Douze mois après l’entrée en force de l’agence Santé Québec comme employeur du réseau de la santé et des services sociaux, la société d’État présente un bilan catastrophique, aux antipodes des promesses faites à la population par le ministre de la Santé. La CSN, qui mène la campagne Faire front pour le Québec, réclame un réseau public de santé et de services sociaux plus décentralisé pour bien répondre aux besoins de la population. Les syndicats ont d’ailleurs tenu une manifestation aujourd’hui devant l’hôpital de Jonquière pour dénoncer les impacts régionaux de cette nouvelle centralisation.
Santé Québec et ses « top guns » du privé devaient améliorer la performance et l’efficacité du réseau, assurait le ministre de la Santé, Christian Dubé. Un an plus tard, force est de constater que sa réforme bureaucratique n’a eu aucun des bénéfices promis. Pire encore, l’arrivée de Santé Québec a réduit l’imputabilité du gouvernement et l’a déconnecté davantage des besoins de la population.
La liste des ratés est longue : retards de paiements de la rétroactivité et de plusieurs primes, fin du double emploi, gel d’embauches, infrastructures vieillissantes, explosion des coûts d’entretien et de rénovation, déshumanisation des soins par le recours à des applications de surveillance du personnel, surcharges de travail qui persistent, etc. Sans oublier les nombreuses erreurs et irrégularités des chantiers informatiques (Dossier santé numérique et SIFA), dignes du scandale SAAQclic.
Gaspillage de fonds public
Santé Québec s’est fait le maître d’œuvre des compressions dans les soins et les services à la population, de la multiplication des bris de services et de l’allongement des listes d’attente. « Depuis l’arrivée de Santé Québec, je m’inquiète quant à la qualité des services avec la surcharge vécue par notre personnel. Il est évident que la solution envisagée par le gouvernement est de se tourner de plus en plus vers le privé pour contrer les problèmes d’accès aux soins. En plus de détériorer notre réseau public, tout cela aura un coût pour les contribuables », dénonce la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Hélène Brassard.
« Sur le plancher, nous manquons de travailleuses et de travailleurs. Plutôt que d’investir dans les soins et les services à la population, ce gouvernement a préféré dépenser, à grands frais, dans une nouvelle couche de bureaucratie inefficace et mettre en place un gel des embauches pour le personnel de bureau, qui affecte le service aux usagers directement. C’est un non-sens ! », déplore Guillaume Racine, président du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration de la santé et des services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.
« Le personnel sur le terrain le constate chaque jour : Santé Québec a augmenté leur surcharge et détérioré le climat de travail, tout en n’améliorant aucunement l’accès de la population aux soins et aux services dont elle a besoin. Nous sommes durement touchés au Saguenay–Lac-Saint-Jean avec des coupures de l’ordre de 150 000 heures et une réduction des dépenses de plusieurs millions de dollars », ajoute Olivier Côté, président du Syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métier de la santé et des services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.
En fait, la réforme Dubé et Santé Québec ont précipité le réseau dans une crise sans précédent. « M. Dubé proclamait haut et fort de vouloir ébranler les colonnes du temple. Il l’a plutôt jeté à terre. Le réseau n’a jamais subi autant d’attaques de la part d’un gouvernement et celles-ci profitent aux entrepreneurs privés, comme ceux que Dubé est allé recruter pour la mise sur pied de Santé Québec. Pour la CSN, il n’y a pas de profit à faire avec la maladie, c’est pourquoi on continue de faire front pour un réseau vraiment public », termine le vice-président du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, Gilles Vaillancourt.
Faire front pour le Québec
La CSN mène la campagne Faire front pour le Québec pour inviter la population à se mobiliser face au bilan désastreux du gouvernement Legault. La CSN fait front pour un meilleur partage de la richesse, pour des services publics aptes à s’occuper de la population et pour une transition juste.
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux et services de garde éducatifs à l’enfance. Force reconnue du syndicalisme au Québec, elle compte plus de 140 000 membres, dont 80 % sont des femmes, répartis dans plus de 250 syndicats se trouvant sur l’ensemble du Québec.
La Fédération des professionnelles (FP–CSN), représente quelque 10 500 professionnelles, techniciennes et techniciens de partout au Québec.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.







