D’abord créée en 1979 sous le nom de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), puis revue en 2016 pour inclure différentes normes et renommée en conséquence Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, la CNESST est un service incontournable pour des milliers de travailleuses et de travailleurs québécois, syndiqué-es ou non.
À la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), nous dénonçons vivement cette nouvelle attaque du gouvernement Legault qui ne cesse de s’acharner sur les grandes institutions qui font la fierté des Québécoises et des Québécois.
En s’en prenant directement à la CNESST, le gouvernement Legault attaque une institution qui agit en prévention, qui fait de la sensibilisation et de l’éducation sur les dangers au travail, qui s’assure que les employeurs respectent les règles et les normes en place, qui protège les travailleuses et les travailleurs lorsque leur santé ou leur sécurité est en jeu dans le cadre de leur travail, qui supervise la gestion des indemnisations pour toutes celles et tous ceux qui ont été blessé-es, qui souffrent ou même qui bénéficient de protections à des moments importants de leur vie, comme lors d’une grossesse, qui veille sur la mise en place et le suivi de l’équité salariale, autant dans les milieux syndiqués que non syndiqués, qui est le garde-fou empêchant de nombreuses dérives d’employeurs qui, intentionnellement ou non, agissent contre les intérêts de leurs salarié-es.
Linda Tavolaro, secrétaire générale de la fédération et responsable des dossiers d’équité, s’inquiète en particulier des impacts sur le suivi des travaux sur l’équité salariale. « Nos membres syndiqués sont impliqués activement dans ces dossiers et bénéficient d’un appui de la part des grandes organisations syndicales pour continuer de les défendre en ce qui concerne l’équité salariale, mais la CNESST est également responsable de tous les dossiers dans les milieux non syndiqués qui ne jouissent pas des mêmes ressources. Pour les femmes de ces milieux, l’attaque du gouvernement Legault envers la CNESST représente un recul majeur, c’est inacceptable. »
Stéphanie Gratton, 1re vice-présidente de la fédération et responsable de la condition féminine, abonde dans le même sens : « C’est une attaque directe aux droits des femmes. En plus d’affecter les dossiers d’équité salariale, on apprend que les coupes annoncées visent aussi l’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Encore une fois, comme en santé et en services sociaux, comme en éducation et en enseignement supérieur, les gestes que pose le gouvernement affectent les femmes. »
Frédéric Brun, président de la fédération, rappelle finalement que « plutôt que de faire une Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lockout, le gouvernement devrait songer à une Loi visant à considérer davantage les besoins de la population lors de décisions budgétaires gouvernementales. La CAQ est très rapide à pointer les syndicats du doigt pour tous les maux de la société, mais dans les dernières années, ce ne sont pas les syndicats qui ont tenté de réorganiser la santé en avantageant le privé, ce ne sont pas les syndicats qui ont coupé en éducation et en enseignement supérieur, ce ne sont pas les syndicats qui ont investi massivement dans un projet de batteries, ce ne sont pas les syndicats qui ont géré des réformes informatiques majeures sans supervision, ce ne sont pas les syndicats qui coupent aujourd’hui dans la protection des travailleurs et des travailleuses, syndiqué-es ou non. Legault et son équipe doivent cesser de jouer à « c’est pas moi, c’est l’autre » et porter la responsabilité de leurs actes. « Il y a beaucoup de gens qui ne se sentent pas imputables », comme le dit si bien le premier ministre. »
À propos
Fondée en 1947, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte 425 syndicats affiliés représentant près de 70 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics au Québec. La FEESP-CSN est le plus grand représentant syndical du personnel de soutien scolaire et du personnel de soutien en enseignement supérieur au Québec, en plus de représenter des salarié-es dans de nombreux milieux comme le transport collectif, la sécurité du public, les organismes gouvernementaux, le transport scolaire, le secteur municipal et plusieurs autres emplois au service du public.