Fermeture de l’usine Alstom de Sorel – Déplorable !

La Fédération de l’Industrie manufacturière (FIM–CSN) déplore la décision d’Alstom de mettre la clé sous la porte de son usine de Sorel. Près de 90 travailleurs perdront officiellement leur emploi au cours des prochains mois. « Nos travailleurs sont frustrés et tristes de la décision d’Alstom. Il s’agit d’emplois de qualité pour notre région », a noté le président du Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada Inc. (CSN), Pierre-Luc Pigeon-Rivard. « L’annonce de la fermeture définitive du site de Sorel a été un choc pour certains. La majorité des travailleurs gardaient espoir qu’on allait s’en sortir, avec toutes les belles promesses des patrons. On leur faisait confiance et on croyait que ça débloquerait éventuellement », note le président du syndicat.

 

REM fabriqué en Inde

Pour la FIM–CSN, un tel gâchis aurait pu être évité si le gouvernement avait pris des décisions favorisant l’industrie locale québécoise. « Le rendez-vous manqué pour Alstom de Sorel, c’est le contrat du REM qui a été donné à l’Inde. À ce moment, le gouvernement aurait dû mettre son pied à terre pour que ces contrats nous soient octroyés », dénonce le président de la FIM–CSN, Louis Bégin.

 

Caisse de dépôt et placement du Québec

La fédération interpelle aussi le gouvernement à propos de l’engagement qui avait été pris au moment où l’on apprenait que la Caisse de dépôt et placement du Québec deviendrait l’actionnaire majoritaire d’Alstom. « Au moment de l’annonce en février 2020, on nous avait garanti que les trois sites d’Alstom, soit La Pocatière, Sorel et le siège social de Saint-Bruno seraient maintenus. Qu’en est-il de cette garantie ? Le gouvernement doit s’expliquer » demande M. Bégin.

Entente de principe entérinée: grève évitée chez MDA Espace de Sainte-Anne-de-Bellevue

La centaine de monteurs et assembleurs de satellites de MDA Espace ont majoritairement voté, hier soir, en faveur de l’entente de principe conclue avec l’employeur au terme d’une négociation parfois difficile. L’entente de trois ans prévoit des augmentations salariales de 3 % par année et des améliorations notables au fonds de pension des travailleuses et des travailleurs.

 « Sans aucun doute, la mobilisation des membres a fait une grande différence pour inciter l’employeur à renoncer à certaines demandes qui auraient engendré d’importants reculs en matière de rémunération. C’est la preuve que lorsqu’on se serre les coudes, la solidarité paie », se félicite Michel Mercier, président du STT de MDA Espace–CSN. En effet, après s’être doté d’un mandat de grève à la mi-mai et après quelques manifestations de solidarité devant les locaux de Ste-Anne-de-Bellevue, le syndicat a constaté que les pourparlers ont débloqué à la table de négociation.

« L’industrie aérospatiale en est une d’avenir. Et c’est justement dans cet esprit que nous avons abordé la négociation syndicale. Le contrat de trois ans assure aux travailleuses et aux travailleurs une progression dans l’échelle salariale et la paix industrielle dans un contexte où les gouvernements misent sur MDA Espace », rappelle Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Récemment, l’entreprise a obtenu une subvention de 50 millions de dollars du gouvernement québécois afin de procéder à la construction de nouvelles installations pour la fabrication d’antennes destinées à la constellation de satellites Lightspeed de Télésat. Cet investissement doit créer beaucoup d’emplois de qualité.

 « Avec cette entente de principe acceptée hier par les membres, MDA Espace peut conclure que ses travailleuses et ses travailleurs syndiqués avec la CSN sont de fiers alliés pour les projets de développement de l’entreprise de haute technologie », se réjouit Michel Mercier.

Les 530 travailleuses et travailleurs de Rolls Royce Canada adhèrent à la CSN

Syndiqués à l’Association Internationale des Machinistes et des Travailleurs de l’Aérospatiale (AIMTA) depuis 66 ans, les employé-es de l’entreprise Rolls Royce Canada située à Lachine ont pris la décision importante de changer d’organisation syndicale et ont opté en ce sens pour la CSN.

La volonté de pouvoir conduire leurs relations de travail avec l’employeur comme ils l’entendent et de prendre l’ensemble des décisions qui les concernent sans contraintes les a motivés dans leur choix. « Ce qui nous a attirés à la CSN, c’est l’autonomie que cette organisation confère à ces syndicats et le plein pouvoir décisionnel qu’elle leur donne. À compter d’aujourd’hui, nous devenons maîtres de nos actions et de nos décisions et allons mener notre négociation de façon bien différente » a souligné Hrvoje Golek.

Le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Louis Bégin, est prêt à accompagner dans leur négociation ces travailleuses et travailleurs, qui sont sans contrat de travail depuis mars 2020. « Avec la FIM–CSN, les nouveaux syndiqué-es de Rolls Royce auront toute l’autonomie dans la négociation à laquelle ils aspirent tout en pouvant compter sur nous pour les aider à aller chercher ce qu’ils souhaitent et pour dynamiser leur vie syndicale. »

Le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, a lui aussi exprimé son enthousiasme face à l’arrivée des nouveaux membres. « À la CSN, nous misons sur la mobilisation et sur l’importance de bien informer les membres. Nous savons que ces deux volets sont importants pour le syndicat de Rolls Royce et allons le soutenir afin qu’il ait en main tout ce dont il a besoin pour les mettre en œuvre. »

« Nous sommes heureux et très fiers d’avoir été choisis par les travailleuses et les travailleurs de Rolls Royce Canada pour les représenter, a enchaîné le vice-président de la CSN. Nous sommes impatients de pouvoir déployer le nécessaire afin de répondre à leurs attentes et de leur faire la démonstration qu’ils ne se sont pas trompés en nous accordant leur confiance. »

Industries Câbles d’acier de Pointe-Claire : fin d’une longue histoire

C’est la fin d’une longue histoire. Après plus de 125 ans d’existence dans la région de Montréal, c’est le lundi 31 mai qu’Industries Câbles d’acier à Pointe-Claire, propriété de Bridon-Bekaert Ropes Group (BBRG), a fermé ses portes pour déménager ses activités aux États-Unis, mettant à pied par le fait même plus de 100 travailleurs.

« Beaucoup de gars ont travaillé ici plus de 25 ans ! Certains d’entre nous ont plus de 40 ans de service ! On a fait une mosaïque avec des photos de 70 d’entre nous et de leurs années de service. Ça totalise 1246 ans ! C’est de plus en plus rare qu’on voie ça, aujourd’hui. Ce n’est pas juste une shop de plus qui ferme pour déménager aux États-Unis. C’est la fin de beaucoup de choses », raconte Stéphane Collette, président du Syndicat des travailleurs des Câbles d’acier, affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN.

Câbles d’acier était un des fleurons du secteur manufacturier de la région, puisque l’usine était l’une des seules à produire des câbles d’acier pour l’industrie minière et pétrolière. Mais malgré cette expertise reconnue, malgré le fait qu’Industries Câbles d’acier était rentable, BBRG tenait mordicus à déménager aux États-Unis.

« Ce que BBRG veut, c’est dominer le marché du câble d’acier en Amérique du Nord en concentrant ses activités aux États-Unis et en tuant la concurrence. C’est extrêmement triste que ça se fasse sur le dos d’une centaine de familles de Pointe-Claire et avec la disparition d’une des seules entreprises spécialisées dans ce domaine de pointe ici », déplore M. Collette.

Devant le refus catégorique de BBRG à accepter l’aide de Québec pour trouver une solution autre que le déménagement, les travailleurs ont forcé l’employeur à négocier une entente de départ, entente qui a été acceptée à près de 75 % au cours des derniers jours par les membres du syndicat.

« Plusieurs d’entre nous partent à la retraite. D’autres vont devoir se trouver un autre emploi. Plus de 1246 années de loyauté, c’est triste de voir ça disparaître », termine M. Colette.

La CSN déplore l’attitude antisyndicale de Mine Canadian Malartic

Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN) et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) dénoncent fermement l’attitude de Mine Canadian Malartic qui a chassé les représentants de la CSN venus à la rencontre des travailleuses et travailleurs de la mine vendredi dernier.

« C’est regrettable de voir qu’un employeur aussi important dans la région se comporte de façon aussi hostile et va même jusqu’à appeler la police pour empêcher ses salarié-es de recevoir de l’information sur leur droit d’association. On se croirait revenus 70 ans en arrière, s’insurge Félix-Antoine Lafleur, président du CCATNQ–CSN. »

Les représentants de la CSN s’étaient rendus à l’entrée de la mine la semaine dernière dans le cadre d’une campagne de syndicalisation afin de distribuer des tracts et d’expliquer aux travailleuses et aux travailleurs l’importance de pouvoir négocier collectivement une convention collective et d’ainsi améliorer leur potentiel d’intervention en matière de santé et sécurité au travail.

Cette question est encore plus importante à la lumière des modifications proposées par le projet de loi 59 du ministre Jean Boulet, selon le président de la FIM, Louis Bégin :« Le projet de loi proposé diminue les acquis de plusieurs groupes prioritaires comme les miniers et les minières et il diminue considérablement le rôle de libre arbitre des institutions publiques, explique-t-il. Il sera donc important plus que jamais que les travailleuses et les travailleurs puissent s’unir pour maximiser leur rapport de force et assurer leur santé et leur sécurité. »

À propos
Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN) représente plus de 7 000 membres répartis dans près de 70 syndicats affiliés à la CSN. Il est le chaînon régional de la CSN, un lieu de solidarité syndicale et d’action politique sur les enjeux sociaux et économiques régionaux.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle lutte pour améliorer les conditions de travail et la qualité de vie de ses membres et pour développer des emplois de qualité. Elle est très active sur le plan de la prévention en santé et sécurité du travail et de la formation.

Industries Câbles d’acier Pointe-Claire : 145 travailleurs sacrifiés

Depuis le mois de janvier, les travailleurs d’Industries Câbles d’acier à Pointe-Claire vivent dans une grande insécurité. Leur patron, l’entreprise Bridon-Bekaert Ropes Group (BBRG), a annoncé le déménagement de ses installations aux États-Unis en mai 2021.

« Cette décision fait en sorte que nos 145 travailleurs, qui œuvrent dans un domaine ultra spécialisé et qui ont des emplois bien payés, se retrouveront sans emploi le 31 mai prochain. C’est vraiment triste et fâchant », déclare Stéphane Collette, président du syndicat des travailleurs de Câbles d’acier, affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN.

Cela fait plus de 125 ans que Câbles d’acier existe dans la région de Montréal. C’est un des fleurons du secteur manufacturier de la région puisque l’usine est une des seules à produire des câbles d’acier pour l’industrie minière et pétrolière. « Mais malgré cette expertise reconnue, malgré le fait que Câbles d’acier est rentable – même les boss le reconnaissent! – ils veulent absolument déménager. On tente de faire tout ce qu’on peut pour annuler cette décision unilatérale de BBRG, mais le temps joue contre nous », continue M. Collette.

Dans les derniers mois, les travailleurs se sont tournés vers le ministère de l’Économie et de l’Innovation ainsi qu’Investissement Québec afin de trouver une solution. Le ministère et Investissement Québec ont offert plusieurs options à BBRG pour qu’elle puisse développer ses activités à Pointe-Claire et, ainsi, éviter le déménagement et les pertes d’emplois. Un acheteur intéressé par la reprise des installations s’est même manifesté. Mais, BBRG reste campée sur ses positions en refusant tant l’aide de Québec qu’une vente à de potentiels investisseurs.

« Qu’est-ce qu’on doit comprendre de cette inflexibilité? Ce que BBRG veut vraiment, ce n’est pas d’être plus rentable, elle l’est déjà! Ce que l’entreprise veut, c’est tuer la concurrence et dominer le marché du câble d’acier en Amérique du Nord en concentrant ses activités aux États-Unis. Et cela se fait sur le dos de 145 familles de Pointe-Claire et avec la disparition d’une entreprise spécialisée dans un domaine de pointe », déplore M. Collette. C’est ça le Buy American Act!

Tentant le tout pour le tout, le syndicat a déposé des griefs à la suite de l’annonce du déménagement, car ce dernier n’est pas permis en vertu du contrat de travail qui lie les parties. « Nous contestons aussi les montants dus aux salariés, car – surprise! – l’employeur sous-estime ce qu’il doit payer aux travailleurs. Il refuse même d’honorer certains contrats qui le lient à des travailleurs retraités! Mais nous ne baisserons pas les bras, nous n’avons pas dit notre dernier mot », termine le président du syndicat.

 

Le projet de loi 59 ramène le Québec plusieurs dizaines d’années en arrière

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) dénonce fermement les amendements déposés par le ministre du Travail, Jean Boulet, au projet de loi 59 visant à réformer le régime de santé et sécurité au travail.

« Le projet de loi tel qu’il est aujourd’hui fait revenir le Québec plusieurs dizaines d’années en arrière, s’insurge le président de la FIM, Louis Bégin. Le régime actuel a été mis en place pour créer un arbitre légal qui est venu apaiser le terrain des relations de travail et guider l’ensemble de la société vers un objectif commun qui est de créer des milieux de travail sains et sécuritaires. Le régime proposé par le ministre Boulet fait voler en éclat cette notion et ramène la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs sur le terrain des négociations et de confrontations entre salarié-es et employeurs. Ça ouvre la porte à un retour à l’instabilité et à des perturbations majeures dans le monde du travail. »

Parmi les nombreuses lacunes observées dans le projet de loi amendé, la FIM est particulièrement préoccupée par la réduction de la surveillance sur le terrain, la complexification de l’accès aux recours prévus à la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP) et l’érosion de l’importance du paritarisme et de l’implication des travailleuses et travailleurs.

La FIM déplore également le fait que le projet proposé diminue les acquis de plusieurs groupes prioritaires comme les travailleuses et les travailleurs des fonderies, de l’industrie papetière et des autres industries dites traditionnelles.

« La pandémie qui fait rage depuis maintenant plus d’un an aurait dû rappeler au gouvernement que la santé et la sécurité de la population doit passer avant tout. Pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour améliorer les protections actuelles plutôt que de s’efforcer de démolir ce pour quoi nos mères et nos pères se sont battus pendant des années? », conclut M. Bégin.

Bridon-Bekaert Ropes Group demeure inflexible malgré les offres de Québec

Le 5 janvier dernier, l’entreprise Bridon-Bekaert Ropes Group (BBRG), propriétaire d’Industries Câbles d’acier à Pointe-Claire, annonçait le déménagement de ses installations aux États-Unis en mai 2021. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), affiliée à la CSN, déplore l’inflexibilité de l’entreprise malgré les interventions du ministère de l’Économie et de l’Innovation.

« Dans les dernières semaines, BBRG a montré son vrai visage. Le ministère de l’Économie et de l’Innovation ainsi qu’Investissement Québec se sont montrés plus qu’intéressés d’aider l’entreprise afin qu’elle reste au Québec. Ils lui ont offert plusieurs options pour qu’elle puisse développer ses activités à Pointe-Claire et, ainsi, éviter le déménagement. Un acheteur potentiel s’est même manifesté ! BBRG reste pourtant campée sur ses positions en refusant de vendre et en refusant l’aide de Québec. C’est plus que déplorable », déclare Louis Bégin, président de la FIM.

Les dirigeants de BBRG reconnaissent eux-mêmes que l’usine de Pointe-Claire est rentable. « Ils pensent nous berner en utilisant des phrases creuses comme “améliorer la compétitivité à long terme en tirant mieux parti de l’échelle des activités, des synergies et des gains d’efficacité”. Mais ce que BBRG veut, ce n’est pas d’être plus rentable, elle l’est déjà! Ce que l’entreprise veut vraiment, c’est tuer la concurrence et dominer le marché du câble d’acier en Amérique du Nord en concentrant ses activités aux États-Unis. Et cela se fait sur le dos de 145 familles de Pointe-Claire », déplore M. Bégin.

La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault, souligne qu’avec ce déménagement, le Québec voit disparaître, une fois de plus, une expertise inégalée dans un domaine spécialisé. « Et nous perdons une centaine d’emplois dont le salaire horaire varie entre 28 $ et 36 $/h! Ces fameux jobs à 30 $ que le premier ministre François Legault aime tant, qui sont de plus en plus rares en ces temps de pandémie! », observe Mme Daigneault. « Alors que le gouvernement parle abondamment de stimuler l’économie locale, le secteur manufacturier au Québec continue pourtant de décroître. Québec et Ottawa doivent travailler ensemble pour contrer de telles délocalisations! », continue-t-elle.

Quelles options restent-ils pour les travailleurs ?
Devant l’inflexibilité de BBRG, le syndicat a déposé des griefs à la suite de l’annonce du déménagement, car ce dernier n’est pas permis en vertu du contrat de travail qui lie les parties. « Le syndicat conteste aussi les montants dus aux salariés, car – surprise! – l’employeur sous-estime ce qu’il doit payer aux travailleurs et pour l’instant, il refuse même d’honorer certains contrats qui le lient à des travailleurs retraités! Nous ne baisserons pas les bras. Les travailleurs de Câbles d’acier Pointe-Claire sont loin d’avoir dit leur dernier mot! », termine M. Bégin.

Le syndicat amèrement déçu par Kruger

L’annonce de ce matin par la société Kruger laisse une déception amère chez les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et du papier de Brompton–CSN (STTPPB).

« Cette annonce est présentée très positivement de telle manière qu’on ne saisit pas qu’il n’y a pas de retour à l’emploi pour les 270 travailleuses et les travailleurs qui ont perdu leur gagne-pain en avril dernier. Dans les faits, l’employeur laisse planer un rappel hypothétique pour seulement 28 salarié-es qui ont perdu leur emploi, de dénoncer Kevin Lepage, président du STTPPB. Il n’y a donc absolument rien pour la relance de l’usine de papier journal. Ce qu’il faut comprendre, c’est que Kruger a bâti une nouvelle usine juste à côté de l’usine de papier journal qui elle a été fermée en avril 2020. Légalement, il y a donc deux employeurs l’un à côté de l’autre qui relèvent directement de Kruger, une usine où on a licencié presque tous les salarié-es et une autre qui en embauche des nouveaux. Évidemment, si les licencié-es veulent travailler à la nouvelle usine, ils perdent leur ancienneté, leurs avantages sociaux et surtout, ils encaissent une perte salariale. »

« La moindre des choses pour Kruger, ce serait de favoriser l’embauche des salarié-es qui ont perdu leur emploi en avril 2020 en respectant les conditions de travail qu’ils avaient à l’époque. S’ils ne le font pas, nous sommes en droit de nous demander si la construction planifiée de cette usine n’était pas une stratégie détournée pour se débarrasser d’un syndicat présent chez Kruger depuis 1937 », de déplorer André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

Rappelons qu’en juin 2020, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité du Québec avait financé 50 % du coût de la formation des 180 employé-es à la nouvelle usine en versant une subvention de près de 5 millions de dollars à Kruger.

« Alors que nous nous attendions à une relance qui aurait touché aux salarié-es qui ont perdu leur emploi depuis bientôt un an, nous avons droit à une annonce qui touche aux emplois de l’usine voisine. On les invite à postuler auprès du même employeur comme s’ils n’avaient jamais travaillé pour lui, comme si leur expertise acquise chez Kruger ne valait rien chez Kruger », de conclure Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN.

 

Martin Matte et Maxi créent un malaise chez les travailleuses et les travailleurs du secteur forestier

Pour promouvoir sa circulaire en ligne, Maxi et son porte-parole laissent entendre que l’on « coupe des arbres » pour faire des circulaires en papier. Or, ce n’est pas la réalité.

En effet, pour faire du papier au Québec, on utilise des copeaux qui proviennent du sciage du bois d’œuvre. « Cette utilisation des copeaux est écologique, d’autant plus qu’il n’y a pas encore d’options suffisantes pour les réutiliser à une autre fin. On va continuer à construire des maisons avec du bois et ça va continuer de générer des millions de tonnes de copeaux », insiste Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Celui-ci s’attriste par ailleurs de voir que l’humoriste Martin Matte profite de sa tribune à l’émission Tout le monde en parle pour passer un message inexact. La FIM–CSN invite donc Martin Matte et Guy A. Lepage à visiter une scierie et une papetière pour se rendre compte de la complémentarité de ces deux industries et du respect par l’industrie forestière de normes qui assurent le renouvellement de la forêt, le respect des ententes avec les Premières Nations et de mesures pour préserver les espèces animales menacées. La forêt en croissance permet en plus de capter du gaz carbonique dans l’atmosphère. Pour avoir l’autre côté de la médaille, Tout le monde en parle pourrait aussi inviter le président de la FIM–CSN.

La FIM–CSN a déjà interpellé le gouvernement à plus d’une reprise pour qu’il appuie la transformation de l’industrie forestière afin que l’on trouve un autre débouché d’envergure pour les copeaux, à mesure que l’utilisation du papier pour les imprimeries diminue. Accélérer le déclin du papier imprimé en faisant mal paraître une industrie risque de nuire à plusieurs travailleuses et travailleurs et de créer un problème d’écoulement des copeaux qui deviendraient alors un simple déchet plutôt qu’une ressource renouvelable. « On parle beaucoup de relance verte à Québec et à Ottawa, mais il y a peu de projets concrets pour le moment. À ce rythme, ça va prendre encore des années pour trouver une nouvelle utilisation pour l’ensemble des copeaux », précise Louis Bégin.

Deux poids, deux mesures

La FIM–CSN souligne par ailleurs que notre industrie du papier est soumise aux règles les plus strictes au monde, tandis que celle de l’électronique est peu encadrée. Les serveurs informatiques utilisés sont bien souvent alimentés par de l’électricité produite par de l’énergie fossile. C’est le cas en Ontario où se trouvent les bureaux de Loblaws (Maxi). L’extraction de terres rares pour les appareils électroniques ne se fait pas toujours dans le respect de l’environnement non plus. D’un autre côté, les usines de papier du Québec fonctionnent à l’hydroélectricité, la forêt se renouvelle et le papier peut être recyclé jusqu’à sept fois.

Économies à prouver

 Il n’est pas du tout certain qu’il y aura des économies pour les clients de Maxi avec la fin de la circulaire. Rien n’est moins certain, estime aussi Louis Bégin. « La fin des sacs de plastique gratuits n’a pas entraîné une baisse du prix du panier d’épicerie, il est très probable que ce sera le même scénario cette fois-ci », conclut-il. Le prix du panier d’épicerie est d’ailleurs en augmentation depuis le début de la pandémie et il progresse plus vite que l’inflation.

Maxi avait déjà tenté de mettre fin à sa circulaire papier en 1996, mais la bannière s’était ravisée. Encore aujourd’hui, la circulaire est distribuée à certains endroits.

À propos 

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble près de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle est notamment présente dans le secteur des scieries et des papetières.

 

 

 

 

Des solutions pour éviter de reconfiner l’industrie du Québec

Alors que des rumeurs indiquent que le gouvernement considère le confinement du secteur industriel québécois, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) tient à proposer des solutions de rechange pour que l’économie continue de tourner, tout en minimisant les risques pour la santé.

« Une grande majorité d’usines n’a pas eu de problèmes avec la COVID-19 en appliquant un protocole de prévention strict. Il faudrait renforcer les contrôles et prévoir des amendes dissuasives pour les quelques employeurs moins sérieux », fait valoir Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Des congés COVID-19 payés

Une autre mesure pourrait minimiser les risques de transmission du virus. « Il serait également temps que toutes les travailleuses et tous les travailleurs des usines du Québec aient accès à des congés payés lors des isolements préventifs en attente du résultat d’un test COVID-19 », insiste Louis Bégin. Sans ces congés payés, des travailleurs peuvent parfois décider de rentrer à l’usine pour pouvoir continuer à mettre du pain sur la table de leur famille, alors qu’ils présentent pourtant de légers symptômes.

Fermetures d’usines

Louis Bégin rappelle que la COVID-19 a fragilisé certains secteurs industriels. Il déplore notamment la fermeture de l’usine Kruger de Bromptonville et plus récemment celle de Cascades, à Laval, qui fabriquait des produits en papier pour le secteur hôtelier et celui de la restauration. « Un 2e confinement risque de provoquer de nouvelles fermetures définitives », craint le président de la FIM–CSN.

Le virage vert sera-t-il fabriqué au Québec?

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) ne comprend pas pourquoi le Plan pour une économie verte (PEV) du gouvernement Legault ne contient pas une clause pour favoriser les matériaux, les véhicules de transport en commun et les technologies fabriquées au Québec. Cette approche aurait grandement diminué le transport de ces marchandises (GES en moins) en plus de favoriser l’économie d’ici.

« Ce plan aurait été une excellente occasion pour le premier ministre Legault de réaffirmer son nationalisme économique. Il n’y a aucune raison pour que ce virage vert ne soit pas une occasion de stimuler les emplois et la relance économique des régions », soutient Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Le passé ne permet pas de penser que cette préoccupation pour les régions est constante à Québec. La FIM rappelle en effet quelques exemples récents où des sociétés d’État ont favorisé des entreprises étrangères au détriment de producteurs québécois chevronnés : les équipements pour Hydro-Québec que GE a finalement fait construire en Italie entraînant des pertes d’emplois à La Prairie; les trains du REM que la Caisse de dépôt et placement du Québec a fait fabriquer en Inde; les traversiers de la Société des traversiers du Québec qui ont aussi été construits en Italie. De plus, on peut penser aux nouvelles constructions du secteur public, comme les maisons des aîné-es, qui pourraient être fabriquées avec des poutres d’ingénierie en bois. Dans bien des cas, l’ajout de critères environnementaux et une plus grande exigence de contenu local dans les appels d’offres auraient avantagé les fournisseurs québécois.

« Ce sont autant d’occasions ratées pour que d’importants contrats octroyés par des sociétés d’État puissent aider l’économie régionale. Avec la crise de la COVID, nous avons plus que jamais besoin de ces emplois », conclut Louis Bégin.

Les travailleurs de Demix retournent au travail la tête haute

Après des nuits de discussions intenses avec l’employeur, les membres du Syndicat des travailleurs de Demix Béton (St-Hubert)–CSN ont voté en faveur de la recommandation de la conciliatrice, mettant ainsi fin au conflit qui dure depuis près de deux mois.  Les travailleurs rentreront donc prochainement au travail la tête haute et fiers d’avoir mené ce combat.

« Ce fut une décision difficile, mais les travailleurs ont mené un conflit exemplaire tout tout en se tenant debout contre une multinationale » a lancé Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). « En plus des victoires juridiques gagnées pendant le conflit, ils ont réussi à faire disparaître une clause de la convention qui les laissait vulnérables à la sous-traitance » de rajouter M. Bégin.

Tout au long du conflit, l’employeur a conservé sa position illogique sur l’iniquité entre les travailleurs des différentes usines, même s’ils effectuent le même travail et livrent aux mêmes clients. « Si cette grève nous a permis de voir toute la considération que l’employeur démontre à notre égard, il a aussi pu voir de quel bois on se chauffe », s’est exclamé le président du syndicat, Patrick Durand.

« La solidarité syndicale n’est pas un vain mot : c’est notamment grâce à l’appui des syndicats et de la CSN que les travailleurs ont pu tenir le coup, et nous le ferons à nouveau s’il s’avère nécessaire » de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie.

Pour qu’enfin cessent les rumeurs

Réunis en assemblée générale ce jeudi soir à Sherbrooke, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et du papier de Brompton – CSN (STTPPB) ont décidé qu’elles et ils en avaient assez des rumeurs qui circulent à l’égard de leur usine.

« Depuis quelque temps, plusieurs rumeurs circulent au sujet d’une relance éventuelle de notre usine. Des modifications sont apportées aux bâtiments et aux équipements de l’usine, des sous-traitants sont engagés afin de réaliser des travaux d’envergure dès le mois de janvier, des équipements nous sont acheminés et des ingénieurs s’affairent à transformer notre milieu de travail, de préciser Kevin Lepage, vice-président du STTPPB. Informellement, il est de plus en plus question d’une relance, mais nous qui faisons pourtant partie des premières personnes concernées, nous demeurons dans l’obscurité totale de ce projet ».

Depuis l’arrêt définitif de la production de papier journal par leur employeur, les travailleurs et les travailleuses de l’usine Kruger de Bromptonville sont sans emplois depuis plus de sept mois. Pour ces hommes et ces femmes, cette période de mise à pied leur impose des incertitudes, une insécurité et des inquiétudes face à leur avenir et à celui de leur communauté. Plusieurs d’entre elles et d’entre eux attendent depuis longtemps et avec impatience une éventuelle relance de leur usine.

« Exaspérés, nous avons donc décidé d’écrire directement à monsieur Joseph Kruger, président du conseil et chef de la direction de Kruger, afin de lui demander des éclaircissements sur ces rumeurs qui persistent. Tous les membres de notre syndicat vont donc lui faire parvenir une lettre lui demandant de nous préciser, dès que possible, ce qui adviendra des emplois à notre usine. Nous interpellons également le gouvernement de François Legault et nous lui demandons également des éclaircissements rapides en lien avec ces rumeurs », de conclure monsieur Lepage.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et du papier de Brompton–CSN rassemble environ 150 membres affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN et à la CSN.

Un gain pour les grévistes de DEMIX

Après la grève déclenchée le 24 septembre dernier, les employé-es de DEMIX ont une fois de plus manifesté devant l’usine de St-Hubert aujourd’hui. Les chauffeurs des bétonnières, qui ont été sauvagement placés en lock-out trois heures après le déclenchement de leur grève, ont eu gain de cause vendredi dernier en obtenant une ordonnance provisoire.

« L’employeur a cherché à nous briser en faisant appel à son concurrent, Lafarge, pour transporter le béton. La décision du Tribunal administratif du travail est sans équivoque : les employé-es de Lafarge ne peuvent accomplir notre travail tant et aussi longtemps que cette grève durera », s’est exclamé le président du syndicat, Patrick Durand.

« Nous appelons Demix à faire preuve de gros bon sens et à se présenter de bonne foi à la table de négociation. Avec la pandémie qui perdure et l’hiver qui est à nos portes, il est insensé de laisser ses employé-es sur le trottoir ! » de souligner Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie.

Sans convention collective depuis le 30 avril 2020, les chauffeurs des bétonnières réclament notamment la parité salariale avec les employé-es des usines de LaSalle et de Longueuil, les chauffeurs de ces deux usines gagnant 3 $ de plus l’heure que leurs collègues pour le même travail effectué. « La Fédération de l’industrie manufacturière ainsi que tous ses syndicats sont derrière les employé-es de l’usine DEMIX–St-Hubert. Nous les soutiendrons tant qu’il le faudra ! », renchérit le président de la fédération, Louis Bégin.

DEMIX doit respecter les chauffeurs de Saint-Hubert

Sans convention collective depuis le 30 avril 2020, les chauffeurs des bétonnières de DEMIX de l’usine de Saint-Hubert ont manifesté aujourd’hui en raison de l’attitude cavalière de leur employeur qui cherche à tout prix à briser leur solidarité. En plus de les placer sauvagement en lock-out trois heures après le début du déclenchement de leur grève le 24 septembre dernier, DEMIX fait actuellement appel à son concurrent Lafarge pour transporter le béton, ce que le syndicat dénonce. « Notre employeur cherche par tous les moyens à nous briser, c’est pourquoi nous avons déposé une requête en sauvegarde au Tribunal administratif du travail. Mais nous resterons forts et solidaires, tant qu’il le faudra ! », souligne le président du syndicat, Patrick Durand.

Parmi les revendications des travailleurs de DEMIX St-Hubert, on observe la parité salariale avec les usines de LaSalle et de Longueuil, les chauffeurs de ces deux usines gagnant 3 $ de plus l’heure que leurs collègues pour le même travail effectué. « C’est le même employeur, le même travail, ça ne fait aucun sens qu’ils n’aient pas le même salaire ! Il faut à tout prix régler cette inégalité qui est au cœur du conflit actuel », renchérit Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Mettre à la rue les chauffeurs alors que nous entrons dans une deuxième vague de la pandémie, qui laissera des séquelles pour tout le monde, c’est inacceptable. Les travailleurs de DEMIX pourront compter sur notre appui entier tant et aussi longtemps que leur employeur n’entendra pas raison », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

Demix Béton place ses chauffeurs en lock-out

La direction de l’usine DEMIX Béton de Saint-Hubert a choisi de placer ses chauffeurs de bétonnière en lock-out, hier avant-midi.

 Ayant rejeté à l’unanimité l’offre irrecevable de la direction mardi dernier, la travailleuse et les travailleurs membres du syndicat espéraient rencontrer l’employeur pour poursuivre les discussions. Devant son refus de participer à une telle rencontre, ils avaient décidé de déclencher une grève de 24 heures le jeudi 24 septembre. Or, dès 11 heures, hier, l’employeur a sauvagement décrété un lock-out, mettant fin aux pourparlers pour une durée indéterminée.

 

Même employeur, même travail, même salaire ?

La question du salaire des chauffeurs est au cœur des discussions. « Demix refuse de payer les chauffeurs de l’usine de Saint-Hubert au même taux que les autres chauffeurs des usines de la grande région de Montréal. Pourtant, ils font le même travail, qui est destiné aux mêmes clients. Pourquoi gagnent-ils 3 $ l’heure de moins que leurs collègues des usines de La Salle et de Longueuil ? En plus, la dernière offre patronale d’une durée de cinq ans venait accentuer cet écart », dénonce Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).    

 

En lock-out alors que s’amorce une deuxième vague de COVID-19

« Les quelque 25 chauffeurs de bétonnière se retrouvent jetés à la rue alors que la pandémie fait un retour en force. C’est irresponsable », note pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN). « Alors qu’il faut toutes et tous se serrer les coudes, Demix décide de placer 25 travailleurs dans la précarité et dans l’incertitude et choisit de maintenir l’inégalité qui est au cœur du litige. »

 « De plus, du point de vue économique, ces chauffeurs de bétonnière assurent le service sur plusieurs chantiers. En retirant 25 travailleurs à 40 heures semaine du circuit, cela risque de ralentir l’évolution de certains travaux », déplore Annette Herbeuval.

 « Les travailleurs pourront compter sur l’appui indéfectible de la CSN et de ses organisations affiliées afin qu’ils puissent mener leur lutte pour l’obtention d’un contrat de travail juste et équitable », conclut la présidente.

François Legault va-t-il soutenir l’expertise des fabricants québécois ?

En ces temps difficiles, le premier ministre François Legault pourrait jouer un rôle majeur pour favoriser le maintien et le développement de l’expertise québécoise dans les véhicules électriques dédiés au transport en commun, comme ceux de Bombardier à La Pocatière ou d’Alstom à Sorel et de leurs nombreux fournisseurs québécois. Sans action concrète du gouvernement, comme avec le prolongement du contrat des métros Azur pour Montréal, l’avenir de l’usine de La Pocatière est compromis.

« Le discours du premier ministre Legault est très favorable au Made in Québec, mais il faut maintenant prendre des moyens concrets pour favoriser le plus possible les retombées locales des nombreux contrats de transport en commun qui sont prévus au Québec dans un avenir rapproché. Sans nouveaux contrats locaux, l’usine de La Pocatière et l’ensemble de cette industrie sont menacées à court terme », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Ce dernier rappelle que les prolongements du REM et du métro de Montréal de même que les projets de tramways sont autant d’occasions de consolider la position du Québec dans ce secteur d’avenir. Assurer une continuité de contrats aux entreprises d’ici va permettre la poursuite de l’innovation locale. Cela permettra aussi de demeurer en place malgré la vague actuelle de protectionnisme lié à la COVID-19. L’usine de La Pocatière doit pouvoir continuer ses activités, même si elle passera bientôt sous le giron d’Alstom.

25 % et plus de contenu local

Il faut donc s’assurer des réelles retombées locales de tous ces contrats publics à venir. Les États-Unis, par exemple, n’hésitent pas à exiger 70 % de contenu local pour ce type de contrats. Pour la ville de Québec, le ministère des Transports a exigé, le 26 février dernier, que l’assemblage et 25 % du contenu des futurs tramways soit canadiens. « Cette façon de faire doit devenir la norme à l’avenir pour éviter les erreurs comme celle du REM qui sera construit en Inde », insiste Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN.

On pourrait même aller plus loin. Une autre approche, validée par les experts de la récente étude de Propulsion Québec, consiste en effet à ajouter une 2e tranche de 25 % de contenu local ou européen dans les appels d’offres publics. La FIM–CSN estime que cette idée mérite d’être analysée par les experts du gouvernement.

Contrat du métro de Montréal

Le premier pas pour permettre de continuer les activités à La Pocatière passe cependant par Montréal, puisque tous les autres contrats n’arriveront pas très rapidement. « Le prolongement du contrat Azur pour le métro de Montréal est essentiel pour éviter de nombreuses pertes d’emplois chez Bombardier dans les prochains mois », soutien Claude Michaud. Ce dernier fait valoir que le remplacement des derniers MR-73 et le prolongement des lignes bleue et orange justifie l’achat de plus de métros Azur. Bombardier précise d’ailleurs que ceux-ci contiennent
85 % de contenu local ! « Des fournisseurs de toute la région comptent sur l’usine de La Pocatière », renchérit Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« Certes, des métros neufs coûteront beaucoup moins cher en entretien et permettront de maximiser la fréquence de passage à l’heure de pointe. Cependant, le gouvernement du Québec doit donner un appui extraordinaire à la Société de transport de Montréal (STM), car celle-ci n’est pas dans une bonne situation financière en raison de la pandémie et ne peut pas compléter le renouvellement de sa flotte immédiatement », ajoute Louis Bégin.

Accélération des contrats

 Toujours dans un souci de conserver l’expertise de l’industrie québécoise, la FIM–CSN souhaite également que les contrats pour des projets de transport en commun prévus dans plusieurs villes (Gatineau, Montréal, Québec, Longueuil, Laval) soient mis en chantier le plus tôt possible. « Le nouveau projet de loi pour la relance économique de la ministre Lebel doit réserver une place spéciale au transport en commun, qui fait consensus au Québec », souligne Louis Bégin. Sans cette accélération des mises en chantier, les contrats pourraient prendre quelques années de plus à se concrétiser.

 Nouveaux types d’appels d’offres

 Une autre mesure peut également favoriser l’achat local des équipements de transport en commun à l’avenir : un nouveau type d’appel d’offres pour les contrats publics.

 Toujours selon la récente étude de Propulsion Québec présentée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain le 3 septembre dernier, il serait notamment souhaitable que les appels d’offres tiennent compte des projets les plus économiquement avantageux tout au long de leur cycle de vie et pas seulement de leur coût d’acquisition. La qualité et l’impact sur les frais d’entretien, par exemple, pourraient donc faire partie des conditions des nouveaux appels d’offres. Les impacts environnementaux pourraient aussi faire partie de l’évaluation.

Béton du REM : La Caisse doit miser davantage sur le Québec

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) déplore la décision de recourir à du béton américain pour les dizaines de milliers de traverses du REM de Montréal, alors qu’une entreprise comme Béton provincial, de Matane, aurait été en mesure de livrer ces structures.

« Nous souhaitons vivement que le nouveau président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Émond, ne répète pas les erreurs du passé comme celle de n’exiger aucun contenu et assemblage locaux pour les trains du REM. Ces derniers seront d’ailleurs construits en Inde par une entreprise française », soutient Louis Bégin, président de la FIM-CSN qui en appelle également au nationalisme économique du gouvernement Legault.

La FIM-CSN rappelle que la CDPQ est actionnaire de Bombardier et sera également un des principaux actionnaires d’Alstom lorsque l’acquisition de Bombardier par l’entreprise française sera complétée. Bref, la Caisse dispose de leviers importants pour mener à bien ses deux mandats : rendement et de développement économique du Québec (pas de l’Inde).

« Si le contrat de béton était allé à Matane et celui des trains à La Pocatière, l’économie du Bas-Saint-Laurent serait en bien meilleure situation aujourd’hui. Avec un peu de volonté, les futurs investissements en transport en commun à Montréal ou à Québec pourraient créer des emplois dans les autres régions et tout le Québec en profiterait », ajoute Louis Bégin.

Autres contrats publics qui ont échappé au Québec

Le REM de la CDPQ n’est malheureusement pas une exception. La FIM-CSN rappelle que les nouveaux wagons de trains de banlieue d’exo (AMT auparavant) seront construits par une entreprise chinoise qui n’a toujours rien livré, après l’annulation d’un contrat avec Bombardier. En plus, le Journal de Montréal rapportait en décembre dernier que l’entreprise chinoise qui construit ces wagons s’approvisionne dans des mines de Madagascar où travaillent des enfants.

La société d’État VIA Rail a également confié un contrat pour de nouveaux trains à l’entreprise allemande Siemens qui utilisera ses usines de Californie pour ce contrat.

« Après le ralentissement lié à la COVID-19, la relance économique du Québec et du Canada passe par des décisions plus courageuses et plus favorables à notre industrie locale. Les autres pays ne se gênent d’ailleurs pas pour donner une longueur d’avance à leurs industries nationales dans les contrats publics », conclut Louis Bégin.

Ottawa doit demander aux États-Unis de bloquer l’aluminium chinois

Le tarif de 10 % réinstauré par l’administration Trump sur l’aluminium canadien est non seulement injustifié du point de vue de la sécurité nationale américaine, il rate aussi sa cible, puisque la baisse du prix de ce métal sur le marché mondial s’explique dans une large mesure par la surcapacité chinoise. La Chine inonde le marché nord-américain de son aluminium polluant transité par le Mexique, un pays qui produit d’ailleurs très peu de  ce métal. Actuellement, s’il y a un problème sur ce marché mondial, c’est loin d’être la faute du Canada. L’administration Trump doit trouver d’autres solutions.

« Ce n’est pas normal que Trump favorise les alumineries de la Chine. Nous demandons à Ottawa d’intervenir auprès du gouvernement américain pour que les deux pays fassent respecter ensemble le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM ou USMCA en anglais). Celui-ci prévoit 70 % d’aluminium nord-américain dans la production d’automobiles. L’arrivée importante d’aluminium chinois par le Mexique compromet cet objectif et met en danger la sécurité de l’approvisionnement nord-américain », défend Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). L’ACEUM prévoit d’ailleurs une coopération entre les trois pays pour prévenir l’évasion douanière.

Comme la collaboration avec le gouvernement américain n’est plus chose facile depuis l’arrivée du président Trump et qu’il ne se gêne pas à imposer ses tarifs, la FIM–CSN estime que le gouvernement canadien doit pour le moment soutenir activement son industrie de l’aluminium.

 Ottawa devrait donc :

1- Accélérer la mise en place et la promotion d’une certification pour « l’aluminium vert » fabriqué à partir d’hydro-électricité et non à partir du charbon ou du gaz. Ce serait un avantage comparatif important pour l’aluminium canadien si cette réalité était connue des consommateurs. La traçabilité liée à cette certification devrait aussi permettre de prouver la provenance canadienne du métal et éviter les fausses affirmations sur l’origine du produit.

2- Prévoir un soutien financier pour améliorer la compétitivité de l’industrie de l’aluminium qui doit faire face à une concurrence féroce (et moins écologique) tout en naviguant dans une crise économique causée par la COVID-19. Il serait hasardeux d’attendre la fin du conflit pour soutenir l’industrie avec l’argent des tarifs. On ne sait pas dans combien de temps tout va se régler ni combien d’argent sera accumulé par le biais des tarifs.

3- À défaut de collaboration pour renforcer la production nord-américaine et mettre un terme aux tarifs, le Canada devrait répliquer fermement en mettant fin temporairement à l’ouverture prévue dans l’ACEUM pour les produits laitiers et ceux placés sous l’égide du système de la gestion de l’offre. Ce retour temporaire à une gestion de l’offre d’avant l’ACEUM aurait un impact important dans les États agricoles, comme le Wisconsin, qui sont des cibles électorales importantes pour le président Donald Trump.

Retrouver un climat propice à l’investissement

« Si le Canada ne peut plus compter sur son allié de toujours, il doit prendre les moyens pour envoyer un message clair et forcer les États-Unis à revenir à la table pour régler ce conflit injustifié. Les travailleuses et les travailleurs de l’aluminium veulent un marché nord-américain équitable qui permettra aux alumineries du Canada et des États-Unis d’investir. Ce n’est pas le cas en ce moment et l’avenir de notre industrie nationale est compromis », affirme Michel Desbiens, président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN.