La CSN et la FTQ interpellent les députés pour la reconnaissance des PRDM

Des représentant-es de la CSN et de la FTQ étaient présents ce matin pour interpeller les députés à leur arrivée à l’Assemblée nationale pour réclamer une juste reconnaissance des préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM). Ils ont invité les députés à porter la voix des PRDM pour que le gouvernement règle enfin leurs plaintes de maintien de l’équité salariale.

Le rattrapage des chirurgies passe par la reconnaissance des PRDM

Alors que le gouvernement souhaite rattraper le retard accumulé dans les chirurgies en raison de la pandémie, la CSN et la FTQ rappellent que le rôle des PRDM est central pour y parvenir. Ce sont les PRDM qui ont la responsabilité de stériliser le matériel médical et chirurgical. En refusant de reconnaître leur apport essentiel, le gouvernement ne fait qu’accentuer l’exode du personnel. Dans les derniers mois, plusieurs PRDM ont en effet quitté la profession, alors que le privé prend de plus en plus de place en raison du manque de personnel. Ce recours accru au privé fait craindre pour la qualité du retraitement du matériel.

Il est déplorable que le gouvernement ne donne toujours pas le mandat de régler les plaintes

Malgré de nombreuses interventions des deux organisations syndicales, le secrétariat du Conseil du trésor n’a toujours pas de mandat afin de reconnaître l’évolution de cet emploi et l’urgence de régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010. Les tâches des PRDM ont pourtant grandement évolué depuis 2001 et se sont complexifiées avec le temps.

« Le gouvernement a toutes les cartes entre ses mains pour mieux reconnaître les efforts des PRDM. Elles travaillent d’arrache-pied depuis le début de la pandémie et la reprise des chirurgies ne sera pas de tout repos pour elles. Elles sont nombreuses à quitter le réseau en raison du manque de reconnaissance. Madame Lebel doit mettre fin à la discrimination salariale des PRDM », lancent Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP-FTQ et Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.

Les ouvriers spécialisés du CHU de Québec veulent la « prime COVID » comme les autres

Grands oubliés des « primes COVID » du réseau de la santé et des services sociaux, les ouvriers spécialisés ont participé à des rassemblements simultanés devant les cinq centres hospitaliers du CHU de Québec, ce midi. Ces travailleuses et travailleurs réclament la prime de 1 000 $ auquel la grande majorité des autres catégories d’emploi ont droit.

« Les ouvriers spécialisés sont les grands oubliés des « primes COVID » et pour nous c’est un non-sens », dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN), Caroline Verret. Selon la syndicaliste, il est faux de croire que les ouvriers spécialisés ne travaillent pas en « zone chaude » ce qui justifie qu’ils et elles n’ont pas droit aux primes de 1 000 $ auxquels a droit la très grande majorité des autres membres du syndicat. « Concrètement, les ouvriers spécialisés sont appelés à travailler partout dans les hôpitaux, y compris en « zone chaude », ils vont là où on a besoin d’eux », explique Caroline Verret, « c’est injuste de leur refuser les primes. »

« La gestion des primes au gouvernement est loin d’être cohérente et transparente », dénonce pour sa part Marjorie Guay, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN). La fédération, qui représente la majorité des ouvriers spécialisés du réseau de la santé et des services sociaux partout dans la province, affirme avoir fait de nombreuses représentations sans succès jusqu’à maintenant. « Puisque le ministère fait la sourde oreille, on est obligé de porter la cause sur la place publique et de se manifester », explique-t-elle.

« Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre », rappelle pour sa part Pierre Émond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « refuser les primes aux ouvriers spécialisés, c’est fragiliser le réseau de la santé et des services sociaux. » En effet, le risque est grand de voir plusieurs de ces travailleurs et travailleuses spécialisés quitter le réseau pour obtenir de meilleures conditions de travail ailleurs. « On ne peut pas se permettre de jouer avec le feu en ne reconnaissant pas les risques réels que prennent un groupe de travailleuses et de travailleurs pour faire des économies de bout de chandelle », conclut le vice-président du conseil central, « ça frise le mépris, et le mépris ce n’est jamais bon pour la rétention du personnel. En ce moment, c’est notre expertise qui part en fumée. »

Élargir le rôle des paramédics : une solution à portée de main

Lettre de Lucie Longchamps
Vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux

Le drame survenu à l’urgence du CHAUR de Trois-Rivières le 9 février dernier met en lumière le fait que l’élargissement du rôle des paramédics dans le réseau de la santé et des services sociaux constitue une voie d’avenir. Face à la surcharge des urgences, phénomène exacerbé par la pandémie, les paramédics peuvent jouer un rôle accru au sein de la chaîne de soins.

Le saviez-vous ? Si vous appelez au 911 pour une ambulance, les paramédics n’auront aucun autre choix que de vous amener à l’urgence d’un centre hospitalier. Pourtant, bien souvent, ces travailleuses et travailleurs sont à même de constater que leur patient ne sera pas considéré comme une urgence au triage du centre hospitalier. Ils savent qu’il sera redirigé vers un médecin de famille, vers le soutien à domicile, vers un service du CLSC ou encore que son état de santé ne requiert pas d’être admis en urgence à l’hôpital. Et pourtant… ils n’ont pas le choix de l’y amener !

Depuis 2006, les paramédics possèdent un diplôme d’études collégiales en soins préhospitaliers d’urgence ; certains poursuivent même à l’université une formation avancée. Avec cette professionnalisation, on leur a délégué de plus en plus d’actes médicaux. Mais leur expertise et leurs compétences demeurent sous-utilisées par un réseau qui semble avoir de la difficulté à intégrer la notion que les paramédics ne sont plus les « chauffeurs d’ambulance » d’antan.

Si vous passez devant l’urgence d’un centre hospitalier, grandes sont les chances que vous y voyiez plusieurs ambulances en attente l’une derrière l’autre… Des paramédics y attendent, avec leur patient, que l’urgence de l’hôpital soit en mesure de les prendre en charge. Par conséquent, ils ne sont pas disponibles pour répondre à un autre appel d’urgence. Cela entraîne un effet domino sur toutes les autres équipes de paramédics. Cela peut entraîner des situations où une zone se trouve carrément « à découvert », c’est-à-dire qu’aucune ambulance n’est disponible pour répondre en temps adéquat à une urgence dans ce secteur.

En bref, pour garantir les meilleurs soins et services possibles à la population, pour diminuer les surcharges de travail et les heures supplémentaires, mais aussi pour soulager en partie la surcharge du personnel dans les urgences, les paramédics devraient pouvoir exercer pleinement leur rôle, notamment en ce qui a trait à l’évaluation médicale de leur patient.

Au cours des dernières années, nos syndicats ont participé à plusieurs travaux avec les employeurs ainsi qu’avec les gouvernements qui se sont succédé pour améliorer l’organisation des services préhospitaliers au Québec, au bénéfice de toute la population, et ce, sans renier la vocation première des paramédics comme service préhospitalier d’urgence.

C’est pourquoi nous invitons le gouvernement à passer à l’action, sans attendre qu’un autre drame se produise.

 

 

 

La CSN plaide pour le dégel des négociations du secteur préhospitalier

Les travailleuses et les travailleurs du secteur préhospitalier sont exaspérés devant la lenteur des négociations pour renouveler les conventions collectives échues depuis le 31 mars 2020. C’est pourquoi les syndicats du secteur préhospitalier CSN annoncent qu’ils déclencheront une nouvelle grève légale, plus perturbatrice, à compter du 16 mars prochain. Ce matin, ils ont livré un énorme bloc de glace à l’entrée du Conseil du trésor, à Québec, symbolisant l’urgence de « dégeler la négociation ».

« C’est malheureux, mais le gouvernement ne prend pas nos besoins au sérieux, déplore le représentant du secteur préhospitalier FSSS–CSN, Jean Gagnon. Nous, les paramédics, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et le personnel de soutien du préhospitalier, nous nous donnons corps et âme depuis des années pour remplir notre mission, sauver des vies et prendre soin de la population, souvent dans les pires conditions. Le gouvernement nous traite comme si nous n’étions que des pions. Nos salaires sont à la traîne par rapport à tous les comparables. En pleine pandémie, durant laquelle les heures supplémentaires sont plus que jamais une norme, les paramédics sont à bout de souffle, comme tant d’autres professionnel-les du réseau. Mais le gouvernement ignore complètement nos demandes qui nous permettraient d’améliorer notre quotidien et de nous aider à traverser la crise. Il n’a que lui à blâmer si nous en sommes maintenant rendus à exercer des moyens de pression ultimes après deux ans de surplace. »

Grève maximale, le 16 mars
En annonçant 28 jours d’avance le déclenchement de la nouvelle grève, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) donne l’occasion au gouvernement d’en arriver à un règlement et d’éviter la grève.

« Par exemple, du côté des paramédics, les enjeux qui demeurent sur la table de négociation peuvent se régler rapidement. Qu’il s’agisse du redressement salarial, de l’abolition des horaires de faction ou encore d’assurer aux paramédics qu’ils peuvent manger et terminer leur quart de travail à l’heure prévue, les solutions sont connues. Tout ce qui nous manque, c’est de la volonté politique du côté du gouvernement. Nous avons compris que le gouvernement souhaitait régler la négociation avec l’ensemble du secteur public, de même que les CPE, avant de s’entendre avec le secteur préhospitalier. Maintenant que cela est fait, il est temps que ça bouge à la table de négociation du préhospitalier », poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps.

Retards dans les versements de sommes dues au personnel

La Fédération de la Santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (CPAS-SCFP), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplorent que le gouvernement n’honore pas sa signature et qu’il repousse encore son échéancier dans le versement des sommes dues à des milliers de travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux.

Ce sont à 80 % des femmes qui attendent des montants qui représentent 1,28 milliard de dollars à la suite des signatures des conventions collectives et, pour certains titres d’emploi, il faut ajouter 1,15 milliard de dollars pour le règlement de plaintes en équité salariale de 2010 et 2015.

Une confusion injustifiable
Devant la forte pression exercée par les syndicats depuis le mois de novembre dernier pour accélérer les paiements, le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, s’était pourtant engagé à procéder aux paiements pour le 1er mars 2022, échéance qu’il n’a pas tardé à repousser sans même en aviser le personnel du réseau touché ni les organisations syndicales. Vendredi dernier, des représentants du MSSS ont présenté un nouveau calendrier de versements des sommes, incomplet et imprécis, s’échelonnant jusqu’au 23 mars dans certains cas, et que ces versements pourraient se faire par des avances. Les syndicats s’inquiètent que leurs membres puissent recevoir des montants erronés qu’ils devront ensuite rembourser.

De plus, alors que le ministre Dubé a répété plusieurs fois qu’il assumerait ses responsabilités quant à ces retards, le sous-ministre nous apprenait qu’il n’y aurait pas de versement d’intérêts sur les sommes dues à nos membres. C’est là ajouter l’insulte à l’injure !

Quant au versement des sommes pour les règlements d’équité salariale, aucune date n’a été avancée, sinon que rien ne sera fait avant le mois d’avril.

« Nous ne comprenons pas qu’en 2022, au Québec, les femmes doivent encore attendre pour avoir un salaire égal à celui des hommes. Ces plaintes datent de 2010 et 2015. C’est tout simplement inadmissible et révoltant, non seulement pour les femmes auxquelles ces sommes sont dues, mais pour toutes les femmes du Québec », répliquent les porte-paroles des syndicats de la santé et des services sociaux.

Le ministre Dubé a affirmé être gêné de l’inefficacité des différents systèmes de son ministère et des établissements pour verser les sommes dues à nos membres. Or, il doit être néanmoins tenu responsable des retards dont les échéances étaient connues des mois à l’avance. Il a aussi tardé à transmettre une directive au réseau pour que les paiements soient effectués en priorité. De plus, ses explications concernant la désuétude des systèmes informatiques nous laissent sans voix dans le contexte. On reconnaît que le personnel au gouvernement est au pied d’œuvre pour pallier l’incompétence des fournisseurs externes de gestion de la paye (Médisolution et Logibec) et l’inaction du ministre. Les organisations syndicales considèrent que le gouvernement devrait rapatrier ces services vers la fonction publique, compétente et qualifiée, afin de diminuer la sous-traitance dans le réseau de la santé et des services sociaux et assurer un meilleur suivi.

Un gouvernement auquel on ne peut faire confiance
Ces nombreux reports viennent encore miner le moral des troupes sur le terrain et aussi la confiance envers la parole du ministre de la Santé, sinon à l’égard du gouvernement de François Legault.

« Ce sont des sommes importantes auxquelles ont droit nos membres. Cela fait maintenant deux ans que les travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux le portent à bout de bras en ne cessant de faire des sacrifices sur le plan professionnel et personnel. La motivation devient de plus en plus difficile à trouver. Ces retards de paiement viennent démobiliser les travailleuses et les travailleurs. À l’approche du 8 mars, la Journée internationale du droit des femmes, nous demandons au gouvernement de verser à nos membres, en grande majorité des femmes, les sommes négociées dans les contrats de travail et dans les ententes portant sur l’équité salariale », concluent les porte-paroles des syndicats.

Les délais font craindre pour la sécurité des paramédics et de leurs usagers

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la prise en charge des patients que les paramédics amènent dans les centres hospitaliers n’est pas automatique et peut même causer des incidents mettant la sécurité de tous en danger. Un incident survenu hier à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus amène l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH–CSN) à réagir et à dénoncer une situation qui se dégrade.

« Nous avons vécu, hier, une situation qui a mis des paramédics et leur patient en danger », explique Frédéric Maheux, président de l’ATPH–CSN. Tout a commencé par un appel pour une personne qui démontre des signes de délirium agité. « Son état avait tellement un potentiel de dégradation rapide que les paramédics ont dû l’amener à l’urgence sans attendre l’arrivée des policiers », raconte Frédéric Maheux, « rendu à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, on refuse de trier le patient, il est plutôt demandé aux paramédics d’attendre une civière, malgré leur insistance pour que le patient soit conduit rapidement en salle de réanimation. »

« L’infirmier en chef a pris la décision de faire attendre les paramédics et le patient, dénonce Frédéric Maheux, c’est une situation inacceptable : le patient était instable, il était tellement agité et combatif qu’il mettait en danger les paramédics qui ont dû appeler la police pour le maitriser à même le corridor de l’urgence. » Selon le président de l’ATPH, l’hôpital aurait facilement pu prendre en charge le patient, lui administrer des médicaments pour le calmer et éviter des complications. C’est d’ailleurs finalement ce qui est arrivé après l’arrivée des policiers.

Comment de telles situations peuvent-elles se produire ? Ce qui se passe c’est que lorsque les paramédics arrivent dans un centre hospitalier avec un patient, la prise en charge n’est pas automatique après le triage. Les paramédics doivent en effet attendre avec leur patient tant que le centre hospitalier ne leur a pas donné une civière. « Depuis plusieurs années, ce temps d’attente augmente et bat même des records ces derniers temps », dénonce Frédéric Maheux qui révèle qu’à Québec, il n’est pas rare d’attendre plus de 2-3 heures pour une civière.

Cette situation entraine une surcharge de travail sur le terrain pour les paramédics ainsi que des délais pour se rendre aux appels urgents, ce qui met en danger la population, selon Frédéric Maheux, « ces situations sont décriées depuis plus de 10 ans déjà et étant donné que nous ne sommes pas une priorité et que nous ne sommes pas considérés, ils laissent la situation dégénérer. » Selon l’ATPH–CSN, il est inconcevable que les paramédics puissent refuser un appel qui leur est affecté alors que les centres hospitaliers ont tout le pouvoir de faire attendre ceux-ci même quand les patients ont des critères d’instabilité. Cette situation n’est pas près de se régler selon le syndicat, car le ministère et les CIUSSS ne cessent d’ignorer les paramédics du Québec.

« En prolongeant les délais des paramédics dans les hôpitaux, ceux-ci ne sont pas disponibles pour répondre aux appels », dit Frédéric Maheux. Selon le paramédic, les centres hospitaliers se servent de ses membres pour pallier à leur gestion des ressources humaines déficientes. « Nous sommes indépendants des centres hospitaliers et non à leur service », conclut le président de l’ATPH–CSN, « on se doit de donner le service à la population et ces délais entravent le bon fonctionnement de la flotte d’ambulances. Il faut que ça change. »

Remettre le réseau de la santé et des services sociaux sur ses pieds

Lettre de Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)

Il ne fait plus de doute pour personne que notre réseau de la santé et des services sociaux est fragile. La pandémie a prouvé ce que les travailleuses et travailleurs savaient depuis longtemps. La question qui se pose maintenant, c’est qu’est-ce qu’on fait?

Le mirage du privé en santé
La fragilité de notre réseau fait saliver ceux qui voudraient augmenter la place du privé. On entend déjà certains dire que c’est parce que notre réseau ne laisse pas assez de place au privé et à sa supposée efficacité que nous avons un si mauvais bilan dans cette pandémie. Certains parlent même de notre réseau comme d’un monopole d’État. C’est pourtant plus de 30% des investissements en santé qui proviennent du privé. Méchant monopole… Comment la privatisation peut-elle sérieusement être amenée comme une solution aux problèmes que nous vivons? En quoi cela va aider le personnel à bout et les patients qui attendent pour avoir accès aux services?

Notre réseau se privatise depuis des années et c’est loin de nous avoir aidés à faire face à la pandémie. Pensons aux agences privées qui ont fait des profits immenses durant cette crise, au manque d’accès aux soins de santé mentale ou encore aux CHSLD privés qui ont un bilan désastreux. C’est autant d’exemples que le privé n’est pas ce qu’il nous faut pour faire mieux. Même chose pour le soutien à domicile, où le privé augmente sans cesse sans que cela mène à une amélioration des services pour la population. Choisir d’accentuer la place du privé en santé comme réponse à la mauvaise gestion de la pandémie serait de redonner le même remède inefficace que nos gouvernements déploient depuis trop longtemps.

Redonner espoir
Un des grands problèmes auxquels nous faisons face quand on parle de notre réseau de la santé et des services sociaux, c’est que les gens ont perdu espoir qu’il soit possible de faire mieux. Il faut dire que les réformes centralisatrices et l’austérité des dernières années n’ont pas aidé. Mais il n’est pourtant pas nécessaire de remonter à si loin pour se rappeler d’un temps où on parvenait à répondre aux besoins de la population et où travailler dans le réseau était un honneur. C’était le cas des CLSC par exemple avant que nos gouvernements et les médecins les brisent en morceau pour mieux financer des GMF privés.

Ce qu’il faut faire, c’est mener le réseau dans la direction opposée à celle préconisée par les gouvernements des dernières années. Jetons par-dessus bord la centralisation qui éloigne le personnel et la population de leurs soins de santé. Faisons confiance à celles et ceux qui donnent les services en leur donnant de bonnes conditions de travail.

Le privé est un mirage, c’est avec un réseau public décentralisé qui mise sur les compétences de son personnel qu’on parviendra à répondre aux besoins de la population.

Services préhospitaliers d’urgence : mais à quoi joue le gouvernement ?

Lettre ouverte de Jean Gagnon, Représentant du secteur préhospitalier

Le gouvernement a annoncé récemment de nouvelles mesures incitatives temporaires pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux, au cœur de la crise sanitaire. Il offre aussi ces mesures aux salarié-es de certaines entreprises privées avec qui il est lié par contrat. Des centaines de milliers de personnes toucheront ces sommes, mais pas les paramédics ni les autres membres du personnel du secteur préhospitalier.

Nous avons d’abord pensé que le gouvernement nous avait oubliés lorsqu’il en a fait l’annonce. Après tout, il n’avait pas pensé à nous non plus lorsqu’il avait annoncé les premières primes au tout début de la pandémie. À la suite de nos représentations, le gouvernement avait rapidement admis son erreur. Pas cette fois. Dans une réponse laconique envoyée par courriel cette semaine, les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux nous indiquent que nous ne faisons pas partie du plan.

Et pourtant… Sur le terrain, nous la sentons bien la pression, la crise. Nous transportons, chaque jour, des patientes et des patients positifs. Plusieurs d’entre nous ont d’ailleurs contracté la maladie. Après deux ans de crise, nous voyons nos collègues épuisés, surchargés. À cela s’ajoute le cynisme de plus en plus grand à l’égard d’un gouvernement qui ne nous respecte pas.

Le défi d’attirer de nouvelles recrues, de retenir les plus expérimentés dans notre secteur était déjà bien réel avant la pandémie. Les salaires insuffisants font des paramédics les moins bien payés de tous les services d’urgence. Quant aux conditions de travail, elles sont devenues intenables. Les heures supplémentaires sont devenues monnaie courante. Il est impossible  pour plusieurs de prendre leur repas et de finir leur journée à l’heure prévue. En région, des paramédics doivent se tenir disponibles durant sept jours et nuits consécutifs. Sans parler des enjeux de santé mentale inhérents à notre métier où nous sommes exposés continuellement au risque de choc post-traumatique en raison des situations éprouvantes auxquelles nous faisons chaque jour..

Nous sommes sans convention collective depuis bientôt deux ans et nous attendons toujours des réponses constructives à nos propositions à la table de négociation. Durant tout ce temps, le gouvernement a su trouver un terrain d’entente avec pratiquement tous les secteurs où il est le principal payeur. Mais pas avec nous, les paramédics, les répondantes et répondants médicaux d’urgence, le personnel de soutien. De toute évidence, nous ne sommes pas prioritaires pour ce gouvernement. En cas d’urgence, c’est nous qu’on appelle en premier, mais quand vient le temps de négocier il faudrait qu’on passe en dernier !

La CAQ nous méprise
Nous avons beau sauver des vies chaque jour et donner le meilleur de nous-mêmes, le gouvernement nous traite comme des pions. Comme nous avons l’obligation de maintenir les services essentiels, il agit comme s’il n’y avait pas d’urgence à s’entendre avec nous.

Doit-on s’en étonner ? Après tout, c’est toute l’histoire des services préhospitaliers au Québec qui est en train de se rejouer. Depuis 40 ans, nous avons construit ce secteur par notre action syndicale envers et contre tous. C’est grâce à nous, à nos luttes, que les services se sont professionnalisés au point où l’on déploie maintenant des paramédics de soins avancés et qu’on fait appel à notre expertise plus largement que jamais. Les gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais eu le courage de se responsabiliser, d’instaurer des règles claires dans notre secteur où se côtoient une société d’État –, Urgences-santé – des coopératives, des OBNL et des entreprises privées. Ce chaos organisationnel, tous les gouvernements s’en sont servis comme prétexte à leur inaction.

Nous aurions souhaité que la CAQ se démarque. Nous leur avons tendu la main à de multiples reprises pour tenter de trouver des solutions à long terme. Nous aurions souhaité sincèrement pouvoir démarrer sur de nouvelles bases. Laisser de côté les coups de gueule pour nous concentrer sur l’atteinte des objectifs que nous nous fixons. Mais le message que ce gouvernement nous envoie reste le même. Il n’acceptera de nous entendre que lorsque nous aurons fait mal à son image et que nous aurons suffisamment perturbé la paix sociale !

J’invite le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à consulter de nouveau ses plus anciens conseillers au ministère. Il découvrira que nous avons déjà fait la preuve de notre capacité à nous battre et à nous faire entendre, si c’est vraiment la voie que le MSSS et le Conseil du trésor souhaitent que nous prenions.

Santé mentale : les services publics ne résisteront pas à la vague

La prochaine vague liée à la COVID-19 ne sera probablement pas causée par une mutation du virus, mais par une déferlante de problèmes en santé mentale qui risque fort de faire sauter la digue de notre système public.

La CSN salue donc la volonté du ministre Lionel Carmant et du gouvernement d’investir 361 M$ de plus en santé mentale et le plus grand apport du communautaire, mais remarque que ce qui limite l’efficacité du réseau demeure intouché, soit d’encarcaner les cliniciens et les usagers dans une approche rigide. Le ministre ne cesse de vendre le Programme québécois pour les troubles mentaux (PQPTM) comme l’unique réponse au meilleur accès aux soins en santé mentale, alors que sur le terrain les professionnels-les rapportent une perte d’autonomie et une multiplication des étapes dans le parcours de soin des patients. Ce chemin de croix en décourage plusieurs et fait baisser artificiellement les listes d’attente.

Il faut absolument revoir l’organisation pour vraiment améliorer l’accès. « Nous avons besoin d’une refondation de nos services en santé mentale et il faut le faire avant qu’il ne soit trop tard », affirme Jessica Goldschleger, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), qui rappelle que la mauvaise santé mentale entraîne une perte de 50 G$ par année au Canada ainsi qu’une grande souffrance.

Consultation des intervenantes et intervenants
En 2021, la FP–CSN a mené une importante consultation auprès de ses membres qui travaillent en santé mentale. « Nous proposons une approche globale axée sur les besoins de la personne tout au long de son parcours de soins dans le réseau public », insiste Jessica Goldschleger. Il faut, par exemple, éviter qu’une personne attende de longs mois entre le traitement pour la toxicomanie et celui pour l’anxiété. « Les patients ne devraient pas être comme des balles de ping-pong que l’on se renvoie d’une équipe à l’autre », ajoute la vice-présidente.

La CSN recommande notamment que l’on nomme une personne ou une équipe pivot qui va s’assurer que chaque patient qui consulte en santé mentale puisse être suivi pour l’ensemble de ses problèmes dans un court délai. Quelque 16 recommandations sont par ailleurs sorties de la consultation de 2021 menée par la FP–CSN.

« Une des clés pour améliorer la situation c’est de miser sur l’interdisciplinarité. Il ne suffit pas d’en parler, il faut donner du temps et des lieux pour le faire. Il faut que tous les acteurs du réseau qui interviennent auprès de cette clientèle puissent travailler en équipe en se partageant l’information et les solutions à mettre en place, et cela bien entendu, en tout respect des enjeux de sécurité et de confidentialité », enchérit le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc.

De plus, la CSN souhaite la mise en place de formations d’appoint pour tous les intervenants et intervenantes de la chaine de services et de soins, permettant à chacun de jouer pleinement son rôle dans ce vaste chantier nécessaire.

Régler le problème en amont
Un des meilleurs moyens pour réduire l’ampleur de la détresse psychologique dans la population du Québec serait d’agir en amont sur des facteurs de stress importants comme la pauvreté, le manque de logement abordable ou la violence envers les femmes. « C’est un défi de société que nous avons devant nous, plaide la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il faut reconstruire notre filet social, car il s’est étiolé. Augmenter le salaire minimum, renforcer les droits des travailleuses et des travailleurs, assurer l’accès au logement ou encore un accès rapide aux différents services de soutien et d’aide sont quelques exemples de leviers dont dispose le gouvernement pour prévenir une dégradation et améliorer les choses. »

Rapport final de la Commissaire à la santé et au bien-être : Il faut passer à l’action !

Pour la Confédération des syndicats nationaux, le rapport final de la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, remet en perspective de nombreuses lacunes qui existaient déjà dans le réseau avant l’arrivée de la COVID-19. Les solutions sont connues depuis longtemps et en ce sens, la CSN appuie en grande partie les recommandations formulées. La CSN appelle le gouvernement à saisir cette occasion pour instaurer un véritable dialogue avec tous les partenaires, dont les syndicats, pour s’assurer de ne jamais revivre un tel drame.

Toutefois, la CSN relève plusieurs éléments sur lesquels le rapport n’insiste pas assez et qui doivent être pris en compte pour pouvoir effectuer le virage nécessaire. Par exemple, il faut prendre en considération la question de la santé et de la sécurité au travail. Il faudrait creuser davantage pour comprendre les lacunes observées sur le terrain par les syndicats. Il s’avère notamment que la gestion inadéquate des équipements de protection individuelle a eu un impact significatif. De même, les mauvaises conditions de travail du personnel ont contribué aux problèmes d’attraction, de rétention et à la rareté de la main-d’œuvre. Le sous-financement des services, le rôle croissant du secteur privé et les lacunes quant à la planification de la main-d’œuvre constituent autant de volets qui nécessitent des changements tant au niveau de la santé publique que de la gouvernance du réseau. Pour la CSN, ces éléments ont tous grandement contribué à la catastrophe.

Enquête publique
« Une enquête publique sur la gestion de la pandémie demeure nécessaire, estime la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il faut aller au fond des choses. Ce ne sont pas des coupables qu’on cherche, mais le portrait global afin de pouvoir appliquer des solutions structurantes. Malheureusement, les recommandations formulées dans ce rapport sont parfois timides. Nous les appuyons de façon générale, elles vont dans le bon sens, mais il faut faire beaucoup plus et instaurer des changements en profondeur pour consolider cet acquis précieux qui est mis à mal depuis trop longtemps. »

Pour la CSN, il faudra nécessairement revoir certaines façons de faire pour éviter une telle hécatombe dans le futur et corriger les lacunes identifiées dans le rapport, notamment la gouvernance défaillante, le leadership insuffisant et le manque d’imputabilité.

« Nous n’avons pas le droit de ne pas apporter les changements nécessaires dès maintenant, plaide le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc. La clé c’est de pouvoir se parler pour vrai, syndicats, établissements, gouvernement et de travailler ensemble. La gestion par arrêtés ministériels, ça a fait mal non seulement aux relations de travail, mais à notre capacité même de trouver des solutions ensemble, pour le bien de toute la population. Il faut absolument renouer avec le dialogue même dans ce climat d’urgence. La FSSS–CSN sera au rendez-vous d’une telle approche ».

Du côté de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), on relève que, malheureusement, comme le mentionne le rapport, le réseau de la santé et des services sociaux a mis ses employé-es en danger en ne respectant pas complètement le principe de précaution. « Nous demandions pourtant depuis le début de la pandémie d’élargir la distribution du meilleur équipement de protection disponible, comme les masques N95. Une réelle approche de précaution aurait alors rassuré et protégé la santé du personnel qui se trouvait au cœur de la tempête », affirme Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

La FSSS–CSN suivra de près le programme de recrutement dans les services de garde

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), continuer d’améliorer les conditions des travailleuses et travailleurs reste le meilleur moyen de recruter la relève dans les services de garde éducatifs à l’enfance. Le ministre de la Famille annonçait aujourd’hui son programme de recrutement ayant pour but d’attirer le personnel pour augmenter le nombre de places dans le réseau.

La FSSS–CSN est heureuse de constater que le ministère de la Famille prend des moyens d’attirer la relève pour combler le manque de places en service de garde. Le gouvernement doit agir pour attirer l’ensemble du personnel des services de garde et des bureaux coordonnateurs. Elle suivra de près l’application du programme de recrutement et invite le ministre à discuter avec nous de l’application des mesures. La Fédération veut de plus s’assurer que le niveau de formation soit maintenu. Elle rappelle que la création de nouvelles places doit se faire uniquement dans les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, là où les services aux enfants sont de la meilleure qualité. La FSSS–CSN réclame aussi plus d’actions pour mieux protéger le personnel des services de garde, dont l’accès aux masques N95.

« Les résultats de la dernière négociation des CPE, où la détermination des travailleuses a entraîné de nombreux gains, sont la meilleure carte de visite pour convaincre des gens de venir travailler dans le réseau des services de garde éducatifs. Il faut continuer de faire mieux, notamment en réglant l’enjeu des ratios d’enfants par éducatrice. C’est la clé pour rendre le réseau plus attrayant », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les paramédics demandent la conciliation

Constatant une impasse à la table de négociation, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), représentant le personnel du secteur préhospitalier, dont 3500 paramédics partout au Québec, demande au ministère du Travail de nommer un conciliateur ou une conciliatrice qui aidera les parties à identifier des voies de rapprochement. Sans convention collective depuis le 1er avril 2020, les syndicats CSN détiennent actuellement des mandats de grève renforcée à utiliser au moment opportun.

« Les représentants du gouvernement ferment la porte à nos propositions sur presque tous les enjeux, dénonce le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. On ne peut pas accepter le statu quo faisant des paramédics les moins bien payés de l’urgence. Nos salaires ne soutiennent plus aucune comparaison avec ceux versés aux autres acteurs de la sécurité publique ni avec les travailleuses et les travailleurs que nous côtoyons au quotidien dans le réseau de la santé et des services sociaux. Nous avons tous les arguments pour justifier un redressement salarial considérable dans notre secteur. C’est déplorable que le gouvernement ne se donne même pas la peine d’y répondre ».

Les paramédics FSSS–CSN réclament un reclassement de leur emploi à sa véritable valeur. Les taux de salaire doivent refléter davantage la réalité du marché de l’emploi, tant dans les autres services d’urgence que dans le réseau public de la santé et des services sociaux, pour avoir un impact positif sur l’attraction de nouvelles recrues et la rétention des plus expérimenté-es.

Les paramédics veulent également s’attaquer aux surcharges de travail du personnel ayant des horaires à l’heure, éliminer les horaires de faction et renforcer la santé et la sécurité au travail, notamment en matière de santé mentale et psychologique.

Conciliation
En vertu du Code du travail, le conciliateur n’a pas le pouvoir d’imposer une solution. Il joue un rôle de facilitateur. Il peut par exemple formuler des recommandations aux parties, mais les équipes de négociation sont libres d’y adhérer ou non.

Transport gratuit pour toute la population
Les syndicats CSN représentant les paramédics ont le mandat de renforcer la grève qui a cours depuis l’été 2021 au moment jugé opportun. Déjà, plusieurs moyens de pression sont en cours. Par exemple, les transports en ambulance sont entièrement aux frais du gouvernement, peu importe la raison de l’intervention et l’état du patient. Si cela s’avère nécessaire, les paramédics augmenteront encore la pression, en présentant une nouvelle liste plus pointue des services essentiels. « Nous ne déclencherons pas ces nouveaux moyens de pression immédiatement, explique Jean Gagnon. En demandant la conciliation, nous espérons que le gouvernement s’active et mette enfin l’énergie nécessaire à notre négociation pour pouvoir conclure une entente satisfaisante. Du côté syndical, nous serons pleinement disponibles pour conclure cette négociation dans les meilleurs délais. Toutefois, si l’on doit augmenter la pression, nous sommes prêts ».

Un changement d’approche qui met à risque le personnel des services de garde

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) s’étonne d’un énième changement d’approche qui vient mettre à risque les travailleuses et travailleurs et les enfants qui fréquentent les CPE et les services de garde en milieu familial. La FSSS–CSN réclame l’accès aux masques N95 pour le personnel des services de garde.

Le gouvernement annonce aujourd’hui de nouvelles consignes pour la gestion des cas et des contacts, remettant en question les consignes annoncées le 4 janvier dernier. Ces consignes, venant notamment affaiblir les mesures d’isolement en maintenant ouverts des groupes après la découverte d’un cas, ont de quoi inquiéter. Il en va de même de la gestion des cas confirmés à l’aide de tests rapides en lieu et place de tests confirmés par laboratoire. Cette décision, qui accroît considérablement les risques auxquels sera exposé le personnel des services de garde, intervient alors même que tout n’est pas fait pour assurer la protection du personnel et des enfants face à la transmission aérienne du virus. La FSSS–CSN demande l’accès aux tests rapides pour le personnel, que l’ensemble du personnel atteint de la COVID-19 soit automatiquement couvert par la CNESST et une augmentation des journées de la banque Covid pour les responsables de services de garde en milieu familial.

« Ces incessants changements dans les consignes finissent par perdre tout le monde. Ce qu’il faut actuellement, ce n’est pas d’assouplir les consignes, mais bien de mieux protéger les travailleuses, les enfants et les familles de ceux-ci. Ce que le gouvernement doit faire, c’est rendre disponibles les masques N95 dans les CPE et les milieux familiaux », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Rencontre d’urgence réclamée avec la CNESST
La FSSS–CSN interpelle aussi la CNESST afin qu’elle convoque d’urgence les acteurs du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et les experts en santé et sécurité au travail afin que des directives claires et conformes à la Loi sur la santé et la sécurité au travail soient émises sans délai.

« Il n’y a pas de compromis à faire avec la santé et la sécurité du personnel dans les services de garde. La CNESST a un rôle important à jouer, alors qu’on s’apprête à accroitre les risques dans ces milieux », de conclure Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

L’intersyndicale en santé et services sociaux salue l’ouverture du gouvernement sur les nouvelles mesures pour le personnel

En plein cœur de la vague Omicron, l’intersyndicale en santé et services sociaux et le gouvernement ont eu des échanges constructifs dans l’objectif de poser des actions concrètes pour appuyer le personnel. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, la clé pour casser cette vague est de tout faire pour bien protéger le personnel et de déployer rapidement des mesures de reconnaissance pour agir sur l’attraction et la rétention.

L’ensemble des organisations syndicales représentant le personnel du réseau de la santé et des services sociaux ont échangé avec le gouvernement dans les derniers jours pour proposer des solutions pour aider les travailleuses et travailleurs et regagner leur confiance. Plusieurs mesures annoncées par le gouvernement qui visent certaines catégories d’emploi permettront de soulager de façon appréciable, mais temporaire, la pression qui pèse depuis 22 mois sur le dos du personnel du réseau. L’intersyndicale invite donc le gouvernement à poursuivre les discussions dans le même état d’esprit afin de se sortir de la situation de crise liée à la pandémie et au manque de personnel.

La clé, c’est de bien protéger le personnel
Tout au long des échanges, l’intersyndicale a indiqué que l’élément prioritaire pour faire face au variant Omicron est d’appliquer le principe de précaution et d’implanter toutes les mesures nécessaires pour bien protéger les travailleuses et travailleurs, à commencer par l’accès au masque N95 pour l’ensemble du personnel. Si le changement de ton du gouvernement est bienvenu, il doit continuer d’en faire davantage pour prôner des mesures plus fortes, claires et simples à appliquer pour assurer la protection du personnel.

Des mesures pour attirer et retenir le personnel
Les mesures annoncées aujourd’hui par le ministre Dubé ont pour objectif d’avoir le personnel nécessaire pour les trois prochains mois. L’intersyndicale a invité le gouvernement à mieux reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs. L’élargissement de la prime de temps complet est une avancée intéressante, bien que l’intersyndicale continue de demander que les primes s’appliquent à l’ensemble du personnel au front de la lutte à la pandémie depuis des mois.

« Nos échanges avec le gouvernement l’ont convaincu de poser des gestes à très court terme pour freiner la crise. C’est la preuve que c’est en travaillant ensemble et en prenant en compte les solutions du personnel qu’on peut mieux gérer cette pandémie. C’est de cette manière qu’il faut continuer à travailler pour s’attaquer d’urgence aux problèmes de fond du réseau de la santé et des services sociaux », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Ramener du personnel infecté asymptomatique dans le réseau est trop risqué

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) s’inquiète que le gouvernement veuille aller de l’avant avec le retour au travail du personnel asymptomatique ayant été en contact avec des cas ou étant infecté dans le réseau. Pour parvenir à faire face au variant Omicron, la priorité doit être de tout faire pour bien protéger le personnel.

Les infections augmentent à un rythme important, ce qui a de quoi préoccuper, d’autant plus en ce qui concerne la hausse des hospitalisations. Mais plutôt que de courir le risque de voir augmenter les infections dans le réseau, la FSSSCSN invite le gouvernement à implanter les mesures qu’elle réclame depuis plusieurs mois. Le dépistage du personnel doit se faire dans les établissements, il faut cesser le déplacement du personnel, stabiliser les équipes, fournir les uniformes et miser sur la ventilation dans les établissements. En ce qui concerne le port des équipements de protection individuelle, ce sont les nombreuses interventions syndicales qui ont mené à un renforcement de la protection respiratoire en milieux de soins de la part de la CNESST.

La FSSSCSN a d’ailleurs interpellé la CNESST aujourd’hui pour faire part de ses inquiétudes quant au retour au travail du personnel infecté asymptomatique. La FSSSCSN rappelle aussi que les travailleuses et travailleurs infectés font l’objet d’une présomption administrative, leur permettant d’être reconnus par la CNESST plutôt qu’en assurance salaire, en conséquence de quoi les employeurs sont appelés à diriger tout le personnel de la santé étant positif à la COVID-19 vers ce recours.

« Le réseau n’est pas prêt à faire face aux risques de la décision gouvernementale de ramener du personnel infecté asymptomatique au travail. À l’heure actuelle, on n’est même pas en mesure de tester le personnel dans leur milieu de travail. La gestion déficiente de la pandémie met encore une fois le personnel du réseau en danger et par conséquent les patients qui sont d’autant plus vulnérables. Ce qu’il faut, c’est mettre tout en place pour bien protéger celles et ceux qui prennent soin de la population », explique Réjean Leclerc, président de la FSSSCSN.

D’autres solutions existent
Le réseau de la santé et des services sociaux demeure fragile après des mois à lutter contre la pandémie. En décidant d’agir toujours seul par l’imposition d’arrêtés ministériels, le gouvernement rate de nombreuses occasions d’implanter des solutions pour attirer et retenir le personnel du réseau.

« Le gouvernement doit prendre acte que la gestion par arrêtés, ça ne marche pas. Les travailleuses et travailleurs du réseau sont au front depuis des mois. Elles ont plusieurs solutions à proposer pour que ça aille mieux. Encore faut-il qu’il y ait une oreille attentive du gouvernement », de conclure Réjean Leclerc.

La CNESST interpellée d’urgence au sujet du variant Omicron

La FSSSCSN demande à la CNESST d’intervenir d’urgence afin que les travailleuses et travailleurs du secteur de la santé, des services sociaux et des services de garde éducatifs soient en sécurité malgré la montée fulgurante des cas.

Lors d’une rencontre d’urgence convoquée ce matin par la CNESST, à l’initiative de la CSN, la FSSSCSN a fait valoir qu’il était urgent de mieux protéger le personnel de ces réseaux. Pour ce faire, la CNESST a notamment été invitée à revoir d’urgence ses directives, afin qu’elles soient désormais à l’effet de :

  • Tenir compte de la transmission aérienne de la COVID-19 et de l’incertitude reliée au variant Omicron ;
  • Requérir le port d’un appareil de protection respiratoire de type N-95 ou équivalent afin de protéger tout le personnel contre la transmission aérienne de la COVD-19 ;
  • Retirer immédiatement les travailleuses enceintes des milieux à risque d’exposition à la COVID-19 ;
  • Stabiliser les équipes de travail et éviter le mouvement de personnel.

La FSSSCSN a aussi fait part de ses vives inquiétudes concernant le rappel au travail de personnes infectées, ainsi que concernant les actuelles difficultés à faire le traçage et le dépistage des cas.

« Rappeler au travail des personnes infectées à la COVID-19, c’est jouer avec le feu. On a vu ce que cela a donné lors des premières vagues. Cela met non seulement en danger les membres des équipes de travail, mais aussi la population. Il ne faut pas commettre les mêmes erreurs que par le passé », prévient Réjean Leclerc, président de la FSSSCSN.

La CNESST s’est par ailleurs saisie de ces demandes et inquiétudes, et s’est engagée à revoir les directives applicables à ces milieux de travail. Des travaux allaient d’ailleurs être menés dans les heures suivant la rencontre, et les parties convoquées à la rencontre (MSSS, ASSTSAS, IRSST, CPNSSS, AEPC, syndicats de la santé) ont été invitées à demeurer disponibles au cours des prochaines heures et jours.

« Le rôle de la CNESST pour assurer la santé et la sécurité du personnel de nos réseaux est primordial. Nous avons senti que la CNESST était à l’écoute. On nous a annoncé des modifications imminentes aux directives, alors même que nous atteignons des records de nombre d’infections. Nous nous attendons donc à du mouvement très rapidement de la part de la CNESST, qui ne doit pas faire de compromis avec la santé du personnel et veiller à l’application du principe de précaution. Cela reste le meilleur moyen de pouvoir maintenir les services à la population », de conclure Réjean Leclerc.

Ententes de principe adoptées dans trois résidences du groupe Cogir

Dans les derniers jours, les membres des sections Murray, Manrèse et Logidor du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN) ont adopté à l’unanimité des ententes de principe intervenues avec leur employeur, le groupe Cogir.

Les ententes de principe correspondent à la plateforme de la négociation coordonnée des CHP. Elles consistent en une augmentation de salaire de 1 $ de l’heure. Il y a plus de 150 salarié-es couverts par ces conventions collectives. Il s’agit des dernières sections du syndicat à obtenir des règlements, ce qui clôt la présente ronde de négociation dans la région de Québec.

« Il aura fallu tenir un vote de grève dans ce dossier mais nous sommes heureux d’avoir réussi à nous entendre sans devoir en venir à cette extrémité. Les salarié-es sont très satisfaits de ces ententes qui leur permettront de passer à travers le reste de la crise tout en se sortant la tête de l’eau » a déclaré Marlène Ross, présidente du syndicat régional, « nous souhaitons à nos collègues des autres régions d’en arriver rapidement à des ententes avec leurs employeurs respectifs ».

Déterminés, les paramédics sont prêts à augmenter la pression

Sur le tapis rouge, les paramédics : des personnes parmi les plus essentielles pour les Québécoises et les Québécois. Toute la population sait que leur travail est précieux. Leurs conditions de travail devraient être prioritaires aussi aux yeux du gouvernement… Or après des mois de négociations, les 3500 paramédics membres de la FSSS–CSN sont forcés de constater que le gouvernement les oublie, encore une fois.

Les paramédics lancent aujourd’hui une vaste campagne sur les médias sociaux pour sensibiliser l’ensemble de la population aux problèmes qu’ils vivent au quotidien et pour lesquels ils doivent trouver un terrain d’entente dans la présente négociation. Leur contrat de travail est arrivé à terme depuis le 31 mars 2020. Dans une vidéo choc, deux paramédics s’adressent à Christian Dubé et à François Legault afin que ces derniers donnent les mandats nécessaires à la conclusion d’une entente négociée.

Transport ambulancier gratuit pour tout le monde
À défaut d’un compromis satisfaisant d’ici les prochaines semaines, les paramédics membres de syndicats CSN sont prêts à augmenter la pression dès le début de l’année 2022. À l’issue d’une tournée d’assemblée générale, les syndicats ont obtenu le mandat de durcir la grève en cours en y ajoutant de nouveaux moyens de pression. Par exemple, les paramédics cesseront toutes les tâches entourant la facturation des transports en ambulance. Ils entendent demander au Tribunal administratif du travail de leur permettre de déployer, dans la prochaine grève, d’autres moyens afin de mettre la pression tant sur les employeurs et le ministère de la Santé et des Services sociaux que sur le Conseil du trésor dans le but de parvenir à un accord.

«  Notre thème de négociation : Un appel au respect, ce n’est pas pour rien. Ce gouvernement nous a oubliés trop souvent », dénonce le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. «  Nous avons été au front tout au long de la crise COVID même si nous étions déjà exténués en raison des conditions d’exercice déficientes. Pourtant, à chaque occasion, ce gouvernement nous a oubliés. Et il ne le reconnaît toujours pas. Après des mois de négociation, il n’a pas bougé de son offre salariale de 2 % par année ».

« Les  paramédics sont sans conteste un groupe prioritaire pour l’État et ça ne paraît pas du tout dans les propositions du gouvernement. Leur travail est absolument indispensable et il doit être mieux reconnu. La CSN les soutiendra jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause » enchaîne la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp.

Revendications
En négociation, les paramédics revendiquent la revalorisation de leur salaire afin qu’il soit comparable avec les salaires versés à d’autres catégories d’emploi qu’ils côtoient au quotidien, que ce soit dans les services d’urgence ou dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Ils souhaitent également s’attaquer aux surcharges de travail des horaires à l’heure et aux horaires de travail désuets – les horaires de faction – encore en vigueur dans plusieurs régions du Québec.

Les paramédics veulent renforcer la santé et la sécurité au travail, notamment la prévention contre l’épuisement professionnel.

De plus, les paramédics désirent baliser l’élargissement de leur rôle au sein du réseau de la santé. La FSSS–CSN réclame depuis des années qu’on fasse davantage appel aux compétences et à l’expertise des paramédics dans le réseau. Elle a bien accueilli l’ouverture du gouvernement à cet égard, mais les conditions de ces déploiements, par exemple dans certaines urgences, doivent être négociées.

Les syndiqué-es de la CSN du secteur des CPE entérinent l’entente de principe à 93 %

Dans le cadre de dizaines d’assemblées générales ayant eu lieu entre le 9 et le 11 décembre, les 11 000 travailleuses et travailleurs de CPE syndiqués à la CSN ont adopté à 93 % l’entente de principe survenue mercredi dernier entre le gouvernement et les porte-paroles de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Cette décision met ainsi un terme à la grève générale illimitée que les membres de la CSN exerçaient depuis le 1er décembre dernier.

« Ça n’a pas été une négociation facile, mais nous avons réussi à faire plusieurs avancées grâce à la solidarité et à la détermination de nos membres, a affirmé Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Une négociation implique toujours des compromis et celle-ci ne fait pas exception à la règle, mais nous pouvons être fières de la façon dont nous avons mené cette négociation historique. »

Parmi les gains réalisés, les représentantes et représentants de la FSSS-CSN ont notamment obtenu un rattrapage salarial de 18 % pour les éducatrices qualifiées et les éducatrices spécialisées, ainsi que des augmentations variant entre 8 % et 12.5 % pour les autres appellations d’emploi, pour lesquelles le gouvernement n’offrait au départ que 6 %. De plus, les membres de la FSSS-CSN obtiendront également une prime de reconnaissance équivalant à 3 % de la rémunération des heures travaillées entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021.

La nouvelle convention collective prévoira également l’ajout de trois heures dédiées à la préparation du dossier de l’enfant et de huit heures accordées aux responsables en alimentation pour la gestion de la cuisine. La récupération de deux jours fériés supplémentaires et la création d’un comité dont le mandat est d’identifier les principales difficultés vécues par le personnel éducateur en matière d’intégration des enfants à besoins particuliers figurent également parmi les avancées obtenues par la CSN après le déclenchement de sa grève générale illimitée.

« Nous espérons que les progrès réalisés grâce à notre combativité vont permettre d’assurer la pérennité du réseau et de convaincre les travailleuses d’y rester, explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN. La question des ratios d’enfants par éducatrice reste toutefois en suspens, mais le ministre Lacombe a affirmé être prêt à travailler avec nous pour trouver une solution à ce problème. Nous continuerons donc à mener ce combat sur un autre terrain en vue d’obtenir satisfaction. »