Fédération : Fédération du commerce (FC–CSN)
Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière
Syndicat des employé-es de l’Hôtel Delta Québec (FC–CSN)
Négociation coordonnée de l’hôtellerie – Deux nouvelles ententes s’ajoutent
La Fédération du commerce (FC–CSN) annonce la conclusion de deux nouvelles ententes. Ce jeudi, les travailleuses et les travailleurs du Delta de Québec ont entériné le contenu de la convention collective 2020-2024, dans une proportion de 90 %.
« Les travailleuses et les travailleurs du Delta de Québec peuvent être fiers de ce qu’ils ont accompli, se réjouit la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Barbara Poirier. Nous saluons leur détermination et leur mobilisation exemplaires dans un contexte difficile, face à un employeur qui portait des demandes de reculs inacceptables. Nous continuerons d’appuyer sans relâche tous les salarié-es de l’hôtellerie pour qu’ils obtiennent, eux aussi, un règlement satisfaisant ».
De même, les salarié-es du Quality Inn du centre-ville de Montréal ont également conclu une entente, entérinée mercredi. Ces deux règlements portent à neuf le nombre d’hôtels québécois qui ont conclu des ententes sur la base de la plate-forme commune que se sont donnée les syndicats de l’hôtellerie CSN. Le Delta de Québec est le premier hôtel majeur, comptant près de 400 chambres, à conclure une telle entente.
« Tous les hôteliers qui n’ont pas encore réglé doivent se poser de sérieuses questions maintenant, souligne le trésorier de la, Michel Valiquette. Il n’y a aucune raison justifiant que les travailleuses et les travailleurs de ces hôtels ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail que les autres. La relance de tout le secteur passe par nous, les travailleuses et les travailleurs. De notre côté, nous redoublerons d’ardeur pour soutenir tous nos membres qui n’ont pas encore pu conclure le renouvellement de leur convention collective ».
Les négociations se poursuivent dans 15 autres hôtels pour obtenir des ententes comparables à celles déjà conclues ailleurs, notamment des augmentations totalisant environ 8 % pour un contrat de quatre ans, ainsi que des mesures pour mieux protéger les travailleuses et les travailleurs en ces temps de crise afin de préparer une relance qui profitera à tout le secteur touristique et, notamment, celles et ceux qui y travaillent et qui sont les véritables créateurs de richesse dans l’industrie.
Parmi ces hôtels toujours en négociation, notons que deux conflits de travail ont cours actuellement au Hilton de Québec et au Hilton Double Tree de Montréal. Les salarié-es de ces deux établissements exercent présentement la grève générale illimitée.
Neuf règlements
Voici les neuf hôtels où des ententes ont été conclues avec le syndicat CSN représentant leurs salarié-es.
Montréal métropolitain | Québec–Chaudière-Appalaches | Sherbrooke |
• Suites Faubourg St-Laurent • Comfort Inn Dorval • Comfort Inn Pointe-Claire • Fairfield by Marriott • Hilton Laval • Quality Inn du centre-ville |
• Manoir du Lac Delage
|
Quality Sherbrooke |
Le STT de BMR-Novago vote un mandat de grève générale illimitée
Après plus de deux ans de tentatives infructueuses pour négocier un nouveau contrat de travail et douze journées discontinues de grève, les travailleuses et travailleurs syndiqués de BMR-Novago de Joliette et Saint-Jacques ont fait le choix de se doter d’un mandat de grève générale illimitée. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop Lanaudière CSN représente la majorité des salariés de BMR-Novago (anciennement Profid’or) qui travaillent en quincaillerie et aux installations agricoles des municipalités de Joliette et Saint-Jacques. Plus tôt dans la journée, ceux-ci ont manifesté devant des succursales lanaudoises de BMR-Novago (Saint-Lin-Laurentides et L’Assomption) afin de sensibiliser la population aux enjeux de leur conflit de travail.
Syndiqués depuis plus de quarante ans, les travailleuses et travailleurs de BMR-Novago se retrouvent devant une partie patronale qui exige obstinément des reculs salariaux de 14 % à 29 % de la majorité de ses travailleuses et travailleurs. Cette demande invraisemblable dans le contexte économique actuel est accompagnée de demandes de reculs au niveau de leur régime de retraite, de leurs vacances, de leurs congés de maladie, de leurs jours fériés ainsi que de la stabilité de leurs horaires.
Ces demandes patronales ont de quoi surprendre; le groupe Sollio, propriétaire de BMR-Novago, a doublé ses profits durant la pandémie, passant de 79,4 M$ de profits en 2019 jusqu’à 201 M$ en 2020. Le conflit n’est pas des plus faciles non plus puisque la CSN a dû déposer une plainte au Tribunal du travail visant à freiner l’utilisation de briseurs de grève (scabs) par BMR-Novago.
« Il est inadmissible qu’en 2021 une entreprise battant des records de profitabilité demande à des travailleuses et des travailleurs, dont un grand nombre sont des pères et des mères de famille, d’amputer leur salaire de 14 % à 29 % », a souligné Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop Lanaudière CSN.
Alexandre Laviolette, président de la Fédération du Commerce de la CSN, abonde dans le même sens : « Les agissements méprisants de BMR-Novago envers ses salarié-es de la région de Lanaudière sont déplorables. Considérant les conflits de travail répétés chez ses organisations Olymel et BMR-Novago, il semble que Sollio ait énormément de difficulté à entretenir des relations de travail décentes ».
Pour la présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN Patricia Rivest, « l’entêtement de l’entreprise à diminuer les conditions de travail modestes de ses travailleuses et ses travailleurs témoigne d’une certaine incompréhension du monde du travail actuel où toutes les entreprises s’arrachent les travailleuses et travailleurs d’expérience ».
Usage de scabs et fermeture de l’hôtel Double Tree : les syndiqué-es dénoncent les tactiques de l’employeur
Les employé-es de l’hôtel Double Tree de Montréal, situé au Complexe Desjardins, ont manifesté leur mécontentement face aux tactiques déplorables de la direction de l’hôtel depuis le début du conflit dont la dernière en date, la fermeture de l’hôtel pour une durée indéterminée, qui fait suite au dépôt du rapport d’enquête du ministère du Travail incriminant l’hôtelier pour l’usage de briseurs de grève.
Cette annonce de fermeture est survenue vendredi dernier, lors de l’audience du Tribunal administratif du travail concernant l’usage de briseurs de grève. Selon le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, cette stratégie de l’employeur lui permet d’éviter l’audience et une ordonnance entachant de façon permanente la réputation de l’entreprise.
« Les prétextes invoqués par l’employeur sont complètement farfelus : on invoque la pandémie comme prétexte de fermeture le même jour où l’on annonce l’ouverture du Centre Bell au maximum de sa capacité et le retrait des restrictions concernant la tenue des congrès. Le vrai motif, c’est que sans scabs, il ne peut opérer l’hôtel. L’autre raison évidente, c’est qu’il ne semble pas prêt à négocier de bonne foi, tout simplement. Il souhaite plutôt laisser pourrir les pourparlers pour forcer les syndiqué-es à accepter une régression de leurs conditions de travail sous la menace. Cet employeur opte pour ce type de stratagème depuis longtemps, mais nous ne sommes pas dupes ».
Aucune rencontre de négociation n’est prévue pour le moment, malgré la présence d’un conciliateur au dossier. Pourtant, sept règlements ont déjà été entérinés avec d’autres hôteliers dans cette ronde de négociation sur des bases communes (moyenne annuelle de 2 % d’augmentation salariale sur quatre ans) et les discussions progressent à toutes les autres tables de négociation. Près d’une vingtaine de syndicats sont toujours en pourparlers dans le cadre de la 10e ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie (CSN).
« Depuis le début des négociations, nous avons tout vu de la part de cet employeur qui n’a jamais démontré une réelle volonté de négocier, indique Claude Harrisson, président du syndicat de l’hôtel. Nos demandes sont modestes, mais l’employeur souhaite utiliser la crise pour les refuser et nous appauvrir. C’est une stratégie déplorable. Nous lui avons clairement indiqué que nous n’accepterons pas de reculs de nos conditions de travail. »
Des syndiqué-es de Québec en renfort
Mardi, les syndiqué-es du Double Tree ont reçu la visite des syndiqué-es de l’hôtel Hilton Québec lors de cette journée de mobilisation. La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault, a rappelé que les deux syndicats en grève sont aux prises avec deux employeurs de la même bannière (Hilton) aux stratégies similaires. « On offre dans les deux cas un appauvrissement inacceptable qui frise la mauvaise foi et le chantage, a-t-elle déploré. C’est une insulte envers celles et ceux qui donnent des services de qualité depuis des années. S’ils veulent revenir à la table de négociation, nous sommes prêts à trouver une voie de passage, mais ils doivent d’abord revoir leurs propositions considérablement. »
Les syndiqué-es se sont déplacés devant l’hôtel Intercontinental, qui appartient au même employeur et où sont dirigés les clientes et clients depuis la fermeture complète entrée en vigueur lundi.
Coopérative funéraire des Deux Rives : les syndiqué-es adoptent une entente de principe
Les 110 employé-es de la Coopérative funéraire des Deux Rives ont entériné hier soir une entente de principe à la suite d’un long conflit de travail ayant culminé par un lock-out, décrété le 27 août. L’entente dont l’échéance se situe au 31 décembre 2025 a été adoptée en assemblée générale par 88 % des syndiqué-es.
Sur le plan salarial, les syndiqué-es ont obtenu des augmentations significatives de l’ordre de 18,5 à 35 % sur cinq ans leur permettant de rejoindre la moyenne salariale du secteur.
Outre les salaires, trois enjeux cruciaux étaient au cœur des négociations : la santé et sécurité au travail et les droits syndicaux, la garde cellulaire (éviter de recevoir des appels de nuit) et le processus d’assignation des horaires de travail. Le dénouement est extrêmement positif, selon le syndicat, car cela permet d’alléger bon nombre d’irritants ayant un impact important sur la santé psychologique des employé-es. Au courant des derniers mois, le nombre de congés de maladie avait augmenté, entraînant un roulement de personnel important qui venait alourdir le fardeau de travail sur l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.
« On ne pouvait plus continuer comme ça, car les salarié-es étaient épuisés et quittaient le navire, rappelle, Catherine Caron, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coopérative funéraire des Deux Rives (CSN). Nous sommes donc très satisfaits et soulagés du dénouement. Nous pourrons retourner au travail dans des conditions qui nous permettent de ne pas mettre notre santé en péril. C’est une entente qui nous permet de mieux respirer et d’espérer un assainissement des relations de travail. »
Parmi les gains obtenus, notons également la bonification d’avantages sociaux pour les employé-es à temps partiel et sur appel, ainsi que l’obtention d’une semaine de vacances de plus pour les salarié-es ayant au moins 20 ans d’ancienneté.
Le fruit d’une longue bataille
Cette négociation, marquée au départ par trois mandats de grève consécutifs pour obtenir des dates de négociation, a donc été freinée par un blocage à la table, relate la présidente par intérim du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches de la CSN, Barbara Poirier. « C’est profondément déplorable d’avoir dû attendre aussi longtemps pour obtenir un règlement en raison du drame humain vécu tant par la clientèle que les salarié-es. Nos membres ont cependant gardé la tête haute parce qu’ils savaient qu’un retour au travail dans l’état actuel des choses était impossible et qu’ils méritaient une amélioration significative de leurs conditions de travail. On peut dire sans se tromper qu’ils ont remporté une bataille importante pour leur qualité de vie et la qualité des services offerts. Mais aussi, au-delà de ces gains importants, ils ont mené et gagné une lutte pour le respect. »
Le vice-président de la Fédération du commerce de la CSN, Serge Monette, a de son côté souligné la capacité du syndicat de demeurer proactif pour proposer des solutions crédibles et adaptées à chacune des réalités des syndiqué-es. « Nous avons abondamment consulté nos membres et nous avions le pouls du terrain. C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles ils ont largement appuyé l’entente. Comme syndicat, en demeurant mobilisés, nous avons également mis la pression nécessaire sur l’administration afin de faire débloquer la situation et le résultat est éloquent. »
Le syndicat s’attend donc à une reprise graduelle et rapide des activités au courant des prochains jours.
Une entente finalement conclue à l’hôtel Quality Sherbrooke
Les employé-es de l’hôtel Quality Sherbrooke ont obtenu un règlement à la suite d’une séquence de six jours de grève consécutifs. L’entente met fin à un conflit de travail qui dure depuis plusieurs semaines et qui s’inscrit dans le cadre de la 10e ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie.
Il s’agit d’une septième entente pour la CSN dans le dossier de l’hôtellerie. Elle s’appuie sur les mêmes bases que celles survenues ailleurs au Québec au courant des dernières semaines qui comprend des hausses salariales de 8 % sur 4 ans (1,5 %, 2 %, 2 % et 2,5 %), tout en prévoyant un rattrapage additionnel de 0,25 $ lors de chacune des deux dernières années de la convention collective. Les salarié-es ne subiront aucun recul sur le plan des conditions de travail et toutes les demandes de la plateforme commune de négociation s’y retrouvent, dont des clauses de protection du lien d’emploi.
Par ailleurs, une amélioration de la charge des préposées aux chambres est à prévoir, ainsi qu’une bonification de la prime de nuit.
De l’espoir aux autres tables de négociation
Le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, souligne le courage des employé-es qui sont demeurés mobilisés et estime que ce règlement est de bon augure pour le secteur alors que près d’une vingtaine de syndicats CSN sont toujours en pourparlers dans le cadre de la négociation coordonnée de l’hôtellerie. « Nous avons démontré que nous tenions à nos demandes et que nous étions déterminés à n’accepter aucun recul. Cela envoie un message aux autres employeurs qui veulent imposer une diminution des conditions de travail et tentent de laisser traîner les négociations pour faire plier les syndiqué-es. Ils doivent savoir que ce n’est pas dans la culture des syndicats CSN de baisser les bras. »
Rappelons que de leur côté, les syndiqué-es du Delta Sherbrooke sont toujours en négociation et il s’agit du même propriétaire. La FC-CSN estime qu’il n’y a plus de raison d’étirer les pourparlers dans ce dossier.
Les travailleuses et les travailleurs de Sucre Lantic se dotent d’un mandat de grève générale illimitée
Les 200 travailleuses et travailleurs de Sucre Lantic se sont dotés d’un mandat de grève générale illimitée à hauteur 98%, ce matin, lors d’une assemblée générale qui s’est tenue à Montréal.
Après 21 séances de négociation, et devant la volonté de leur employeur de recourir plus que jamais à la sous-traitance, les employé-es de la seule usine de raffinage de sucre au Québec sont prêts à augmenter la pression. « Depuis plusieurs années, le recours à la sous-traitance s’est accentué de façon notable à l’usine. Alors qu’on était censé, cette semaine, discuter sérieusement de cet aspect, qui est le principal enjeu à la table de négociation, l’employeur nous est plutôt revenu en proposant le statu quo. Ça ne passe tout simplement pas », précise Benoît Desrosiers, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Sucre Lantic–CSN. Les travailleuses et travailleurs prévoient déclencher la grève au moment jugé opportun.
Impacts
L’usine de Lantic, fondée il y a 133 ans, produit plus de 540 000 tonnes de sucre par année. « L’usine fonctionne à plein régime et son rendement dépasse tous les records de production jamais atteints », note Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce de la CSN. « Une grève générale illimitée freinerait considérablement le rythme de production. Selon nos informations, l’usine a une capacité de rétention d’une semaine. Après, on risque de manquer de sucre ». En effet, Sucre Lantic est un des plus gros raffineurs de sucre au Canada, avec Redpath. Lantic possède trois usines au pays, soit à Vancouver, à Taber et à Montréal. « Les autres usines ne suffiront pas à pallier la fermeture de l’usine de Montréal. Sucre Lantic produit non seulement du sucre destiné aux consommateurs par les marchés d’alimentation, mais elle fournit aussi des producteurs tels Heinz ou Barry Callebaut, qui fournit une grande proportion du chocolat en Amérique du Nord. Cette grève pourrait avoir d’importants impacts dans de nombreux secteurs », note la secrétaire générale.
De son côté, le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) entend soutenir les 200 travailleurs. « Face à leur employeur qui fait la sourde oreille à leurs justes revendications, la détermination des travailleuses et des travailleurs à se faire respecter est sans équivoque! Le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN sera à leurs côtés tout au long de leur lutte et lorsqu’ils décideront d’exercer leur droit de grève et ce, jusqu’à ce qu’ils obtiennent une convention collective qui répond à leurs attentes », précise pour sa part Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN.
La convention collective est échue depuis mai 2021. Les discussions portant sur les aspects monétaires n’ont pas encore débuté.
Grève au distributeur alimentaire Colabor
Les travailleuses et les travailleurs de l’entrepôt de Lévis du distributeur alimentaire Colabor sont en grève cette semaine pour la première fois de leur histoire. Les syndiqué-es exigent le respect et un salaire compétitif. Des services essentiels pour une partie des clients sont maintenus.
« Il n’y a jamais eu de grève ici à Colabor, nous avons toujours répondu présents depuis le début de la pandémie mais notre patience a atteint ses limites, » explique André Boisvert, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Colabor Lévis (CSN). « Nous exigeons le respect de la part de notre employeur et la juste reconnaissance de la valeur de notre travail. »
La question du salaire est au cœur du litige qui oppose le syndicat à l’employeur. « Actuellement, nos salaires sont équivalents au salaire d’embauche chez les compétiteurs, » précise le président du syndicat, « l’employeur ne s’aide vraiment pas et ne nous aide vraiment pas en période de pénurie de main-d’œuvre. »
Un travail essentiel
« Les travailleuses et les travailleurs de Colabor font un travail qui est essentiel : en plus de la distribution pour la vente au détail et pour différents services alimentaires (cafétérias, restaurants, hôtels, etc.), ils approvisionnent une foule d’institutions de première ligne comme des centres de détention, des hôpitaux, des écoles, des CPE et des résidences pour personnes âgées, » révèle Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Ce travail doit être reconnu à sa juste valeur; il faut respecter les gens qui l’effectuent, et ça, ça passe par un meilleur salaire et de bonnes conditions de travail. »
D’ailleurs, en raison d’une lettre d’entente actuellement débattue au Tribunal administratif du Travail (une décision est attendue vendredi), des services essentiels sont maintenus par les grévistes auprès de certains clients. « C’est sûr qu’on va continuer de fournir le même service impeccable auquel ils sont habitués pour les clients gouvernementaux et le réseau de la santé, » assure André Boisvert.
Encore temps de régler
Pour l’instant, le syndicat a un mandat de grève de sept jours et le travail devrait reprendre normalement dimanche prochain; il ne s’agit donc pas d’une grève générale illimitée. « La grève cette semaine c’est un avertissement, on veut montrer qu’on est sérieux, » dit le président du syndicat. « C’est encore possible d’éviter un long conflit, nous sommes disponibles en tout temps pour négocier si l’employeur est prêt à bouger. »
« Le conseil central et la CSN suivent le dossier de prêt, » conclu Barbara Poirier, « le syndicat peut compter sur notre appui et notre solidarité pour la suite des choses. On est prêts à faire ce qu’il faut pour que ces travailleuses et travailleurs aient une bonne convention collective et un salaire à la hauteur de la qualité et de l’importance de leur travail. »
Première journée de grève commune pour les syndicats de l’hôtellerie
Environ 2000 salarié-es affiliés à près d’une vingtaine de syndicats CSN effectuent aujourd’hui une première journée de grève simultanée dans le cadre de la négociation coordonnée des syndicats de l’hôtellerie.
Pour l’occasion, trois grands rassemblements ont lieu à Montréal, Québec et Sherbrooke afin de dénoncer les hôteliers qui étirent inutilement les négociations et enveniment un conflit qui dure depuis plusieurs semaines.
À Montréal, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, a souligné l’attitude méprisante des employeurs et l’absurdité de leur stratégie devant les grévistes présents à la place du Canada. « D’un côté, les hôteliers nous disent qu’ils manquent cruellement de main-d’œuvre, et de l’autre, ils font tout pour faire durer le conflit en présentant des offres insultantes qui s’attaquent au pouvoir d’achat de nos membres. S’ils souhaitaient aggraver la pénurie de personnel, ils ne s’y prendraient pas autrement. Cependant, leur intention est claire : ils souhaitent utiliser la menace d’un long conflit pour forcer les salarié-es à accepter de s’appauvrir en utilisant la pandémie comme prétexte. Ce petit jeu a assez duré ! »
Pourtant, six syndicats de la Fédération du commerce (FC–CSN) ont déjà obtenu une entente contenant des paramètres quasi identiques, soit des hausses salariales de 8 % sur 4 ans, ainsi que des clauses de protection du lien d’emploi, notamment. Ce modèle peut facilement être reproduit ailleurs selon Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur Tourisme à la FC–CSN.
« Nos membres sont gonflés à bloc actuellement, a-t-il constaté. Ils savent que d’autres syndicats ont obtenu un règlement, mais que leurs propres employeurs étirent la négociation en proposant une série de reculs inacceptables sur le plan des conditions de travail. Ça constitue un non-sens complet. Nous devrions avoir un règlement dans la majorité des hôtels du Québec à l’heure actuelle, car nos demandes sont raisonnables et ciblées. Elles touchent le maintien de notre pouvoir d’achat et du lien d’emploi. Nous ne cèderons pas là-dessus et les employeurs doivent en prendre acte. Nous poursuivrons la mobilisation aussi longtemps qu’il le faudra. »
Un conflit qui s’envenime
Parmi les autres tactiques dilatoires utilisées jusqu’à maintenant par les employeurs, on constate l’usage de briseurs de grève. Le 3 septembre, le Tribunal administratif du travail a d’ailleurs reconnu l’usage de cette tactique illégale par le Delta Québec. Selon les enquêtes menées par la CSN, d’autres hôteliers ont tenté d’utiliser des « scabs » pour remplacer le personnel en grève malgré les dispositions contre les anti-briseurs de grève prévues au Code du travail. Ces tactiques d’une autre époque doivent cesser.
Face aux blocages constatés aux différentes tables de négociation, une douzaine de syndicats ont en main des mandats de grève pour une banque de 72 heures de grève à utiliser au moment jugé opportun et deux syndicats ont récemment entamé une grève générale illimitée, soit ceux du Double Tree (Montréal) et du Hilton Québec. L’intensification des moyens de pression risque donc de se poursuivre si aucune entente n’est conclue au courant des prochains jours.
Des actions à Montréal, Québec et Sherbrooke
À Montréal, les syndiqué-es en grève d’une douzaine d’hôtels se sont regroupés peu avant 10 h pour un rassemblement festif à la Place du Canada et se réuniront ensuite en après-midi près de la Place des Festivals. À Québec, les salarié-es du Hilton et du Delta ont procédé à une marche de solidarité dans les rues de Québec. À Sherbrooke, les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel Delta ont organisé un convoi sur la rue King pour rejoindre les salarié-es de l’hôtel Quality afin d’ériger une ligne de piquetage commune devant cet hôtel pour protester face à une négociation qui s’enlise aux deux tables.
Négociation dans l’hôtellerie : des perturbations à prévoir dans les jours à venir
Alors que les syndicats de six hôtels du Québec ont obtenu une entente tout récemment, la CSN annonce une intensification des moyens de pression au cours des prochains jours pour la vingtaine d’hôtels qui est toujours en négociation.
Parmi les actions à venir, une journée de grève simultanée est prévue le 17 septembre. Il s’agit d’une première grève commune dans le cadre de la négociation coordonnée de l’hôtellerie, qui regroupe les syndicats de la Fédération du commerce (FC–CSN) qui sont toujours dans l’attente d’un règlement. Cette journée de débrayage s’ajoute à une série d’actions de perturbation (incluant d’autres journées de débrayage) prévue prochainement visant à mettre de la pression sur les employeurs récalcitrants. Déjà, deux syndicats ont entamé une grève générale illimitée au cours des derniers jours, soit le Double Tree (Montréal) ce week end et le Hilton Québec ce mardi.
« On sent une impasse à certaines tables de négociation, explique Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur Tourisme à la FC–CSN. Nos membres ne veulent pas de reculs et ils veulent conserver leur pouvoir d’achat, ce que les dernières ententes prévoient avec une hausse salariale de 8 % sur quatre ans. Mais plusieurs employeurs testent notre détermination de façon à imposer des reculs à nos conditions de travail. On constate l’utilisation de briseurs de grève à certains endroits et une foule d’autres tactiques pour étirer la négociation. On ne restera pas les bras croisés à attendre un règlement et on passe maintenant en deuxième vitesse. Notre patience a atteint ses limites. »
La reprise du tourisme international à risque
L’entente de principe de jeudi dernier au Hilton Laval laisse entrevoir une série de règlements sur les mêmes bases dans le secteur hôtelier, car la FC–CSN estime que les employé-es des autres hôtels ne méritent pas moins que l’entente de quatre ans déjà accordée. Cependant, dans le cas contraire, la reprise prévue en septembre et en octobre du tourisme international (en raison de l’ouverture des frontières) est à risque au Québec. En effet, de nombreux syndicats ont maintenant en poche des mandats de grève qui risquent de compromettre sévèrement la capacité d’accueil des hôteliers en cas d’absence de règlement dans les prochains jours.
« Les hôteliers savent maintenant à quoi s’attendre et ils savent que nous sommes disposés à négocier n’importe quand. La balle est dans leur camp », ajoute Michel Valiquette.
Une sixième entente de principe dans le secteur hôtelier avec le Hilton Laval
Une entente de principe entre le Hilton Laval et le syndicat CSN laisse entrevoir une série de règlements dans le secteur hôtelier, alors qu’une vingtaine d’autres syndicats CSN sont toujours en négociation. Celle-ci survient au lendemain de deux autres ententes de principe au Fairfield by Marriott et au Manoir du Lac Delage.
Il s’agit des mêmes bases que les règlements survenus précédemment aux Suites Faubourg St-Laurent et aux Comfort Inn Dorval et Pointe-Claire : une convention collective de quatre ans (échéance 30 juin 2024) qui comprend des augmentations salariales de 8 % (1,5 %, 2 %, 2 % et 2,5 %), ainsi qu’une bonification du régime d’assurance collective et le maintien du lien d’emploi jusqu’à l’échéance de la convention collective. Aucun recul n’est prévu au niveau normatif et monétaire.
D’autre part, l’entente survenue hier avec le Manoir du Lac Delage prévoit un rattrapage salarial additionnel de 0,6 %, 0,5 %, 1 % et 1 %.
Un effet « boule de neige » attendu aux autres tables
La Fédération du commerce (FC–CSN) appelle les grands hôteliers à s’inspirer des ententes déjà obtenues ailleurs pour mettre fin au litige avec les autres syndicats de la négociation coordonnée du secteur de l’hôtellerie. « Ces ententes envoient le signal que l’heure d’un règlement est venue dans les autres hôtels du Québec, soutient le trésorier et responsable du secteur Tourisme à la FC–CSN, Michel Valiquette. Nous constatons encore un manque de volonté à certaines tables, car nos vis-à-vis tentent toujours de forcer des reculs. Leurs employé-es ne méritent pas moins que ce qui a déjà été accordé ailleurs et nous avons toujours été clairs sur le fait que nos syndicats n’accepteraient pas de diminuer leurs conditions de travail. »
Le représentant de la FC–CSN rappelle qu’au moment de l’annonce de cette nouvelle entente, les syndiqué-es du DoubleTree (anciennement Hyatt Regency) et du Marriott Château Champlain sont en débrayage afin de faire débloquer les négociations.
Deux nouveaux règlements dans l’hôtellerie : la CSN souhaite un effet d’entraînement aux tables de négociation
Deux nouvelles ententes ont été entérinées mardi soir par des syndicats de l’hôtellerie affiliés à la CSN, laissant envisager une accélération des pourparlers et un règlement à venir dans d’autres hôtels du Québec, dans le cadre de la négociation coordonnée des syndicats de l’hôtellerie CSN, qui regroupent plus de 2 500 professionnel-les du secteur.
Les syndiqué-es des hôtels Comfort Inn de Dorval et de Pointe-Claire ont donc adopté en assemblée générale les termes d’une nouvelle entente. Ce règlement est basé sur celui intervenu la semaine dernière aux Suites Faubourg St-Laurent et prévoit notamment une progression salariale de 8 % sur quatre ans (1,5 %, 2 %, 2 % et 2,5 %), ainsi qu’une bonification du régime d’assurance et des clauses de protection du lien d’emploi.
« Ce sont des ententes satisfaisantes, car elles permettent de converser de bonnes conditions de travail dans un secteur marqué par une pénurie de main-d’œuvre, signale le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette. Elles répondent à nos grands objectifs de départ : ne pas accepter de reculs et protéger le lien d’emploi. En ce sens, nous devons saluer l’ouverture des dirigeants des deux hôtels, qui ont saisi la pertinence de nos revendications dans le contexte difficile que nous vivons. Espérons maintenant que d’autres hôteliers, qui montrent encore peu d’empressement à régler, comprendront la nécessité de faire tout le nécessaire afin de conserver l’expertise ».
Le dirigeant syndical estime que l’absence de règlements à d’autres tables pourrait entraîner une intensification des moyens de pression un peu partout au Québec au cours des jours et des semaines à venir.
Le syndicat accepte l’entente de principe
Réunis ce matin en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ–CSN) ont accepté à 78 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 29 août dernier lors d’un vote électronique tenu par scrutin secret.
« Nous avons donc accepté un nouveau contrat de travail d’une durée de six ans durant lequel nous toucherons des augmentations salariales de l’ordre de 26,4 %, dont 10 % la première année. En plus de ce 4,4 % d’augmentation moyenne par année, nous avons également obtenu un montant forfaitaire de 65 $ par année de service, par membre, de préciser Martin Maurice, président du STOVJ–CSN. Nous avons également obtenu un rehaussement de 50 % de la contribution de la part de l’employeur à nos assurances collectives pour la couverture familiale, ce qui pousse l’augmentation totale de la première année à 12,48 %. Le résultat du vote nous démontre que nos membres sont satisfaits des gains que nous avons obtenus. Nous avions fait le choix de négocier un enrichissement pour tous et c’est exactement ce que nous avons finalement obtenu. »
Rappelons que la majorité des membres du syndicat gagnaient seulement 1,13 $ l’heure de plus qu’en 2007, soit une augmentation moyenne annuelle de 0,08 $ l’heure en 14 ans. Un rattrapage salarial s’imposait, et ce, depuis longtemps.
« Le syndicat s’est encore battu contre les nombreuses demandes de reculs de l’employeur et les membres ont nettement amélioré l’ensemble de leurs conditions de travail. Entre autres, soulignons l’introduction d’un régime de retraite simplifié à la toute fin de la négociation avec une contribution de l’employeur d’un total de 1,5 % aux deux dernières années de la convention collective. Je salue la combativité et la ténacité du syndicat, qui s’est battu admirablement bien, allant chercher des gains qui reconnaissent enfin une part de la pénibilité de leur travail, de souligner Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN. La lutte des travailleurs et des travailleuses de Vallée-Jonction, c’est aussi celle de tous les salarié-es des abattoirs du Québec, qui méritent des salaires qui reconnaissent leur dur labeur. La table est donc mise pour les négociations actuelles et à venir dans le secteur de l’abattage. »
« Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN est fier d’avoir soutenu la lutte d’un syndicat qui a toujours dû aller au front afin d’obtenir le respect de l’employeur, de déclarer Barbara Poirier, présidente par intérim du CCQCA–CSN. Pour nous, c’est un soulagement, même si les membres ont vécu un autre long conflit difficile et souffrant, puisque les gains qu’ils ont obtenus sont à la hauteur de leurs attentes, qui étaient tout à fait légitimes. »
« Au nom de la CSN, je tiens à féliciter les membres du syndicat et son comité de négociation, qui ont mené à terme une négociation difficile et complexe. Au final, notre proposition de blitz de négociation constituait la réelle voie de passage et nous sommes fiers d’avoir atteint cet objectif. La machine de la CSN était à nouveau au rendez-vous et c’est la tête haute que les membres du syndicat de cette usine pourront retourner au travail », de conclure François Enault, vice-président de la CSN.
Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.
Nouvelle entente de principe entre le syndicat et Olymel
Une nouvelle entente de principe est intervenue ce dimanche 29 août 2021 entre le Syndicat des travailleurs de Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) et Olymel à la suite du blitz de négociation débuté vendredi dernier. Le STOVJ convoquera rapidement ses membres en assemblée générale pour présenter cette nouvelle entente de principe. Aucune entrevue ne sera accordée à la suite de cette annonce, d’ici à l’issue du vote qui sera tenu à l’assemblée générale.
Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.
Grève dans deux grands hôtels : la pénurie de main-d’œuvre au cœur du conflit
Les employé-es de deux grands hôtels syndiqués avec la CSN ont entamé aujourd’hui un débrayage commun pour dénoncer des propositions patronales méprisantes qui risquent d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans un secteur particulièrement à risque. Ces mouvements de grève interviennent alors que deux ententes de principe ont été conclues la veille dans des hôtels de la région montréalaise. La CSN appelle les grands hôteliers à s’inspirer des ententes déjà obtenues ailleurs pour mettre fin au litige.
Les syndiqué-es du Hilton à Québec, ainsi que ceux du DoubleTree à Montréal ont donc dénoncé les différentes offres patronales, considérées comme insultantes en raison de nombreux reculs, notamment sur le plan monétaire, proposés dans le contexte où le secteur hôtelier est particulièrement touché par un manque de main-d’œuvre de plus en plus criant.
Deux grèves et deux ententes
Ces propositions constituent une gifle pour les employé-es de ces deux grands hôtels lorsque comparées aux ententes de principe conclues jeudi aux Comfort Inn Dorval et Pointe-Claire pour lesquelles aucun recul des conditions de travail n’est prévu. Celles-ci prévoient des augmentations salariales annuelles de 1,5 %, 2 %, 2 % et 2,5 %, une bonification du régime d’assurance et une réintégration des employé-es licenciés depuis le début de la pandémie. Ces ententes, basées sur celle survenue au Suite Faubourg la semaine dernière, seront soumises mardi aux syndiqué-es pour approbation.
Impacts de la pénurie de main-d’œuvre sur les syndiqué-es
Cette pénurie de main-d’œuvre dans le secteur hôtelier met énormément de pression sur les gens qui y travaillent, s’inquiète Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN). Il rappelle qu’au Québec, certains hôtels ont perdu près des deux tiers de leur personnel depuis le début de la pandémie et que cette tendance met en péril le maintien des activités et la qualité de vie des employé-es. Il y a donc urgence d’améliorer les conditions de travail et non l’inverse.
« Ce que je constate actuellement, ce sont des gens surmenés qui doivent mettre les bouchées doubles par manque de personnel. Le retour au travail a été pénible pour plusieurs, qui doivent faire de plus en plus d’heures supplémentaires, souligne-t-il. Ce n’est plus agréable pour personne de travailler dans ces conditions. Les employeurs se disent conscients de la situation, mais envoient des signaux contradictoires aux tables de négociation. D’un côté, ils affirment vouloir retenir le personnel à tout prix, mais d’un autre, ils cherchent à sabrer les conditions de travail tout en offrant des hausses de salaire ridicules qui sont loin de couvrir l’inflation. Les employeurs doivent comprendre que s’ils veulent garder leurs employé-es, ils doivent faire preuve de cohérence. »
Des reculs salariaux insultants
Dans la Vieille Capitale, le trésorier du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Louis Hamel, a tenu à dénoncer les hausses de salaire faméliques proposées par l’hôtel Hilton, ainsi que les baisses de contribution de l’employeur au régime de retraite et d’assurance collective, en plus des reculs sur le plan des jours fériés et des congés de maladie. Il a rappelé que la CSN a annoncé dès le départ que ses membres n’accepteront pas de reculs sur le plan monétaire.
« Au Hilton, on propose deux ans de gels de salaires, suivis de deux augmentations de 1 % par année, a-t-il mentionné. Ce n’est pas nécessaire d’être très fort en calcul pour comprendre qu’on vous demande de vous appauvrir, alors que les premières ententes obtenues dans le secteur de l’hôtellerie permettent de conserver le pouvoir d’achat des salarié-es et n’offrent aucun recul à leurs conditions de travail. Ils ne démontrent aucune réelle volonté d’en arriver à un règlement et c’est ce qui pousse nos membres vers la grève. »
Au DoubleTree (anciennement Hyatt Regency), au cœur du Quartier des spectacles, l’employeur souhaite pour sa part abolir de nombreux postes, limiter les congés et obtenir des reculs sur le plan salarial, tout en refusant d’alléger la charge des préposées aux chambres, qui sont sujettes aux blessures et à l’épuisement. Ce refus de reconnaître le problème de surcharge relève du mépris envers celles qui effectuent ce travail difficile et comporte un risque pour la santé des travailleuses.
Les syndiqué-es se dotent d’un mandat pour une grève générale illimitée
Les employé-es de la Coopérative funéraire des Deux Rives réunis en assemblée générale ont adopté à 92,7 % un mandat de grève générale illimitée à utiliser au moment jugé opportun visant à accélérer les pourparlers, alors que la convention collective est échue depuis plus d’un an. Ce vote de grève fait suite à une récente série de 15 jours de grève.
Malgré deux rencontres de négociation tenues cette semaine, les syndiqué-es ont jugé que les avancées aux tables ne démontraient pas une volonté réelle de s’attaquer aux problèmes touchant l’organisation du travail et la santé psychologique des 110 salarié-es. Seule une intensification des moyens de pression permettrait, selon eux, de forcer l’employeur à accepter un ensemble de solutions.
La dégradation des conditions de travail et la rémunération peu attractive ont entraîné au cours des derniers mois un roulement de personnel qui alourdit le fardeau de travail des employé-es, qui sont de plus en plus aux prises avec des problèmes de détresse psychologique.
Alors que l’un des rôles des employé-es est de soutenir des familles endeuillées, ils sont eux-mêmes en grande détresse et estiment ne plus pouvoir jouer leur rôle convenablement en raison de moyens insuffisants, de responsabilités en constante augmentation et d’une organisation du travail déficiente. L’intensification des moyens de pression découle de cette réalité.
La mission des centres funéraires compromise
Le secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), François Proulx-Duperré, a tendu une perche à l’employeur à l’issue de ce vote de grève. « L’épuisement de nos membres exige des gestes concrets rapidement, car il y a urgence à régler ces problèmes. Le vote d’aujourd’hui traduit une forme d’exaspération et la direction se doit d’en comprendre le sens. Les nombreux départs précipités des employé-es devraient constituer un signal d’alarme, mais la direction s’entête dans la confrontation et le déni, ce qui fait souffrir tout le monde, y compris les familles. La mission même des centres funéraires est actuellement compromise », a-t-il ajouté.
Le syndicat d’Olymel privilégie la négociation à l’arbitrage
À la suite de la rencontre avec le ministre du Travail Jean Boulet tenue ce matin à son bureau, le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) demande à ce que Jean Poirier, le médiateur spécial nommé par le ministre, puisse lancer un blitz de négociations dès que possible.
« Pour notre part, nous privilégions la négociation parce que sommes toujours convaincus qu’une entente de principe négociée est encore à notre portée, et ce, dans un délai rapide. Malgré ce que pense Jean Boulet, les parties ne sont pas si loin l’une de l’autre, de déclarer Martin Maurice, président du STOVJ. Nous avons donc précisé au ministre du Travail que nous refusons l’arbitrage parce que nous savons que nos membres ne voudront assurément pas d’un règlement imposé par un arbitre après avoir passé près de quatre mois en grève ».
Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.
Encore des menaces d’Olymel en pleine médiation
Alors qu’Olymel décide de menacer 500 travailleuses et travailleurs de son abattoir à Vallée-Jonction en plein contexte de rareté de main-d’œuvre, le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) croit toujours qu’une entente négociée est possible.
« Ce n’est pas la première fois qu’Olymel décide de menacer ses salarié-es de fermeture et tente de diviser les membres du syndicat en faisant craindre des abolitions de postes. Ça fait plus de 50 ans que les employeurs des abattoirs utilisent ces stratégies méprisantes pour leur main-d’œuvre. Pour notre part, après avoir consulté nos membres lors de notre assemblée du 17 août dernier, assemblée durant laquelle 57 % de nos membres ont jugé que l’entente déposée n’était pas à la hauteur de leurs attentes, nous nous sommes présentés devant le médiateur spécial avec l’intention de négocier de bonne foi une nouvelle entente, de souligner Martin Maurice, président du STOVJ. Nous sommes donc toujours disposés à nous présenter à la table de négociation afin d’en arriver à une entente négociée. »
Un rappel
« En 2007, les salarié-es de Vallée-Jonction se sont fait imposer une baisse totale de près de 40 % de leurs revenus sous la menace de la fermeture totale de l’usine. Répétons-le encore : en 14 ans, de 2007 à 2021, les plus bas salariés de notre usine ont vu leur salaire de base augmenter d’un maigre 1,13 $ l’heure, soit environ 0,08 $ par année, de marteler le président du syndicat. Or, pour tous les salarié-es qui reçoivent ce mépris en plein visage depuis tant d’années, il est clair que les tactiques et l’attitude d’Olymel ne règleront pas son grave problème d’attraction et de rétention de sa main-d’œuvre, tout en menaçant de manière durable la paix industrielle nécessaire au bon déroulement de ses activités. Si les éleveurs de porc cherchent le vrai responsable de la situation actuelle, c’est bien du côté de la haute direction d’Olymel qu’il faut regarder et, surtout, demander des comptes. Pire encore, contre toute logique, en abolissant son quart de travail de soir, Olymel peinera à rattraper les porcs en attente qui s’accumulent depuis le début du conflit de travail. Ils ont beau vouloir mettre la responsabilité des porcs qui pourraient être euthanasiés sur le dos du syndicat, c’est Olymel qui signe les contrats avec les éleveurs, qui gère ses approvisionnements et qui doit aussi s’entendre avec ses salarié-es. Sur la place publique, Olymel semble se préoccuper plus du sort des porcs que de celui de ses propres salarié-es. Imaginez comment ceux-ci se sentent actuellement. »
Qui a réellement échoué?
« Au contraire de ce que la haute direction d’Olymel a avancé, ce n’est pas le syndicat qui a échoué dans sa stratégie. Notre comité de négociation a tenté de leur faire entendre raison, de travailler à consolider les conditions de travail afin d’attirer et, surtout, de garder la main-d’œuvre dont ils ont grandement besoin. Ajoutons que dans le contexte actuel de rareté de la main-d’œuvre, un grand nombre de travailleuses et de travailleurs à Vallée-Jonction ont déjà plusieurs autres emplois beaucoup moins pénibles qui s’ouvrent à elles et à eux. Si les éleveurs de porcs pensent qu’Olymel travaille actuellement dans leur intérêt, ils se trompent amèrement », de conclure monsieur Maurice.
Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.