Exercer son rapport de force dans le maintien de l’ordre

L’exercice de la grève est un droit fondamental, acquis grâce à la pression qu’ont maintenue les syndicats sur les employeurs et les décideurs politiques. Malgré les importantes avancées réalisées en droit du travail, plusieurs travailleuses et travailleurs des services publics n’ont toujours pas le droit réel d’exercer la grève. C’est le cas des agentes et agents correctionnels fédéraux.

En effet, la loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral donne à l’employeur le droit exclusif d’établir la mesure et la fréquence des services dits essentiels.

La nécessité d’un débat sérieux entre les parties sur ce droit fondamental doit avoir lieu.

Le simple fait que les agentes et les agents correctionnels n’aient pas le droit concret de faire la grève affecte négativement leur rapport de force face à leur employeur. En l’absence de ce droit fondamental, ils sont limités en matière de tactiques de mobilisation. « La grève est le moyen de pression ultime. On a vu beaucoup de travailleuses et de travailleurs essentiels exercer ce droit et ainsi faire évoluer la négociation », affirme Stéphan Dicaire, agent correctionnel à l’établissement La Macaza et vice-président régional du Québec pour le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN).

Malgré cela, les agentes et agents correctionnels ont démontré une capacité d’organisation et de mobilisation impressionnante pour aboutir à une entente de principe satisfaisante. « On a augmenté la pression sur notre employeur de manière progressive, tout au long de notre négociation. On a commencé par distribuer des tracts et on a placardé des affiches partout dans nos espaces de travail pour informer nos membres. Au fur et à mesure que notre négociation progressait, nous avons haussé le ton en organisant des manifestations régionales pour perturber les lieux de travail des cadres des Services correctionnels du Canada (SCC). Ces mobilisations ont culminé en une grande manifestation nationale où des centaines d’agentes et d’agents ont occupé le Conseil du Trésor à Ottawa », poursuit Stéphan Dicaire.

La débrouillardise des membres d’UCCO-SACC-CSN leur a permis d’acquérir des gains significatifs, bien qu’ils soient privés du droit réel de faire la grève. La nécessité d’un débat sérieux entre les parties sur ce droit fondamental doit cependant avoir lieu. Ces travailleuses et travailleurs veulent solidifier leur rapport de force en vue des prochaines rondes de négociation.

Privatisation en santé : des cas concrets

Tant qu’on utilise sa « carte soleil », les frontières entre ce qui est géré par l’État et ce qui est délégué à des compagnies privées peuvent sembler floues.

Or, tous les jours, les employé-es du réseau constatent la baisse de la qualité des soins, les coûts souvent exorbitants et les raccourcis empruntés par celles et ceux pour qui la santé est une occasion d’affaires.

De personnel qualifié à agents de sécurité

Dans un grand hôpital de Montréal, les patients en garde préventive étaient habituellement surveillés par des préposé-es aux bénéficiaires. Depuis trois ans, ce sont des agentes et des agents de sécurité qui effectuent ce travail. Comme ils ne sont pas formés pour intervenir auprès des patients qui ont souvent des problèmes cognitifs ou d’agressivité, ils doivent faire appel à des préposé-es aux bénéficiaires affectés à d’autres tâches lorsqu’un enjeu survient. Cette réalité vient donc augmenter la charge de travail des préposé-es.

Les enjeux de surcharge provoqués par le recours à la sous-traitance sont largement remarqués et dénoncés par les syndicats de la CSN, partout où les employeurs ont décidé d’avoir recours à cette stratégie pour réduire les frais.

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau.

Mélange des genres à l’hôpital

Dans un autre hôpital de Montréal, deux laboratoires d’orthèses et de prothèses se côtoient à quelques mètres seulement. Entre le laboratoire privé et le public, les gens qui fréquentent l’hôpital ne font pas la différence et parfois, le personnel non plus. La méprise est compréhensible : l’hôpital est public, n’est-ce pas ?

« Pourquoi confier cette tâche à une clinique privée alors que le personnel public pourrait le faire ? Pourquoi ne pas avoir une seule grosse clinique publique ? » s’interroge une travailleuse.

Vu l’opacité qui entoure la gestion de ce genre de clinique privée, difficile de savoir si le choix de l’hôpital est rentable et réellement avantageux pour le public.

Du camping en attendant le privé

La sous-traitance grandissante de tâches traditionnellement accomplies au public vers le privé peut avoir des impacts sur les conditions de travail dans le réseau. C’est ce qu’ont appris à leurs dépens des travailleuses et des travailleurs du Bas-Saint

Laurent en attendant plusieurs mois qu’une compagnie privée effectue le câblage de leur lieu de travail. Historiquement accomplies au public, ces tâches étaient réalisées par des employé-es du réseau, disponibles en tout temps. Depuis que les postes ont été supprimés en raison de la nouvelle austérité imposée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, ce sont des sous-traitants qui s’en occupent, à pas de tortue. Entretemps, le réseau public doit s’arranger avec des systèmes d’appoint dignes d’une sortie en camping au parc du Bic.

Des victoires syndicales au profit de tout le monde

Si la privatisation rampante du réseau est sur toutes les lèvres, il faut se souvenir qu’elle n’est pas une fatalité. Plusieurs syndicats se sont organisés dans les dernières années pour mener des luttes contre la sous-traitance. Ils ont dénoncé des situations inacceptables dans les médias ; des recours juridiques appuyés par l’article 39 du Code du travail ont également été engagés avec succès pour rapatrier les travailleuses et les travailleurs d’agences au sein de l’unité d’accréditation. Certains syndicats sont ainsi parvenus à rapatrier au sein du réseau des agents de sécurité œuvrant pour des entreprises privées et à les faire reconnaître comme agents d’intervention.

« Des soins publics, c’est mieux pour les conditions des travailleuses et des travailleurs, mais c’est aussi toujours mieux pour les patients. C’est la population qui en sort gagnante », souligne un travailleur du réseau qui a suivi de près la requête déposée en vertu de l’article 39.

Le chocolat : la clé pour travailler vieux ?

S’ensuit une discussion avec un employé comptant plus de 50 ans de service, Albert Montigny. En voici un extrait.

Écouter le balado

FRANÇOIS : Ça fait quoi, Barry Callebaut ?
BARBARA : Ça fait du chocolat, ça fait du monde heureux et ça rémunère beaucoup de gens du coin.
DAVID : Je dirais que ça fait de l’argent aussi (rires). On fait 550 tonnes de chocolat toutes les 24 heures. Ce n’est pas très connu, Barry Callebaut. C’est vraiment dans le milieu industriel. On a une usine syndiquée CSN Bridor qui va utiliser nos produits pour faire des chocolatines, par exemple.
BARBARA : On est chanceux ici à Saint-Hyacinthe, on produit aussi de la liqueur de cacao. On reçoit les fèves de cacao, on les nettoie, on les broie, puis on les envoie par un tunnel de l’autre côté [de la rue], à l’usine Nelson.
DAVID : C’est ça qu’on sent à Saint-Hyacinthe, quand les gens viennent et disent que ça sent le chocolat, c’est vraiment la torréfaction des fèves de cacao.
FRANÇOIS : Ça fait 54 ans que vous êtes ici, vous êtes toujours heureux de venir travailler chaque matin ?
ALBERT : Oui. Si je n’étais pas heureux, j’aurais lâché à 65 ans, comme ben du monde. Moi, c’est ça qui m’active, de voir mes ami-es et collègues travailler ensemble. Être assis à la maison sur une chaise, ce n’est pas moi, ça.
FRANÇOIS : Donc vous allez être bon pour participer aux assemblées générales lors de la prochaine négociation et amener des idées ?
ALBERT : Ah c’est sûr ! On va essayer d’amener des idées pour ceux qui veulent aller à la retraite, peut-être ben que ça pourrait être avantageux pour eux (rires). Mais ce que je déplore, c’est qu’à mon âge, j’aimerais ça tomber à deux ou trois jours, de manière progressive et m’en aller tranquillement. Au lieu de faire quatre ou cinq jours obligatoires et après ça « bye-bye », ou va ailleurs si tu n’es pas capable de les faire.

Décollage réussi, l’avion prend de l’altitude

Depuis quelques années, plusieurs syndicats du secteur aéronautique ont adhéré à la CSN. Le mouvement ne s’essouffle pas avec l’arrivée du petit dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Aérospatiale Devtek–CSN, en décembre dernier. Qu’est-ce qui explique cette envolée du secteur pour la centrale syndicale?à

« On a mis l’autre syndicat dehors, l’AIMTA, parce qu’il était devenu un trop bon partenaire de la compagnie », affirme Richard Dufour, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN. Le syndicat accrédité en 2021 a connu une négociation mouvementée en 2022. Des gains importants ont été réalisés pour le régime de retraite et les clauses normatives.

« Les nouvelles conventions collectives CSN attirent les regards », explique Richard Dufour, qui ne regrette pas d’avoir maintenant un syndicat « qui nous appartient » et qui ne fait pas que défendre les acquis, comme c’était le cas avec l’ancien local syndical. Pour le président, il n’était pas normal, par exemple, que le cahier des demandes de négo soit décidé « en cachette » sans que les membres puissent voter sur celui-ci. « C‘est un changement de vision », résume-t-il.

« On n’avait pas un bon syndicat. Il n’a jamais rien fait pour nous en 22 ans. Notre dernière convention était écrite pour la compagnie », explique pour sa part Lary Pugh, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Aérospatiale Devtek–CSN présentement en négociation. Le président de ce syndicat de Laval trouve « incroyable » son nouveau syndicat CSN qui donne des « réponses immédiates ».

Même son de cloche du côté du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Safran–CSN. « On était tannés de ne pouvoir décider de rien. On était assez matures pour être maîtres de nos décisions », indique le président Michaël Durand. Son syndicat est arrivé à la CSN en septembre 2023 et la négociation qui a suivi a mené à une grève.

Le président apprécie que ce soit « tout le monde qui décide » et aussi la transparence de la formule CSN. « C’est difficile pour les membres de faire de la mob s’ils ne savent pas pourquoi ils se mobilisent », fait-il valoir. Le syndicat de Mirabel prévoit même faire voter une hausse de cotisation pour se donner plus de moyens tant il est convaicu de l’adhésion des membres au syndicat. « Jamais on ne reviendrait en arrière », conclut-il.

Benoit Blanchette du STT de Rolls-Royce a mis sur pied une page commune pour le secteur aéronautique de la CSN. Il n’y a qu’une page pour le moment, mais ce n’est que le début ! aerocsn.ca

Tout le monde l’a vue

Tout le Québec a pu l’entendre expliquer l’antisyndicalisme d’Amazon et critiquer le projet de loi de Jean Boulet qui attaque le droit de grève des syndicats.

La lutte ardue des travailleuses de CPE a aussi été au cœur des propos de Caroline Senneville.

C’est sur de nombreux fronts que la CSN s’active pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, a fait valoir la présidente de la CSN.

Journée internationale des droits des femmes 2025

Cette année, le réseau féministe de la CSN et toutes les membres du Collectif 8 mars luttent pour un féminisme antiraciste, anti-impérialiste et résolument inclusif. Les femmes militent pour atteindre l’égalité entre les sexes sur le plan des conditions de vie et de travail.

Alors que le climat social révèle une hausse significative de l’intolérance, voire de la haine, il est plus important que jamais d’unir les forces de tout le mouvement féministe.

Marche mondiale des femmes
C’est aussi le 8 mars qu’étaient lancées les actions entourant la Marche mondiale des femmes, qui a lieu aux cinq ans. Tout au long de l’année, les femmes du monde entier se mobilisent pour dénoncer la violence et la pauvreté vécues par plusieurs d’entre elles, mais aussi pour inscrire les droits des femmes dans la lutte universelle contre les dérèglements climatiques.

Le 18 octobre prochain à Québec, préparez-vous à marcher. C’est un rendez-vous pour affirmer que nous sommes Encore en lutte !

Un printemps mouvementé dans l’ensemble du Québec

Lieu par excellence de solidarité intersyndicale, le conseil central intervient sur des enjeux régionaux et sur des thématiques développées par la CSN à travers ses campagnes. Chacun des conseils centraux de la CSN a ses propres instances : les assemblées générales.

Mais les délégué-es des syndicats affiliés votent leurs grandes orientations et définissent leur plan de travail lors de leurs congrès respectifs, qui se tient aux trois ans. Les équipes régionales sont en ce moment à pied d’œuvre pour préparer ces congrès, qui auront lieu d’avril à juin 2025.

Le Maillon fort

Tous les syndicats CSN, du secteur public à l’industrie manufacturière, des régions urbaines ou rurales, se placeront cette année sous un même thème, celui du Maillon fort. Défendre les droits des travailleuses et des travailleurs et améliorer leurs conditions de travail dans un monde qui semble toujours plus précaire, voilà la mission de la CSN, le Maillon fort du syndicalisme au Québec.

Bienvenue à la CSN!

Ce sont 1053 salarié-es qui ont reçu la confirmation qu’ils adhèrent à la Confédé­ration des syndicats nationaux (CSN) durant cette période!

 

Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

  • STT DU CENTRE DE LA PETITE ENFANCE ABINODJIC-MIGUAM (FSSS–CSN)
  • STT DE L’HÔPITAL VÉTÉRINAIRE CUIVRE ET OR – CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DE L’ANODE DE ROUYN-NORANDA (FP–CSN)

Bas-Saint-Laurent

  • STT DU BMR DE MATANE (FC–CSN)
  • STT VIANDES DU BRETON | CONTRÔLE QUALITÉ (FC–CSN)

Côte-Nord

  • STT DE G.E.P. DE BAIE-COMEAU | SEPT-ÎLES (FC–CSN)
  • STT DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES | SUPÉRIEUR PROPANE (FIM–CSN)

Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

  • STT DU CENTRE DE LA PETITE ENFANCE LA BELLE JOURNÉE (FSSS–CSN)

Montérégie

  • STT DE LA CETAM (FSSS–CSN)
  • STT DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES | CANADIAN TIRE VALLEYFIELD (FIM–CSN)
  • STT DE SOPIAR (FEESP–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | COLLÈGE ÉDOUARD-MONTPETIT (FNEEQ–CSN)
  • STT EN PETITE ENFANCE DE LA MONTÉRÉGIE | CPE LA PRAIRIE (FSSS-CSN)

Montréal métropolitain

  • STT DES AMIS DE LA MONTAGNE (FEESP–CSN)
  • STT DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | CPE TOPINAMBOUR (FSSS–CSN)
  • STT D’AÉROSPATIALE DEVTEK (FIM–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | DÉCLIC ACTION (FSSS–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | GRIP MONTRÉAL (FSSS–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | MAISON BENOÎT LABRE (FSSS–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | COLLÈGE MONTMORENCY (FNEEQ–CSN)
  • S DES EMPLOYÉ-ES DES CAFÉTÉRIAS DU CENTRE DE SERVICE SCOLAIRE MARGUERITE-BOURGEOYS (FEESP–CSN)
  • STT DE LA MAISON ST-RAPHAËL (FSSS–CSN)
  • ASSOCIATION DES ÉTUDIANT-E-S DIPLÔMÉ-E-S EMPLOYÉ-E-S DE McGILL | CENTRE DE COMMUNICATION ÉCRITE (FNEEQ–CSN)
  • S NATIONAL DES EMPLOYÉ-ES DE MUSÉES | CENTRE PHI (FNCC–CSN)
  • S DES PROFESSIONNÈLES DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET DE L’ACTION COMMUNAUTAIRE | CENTRE DE PRÉVENTION DE LA RADICALISATION MENANT À LA VIOLENCE (FP–CSN)
  • S DES EMPLOYÉ-ES DE LA RESTAURATION | RESTAURANT VESTA (FC–CSN)

Outaouais

  • S DES EMPLOYÉ-ES DES MUNICIPALITÉS DU PONTIAC (FEESP-CSN)

Québec–Chaudière-Appalaches

  • STT DE SUPERMÉTAL (FIM–CSN)
  • STT DES CPE DE QUÉBEC–CHAUDIÈRE-APPALACHES | CPE MA BELLE GRENOUILLE (FSSS–CSN)
  • STT DES CENTRES D’HÉBERGEMENT PRIVÉS DE LA RÉGION DE QUÉBEC | MANOIR DE L’ORMIÈRE (FSSS–CSN)
  • STT DES CENTRES D’HÉBERGEMENT PRIVÉS DE LA RÉGION DE QUÉBEC | MIRODOR (FSSS–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | CÉGEP DE SAINTE-FOY (FNEEQ–CSN)
  • S DES TECHNICIEN(NE)S POMPIERS DU CAMPUS NOTRE-DAME-DE-FOY (FEESP–CSN)
  • STT DU COMMERCE | KEURIG QUÉBEC (FC–CSN)

Bienvenue à la CSN!

Des nouvelles en rafale

La négo coordonnée des résidences privées pour aîné-es

Les travailleuses et les travailleurs des résidences privées pour aîné-es (RPA) entameront une nouvelle ronde de négociation dès le début du mois d’avril 2025. Affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, les membres des RPA figurent parmi les plus bas salarié-es au Québec. Pourtant, ils font partie intégrante de notre système de santé.

Les travailleuses et les travailleurs des RPA ne demandent pas le ciel. Ces personnes réclament un rattrapage salarial et un enrichissement qui reflètent les exigences de leur environnement de travail ; et comme la grande majorité des salarié-es au Québec, elles veulent aussi que leur employeur contribue à leur fonds de retraite. Des demandes parfaitement légitimes quand on connaît l’importance du travail qu’elles exercent.

C’est dans ce sens que les travailleuses et les travailleurs des RPA ont opté pour le slogan : On mérite le maximum, nous sommes essentiels. Il est temps que leur employeur les reconnaisse à leur juste valeur.

Fin du lock-out au zoo

Les 130 employé-es du Zoo de Granby ont tenu tête à leur employeur pendant près de sept mois : une détermination qui leur permettra de bénéficier d’une convention collective entièrement revue. En plus d’augmentations salariales de 20,5 % sur cinq ans, l’abolition des statuts d’employé-es saisonniers et temporaires permettra à un plus grand nombre d’avoir accès aux avantages de la convention

2400

À la mi-février, les 2400 employé-es d’entretien de la STM ont voté à 97 % en faveur d’un mandat de grève qui pourrait aller jusqu’à la grève générale illimitée. Alors que l’employeur porte plusieurs demandes de recul à la table de négociation, ils demandent notamment de freiner la sous-traitance et la privatisation et souhaitent améliorer la conciliation famille-travail. Ils réclament également un investissement supérieur dans le transport collectif pour favoriser la transition écologique et préserver des emplois durables, mais aussi pour que la population de Montréal ait accès à un transport en commun attrayant et fonctionnel.

Un sommet historique en Santé-sécurité du travail

Les 15 et 16 avril prochain au Centre des congrès de Québec, les organisations syndicales et les groupes de défense des droits des travailleuses et des travailleurs tiendront le Sommet de la santé et de la sécurité du travail (SST). Cet événement vise à prendre acte des dernières modifications aux lois québécoises sur la SST tout en partageant les perspectives politiques qui guideront nos actions à venir.

Mouvement populaire contre la privatisation

Aux côtés de représentantes et de représentants de Québec solidaire et du Parti québécois, le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, a été clair : il est regrettable de voir les gens d’affaires réaliser toujours plus de profits sur la maladie pendant que ne cessent de s’allonger les files d’attente pour accéder aux services requis dans le réseau public

La CSN a demandé au gouvernement de déployer un plan d’urgence en trois mesures concrètes pour répondre à la crise.

  1. D’abord, le ministre de la Santé doit freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes.
  2. Le gouvernement doit aussi cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant.
  3. Finalement, il doit instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches accomplies au public. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patients, etc.

Si le gouvernement n’agit pas d’ici le 1er mai, la CSN s’assurera d’augmenter la pression en se dotant d’un plan d’action conséquent.

Négos 2025-2029 : accord sectoriel obtenu entre l’Alliance syndicale de la construction et l’ACRGTQ dans le domaine du génie civil et voirie

L’Alliance syndicale de la construction – qui regroupe les cinq syndicats de l’industrie – se réjouit d’annoncer qu’une seconde entente sectorielle a été conclue. Il s’agit cette fois d’une entente avec l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) dans le domaine du génie civil et de la voirie (GCV). Elle fait suite à l’annonce du 5 mars dernier avec l’Association de la construction du Québec (ACQ), concernant les secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC-I). Cette entente constitue une étape importante dans le renouvellement des conventions collectives et demeure conditionnelle à la conclusion des négociations des clauses particulières, ainsi qu’au processus de ratification des travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction.

Établie pour une durée de quatre ans, de 2025 à 2029, l’entente maintiendra la paix industrielle et procurera aux travailleurs et travailleuses une plus grande stabilité financière. Elle servira aussi de vitrine pour le développement des grands chantiers d’infrastructure. « Le domaine du génie civil et voirie est prioritaire pour la construction. De nombreux projets ont été annoncés dans les derniers mois, notamment par Hydro-Québec. L’Alliance croit qu’une telle entente assurera l’attractivité de l’industrie et favorisera la rétention de la main-d’œuvre dans le contexte actuel. Nous avons travaillé fort afin que cette entente réponde aux attentes des travailleurs et des travailleuses » affirme Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

Les augmentations salariales prévues sont de 22% sur quatre ans, déclinées ainsi :

  • 8% à la signature
  • 5% en 2026
  • 5% en 2027
  • 4% en 2028

À venir aux tables de négociations

Le processus de négociation des clauses particulières est déjà en cours, afin de finaliser les ententes sur les conventions collectives d’ici au 30 avril 2025. L’objectif visé est d’assurer que les particularités de chaque métier et occupation soient prises en compte et que les travailleurs et travailleuses bénéficient d’un accord correspondant à leurs besoins. Par la suite, si la majorité des membres des cinq syndicats de l’Alliance votent en faveur de cette entente, elle pourrait entrer en vigueur à l’échéance de la convention collective, soit le 1er mai 2025, marquant ainsi une autre étape importante pour l’industrie de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Aucune entrevue ne sera accordée sur le sujet, afin d’éviter de nuire au bon déroulement des négociations en cours. Les détails de l’entente finale seront partagés lors de la ratification de celle-ci par les membres.

Quête de profits : la SAQ abuse, dénonce le syndicat des employé-es

Rien ne semble arrêter la direction de la SAQ dans sa volonté de récupérer ses parts de marché et de rehausser son taux de profitabilité. Mais les changements annoncés aujourd’hui risquent toutefois de mettre à mal le caractère public de la société d’État, sans aucune garantie de rehausser les dividendes versés au gouvernement, prévient le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN).

« Depuis le début de l’année, la SAQ a indiqué vouloir fermer huit succursales à travers le Québec, déplore la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche. Du même souffle, la SAQ nous annonce l’octroi au secteur privé de 34 nouvelles agences SAQ, en plus de vouloir créer jusqu’à 100 “micro-agences” privées, y compris en territoire à forte densité comme Montréal, où la direction prévoit en ouvrir 6 dès le mois de mai. C’est une privatisation directe du réseau des succursales », déplore-t-elle.

La représentante syndicale rappelle pourtant qu’au fil des ans, la société d’État a su s’adapter aux nouveaux marchés tout en conservant son caractère public.

« Nous avons su innover, rappelle Lisa Courtemanche. Nous avons mis sur pied les SAQ Express pour mieux desservir la clientèle. Nous avons ouvert des micro-succursales publiques, à l’intérieur de magasins d’alimentation, comme à LaSalle et à Contrecœur. D’où vient ce besoin de multiplier les agences privées, alors que le modèle public de la SAQ continue de faire ses preuves, année après année ? »

 

Uber Eats, le comble de l’absurde

Le syndicat des employé-es de la SAQ est encore estomaqué par la volonté de la société d’État de permettre à des firmes étrangères comme Skip ou Uber Eats de procéder à la livraison des produits offerts par la SAQ.

« En même temps qu’on nous demande de retirer les vins américains des tablettes, la SAQ laisse entrer les géants du numérique et leurs algorithmes au sein de son réseau de distribution. C’est à n’y rien comprendre. Plutôt que de miser sur son personnel ou sur des entreprises d’ici, la SAQ va complètement à contre-courant des préoccupations de la population québécoise, alors que les États-Unis et les oligarques du Web constituent une menace réelle à notre économie », d’affirmer la présidente du syndicat.

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui réunit plus de 425 syndicats représentant 70 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Élections fédérales 2025 – Le vrai bon sens

Les élections fédérales prévues au plus tard en octobre de cette année risquent fort probablement d’être devancées au printemps étant donné les récents développements à Ottawa. Les ambitions protectionnistes démesurées du nouveau président élu à Washington militent également en faveur d’élections hâtives.

Fidèle à ses habitudes, la CSN a l’intention de prendre part au débat public dans le cadre de ces élections. Alors que depuis plusieurs mois un vent conservateur souffle sur le pays et sur notre voisin du sud, notre centrale syndicale entend mettre de l’avant ses priorités et dénoncer les propositions qui ne vont pas dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs.

Nous vous invitons à visiter notre page portant sur les élections afin de susciter la réflexion et l’analyse autour des enjeux soulevés par ce vote.

Bien sûr, le temps venu, nous vous invitons aussi à exercer votre droit de vote.

Votre signature, notre force : en marche pour un avenir féministe

Nous sommes 2 866 femmes et personnes alliées de toutes les générations, origines, milieux et régions du Québec combattant pour un monde meilleur et plus égalitaire.

En cette Journée internationale des droits des femmes, nous appuyons le lancement des actions entourant la Marche mondiale des femmes (MMF). Ce mouvement féministe international lutte contre les violences, les inégalités économiques et les injustices sociales. Depuis 25 ans, la MMF mobilise des centaines de milliers de personnes à travers le monde pour exiger des changements profonds et durables.

Au Québec, le 18 octobre prochain, au lendemain de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, nous marcherons pour un monde où les droits des femmes ne sont pas un privilège, mais bien une réalité. Nous marcherons avec une force collective, portée par trois grandes orientations :

1. La fin des violences faites aux femmes

En 2023, au Québec, près d’une femme sur trois a déclaré avoir subi de la violence physique ou psychologique au cours de sa vie. Tous les deux jours, une femme ou une fille est assassinée au Canada, le plus souvent par un partenaire ou un ex-conjoint Ailleurs dans le monde, les femmes font aussi face à différentes formes de violences. Par exemple, dans des contextes de guerre ou d’urgence climatique, une femme réfugiée sur cinq est confrontée à des violences sexuelles. Dans plusieurs pays, de l’Afghanistan aux États-Unis, les droits des femmes régressent sans cesse. Cette réalité est insoutenable. Il faut des politiques fermes et des ressources accessibles pour mettre fin à ces fléaux.

2. L’éradication de la pauvreté vécue par les femmes

Les femmes représentent 70 % des personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde. Ici, au Québec, elles continuent d’être majoritaires dans les emplois précaires et sous-payés. Au Canada, en 2024, une femme gagne encore en moyenne 71 % du salaire annuel d’un homme. Cet écart s’élargit pour les femmes racisées, les femmes autochtones et les femmes en situation de handicap Cela doit cesser. Nous exigeons des mesures pour garantir une réelle sécurité économique à toutes les personnes.

3. La justice climatique et environnementale féministe

Les femmes, surtout les plus vulnérables, sont les premières touchées par les changements climatiques. Dans le monde, 80 % des personnes déplacées par des catastrophes climatiques sont des femmes Pourtant, elles sont souvent exclues des décisions concernant l’environnement. À la conférence sur le climat des Nations Unies en novembre 2024, seulement 24 % des personnes à la tête des délégations étaient des femmes. Nous exigeons une transition écologique féministe et inclusive.

En cette journée internationale des droits des femmes, nous, les porte-paroles et cosignataires membres du Collectif 8 mars, souhaitons sensibiliser la population sur ces trois enjeux qui sont au cœur de la lutte féministe en cette année de Marche mondiale des femmes.

Accord sectoriel conclu entre l’Alliance syndicale de la construction et l’ACQ dans les domaines institutionnel-commercial et industriel, représentant plus de 60 % de l’industrie

L’Alliance syndicale de la construction – qui regroupe les cinq syndicats de l’industrie – est fière d’annoncer qu’une entente sectorielle avec l’Association de la construction du Québec (ACQ) a été conclue aujourd’hui dans les domaines de l’institutionnel-commercial et industriel (IC-I). Cette entente constitue une étape importante dans le renouvellement des conventions collectives et demeure conditionnelle à la conclusion des négociations des clauses particulières, ainsi qu’au processus de ratification des travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction.

Établie pour une durée de quatre ans, de 2025 à 2029, une telle entente favorisera la paix industrielle et assurera aux travailleurs et travailleuses une plus grande stabilité financière, en évitant toute perte de salaire. « Nous avons bon espoir d’obtenir une entente finale avant la fin des conventions collectives, ce qui marquerait l’histoire de notre industrie. Nos membres nous ont fait part de leurs préoccupations quant à la hausse du coût de la vie et nos équipes ont travaillé fort, depuis que l’avis de négociation a été déposé, pour obtenir des augmentations salariales et des conditions à la hauteur de leurs attentes » affirme Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Les augmentations salariales prévues sont de 22% sur quatre ans, déclinées ainsi :

– 8% en 2025

– 5% en 2026

– 5% en 2027

– 4% en 2028

À venir aux tables de négociations

Un blitz de négociations des clauses particulières est déjà entamé, dans le but de finaliser les ententes sur les conventions collectives avant le 30 avril 2025. L’objectif visé est d’assurer que les particularités de chaque métier et occupation soient prises en compte et que les travailleurs et travailleuses bénéficient d’un accord correspondant à leurs situations respectives et leurs besoins.

Par la suite, si l’ensemble des membres des cinq syndicats de l’Alliance entérinent cette entente, elle pourrait entrer en vigueur à l’échéance de la convention collective, soit le 1er mai 2025, marquant ainsi une étape importante pour notre industrie.

 

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQConstruction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Aucune entrevue ne sera accordée sur le sujet, afin d’éviter de nuire au bon déroulement des négociations en cours. Les détails de l’entente finale seront partagés lors de la ratification de celle-ci par les membres.

Tarifs américains : la CSN demande des mesures pour soutenir les travailleuses et les travailleurs

L’impact des tarifs du président Donald Trump sera majeur pour différents secteurs de notre économie.

 

Certaines entreprises risquent de voir leurs ventes baisser de façon importante, d’autres pourraient délocaliser leur production vers les États-Unis pour éviter les tarifs, d’autres encore pourraient reporter des investissements prévus. Dans tous les cas, l’incidence sur les travailleuses et les travailleurs sera considérable.

 

Devant l’urgence de la situation, la CSN invite tous les partis politiques qui se préoccupent réellement du sort des travailleuses et des travailleurs à collaborer afin que les outils de riposte à cette guerre de tarifs soient mis en place sans tarder. « Les travailleuses et les travailleurs risquent d’être les victimes collatérales de cette guerre commerciale inutile. Il ne faut pas les abandonner au front. Nous demandons à Ottawa une réforme rapide de l’assurance-emploi », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 

L’impact se fera sentir de différemment d’un secteur à l’autre. Dans celui de l’aluminium, il existe peu d’alternatives fiables au produit canadien. La situation pourrait toutefois être plus corsée pour les secteurs agroalimentaire ou forestier.

 

« Si l’ACEUM est renégocié plus rapidement que prévu, il faudra absolument protéger les secteurs stratégiques pour l’économie du Québec », ajoute la présidente. On pense notamment à la culture, aux secteurs sous gestion de l’offre, au bois d’œuvre, à l’aérospatial, à l’acier ou à l’aluminium. La centrale syndicale veut éviter que ces secteurs soient constamment sous pression dans un libre-échange « à la carte ».

 

Autres mesures nécessaires

 

  • Une facilitation de l’accès aux programmes de formation pour permettre le maintien en emploi ou une requalification de la main-d’œuvre touchée.

 

  • Une riposte tarifaire assez robuste et rapide qui permettrait d’écourter le conflit, minimisant ainsi les impacts négatifs sur nos emplois manufacturiers.

 

  • Mise en place d’une riposte non tarifaire en imposant, par exemple, des pénalités aux soumissionnaires américains qui souhaitent avoir accès à nos marchés publics.
  • Une aide ciblée aux entreprises pour limiter les fermetures et les délocalisations.

 

  • Différentes mesures pour stimuler la demande intérieure, tant auprès des consommateurs que par l’octroi de contrats publics. Dans ce nouveau contexte, la recherche de l’équilibre budgétaire ne devrait plus être la priorité.

Interdiction des signes religieux pour le personnel de soutien scolaire : une attaque qui menace à nouveau le réseau public

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), qui représente la grande majorité du personnel de soutien scolaire au Québec, dénonce fermement l’intention du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, d’étendre l’interdiction du port de signes religieux à d’autres catégories de personnel au sein des écoles publiques.

« Une telle interdiction ne ferait qu’aggraver la crise de recrutement qui frappe déjà durement le personnel de soutien scolaire. Plutôt que d’éloigner encore plus de personnes qualifiées et dévouées, le gouvernement devrait concentrer ses efforts sur l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de ces emplois essentiels au bon fonctionnement des écoles », affirme Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN.

La position de la CSN, que nous partageons, est la suivante : la confédération est en faveur de la laïcité de l’État et fait la promotion d’une vision sociale de l’école et de l’éducation, une école qui joue pleinement son rôle de transmission des connaissances, mais aussi de préparation des enfants à leur future vie collective. Nous voulons une école qui soit inclusive et qui contribue à l’intégration, à la francisation, à la solidarisation des membres d’une collectivité de plus en plus diversifiée. À l’inverse, l’introduction de mesures discriminatoires additionnelles à l’entrée en emploi en éducation aurait pour effet de créer une fracture sociale et du ressentiment dans les communautés ainsi marginalisées pour les décennies à venir.

Concernant l’argument avancé par le ministre, Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la FEESP-CSN précise que « nous n’avons pas pris connaissance du nouveau rapport mentionnant des situations similaires à celles survenues à l’école Bedford. Toutefois, si des comportements ou situations nuisent aux enfants ou au personnel, nous les déplorons vivement. Nous tenons néanmoins à souligner qu’appliquer une politique ou une loi mur à mur, sans discernement, n’est pas la solution pour résoudre les défis auxquels notre réseau scolaire est confronté. »

Sur le plan local, notamment dans la métropole, nous souhaitons mettre en avant que la diversité du personnel de soutien scolaire est un atout incontestable pour notre réseau éducatif. « À Montréal, où une grande partie du personnel reflète la richesse culturelle de notre ville et du Québec, il est essentiel de préserver cette diversité qui contribue à un environnement d’apprentissage inclusif et dynamique. Dans le contexte local de pénurie de main-d’œuvre, toute politique uniforme appliquée sans égard à la situation provoquerait une rupture de service », souligne Michel Picard, président de l’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), plus gros syndicat du personnel de soutien scolaire dans la région métropolitaine.

La FEESP-CSN est catégorique : le gouvernement doit abandonner cette initiative et mettre en place de véritables solutions pour soutenir les travailleuses et travailleurs du réseau scolaire, notamment en offrant des conditions de travail et des mesures concrètes pour attirer et retenir le personnel essentiel à la réussite éducative des élèves.

 

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics représente environ 69 000 membres dans près de 425 syndicats, dont 36 000 travailleuses et travailleurs de soutien dans le réseau scolaire dans 37 syndicats regroupés au sein de notre Secteur soutien scolaire, ce qui fait de la FEESP-CSN l’organisation représentant la vaste majorité du personnel de soutien au Québec.

L’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), qui fait partie de la FEESP-CSN, représente environ 8000 travailleuses et travailleurs du soutien scolaire à Montréal.

Le SAPSCQ–CSN manifeste au bureau de François Bonnardel

Ce 28 février, les agentes et agents en services correctionnels (ASC) du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) ont manifesté devant le bureau de circonscription de François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique.

« À notre table de négociation, nous sentons désormais une accélération qui nous mènera éventuellement à un règlement concernant plusieurs enjeux centraux. Toutefois, l’ensemble des clauses à incidences financières est loin d’être réglé. Le ministère de la Sécurité publique répète à qui veut l’entendre qu’il souhaite être un employeur de choix et qu’il veut attirer du personnel et le retenir, mais dans les faits, nous comptons environ 250 postes vacants, plus de 300 agentes et agents en arrêt de travail pour diverses raisons – ce qui représente plus de 20 % de nos effectifs –, et une centaine de démissions en moyenne chaque année. Pour arrêter cet exode, le gouvernement doit impérativement offrir des conditions à la hauteur des exigences de notre travail », explique Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN.

« Le SAPSCQ–CSN souhaite toujours une solution durable aux problèmes récurrents causés par le temps supplémentaire obligatoire (TSO). Il revendique également des ressources et des mesures concrètes pour soutenir véritablement la santé psychologique des ASC. Aussi, il veut la réelle intégration des chefs d’équipe, un gain de notre dernière négociation. Ce sujet s’ajoute aux clauses à incidences financières », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« La hausse de la violence, des livraisons par drone, de l’intimidation et des agressions impose un climat de travail extrêmement exigeant pour les ASC. Le nombre d’arrêts de travail a atteint un sommet et le soutien psychologique est totalement inadéquat. Ce 1er mars, nous entrons dans le mois qui marquera la seconde année sans contrat de travail. Nous nous attendons donc à davantage de leadership de la part du MSP afin d’en arriver le plus rapidement possible à des solutions durables et à une entente de principe répondant aux enjeux soulevés par le syndicat », conclut Steve McKay, secrétaire général du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN.

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la FEESP–CSN et à la CSN depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Nous avons les moyens de notre État-providence

En réponse à un éditorial de Stéphanie Grammond, la présidente de la CSN estime que le Québec a les moyens de ses ambitions en matière de services publics et de programmes sociaux, à condition de faire les bons choix.

Dans un récent éditorial intitulé « Avons-nous encore les moyens de notre État-providence ? », Stéphanie Grammond remet en question notre capacité à nous offrir collectivement des services publics et des programmes sociaux adéquats et adaptés à nos besoins. Certes, les défis devant nous sont importants et il ne faut pas les nier. Le vieillissement de la population en est un. Cela dit, Mme Grammond exagère largement à nos yeux lorsqu’elle suggère que « Québec et Ottawa sont dans le rouge de façon chronique ».

Au sens comptable, le Québec a atteint l’équilibre budgétaire sur le cumul des 10 dernières années budgétaires (2015-2016 à 2024-2025). Le Québec est aussi l’un des rares États en Occident à consacrer une part des revenus de l’État au remboursement de la dette publique (par le Fonds des générations).

Ces sommes ne vont donc plus au financement des services publics, ce qui met sérieusement ces services sous pression et qui érode constamment leur capacité à remplir leur mission.

Dans ce contexte, pouvons-nous vraiment nous étonner de l’essoufflement de nos réseaux publics, qui vivent sur le respirateur artificiel depuis tout ce temps ? Surtout, est-il encore justifié de continuer sur la même voie ?

En 2023, le gouvernement a mis en œuvre son engagement électoral à réduire l’impôt des particuliers dans un contexte de ralentissement économique. Cette mesure a fait perdre au trésor public 1,7 milliard de dollars seulement pour l’année 2023-2024, une perte récurrente et surtout, croissante.

Le gouvernement s’est aussi lancé dans la mise en place de nouvelles structures coûteuses (maisons des aînés, maternelles 4 ans, troisième lien, agences de santé et de transport, etc.) plutôt que de consolider les services publics et les programmes sociaux existants.

N’en déplaise à Mme Grammond, nous avons bel et bien les moyens de notre État social. Encore faut-il faire les bons choix.

 

Derrière le miroirde la productivité

Mme Grammond souligne à juste titre que le Québec et le Canada ont un problème de productivité des entreprises, ce qui freine la croissance des revenus des contribuables (sociétés et particuliers) et donc de ceux de l’État.

Si le constat est clair, les solutions le sont moins. Depuis 40 ans, on met la faute de cette situation sur les politiques fiscales et l’environnement réglementaire.

Pourtant, le taux d’imposition des entreprises a été réduit de moitié depuis les années 1980, la taxe sur le capital abolie, le commerce international libéralisé et l’on ne compte plus le nombre de projets de loi visant à s’attaquer à la lourdeur réglementaire.

Si l’article de Mme Grammond semble indiquer que les syndicats suédois font bande à part en alliant défense des travailleurs et amélioration de la productivité, elle fait gravement erreur, car pour nous également, ces deux enjeux sont à la fois indissociables et névralgiques.

Cela faisait d’ailleurs partie des premiers sujets de discussion que j’ai abordés avec François Legault après son arrivée au pouvoir en 2018.

Que ce soit en mettant de l’avant des mesures pour réduire le roulement de la main-d’œuvre, en proposant des projets innovants de formation en emploi, en revendiquant des investissements au sein des entreprises, en proposant des démarches paritaires de redressement d’entreprises en difficulté, etc.

Autre exemple concret : réduire les accidents de travail se conjugue avec des gains en productivité.

Mme Grammond nous invite également à nous inspirer du modèle suédois pour renouveler la social-démocratie.

Alors que la profonde remise en question de nos relations commerciales avec les États-Unis et la nécessité d’entreprendre un grand chantier entourant notamment les enjeux de productivité et de transition environnementale pourraient être l’occasion de renouveler le modèle québécois de concertation, force est de constater que le gouvernement Legault mine son propre terrain en s’attaquant au droit de grève avec le projet de loi 89, créant plutôt un climat de confrontation sociale.

En terminant, soulignons que la question des inégalités sociales ne peut être passée sous silence lorsque l’on parle de productivité. Dans plusieurs pays, la croissance des salaires n’a pas suivi celle de la productivité, ce qui fait que les gains de productivité n’ont pas contribué à accroître le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires.

Le rôle des syndicats est justement de s’assurer que ces gains de productivité soient adéquatement partagés, de sorte qu’il y ait une véritable redistribution de la richesse. C’est aussi ça, avoir les moyens d’un État-providence.