaines semaines dans l’ensemble des milieux de travail du secteur public.

« Nos membres sont touchés par les mesures d’austérité comme l’ensemble des citoyennes et des citoyens. Mais alors que l’augmentation salariale moyenne au Québec sera de 2 % au cours des prochaines années, il faudrait que les travailleuses et les travailleurs du secteur public subissent un gel salarial de deux ans, diminuant ainsi leur pouvoir d’achat? Il s’agit d’un double effort complètement inacceptable », indiquent les porte-parole du Front commun.

Le Front commun ne laissera pas le gouvernement détruire nos services publics. « Notre monde a choisi de travailler dans le secteur public parce qu’ils y croient. C’est grâce à eux que la classe moyenne et les plus démunis reçoivent des services de qualité, malgré les compressions, malgré la volonté du gouvernement de privatiser. Avec nous, la population peut compter sur 400 000 travailleuses et travailleurs déterminés à assurer pour longtemps une offre de services publics de qualité et accessibles au plus grand nombre », de conclure les porte-parole.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viennent à échéance le 31 mars 2015.

La CSN dénonce le climat d’improvisation

À quelques heures de l’entrée en vigueur de la loi 10 qui prévoit notamment l’abolition des Agences de santé et de services sociaux, la CSN dénonce le climat de confusion qui règne dans le réseau et ce, partout dans la province. « Alors que le ministre Gaétan Barrette avait rejeté du revers de la main les craintes soulevées, entre autres par la CSN, sur l’onde de choc que cette loi créerait, force est de constater que les travailleurs et les travailleuses avaient raison de craindre le pire », dénonce le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

À deux jours de l’abolition de leur poste, des centaines d’employé-es et de professionnel-les œuvrant dans les agences, n’ont aucune idée de ce qui adviendra d’eux. À la FP-CSN, qui représente 850 professionnel-les d’agence, le portrait de la situation n’est pas reluisant. « On constate que la loi est appliquée de façon improvisée et contradictoire d’une région à l’autre. Il aurait fallu que le ministre envoie clairement ses intentions, accompagnées d’un mode d’emploi ou d’un organigramme qui aurait facilité le travail de transition », précise Michel Tremblay, président de la FP-CSN. En date d’aujourd’hui c‘est environ 30 % des professionnel-les qui sont transférés ou perdent leur emploi. Malheureusement, la grande majorité de ceux-ci ne savent pas ce qui adviendra d’eux, à quelques heures du jour fatidique », dénonce-t-il.

Les conséquences sur les patients se feront aussi sentir à court et moyen terme. Les mises à pied touchant les professionnel-les œuvrant en prévention se feront sentir dès le printemps. À plus court terme, l’intégration du personnel non clinique risque de provoquer des bris de service auprès des patients. »

Agence de Chaudière-Appalaches

Même scénario à l’Agence de Chaudière-Appalaches, où près de 75 personnes ont appris lundi dernier qu’elles ne seraient pas transférées au CISSS de Chaudière-Appalaches, alors qu’on leur avait pourtant indiqué le contraire depuis le début. « Ce genre d’improvisation se fait au détriment de travailleurs et de travailleuses qui voient du jour au lendemain leur carrière et leur vie chavirées, et ce dans la plus grande incertitude. À titre d’exemple, les gens de la santé publique seront rapatriés à Montmagny et à Lévis en attendant de connaître quels seront les postes abolis. De tels drames humains auraient pu être évités si le ministre avait réellement voulu s’attaquer aux problèmes de fond du réseau, plutôt que de précipiter un processus structurel », a noté pour sa part Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches.

Peu de surprise du côté de Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. « Nous vivons aujourd’hui les premiers effets concrets de la 1oi 10. Selon nous, ce n’est que le début d’une série de chamboulements improvisés, qui viendront empirer les choses plutôt que de les simplifier comme l’avait promis le ministre. À peu près tous les acteurs du réseau ont dénoncé cette réforme qui, au nom d‘économies minimes de 200 millions de dollars, crée désorganisation et incertitude », conclut le président de la FSSS-CSN.

 

À propos

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activités. La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont la santé et les services sociaux. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte un peu plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux.

Rationnement des services par la statistique

La Fédération des professionnèles (CSN) craint fortement que la gestion très centralisée introduite par la réforme Barrette s’accompagne d’un rationnement des services offerts à la population en se basant sur les statistiques incomplètes qui sont compilées en ce moment.

La FP dénonce surtout le fait que les interventions qui ne sont pas réalisées directement avec les patients ne sont pas prises en compte dans les statistiques. À titre d’exemple, il n’est pas financièrement intéressant pour un établissement de santé et de services sociaux de faire des interventions à domicile auprès des proches aidants d’un patient qui souffre de l’Alzheimer. C’est pourtant essentiel ! Le temps consacré par un ergothérapeute à trouver les équipements nécessaires aux besoins d’adaptation d’une personne handicapée n’est pas non plus valorisé dans les statistiques. Même phénomène pour une travailleuse sociale qui cherche de l’hébergement pour une personne en détresse. De par sa nature, le travail technique et professionnel est plus souvent effectué en l’absence du patient par rapport à celui des infirmières ou des médecins. Il est donc considéré comme ayant moins de « valeur ajoutée » par les statistiques exigées par le ministère de la Santé et des Services sociaux. En plus, cette méthode dévalorise certaines parties du travail des techniciens et des professionnels.

« Si on ne comptabilise pas certains actes de professionnels ou de techniciens et que le financement est basé sur ces chiffres-là, on se dirige vers une importante coupe de services à la population », explique Danny Roy, responsable du dossier de l’organisation du travail à la Fédération des professionnèles (FP-CSN), qui ajoute que ce problème sera bientôt accentué par la création des immenses CISSS de la réforme Barrette, dont les administrateurs seront encore plus loin des réalités du terrain et gèreront surtout avec des statistiques et des quotas.

« À cause de ces mauvaises données, qui ne reflètent pas la réalité, le financement à l’activité prévu par le ministre Barrette risque d’échapper des pans entiers de services professionnels qui sont mal comptabilisés », ajoute Michel Tremblay, président de la FP-CSN, qui dénonce aussi l’absence de détails sur le financement à l’activité qui est annoncé par le ministre Barrette comme faisant partie des étapes à venir de sa réforme.

La FP estime que certains établissements de santé et de services sociaux pourraient être tentés d’adapter leurs rapports statistiques de façon à mieux tenir compte de cette réalité vécue sur le terrain et qui n’est malheureusement pas captée par la méthode imposée par le ministère pour la reddition de compte. « Il ne s’agirait pas de gonfler les chiffres, mais de les rendre fidèles au travail réel », conclut Danny Roy.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) rassemble plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens oeuvrant dans différents secteurs d’activité, dont celui de la santé et des services sociaux.

Des centaines de manifestants dénoncent le gouvernement Couillard devant le CHU Sainte-Justine

Des centaines de manifestants ont dénoncé avec vigueur les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, qui affectent considérablement le fonctionnement du CHU Sainte-Justine.

La manifestation, organisée par l’intersyndicale du CHU Sainte-Justine, regroupait des étudiants en grève de l’Université de Montréal, les différents syndicats de Sainte-Justine et d’autres syndicats, qui sont venus appuyer les revendications de ceux qui ont à cœur la santé des enfants.

« Il est très important qu’on soit tous solidaires face au gouvernement libéral qui élimine et diminue considérablement les services à la population en s’attaquant sans cesse notre système de santé et d’éducation. Le gouvernement Couillard s’en prend aux familles de la classe moyenne, aux femmes et aux plus démunis de notre société avec sa politique néolibérale. Pourquoi? Pour faire profiter les ami-es du parti, autrement dit, le privé. Pourtant, la preuve a été faite que le privé coûte beaucoup plus cher que le public », estime Gilles Charrois, président du Syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine (SNE)

Les mesures d’austérité du gouvernement se traduisent par des compressions de 8 à 10 millions de dollars pour le CHU Sainte-Justine. C’est sans compter que Sainte-Justine augmente sa superficie de 63 % avec le projet Grandir en santé, mais aucun budget n’est prévu pour occuper cet espace la première année. Le combat en est un de qualité des soins.

« Nous sommes très inquiets. Comment vont se traduire ces compressions? Si on coupe dans les effectifs, cela aura nécessairement un effet sur les services à la population. Tout le monde sait qu’en coupant des postes on ne peut pas maintenir le même niveau de services. Il y a des limites à faire plus avec moins. La surcharge de travail est une problématique réelle. Les compressions auront des répercussions sur l’autonomie professionnelle et les conditions d’exercice de notre travail », lance de son côté Dominique Pallanca, secrétaire générale du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSSSQ/FP-CSN) et présidente de la section locale du syndicat, qui compte un millier de membres.

Bénévolat forcé

La formation au CHU Sainte-Justine est un autre bon exemple de problème causé par les mesures d’austérité du gouvernement. La formation continue des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine est un des éléments qui font de cet établissement de santé un modèle d’excellence dans le monde entier. On ne peut pas demander aux employé-es de suivre des formations lors de leurs journées de congé.

« Certaines de nos travailleuses suivent des formations pendant leurs journées de congé afin de se mettre à jour puisque dans certains secteurs il est impossible de s’absenter pour de la formation durant les heures de travail. Elles le font tout de même pour maintenir leur expertise afin de prodiguer de meilleurs soins à nos jeunes patients. Le gouvernement dépose ainsi une pression énorme sur les épaules des professionnelles et à nos yeux, ça commence étrangement à ressembler à du bénévolat forcé », conclut Louise Laplante, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC CSN).

Grève dans le secteur public : le Front commun amorce ses travaux

Le Front commun tiendra prochainement un vaste forum sur l’exercice du droit de grève dans le secteur public. Environ 2500 travailleuses et travailleurs de l’État québécois sont attendus à cette rencontre qui aura lieu à Québec le 31 mars prochain, soit le jour de l’échéance des conventions collectives du secteur public.

« Compte tenu des offres présentées par le Conseil du trésor, qui nous mèneraient directement vers l’appauvrissement, nous ne pouvons à l’heure actuelle exclure le recours à des moyens de pression lourds, remarque Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Voilà pourquoi nous devons initier dès maintenant nos échanges. Quel type de grève ? Afin de poursuivre quels objectifs ? Comment convaincre nos membres de son éventuelle nécessité ? Voilà une série de questions que nous devons discuter avec les travailleuses et les travailleurs que nous représentons. »

« Cette journée de réflexion sera le coup d’envoi d’un vaste travail de dialogue, d’échanges et de réflexions avec l’ensemble des salariés du secteur public, indique Louise Chabot, porte-parole du SISP. Au cours des semaines et des mois qui suivront cette rencontre, le Front commun sera à pied d’œuvre dans l’ensemble des régions du Québec, dans un maximum de lieux de travail, afin d’être à l’écoute des aspirations de nos membres quant à l’actuelle négociation et des moyens qu’ils entendent déployer afin d’en arriver à des règlements satisfaisants. »

« Nous voulons un vrai débat, souligne le président de la FTQ, Daniel Boyer. Voilà pourquoi différents points de vue divergents seront discutés franchement entre nous. C’est ainsi que nous arriverons à convaincre la population de la justesse de nos revendications. C’est également dans cette optique que nos discussions sur le recours éventuel à la grève doivent s’inscrire. »

Pour les porte-parole du Front commun, l’objectif de cette rencontre est de pouvoir dégager certains principes communs visant la construction d’un réel rapport de force dans le cadre des présentes négociations. « Nos négociations viennent à peine de débuter. Nous ne partirons pas en recherche de mandats de grève dès le lendemain. Mais nous devons nous outiller afin de préparer ces débats. L’enclenchement d’un processus de grève sera toujours déterminé par l’évolution des pourparlers aux différentes tables de négociation, lorsque nous aurons le sentiment d’avoir épuisé l’ensemble de nos arguments », ont-ils rappelé.

L’événement Avec nous, en action! Journée de réflexion du Front commun sur la grève dans le secteur public aura lieu le 31 mars prochain au Centre des congrès de Québec. Environ 2500 travailleuses et travailleurs des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique y sont attendus. Ateliers, panels et débats contradictoires ponctueront la journée.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

La CSN prend acte de la décision du ministre

C’est somme toute sans grande surprise que la CSN et ses organisations affiliées dans le secteur de l’éducation ont appris ce matin la démission du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, M. Yves Bolduc.

« L’accumulation de faux pas du ministre Bolduc nous avait bien entendu amenés à penser qu’à terme, le ministre pouvait difficilement demeurer à ce poste. C’est donc sans étonnement que nous prenons acte de l’annonce faite ce matin », indique madame Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN, responsable des dossiers de l’éducation au sein de la confédération.

Par ailleurs, la CSN réitère la nécessité de confier le dossier de l’éducation et celui de l’enseignement supérieur à des ministres différents. « Nous avions salué la création d’un ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science distinct de celui de l’Éducation par l’adoption de la loi 45 en 2013. Mais la décision du gouvernement libéral de nommer un seul titulaire pour ces deux ministères, avait suscité des questionnements. Il y a trop de travail selon nous pour un seul ministre. Que l’on pense aux commissions scolaires où une importante réforme est annoncée; à la politique gouvernementale d’éducation des adultes qui n’a pas été mise à jour depuis 2002; et aux réseaux collégial et universitaire pour lesquels les suites du Sommet sur l’enseignement supérieur se font toujours attendre », lance Mme de Sève.

« Les ministres se succèdent à l’éducation. Nous en dénombrons 7 en 10 ans, ce qui reflète, à notre avis, le peu d’importance que l’on accorde à ce secteur. Or, l’éducation fait partie de la solution aux problèmes que vit le Québec. C’est pourquoi le gouvernement libéral doit cesser de couper dans l’enseignement et faire enfin de l’éducation une véritable priorité nationale », conclut la vice-présidente de la CSN.

À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN et de la FP-CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
 La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) regroupe 425 syndicats affiliés représentant plus de 56 000 syndiqué-es travaillant dans les secteurs public et parapublic. La Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe plus de 34 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

Le Front commun déplore le peu de sérieux de l’étude de l’Institut Fraser

Alors que les études de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) constatent, année après année, le retard de la rémunération globale des salariés de l’État québécois, le manque de rigueur de l’étude de l’Institut Fraser publiée aujourd’hui trahit le penchant idéologique de cet organisme, estime le Front commun.

D’entrée de jeu, les auteurs reconnaissent que « les informations disponibles sur les avantages sociaux sont insuffisantes pour comparer définitivement la rémunération totale entre les deux secteurs », ce qui discrédite d’emblée les conclusions qu’ils peuvent tirer de leurs travaux. De plus, en amalgamant dans la catégorie « secteur public » les employés des paliers municipal, provincial, fédéral ainsi que des sociétés d’État, la comparaison salariale ne peut être exportée aux 540 000 employés de l’État québécois qui sont actuellement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

Au sujet des régimes de retraite, l’étude ne tient compte que de la mesure de la « couverture » de ces régimes et néglige l’analyse des coûts de ces derniers. Or, l’étude menée par l’ISQ analyse directement ces coûts. Année après année, elle démontre que le régime de retraite public est avantageux pour le gouvernement du Québec comparativement aux autres employeurs du Québec. Enfin, aucune mesure comparative sérieuse ne leur permet d’identifier des emplois « comparables » entre les secteurs public et privé.

« Tant le gouvernement que les organisations syndicales reconnaissent que l’ISQ est la référence en matière de comparaison de la rémunération globale au Québec, souligne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Or, l’ISQ établissait en novembre dernier que le retard de rémunération du secteur public québécois se situe à 7,6 % par rapport aux autres travailleurs, et ce, pour des emplois comparables et en tenant compte du régime de retraite et de tous les autres avantages sociaux. Quand l’ISQ compare strictement les salaires, ce retard grimpe à 11,5 %. Quand on sait que 75 % des employés de l’État sont des femmes, on ne peut que dénoncer cette discrimination salariale basée sur le sexe. »

« C’est sur la base de ce retard de rémunération globale que le Front commun a élaboré sa demande salariale, rappelle Daniel Boyer, président de la FTQ. Les problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre dans le secteur public québécois se sont accrus au fil des années pour une grande variété de statuts d’emploi. En fonction des nombreux départs à la retraite prévus au cours des prochaines années, le gouvernement se doit d’offrir des conditions salariales comparables aux autres secteurs de l’économie s’il veut attirer une main-d’œuvre compétente pour assurer l’avenir de nos services publics. »

« Encore une fois, ce think tank de droite qu’est l’Institut Fraser s’immisce sur le terrain politique pour ressusciter le mythe des “gras dur” du personnel des services publics québécois, un mythe maintes fois déconstruit par l’ISQ, dont la création servait justement d’outil comparatif au gouvernement du Québec pour évaluer la rémunération de ses employés. Le manque flagrant de rigueur de l’Institut Fraser démontre l’objectif poursuivi : justifier de nouvelles attaques envers les femmes et les hommes qui, chaque jour, se dévouent pour assurer des services publics de qualité pour l’ensemble de la société québécoise », conclut Lucie Martineau, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.