Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN appelle les élu-es de la région à se lever pour défendre l’Outaouais, qui fait lourdement les frais de l’approche de plus en plus autoritaire de la CAQ.
« Combler les besoins en main-d’œuvre est déjà un défi de tous les instants en Outaouais à cause de la concurrence des établissements ontariens à proximité, rappelle le président du conseil central, Alfonso Ibarra Ramirez. Donc, évidemment, l’adoption sous bâillon du projet de loi 2, c’est une tuile supplémentaire. Ça arrive précisément parce que le gouvernement choisit d’imposer des réformes au lieu de miser sur un dialogue qui lui permettrait d’avoir un éclairage complet. Quant à nous, les députés caquistes de l’Outaouais ont le devoir de relever cet angle mort de la réforme engagée par le gouvernement ».
C’est la huitième fois en sept ans de règne, que la CAQ recourt à un bâillon pour court-circuiter toutes critiques à l’égard d’un projet de loi majeur.
« Récapitulons, poursuit Alfonso Ibarra Ramirez. L’Outaouais reçoit chaque année 250 millions de moins en financement public que la moyenne des régions. Cette année, la région a dû couper son budget de 90 millions et contribuer à 6 % de l’effort provincial de compressions budgétaires, alors qu’elle compte moins de 5 % de la population du Québec. Les services dans la région s’effritent au point où l’Outaouais doit verser 107 millions à l’Ontario pour des soins et services à la population. C’est sans compter les patients qui se voient transférer dans d’autres régions du Québec, faute de ressources ici. À quel moment un député de la CAQ va avoir le courage de se lever pour dire qu’il y a un problème critique dans la région ? »
Un changement de cap
Le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais (STTSSSO–CSN), Alain Smolynecky, prévient qu’en l’absence de solutions, on pourrait bien assister à un effondrement encore plus important des services dans la région. « Quand une personne active dans notre réseau quitte
l’Outaouais pour l’Ontario, elle laisse derrière elle une pression accrue aux urgences, un allongement des listes d’attente, des blocs opératoires ralentis ou fermés et une charge de travail plus lourde pour celles et ceux qui restent.
« C’est tout le personnel déjà épuisé qui va se retrouver en surcharge de travail dans un réseau plus fragmenté que jamais. Et on perd tout espoir d’amélioration. Au final, c’est donc toute la population de l’Outaouais qui en paiera le prix. Pour le bien de la région, nous appelons à un changement de cap immédiat. »
« Les députés de la CAQ doivent se mettre en mode écoute et solution pour répondre aux besoins de la région, plaide Alain Smolynecky. L’ampleur de la crise exige un changement de cap et l’ouverture d’un véritable dialogue social avec l’ensemble des acteurs du milieu. L’Outaouais ne peut plus rester en marge pendant que le gouvernement multiplie les décisions autoritaires, prises à Québec, sans nous, qui affaiblissent nos services et épuisent celles et ceux qui les portent à bout de bras. C’est le temps, tous ensemble, de faire front pour l’Outaouais ! »
À propos
Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO–CSN) regroupe près de 12 000 travailleuses et travailleurs répartis dans quelque 70 syndicats affiliés, provenant de huit fédérations qui couvrent l’ensemble des secteurs d’activité de la région.







