Des demandes pour une convention collective humaine et à l’image de ses membres pour la Fédération des professionnèles

L’intérêt pour la clientèle, la réalisation d’un travail de qualité, les conditions d’exercice, les perspectives de travail et la reconnaissance sont parmi les grandes préoccupations des membres de la Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN).

« Malheureusement, on nous sert plutôt un régime draconien d’austérité, entremêlé d’un projet de loi centralisateur, le PL-10, et on relègue au second rang l’aspect humain qui est la force de nos services publics », déplore Ginette Langlois, vice-présidente de la FP-CSN, après avoir déposé les demandes de négociation sectorielle de la fédération.

Afin de remettre les questions liées aux défis de main-d’œuvre et de mettre de l’avant des solutions pour renforcer les motivations à travailler dans le réseau de la santé et des services sociaux, la FP-CSN propose un projet rassembleur et à l’image de ses membres. « Nous souhaitons notamment que soit créé un comité local d’amélioration continue qui se pencherait sur la qualité des services offerts, le transfert d’expertise, la conciliation famille-travail, la qualité de vie au travail et l’analyse de toutes les dimensions liées aux charges de travail », poursuit Ginette Langlois.

En plus de ce comité et en cohérence avec les demandes déposées par le Front commun, la semaine dernière, la FP-CSN soumet aujourd’hui des pistes de solutions afin d’améliorer le renouvellement et la stabilité de la main-d’œuvre, de consolider les conditions d’exercice, d’assurer la reconnaissance professionnelle et de se pencher sur tous les aspects de la santé et de la sécurité au travail. « Nos demandes sont bien plus que de simples demandes, ce sont des avenues légitimes, réalistes et réalisables que nous devrions emprunter pour améliorer le quotidien des professionnel-les, des techniciennes et des techniciens du réseau de la santé et des services sociaux », ajoute Ginette Langlois.

La FP-CSN souhaite ainsi que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) soit au rendez-vous pour discuter de ces importantes questions, puisqu’il se dit également préoccupé par la rétention et l’attraction des professionnel-les et des techniciens et techniciennes. « Assurer un personnel de qualité et motivé à œuvrer dans le réseau de la santé et des services sociaux, c’est assurer la pérennité de nos services publics », conclut Ginette Langlois.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente plus de 8000 professionnel-les, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont près de 5000 travaillent dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Le Front commun dépose ses demandes au Conseil du trésor

Les organisations membres du Front commun ont présenté aujourd’hui au Conseil du trésor leurs revendications en vue du renouvellement des conventions collectives des 400 000 travailleuses et travailleurs qu’elles représentent au sein du secteur public. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale pour appuyer leurs représentantes et leurs représentants dans cette démarche.

« Après un vaste processus de consultation auprès de l’ensemble de nos membres, où nous avons pu rencontrer des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics, ceux-ci nous ont donné un mandat de négociation très clair : combler le retard de 8,3 % qu’ils accusent par rapport à la rémunération des autres salariés québécois et améliorer leur qualité de vie au travail et les conditions dans lesquelles ils exercent leur profession », déclare Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.

Les demandes salariales du Front commun sont de l’ordre de 4,5 % par année, pour une convention collective d’une durée de trois ans. Elles s’expliquent ainsi : 2 % par année pour combler le retard de la rémunération globale de 8,3 %, identifié en novembre dernier par l’Institut de la statistique du Québec; une majoration de 2 % supplémentaire pour maintenir la parité salariale avec les autres salariés québécois au cours de la durée de la convention et afin d’assurer une protection contre la hausse du coût de la vie et, enfin, un montant fixe équivalent à 0,5 % du salaire moyen afin que la croissance économique du Québec puisse bénéficier aux employé-es de l’État.

Le Front commun entend aussi s’attaquer aux problèmes de qualité de vie au travail en améliorant les conditions dans lesquelles les salarié-es des services publics exercent leur profession. « Au cours des dernières années, nous avons noté un effritement croissant de notre autonomie professionnelle, et ce, parallèlement à une augmentation considérable du nombre de cadres, souligne Lucie Martineau, porte-parole du SISP. Nous constatons également les effets ravageurs de l’intrusion du secteur privé dans les services publics en termes de gaspillage et de perte d’expertise dans nos réseaux. Il est temps d’inverser ces tendances. »

Alors que le gouvernement prévoit le départ à la retraite de 15 000 employé-es du secteur public annuellement, au cours des prochaines années, le Front commun considère que des mesures concrètes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre doivent être convenues avec le gouvernement. « Environ 35 % des gens que nous représentons sont sur des listes de rappel, sans garantie d’emploi, et gagnent 25 000 $ par année, fait remarquer Daniel Boyer, président de la FTQ. En additionnant ce nombre avec les salarié-es à temps partiel, c’est plus d’une personne sur deux qui ne bénéficie pas d’un poste régulier à temps complet. Il est temps d’offrir à ces gens la possibilité de faire carrière dans les services publics. »

« Il ne faut pas oublier que 75 % des gens qui travaillent dans les services publics sont des femmes, rappelle Francine Lévesque. Les directions des établissements où elles travaillent n’ont aucune obligation, à l’heure actuelle, de convenir de mesures concrètes en matière de conciliation famille-travail-études. En 2014, cette situation est inacceptable, tant pour les femmes que pour les hommes à l’emploi. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et convenir avec nous de balises encadrant la conciliation famille-travail-études ».

Appel à la mobilisation

Au même moment, dans l’ensemble des établissements où travaillent les salarié-es du secteur public, de nombreuses actions ont été tenues afin de sensibiliser les employeurs locaux aux demandes de négociation du Front commun.

Les représentants du Front commun amorceront également la semaine prochaine une tournée de l’ensemble des régions du Québec. Cette tournée démarrera le 4 novembre dans les Laurentides pour se terminer le 11 décembre dans la région de Montréal. « Nous aurons l’occasion de rencontrer les membres du Front commun à même leur milieu de travail et de tenir, en soirée, des assemblées publiques portant sur les enjeux de cette négociation. Ce sera une excellente occasion pour discuter avec les travailleuses et les travailleurs du secteur public de nos revendications et d’échanger sur la conjoncture politique qui prévaut au Québec », indique Lucie Martineau.

« Au cours des prochains mois, nous serons de toutes les tribunes pour réaffirmer notre engagement envers les services publics, mis à mal par les politiques d’austérité du gouvernement libéral, affirme Daniel Boyer. La mobilisation est bien engagée, pas question de ralentir d’ici la conclusion de conventions collectives satisfaisantes pour l’ensemble des salarié-es de l’État québécois! »

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2015.

Amputation de 35 M$ dans la santé et les services sociaux

Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) dénonce vigoureusement les impacts dévastateurs des compressions de plus de 35 M$ dans le réseau de la santé et des services sociaux pour les deux régions, dont près de la moitié au CHU de Québec seulement.

« C’est irresponsable d’affirmer, comme le fait le gouvernement Couillard, que les services à la population ne seront pas diminués. Plusieurs postes dédiés aux soins ont d’ailleurs déjà été supprimés et on s’attend à deux fois plus de suppressions lors du prochain budget d’austérité libérale », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches.

Des impacts clairs pour la population se font déjà sentir. « L’absence de médecin à l’urgence de l’hôpital de Saint-Jean-Port-Joli est une complète aberration. Est-ce que les gens en dehors des grands centres sont des citoyens de second ordre? », proteste Ann Gingras. Dans le CSSS de La Vieille Capitale, on note aussi la décision de revoir à la baisse la cote des personnes en perte d’autonomie qui reçoivent des services à domicile de façon à diminuer l’aide qui était accordée habituellement. « C’est du nivellement vers le bas. C’est inacceptable », estime Danny Roy, représentant de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À l’Institut en santé mentale, en réadaptation, les compressions ont visé les loisirs et les divertissements pour les usagers. Cette situation risque de provoquer une hausse de l’usage de médicaments et une augmentation du risque d’agressions. Sans oublier du côté de la région de Charlevoix avec la menace de fermeture du Foyer de St-Siméon qui viendra déraciner les personnes aînées de leur milieu.

La plus grosse structure en Amérique du Nord

En plus des compressions budgétaires, le personnel du réseau public de la santé et des services sociaux est extrêmement inquiet des répercussions de la réforme improvisée du ministre Gaétan Barrette.

« Le futur Centre intégré de santé et de services sociaux de la Capitale nationale va compter pas moins de 89 sites et plus de 28 000 salariés. Ce sera la plus grande structure administrative dans le réseau de la santé et des services sociaux en Amérique du Nord! Ce sera ingérable », souligne Ann Gingras.

De plus, dix ans après la réforme Couillard, plusieurs établissements n’ont pas encore trouvé leur vitesse de croisière. Pourtant toutes les réformes du passé ont toujours visé un allègement de la bureaucratie et, à chaque fois, c’est le contraire qui s’est produit.

Les représentants des médecins et plusieurs autres spécialistes ont d’ailleurs récemment manifesté leur inquiétude et leur scepticisme face à la réforme centralisatrice du ministre Barrette en commission parlementaire. Combiner l’ensemble des établissements de chaque région administrative sous un même chapeau risque fort de paralyser le réseau et de le déconnecter complètement des besoins de chacune des parties du vaste territoire desservi.

« Avec le projet de loi 10, c’est le ministre Barrette qui se met lui-même au cœur des préoccupations en lieu et place des usagers », déplore Danny Roy.

Le problème risque d’être encore plus criant pour les services sociaux, comme les centres jeunesse ou de réadaptation, qui bénéficiaient jusqu’à maintenant d’un budget complètement distinct de celui des hôpitaux. « Cette réforme improvisée se fera dans un contexte d’importantes contraintes budgétaires et nos membres sont déjà épuisés par les compressions des dernières années », ajoute Denis Bertrand, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Des représentants des syndiqué-es des établissements suivants étaient présents aujourd’hui à Québec pour dénoncer l’austérité libérale et ses impacts multiples : CSSS de Charlevoix, CSSS de la Vieille-Capitale, CSSS de Montmagny, CSSS Québec-nord, Agence de santé et des services sociaux de Québec et de Chaudière-Appalaches, CSSS de Thetford, Centres jeunesse de Québec et de Chaudière-Appalaches, Institut universitaire en santé mentale, CSSS de Portneuf, CSSS Alphonse Desjardins, CSSS Les Etchemins, CHU, CRDI de Québec et de Chaudière-Appalaches.

Le 29 novembre, refusons l’austérité

Devant ces décisions gouvernementales à courte vue, les syndicats CSN de nos deux régions ne resteront pas les bras croisés.

« Nous allons défendre la pérennité du réseau public avec toute l’énergie de nos milliers de membres », insiste Ann Gingras, qui lance une invitation à se joindre à une importante manifestation pour refuser l’austérité qui se tiendra le 29 novembre, à 13 h. Le rassemblement aura lieu devant le Musée national des beaux-arts situé sur les Plaines d’Abraham.

À propos de la CSN et du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

Les instances régionales dans la moulinette libérale

La CSN dénonce encore une fois l’improvisation du gouvernement Couillard qui s’apprête à passer la tronçonneuse dans les organisations de développement régional telles que les CLD, les CJE et les CRÉ.

Après les attaques anticipées ou avérées envers d’autres instances de concertation régionale (agences régionales de la santé, commissions scolaires, directions régionales du ministère de l’Éducation), la CSN craint que tous les efforts de décentralisation du pouvoir de Québec vers les régions ne soient compromis pour de bon.

Pour l’heure, selon La Presse, ce serait les conférences régionales des élus (CRÉ) qui seraient pratiquement abolies, tandis que les centres locaux de développement (CLD) et les carrefours jeunesse-emploi (CJE) verraient leurs budgets amputés de plusieurs millions de dollars supplémentaires et leur mission « repensée ».

« On s’apprête encore à opérer une centralisation inouïe des pouvoirs vers Québec sans véritable consultation et en toute improvisation. C’est inacceptable. De plus, il serait particulièrement ironique que des budgets dédiés au développement régional soient sous la coupe du pouvoir central », dénonce la vice-présidente de la CSN Véronique De Sève.

Quant aux Carrefours jeunesse-emploi, ils ont pour mandat d’accompagner des jeunes dans leur démarche d’insertion économique et sociale. « En les aidant à se trouver un emploi ou à retourner aux études les CJE jouent un rôle social de premier plan auprès de jeunes décrocheurs dont ils assurent la réinsertion. Ce sont donc encore les plus démunis qui feront les frais d’une austérité aveugle », ajoute Lucie Dufour, secrétaire générale de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Notons que lors du discours d’assermentation le ministre de l’Emploi, Francois Blais, a reçu le mandat de tendre la main à ceux qui ont besoin d’aide, particulièrement les jeunes.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux et des organismes de développement régional et d’employabilité.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Compressions libérales : l’enseignement supérieur écope à nouveau

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce avec force les compressions additionnelles imposées aux universités, telles que révélées aujourd’hui dans La Presse. Le réseau universitaire québécois, actuellement sous-financé, se voit imposer des restrictions budgétaires additionnelles et récurrentes par l’administration libérale.

« De nouvelles compressions s’abattent encore sur le Québec, sous l’égide de Philippe Couillard. Ces compressions s’ajoutent à celles imposées dans les commissions scolaires, les cégeps et dans les programmes sociaux », fustige Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable politique du dossier de l’éducation. « Quel manque de vision ! Il faut cesser de voir les sommes versées dans l’enseignement comme une dépense : il s’agit d’un investissement essentiel dont les retombées sont multiples ».

Notons que le Parti libéral prônait, lors du Sommet de l’enseignement supérieur de l’an dernier, qu’il fallait faire « le choix de l’économie du savoir » et qu’un « investissement insuffisant continuerait de creuser le sous-financement [des universités] ».

« Pour la CSN, l’enseignement universitaire est un bien commun dont l’accessibilité doit être assurée à toutes les personnes qui le désirent et qui en ont les capacités. Pour ce faire, il est impératif de garantir un financement public adéquat de l’enseignement universitaire. Les coupes à répétition ne peuvent que compromettre l’accessibilité, la qualité de l’enseignement de même que la capacité de l’université d’assumer toutes ses missions. Qui plus est, le projet de loi 15 imposant un gel aveugle d’effectifs risque de mettre en péril le réseau des universités du Québec, un joyau de l’enseignement supérieur au Québec », de conclure madame De Sève.

À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN, de la FP-CSN et de la FEESP-CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
 Les fédérations affiliées à la CSN qui comptent des membres dans le domaine de l’éducation sont la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et la Fédération nationale des enseignants et des enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN).

Une perte d’expertise régionale et un impact direct sur les soins

Le personnel des agences régionales de santé et de services sociaux affilié-es à la CSN a dénoncé aujourd’hui en conférence de presse les répercussions importantes sur les soins et les services rendus à la population qu’entraînera le projet de loi 10 du ministre Gaétan Barrette. Une perte d’expertise régionale et une concentration majeure des ressources autour des centres hospitaliers sont à prévoir.

Perte d’expertise locale

Le projet de loi 10, qui prévoit l’abolition des agences, engendrera l’effritement d’une expertise locale essentielle à la coordination des soins et des services des régions et des sous-régions. « C’est cette expertise, cette connaissance réelle du terrain, qui permet d’organiser les soins et les services en fonction des besoins des populations, explique Michel Tremblay, président de la FP-CSN. Avec la création des nouvelles structures mammouths que seront les CISSS, il sera extrêmement difficile pour le ministère de répondre aussi efficacement aux besoins. » Le ministre voudrait bien faire croire, de façon réductrice, que le travail effectué par le personnel d’agence n’est que bureaucratique et inutile. Mais c’est précisément ce travail administratif qui permet une coordination efficace et adaptée des politiques de santé et de services sociaux. « Ce ne sont pas des structures que nous défendons aujourd’hui, mais bien une expertise qui disparaîtra avec ce projet de loi », précise Michel Tremblay.

Une approche hospitalocentriste

Le projet de loi 10 imposera inévitablement une vision hospitalocentriste du réseau. Puisque tous les nouveaux CISSS regrouperont un ou plusieurs centres hospitaliers, une concentration majeure des ressources financières et humaines s’effectuera autour des hôpitaux. « Nous observons déjà ce phénomène dans les CSSS qui regroupent des hôpitaux. La création des CISSS ne viendra qu’accentuer le problème », croit pour sa part Étienne Blanchette de l’agence de l’Estrie et membre de la FSSS-CSN. « Quand c’est l’hôpital qui gobe la plus grande part du budget, ce sont les autres soins et autres services offerts qui en souffrent. À titre d’exemple, il se peut que dans le cadre de mon travail, je juge qu’il est important d’octroyer du financement aux cuisines populaires de la région afin d’aider les familles plus pauvres. Mais si tout l’argent est monopolisé par les hôpitaux, c’est exactement ce genre d’approche régionale qui disparaîtra. »

De nombreux dossiers négligés

Déjà aux prises avec des coupes majeures, le personnel d’agence déplore le fait que dans plusieurs régions, de nombreux dossiers ne sont plus pris efficacement en charge, ce que le projet de loi viendra amplifier. « Rappelons que des coupes de 5,1 % ont été imposées aux agences pour 2013-2014 et cela a déjà un impact sur notre travail », note pour sa part Louise Lemire de l’agence de Lanaudière. « Chez nous, plus personne n’est en mesure de s’occuper efficacement, faute de moyens, de prévention du jeu pathologique, de la santé et du bien-être des femmes, etc. Avec le projet de loi 10, d’autres dossiers sont à risque de devenir négligés, tels la dépendance, le maintien à domicile ou les aidants naturels », précise-t-elle. Même chose du côté de Montréal, où les dossiers négligés sont légions. « La déficience intellectuelle et les troubles envahissants du développement sont des dossiers pour lesquels le personnel d’agence ne peut remplir son rôle entièrement. Même chose pour les services spécialisés tels les soins de la vision ou l’endoscopie, explique Jennifer Dahak de l’agence de Montréal. Et il est évident pour nous que le projet de loi 10 viendra aggraver la situation et plombera cette nécessaire organisation régionale des soins et des services à offrir » conclut-elle.

Pouvoirs accrus du ministre

Les pouvoirs accrus du ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette inquiètent aussi le personnel d’agence qui y voit la perte d’une autonomie régionale essentielle. « Nous nous inquiétons de la perte des instances démocratiques en santé en raison de la disparition des rôles d’administrateur accessibles à la population civile pour chaque CSSS et à l’agence. Maintenant, le ministre aura la mainmise complète du système de santé en élisant tous les membres du CA des structures mammouths que seront les CISSS », dénonce pour sa part Kevin Coulombe de l’agence de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Des effets ravageurs sur les services publics

« À chaque jour, le gouvernement libéral nous annonce de nouvelles compressions budgétaires, déplore Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. En s’arrogeant tous les pouvoirs en matière de contrôle des effectifs, le président du Conseil du trésor, sans aucune forme de consultation, nous convainc qu’il n’a aucune considération des besoins de la population. »

« Le ministre Coiteux nous annonce qu’il veut geler les effectifs à leur niveau de janvier 2014. Mais en affirmant que la seule croissance des besoins augmente le nombre d’employé-es des services publics de 6000 par année, est-il en train de nous informer d’une nouvelle vague de compressions ? »

La CSN craint également que ce projet de loi ouvre toute grande la porte à la sous-traitance dans les services de santé et d’éducation. « Le ministre Coiteux prétend que le projet de loi 15 encadre également les contrats de services. Soit. Mais lorsqu’on l’examine attentivement, son projet de loi prévoit toute la procédure pour octroyer à la sous-traitance des pans entiers de nos services publics. Qui plus est, le Conseil du trésor, par l’entremise des ministres responsables, pourrait obliger les organismes du secteur public à octroyer de tels contrats de services à la sous-traitance. » Il reviendra au président du Conseil du trésor d’autoriser la planification triennale des effectifs des organismes publics « visant à optimiser l’organisation du travail », indique le projet de loi. « Quelle est l’expertise du président du Conseil du trésor en matière d’organisation du travail dans les réseaux de la santé et de l’éducation? », questionne Francine Lévesque. De quelle façon les personnes salariées qui dispensent ces services et leurs organisations syndicales seront-elles consultées?

Encore une fois, le gouvernement libéral s’engouffre dans une logique strictement comptable de nos services publics, sans égard aux besoins de nos concitoyennes et de nos concitoyens. C’est un désaveu total des gestionnaires de nos réseaux publics – y compris des ministres de son propre cabinet! – qui n’auront plus la latitude nécessaire pour faire les choix éclairés afin de répondre adéquatement aux besoins de la population. » La CSN juge également extrêmement préoccupant le pouvoir discrétionnaire que s’accorde le président du Conseil du trésor. « Les organismes qui ne pourraient, pour une raison ou une autre, notamment par la croissance des besoins dans le réseau de la santé, respecter les directives de contrôle d’effectifs pourraient être mis sous tutelle. Une belle façon de museler toute forme de contestation de la part de ceux et celles qui sont responsables de l’organisation et la gestion de nos services publics. »

La CSN représente 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, et ce, tant dans les réseaux de la santé, des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur que des organismes gouvernementaux.

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

L’école publique : richesse collective menacée par l’austérité

En cette sixième édition de la Semaine pour l’école publique, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à souligner le rôle déterminant de l’école publique, grâce à laquelle plus d’un million d’élèves québécois ont accès à une éducation de qualité. Cependant, celle-ci est plus que jamais menacée par l’idéologie prônée par le gouvernement de Philippe Couillard.

« Les gestes que nous posons aujourd’hui ont des répercussions importantes pour la suite des choses. Dans cette ère d’austérité imposée par le gouvernement Couillard, l’école publique est fragilisée par l’annonce de multiples compressions, alors qu’elle souffre depuis plusieurs années d’un sous-financement qui affecte directement les services aux élèves de même que les infrastructures dans lesquelles est prodiguée l’éducation », a exprimé d’emblée Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable du dossier de l’éducation. Les compressions annoncées affecteront de plein fouet les conditions d’apprentissage des élèves ainsi que les conditions de travail du personnel. « On a vu comment les coupes imposées récemment affectent l’aide aux devoirs, l’aide alimentaire, l’achat de livres, le soutien aux élèves en difficultés, etc. C’est un affront de prétendre que les services à la population ne sont pas touchés » dénonce Mme De Sève.

Qui plus est, le ministre Bolduc laisse planer une incertitude malsaine sur l’avenir du système d’éducation. « Le ministre Bolduc n’est en rien rassurant lorsqu’il affirme que “tout est sur la table”. Il semble maintenant vouloir remettre en cause l’existence même des commissions scolaires », de souligner madame De Sève

Le système éducatif forme un continuum : dès la petite enfance, les services de garde éducatifs en CPE et en milieu familial permettent de poser les premiers jalons vers la réussite scolaire. Par la suite, les écoles publiques doivent avoir les moyens nécessaires pour répondre aux élèves ayant des besoins spécifiques et permettre la réussite du plus grand nombre, afin de favoriser l’égalité des chances. Il importe également de mettre fin à la sélection des élèves en fonction de leurs résultats scolaires en ce qui concerne les projets éducatifs, et ce, tant dans les écoles privées que dans les écoles publiques.

« L’école publique est un acquis formidable et elle doit recevoir tout le soutien nécessaire de l’État. Couper dans l’éducation c’est faire des économies aberrantes » conclut Véronique de Sève.

À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN, de la FEESP-CSN et de la FP-CSN

La CSN est une organisation syndicale composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. Elle regroupe trois fédérations du réseau de l’éducation, soit la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Une structure mastodonte et ingérable

La CSN estime que les nouveaux établissements régionaux de la réforme Barrette seront des structures « mammouths » loin de la population. Pour améliorer l’accès, il aurait été plus avisé de décentraliser, comme en Suède, plutôt que de regrouper plusieurs dizaines ou même des centaines d’établissements avec des missions très différentes sous un même chapeau administratif autour d’un hôpital.

Les nouveaux « centres intégrés de santé et de services sociaux », les CISSS, seront des mastodontes difficiles à gérer. L’exemple des CSSS il y a 11 ans, à l’initiative de Philippe Couillard, alors ministre de la Santé, ne permet pas de penser que fusionner encore plus permettra d’économiser, de diminuer le nombre de cadres et de donner un meilleur accès aux soins à la population. De fait, c’est l’inverse qui s’est produit depuis 10 ans.

Par ailleurs, l’économie sera sans doute minime si les cadres sont relocalisés. « Si le passé est garant de l’avenir, on s’éloignera des besoins de la population au profit d’un plus grand contrôle par les médecins et les hôpitaux », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

La transition vers cette nouvelle mégastructure risque de provoquer le chaos et de prendre du temps. Les missions de l’agence, dont la prévention, la santé publique, de même que celles des centres de réadaptation en santé mentale et physique, et des centres jeunesse seront transférées au CISSS. « En se centrant sur l’hôpital, on dénature des missions essentielles du réseau, un non-sens », de poursuivre le vice-président de la CSN. On peut se demander s’il ne s’agit pas d’un simple changement de nom accompagné d’abolitions de postes de cadres.

« C’est une réforme antidémocratique, puisque le ministre sera omnipotent avec de nombreux nouveaux pouvoirs, dont celui de nommer tous les conseils d’administration », ajoute Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Il n’y aura donc personne pour voir les changements d’un œil critique et attentif aux besoins des populations. En plus, cette réforme a été improvisée sans réelle consultation, comme la précédente, en 2003. « Il y aura une consultation bidon, mais les dés sont déjà pipés », ajoute Jeff Begley.

L’actuelle réforme de structure sera suivie d’une réforme tout aussi importante du financement qui va consacrer la notion d’argent qui suit le patient. « Je crains fort que le deal de Barrette permette aux médecins de facturer davantage au cours des prochaines années, puisque l’argent suivra les patients. Une baisse des services sociaux et de la prévention servira donc à financer une hausse des revenus des médecins », affirme Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. Elle agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux.

Fondée en 1921, la CSN regroupe 325 000 travailleuses et travailleurs, dont plus de 140 000 dans le réseau de la santé et des services sociaux, réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Quand le dialogue promis devient monologue

La CSN, la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS-CSN) ainsi que la Fédération des Professionnèles (FP-CSN) ont appris avec étonnement, ce matin, le dépôt expéditif du projet de loi proposant l’abolition des Agences. La CSN, la FP et la FSSS sont choquées de l’attitude cavalière du gouvernement Couillard, alors qu’il s’était engagé à un dialogue ouvert sur la question.

Rappelons que les composantes du réseau de la santé et des services sociaux sont actuellement engagées dans une démarche visant à définir des solutions pour assurer la pérennité du réseau. Il est déplorable que le gouvernement propose de façon unilatérale d’en revoir les structures alors que le 2e Rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux, qui aura lieu en décembre, permettra de déterminer des voies d’avenir. « La réforme des structures proposée par le gouvernement est loin d’être une réponse satisfaisante aux défis que rencontre le réseau. Ce que la population souhaite, c’est que l’on améliore les services de santé et non qu’on se lance dans une énième réforme des structures », explique Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Force est de constater que le gouvernement a choisi d’imposer sa décision unilatéralement, optant pour un monologue aux dépens du dialogue promis.

Les trois organisations déplorent d’autre part le fait que le MSSS ait imposé la loi du silence en exigeant la signature de clauses de confidentialités aux PDG d’agences lors d’une rencontre la semaine dernière. Ainsi, les travailleuses et les travailleurs œuvrant dans les Agences n’ont été ni consultés ni informés de ce qui les attendait, jusqu’à ce matin, où ils ont appris leur sort dans les médias.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux.

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La révolution Barrette, une autre réforme improvisée

Le ministre Barrette a présenté les grandes lignes des changements de structures qu’il proposera pour le réseau de la santé et des services sociaux. Pour la CSN, cela revêt toutes les apparences d’une réforme improvisée qui viendra chambouler l’organisation du réseau, au détriment des services à la population.

Selon Radio-Canada, cette refonte complète du système prévoit l’abolition des agences régionales de la santé et la fusion de la majorité des centres de santé et de services sociaux (CSSS).

La réforme libérale qui a mené à la création des CSSS, il y a 10 ans, n’a rien donné de bon puisqu’on compte aujourd’hui 30 % de cadres de plus, une concentration des budgets dans les hôpitaux, toujours pas de première ligne efficace et pas d’organisation adéquate des soins à domicile. La nouvelle réforme semble pourtant poursuivre dans la même voie. Aucune véritable consultation n’avait été menée à l’époque avant de transformer de but en blanc le réseau.

« Pourquoi tout virer à l’envers sans aucune véritable consultation du public et des principaux maillons du réseau de la santé, alors que l’expérience récente montre que ces fusions répétées d’établissements ne donnent rien de bon », questionne Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Ce dernier rappelle par ailleurs que la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), l’Institut du Nouveau Monde (INM) et plusieurs autres partenaires du réseau ont déjà lancé une importante réflexion pour trouver des solutions pour assurer la pérennité du système public de santé et de services sociaux. « Nous invitons le ministre Gaétan Barrette à prendre acte de cet important effort de concertation du milieu qui pourra certainement donner des solutions plus viables et adaptées à la réalité », ajoute le vice-président de la CSN.

« Regrouper encore plus d’établissements avec des missions aussi variées sous un même chapeau représente un degré élevé de complexité et risque fort de provoquer des dérapages. Du haut de son ministère, le ministre Barrette veut pouvoir transmettre ses diktats aux régions. Ce sera une perte d’autonomie régionale. Nous n’y croyons plus lorsque le ministre dit qu’il ne touchera pas aux services », estime Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Cette réforme des structures administratives ne fait par ailleurs rien pour améliorer la première ligne, les services à la population ou les conditions de travail difficiles du personnel qui est déjà aux prises avec l’effet des compressions budgétaires répétées.

« On doit aussi se questionner sur l’économie réelle que représenterait le fait de remplacer une agence régionale par un méga CSSS qui devrait forcément prendre en charge les missions régionales de planification, de gestion et de prévention qui sont assurées par les agences en ce moment. Sans compter le cauchemar administratif que représenterait la gestion de ces CSSS mammouths » fait valoir Michel Tremblay, président de la Fédération des profesionnèles (FP-CSN).

Le modèle social québécois est menacé. Il est temps de réagir. La CSN lance un appel à la mobilisation à toute la population qui peut venir manifester son désaccord avec le projet de loi 3 et l’ensemble des mesures d’austérité que le gouvernement Couillard mijote en ce moment. Rendez-vous le 20 septembre à 11 h au parc La Fontaine à Montréal.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Des échanges « prévisibles et inquiétants » avec le Conseil du trésor

Au sortir de leur rencontre avec le président du Conseil du trésor, les représentants du Front commun ont qualifié de « prévisibles et inquiétants » les échanges qu’ils ont eus avec Martin Coiteux et les ministres Gaétan Barrette et Yves Bolduc.

« Nous n’avons rien appris de neuf quant à l’orientation économique du gouvernement, affirme Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous sommes inquiets quant aux cibles budgétaires, aux politiques d’austérité qu’il entend mettre en place et au refus de se doter des marges de manœuvre nécessaires. Mais nous nous entendons sur une chose : nous avons une obligation mutuelle de convenir de nouvelles conventions collectives pour les 530 000 employés de l’État. De notre côté, nous allons consacrer toutes nos énergies à cela au cours des prochains mois afin que les négociations se déroulent dans un climat constructif et de bonne foi. »

Les représentantes et les représentants du Front commun ont profité de la rencontre pour rappeler à M. Coiteux les problèmes criants que nous vivons dans le secteur public. En raison de la dégradation des conditions de travail et du retard salarial grandissant avec les autres employés québécois, le secteur public connaît de plus en plus de difficulté d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre. En effet, selon la dernière étude de l’Institut de la statistique du Québec publiée en novembre dernier, les salariés du secteur public québécois accusent un retard de 8,3 % de leur rémunération globale par rapport à l’ensemble des autres travailleuses et travailleurs québécois.

« Les employés du secteur public, à 75 % des femmes, font déjà l’impossible dans un contexte de compressions permanentes, souligne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Pourquoi accepte-t-on qu’elles soient moins bien rémunérées que le reste de la population, alors qu’elles œuvrent au quotidien auprès de nos enfants, de nos aînés et des plus démunis de notre société? »

« Bien sûr que nous sommes conscients de la situation budgétaire du Québec, indique Carolle Dubé, porte-parole du SISP. Mais depuis quelques mois, le gouvernement de M. Couillard ne parle que d’une seule colonne du budget : celle des dépenses. Il est grand temps qu’on regarde celle des revenus! Depuis 20 ans, les nombreuses transformations du régime fiscal québécois ont fait en sorte que l’État se prive annuellement de plus de 4 milliards de dollars. Les organisations membres du Front commun entendent faire valoir, lors des travaux de la Commission sur la fiscalité, que le Québec a les moyens de financer des services publics accessibles et de qualité pour la population, et ce, sans hausser les impôts de la classe moyenne et des moins nantis de notre société. Et nous comptons également profiter de nos prochaines négociations pour nous attaquer aux multiples formes de gaspillage dans les services publics, que ce soit l’intrusion grandissante du secteur privé et la hausse importante du nombre de cadres qui minent l’autonomie professionnelle des membres que nous représentons. »

Rappelons qu’en mai dernier, le Front commun a lancé les consultations des assemblées générales en vue des demandes qui seront portées au gouvernement. Alors que les assemblées ont toujours cours, le Front commun entend déposer ses revendications au Conseil du trésor avant la fin de l’année.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec.

Les technologues spécialisés en radiologie ne régleront pas à rabais !

L’APTS, la FSSS-CSN et la FP-CSN dénoncent d’une même voix le manque d’ouverture de la partie patronale, dans le cadre des travaux du groupe paritaire de travail en radiologie. Une centaine de technologues en imagerie médicale et en radio-oncologie des trois organisations syndicales ont manifesté ce midi sous le thème « Pas de spécialité à rabais », devant les bureaux montréalais du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. À l’aube de la fin des travaux prévue le 30 juin, le Conseil du trésor et le ministère de la Santé et des Services sociaux ne reconnaissent toujours pas le travail essentiel effectué par les technologues spécialisés en radiologie.

« Nous demandons au ministre de la Santé et des Services sociaux d’intervenir en faveur de ce groupe de travailleurs et de travailleuses. En tant que radiologiste, il connaît la valeur des technologues en radiologie. Il sait que le travail de certaines spécialités de la radiologie a beaucoup évolué au fil des ans. Leurs responsabilités se sont accrues, au plus grand bénéfice des patients. À la suite d’importantes consultations menées par l’APTS auprès de ses membres, nous estimons que plusieurs spécialités mériteraient d’être mieux reconnues. Le principe est simple : à responsabilités accrues, salaire accru », affirme la vice-présidente de l’APTS, Martine Robert.

À l’heure actuelle, l’écart demeure grand entre la partie patronale et les représentants des travailleurs. « Nos vis-à-vis démontrent très peu d’ouverture à nos évaluations et à nos propositions pourtant raisonnables et mesurées. La mise sur pied du groupe de travail en radiologie en 2013 nous apparaissait comme un signe positif de la part du secrétariat au Conseil du trésor pour en arriver à un règlement acceptable. Un an plus tard, force est de constater que nous ne sommes pas plus avancés. Le Conseil du Trésor reconnaît à ce jour qu’une seule spécialité. C’est totalement inacceptable ! », indique Luc Bastien, vice-président région Montréal-Laval et Grand Nord Québécois de la FSSS.

Les représentants de l’APTS, de la FSSS-CSN et de la FP-CSN rencontrent leurs vis-à-vis patronaux demain. « Le Conseil du trésor et le ministère de la Santé doivent saisir cette occasion de régler ce dossier qui traine en longueur. Notre dossier est solide et nos arguments sont appuyés. Nos vis-à-vis doivent comprendre que nous ne réglerons pas à rabais. Nos membres méritent des résultats concrets, le plus rapidement possible », de conclure Évelyne Crépeau, responsable politique à la FP.

Pour la CSN, il est temps d’entendre les composantes du réseau pour en assurer l’avenir

Au lendemain du dépôt du budget provincial, plusieurs syndicats de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se rassembleront ce soir devant l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal pour dénoncer les compressions budgétaires qui s’accumulent dans le réseau public. Celles-ci atteignent le niveau de services que reçoit la population, au moment où des exemples de mauvais financement continuent de faire les manchettes. Pour la CSN, il est temps que le gouvernement entende les préoccupations et les solutions des composantes du réseau.

Un budget qui poursuit l’attaque à l’intégrité du système public de santé et de services sociaux

Le budget provincial déposé le 4 juin dernier poursuit sur la voie des compressions budgétaires dans le réseau de la santé et des services sociaux. Depuis plusieurs années, les décideurs politiques imposent cette pression constante sur le dos des gestionnaires, des travailleuses et travailleurs et des usagers du réseau. Encore une fois cette année, en limitant la hausse des dépenses du réseau à 3 %, le gouvernement force les établissements et les Agences à procéder à une énième salve de compressions, ce qui empêche notamment de financer le virage vers les services à domicile et l’amélioration des services de prévention.

« Ces compressions touchent toutes les missions du réseau de la santé et des services sociaux, aussi bien au niveau local que régional. Pensons par exemple aux Agences régionales qui sont particulièrement atteintes. Nous avons été très vigilants dans les dernières années pour dénoncer les exemples d’atteinte aux services. Avec ces nouvelles compressions, on ne peut que s’inquiéter des impacts de ces nouvelles coupes », explique Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Quoi faire et ne pas faire pour assurer l’avenir du réseau

La CSN veut s’assurer que tous les moyens sont pris pour assurer l’avenir du système public de santé et de services sociaux. C’est pourquoi elle dénonce avec autant de force les exemples de mauvais financement de nos services publics. « Un des problèmes actuellement dans le réseau est qu’on procède à des coupes dans les établissements sans avoir de réflexion en amont sur les impacts de celles-ci et sur le réseau que l’on veut comme société. Pendant ce temps, on continue de payer beaucoup trop cher pour la sous-traitance et à avoir recours à des contrats privés alors que le personnel du secteur public pourrait faire le travail pour moins cher », déclare Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Les compressions budgétaires des dernières années finissent par réduire l’accessibilité aux services et la population en ressent de plus en plus les effets. « Plutôt que de s’attaquer à des sources réelles de mauvais financement du réseau de la santé, comme au prix des médicaments ou au recours au privé, on impose des projets d’optimisation qui augmentent sans cesse la pression sur les travailleuses et travailleurs sans pour autant améliorer les services à la population », poursuit Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Une occasion d’entendre les composantes du réseau

Pour la CSN, la pression mise sur le réseau public est une occasion de rassembler l’ensemble des composantes du réseau de la santé et des services sociaux pour établir les défis que celui-ci rencontre et faire des propositions. C’est pourquoi la CSN a lancé le Premier rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux, qui aura lieu le 16 juin prochain à Laval. « Il est grand temps qu’on entende les composantes du réseau et que comme acteur de ce réseau nous apportions des solutions pour maintenir l’accès aux services et assurer l’avenir de ce joyau collectif », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

La CSN est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la santé et des services sociaux. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pas de sage-femme, faites-vous entendre !

Depuis la légalisation de la profession de sage-femme au Québec, le déploiement de nouvelles maisons de naissance est insuffisant et trop de femmes se voient encore refuser la possibilité d’être suivie par une sage-femme au moment de leur grossesse. C’est pourquoi Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) est heureux d’annoncer, en cette Journée internationale des sages-femmes, le lancement de sa campagne « Pas de sage-femme, faites-vous entendre ! » disponible sur son site internet au rsfq.qc.ca. Cette campagne permet aux femmes et aux familles d’exprimer leur déception directement aux différentes institutions du réseau de la santé concernées (CSSS, agences et ministère).

Promesses de développement

Alors qu’il était en campagne électorale, le chef du Parti libéral du Québec Philippe Couillard annonçait l’ouverture de sept nouvelles maisons de naissance et l’ajout de 125 nouveaux contrats de sages-femmes d’ici les cinq prochaines années, tel que prévu dans la politique de périnatalité 2008-2018 du ministère. Pour le RSFQ il s’agit d’une bonne nouvelle. « Nous nous réjouissons d’une telle annonce et demandons qu’elle se concrétise. Nous serons là pour la ramener à la mémoire des ministres, assure Claudia Faille. Le RSFQ rappelle aussi qu’une vingtaine de nouvelles sages-femmes seront diplômées dans les prochaines semaines. Il n’en tient qu’au ministre de la Santé et des Services sociaux de leur faire une place et de leur permettre d’offrir leurs services aux nombreuses femmes et familles qui demandent un suivi sage-femme », note la présidente du RSFQ.

Une pratique indispensable

En plus d’être la seule pratique professionnelle à offrir le choix du lieu d’accouchement, la pratique sage-femme permet une amélioration des indicateurs de santé, à court, moyen et long termes grâce, entre autres, à une diminution importante des interventions obstétricales. Ceci représente des économies substantielles pour le réseau de la santé. « Dans de nombreux pays à travers le monde, les sages-femmes représentent la porte d’entrée des soins de maternité de première ligne. Le Québec doit tendre vers cet objectif et permettre aux sages-femmes de jouer un rôle de premier plan à l’intérieur de notre réseau de santé et de services sociaux », note Claudia Faille, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), l’association professionnelle des quelques 160 sages-femmes de la province.

Travail exceptionnel

En cette journée internationale des sages-femmes, Le RSFQ tient à souligner avec fierté le travail exceptionnel de ces professionnelles de la santé au service des femmes et des familles du Québec. Depuis 1999, les sages-femmes du Québec se dévouent afin d’offrir aux femmes et familles d’ici non seulement des services de première ligne hors pair, mais aussi la possibilité de choisir le lieu d’accouchement, soit le domicile, la maison de naissance ou l’hôpital.

À propos

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) est l’association professionnelle des sages-femmes. Il représente, depuis 1995, les sages-femmes qui œuvrent au Québec. Le RSFQ est en entente de service avec la Fédération des professionnèles de la CSN depuis 2009.

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

Le « Faire plus avec moins » ne peut être sans conséquence sur la qualité des services!

« Le faire plus avec moins n’est pas sans conséquence sur la qualité des services, de même que sur la santé de nos membres », de déclarer Mélanie Dubé, présidente locale du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec STEPSSSQ (FP-CSN) (ci- après appelé STEPSQ).

La précarité d’emploi et le manque de techniciens-nes et de professionnels-les nécessaires au bon déploiement de l’ensemble de nos services, entraîne des problèmes de surcharge de travail et met en péril l’intégrité des services à la population. Lors de la tournée des secteurs, nous avons constaté qu’un vent d’essoufflement se fait sentir pour de nombreuses raisons, chez plusieurs de nos membres, tant à Mont-Joli qu’ailleurs au Québec. Le motif d’essoufflement le plus récurrent réside dans la question de la charge de travail. En voulant nous assurer que nos usagers reçoivent les meilleurs services possible, plusieurs d’entre nous se surmènent au travail. C’est notre propre santé physique et mentale qui en prend un coup. « La direction de l’établissement doit être plus ouverte.

Au STEPSQ, nous prônons une approche de collaboration, afin qu’ensemble nous trouvions des solutions pour le maintien et l’amélioration de la qualité des services à la population. Nous avons à cœur de préserver la santé des membres que nous représentons et nous tendons la main à l’employeur pour réaliser ces objectifs » de déclarer Nancy Corriveau, présidente du syndicat national du STEPSQ. « Ça fait 20 ans, à la Fédération des professionnèles-CSN (FP-CSN), que nous prônons une révision de l’organisation du travail au niveau local, afin d’améliorer à la fois la qualité des services et la qualité de vie au travail, qui est porteuse d’une amélioration des services directs à la population. J’ai personnellement remis à Philippe Couillard copie de nos clauses de conventions collectives qui encadrent cette réorganisation, il y a une dizaine d’années, alors qu’il était ministre de la Santé et des Services sociaux. Pourtant rien n’a été fait. Il n’est pas trop tard pour amorcer ce virage essentiel, alors que ce nouveau gouvernement développera ses nouvelles priorités » de déclarer Michel Tremblay, président de la FP-CSN. Une cinquantaine de membres du STEPSQ, de partout au Québec, étaient au rendez-vous à Mont-Joli pour venir témoigner leur appui et leur solidarité aux techniciens-nes et professionnels-les du CSSS de la Mitis.

À propos

Le STEPSQ représente 2 600 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions : Centre hospitalier universitaire, CSSS, Centres de réadaptation et Agences de la santé et des services sociaux. Ses membres sont originaires de 13 établissements du réseau répartis dans 7 régions du Québec. La Fédération des professionnèles (FP-CSN)) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, organismes gouvernementaux, éducation, secteur municipal, médecines alternatives, aide juridique, intégration à l’emploi, professionnèles autonomes, organismes communautaires, etc.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN, inquiète, exige une action immédiate de la part de l’Agence de santé et des services sociaux de Montréal

Très inquiète des révélations de La Presse à propos des plaintes relatives à la présence de moisissures et d’une potentielle exposition à la poussière d’amiante, la CSN somme les autorités de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSS de Montréal) de prendre toutes les mesures et les précautions nécessaires pour protéger la santé des quelque 250 travailleuses et travailleurs qui oeuvrent dans le pavillon Lafontaine, sans compter celle des enfants et des travailleuses d’une garderie installée au premier étage. « L’état de désuétude des établissements publics est un scandale, on ne peut exiger des gens qu’ils travaillent et vivent quotidiennement dans de telles conditions » a déploré Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

« Est-ce qu’il y aura un plan d’action et une stratégie préventive à la suite des évènements révélés dans les rapports de la CSST, avec des solutions permanentes pour enfin assurer un milieu de travail sain et sécuritaire au pavillon Lafontaine ? », se questionne, exaspéré, Guy Laurion, vice-président santé sécurité au travail à la FSSS-CSN. Pour le leader syndical, il est essentiel que l’ASSS de Montréal fasse connaître ce plan et le mette en application sans plus tarder.

« Rappelons à l’employeur ses obligations légales : il doit informer par avis les personnes se trouvant dans les zones contaminées, doit donner une description des travaux prévus avec un échéancier et fournir les noms du responsable et de la compagnie », précise Michel Tremblay, le président de la FP-CSN.

Plus encore, les leaders syndicaux s’inquiètent et se demandent si des travailleurs n’ont pas vu leur santé déjà affectée par les conditions dans lesquelles ils ont dû exercer leur travail. Pour eux, les rapports de la CSST émis à propos de la problématique reliée aux moisissures et à la poussière d’amiante dénoncent un état de fait très préoccupant.

« À quelle hauteur le budget pour le suivi de la qualité de l’air s’élève ? », s’interrogent les leaders syndicaux. Ils rappellent qu’idéalement, des prises d’échantillons devraient être faites chaque saison et dans tous les bâtiments de la Direction de la santé publique, du moins dans ceux qui ont subi des dégâts d’eau. Un suivi sur plusieurs années devrait et aurait dû être fait.

Les trois leaders exigent donc que l’ASSS de Montréal convoque d’urgence une réunion dans les prochains jours avec l’ensemble des groupes concernés, incluant les syndicats représentants les travailleurs impliqués. Ils préviennent également l’agence qu’elle ne peut se cacher derrière le fait que la ville de Montréal est propriétaire de l’édifice du pavillon Lafontaine. Sur la question de la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, aucun compromis n’est acceptable.

À propos de la CSN, de la FSSS-CSN et de la FP-CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux, la FSSS-CSN, représente près de 130 000 membres dans le secteur public et les secteurs privés de la santé et des services sociaux, provenant de toutes les catégories d’emplois. La Fédération des professionnèles, la FP-CSN représente environ 7 500 membres et regroupe des syndicats professionnels de professionnels et de techniciens dans le secteur de la santé et des services sociaux.

La Fédération des professionnèles s’implique dans le débat

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) tiendra aujourd’hui et demain à Gatineau, deux journées de réflexion sur l’avenir des agences régionales de la santé et des services sociaux. Dans un contexte où périodiquement les politiciens remettent en question ces agences, envisageant leur abolition ou leur fusion, la FP a l’intention de faire entendre sa voix dans ce nécessaire débat. « Sachant que 2014 sera certainement une année électorale où, dans tous les cas de figure, des coupes seront envisagées dans les services dits administratifs, nous prenons les devants et amorçons une réflexion qui se veut éclairante et constructive, explique Michel Tremblay, président de la FP. Nous souhaitons que les changements envisagés soient porteurs d’amélioration pour l’ensemble de la population, tant sur le plan des services offerts dans chaque région du Québec, que sur celui de leur organisation », note-t-il.

Matières à réflexion

En organisant ces deux journées de réflexion, la fédération, qui représente la majorité des professionnèles d’agences, s’est fixé deux objectifs principaux. Le premier vise à mieux connaître la structure locale en examinant l’organisation interne du travail et en la comparant d’une région à l’autre. Le but étant de bonifier les services et d’améliorer la qualité de vie au travail. Le second objectif consiste à préparer ses membres, dans chaque région du Québec, à débattre sur la gouverne régionale en santé publique et, plus largement, dans le secteur de la santé et des services sociaux. « Au premier jour, un bilan de la situation sera dressé, ainsi que les défis et les perspectives entrevus autant par des spécialistes du domaine, que par des employé-es œuvrant directement dans les agences. Le lendemain, nous leur suggérerons des approches constructives afin de mener efficacement, dans leurs équipes, le débat à propos de l’avenir des agences », précise Michel Tremblay.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, organismes gouvernementaux, éducation, secteur municipal, médecines alternatives, aide juridique, intégration à l’emploi, professionnèles autonomes, organismes communautaires, etc.

Le ministre Hébert s’obstine à privatiser les services à domicile, au détriment des personnes en perte d’autonomie

La CSN et ses fédérations œuvrant dans le domaine de la santé sont déçues du projet de loi sur l’assurance autonomie déposé vendredi par le ministre Hébert. Le projet de loi 67 ne tient aucunement compte des préoccupations exprimées en commission parlementaire par de nombreux groupes. « À quoi bon tenir une commission parlementaire si c’est pour déposer un projet de loi dont l’intention première est de plaire au Conseil du Trésor et non pas de développer les meilleurs services qui soient pour les personnes en perte d’autonomie ? », demande Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.

Le projet de loi bat en brèche par ailleurs le principe d’universalité en établissant l’allocation de soutien à l’autonomie en fonction des revenus. « Cela est inéquitable et inefficace. Cette proposition s’assimile à la règle de l’utilisateur-payeur, elle va à l’encontre des principes de solidarité, d’universalité, d’égalité d’accès et de gratuité qui fondent notre système de santé et de services sociaux », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Il y a par ailleurs lieu de s’inquiéter du contrôle public sur la qualité des services qui seront donnés par une multitude de prestataires privés. Cela minera le travail interdisciplinaire et privera le réseau public de l’information nécessaire au suivi de l’état des personnes en perte d’autonomie. « Les personnes âgées en perte d’autonomie qui font le choix de demeurer à domicile, peuvent être vulnérables. Il est impératif de leur assurer une continuité de services dispensés par une équipe interdisciplinaire d’intervenants du réseau public, à même de communiquer entre eux et de s’adapter rapidement à tout changement observé auprès de ces personnes. C’est le minimum qu’on doit leur offrir », assure Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles-CSN.

« Comment le ministre peut-il prétendre défendre le libre choix du prestataire par l’usager alors que le meilleur prestataire qui soit, le réseau public, sera laissé dans l’ombre ? Est-ce que les établissements du réseau public seront tenus d’offrir tous les services nécessaires pour répondre aux besoins ? Si le réseau public n’offre pas tous les services, comment alors parler d’un libre choix ? », demande Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

« Le projet de loi sur l’assurance autonomie aurait pu constituer un moment clé dans la consolidation des services publics de santé et de services sociaux. En s’obstinant à ouvrir la voie au privé, le ministre fait le choix d’une fragmentation et d’une privatisation accrue et inefficace des services de santé et de services sociaux. Nous continuerons de nous battre contre ce démantèlement tranquille du système public de santé », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une nouvelle convention collective à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

C’est avec satisfaction que les salarié-es de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ont obtenu leur nouvelle convention collective, signée hier par l’employeur et le syndicat. Sans contrat de travail depuis mars 2010, les employé-es de la CDPDJ se réjouissent de cette entente qui s’appliquera pour la période allant du 1er avril 2010 au 31 mars 2015.

En plus des augmentations salariales, qui reprendront les paramètres de l’entente intervenue en 2010 entre les syndicats du secteur public et le gouvernement du Québec, la nouvelle convention comprend plusieurs modifications importantes.

Il a notamment été convenu avec l’employeur de prioriser les discussions relativement à la charge de travail et modifier la convention collective en ce sens. « Un comité paritaire sera également mis sur pied afin d’étudier et de discuter d’un éventuel projet pilote de télétravail », a déclaré Jean-Sébastien Imbeault, président du syndicat.

Le programme d’accès à l’égalité sera maintenant un chapitre de la convention collective plutôt qu’une lettre d’entente. Un processus volontaire de médiation en cas d’arbitrage et de griefs sera aussi mis en place.

« Nous saluons aussi la diminution des écarts entre les conditions de travail des salarié-es permanents et temporaires avec plus de possibilités pour les salarié-es temporaires de prendre des congés sans traitement, d’avoir accès à de la formation et une accessibilité pour tous les membres du personnel, quel que soit leur statut, à un horaire flexible », a continué Jean-Sébastien Imbeault.

Parité salariale avec les avocats de l’État

La nouvelle convention collective prévoit également un important rattrapage salarial pour les conseillers juridiques de la CDPDJ. « Nous demandions la parité salariale et nous l’avons obtenue. Cette convention collective permettra enfin aux conseillères et aux conseillers juridiques de la CDPDJ de bénéficier des mêmes conditions salariales que celles de l’ensemble des avocats au service de l’État », a poursuivi Jean-Sébastien Imbeault.

Affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, le syndicat de la CDPDJ représente environ 150 employé-es. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2 000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.