Alors qu’une grève générale perdure depuis maintenant près d’un an dans deux succursales Renaud-Bray de Québec, la CSN invite la population à ne plus acheter chez Renaud-Bray tant que le conflit de travail n’est pas réglé. En ce sens, la CSN lançait ce matin la campagne « Renaud-Bray n’a pas de cœur, j’achète ailleurs ! », qui se déploiera dans la ville de Québec au cours des prochaines semaines.
En juillet dernier, les grévistes s’étaient prononcés à 93 % contre les dernières offres de l’employeur, au terme d’un vote secret demandé par ce dernier en vertu d’une disposition du Code du travail.
« Depuis le rejet de cette proposition par nos membres, Renaud-Bray n’a fait aucun effort pour relancer la table de négociation », déplore le président du syndicat, Jimmy Demers. « C’est le silence radio le plus complet, à part pour nous informer de la fermeture de la librairie des Galeries de la Capitale. »
Les salaires demeurent au cœur du litige : alors que les employé-es demandent un salaire d’entrée qui se situe à 1 $ au-dessus du salaire minimum, Renaud-Bray n’offre que 15 cents de plus. Insuffisante, la structure salariale proposée par l’employeur ferait en sorte que la progression dans les échelles salariales serait rattrapée par les hausses annuelles du salaire minimum.
Pour la présidente de la CSN, Caroline Senneville, le comportement de la chaîne Renaud-Bray dans cette négociation est condamnable à plus d’un égard. « Renaud-Bray a été déclaré coupable de négociation de mauvaise foi. Renaud-Bray a été pris en flagrant délit pour avoir utilisé des briseurs de grève. Et voilà que la compagnie décide de mettre la clé dans la porte de sa succursale des Galeries de la Capitale, malgré sa rentabilité. Où se cache le ministre du Travail, Jean Boulet, quand vient le temps de ramener à l’ordre une entreprise qui bafoue à ce point le droit à la négociation collective ? », questionne la présidente.
Le président de la Fédération du commerce–CSN, Serge Monette, réitère la volonté du syndicat de s’entendre avec la direction. « Ce que nous voulons, c’est un règlement négocié, idéalement avant les Fêtes. Encore cette semaine, nous avons signifié à la conciliatrice nommée au dossier notre souhait de nous entendre avec l’employeur. Encore faut-il que Renaud-Bray soit prêt à négocier. »
Au cours des prochaines semaines, la campagne « Renaud-Bray n’a pas de cœur, j’achète ailleurs ! » invitera la population à ne plus acheter chez Renaud-Bray, et ce, tant que ce conflit de travail n’est pas réglé.
« Plusieurs clients ne sont pas au courant qu’il y a un conflit de travail qui affecte la librairie de Place Laurier », regrette la vice-présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches, Mélanie Pelletier. « En raison du fait que Place Laurier demeure une propriété privée, notre ligne de piquetage n’est permise qu’à l’extérieur du stationnement, bien loin du magasin. Mais peu importe l’endroit où elle est tenue, une ligne de piquetage, ça reste une ligne de piquetage : la traverser, c’est affaiblir notre rapport de force face à un employeur des plus intransigeants. Voilà pourquoi nous demandons la solidarité de la population. »
À propos
La convention collective des 60 employé-es des librairies Renaud-Bray de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale est échue depuis le 31 décembre 2023. Depuis le début de la négociation, en novembre 2023, une vingtaine de rencontres ont eu lieu, les treize dernières en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail. Réunis en assemblée générale le 13 novembre 2024, les salarié-es ont adopté à 85 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, qui fut déclenchée le 6 décembre dernier.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray–CSN est affilié à la Fédération du commerce–CSN et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.







