Abandon de la taxe sur les services numériques, Carney se fait le valet de Trump

« Vendredi, Donald Trump tape du pied à propos de la taxe sur les services numériques (TSN). Samedi, Ottawa bombe (un peu) le torse, pour mieux plier le genou le lendemain en annonçant l’abandon de cette dernière. À plusieurs égards, c’est très grave ! Au premier chef, il est légitime de craindre pour la souveraineté canadienne face aux visées des milliardaires trumpistes. Mark Carney semble s’en faire le valet », déplore François Enault, premier vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

La présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture FNCC–CSN), Annick Charette, est aussi extrêmement préoccupée. « Cette taxe était demandée depuis longtemps par la FNCC et la CSN. Nos médias et notre culture doivent avoir les moyens de survivre dans cet énorme océan numérique dominé par les géants numériques que sont Amazon, Google et Meta. Cette taxe était un moyen, sans être le seul, qui pouvait y contribuer. Il est aberrant de voir que Mark Carney semble accorder bien peu de valeur à nos médias et notre culture, car dès qu’il vente un peu, il cède complètement sur cette question », s’indigne Mme Charette.

Cette dernière rappelle que le nouveau Premier ministre affirmait sur toutes les tribunes il y a peu de temps que le Canada ne deviendrait jamais le 51e État américain. « En agissant comme il le fait présentement, il asservit pourtant nos intérêts et nos politiques aux velléités américaines. Ça augure très, très mal pour la suite de toute négociation avec eux ! », continue Mme Charette.

Enault termine en rappelant les agissements d’Amazon ces derniers mois au Québec, qui a fermé tous ses entrepôts par fiel antisyndical, mettant environ 4500 personnes à pied. « À l’époque, Ottawa était scandalisé et affirmait vouloir punir Amazon. Mais en abandonnant la TSN, on offre un beau cadeau à Amazon Prime et à l’empire de Jeff Bezos ! C’est franchement révoltant », conclut le premier vice-président.

La CSN dénonce une autre fermeture de succursale

Réunis aujourd’hui devant la succursale de la SAQ Monk à Montréal, la CSN s’est jointe au groupe Solidarité SAQ Sud-Ouest afin de dénoncer la fermeture prochaine d’une autre succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ).

Nicolas Doucet, secrétaire général du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN, a témoigné des impacts majeurs de la fermeture d’une succursale dans un quartier : « J’ai déjà vécu une fermeture sauvage de succursale, celle de Pointe-Saint-Charles en 2012. J’ai travaillé sept ans dans cette succursale très rentable que la SAQ a décidé de fermer pour forcer les gens à fréquenter les plus gros points de vente. Le résultat a été désastreux : la rue Centre s’est dévitalisée, la plupart des commerces ont fermé et les locaux commerciaux se sont vidés. La rue vivante que nous connaissions à l’époque est devenue un désert de locaux à louer ».

Pour Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, l’élan de privatisation actuelle de la SAQ par le gouvernement de la CAQ est une très mauvaise idée : « Les récentes décisions du gouvernement visant à fermer huit succursales de la SAQ tout en ouvrant 34 nouvelles agences et une centaine de micro-agences ne passent pas du tout. Ces décisions imposent des conséquences économiques et sociales qui ne peuvent être ignorées par les pouvoirs publics en plus de déplacer le réseau des succursales de la SAQ et sa clientèle vers le secteur privé. Nous allons poursuivre notre mobilisation afin de contrer ces décisions qui, à plusieurs égards, vont carrément à l’encontre des intérêts de la population ».

Pour sa part, Ramatoulaye Diallo, trésorière du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, s’inquiète de la santé publique du territoire qu’il représente : « Rappelons que la mission principale de la SAQ est d’offrir des services de vente des produits de l’alcool de qualité, en respect des normes éthiques responsables et des lois encadrant ces activités. Nous voyons donc d’un mauvais œil la mise en opération de micro-agences dans les dépanneurs en milieu densément peuplé comme Montréal et Laval, qui pourraient commercialiser des petits formats de spiritueux, sans le même engagement législatif quant à la vente de ces produits. Avec la multiplicité des micro-agences dont certaines sont déjà en place, la vérification de l’âge et de la sobriété de la clientèle par des tiers non formés sur ces enjeux nous inquiètent ».

À propos

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 69 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Lettre ouverte – Gouverner pour tout le monde

Alors que la session parlementaire vient à peine de se terminer et que nous sommes à quelques heures de célébrer la fête nationale des Québécoises et des Québécois, permettez-moi un court, mais important rappel au premier ministre François Legault. Une précision qui me semble essentielle à la lumière des récentes offensives antisyndicales du gouvernement. Les syndicats sont composés d’êtres humains. Des jeunes, des moins jeunes, des riches, des moins riches, des gens issus de différentes communautés, bref, du vrai monde. Du monde qui fait rouler le Québec et qui contribue à son essor.

Avec son projet de loi 89 – dorénavant nommé loi 14 – ainsi qu’avec son projet de loi 101, le gouvernement fait mal aux Québécoises et aux Québécois syndiqués. Il leur retire des moyens essentiels pour améliorer leur condition et aspirer à vivre mieux. En choisissant de ne pas offrir aux femmes des réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation, l’accès aux mécanismes de protection et de participation en santé et sécurité du travail, le gouvernement les laisse tomber. En coupant de manière plus qu’inquiétante en éducation et en santé, il les fait souffrir.

Cette collision frontale aurait pourtant pu être évitée si le gouvernement avait daigné nous parler. Nous exposer son point de vue et entamer la discussion. La CAQ a plutôt choisi de nous traiter en adversaire. J’ajouterais en adversaire à abattre.

Tout cela est bien dommage, car les êtres humains que nous sommes ne tolèrent pas le manque de respect. Puisqu’il le faut, nous irons devant les tribunaux pour défendre nos droits. Puisqu’il le faut, nous serons dans les rues pour nous faire entendre. Puisqu’il le faut, nous prendrons part au débat public pour dénoncer les dérives du patronat, avec qui le gouvernement semble travailler de pair.

Près de 40 % des Québécoises et des Québécois sont syndiqués. Le premier ministre aurait dû se rappeler qu’il a le devoir de gouverner pour tout le monde.

Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Forêt : qui écoutera celles et ceux qui en vivent ?

La ministre des Ressources naturelles et des forêts – ma députée – Madame Maïté Blanchette Vézina n’a de yeux que pour la récolte de bois et pour la génération de richesse pour les entreprises. Jusqu’à maintenant elle passe complètement à côté d’une réalité implacable : sans travaux sylvicoles cela est impossible écologiquement et économiquement parlant. Comment peut-on parler ainsi de la forêt sans s’attarder une seconde à celles et ceux qui en vivent ?

Nous, les ouvriers sylvicoles, sommes de moins en moins nombreux. Nos conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au fil des années, tirées vers le bas des entrepreneurs peu scrupuleux. Il n’y a présentement aucune relève. Le métier n’attire plus personne tant les conditions sont d’un autre temps. Les travailleurs gagnent en âge et les emplois disparaissent. Ils sont remplacés par de la main d’œuvre temporaire : une manière de plus pour les patrons de diminuer nos conditions. Ne nous y trompons pas, cette précarité a aussi un impact sur la qualité du travail de reboisement et d’entretien. Avec nos emplois, disparaissent aussi nos salaires qui, il y a encore pas si longtemps, faisaient vivre nombre communautés du Bas-Saint-Laurent comme dans d’autres régions du Québec parce que nous y habitions.

Je suis ouvrier sylvicole depuis 30 ans. Je fais partie des derniers ouvriers forestiers. Nous sommes les jardiniers de la forêt. C’est un travail difficile physiquement mais il est source d’une grande fierté pour nous. Pour nous, la forêt, c’est notre vie, et non pas seulement de futures rangées d’arbres à abattre.

Pour nous, qui avons consacré notre vie à préparer les forêts de demain, la réforme du régime forestier aurait dû être l’occasion parfaite à saisir pour mieux qualifier notre noble métier et pour le pérenniser. Au contraire, la ministre a tout bonnement laissé tomber un projet-pilote prometteur qui améliorait concrètement les conditions de travail des sylviculteurs du Bas-Saint-Laurent. Ce projet-pilote a pourtant fait ses preuves. Il devrait être bonifié et étendu à tout le Québec mais la ministre prend le chemin inverse.

Ainsi, lorsque la ministre nous parle de création de richesse, nous sommes pour le moins sceptiques. Créer de la richesse mais pour qui au juste ? Les communautés locales et celles et ceux qui vivent de la forêt ne devraient-ils pas avoir leur mot à dire sur la manière dont on entend exploiter et regénérer la ressource à l’avenir ? Quant à nous le développement durable, le partage équitable de la richesse et la vitalité économique des communautés devraient être au cœur d’une telle réforme.

Il faut voir comme une bonne nouvelle la récente décision de la ministre de reporter l’adoption du nouveau régime forestier. Que cette pause puisse lui permette de réaliser qu’une bonne réforme du régime forestier doit nécessairement mener à la création et au maintien de bons emplois, et au bénéfice de toutes les communautés forestières. Bref, qu’on ne soucie pas que de la forêt, mais aussi de celles et ceux qui en vivent.

Des grèves le 4 juillet prochain sur deux traverses du Saint-Laurent

Réunis en assemblées générales cette semaine, les membres du Syndicat national des traversiers du Québec–CSN ont adopté à 90 % un mandat de moyens de pression incluant une banque de jours de grève illimitée. Des avis de grève sont donc envoyés aujourd’hui même et un déclenchement de grève est prévu pour le 4 juillet prochain sur les traverses de Québec-Lévis et de Matane–Baie-Comeau–Godbout.

« Nous en sommes à notre troisième année sans augmentation salariale, à assumer la forte inflation des dernières années, et toujours sans convention collective depuis le 1er avril 2023. Le peu d’avancement sérieux à notre table de négociation nous a fait comprendre plus d’une fois que pour le gouvernement, nous ne figurons pas dans ses priorités. Malgré des discussions parfois prometteuses, aucune avancée significative n’a été réalisée et le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) ne semble toujours pas pressé de régler notre négociation, précise Patrick Saint-Laurent, président du syndicat. Avec le vote fort de cette semaine, nous entendons lui faire comprendre qu’on veut un règlement, et ça presse ».

« Pour nous, cette négociation traîne inutilement et depuis trop longtemps. Presque tous les autres salarié-es de l’État se sont entendus avec le gouvernement. Il est donc urgent que le SCT donne des mandats clairs à la Société des traversiers du Québec et à son équipe de porte-paroles pour finaliser cette négociation dès que possible, ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Avec les vacances qui ont déjà débuté et le Festival d’été de Québec qui arrive à grands pas, un moment de l’année où l’achalandage est grand sur les navires, le gouvernement devra assumer et expliquer son inaction si les traversiers restent aux quais ».

À propos

Le Syndicat national des traversiers du Québec–CSN regroupe 200 membres travaillant sur la traverse de Québec-Lévis, à l’atelier de réparation navale de Québec ainsi que sur terre et sur mer à la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout. Le syndicat est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Ce qui se cache derrière la grève de la STM

La grève des 2400 employé-es d’entretien de la STM a fait couler bien de l’encre. Cette grève, qui a chamboulé le quotidien des Montréalaises et des Montréalais pendant neuf jours, était pourtant évitable. Si ces salarié-es ont fait la grève, c’est d’abord et avant tout pour défendre le caractère public du transport en commun.

Un gouvernement qui affame le transport collectif

La STM se trouve dans une situation financière précaire en raison d’un abandon gouvernemental. Obnubilé par un troisième lien qui verra le jour dans la semaine des quatre jeudis, le gouvernement caquiste sous-finance les transports collectifs. Nous apprenions récemment que près de la moitié des stations du métro de Montréal sont dans un état critique. À l’heure où l’urgence climatique frappe à nos portes, les gouvernements doivent saisir l’occasion d’investir dans le transport collectif, aussi bien pour atteindre les cibles de réduction des gaz à effet de serre que pour créer de bons emplois.

La sous-traitance est le problème, pas la solution

Mais là où la STM fait fausse route, c’est en laissant croire que la sous-traitance est la solution pour répondre à son contexte budgétaire difficile. Qui peut vraiment prétendre que la privatisation et la sous-traitance sont des solutions ? Les exemples du contraire sont trop nombreux. La sous-traitance rime avec dépassements de coûts et perte d’expertise publique. Faut-il se rappeler à quel point les agences privées coûtent cher dans le réseau de la santé ? Ou encore, comment un projet comme SAAQclic nous coûte-t-il une fortune en raison du recours au privé ? À la STM, confier des tâches au privé, comme des travaux de transmission par exemple, revient trois fois le prix. Si la STM veut faire des économies, qu’elle cherche ailleurs.

Une administration municipale sur une pente glissante

Si l’on peut critiquer le manque de vision du provincial, les réactions de l’administration municipale, quant à elles, ont de quoi faire sourciller. On a beaucoup entendu la mairesse et le président du conseil d’administration de la STM s’en prendre au droit de grève des salarié-es. Après plus d’un an de négociation et devant un employeur qui ne bouge pas, les travailleurs et les travailleuses devraient trouver d’autres moyens que la grève pour faire bouger la négociation, selon eux. Que propose l’administration montréalaise et que fait-elle pour trouver une solution au conflit ?

Pendant ce temps, on les a peu entendus parler de leur attachement au transport collectif public. Est-ce qu’ils pensent vraiment qu’ouvrir la porte à la sous-traitance et donner tous les droits aux gestionnaires pour changer comme bon leur semble les conditions de travail sont la solution pour aider la STM à relever les défis de demain ? Venant d’une administration progressiste, nous nous serions attendus à mieux. Dans les circonstances, un devoir de réserve serait la moindre des choses.

Il n’est pas trop tard pour faire mieux. Si nous voulons développer des transports collectifs fluides et efficaces, nous devons miser sur celles et ceux qui y travaillent au quotidien. Et pour cela, on aura besoin de financement et de bonnes conditions d’emploi. Le gouvernement du Québec et l’administration municipale ont encore l’occasion de changer de cap.

Le premier ministre Carney joue un jeu dangereux, s’inquiète la CSN

Le nouveau premier ministre libéral Mark Carney s’appuie sur la guerre des tarifs imposée par le président Trump pour aller vite, mais il ne faudrait pas pour autant calquer son agenda sur celui des conservateurs. Il s’agirait là d’un jeu dangereux.

L’emploi du bâillon pour faire passer le projet de loi C-5, manœuvre antidémocratique appuyée de surcroît par le Parti conservateur du Canada, ouvre la porte à des erreurs irréversibles, comme les groupes écologistes et les autochtones n’ont pas tardé à le souligner.

« Si C-5 est si bon que ça pour les travailleuses et les travailleurs, pourquoi ne pas prendre le temps nécessaire pour l’étudier avec les acteurs qui les représentent », s’interroge Caroline Senneville, présidente de la CSN. La centrale syndicale craint par ailleurs qu’un projet de loi technique soit une sorte de cheval de Troie pour faire passer des pipelines dans un Québec qui n’en veut pas.

On sait que les minéraux critiques (un des secteurs visés par C-5) ont fait partie des discussions entre messieurs Carney et Trump à Kananaskis, mais on ne sait pas quelles concessions sont exigées par les États-Unis.

Des négociations dans l’ombre

Pendant que C-5 passera sous bâillon à Ottawa, des négociations entre le premier ministre Carney et le président Donald Trump se poursuivent dans le plus grand secret.

« Est-ce que notre premier ministre peut nous assurer qu’il va régler l’éternel conflit sur le bois d’œuvre, qu’il va protéger la gestion de l’offre comme prévu dans la nouvelle loi, la culture québécoise et notre industrie aéronautique, de même que celle de l’acier ou de l’aluminium ? Doit-on craindre des concessions sur ces secteurs pour sauver l’industrie automobile en Ontario ? » s’inquiète Caroline Senneville, qui demande au premier ministre Carney de rapidement faire connaître ses orientations à tous les acteurs concernés afin de les rassurer.

Un dialogue social sur l’immigration s’impose

En matière d’immigration, le projet de loi C-2 parait sortir du chapeau trumpiste. « Le gouvernement Carney présente ce projet de loi comme une réponse à des enjeux de sécurité frontalière. On joue le jeu du président américain. On associe les personnes migrantes, immigrantes ou réfugiées à des criminels. C-2 durcit considérablement les règles d’accès à l’asile au Canada et accorde des pouvoirs extraordinaires au gouvernement pour suspendre, annuler ou modifier massivement des documents de personnes immigrantes lorsque “l’intérêt public le justifie”. Ceci peut ouvrir la porte à des expulsions arbitraires, comme on l’a vu récemment au sud de la frontière, et vient politiser grandement les questions migratoires. Veut-on vraiment calquer notre modèle d’immigration sur ce que fait Donald Trump ? Est-ce vraiment ce que Mark Carney nous propose ? ».

À propos

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1600 syndicats, elle compte plus de 330 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

 

Jonquière – La CSN manifeste devant le bureau du député Yannick Gagnon

Quelque 250 délégué-es de la CSN, réunis en Conseil confédéral à Jonquière, ont manifesté ce midi devant le bureau du député caquiste Yannick Gagnon.

En présence de la présidente de la CSN, Caroline Senneville, ainsi que de Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CCSNSLSJ–CSN), les militantes et les militants ont dénoncé le gouvernement de la CAQ, qui, depuis plusieurs mois, multiplie les attaques envers les travailleuses et les travailleurs.

« Alors qu’il œuvrait dans le secteur communautaire, M. Gagnon était de ceux et celles qui demandaient au gouvernement d’en faire davantage pour les organismes de la région et pour les travailleuses et les travailleurs d’ici. Que pense aujourd’hui monsieur Gagnon des agissements de la CAQ ? Est-il d’accord avec les positions de son gouvernement ? » s’est questionnée Manon Tremblay, présidente du CCSNSLSJ–CSN. « Monsieur Gagnon a accepté de nous rencontrer au début juillet. Nous comptons bien lui demander comment il justifie les dernières manœuvres de son parti, dont les coupes en santé et en éducation qui font mal à nos communautés », a renchéri Manon Tremblay.

De son côté, Caroline Senneville, présidente de la CSN, a dénoncé les offensives récentes du gouvernement, dont le projet de loi 89 – maintenant loi 14 – et le projet de loi 101. « Ce sont des attaques en règle contre les travailleuses et les travailleurs. N’en déplaise à monsieur Legault, les droits syndicaux sont des droits humains et notre droit de faire la grève est enchâssé dans les chartes. Évidemment, nous ne nous laisserons pas faire et nous contesterons assurément ces attaques. Nous aurions toutefois pu nous éviter cette confrontation si les ministres du gouvernement avaient choisi de nous parler, en amont », a expliqué la présidente. « Nous déplorons que la CAQ ait choisi de nous traiter en adversaire, plutôt qu’en partenaire », a conclu Caroline Senneville.

La STM doit en faire plus pour l’avenir du transport collectif public

Alors que débute la dernière journée de grève des 2400 employé-es d’entretien de la STM, le Syndicat du transport de Montréal–CSN appelle la STM à poser des gestes forts pour assurer l’avenir du transport collectif public. Le syndicat et deux organisations écologistes appellent le gouvernement à mettre fin au sous-financement du transport en commun.

Pour que la médiation fonctionne, il faut que la STM bouge

Le 16 juin, le syndicat tenait une première rencontre avec le médiateur dans l’objectif d’accélérer la négociation. Si le syndicat est prêt à se concentrer sur les enjeux majeurs de la négociation, il faut aussi que la STM accepte enfin de tasser ses demandes de reculs. À l’heure actuelle, la STM demande toujours d’augmenter le recours à la sous-traitance, en plus de vouloir s’en prendre aux conditions de travail comme les horaires. Rappelons que le syndicat multiplie les interventions pour que la STM montre de l’ouverture pour parvenir à une entente.

La grève de neuf jours des 2400 employé-es d’entretien de la STM a affecté les services aux usagères et aux usagers. Dans les prochaines semaines, le syndicat poursuit les travaux de négociation. Si les avancées ne sont pas satisfaisantes d’ici là, une prochaine séquence de grève est possible au cours des prochaines semaines. Après plus d’un an de négociation, le syndicat déplore que la négociation stagne en raison de la volonté de la STM de miser sur la sous-traitance.

« Les employé-es d’entretien de la STM continuent de se mobiliser pour des services de qualité. Chaque jour, on voit à quel point nos infrastructures ont besoin d’amour. Alors que la grève se termine aujourd’hui, on s’attend à ce que la STM arrive à la table de négociation avec ouverture pour enfin changer de cap. Ce n’est pas en sabrant dans nos conditions de travail qu’on va réussir à recruter du personnel. Ce n’est pas en augmentant la sous-traitance qu’on va parvenir à bien entretenir les métros et les autobus. Nous nous attendons à ce que la négociation évolue durant l’été, mais si ça n’avance pas, la STM se magasine un automne chaud », lance Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal–CSN.

Miser sur le transport collectif pour enclencher la transition juste

Deux menaces touchent actuellement le transport collectif à Montréal. D’un côté, l’ouverture à la sous-traitance de la STM ne ferait qu’augmenter les coûts tout en nuisant à l’expertise publique. De l’autre, le manque de financement gouvernemental nuit à l’entretien et au développement de nouveaux projets de transport collectif. Au moment où la lutte aux changements climatiques est plus urgente que jamais, les gouvernements doivent investir davantage dans le transport en commun.

« Nos transports collectifs jouent un rôle clé dans la transition écologique, aussi bien pour réduire nos émissions que pour offrir des alternatives de transport à l’automobile. Pour avoir des services publics de qualité dans le transport en commun, ça prend de bonnes conditions de travail pour les salarié-es et un financement à la hauteur des besoins », de conclure Zélie Victor, chargée de campagne au Front commun pour la transition énergétique, et François Geoffroy, coordonnateur général de Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique.

À propos

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pas de paramédics, pas de Grand Prix! Ça pourrait être pire, pensez-y!

Ils soulignent ainsi que la présentation du Grand Prix serait impossible sans la disponibilité en permanence de paramédics dédiés. Or, si les pilotes de bolides de course doivent pouvoir compter sur des paramédics prêts à intervenir à tout moment, il devrait en aller de même pour toute la population. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Dans plusieurs villes, la surcharge de travail est telle que cela se fait sentir dans les temps d’intervention. À cause de conditions de travail inadéquates, il est de plus en plus difficile de recruter de nouveaux paramédics et de les retenir dans le secteur.

En guise de clin d’œil au gouvernement qui exige sans cesse davantage des paramédics, comme s’ils étaient des citrons qu’on peut presser à l’infini pour en obtenir plus du jus, les paramédics ont servi de la limonade fraîche aux passants et touristes sur la rue Crescent.

« La population ne sait pas que le gouvernement nous méprise carrément quand vient le temps de négocier nos conditions de travail, explique le président du Syndicat du préhospitalier, Claude Lamarche, représentant les paramédics d’Urgences-santé à Montréal et à Laval. C’est devenu presque un rituel : à chaque négociation, le gouvernement se traîne les pieds pendant des années au lieu de se mettre en marche dès le jour un. Mais cette fois-ci, c’est du jamais vu : les demandes du gouvernement auraient pour effet de baisser notre rémunération. On a laissé la chance à la négociation, mais là assez c’est assez! Le gouvernement doit répondre de ses actes ».

En dehors de Montréal et de Laval, les paramédics travaillent pour des entreprises privées ou pour des coopératives.

« Nos employeurs s’en lavent les mains, dénonce le président du Syndicat des paramédics Laurentides–Lanaudière, Danny Leggo Beaudoin. Le gouvernement, qui paie presque entièrement les services, leur a garanti leurs marges de profits quoi qu’il advienne. Alors, ils voient bien que les conditions de travail qu’ils offrent ne tiennent pas la route. Ils vont chercher, à grands frais, du personnel d’agences privées pour combler les remplacements et c’est le gouvernement qui paie, à leur place, les sommes supplémentaires. C’est indécent ! Le vérificateur général a dénoncé cette mauvaise gestion dans son dernier rapport, mais le gouvernement semble faire exprès de regarder ailleurs ».

« La CAQ annonce de nouveaux investissements ces temps-ci pour améliorer les temps de réponse, poursuit le président du Syndicat des paramédics et du préhopitalier de la Montérégie, Gaétan Dutil. Tant mieux si le gouvernement réalise que les ressources sont insuffisantes sur le terrain. Ces ajouts sont bienvenus. Mais ce qu’on constate au quotidien, c’est qu’il est de plus en plus difficile d’attirer de nouveaux paramédics et qu’il y a en plein qui décident finalement de réorienter leur carrière, à cause de conditions de travail qui ne sont pas à la hauteur. Alors, la CAQ a beau ajouter des camions de plus, on s’en réjouit, mais il ne faudrait pas oublier que le préhospitalier, c’est d’abord et avant tout des paramédics. Ce sont eux qui donnent les soins ».

Moyens de pression

Les 3300 paramédics membres de syndicats CSN détiennent des mandats de grève générale illimitée. La grève pourrait être déclenchée à tout moment. Les prochaines rencontres de négociation se tiendront les 16 et 17 juin 2025.

 

 

 

 

La sous-traitance est la dernière chose dont la STM a besoin

Les 2400 employé-es d’entretien entament la quatrième de neuf jours de grève en continuant de réclamer que la STM retire ses demandes de reculs majeurs dans les conditions de travail. Le Syndicat du transport de Montréal–CSN a répondu favorablement à la demande de médiation, dans l’objectif d’accélérer la négociation.

Alors que la grève continue d’affecter les services aux usagères et aux usagers, la STM refuse d’agir pour dénouer l’impasse. Depuis des semaines, le syndicat réclame qu’elle retire ses demandes pour ouvrir la porte à la sous-traitance et pour créer des horaires atypiques et déplacer les salarié-es dans toutes ses installations comme bon lui semble. Si la rencontre de négociation du 11 juin a permis de confirmer la volonté des parties de faire intervenir un médiateur, elle n’a pas mené à des avancées significatives. Le syndicat reste disponible pour accélérer la cadence de la négociation. Après plus d’un an de négociation, la grève devenait nécessaire face à l’ampleur des reculs exigés par la STM.

« La grève chamboule le quotidien des gens et nous en sommes bien conscients. Si on avait pu l’éviter, on l’aurait fait. Ça fait plus d’un an que l’on négocie. Ça fait des semaines que la STM sait que la meilleure façon d’éviter la grève, c’est qu’elle lâche ses demandes de reculs. Si elle refuse de bouger, elle doit en assumer la responsabilité dans ce conflit. Nous sommes prêts à négocier pour trouver des voies de passage, mais ouvrir toute grande la porte à la sous-traitance, ça n’a pas de sens. Chaque fois que l’on a recours au privé dans nos services publics, on voit la facture gonfler et la qualité des services diminuer. Ce n’est pas la solution pour l’avenir de la STM », lance Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal–CSN.

Il est à noter que la première phase la plus impactante de la grève est terminée. À partir de maintenant, le service sera au ralenti, sans être arrêté, d’ici la fin de la grève. Rappelons que la grève est le moyen de pression ultime pour augmenter la pression sur la STM qui veut sabrer dans les conditions de travail. Dans cette négociation, les employé-es d’entretien proposent des solutions pour améliorer le recrutement à la STM, notamment en freinant le recours à la sous-traitance et à la privatisation, en améliorant la conciliation famille-travail et en implantant des mesures pour attirer et retenir le personnel.

« On dirait que le gouvernement se préoccupe seulement du transport collectif et de celles et ceux qui l’utilisent lors d’une grève. Le reste du temps, il sous-finance le transport en commun et ne pense qu’à des projets polluants et inutiles comme le troisième lien. Si le gouvernement veut faire partie de la solution et aider les parties à s’entendre, il doit bonifier le financement et laisser les travailleuses et les travailleurs exercer leur droit de grève, d’autant plus que le niveau de services essentiels a été entériné par le tribunal », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Des gains majeurs pour les employé-es de la production de Keurig

Les quelque 400 travailleuses et travailleurs de la production de Keurig à Montréal ont voté à 80 % en faveur de l’entente de principe, qui leur permettra de bonifier leurs conditions de travail et leurs salaires.

C’est après avoir mené une grève du 15 au 17 mai que les salarié-es ont réussi à faire avancer la négociation, ce qui a conduit à une entente de principe, le 25 mai dernier. Cette négociation visait la signature de leur première convention collective CSN. Le nouveau contrat de travail inclut des gains majeurs, notamment :

  • Une augmentation salariale de 21 % sur quatre ans, dont 15,5 % pour les deux premières années, ce qui équivaut à une hausse de plus de 4 $ l’heure à la signature de la convention collective ;
  • Une réécriture complète de la convention incluant de nombreuses améliorations dans les conditions de travail, notamment :
    • Une banque d’heures pour le temps supplémentaire ;
    • Une bonification de la formation ;
    • L’ajout d’un congé mobile pour les salarié-es de 10 ans et plus d’ancienneté ;
    • Des améliorations sur la santé-sécurité au travail ;
    • Une bonification des mesures de libération syndicale.

« C’est grâce à la mobilisation des 400 travailleurs et travailleuses de la production de Keurig que nous avons réussi à obtenir notre première convention collective CSN. Notre détermination nous a permis d’améliorer nos conditions d’emploi et de forcer Keurig à partager ses profits avec nous », explique Abdeslam Ait Brahim, secrétaire – trésorier du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig–CSN.

« Les syndiqué-es ont fait face à un géant comme Keurig et ils ont réussi à arracher de nombreux gains. C’est une belle leçon de solidarité. Quand on se tient debout, on réussit à rendre meilleur son quotidien au travail », poursuit Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN.

« Les salarié-es ont de quoi être fiers ! Leur mobilisation a fait la différence et ils n’ont pas hésité à faire la grève pour que l’employeur reconnaisse enfin leurs efforts. Cela nous rappelle à quel point la grève reste un moyen nécessaire pour obtenir de meilleures conditions », ajoute Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Keurig a rencontré des employé-es qui ont fait le choix de joindre la CSN pour se battre vers de meilleures conditions de travail. Leur nouvelle convention prouve que c’est lorsque les salarié-es s’organisent qu’ils peuvent convaincre les employeurs de les écouter », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Prix Chapeau, les filles !

Cette année marque le 29e anniversaire du concours Chapeau, les filles ! Engagée depuis les tout débuts, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) souligne l’importance d’appuyer et d’honorer des étudiantes qui optent pour un métier ou une profession à prédominance masculine, particulièrement les étudiantes racisées ou autochtones.

« Les secteurs traditionnellement masculins sont souvent synonymes de meilleures conditions de travail et de salaires plus élevés. Comme société, on se doit d’œuvrer à assurer une réelle intégration des femmes dans ces secteurs. Le concours Chapeau, les filles ! participe de ces efforts et pour la CSN, il est primordial de s’y engager », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

En collaboration avec la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN), la confédération a remis trois bourses de 2000 $.

Dans la catégorie formation professionnelle, la lauréate est une étudiante en production animale, Clémentine Cossart. Ayant grandi à la campagne et développé une flamme pour l’agriculture, il était tout naturel pour elle de choisir cette formation.

Dans la catégorie formation technique, la lauréate est une étudiante en sécurité d’incendie, Laurence Carrier. Passionnée de sports et aimant travailler en équipe, devenir pompière allait de soi

Finalement, dans la catégorie formation universitaire, la lauréate est Djinah Démétrius. Cette dernière a choisi le baccalauréat en génie logiciel. Bien que son intérêt initial pour ce domaine fut récréatif, il lui a ouvert les portes de l’informatique, la poussant à vouloir explorer davantage les possibilités offertes par la technologie.

« En faisant le choix de pratiquer des professions et des métiers traditionnellement masculins, ces étudiantes participent à faire tomber les obstacles pour les femmes au travail, une lutte constante. Leur force de caractère et leur ténacité méritent d’être saluées », termine la présidente.

PL-69 sur l’énergie : un déni de démocratie du début à la fin

Alors que le gouvernement du Québec adoptera le projet de loi 69 (PL-69) sous bâillon, les 19 groupes signataires, dont la CSN, dénoncent vigoureusement la transformation majeure du paysage énergétique québécois qu’il entraîne. Ils dénoncent cette adoption marquée par l’improvisation et le contournement des processus démocratiques qui auraient pu assurer la légitimité et la pertinence des orientations portées par cette loi. 

Pour les groupes, toutes les étapes ayant mené à l’adoption de ce projet de loi sur l’énergie ont été marquées par le refus systématique du gouvernement de tenir un véritable dialogue social tel que demandé par de multiples acteurs de la société civile. 

Dans cette loi, le gouvernement ouvre notamment la voie à la privatisation d’Hydro-Québec, sans que ses intentions n’aient initialement été présentées à la population québécoise lors des dernières élections, insistent les groupes. 

Les groupes rappellent aussi qu’un des éléments centraux de la planification énergétique aurait dû être le Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques (PGIRE) – un outil structurant permettant de planifier l’approvisionnement, la production et la consommation d’énergie de manière coordonnée, prévisible et durable : « Un Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques, élaboré en concertation avec la société civile, aurait dû précéder l’adoption du projet de loi pour permettre une véritable et nécessaire planification. Le gouvernement a préféré procéder à l’envers et adopter sous bâillon une loi problématique, plutôt que d’engager un vrai dialogue sur l’avenir énergétique du Québec », martèlent-ils. 

Jusqu’à la fin, le gouvernement n’a pas permis de débat sain : à quelques jours de la fin de l’examen du projet de loi, 52 amendements, provenant directement d’Hydro-Québec, ont été déposés, sans avoir été accessibles au public ni discutés lors de la consultation particulière à laquelle certains groupes ont été invités à participer. Alors qu’une large portion des 157 articles n’a pas été étudiée en commission parlementaire, le recours au bâillon vient clore cette séquence antidémocratique. 

Pour les groupes, cette adoption forcée est inacceptable, surtout que cette loi aura des impacts délétères sur le long terme, notamment en reportant sur les tarifs les coûts d’un développement industriel énergivore qui ne garantit pas la transition énergétique. 

« La production, le transport et la distribution d’électricité renouvelable au Québec doivent être publics. Les choix énergétiques sont des choix de société dont nous devons pouvoir débattre pour qu’ils soient justes, durables et légitimes. Le Québec mérite mieux qu’une réforme bâclée, opaque et déconnectée des enjeux environnementaux, sociaux et économiques », concluent les organisations. 

 

Organisations signataires :

Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)
Collectif Scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec
Nature Québec
ACEF du Nord de Montréal
Imagine Lachine-Est
Mouvement écocitoyen UNEplanète
Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ)
Greenpeace Canada
Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec
Fondation David Suzuki
Équiterre
Collectif Entropie
Syndicat des spécialistes et professionnels d’Hydro-Québec
Pour Nos Enfants – Montréal
L’Assomption en transition
Union des consommateurs
Fondation Rivières
Centrale des syndicats du Québec
Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Première journée de grève pour les 2400 employé-es d’entretien de la STM

Les 2400 employé-es d’entretien ont déclenché une grève qui pourrait durer jusqu’au 17 juin, à moins que la STM retire enfin ses demandes de reculs dans les conditions de travail. Après plus d’un an de négociation, les travailleuses et les travailleurs doivent exercer la grève pour de meilleures conditions de travail et pour améliorer le transport collectif.

Malgré les nombreuses interventions du Syndicat du transport de Montréal–CSN réclamant à la STM de retirer ses demandes de reculs, celle-ci a refusé de bouger à la table de négociation. Devant l’impasse, les employé-es d’entretien ont pris la décision de déclencher la grève. Le débrayage d’une durée de neuf jours aura pour effet de ralentir et de causer des arrêts de service pour les usagères et les usagers. Ce moyen de pression ultime vise à augmenter la pression sur l’employeur pour qu’il cesse de s’en prendre aux conditions de travail de ses salarié-es. Rappelons que la STM veut créer des horaires atypiques et déplacer les salarié-es dans toutes ses installations. De leur côté, les employé-es d’entretien proposent des solutions pour améliorer le recrutement à la STM, notamment en freinant le recours à la sous-traitance et à la privatisation, en améliorant la conciliation famille-travail et en implantant des mesures pour attirer et retenir le personnel.

« Ce matin, on déclenche la plus longue grève des employé-es d’entretien de la STM depuis plus de 20 ans. Nous le faisons après plus d’un an de négociation. Nous le faisons pour défendre nos conditions de travail et lutter contre la sous-traitance. Nous le faisons parce que nous tenons au transport collectif. Nous sommes bien conscients que la grève a des impacts sur les usagères et les usagers. Nous aurions bien voulu pouvoir l’éviter, mais face au manque d’ouverture de la STM, les 2400 employé-es d’entretien sont contraints d’utiliser les moyens nécessaires pour se faire entendre », lance Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal–CSN.

« La STM sait très bien qu’elle pouvait éviter cette grève. Si les employé-es d’entretien sont rendus là, c’est pour défendre leurs conditions de travail. Comment la STM pense-t-elle réussir à attirer et retenir le personnel dont elle a tant besoin si elle coupe dans les conditions de travail ? D’un côté, la STM fait une campagne de recrutement et de l’autre, elle veut couper dans les conditions de ses employé-es, c’est un non-sens », explique Stéphanie Gratton, première vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Les 2400 employé-es d’entretien de la STM nous montrent aujourd’hui à quel point ils sont déterminés à défendre leurs conditions de travail. Ils savent que ça prend de bonnes conditions de travail pour améliorer le transport collectif. Nous serons à leur côté pour que cette mobilisation leur permette d’obtenir une bonne convention collective et pour assurer la qualité du service », poursuit Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

« Le transport collectif est sous-financé au Québec, tout ça parce que notre gouvernement est obnubilé par le transport individuel privé. Là-dessus, on est d’accord avec la STM et les sociétés de transport. Il faut rehausser le financement rapidement pour entretenir nos infrastructures de transport collectif, mais aussi pour développer de nouveaux projets. L’été et les canicules qui s’en viennent vont nous rappeler encore une fois l’urgence de faire la transition juste pour faire face aux changements climatiques. Le transport collectif est une des solutions en la matière et il est temps que le gouvernement embarque », de conclure François Enault, premier vice-président de la CSN.

À propos

Le Syndicat du transport de Montréal–CSN, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), regroupe près de 2400 travailleuses et travailleurs de la Société de transport de Montréal.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un vent nouveau souffle sur la Côte-Nord

Le 11e congrès du Conseil central Côte-Nord s’est conclu aujourd’hui à Tadoussac. Les délégué-es, réunis du 3 au 5 juin, ont procédé à l’élection du nouveau comité exécutif, composé de Daniella Thorn présidente, Agathe Tremblay secrétaire-trésorière, Shane Vollant-Einish vice-président secteur est et Anouk Lévesque vice-présidente secteur ouest.

Les militantes et les militants ont discuté au cours des derniers jours du bilan des trois dernières années, ainsi que des défis qui attendent le conseil central et les travailleuses et les travailleurs de la région au cours du prochain mandat triennal.

“Nous sommes prêts à relever les défis et à représenter les quelque 5500 travailleuses et travailleurs issus de tous les secteurs d’activité et de partout sur le territoire nord-côtier. Ce sera un honneur de militer à leurs côtés au cours des trois prochaines années”, a déclaré Daniella Thorn, la nouvelle présidente.

 

Régime forestier : un projet de loi qui doit être corrigé

« Le projet de loi 97 doit être revu, l’intérêt des travailleuses et des travailleurs de la forêt n’ayant pas été pris en compte. La ministre Blanchette Vézina ne semble d’ailleurs pas avoir écouté grand monde », lance François Enault, 1er vice-président de la CSN, en préparation de la commission parlementaire sur le projet de loi 97.

Le doute plane par ailleurs sur le type de sylviculture que le gouvernement veut mettre en place dans les zones d’intensification. Il n’est pas clair si l’on tient compte des écosystèmes en place. Même le chercheur dont le gouvernement Legault dit s’être inspiré pour sa réforme du régime forestier, Christian Messier, affirme aujourd’hui que le projet de loi 97 ne respecte pas les principes qu’il a mis de l’avant pour une saine gestion de la forêt !

« On parle d’intensification importante de la production, mais il faudrait investir plusieurs centaines de millions en sylviculture pour y arriver et il manque de main-d’œuvre dans le secteur. Ça ne tient pas debout à court terme », ajoute Kevin Gagnon, président de la FIM–CSN.

Pour la CSN et pour l’ensemble des syndicats du secteur forestier, il faudrait que la gestion de la forêt publique soit confiée à des sociétés régionales d’aménagement où tous les acteurs concernés seraient représentés. « Plusieurs compagnies forestières ont tendance à exploiter la forêt au plus vite pour augmenter les profits à court terme. Pour les travailleuses et les travailleurs, ce qui est important, c’est de maintenir de bons emplois à long terme. Notre vision va plus loin. Nous voulons nous assurer que la forêt contribue à la conservation d’emplois de qualité. Il faudrait aussi une instance régionale inclusive pour mieux gérer la forêt dans le respect de tout le monde », ajoute Kevin Gagnon. De plus, la CSN fait valoir que le gouvernement doit considérer l’économie de chaque région, avant de transférer dans une autre région, les garanties d’approvisionnement en bois de la forêt publique.

En raison de l’état actuel de la forêt, des engagements envers des aires protégées et de l’augmentation des feux de forêt, il est essentiel de se doter d’une stratégie économique de diversification. Il faut à la fois commercialiser de nouveaux produits à base de bois et miser sur d’autres usages de la forêt. « Les régions forestières du Québec se sentent abandonnées par Ottawa et Québec. Il n’y a pas de stratégie pour la transition, qui se doit pourtant d’être mise en place pour l’avenir. Il n’y a pas que le secteur automobile et la filière batterie au Canada, l’industrie forestière est essentielle pour plusieurs régions, mais elle est malheureusement négligée par nos élu-es », conclut François Enault.

Sommet sur la forêt

Le Sommet sur la forêt, qui s’est tenu le 20 mai à Saguenay, réunissait tous les syndicats du secteur forestier ainsi que de nombreuses organisations, dont Nature Québec et l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. Tous ces acteurs qui ont à cœur l’avenir de notre forêt s’entendaient pour demander au gouvernement de revoir son projet de loi 97 en prévoyant :

1) la mise en place d’une stratégie industrielle apte à soutenir des emplois durables ;

2) la pratique d’un aménagement forestier apte à soutenir la filière ;

3) l’instauration d’un dialogue social constructif dans le respect des valeurs des partenaires du milieu forestier et des Premières Nations.

 

 

 

 

 

Projet de loi 101: encore un projet de loi qui fait fi du dialogue

« Il est déplorable que la majorité des dispositions du projet de loi 101 ne reposent sur aucun consensus entre les acteurs du monde du travail ni même aucune consultation des acteurs syndicaux. Cette façon de faire du ministre est malheureusement récurrente. » C’est en ces termes que Caroline Senneville, présidente de la CSN, a qualifié d’entrée de jeu le PL101 lors de sa participation à la commission parlementaire sur le projet de loi omnibus du ministre du Travail, Jean Boulet. « Il importe de réitérer l’importance du dialogue et de la recherche de consensus, d’autant plus lorsqu’un projet de loi vise à modifier plusieurs lois du travail comme celui-ci ».

Briseurs de grève 

La CSN juge que le projet de loi manque cruellement de mordant en ce qui concerne les dispositions anti-briseurs de grève. « Si le présent projet de loi a véritablement pour but d’améliorer les lois du travail, comme son titre l’indique, il devrait notamment élargir les pouvoirs des inspecteurs et inspectrices en matière d’enquête contre les briseurs de grève et modifier la notion d’établissement afin que les dispositions anti-briseurs de grève touchent toutes les nouvelles formes de travail hors de l’établissement : télétravailleuses, télétravailleurs, travailleuses et travailleurs sur la route », précise la présidente.

 Santé, services sociaux et éducation exclus des mécanismes de prévention et de participation

La CSN dénonce fermement le choix d’exempter plusieurs établissements en santé et services sociaux et en éducation des mécanismes de participation en santé et sécurité du travail. Les mécanismes de participation ont pourtant fait leurs preuves dans les secteurs d’activités où ils sont implantés. La CSN juge cette décision d’autant plus inacceptable au regard des risques de lésions professionnelles présents dans ces secteurs. « Avec le PL101, le gouvernement contrevient à l’esprit de sa propre loi en diminuant de façon totalement arbitraire, voire sexiste, les mécanismes qui seront appliqués dans des secteurs à prédominance féminine, puisqu’une majorité de femmes œuvrent en santé, en services sociaux et en éducation », dénonce Caroline Senneville.

Transparence financière

La CSN accorde depuis toujours une grande importance à une gestion financière démocratique, transparente et rigoureuse, tant en ce qui la concerne que pour ses syndicats affiliés. « La majorité des syndicats de la CSN comptent moins de 70 membres et disposent d’un budget limité. Les obliger à payer pour une vérification comptable externe aura un impact financier important, poussant des syndicats à devoir choisir entre défendre leurs membres ou payer une ou un comptable, alors que dans certains cas, les syndicats pourraient être poussés à la faillite », explique Caroline Senneville.

Finalement, la CSN souligne les objectifs de déjudiciarisation et d’efficacité à propos de l’arbitrage des griefs. « Ce système doit retrouver les caractéristiques qui justifiaient sa mise sur pied au départ, soit l’accessibilité, la simplicité et la célérité. Nous proposons des ajustements notables afin d’atteindre ces objectifs », conclut la présidente de la CSN.