Au cours du dernier mandat, la CSN a gonflé ses rangs en accueillant 15 000 nouveaux membres. Cette croissance est supérieure à celle d’autres centrales syndicales et reflète une grande vitalité dans les rangs du maillon fort du syndicalisme.
Pierre Fortin du Service de la syndicalisation CSN explique que si, règle générale, la santé de nos syndicats se porte très bien, le contexte sociopolitique qui prévaut en Amérique du Nord demeure inquiétant. Les menaces aux droits démocratiques, la crise des médias et la montée de la désinformation, ainsi que les pressions antisyndicales croissantes ont de quoi inquiéter.
Et pas besoin d’aller au sud de la frontière pour en être témoin : les attaques d’Amazon contre les droits syndicaux, tout comme les attaques du projet de loi 89 du ministre du Travail, qui fragilise notre droit de grève, démontrent que les acquis syndicaux doivent être sans cesse défendus.
Si la centrale se porte bien, 2500 membres ont malgré tout quitté les rangs de la CSN. Et la majorité de ces pertes sont dues… à des requêtes en révocation, plus nombreuses que des maraudages. « Presque tout le temps, ces requêtes sont pilotées par l’employeur », rappelle l’intervenant.
Pourquoi ces travailleuses et ces travailleurs font-ils le choix de quitter leur syndicat ? Les délégué-es présents identifient plusieurs facteurs.
« On a parfois un bon boss, ou des membres qui pensent qu’un syndicat, ça ne sert à rien », résume un congressiste.
« La solution, c’est la vie syndicale. C’est important de prendre le temps de fraterniser avec les personnes avec qui on milite. On doit connaître les gens avec qui on travaille », conclut Pierre Fortin, qui insiste sur l’importance de collectiviser les enjeux concernant les conditions de travail.