28 avril : des données toujours aussi dérangeantes pour l’année 2023

Le 28 avril, la Confédération des syndicats nationaux souligne chaque année la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs décédés ou blessés au travail. Les données de 2023 demeurent toujours aussi dérangeantes et, plus que jamais, une prise de conscience collective est de mise en ce jour de mémoire.

« En 2023, ce sont 210 travailleuses et travailleurs, des sœurs, des frères, des pères, des mères, des ami-es et des collègues, qui sont décédés et qui ont laissé dans le deuil leurs proches à cause du travail. L’exposition à l’amiante et à la silice cristalline représente encore une fois les causes principales des maladies professionnelles meurtrières au Québec. Pour changer ces tristes statistiques, on doit constamment agir en prévention auprès de nos collègues qui utilisent des équipements et des machines dangereuses, on doit assainir l’organisation du travail afin de corriger les climats toxiques et l’on doit encourager et soutenir les bonnes pratiques en matière de santé et sécurité du travail (SST) », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Au Québec, en 2023, c’était près de 115 000 accidents du travail et lésions professionnelles, soit plus de 315 personnes touchées chaque jour de l’année, un nombre toujours aussi préoccupant. Ces désolantes données nous invitent à redoubler d’ardeur dans notre prise de conscience, dans nos gestes de prévention et dans nos actes concrets qui changent vraiment ces bilans annuels en matière de SST. Le 28 avril, nous invitons donc tous les milieux de travail à tenir une minute de silence, à porter un ruban noir ou à tenir des activités de sensibilisation afin que l’on se souvienne de toutes ces travailleuses et de tous ces travailleurs décédés ou blessés au travail », poursuit David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST.

« Depuis plus de deux ans maintenant, des mécanismes de prévention et de participation sont déployés dans les milieux de travail au Québec. Malheureusement, force est d’admettre que ces mécanismes offrent des pouvoirs et des responsabilités moindres par rapport aux groupes prioritaires, ce qui explique en partie le lourd bilan lésionnel de l’année 2023. Si l’on désire vraiment que ce triste tableau change, les mécanismes de prévention et de participation doivent être pleinement étendus aux milieux de travail, les comités partiaires de SST doivent pouvoir agir et les représentantes et représentants en SST doivent bénéficier du temps nécessaire afin d’assainir nos milieux de travail », conclut Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN et responsable du dossier Santé et sécurité au travail.

À propos

Affilié à la Confédération des syndicats nationaux, le Conseil Central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de 360 syndicats de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et du territoire Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

Les employé-es de la SAQ en grève contre la précarité d’emploi

Après plus d’un an de négociation, toujours sans entente sur les aspects normatifs de leur convention, les 5000 employé-es de la SAQ en ont assez et veulent accélérer le rythme de négociation : ils seront en grève aujourd’hui et demain.

La question de la précarité d’emploi est au cœur des discussions. Le syndicat déplore que la SAQ maintienne un bassin de milliers d’employé-es à temps partiel et sur appel plutôt que de consolider l’ensemble des heures travaillées dans des postes permanents donnant notamment accès à l’assurance collective.

« C’est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui sont à temps partiel et sur appel, qui ne savent jamais quand, ni combien d’heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », rappelle la présidente du SEMB-SAQ–CSN, Lisa Courtemanche. « Attendre sept années avant d’avoir accès à des assurances, ça n’a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l’État québécois. »

Pour la présidente de la CSN, la SAQ va à contre-courant des meilleures pratiques pour attirer et retenir la main-d’œuvre. « La direction de la SAQ se plaint du fort taux de roulement de ses employé-es, mais on dirait qu’elle fait tout pour les faire fuir. Les employé-es de la SAQ ont le droit d’avoir un horaire stable, prévisible et adéquat », d’affirmer Caroline Senneville.

« La SAQ procure de grands bénéfices financiers à la société québécoise, certes. Mais il y a des limites à les faire sur le dos des travailleuses et des travailleurs », déclare Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Avenir des emplois

Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employé-es de la SAQ désire améliorer l’accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction de s’entêter à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec ; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Les employé-es de la SAQ en grève mercredi et jeudi

À moins d’avancées significatives à la table de négociation aujourd’hui et demain, les 5000 employé-es de la SAQ seront en grève mercredi et jeudi cette semaine. Insatisfait de la progression des pourparlers, qui en sont toujours aux aspects normatifs de la convention, le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux (SEMB-SAQ–CSN) mettra ainsi à exécution son mandat de grève obtenu le mois dernier.

« C’est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui sont à temps partiel, sur appel, et qui ne savent jamais combien d’heures ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye. C’est inacceptable qu’une société d’État maintienne autant d’employé-es dans la précarité, alors qu’il est possible, comme nous en faisons la démonstration à la table de négociation, de consolider toutes ces heures dans des postes réguliers », fait valoir la présidente du SEMB-SAQ–CSN, Lisa Courtemanche.

Le syndicat demande des protections accrues contre les vagues d’abolitions de postes, comme celle ayant mené à la suppression de 64 emplois dans différentes régions du Québec.

Les employé-es de la SAQ veulent également avoir accès aux assurances plus rapidement. « Présentement, même si les gens travaillent des semaines complètes, il faut attendre sept ans avant d’avoir droit à l’assurance collective. Pas surprenant qu’il soit si difficile de retenir la main-d’œuvre ! »

Outre l’ajout de postes permanents, d’autres questions ne sont toujours pas réglées à la table de négociation. Le syndicat désire notamment améliorer l’accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction de s’entêter à centraliser dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec, centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Un premier entrepôt Amazon en voie d’être syndiqué au Québec

Un premier entrepôt d’Amazon est en voie d’être syndiqué au Québec : la CSN a en effet déposé, vendredi, une requête auprès du Tribunal administratif du travail (TAT) pour représenter les 200 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, situé à Laval.

« Après plusieurs mois d’efforts, les employé-es d’Amazon ont réussi à convaincre leurs collègues que c’est en se regroupant qu’on parvient à vaincre les plus grands », s’est réjouie la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Vendredi dernier, nous avons signifié au tribunal qu’une majorité d’employé-es de l’entrepôt DXT4 avaient adhéré à leur syndicat. Nous demandons au TAT de reconnaître leur volonté de se syndiquer et nous serons particulièrement vigilants à l’égard du comportement qu’adoptera la multinationale au cours des prochains jours », de poursuivre Caroline Senneville.

C’est en grand nombre que les salarié-es ont rallié le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN au cours des dernières semaines. Selon les propos tenus par les employé-es, plusieurs facteurs expliquent leur insatisfaction à l’égard de leurs conditions de travail : des cadences de travail exagérées, des mesures de santé et de sécurité au travail totalement déficientes, sans parler des salaires nettement inférieurs à la rémunération offerte dans le secteur des entrepôts et des centres de distribution au Québec.

« Je tiens à saluer le courage et la détermination des travailleuses et des travailleurs d’Amazon. Depuis plusieurs mois, dans ses différents entrepôts au Québec, Amazon mène une campagne de peur en inondant les milieux de travail de propagande antisyndicale. Il est temps que l’intimidation cesse envers les employé-es et que les droits du travail soient respectés au Québec », affirme la présidente de la CSN.

Prochaines étapes

Au cours des prochains jours, le TAT communiquera avec la direction de l’entrepôt DXT4 d’Amazon afin de l’informer du dépôt d’une requête en accréditation et d’obtenir, comme prévu par le Code du travail du Québec, la liste des salarié-es de l’entreprise. Cette liste permettra au TAT de vérifier le caractère représentatif du syndicat, à savoir qu’une majorité des salarié-es (50 % + 1) en sont membres. Si une telle majorité est confirmée par le TAT, celui-ci émet alors une accréditation qui confirme la reconnaissance du syndicat pour représenter l’ensemble des salarié-es visés par la requête.

Connue pour ses antécédents antisyndicaux, la multinationale américaine pourrait être tentée d’user de mesures dilatoires ou autres stratégies pour freiner le processus de syndicalisation en cours. Le gonflement artificiel des listes, l’embauche massive de nouveau personnel et la diffusion de messages antisyndicaux figurent parmi les tactiques utilisées.

Rappelons toutefois que les lois du travail au Québec sont très strictes en matière d’ingérence patronale lors de processus de syndicalisation. En fonction des articles 12, 13 et 15 du Code du travail, Amazon ne peut entraver les activités d’une association de travailleurs ni user d’intimidation, de menaces ou de représailles à l’endroit de ceux-ci pour avoir exercé leurs droits.

« Nous tenons à rassurer les employé-es d’Amazon : nos équipes juridiques sont prêtes, vos droits seront respectés. Et nous enjoignons l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des autres entrepôts d’Amazon au Québec : il est temps de se tenir debout et de faire valoir ses droits, même devant les géants ! », d’affirmer Caroline Senneville.

L’information sur l’actuelle campagne de syndicalisation d’Amazon au Québec peut être trouvée à l’adresse suivante : https://sesyndiquer.org/mawu/

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et parapublic, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Budget fédéral  2024: un pas vers plus de justice fiscale

La CSN salue les augmentations d’impôt sur les gains en capital de plus de 250 000 $.

« C’est un pas vers plus de justice fiscale entre les mieux nantis et ceux qui gagnent leur argent en travaillant », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le gouvernement a ajouté plusieurs nouveaux programmes intéressants ces dernières années, mais il faudra qu’il pense à les consolider pour que la population en profite vraiment. C’est sans compter des programmes déjà en place depuis plusieurs années, comme l’assurance-emploi ou les transferts pour la santé, qui méritent d’être bonifiés.

« Ce sera tout un défi de mener tout ça à terme dans un délai raisonnable. Il y a beaucoup de pain sur la planche », ajoute la présidente.

La CSN est par ailleurs déçue qu’il n’y a pas de nouvelles mesures pour les médias qui sont en grande difficulté, particulièrement en région. L’information de qualité est essentielle pour la démocratie.

L’annonce d’un projet de loi sur le droit à la déconnexion pour les entreprises de compétence fédérale est une bonne nouvelle. La CSN tient à collaborer au projet de loi.

Toujours pas assez pour le logement

Les nouvelles dépenses d’Ottawa pour le logement, annoncées avant le budget, représentent un effort louable d’augmentation du nombre de logements, mais cela demeure insuffisant, surtout à court terme. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoit qu’il faudrait construire 3,4 millions de logements d’ici 2030 pour atteindre une offre suffisante afin d’assurer un retour à l’abordabilité. Or, si ce n’est pas abordable, c’est impossible de se loger.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

 

Budget fédéral 2024 – Toujours pas assez de logements d’ici 2030

Les nouvelles dépenses d’Ottawa pour le logement, annoncées avant le budget, représentent un effort louable d’augmentation du nombre de logements, mais cela demeure insuffisant.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoit qu’il faudrait construire 3,4 millions de logements d’ici 2030 pour avoir une offre suffisante afin d’assurer un retour à l’abordabilité. Or, si ce n’est pas abordable, c’est impossible de se loger.

« L’intention du gouvernement est bonne, mais ça ne permettra pas d’atteindre l’abordabilité dans le secteur du logement d’ici 2030. La demande est telle, qu’une stratégie canadienne en consultation avec tous les partenaires impliqués, dont les provinces, serait essentielle pour faire en sorte que toute la population puisse avoir accès à un logement décent, et ce, à coût accessible », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN, précisant que le financement et la main-d’œuvre devront être au rendez-vous si l’on veut que ce méga chantier aboutisse enfin.

La CSN estime que le déficit ne devrait pas empêcher de voir plus grand sur cet enjeu crucial. Le directeur parlementaire du budget estimait l’an dernier que le gouvernement fédéral pouvait accroître ses dépenses de 1,7 % du PIB, ou 49,5 G$, sans nuire à sa viabilité financière à long terme. Il serait par ailleurs possible d’augmenter les revenus d’Ottawa tout en assurant une meilleure redistribution de la richesse. La CSN propose, par exemple, une taxe sur les services numériques pour les géants du web, laquelle avait déjà été envisagée par le gouvernement fédéral. Comme il n’y a toujours pas d’entente multilatérale pour imposer ces entreprises, le Canada devrait mettre en place une telle taxe, dès 2024, comme annoncé dans le précédent budget.

Des promesses toujours en plan

Alors que le gouvernement Trudeau est en place depuis 2015, la réforme de l’assurance-emploi n’a toujours pas été réalisée et quelque 60 % des Canadiennes et des Canadiens qui perdent leur emploi n’ont pas le droit à des prestations. Les syndicats et plusieurs groupes communautaires exigent depuis plusieurs années des changements fondamentaux. Rien n’est fait.

Le régime d’assurance médicaments universel n’est pas encore en place, mais la CSN salue le premier pas dans cet important dossier. Il faudra toutefois aller plus loin que la couverture de deux médicaments et pour cela, il faudra une entente avec les provinces.

La décarbonisation de l’économie canadienne piétine. Ottawa doit être au rendez-vous pour appuyer des moyens concrets de réduction des émissions de carbone, comme l’augmentation de l’offre en transport en commun. « Les intentions sont là, mais l’atteinte des objectifs prend énormément de temps », conclut la présidente de la CSN, qui estime qu’il serait pourtant possible de se donner les moyens de faire ce qui doit être fait pour l’avenir de nos enfants.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN déçue de la décision de la Cour suprême du Canada

La CSN est déçue de la décision de la Cour suprême du Canada de ne pas se pencher sur la Loi 15 sur les régimes de retraite du secteur municipal. Malgré ce refus, il demeure que cette loi, qui entrave la liberté d’association et le droit à la négociation, est un exemple de ce que les gouvernements doivent éviter de faire à l’avenir.Lire la suite →

Consultation sur l’avenir de la forêt: les travailleurs et travailleuses doivent être au centre des préoccupations, insistent les organisations syndicales

Alors que se tient aujourd’hui la Rencontre nationale des partenaires sur l’avenir de la forêt, les quatre organisations syndicales représentant de la filière forestière québécoise, Unifor, le Syndicat des Métallos, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), demandent que les travailleurs et travailleuses figurent au cœur des préoccupations pour assurer un avenir durable et équitable pour tous les acteurs impliqués.

« L’avenir de la forêt et de nos emplois passe par une vision commune, une concertation qui implique les travailleurs et travailleuses, un plan d’action concret, davantage d’ambition pour développer une industrie qui aidera à décarboner le Québec et des politiques publiques pour s’en donner les moyens », soulignent les représentants syndicaux du secteur de la forêt, le directeur d’Unifor, Daniel Cloutier, celui des Métallos, Dominic Lemieux, le président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Luc Vachon ainsi que le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Louis Bégin.

Les quatre syndicats soulignent l’importance d’un diagnostic précis de la situation, qui tient compte des différentes pressions sur la forêt, dont les effets des feux, le Plan Caribou ainsi que les droits des Premières nations. « À la lumière de ce diagnostic, on souhaite pouvoir établir un cadre solide pour protéger les droits et les emplois des travailleurs tout en garantissant la durabilité de notre environnement forestier. Il faut anticiper les changements pour planifier une transition juste, quant aux emplois et à l’avenir économique des communautés », estiment les quatre syndicats.

Planifier la transition

Les travailleurs et travailleuses du secteur forestier doivent être au cœur des décisions qui les concernent.

« Nos membres ne vivront peut-être plus de la forêt de la même façon. Mais ils sont convaincus qu’il est possible d’en vivre encore longtemps avec de bons emplois dans des industries à forte valeur ajoutée. Ce sera possible seulement si on se dote de mécanismes de concertation plus structurés, prévisibles et transparents, qui impliquent à la fois les représentants des travailleurs, des communautés, du gouvernement et des entreprises. Ensemble, on doit arriver à concilier développement durable, emplois de qualité, développement économique des communautés et décarbonation de l’économie », concluent les syndicalistes.

Pénurie de travailleurs sylvicoles : la solution est à portée de mains

À l’aube de la saison des travaux sylvicoles, le Conseil central du Bas-Saint-Laurent, la Fédération de l’industrie manufacturière et le Syndicat national de la sylviculture, tous affiliés à la CSN, dénoncent la menace qui pèse sur ce secteur névralgique de l’industrie forestière.

Depuis de nombreuses années, le secteur forestier fait face à une difficulté croissante de recrutement et de rétention de travailleurs sylvicoles. Cette problématique menace le maintien des travaux d’aménagement forestier, et ce, partout au Québec. Le mode de rémunération à forfait, qui a pour effet de créer un revenu incertain, constitue l’une des principales causes de ces difficultés. Des partenaires régionaux ont donc mis sur pied un projet pilote pour revoir ce mode de rémunération.

De 2020 à 2023, ce projet a expérimenté une rémunération hybride, c’est-à-dire basée sur un taux horaire et sur la productivité. Le projet a aussi permis aux travailleurs sylvicoles d’avoir droit à certains avantages sociaux largement répandus sur le marché du travail, mais auxquels ils n’avaient pas accès, tels que des congés mobiles et un REER collectif.

Le rapport d’évaluation du projet a démontré que cette meilleure rémunération a permis de juguler l’érosion du nombre de travailleurs sylvicoles. « Pendant quatre ans, nous avons enfin réussi à mieux vivre de notre métier, témoigne Serge Desrosiers, président du Syndicat national de la sylviculture. Les travailleurs craignent maintenant de perdre les conditions mises en place par le projet pilote. Selon plusieurs de mes collègues, leur avenir dans le métier dépend du maintien de ces conditions. »

Malgré les résultats concluants du projet, le gouvernement n’a pas indiqué son intention d’implanter cette solution de manière permanente et à l’ensemble de la province.

Vague de départs
« La fin de ce nouveau mode de rémunération, jumelé avec l’actuelle pénurie de main-d’œuvre, aura des conséquences importantes sur toute l’industrie forestière de la région et de l’ensemble du Québec », insiste Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

L’exploitation forestière représente bon an, mal an plus de 2 G$ en recettes pour le Québec. De façon plus globale, l’industrie du bois rapporte près de 7 G$ au PIB. « Ces résultats sont possibles grâce au travail d’aménagement forestier, ajoute le dirigeant. Pas de travailleurs sylvicoles, pas d’aménagement forestier et pas d’exploitation forestière. C’est aussi simple que ça. »

« Pour le Bas-Saint-Laurent, l’industrie forestière représente un secteur névralgique de l’économie, ajoute Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN. La majorité des travailleurs forestiers du Québec se retrouvent ici, dans notre région. Nous voulons conserver ces emplois. Nous avons la chance que notre députée de Rimouski soit également ministre des Ressources naturelles et des Forêts. Nous lui demandons, ainsi qu’à ses collègues députés de la région, d’intervenir de façon urgente afin de mettre en place des normes minimales de rémunération pour tous les travailleurs sylvicoles de la province, normes basées sur le projet pilote du Bas-Saint-Laurent », termine Mme Bélanger.

À propos
Le Syndicat national de la sylviculture compte quelque 200 membres. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe plus de 320 syndicats, représentant environ 25 000 membres œuvrant dans le domaine industriel québécois. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente près de 8600 membres répartis dans plus de 97 syndicats dans toutes les MRC de la région — de La Pocatière à Les Méchins — et tous les secteurs d’activité confondus, qu’ils soient privés, publics ou parapublics.

Faire reculer la privatisation sur  tous les fronts !

(Bulletin Vraiment public no 6) La CSN poursuit sa campagne en 2024 pour un réseau Vraiment public. L’objectif principal des prochains mois sera de faire reculer la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). Le printemps sera consacré à la recherche-action afin de recueillir des informations et des récits sur les différentes formes de privatisation qui ont cours et des conséquences qu’elles entraînent sur nos membres et la population. Il faut aussi mettre en lumière les liens unissant les milieux d’affaires et les élu-es avec l’accélération de la privatisation du RSSS.

Le 15 mars 2024, lors du conseil confédéral, l’instance démocratique de la CSN entre les congrès, les délégué-es ont adopté une résolution plaçant la lutte contre la privatisation au sommet des priorités de la CSN. Pour les travailleuses et les travailleurs de tous les secteurs, la défense de l’accès universel à des services publics de qualité est une nécessité.

Par ailleurs, l’amélioration de la situation exige qu’on remette en cause le rôle de plus en plus prépondérant des entreprises privées. Par exemple, en 2024, force est de constater que la première ligne, la porte d’entrée du réseau, est presque entièrement contrôlée par des entreprises privées. Est-ce à des entrepreneurs de décider où et quand doivent être offerts des services sociaux ou de santé ? Est-ce souhaitable que la possibilité d’accumuler des actes facturables oriente l’offre de services ? Est-ce équitable que la rémunération des médecins constitue 20 % du budget total en santé et services sociaux ?

Le mantra des chambres de commerce voulant que le secteur privé fasse toujours mieux que le secteur public est tout simplement faux. L’offre de la première ligne en est un exemple patent. En effet, la création des Groupes de médecine de famille (GMF), des entités privées, a lamentablement échoué dans sa mission à améliorer l’accès à un médecin de famille et à désengorger les urgences. Le statu quo n’est plus possible. Le vrai changement aujourd’hui, c’est de reprendre en main collectivement, dans le secteur public, les services de première ligne.

La CSN entend militer en ce sens au cours des prochains mois. Les tenantes et les tenants de la privatisation trouveront sur leur chemin une CSN résolue à exiger un changement de cap. Il ne suffit plus de stopper la privatisation, il faut la faire reculer. Il faut déprivatiser le système en faveur d’un réseau Vraiment public.

Le privé en santé – Pas une erreur de parcours

Le conseil confédéral de mars recevait la chercheuse Anne Plourde de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques(IRIS), pour nous amener à réfléchir aux raisons qui poussent les gouvernements à refaire toujours les mêmes erreurs, d’une réforme à l’autre. Pour Anne Plourde, ce n’est pas par incompétence. « En fait, nous dit-elle, bien que les citoyennes et les citoyens constatent l’échec de nos élu-es à améliorer les choses, il y a, dans notre société, certains milieux pour qui ces réformes sont, au contraire, un véritable succès ! »

En réalité, il faut remonter à la création du réseau public au début des années 70 pour trouver la dernière grande victoire des travailleuses et des travailleurs : la mise en place de l’assurance maladie. À l’époque, les milieux d’affaires ont farouchement résisté. La raison de leur opposition était simple : l’existence d’un système public qui fonctionne bien est incompatible avec la génération de profits. De plus, le système québécois se voulait au départ des plus démocratique et décentralisé. Chaque hôpital, chaque CLSC et chaque CHSLD comptait un conseil d’administration indépendant formé par des citoyennes et des citoyens. Rappelons que l’approche était résolument avant-gardiste : le système public québécois a dès le départ intégré la dimension de la médecine communautaire, en plus des CLSC, qui se voulaient la porte d’entrée idéale pour la population.

Pour Anne Plourde, le capitalisme a de tout temps été bien mauvais pour la santé. Par exemple, lorsque la recherche de profits conditionne l’offre de service en santé, plus la population est malade, meilleures sont les perspectives de profits pour le privé. À l’inverse, la prévention et l’absence de maladie entraînent une contraction pour le marché privé. Pour offrir des services à moindre coût, les entreprises privées doivent soit rogner sur les conditions de travail des employé-es, soit rogner sur la qualité des services. Et que dire du fait qu’en pleine période de pénurie de personnel, un médecin, qui n’est plus rémunéré par la RAMQ, limite l’accès universel et gratuit à ses soins pour les prodiguer plutôt à une clientèle aisée qui a statistiquement moins de problèmes de santé ?

Opposés dès le jour un
Suivant cette grande victoire des travailleuses et des travailleurs au début des années 70, l’opposition à la création d’un régime entièrement public n’a jamais baissé les bras. C’est ainsi qu’on a assisté à des vagues successives de privatisation. De leur côté, la plupart des médecins ont toujours résisté à intégrer le système public, s’inscrivant davantage comme des travailleurs autonomes et des entrepreneurs indépendants, alliés naturels, en quelque sorte, des élites économiques. De cette manière, les cliniques privées se sont multipliées et l’on voit aujourd’hui apparaître des chaînes de cliniques où les médecins-entrepreneurs sont propriétaires aux côtés d’autres entreprises à but lucratif. Loin d’être source d’efficacité, au contraire, le capitalisme en santé et en services sociaux est la principale cause du manque d’accès au réseau pour la population.
C’est pourquoi il faut absolument sortir la logique marchande de notre réseau public, au nom de la santé globale de la population et de l’intérêt public. Le défi est de taille, car le gouvernement de la CAQ poursuit la voie empruntée par tous ses prédécesseurs depuis 30 ans, à toute vapeur.

À lire
Les deux derniers ouvrages d’Anne Plourde, Santé inc. – Mythes et faillites du privé en santé et Le capitalisme, c’est mauvais pour la santé, sont disponibles chez PôleDoc, Service de documentation de la CSN.
https://csn.inlibro.net/

Santé-Québec, OÙ en sommes-nous ?

Suivant l’adoption sous bâillon du projet de loi 15, en décembre 2023, la nouvelle agence de gestion Santé Québec se met graduellement en place. Malgré l’adoption de la loi, la CSN demeure résolue à revendiquer un changement d’approche de la part du gouvernement. Nous sommes loin de baisser les bras pour contrer cette réforme néfaste ! Toutefois, nous avons l’obligation de nous préparer en vue de la création d’un employeur unique pour l’ensemble du réseau public de la santé et des services sociaux. Notons que la date exacte d’un éventuel vote d’allégeance syndicale n’est toujours pas connue. Nous vous tiendrons informés dès que nous en saurons davantage.

À terme, tous les salarié-es du réseau public devront voter afin de choisir l’organisation syndicale qui les représentera à l’avenir. En bref, l’ensemble des accréditations syndicales existantes, qu’il s’agisse des CISSS et des CIUSSS ou des établissements n’ayant pas été fusionnés lors des réformes précédentes, seront fusionnées pour former six grandes unités nationales. Ces six unités sont issues d’un certain redécoupage des quatre catégories de personnel du réseau, existant depuis la réforme Couillard de 2005. La CSN représente actuellement des membres dans chacune des six nouvelles catégories.

Personnel en soins infirmiers

Les salarié-es dont la pratique est régie par la Loi sur les infirmières et les infirmiers, les salarié-es membres de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires ainsi que les salarié-es qui ont pour fonction d’assurer la qualité des soins infirmiers.
Ex. : Infirmière auxiliaire, conseillère
en soins infirmiers, infirmière.

Personnel de soutien opérationnel et de métiers

Les salarié-es des services auxiliaires de type manuel ainsi que les métiers spécialisés ou non spécialisés pouvant requérir un certificat de qualification.
Ex. : Salubrité, cuisine, ouvrière ou ouvrier.

Personnel d’assistance aux soins cliniques

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par l’exécution de tâches semi-spécialisées pour apporter un soutien fonctionnel à des professionnel-les ou à des techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux.
Ex. : Préposé-es aux bénéficiaires, agentes et agents d’intervention.

Personnel de soutien de nature administrative

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par l’exécution de travaux administratifs,
professionnels, techniques.
Ex. : Acheteuse, agente administrative, magasinière.

Techniciennes, techniciens et  professionnel-les de la santé  et des services sociaux

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par la dispensation de services de santé et de services sociaux aux usagères et aux usagers par des techniciennes et techniciens et des professionnel-les pour des travaux de nature professionnelle ou technique exécutés dans le cadre des services de santé et des services sociaux.
Ex. : Éducatrice et éducateur, psychothérapeute, psychologue.

Techniciennes, techniciens et professionnel-les de soutien spécialisé et en soins cardiorespiratoires

Les salarié-es dont l’emploi est caractérisé par un soutien aux soins dans les secteurs spécialisés et dans le domaine des soins cardiorespiratoires par des techniciennes
et techniciens et des professionnel-les.
Ex. : Technologiste médical, inhalothérapeute.

La liste complète des titres d’emploi par catégorie se retrouvera en annexe de la loi qui n’est pas encore disponible sur le Web. La création de l’employeur unique annonce une centralisation inédite des relations de travail. À la CSN, nous entendons continuer d’offrir des services de proximité aux travailleuses et aux travailleurs, à leur donner une voix démocratique forte et à les soutenir dans leurs luttes au quotidien.

les 5 catégories

 

 

 

 

 

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Les partenaires s’inquiètent pour le marché du travail québécois

Chaque jour, au Québec, de petites et moyennes entreprises se font refuser des services nécessaires à leur croissance, alors que des personnes en emploi ou à la recherche d’un travail voient leur demande pour une formation qualifiante rejetée, malgré un besoin démontré et un niveau de précarité élevé dans plusieurs cas.

À trois semaines du dépôt du budget fédéral, les acteurs du marché du travail québécois joignent leur voix aujourd’hui afin de signaler une situation critique en matière de développement de la main-d’œuvre au Québec.

Un manque à gagner financier

La fin possible des bonifications des ententes de transferts sur le marché du travail (ETMT) en provenance du gouvernement canadien représente un manque à gagner de quelque 140 millions de dollars (M$) pour le Québec en 2024-2025, soit 100,7 M$ pour l’Entente sur le développement du marché du travail (EDMT) et 44,4 M$ pour l’Entente sur le développement de la main-d’œuvre (EDMO). À cela s’ajoutent d’autres coupures de financement, tant du fédéral que du provincial, qui totalisent près de 145 M$ additionnels.

Des impacts réels sur le terrain

Déjà, les entreprises, les travailleuses et travailleurs ainsi que les personnes en recherche d’emploi sont touchées par des contractions importantes dans le financement des services aux entreprises, des mesures de formation et des services publics d’emploi destinés aux individus. À titre d’exemple, le financement des services aux entreprises et des mesures de formation a chuté de près de 50 % entre 2022-2023 et 2023-2024, ce qui occasionne des bris de services dans certaines régions ou encore de longues listes d’attente.

Se préparer pour l’avenir

Le marché du travail a été fortement chamboulé par la pandémie de COVID-19, de même que par de nombreuses transitions démographiques, environnementales et technologiques. En ce sens, il demeure encore très volatil et inégal. De nombreux experts et économistes prévoient également un ralentissement économique pour les prochaines années, ce qui pourrait entraîner plusieurs pertes d’emploi et une hausse du taux de chômage.

Dans ce contexte, il nous apparaît donc primordial de bonifier rapidement les ententes de transferts sur le marché du travail avec Ottawa, afin de maintenir l’offre, la qualité et d’assurer la prévisibilité à long terme des services destinés aux personnes à la recherche d’un emploi, aux travailleuses et travailleurs ainsi qu’aux entreprises québécoises.

Signataires

Nathalie Arguin, secrétaire générale – Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Christian Blanchette, recteur – Université du Québec à Trois-Rivières – Représentant du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI)

Denis Bolduc, secrétaire général – Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Karl Blackburn, président et chef de la direction – Conseil du patronat du Québec (CPQ)

Paul Doyon, premier vice-président général – Union des producteurs agricoles (UPA)

Caroline Dupré, présidente-directrice générale – Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ)

Éric Gingras, président – Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Pierre Graff, président-directeur général – Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ)

Richard Gravel, vice-président – Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre (COCDMO)

Charles Milliard, président-directeur général – Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)

Véronique Proulx, présidente-directrice générale – Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ)

Martine Roy, vice-présidente – Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ)

Valérie Roy, directrice générale – AXTRA, Alliance des centres-conseils en emploi

Bernard Tremblay, président-directeur général – Fédération des cégeps

Luc Vachon, président – Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Olymel, les porcs d’abord

Si vous lisez cette lettre au restaurant ce matin, vous croquerez peut-être une tranche de bacon produite en Ontario pour la première fois de votre vie. Vous ne goûtez pas la différence? Eh bien, pour des milliers de familles québécoises, ça en fait toute une!

Depuis un an, Olymel procède au laminage des emplois syndiqués dans ses usines de transformation de porcs du Québec. Quelques mois après avoir fermé sa plus vaste usine de transformation de porcs au Canada, celle de Vallée-Jonction, et fait disparaître d’autres usines de transformation ici, elle embauche maintenant ailleurs.

Tout récemment, Olymel transférait sa production de bacon destinée aux restaurants et aux institutions, de Drummondville vers Cornwall en Ontario. Bref, Olymel choisit de plus en plus de transformer dans ses usines de l’extérieur du Québec du porc québécois pour le revendre ensuite sur le marché québécois.

Mauvaises décisions

Olymel a reçu des centaines de millions en subvention et en investissement du gouvernement afin de sauver la «filière porcine québécoise». Doit-on comprendre que la filière porcine québécoise exclut de bons emplois pour les travailleurs du Québec?

Après avoir supprimé plus d’un millier d’emplois dans ses usines québécoises au cours de la dernière année, Olymel plaidait le mois dernier être devenue dépendante de pas moins de 1500 travailleurs étrangers temporaires. Rappelons que ceux-ci doivent respecter des conditions particulières pour demeurer au pays dont celle de demeurer à l’emploi exclusif d’Olymel. C’est la recette Olymel: le plus de profits possible.

Qu’Olymel se comporte ainsi ne surprendra pas ses travailleurs. Ils ont été les premiers témoins d’une succession de mauvaises décisions prises par les dirigeants, et ce, depuis la création d’Olymel, à partir d’autres abattoirs il y a 30 ans. Ils savent que la fierté québécoise d’Olymel se limite aux slogans. Ils savent depuis longtemps que chez Olymel, les porcs passent avant les humains.

Profits

Ce qui est le plus affligeant, c’est de constater qu’en 2024 ni Olymel ni son propriétaire, la coopérative Sollio, ni les producteurs de viande, ni même les élus aux différents paliers de gouvernement ne se soucient vraiment du sort de ces milliers de travailleurs.

Pourtant, si Olymel brasse aujourd’hui un chiffre d’affaires de 4,7 milliards de dollars, c’est bien grâce aux profits accumulés par la force de leurs bras et de leurs têtes et de leurs parents et de leurs grands-parents.

Et que dire de la CAQ? Vous rappelez-vous? On nous promettait de bons emplois dans toutes les régions du Québec. On ne savait pas trop de quels bons emplois François Legault parlait à l’époque. C’était pour se faire élire. Maintenant, on le sait.

De toute évidence, ça n’incluait pas les milliers de bons emplois déjà existants dans la transformation du porc québécois.

 

Alexandre Laviolette,
président,
Fédération du commerce (FC–CSN)

Lettre publiée dans le Journal de Montréal du 20 mars 2024

Ensemble pour Gaza et la Palestine

Face à la situation révoltante qui a lieu à Gaza et en Palestine, la CSN invite tous les travailleuses et les travailleurs à se joindre à la manifestation du 23 mars prochain à 14h, au carré Dorchester, à Montréal. 🇵🇸
La CSN et les membres de la Coalition du Québec URGENCE Palestine revendiquent:
  • Un cessez-le-feu immédiat et la libre circulation de l’aide humanitaire dans toute la bande de Gaza;
  • L’arrêt des exportations militaires canadiennes, directes et indirectes, vers Israël;
  • La levée du blocus de la bande de Gaza par Israël.
Pour confirmer votre présence ou pour avoir plus d’informations sur l’événement : https://www.facebook.com/events/1567337220732295

1600 auxiliaires d’enseignement de McGill pourraient être en grève pour la fin de session

En pleine négociation de leur convention collective, les 1600 auxiliaires d’enseignement de McGill viennent de voter à 87 %, avec un taux de participation record, une banque de huit semaines de grève qui pourrait affecter la fin de la session universitaire.

« Aujourd’hui, les membres du syndicat envoient un message clair à l’administration : si nous devons faire la grève, nous sommes prêts à aller jusque-là. Nous n’avons pas pris cette décision à la légère, c’est notre dernier recours dans la négociation. La balle est maintenant dans le camp de l’employeur pour que nous obtenions le contrat que nous méritons », explique Fanny Teissandier, auxiliaire d’enseignement.

En négociation pour le renouvellement de leur convention collective depuis septembre, le syndicat revendique notamment une hausse de salaire substantielle pour pallier la hausse du coût de la vie et rattraper le salaire moyen des auxiliaires d’enseignement dans le reste du U15, le Regroupement des universités de recherche du Canada, qui comprend notamment l’Université de Toronto, l’Université Queen’s, l’Université McMaster et l’Université de la Colombie-Britannique.

Les travailleuses et les travailleurs demandent également que les heures de contrats attribuées aux assistants d’enseignement soient indexées au nombre d’étudiantes et d’étudiants. Le syndicat craint que la diminution des heures constatée ces dernières années ne finisse par affecter la qualité de la formation à l’Université.

« McGill se vante d’offrir un enseignement de premier ordre. Comment l’Université pourra-t-elle assurer une formation de qualité si celle-ci diminue les ressources disponibles aux personnes étudiantes, par exemple en réduisant les heures octroyées aux auxiliaires d’enseignement pour faire leur travail ? », questionne Christine Gauthier, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN (FNEEQ-CSN).

« Les auxiliaires d’enseignement sont des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs. Améliorer leurs conditions de travail, c’est aussi améliorer leurs conditions de recherche. Le syndicat pourra compter sur l’appui de la CSN tant et aussi longtemps qu’il en faudra à McGill pour se rendre à l’évidence », ajoute Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN.

La CSN en marche pour recueillir des dons pour Leucan

Montréal, le 17 mars 2024 – Partout au Québec, plus de 400 personnes ont répondu à l’appel de la CSN pour participer à la deuxième édition du Marche-don, Cours-don. Cette activité sportive a permis de recueillir plus de 150 000 $ pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN, un camp d’été familial destiné aux enfants atteints de cancer et à leur famille.

Rappelons que Le Camp Vol d’été Leucan–CSN a été mis sur pied en 1985 et a été renommé en 2001 le Camp Vol d’été Leucan–CSN, grâce au partenariat établi avec la CSN qui le finance par plusieurs activités de collecte de fonds.

« Pourquoi la CSN s’implique-t-elle pour Leucan ? Pour donner du répit aux enfants atteints de cancer et à leur famille. C’est une cause qui nous tient à cœur depuis plusieurs années. Comme organisation syndicale qui a la solidarité et l’entraide dans son ADN, cet engagement social est en droite ligne avec nos valeurs. C’est une manière pour notre mouvement de s’impliquer différemment dans la communauté », explique David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1 600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Réforme en construction: un projet de loi rigide qui brime certains droits

Le projet de loi 51 qui modifie l’encadrement du secteur de la construction au Québec contient des dispositions qui attaquent le droit à la négociation en limitant les matières éventuellement négociées. À ce titre, le projet de loi prévoit que la mobilité des travailleuses et des travailleurs ne pourra plus faire partie des conventions collectives après 2025.

« Limiter le droit de négocier la mobilité entre les régions risque de créer d’importantes tensions régionales lorsque le nombre d’emplois sera plus limité et que des travailleuses et des travailleurs sans emploi verront des personnes d’autres régions travailler près de chez eux », affirme Pierre Brassard, président de la CSN–Construction. Le mémoire de la CSN propose plutôt de mettre sur pied un comité paritaire pour revoir le découpage des régions en fonction des disponibilités de main-d’œuvre. « Il est très surprenant que la réforme du ministre Boulet ne fasse rien pour attirer et retenir plus de monde dans le secteur de la construction, alors que c’est la priorité absolue. Il faudrait notamment reconnaître les personnes qui œuvrent déjà dans l’industrie, comme les arpenteurs », ajoute Pierre Brassard. Le mémoire de la CSN est disponible en ligne et sera présenté en commission parlementaire le 13 mars à 15 h.

L’actuelle loi balise déjà de façon importante la possibilité de faire la grève. « Le projet de loi doit être un moment marquant dans l’industrie et une occasion unique de mettre en œuvre des solutions concrètes, le tout en conformité avec l’évolution du droit du travail au Québec », ajoute François Enault, 1er vice-président de la CSN. Selon François Enault, le protocole de négociation devrait être négocié dans les deux mois suivant l’avis de négociation, à défaut de quoi un arbitre devrait trancher. La CSN–Construction s’attend à une négociation serrée en 2025 alors que dans la dernière convention collective, l’importante période d’inflation que nous traversons depuis quelques années n’avait pas été prévue. L’accès au droit de grève pourrait être un enjeu majeur.

Rien pour empêcher les briseurs de grève

« Alors que le fédéral est en train d’interdire le recours aux briseurs de grève pour les secteurs de compétence fédérale, le secteur de la construction deviendra bientôt le seul au Québec où l’on peut recourir à des scabs en toute légalité. C’est inacceptable », soutient Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 Des avancées

 La CSN salue par ailleurs certaines dispositions du projet de loi 51, notamment celles qui facilitent l’accès des femmes et de groupes minoritaires dans le secteur de la construction ou encore la possibilité de négocier une rétroactivité salariale lorsque la négociation dépasse l’échéance de la convention. Les améliorations au carnet de référence devraient également permettre plus de transparence dans l’accès aux emplois disponibles.

 Pas de vote électronique

 La CSN–Construction est toutefois déçue de constater que sa proposition  de mettre en place un vote électronique pendant les périodes de changement d’allégeance syndicale n’a pas été retenue. « Le taux de participation au vote est très bas étant donné la paperasse nécessaire. Pour une plus grande démocratie syndicale, nous souhaitons toujours l’installation d’un vote électronique simple », conclut Pierre Brassard.

 À propos

 Fondée en 1924, par et pour les travailleuses et les travailleurs, la CSN–Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et pour améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN–Construction représente 15 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction.

 

 

Un gouvernement qui n’arrive plus à saisir les défis qui attendent le Québec, constate la CSN

C’est un budget sans envergure et sans ligne directrice claire qui a été présenté aujourd’hui par le ministre des Finances, Eric Girard. Pour la CSN, ce budget témoigne de l’incapacité du gouvernement Legault à bien cerner les défis auxquels fait face le Québec et à agir pour améliorer le bien-être de la population.

« Le ralentissement économique ne peut expliquer à lui seul l’inaction du gouvernement sur de nombreux plans, que ce soit en matière de logement ou de la lutte aux changements climatiques », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Les vraies marges de manœuvre ont été gaspillées : les baisses d’impôts annoncées l’an dernier plombent aujourd’hui de deux milliards l’état de nos finances publiques, poursuit la dirigeante syndicale. De plus, le gouvernement amplifie son propre malheur en consacrant 2,2 milliards au remboursement de la dette. Malgré le ralentissement économique, malgré un déficit qualifié de “structurel” par le gouvernement, malgré un endettement inférieur au reste du Canada, le Québec demeure la seule province canadienne à consacrer une part de ses revenus au remboursement de la dette. C’est un non-sens complet. »

Si, pour l’instant, l’augmentation des budgets des ministères de l’Éducation et de la Santé et des Services sociaux semble pouvoir éviter une rupture de services, la CSN demeure préoccupée par la pensée magique du gouvernement quant aux économies qui pourraient être réalisées par l’entremise de l’optimisation de l’action de l’État et l’examen des dépenses gouvernementales.

« Lors de chacun des exercices de centralisation des services publics, que ce soit en santé ou en éducation, on nous promet des économies d’échelle. Chaque fois, ce sont plutôt des abolitions de postes et des surcharges de travail que nous avons constatées sur le terrain. Nous suivrons ces travaux avec attention », déclare la présidente de la CSN.

Alors que la ministre de l’Enseignement supérieur doit présenter sous peu sa nouvelle formule de financement des universités, le budget ne contient aucune somme supplémentaire à cet effet, déplore la centrale syndicale.

Rien pour juguler les crises

Alors que de nombreux secteurs de l’économie doivent jongler avec les effets de la pénurie de main-d’œuvre, il est décevant que le gouvernement limite ses actions au seul secteur de la construction. « De nombreuses personnes actuellement à l’emploi bénéficieraient d’un meilleur accès à la formation professionnelle pour améliorer leur situation. Or, l’enveloppe consacrée à la formation continue demeure fermée, tout comme la possibilité de suivre une formation professionnelle à temps partiel », déplore Caroline Senneville.

Pour la CSN, il est pour le moins surprenant de constater que le gouvernement ne prévoit aucun nouvel investissement visant la construction de logements sociaux, malgré l’ampleur de la crise qui sévit. « Ce ne sont pas les mesures annoncées à l’automne qui règleront la crise ni la légère bonification des allocations au logement annoncée aujourd’hui. S’il nous fallait un exemple de la déconnexion du gouvernement par rapport aux défis d’aujourd’hui, la crise du logement figure malheureusement en tête de liste. »

Alors que l’exode des revenus publicitaires continue d’affliger les médias d’information, notamment en région, c’est avec déception que la CSN constate que le budget ne contient aucune nouvelle mesure pour leur venir en aide. Ce n’est certainement pas avec une bonification de six millions de son enveloppe pour soutenir les médias que le gouvernement Legault sera en mesure d’étendre le crédit d’impôt aux salles de rédaction des secteurs de la télévision et de la radio, comme le demandent la CSN et la FNCC–CSN.

En matière de lutte aux changements climatiques, le CSN constate que le gouvernement préfère agir sur les effets plutôt que de s’attaquer aux racines du problème. « Quand c’est rendu que les principales annonces du gouvernement portent sur la gestion des sinistres et sur l’augmentation des budgets de la SOPFEU, visiblement, on a un problème de vision à la CAQ », s’inquiète Caroline Senneville.

Enfin, la CSN regrette que le gouvernement n’ait pas entendu le cri d’alarme lancé la semaine dernière par les regroupements venant en aide aux femmes victimes de violence conjugale, qui demandent d’avoir un budget dédié à la construction de maisons d’hébergement. Malheureusement, le budget ne contient rien pour corriger la situation.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Préhospitalier : un nouveau plan d’action incomplet

Le nouveau plan d’action gouvernemental du système préhospitalier d’urgence au Québec contient plusieurs éléments positifs attendus et revendiqués depuis longtemps par la Fédération de la Santé et des Services Sociaux (FSSS–CSN), comme la mise en place de mécanismes pour éliminer les horaires de faction et l’uniformisation des protocoles opérationnels pour l’ensemble des centres de communication santé. Cependant, la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec se désole du fait que ce plan ne propose rien pour soulager la surcharge de travail qui affecte les paramédics. Bien que les nouvelles mesures puissent faire une différence sur le plan des temps de réponse et être mieux adaptées aux besoins, encore faudrait-il avoir des paramédics sur le terrain pour y remédier. La FSSS–CSN demande donc au gouvernement de repenser son plan afin que soient ajoutées des ambulances et des heures pour les paramédics sur la route.

« Alors que les besoins sont criants dans de nombreuses régions, nous sommes sidérés de voir que ce plan d’action national ne propose de mettre aucun véhicule ambulancier supplémentaire et rien pour faire baisser la pression qui pesse sur les épaules des paramédics », de s’indigner Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN responsable des secteurs privés.

« Les rapports des vingt dernières années à ce sujet recommandaient d’ajouter des effectifs sur la route, mais cela n’a pas été fait. On en vit les conséquences aujourd’hui avec des surcharges de travail incroyable pour les paramédics. Si on veut qu’ils demeurent dans la profession, il faut arriver à les décharger en mettant plus de paramédics sur le terrain et améliorer leurs conditions de travail », renchérit Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN.

Le manque flagrant d’effectif dans le milieu préhospitalier pourrait également être résolu par une augmentation des capacités d’admission dans le programme de techniques de soins préhospitaliers d’urgence dans les cégeps. Selon les données du SRAM, en 2023 c’est 119 candidatures qui ont été refusées pour 502 étudiantes et étudiants admis à l’échelle de la province. En 2020, pour les 496 admis, presque autant (453) ont été refusés. Aujourd’hui, ils auraient pu être sur la route. « Ce n’est pas normal de refuser annuellement un peu plus d’une centaine de candidats, faute de place pour la formation. Il est grand temps que le ministre de la Santé et que les collèges d’enseignement revoient à la hausse le nombre possible d’étudiantes et étudiants et qu’ils mettent en place des programmes, que ce soit perspectives ou autres. La profession ne pourra se sortir de cette pénurie sans un coup de barre majeur, et pour cela, ça prend des paramédics bien formés et de meilleures conditions de travail », soutient Mme Longchamp.

« Il faut aussi dire que dans certaines régions, des paramédics s’inquiètent de savoir si des ajouts temporaires de véhicules seront maintenus. Dans certains cas, le ministère de la Santé refuse même de leur octroyer des heures de travail. En pleine crise du secteur préhospitalier, cette situation est vraiment surréaliste et, malheureusement, le plan déposé ce matin ne nous propose rien pour les rassurer », précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

Le nouveau plan d’action propose de favoriser l’intervention citoyenne, ce qui est une bonne chose, mais cela n’élimine pas nécessairement le besoin d’ambulance. « Il faut être conscient que, même si les premiers répondants sont sur place, le plus souvent, l’ambulance est tout de même appelée dans ces situations et que les paramédics doivent se déplacer », poursuit Jean Gagnon.

En terminant, la Fédération de la Santé et des Services sociaux propose l’élargissement du rôle des paramédics. Ceux-ci pourraient alors prendre en charge plusieurs cas qui se retrouvent sinon aux urgences.

 

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privés. La FSSS est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3 600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien comme les mécaniciens et les préposé-es. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Les employé-es de la SAQ votent la grève à 89 %

Les employé-es de la SAQ en ont assez et veulent que les négociations s’accélèrent : après un an de pourparlers improductifs, c’est à 89 % qu’ils ont voté, au terme d’une série d’assemblées générales tenues tout au long de la semaine, pour un mandat de 15 jours de grève à être exercés au moment jugé opportun.

« La direction de la SAQ doit prendre acte de l’insatisfaction de ses employé-es devant cette négociation qui s’étire », affirme la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche.

« Après un an de négociations, nous n’avons toujours pas d’entente sur les aspects normatifs et nous n’avons même pas pu aborder les salaires. D’importants enjeux sont actuellement discutés à la table, notamment ceux liés à la planification des besoins en succursale et aux mécanismes d’attribution des horaires de travail. La direction doit donner les mandats nécessaires afin qu’un modèle plus approprié soit mis en place. »

Blocages à la table

La planification des besoins de personnel en succursale et les horaires de travail qui en résultent sont au cœur des négociations. Le syndicat déplore que la direction planifie ses besoins annuels sur la base du mois le moins achalandé de l’année, soit janvier. Les horaires de travail ainsi offerts étant bien en deçà des besoins réels, de multiples plages horaires sont ensuite affichées, à la pièce, chaque semaine.

« C’est 70 % des employé-es de la SAQ qui sont à temps partiel, qui n’ont aucune idée de leur horaire à deux semaines d’avis et qui ne savent jamais s’ils vont avoir une semaine complète de travail, souligne la présidente du syndicat. Notre monde est tanné de vivre dans la précarité, c’est insensé que la SAQ soit dirigée de cette façon. »

Outre l’ajout de postes permanents, d’autres questions ne sont toujours pas réglées à la table de négociation. Le syndicat désire notamment améliorer l’accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction de s’entêter à centraliser dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec, centralisation responsable des délais de livraison de 5 jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Soutien des médias : reconduction d’une mesure qui fait la différence

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) salue la reconduction de l’Initiative de journalisme local (IJL) pour trois ans à hauteur de 58,8 M$, mais s’inquiète encore énormément pour l’avenir de l’information de qualité.

« La reconduction de l’IJL est très importante pour beaucoup de médias. Mais elle ne suffira pas. Nous devons trouver d’autres moyens pour soutenir une plus grande variété de médias et stopper la dégringolade », lance Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN, qui se trouve justement aujourd’hui à Saguenay, au Sommet sur l’avenir de l’information régionale, tout comme la ministre St-Onge.

Rappelons que les revenus publicitaires ont littéralement fondu de 800 M$ en 10 ans et que cela touche toutes les plateformes (radio, télé, quotidiens, magazines et hebdos). Dans les derniers mois, la diminution constante des revenus a provoqué la fermeture de Métro Média, le licenciement de 547 employé-es du Groupe TVA, le départ volontaire de 125 salarié-es de CN2I et l’abolition de 800 postes à Radio-Canada. « Il faut cesser de placer un simple pansement sur une hémorragie », ajoute la présidente, qui demande des solutions pérennes. Pour en savoir plus : www.csn.qc.ca/information

La CSN et la FNCC–CSN ont justement proposé des mesures structurantes la semaine dernière. Il faut notamment étendre le crédit d’impôt à tous les médias d’information, y compris la télévision et la radio. La Fédération propose également la création d’un fonds pour soutenir l’information à partir d’une redevance applicable lors de la vente d’appareils munis d’un écran, ainsi que sur le service Internet et mobiles.

À propos

La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.