Licenciements anti-syndicaux : la CSN dénonce les prêtres de Saint-Sulpice

Le syndicat dénonce vivement le licenciement de trois travailleurs de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice survenu hier. La quarantaine de salarié-es s’est jointe à la CSN en septembre dernier et signalait alors un climat de peur dans leur milieu de travail. La résidence est concomitante à la basilique Notre-Dame de Montréal.

« On s’est syndiqués pour se faire respecter par notre employeur, alors on reçoit ces mises à pied comme une gifle en plein visage. On entend des rumeurs de licenciement depuis des semaines; imaginez ce que ça a comme impact sur l’ambiance de travail », se désole Ruben Read Rainville, président du syndicat et mécanicien de bâtiment à la résidence sulpicienne. 

« En septembre dernier, le syndicat signalait un climat de peur dans le milieu de travail. L’employeur continue de renforcer ce climat par des menaces constantes de licenciements et un manque de transparence envers le syndicat. De telles tactiques d’intimidation n’ont pas leur place au XXIe siècle », indique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. 

« On a affaire à un employeur qui se comporte en seigneur avec ses employé-es. On pourrait croire que l’Église catholique voudrait se passer d’une nouvelle éclaboussure à sa réputation, mais si elle veut se comporter de façon déloyale, nous allons nous tenir debout », ajoute le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord.   

« Nous évaluons la possibilité de déposer les plaintes pertinentes, la situation est très inquiétante. Notre objectif est de bâtir des relations de travail cordiales sur le long terme, mais si l’employeur essaie de casser le syndicat, nous réagirons », conclut la secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, Linda Tavolaro. 

La vérité derrière les grèves à la STM 

Depuis le début des grèves du transport en commun, l’idée que les travailleuses et travailleurs du secteur se plaignent le ventre plein gagne en popularité. Leurs conditions de travail ne seraient « pas assez mauvaises » pour justifier la grève, peut-on lire dans plusieurs médias.  

Quand on y regarde de plus près, les employé-es de l’entretien représentés par la CSN ont de bonnes conditions de travail, qui se situent dans « les comparables ». Ces conditions d’emploi sont le fruit des luttes syndicales menées au fil des années. 

« Bien sûr, on peut être fiers de nos conditions qu’on a acquises en se mobilisant. Mais comme tout le monde, on a souffert de l’inflation des dernières années. On a le droit de vouloir que nos conditions demeurent satisfaisantes. Les stations de métro et les autobus vieillissent et nous devons continuer d’avoir les moyens de bien les entretenir », exprime Bruno Jeannotte, président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, avant d’expliquer que le syndicat se mobilise également contre la sous-traitance et la perte d’expertise interne qu’elle entrainerait. 

Le président se surprend également de l’intérêt soudain du gouvernement pour le transport en commun. Récemment, le ministre Boulet a insisté sur le caractère essentiel du travail des salarié-es de la STM : « Le transport collectif n’est pas assez essentiel pour le financer adéquatement, mais il le devient lorsque les syndicats brandissent leur droit de grève lors des négociations », dénonce le président du syndicat. 

Dans les dernières semaines, les dirigeants du Conseil du patronat du Québec, de la Fédération des chambres de commerce du Québec et de l’Association hôtelière du Grand Montréal réclamaient à grands cris au ministre du Travail d’intervenir avec une loi spéciale. Pourquoi? « Ils ont beau laisser croire qu’ils ont à cœur le sort des plus vulnérables, en réalité ils n’en ont que pour leurs profits. Si le bien-être de la population leur importe, pourquoi ne réclament-ils pas un meilleur financement du transport collectif? », demande le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord.  

« Les usagères et les usagers de la STM vivent de plein fouet les impacts de la grève du transport en commun, c’est vrai. Mais leurs ennemis ne sont pas les mécaniciens et les électriciens qui tentent de maintenir de bonnes conditions de travail. Les vrais responsables, ce sont ceux qui sous-financent le transport collectif depuis trop longtemps, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. 

« La rémunération des grands patrons s’envole pendant que les travailleurs et les travailleuses ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Le patronat a-t-il intérêt à voir les travailleurs s’entredéchirer? À ce qu’on affaiblisse le droit de grève à coup de loi spéciale et de réforme étiolant le rapport de force des syndiqué-es? », se questionne-t-elle.  

Syndicat des travailleuses et travailleurs de maintenance du Complexe Desjardins (FEESP–CSN)

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 10 septembre 2025, le syndicat des travailleuses et travailleurs de maintenance du Complexe Desjardins–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les employé-es des corps de métiers, les mécaniciennes et mécaniciens de machines fixes et leurs aides, salarié-es au sens du Code du travail. »

Ces travailleuses et ces travailleurs, qui assurent la maintenance et l’entretien du Complexe Desjardins, ont choisi de joindre les rangs de la CSN pour les accompagner dans la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Après plusieurs décennies avec les Métallos, ils en ont finalement eu assez du manque de démocratie et de l’absence de services du local 9599.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des employées et employés de services publics, au Conseil central de Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice (FEESP–CSN)

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 20 août 2025, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice – CSN a été accrédité pour représenter :

Toutes et tous les salarié-es au sens du Code du travail, à l’exclusion des secrétaires à la direction, des comptables, des préposé-es aux bénéficiaires et des auxiliaires familiales.

En tant que travailleuses et travailleurs chargés de l’entretien et des services dans les résidences des prêtres retraités, nos nouveaux membres se sont syndiqués afin d’obtenir davantage de sécurité et de respect sur leur lieu de travail.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des employées et employés de services publics, au Conseil central de Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Le personnel technique et professionnel en grève jusqu’au 20 novembre

Les dernières rencontres de négociation n’ayant pas permis d’en arriver à un règlement satisfaisant, le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ–CSN poursuivra la grève jusqu’au 20 novembre.

Rappelons que les quelque 500 techniciennes, techniciens et professionnel-les de la SAQ ont déclenché la grève le 6 novembre, après avoir voté à plus de 99 % en assemblée générale en faveur d’un mandat de 15 journées de grève.

Ils œuvrent, entre autres, à l’évolution constante du site transactionnel SAQ.com et des outils informatiques, à l’approvisionnement et à l’aménagement des magasins, à la commercialisation des produits, au contrôle de la qualité, aux communications, au marketing, à la paie et aux finances.

Pouvoir d’achat
Leur dernière augmentation salariale d’un pour cent leur a été versée en avril 2023. Depuis, les taux de salaire n’ont pas bougé malgré l’augmentation importante de l’indice des prix à la consommation (IPC) de plus de 6 % en 2022 et de près de 4 % en 2023.

« Notre travail est invisible pour la clientèle, mais il est indispensable au bon fonctionnement des opérations de la SAQ, rappelle le président du syndicat, Steve D’Agostino. Nous avons perdu des milliers de dollars depuis trois ans, ça fait un trou énorme dans notre budget familial : nous sommes toutes et tous choqués de constater que la SAQ ne s’en préoccupe pas ! »

« Le CCMM–CSN et ses syndicats affiliés sont avec eux, de même que toute la CSN, réitère le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord. Ils refusent de s’appauvrir et ils ont bien raison. La SAQ est certainement capable de trouver les sommes manquantes pour en arriver à un règlement satisfaisant comme elle a su le faire avec les autres travailleuses et travailleurs à son emploi. »

C’est la première fois que le SPTP-SAQ–CSN exerce la grève en 50 ans d’histoire. « C’est dommage que la SAQ ait choisi la voie de l’affrontement, poursuit Kathrin Peter, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), à laquelle le syndicat est affilié. Historiquement, on a toujours su trouver des solutions respectueuses et satisfaisantes pour les deux parties en abordant les enjeux avec ouverture. Nous nous expliquons bien mal la fermeture de la SAQ à répondre à cet enjeu pourtant fort légitime de la protection du pouvoir d’achat des salarié-es ».

 

À propos

Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens de partout au Québec, dont plus de 750 professionnèles du réseau collégial et universitaire et près de 1500 professeur-es d’université.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.