GMF : le gouvernement facilite l’exode du personnel vers le secteur privé

La CSN dénonce la décision du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de permettre aux groupes de médecine familiale (GMF) d’embaucher leurs propres ressources humaines plutôt que de devoir recourir au personnel des CISSS et des CIUSSS.

«Alors qu’on a déjà de la difficulté à recruter et à garder le personnel dans le réseau, le gouvernement vient encore faciliter l’exode de précieuses ressources du public vers le secteur privé», déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Jusqu’à présent, le personnel infirmier et les professionnel-les étaient des salarié-es du réseaupublic de santé que les CISSS et les CIUSSS attribuaient aux GMF. À la suite de cette décision – annoncée en catimini le 18 décembre dans le bas d’un communiqué du MSSS – les infirmières et les professionnel-les des GMF pourront sortir complètement du réseau public.

«On dirait que ce gouvernement prend plaisir à se tirer dans le pied en ouvrant de plus en plus notre réseau au secteur privé tout en favorisant l’exode du personnel essentiel, s’étonne Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociauxCSN. Comment le réseau public est-il censé pouvoir rivaliser avec le secteur privé? Plutôt que d’imposer des compressions budgétaires de 1,5 milliard, la CAQ et Santé Québec doivent réinvestir dans le réseau public pour améliorer les conditions de travail. Le réseau public de santé et de services sociaux doit avoir les moyens d’attirer et de retenir les travailleuses et les travailleurs.»

«On aurait pu se réjouir que le gouvernement se soit au moins rendu compte que les GMF ne remplissent pas leurs promesses en matière d’amélioration de l’accès aux services de première ligne, ironise Jessica Goldschleger, présidente de la Fédération des professionnèles–CSN. Malheureusement, plutôt que de faire le choix courageux et nécessaire de ramener les ressources au sein du réseau public pour améliorer l’accès, il se rallie aux arguments des médecins entrepreneurs et met en place un programme qui viendra exacerber les problèmes d’accessibilité.»

 À propos

Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé. Plus de 120 000 de ses membres travaillent dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. Plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux, la FSSSCSN agit en faveur dune société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

La CAQ refuse d’ajuster le salaire du personnel préhospitalier et d’appliquer la « clause remorque »

Les syndicats représentant les travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier dénoncent l’attitude inacceptable du Conseil du trésor qui leur refuse l’ajustement de salaire et la rémunération rétroactive qui leur est due. Ces sommes doivent leur être versées en fonction de la « clause remorque » qui prévoit la parité avec les travailleuses et les travailleurs du secteur public.

Sous prétexte que des concessions ont été faites en échange des augmentations de salaire lors de la négociation du secteur public, la CAQ retient les sommes en exigeant aussi des concessions au personnel du préhospitalier. « Pourtant, les négociations du préhospitalier sont terminées depuis longtemps. Les textes ont été validés et signés. Le Conseil du trésor ne peut pas tout d’un coup demander de négocier des concessions alors qu’ils ne sont plus en négociation », dénonce Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Le Syndicat des employé-e-s d’Urgences-santé (SEUS–CSN), le Syndicat du personnel de soutien de la C.U.S.–CSN, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Centrale de Coordination santé de la région de Québec–CSN et le Syndicat des RMU de l’Estrie–CSN, Section Centre de communication santé Estrie n’en resteront pas là. Les syndicats, qui représentent notamment les répartiteurs médicaux d’urgence et les employé-es de soutien, ont déposé des griefs pour non-respect des conventions collectives et travaillent afin que les audiences procèdent rapidement.

« La CAQ doit maintenant faire un choix. Elle peut soit respecter sa signature et verser les sommes dues, ou elle peut renier sa parole et, conséquemment, faire face aux syndicats du secteur préhospitalier FSSS-CSN concernés. Nous comptons défendre nos droits et la CAQ nous croisera sur son chemin », prévient Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN. Les paramédics, qui sont présentement en négociation, ne sont pas touchés, pour l’instant, par cette décision. « Les paramédics n’ont nullement l’intention de jouer dans ce film-là. Que le gouvernement se le tienne pour dit. »

Santé Québec: un chaos annoncé

À quelques jours du 1er décembre, date à laquelle Santé Québec deviendra l’employeur unique des salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) constate que la naissance de l’agence de gestion s’accompagne d’un nuage d’incertitude, d’improvisation… et de coupes budgétaires imposées par le gouvernement.

« Il n’y a personne, que ce soit parmi le personnel, les organismes communautaires, les chercheurs ou les représentants des patients, qui croit vraiment que cette réforme-là va améliorer les services ou le réseau », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Les Québécoises et les Québécois non plus ne le pensent pas, en grande majorité. Cette réforme, comme celles qui l’ont précédée, c’est plus de centralisation et plus de privatisation. La CAQ ne fait que répéter les erreurs du passé. »

De plus, le tout se déroule alors que le gouvernement impose une cure d’austérité aux soins de santé et aux services sociaux. Sans aucune transparence, des objectifs de coupes totalisant au moins 1,5 milliard $ ont déjà été identifiés.

Comme les autres réformes hyper centralisatrices imposées ces 20 dernières années, celle-ci s’accompagne d’une ronde de compressions budgétaires, avec pour conséquence assurée un secteur public encore plus mal en point. Par le fait même, le privé poursuivra son essor pour occuper l’espace laissé vacant par le secteur public.

Centralisation, privatisation, austérité… voilà les ingrédients d’un vieux remède maintes fois servi au réseau public et n’ayant jamais amélioré son état !

 

Des choix politiques de la CAQ

Dès lundi, Santé Québec devra jongler avec les nombreux cadeaux empoisonnés que lui lègue le gouvernement. Des commandes d’austérité aux retards de paiements de l’équité salariale en passant par le gel d’embauche, c’est bien le gouvernement de la CAQ qui a fait tous ces choix politiques. Pour la CSN, agence ou pas, le gouvernement devra répondre de ses choix.

« Depuis que le ministre a annoncé sa réforme centralisatrice, nous avons soulevé les problèmes qui nous attendent et nous avons des pistes de solutions. Or, le ministre fonce sans nous écouter et sans nous parler, déplore le président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Réjean Leclerc. Présentement, Santé Québec nage dans l’improvisation complète et l’employeur n’a pas de réponse à nos questions. Il y a 350 000 personnes qui se demandent ce qui va changer ou pas pour elles à compter de lundi et elles n’ont aucune réponse. Leurs gestionnaires eux-mêmes n’en savent souvent rien. C’est inadmissible. »

 

Responsabilité gouvernementale

« Le gouvernement joue un jeu dangereux », renchérit la vice-présidente de la Fédération des professionnèles, Jessica Goldschleger. « Notre réseau public de la santé et des services sociaux n’est pas un jouet qu’on peut s’amuser à démolir et à rebâtir. Les conséquences de cette improvisation peuvent être désastreuses, non seulement sur le plan financier, mais également sur le plan humain. Le gouvernement aura beau tenter de refiler la responsabilité de cet échec aux dirigeants de Santé Québec, le personnel du réseau et la population québécoise ne sont pas dupes. Nous savons très bien que c’est lui qui en est véritablement responsable. »

 

Pour un réseau vraiment public

Rappelons que la CSN propose un plan d’urgence pour stopper l’hémorragie vers le privé :

  • en mettant fin à l’exode des médecins vers le secteur privé ;
  • en cessant d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif ;
  • en décrétant un moratoire sur tous les projets de privatisation du travail et des tâches effectués par le personnel du réseau public.

« À la CSN, nous continuerons de travailler sans relâche pour assurer des emplois et des services de qualité dans le secteur public », conclut Caroline Senneville. « Pour nous, c’est très clair : Pas de profit sur la maladie ! »

 

À propos

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada. En santé et services sociaux, la CSN, c’est plus de 125 000 travailleuses et travailleurs de toutes les catégories de personnel réunis au sein de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

 

Maison d’Accueil pour sans-abri de Chicoutimi : entente de principe adoptée à 94 %

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des organismes communautaires du Saguenay–Lac-Saint-Jean – Maison d’Accueil pour sans-abri de Chicoutimi–CSN (STTOC-MSA) se sont réunis en assemblée générale hier pour recevoir et adopter la proposition d’entente de principe intervenue entre leur comité de négociation syndical et leur employeur. Cette entente a été adoptée à 94 %.

« Nos membres sont satisfaits de cette entente qui répond à plusieurs de nos demandes, explique Eve-Laury Côté, présidente du STTOC-MSA. Cette entente prouve l’importance de notre travail et valorise notre expertise comme intervenant de première ligne. Concrètement, cette reconnaissance se démontre, entre autres, par des augmentations salariales en lien avec notre expérience terrain et notre niveau de scolarité. »

De manière un peu plus précise, voici, en rafale, certains éléments de la nouvelle convention collective de travail :

  • Reconnaissance du travail des intervenants par l’octroi d’échelons salariaux supplémentaires garantissant à l’ensemble des salariés déjà à l’emploi lors de l’adoption de l’entente de principe un salaire d’au moins 20 $ l’heure ;
  • Un taux horaire qui se situait entre 17,95 $ et 21,94 $/h passe désormais de 19,51 $ à 27,56 $/h en fonction du niveau de scolarité ;
  • Rétroactivité salariale à partir de l’échéance de la convention précédente ;
  • Bonification des primes de soir, de nuit et de fin de semaine ;
  • Adoption d’un programme d’aide aux employés ;
  • Participation de l’employeur au régime de retraite ;
  • Des augmentations salariales annuelles liées à l’IPC.

Cette entente est la deuxième à intervenir entre le STTOC-MSA et la Maison d’Accueil pour sans-abri de Chicoutimi depuis la création du syndicat.

« Malgré les avancées qui restent à faire pour les conditions de travail dans le secteur communautaire, la lutte menée par les intervenantes et intervenants de la Maison d’Accueil pour sans-abri de Chicoutimi est un pas de plus vers la reconnaissance de l’expertise de ce milieu qui offre des services essentiels à des gens vulnérables de notre région, renchérit Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-St-Jean–CSN. »

À propos

Le STTOC-MSA représente 20 travailleuses et travailleurs syndiqués et fait partie de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN) qui compte plus de 140 000 membres de toutes les régions du Québec. Il est également affilié au Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, qui regroupe plus de 140 syndicats et 15 000 membres sur tout le territoire, ainsi qu’à la CSN qui elle, compte plus de 330 000 membres.

Le Syndicat du CHSLD de la Résidence Plaisance manifeste et interpelle la direction du CISSS des Îles

Les travailleurs et travailleuses manifestent aujourd’hui leur mécontentement face au mutisme des dirigeantes et dirigeants de la Résidence Plaisance des Îles et se tournent vers le CISSS des Îles afin de dénouer l’impasse. En effet, depuis la mise en place de l’administration provisoire et du transfert des pouvoirs vers le CISSS, les discussions entre le syndicat et l’employeur sont au point mort. Pourtant, faut-il le rappeler, plus de 90 % des clauses de la convention collective sont réglées et il ne reste que quelques éléments à négocier pour en arriver à une entente.

Pour la présidente du syndicat, Monica Cormier-Boudreau, « l’heure est grave et il y a urgence d’agir. Ça fait plus de deux ans qu’on nous promet toutes sortes de choses et maintenant que nous sommes à quelques pas de la ligne d’arrivée, on fait encore du surplace. À pareille date l’année dernière, la PDG du CISSS des Îles, Sophie Doucet, nous informait que le transfert vers le CISSS était imminent et qu’elle comprenait les enjeux d’équité avec les employé-es du secteur public. Un an plus tard, toujours rien. Nos membres n’en peuvent plus, ils sont en colère et leur patience tire à sa fin ».

Lors d’assemblées générales tenues les 30 et 31 octobre derniers, les membres du syndicat ont voté à très forte majorité en faveur d’un mandat de cinq jours de grève à être utilisé au moment jugé opportun. Tout semble indiquer que ce mandat sera mis en application très prochainement, à moins que les dirigeantes et dirigeants du CISSS en décident autrement. « Nous donnons une ultime chance à l’employeur et à l’équipe de direction du CISSS des Îles pour faire preuve de leadership afin de régler ce dossier une fois pour toutes! Si aucune rencontre de négociation n’est tenue dans les deux prochaines semaines et que nous n’arrivons pas à conclure une entente, une grève d’une journée sera déclenchée le 4 décembre. D’autres journées pourraient suivre rapidement si nos demandes sont ignorées », d’affirmer Mme Cormier-Boudreau.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 145 000 membres oeuvrant dans les secteurs public et privé. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Un vaste soutien populaire pour les travailleuses en CPE

Les quelque 12 500 travailleuses en centres de la petite enfance (CPE), affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), ont déposé à l’Assemblée nationale une pétition de tout près de 20 000 signatures en appui à leurs revendications, parrainée par le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau. Ces travailleuses sont actuellement en négociation avec le gouvernement et elles proposent des solutions pour régler la pénurie de personnel et les bris de services qui menacent le réseau. Cette action de visibilité coïncide aussi avec la Journée mondiale de l’enfance.

« Les travailleuses sont épuisées par la surcharge de travail et voient leurs conditions d’emploi se détériorer d’année en année. D’ailleurs, elles sont de plus en plus nombreuses à délaisser la profession », explique la représentante du secteur des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon.

Le gouvernement de la CAQ devrait faire des pieds et des mains pour convaincre le personnel d’expérience de demeurer dans le réseau et attirer la relève. Malheureusement, il travaille à l’envers. Pourtant, les solutions sont claires : il faut une bonification substantielle des conditions d’emploi, notamment par de meilleurs salaires, par une charge de travail moins lourde et plus de ressources pour les services aux enfants.

« À l’heure actuelle, ce gouvernement nous offre des augmentations salariales largement inférieures à celles consenties au secteur public. Et pour y avoir droit, il nous demande d’accepter des reculs dans nos conditions actuelles d’emploi ! », témoigne Mme Vachon.

« Course aux places »
« Nous sommes devant un gouvernement qui manque de vision. Il a promis des places aux familles du Québec, une place pour chaque enfant, mais il néglige le fait que pour créer des places de qualité, ça prend des travailleuses qualifiées », affirme la vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp.

Plutôt que d’offrir des conditions valorisantes aux travailleuses en CPE, ce gouvernement se dépêche de créer des places à la va-vite, en recrutant du personnel non qualifié, qui quitte le réseau après quelques mois parce qu’il ne possède pas les outils nécessaires pour relever les défis de cette profession.

« Dans sa course aux places, ce gouvernement privilégie aussi les garderies privées en dépit des problèmes de qualité de ce modèle “d’affaires”, problèmes qui ont été longuement documentés, entre autres par la Vérificatrice générale du Québec. La recherche de profit est incompatible avec l’éducation des tout-petits », poursuit Mme Longchamp.

« La valorisation de la profession d’éducatrice en CPE est fondamentale pour assurer la consolidation et la pérennité d’un réseau de qualité. Ça passe par des conditions de travail et des conditions salariales dignes de la fonction qu’elles occupent. L’ampleur de la réponse de la population à cette pétition démontre toute l’appréciation qu’ont les familles pour ces travailleuses. Le gouvernement doit enfin saisir le message et agir en conséquence », ajoute le porte-parole du Parti Québécois en matière de CPE, Joël Arseneau.

Les travailleuses en CPE peuvent aussi compter sur l’appui des organismes Ma place au travail et Valorisons ma profession pour demander au gouvernement d’offrir des conditions respectables aux travailleuses en CPE afin d’honorer sa promesse faite aux familles du Québec de compléter le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, pour quelque 12 500 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les travailleuses et travailleurs du CISSS font les frais du recours aux agences privées

Les travailleuses et les travailleurs du CISSS du Bas-Saint-Laurent sont frappés de plein fouet par l’austérité caquiste. Le gouvernement fera payer au personnel du réseau public de la région la lourde facture du recours massif aux voraces agences privées, soit 34 millions $. Des dizaines de postes sont en jeu. Cela aura un impact direct sur les services offerts à la population.

« De l’aveu même de la direction du CISSS, dans une note de service adressée au personnel, la nouvelle cible des coupes budgétaires de 34 millions $ fixée par la Coalition avenir Québec (CAQ) est presque entièrement attribuable au recours aux agences privées », déplore Louis Bernier, président du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent (FSSS–CSN). « Des travailleuses et des travailleurs dévoués perdront donc leur emploi parce que le gouvernement a préféré financer les profits du privé… C’est inacceptable ! »

« Le coût humain sera terrible », fait valoir M. Bernier. « Des employé-es cumulant plusieurs années d’expérience apprennent abruptement qu’ils n’auront plus de travail. En plus, de nombreux postes qui étaient affichés seront annulés. Les services à la population seront réduits, c’est inévitable. »

« Le gouvernement, par l’entremise du CISSS du Bas-Saint-Laurent, doit jouer franc jeu et dévoiler l’ampleur des compressions projetées », réclame Louis Bernier. Jusqu’à maintenant, à partir du peu de données fournies par l’employeur, nous compilons environ 25 postes à temps plein éliminés, mais la liste étant incomplète, elle s’allongera rapidement.

Impact régional
« Le gouvernement dévoile son vrai visage pour la destruction du réseau de santé public. Il laisse tomber le Bas-Saint-Laurent », s’indigne Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN. « Il faut que toute la population travaille à la sauvegarde de notre réseau public de santé et de services sociaux. »

Mme Bélanger souligne d’ailleurs que la CSN, avec sa campagne « Vraiment public – pas de profit sur la maladie », propose des solutions. « La population ne doit pas tolérer un tel mépris. »

« Partout au Québec, nous observons des attaques similaires pilotées par la CAQ contre les travailleuses et les travailleurs du réseau public de la santé et des services sociaux », fait remarquer Liette Ross, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Non seulement les usagères et les usagers du réseau verront les services diminuer, mais nos travailleuses et travailleurs payeront aussi pour les mauvaises décisions prises par le gouvernement », conclut-elle.

À propos
Le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent (FSSS–CSN) représente 1500 membres.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente près de 8 750 membres répartis dans plus de 97 syndicats dans toutes les MRC de la région – de La Pocatière aux Méchins – et tous les secteurs d’activité confondus, qu’ils soient privé, public ou parapublic.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 140 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Équité salariale – Plusieurs dizaines de travailleuses débarquent au Conseil du Trésor pour demander des comptes

Plusieurs dizaines de travailleuses des établissements du réseau de la santé et des services sociaux des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches se sont rendu cet avant-midi devant les bureaux du Conseil du Trésor afin de demander des comptes. En effet, le gouvernement est incapable de verser les augmentations négociées et les sommes dues en matière d’équité salariale aux femmes du réseau.

« Pour mémoire, selon la parole donnée et les ententes signées, les sommes dues aux travailleuses devaient se retrouver au plus tard sur la paie versée aujourd’hui, » rappelle Aldijana Pasalic, vice-présidente catégorie 3 du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN). Or, il n’en est rien et aucune nouvelle date n’a encore été annoncée. « Ça fait plus de 10 mois que les travailleuses savent qu’elles recevront des montants parfois très importants et aujourd’hui le gouvernement n’est même pas capable de leur dire quand elles recevront leur argent, c’est extrêmement frustrant, » d’ajouter Manon Douville-Cadrin, présidente du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches (CSN).

« Il faut savoir que les plaintes en équité salariale qui ont été réglées lors de la dernière négociation du secteur public dataient de 14 ans pour les plus anciennes, » relève Carole Duperré, vice-présidente secteur public de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), « c’est tellement long que l’on peut craindre que certaines femmes qui ont droit à des redressements ne soient même plus parmi nous pour les toucher personnellement, c’est incroyable. » La fédération rappelle que l’entente de principe devant clore le dossier est intervenue il y a maintenant 10 mois et que la convention collective a été signée il y a 4 mois. « Le gouvernement a raté toutes les échéances qu’il s’était lui-même données, comment faire autrement que d’y voir du mépris pour les femmes du réseau ? » demande la représentante syndicale.

Pour le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), la grande question qui demeure c’est : pourquoi ? « Pourquoi les sommes ne sont pas versées aux travailleuses comme prévu ? Personne ne semble en mesure de répondre clairement à cette question, » dénonce Barbara Poirier, présidente du conseil central. La syndicaliste rappelle que ce n’est pas la première fois que le gouvernement est confronté au même défi avec exactement les mêmes acteurs privés et les mêmes outils informatiques. « Ce n’est pas la première fois que le gouvernement règle des plaintes d’équité salariale avec des groupes de travailleuses dans le cadre des négociations du secteur public, c’est arrivé aussi lors de la dernière ronde, comment ça se fait que ça bloque cette fois-ci ? » questionne Barbara Poirier, « c’est quand même particulier que ça arrive en plein milieu d’un exercice d’austérité budgétaire. Il y a quelqu’un qui ne dit pas toute la vérité quelque part… On peut légitimement se poser la question : est-ce qu’on est en train de régler le déficit du réseau sur le dos des travailleuses ? »

La CSN n’a pas l’intention d’en rester là, que ce soit sur la question de l’équité salariale ou sur celle de la privatisation galopante du réseau de la santé et des services sociaux. « On se mobilise pour faire respecter les droits des travailleuses et ceux de la population pour un réseau de la santé et des services sociaux vraiment publics, on n’a pas dit notre dernier mot » conclut Barbara Poirier. Rappelons que les militantes de la CSN et leurs alliées de la société civile sont attendues en très grand nombre le samedi 23 novembre, à Trois-Rivières, pour un rassemblement festif et revendicatif sur le système de santé et de services sociaux. Des transports gratuits sont d’ailleurs organisés des quatre coins de la région.

La CSN se mobilise pour un réseau de la santé public à Sherbrooke

Des dizaines de militantes et de militants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se sont rassemblés devant le Centre de réadaptation de l’Estrie, rue King à Sherbrooke. Ces derniers manifestaient contre la privatisation croissante du réseau de la santé, mais également contre les retards de versement en lien avec le non-respect de la nouvelle convention collective. Les retards de paiement touchent également l’équité salariale que plusieurs titres d’emploi attendent depuis maintenant 14 ans.

« Depuis quelques années, la santé est devenue une vraie business. Partout au Québec, des entrepreneurs cherchent le meilleur modèle d’affaires pour s’enrichir grâce à la maladie. Ça ne peut pas durer. Pour la CSN, c’est clair que notre réseau de soins doit être public, accessible et gratuit », explique Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

Mardi matin, un nouveau sondage Léger paru dans les médias confirmait les craintes de la CSN : on a de plus en plus recours au privé dans le domaine de la santé tandis que l’accessibilité aux soins décroît. En effet, 43 % des Québécoises et des Québécois affirment s’être privés de soins de santé au cours de la dernière année, faute d’accès.

«On na pas d’autre choix que de faire un constat d’échec face à la stratégie du gouvernement. Actuellement, les gens sont forcés de faire des choix qui n’ont pas de bons sens. On ne peut pas demander au monde de faire des compromis sur leur santé», ajoute Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie–CSN.

Témoins de la première heure de cette privatisation, les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux doivent aussi faire face au gel d’embauche récemment annoncé par le ministère de la Santé.

« Ça ne va qu’accentuer les problèmes que nous vivons déjà. Pensons entre autres à l’entretien de nos systèmes informatiques ou au service des archives qui seront touchés. Ces travailleuses et travailleurs sont pourtant essentiels au bon fonctionnement du réseau»,explique Jonathan Tétreault, président du syndicat du personnel administratif du CIUSSS de l’Estrie–CHUS, représenté par la CSN.

« Ce gel d’embauche a déjà des impacts sur les travailleuses et les travailleurs, mais aussi sur les patients et patientes.  De plus, le gouvernement fait montre d’un manque de considération incroyable envers les travailleuses en ne respectant pas ses engagements en lien avec le paiement de l’équité salariale et de certaines primes. Les travailleuses sont en colère et de plus en plus pensent à quitter le réseau. C’est encore le privé qui en sortira gagnant, ça ne peut plus durer », ajoute Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociauxCSN.

Depuis quelques mois, la CSN sorganise partout à travers le Québec sous le signe de la campagne Pour un réseau vraiment public! Elle lance cet automne une campagne d’affichage publicitaire ayant comme slogan «Pas de profit sur la maladie» qui invite les Québécoises et les Québécois à joindre leurs voix à la lutte pour un réseau vraiment public et à visiter le site vraimentpublic.org.

Austérité avérée: suppressions de postes au CHUM

Bien que le gouvernement de la CAQ se défende d’avoir amorcé une période d’austérité, depuis le printemps 2024, quelque 26 postes de préposé-es aux bénéficiaires et 7 postes d’agentes administratives ont été supprimés au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Le syndicat des employé-es du CHUM (SECHUM-CSN) confirme que ces coupures ont été imposées dans le cadre des politiques de redressement budgétaire du gouvernement. Il s’associe à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ainsi qu’à M. Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, pour réclamer un rétablissement des postes supprimés ainsi que l’annulation immédiate des politiques de réduction des dépenses en santé et services sociaux.

 

Déshumanisation et augmentation des accidents

Alors que la mission du CHUM est d’être un établissement universitaire de pointe, le personnel ne parvient plus à répondre efficacement aux besoins des patients. « Le ratio de préposée par patient est passé de 4 à 3 sur l’ensemble des unités de soins, incluant l’urgence. On a déjà remarqué une augmentation d’incidents et d’accidents. Par exemple, un usager a chuté et s’est brisé une hanche en allant voir pourquoi personne ne venait quand il sonnait la cloche d’appel. Le personnel en place a de plus en plus de difficulté à nourrir adéquatement les patients et à les mobiliser régulièrement, augmentant ainsi les risques de dénutrition et de déconditionnement physique. Le gouvernement semble oublier que ce sont des êtres humains dont on s’occupe », de dénoncer Anick Mailhot, présidente du SECHUM–CSN.

 

Un contexte d’austérité qui encourage le secteur privé

Ces mesures d’austérité créent des brèches dans notre réseau public dans lesquelles s’immisce le secteur privé. « En rendant le réseau public de moins en moins accessible, le gouvernement prend la population en otage. Cela crée des conditions où les services privés apparaissent, à tort, comme des alternatives viables, voire nécessaires, alors qu’en fait ils coutent beaucoup plus cher à l’ensemble de la société », d’affirmer Carole Duperré, vice-présidente pour le secteur public de la FSSS–CSN.

Pour Dominique Daigneault, présidente du CCMM–CSN : « Cette situation de coupes dans les services publics est malheureusement loin d’être unique.  La réduction de personnel et de services se propage à vitesse grand V un peu partout dans la grande région de Montréal. L’austérité est là, le gouvernement ne peut plus le nier et ces mesures affecteront le bien-être de milliers de gens si on les laisse faire. »

 

Plus de cadres pour palier la surcharge de travail et à la détresse du personnel

« Ces coupures ont un impact profond et dévastateur sur les conditions de travail des employé-es. Le personnel est épuisé, tant physiquement que mentalement, ce qui mène à des risques accrus de burn-out. En réponse, le CHUM a créé trois nouveaux postes de cadre pendant la même période. Or, les gestionnaires utilisent une approche autoritaire et punitive pour gérer la situation, contribuant ainsi à un climat de travail stressant et peu attractif. Ce faisant, le ministre Dubé renie sa promesse d’être un employeur de choix », poursuit Anick Mailhot, présidente du SECHUM–CSN.

« La CAQ peut jouer sur les mots, le personnel du réseau de la Santé et les patients ne sont pas dupes : les coupes sont bien réelles et elles font mal, en plus de mettre la population en danger. La population de Montréal et les travailleuses du réseau peuvent compter sur les députés de Québec solidaire. Nous continuerons le combat contre cette austérité qui fait des ravages », de compléter Vincent Marissal, député de Rosemont et responsable pour Québec solidaire du dossier santé.

Pour le SECHUM–CSN, la FSSS–CSN, le CCMM–CSN ainsi que pour Québec Solidaire, il est essentiel que le gouvernement cesse de mettre en œuvre des politiques d’austérité qui fragilisent le réseau public et adopte plutôt des mesures qui le renforcent pour qu’il puisse continuer à offrir des soins de qualité à tous les citoyen-ne-s, indépendamment de leur capacité de payer.

 

À propos

Le syndicat des employé-es du CHUM affilié à la CSN compte près de 5 100 membres. Il est appuyé dans ses revendications par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN représente tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James. Il compte 400 syndicats affiliés représentant plus de 110 000 membres œuvrant dans tous les secteurs d’emplois.

Première convention collective pour le Syndicat des travailleuses de la Maison d’aide et d’hébergement L’Aid’Elle–CSN

Convoquées en assemblée générale le 23 octobre dernier, les membres du Syndicat des travailleuses de la Maison d’aide et d’hébergement L’Aid’Elle–CSN ont voté en faveur de l’entente de principe intervenue avec leur employeur.

C’est à l’unanimité que les membres présentes à l’assemblée générale ont approuvé l’entente de principe leur procurant une première convention collective, régissant, à partir de la signature, les conditions de travail à la maison d’hébergement. Il est à noter que le syndicat est accrédité depuis le 15 juin 2022.

Des gains significatifs sont à souligner :

  • Semaine de travail de 40 h (5 jours) à 35 h (4 jours) ;
  • Majoration du taux horaire de 13 % dès la première année ;
  • Majoration des primes d’inconvénients ;
  • 5e semaine de vacances après 10 ans d’ancienneté ;
  • Obtention d’une 6e semaine de vacances ;
  • 13 congés fériés et 13 congés maladie par année ;
  • Reconnaissance de l’expérience antérieure ;
  • Congé autofinancé.

« Les travailleuses ont attendu longtemps cette première convention. Les efforts en valaient la peine avec le vote clair des membres. Nous avions raison de nous joindre à la CSN à l’époque, soit d’obtenir un contrat de travail négocié d’égal à égal avec notre employeur, des conditions de travail à la hauteur de notre travail et qui contribueront à la rétention et l’attrait de la main-d’oeuvre. », de préciser Anne-Marie Roy, présidente du Syndicat des travailleuses de la Maison d’aide et d’hébergement L’Aid’Elle–CSN.

« Bravo aux travailleuses de L’Aid’Elle. Clairement, la syndicalisation leur a apporté des bonifications importantes à leurs conditions, tant normatives que salariales. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a apporté le soutien nécessaire en accompagnant, du moment de la syndicalisation, jusqu’à l’entente de principe, le syndicat dans sa négociation. La FSSS sera là également pour assurer l’accompagnement du syndicat lors de la vie de cette convention, avec toujours la même qualité du service de proximité. », de renchérir Gaétan Leblanc, vice-président régional FSSS–CSN.

« Le Conseil central de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) est heureux de cette première convention collective pour les travailleuses de la maison d’aide et d’hébergement. Elles continueront d’offrir toujours le même service aux femmes de la région de Gaspé et d’ailleurs ainsi qu’à leurs enfants. Elles pourront désormais le faire la tête en paix avec une convention collective qui viendra encadrer les conditions de travail. Encore une fois bravo ! », d’ajouter Serge St-Pierre, président du CCGIM–CSN.

« Pour toutes sortes de raisons, la négociation a duré près d’un an et demi. Cependant, l’ambiance à la table de négociation a toujours été positive. Nous avons toujours eu des relations cordiales avec l’employeur du début jusqu’à la fin. Nous saluons d’ailleurs son ouverture. », de conclure Anne-Marie Roy.

À propos de la FSSS–CSN et du CCGIM–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, pour plus de 12 500 travailleuses et travailleurs.

Le CCGIM–CSN regroupe environ 4 500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 80 syndicats affiliés.

La colère des femmes gronde dans le réseau de la santé et des services sociaux

La colère des femmes gronde dans le réseau de la santé et des services sociaux avertissent des représentantes syndicales du personnel administratif. Au cœur de la rage qui monte : l’incapacité du gouvernement de verser les augmentations négociées et les sommes dues en matière d’équité salariale et l’annonce d’un gel d’embauche alors même que plusieurs centaines de postes sont vacants.

Une dette qui traine depuis 14 ans
« Plus de 10 mois après avoir convenu d’une entente de principe, plus de 4 mois après avoir signé les conventions collectives, le gouvernement est incapable de verser les augmentations négociées ainsi que les sommes dues aux femmes du réseau, » dénonce Manon Douville-Cadrin, présidente du Syndicat du personnel de bureau, techniciens et des professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches (CSN) « c’est un manque de respect total. Nos membres sont furieuses, et avec raison! »

De plus, déplore la représentante syndicale, le gouvernement se lave les mains du problème, ses représentants refusant même de s’expliquer auprès des travailleuses sur les raisons de ce retard. « Ce qui est le plus ironique, ou enrageant selon notre point de vue, c’est que le gouvernement se cache derrière le privé et ses fournisseurs de service de paie pour expliquer la situation, » explique Mme Douville-Cadrin.

Les augmentations négociées et les sommes dues qui ne sont toujours pas versées aux travailleuses concernent des plaintes en matière d’équité salariale touchant plusieurs catégories du personnel administratif du réseau. Pour les plus anciennes, la dette court depuis plus de 14 ans maintenant. On parle de montants pouvant aller jusqu’à 20 178,10 $ pour certaines.

Un gel d’embauche avec ça?
Comme pour ajouter l’insulte à l’injure, « le gouvernement vient d’annoncer un gel d’embauche du personnel administratif (celui-là même à qui il doit de l’argent), » dénonce Lucie Gamache, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN), « non mais ça ne va pas? On voudrait écoeurer nos membres qu’on ne s’y prendrait pas autrement. »

Lucie Gamache affirme que la colère gronde dans le réseau. « Pas une journée ne se passe sans que l’on se fasse interpeller par nos membres, » explique-t-elle, « il faut absolument que ça bouge, les gens n’ont plus du tout confiance dans le gouvernement et c’est tout à fait normal. » La situation augure bien mal alors que le personnel administratif sera de plus en plus sollicité avec la mise en place de l’Agence santé Québec, qui, faut-il le rappeler, vient d’augmenter le salaire de ses cadres de 10 %.

Encore le mépris des femmes
« On va se le dire, les emplois du réseau de la santé et des services sociaux sont en très très grande majorité occupée par des femmes, en particulier dans l’administration, » commente Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « pensez-vous sérieusement qu’une situation pareille serait tolérée dans un secteur traditionnellement masculin, dans les usines ou en ingénierie par exemple, non, bien sûr que non. »

Pour la syndicaliste, « on a affaire à un gouvernement sexiste qui se fout des femmes, c’est aussi simple que ça. C’est une bande de clowns! C’est honteux! » La représentante régionale de la CSN prévient que les syndicats n’ont pas l’intention d’en rester là. « La colère c’est un bon carburant pour la mobilisation et regardez-nous bien aller, ça n’en restera pas là, ce n’est pas vrai que le gouvernement va continuer de privatiser le réseau à tout vent en nous pilant sur le corps sans qu’on ne dise rien. C’est fini les politesses, ils n’ont pas fini de nous entendre, » conclu Barbara Poirier.

Manoir Sherbrooke : Rejet de la dernière offre patronale à 98 %

Réunis en assemblée générale, les travailleuses et travailleurs des Résidences Soleil Manoir Sherbrooke ont rejeté dans une proportion de 98 % la dernière offre patronale. En négociation depuis plusieurs mois afin de renouveler leur contrat de travail, les membres du syndicat n’ont pu que constater que cette offre n’était pas à la hauteur de leurs attentes. « Bien que l’employeur reconnaisse le dévouement de ces travailleuses et travailleurs, ainsi que leur apport inestimable au bien-être des résidentes et des résidents, l’offre présentée est loin d’être à la hauteur de ce discours », estime Lucie Longchamps, vice-présidente et responsable des secteurs parapublics et privés à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN. « L’employeur devra démontrer une véritable ouverture, notamment sur les clauses salariales, s’il espère en arriver bientôt à une entente », poursuit-elle. En effet, même si les parties se sont entendues sur la grande majorité des clauses normatives, des enjeux importants demeurent dans l’offre qui a été présentée cette semaine :

  • Hausses annuelles de salaires inférieures à 3 % après la première année;
  • Offres salariales à l’entrée en poste à peine plus compétitives que le salaire minimum;
  • Salaire minimum qui augmente en moyenne plus rapidement que les hausses de salaire offertes par l’employeur;
  • Disparités importantes dans les augmentations de salaire offertes la première année, selon les postes occupés et les échelles salariales.

« À titre d’exemple, une personne occupant un poste de cuisinier recevrait, à l’entrée en poste, une augmentation de 1,50 $ la première année, alors qu’une cuisinière en poste comptant plus de quinze ans d’expérience, recevrait 0,60 $ d’augmentation à la première année du contrat de travail. Pour une préposée au bénéficiaires, l’augmentation au premier échelon serait de 1,50 $, alors qu’elle serait de 1,39 $ au cinquième échelon. Plusieurs travailleuses et travailleurs comptent de nombreuses années de service aux Résidences Soleil Manoir Sherbrooke. Est-ce ainsi qu’on les remercie ? » demande Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicat nationaux de l’Estrie–CSN. « De plus, alors que le personnel est sans contrat de travail depuis près d’un an, l’employeur refuse de payer l’entièreté de la hausse de salaire qui aurait été accordée si une nouvelle convention collective était en vigueur. Il se contente d’offrir 85 % de rétroactivité. Cela est tout simplement inacceptable alors que ces heures ont été dûment travaillées », ajoute madame Longchamps.

Encore une fois, les travailleuses et travailleurs des Résidences Soleil Manoir Sherbrooke ne peuvent que constater que l’employeur ne semble pas saisir toute l’importance des services qu’ils rendent aux résidentes et aux résidents et à leurs familles. Le roulement de personnel, les lacunes en ce qui concerne la formation, le recours aux agences privées pour combler les postes non comblés et le recours au prêt-à-manger pour combler le manque de personnel en cuisine, illustrent bien les conséquences du refus de l’employeur d’accorder des conditions décentes à ses employé-es. C’est dans ce contexte que les membres du syndicat, réunis en assemblée, ont voulu envoyer un message sans équivoque à la partie patronale.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie–CSN – Section Manoir Sherbrooke est appuyé par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé, partout au Québec. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le Syndicat est également appuyé par le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN (CCSNE). Celui-ci représente 12 500 travailleuses et travailleurs syndiqués, sur tout le territoire de l’Estrie et dans l’ensemble des secteurs d’activité.

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Résidence Plaisance des Îles adoptent un mandat de grève

Réunis en assemblées générales les 30 et 31 octobre, les membres du syndicat de la Résidence Plaisance des Îles ont voté à très forte majorité, soit 93 %, en faveur d’un mandat de cinq jours de grève à être utilisés au moment jugé opportun. Près de deux ans après le début des négociations, les travailleurs et travailleuses sont toujours sans convention collective et demandent à conclure une entente le plus rapidement possible.

Pour la présidente du syndicat, Monica Cormier-Boudreau, les résultats de cette consultation sont sans équivoque : « Les membres ont participé massivement aux assemblées générales dans une proportion de 75 % et le résultat du vote est catégorique. Notre monde attendait ce vote avec impatience devant les nombreuses promesses non tenues de la part de l’employeur, en particulier l’enjeu de la rétroactivité salariale pour la période du 1er avril 2023 au 31 mars 2024. Lors d’une rencontre avec la partie patronale, on nous avait confirmé que la rétroactivité de 6 % allait être versée aux employé-es et finalement ils ont fait un virage à 180 degrés en nous informant que les fonds n’étaient pas disponibles », d’expliquer Mme Cormier-Boudreau. Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres.

Au moment d’écrire ces lignes, les représentants syndicaux interpellaient toujours l’employeur afin d’obtenir des dates de négociation qui permettraient de régler les quelques clauses salariales qui sont toujours sur la table. « Plus de 90 % des articles de la convention collective ont déjà été réglés, mais il reste encore un bout de chemin à faire pour en arriver à une entente globale. Avec l’arrivée du ministère et du CISSS des Îles dans le dossier, il y a certainement là une occasion à saisir pour conclure une première convention collective. On s’attend à ce que l’administration provisoire décrétée par le ministère prenne ses responsabilités à l’égard des employé-es du CHSLD et fasse une réelle différence dans l’issue des négociations », d’affirmer Mme Cormier-Boudreau.

Pour le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux, Gaétan Leblanc, les travailleurs et travailleuses du CHSLD privé peuvent compter sur l’appui de la fédération qui n’en est pas à son premier conflit de travail. « L’année dernière, c’étaient les employés du secteur public qui avaient dû recourir à la grève afin de faire valoir leur point de vue et obtenir une entente satisfaisante. Cette fois-ci, ce sont nos camarades du secteur privé qui luttent pour l’amélioration de leurs conditions de travail et c’est clair que nous serons là pour les soutenir jusqu’au bout », d’affirmer M. Leblanc.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 120 000 membres oeuvrant dans les secteurs public et privé. Elle est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le gouvernement ne respecte pas ses engagements

Quatre mois après la signature de la convention collective du secteur public du réseau de la santé et des services sociaux, et plus de dix mois après la signature de l’entente sur l’équité salariale pour le personnel de bureau et de l’administration, le gouvernement se dit incapable de respecter les délais qu’il a lui-même demandés quant aux ajustements salariaux ainsi qu’aux versements des sommes dues. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) de même que la Fédération des professionnèles (FP–CSN) demandent au gouvernement de respecter ses engagements et de payer les sommes dues.

Les retards dont il est question concernent les ajustements de salaire, dont certains auraient dû avoir lieu à la fin mai 2024, notamment pour les adjointes et adjoints à la direction, adjointes et adjoints à l’enseignement universitaire ainsi que pour les acheteurs et acheteuses. L’application des différentes primes d’inconvénients et de milieux, telles que négociées dans notre convention collective, n’est toujours pas effective. On comprend également qu’il y a des incapacités à attribuer le heures supplémentaires en fonction des clauses nouvellement négociées, de même que l’autogestion des horaires et sa prime associée, sans oublier le versement de l’équité salariale, qu’entre autres les agents et agentes administratives classe 3 et 4 attendent depuis 14 ans! Les orthoptistes, quant à eux, attendent le versement de leur équité salariale depuis le mois de décembre 2023.

Pour Carole Duperré, vice-présidente de la FSSS–CSN pour le secteur public, ça serait un minimum que le gouvernement donne l’heure juste sur la situation. « Le gouvernement s’est engagé à verser ces sommes à des dates convenues, mais on constate qu’il est incapable de le faire. Il devrait au moins assumer l’odieux de la situation en rendant l’information officielle. Quand les travailleuses et travailleurs seront-ils payés? Nous voulons des réponses. »

En plus d’être incapable de tenir parole et de ne pas l’assumer publiquement, la faute est rejetée sur les firmes privées de gestion de paie. « On dirait que le gouvernement n’a pas fait ses vérifications ou envoyé de mot d’ordre aux firmes privées de paie afin que ces ententes soient mises en application. C’est vraiment préoccupant de constater que lorsque ça va mal, le gouvernement se déresponsabilise et rejette la faute sur les compagnies privées. Et en même temps, il prétend que la solution aux problèmes du réseau de la santé c’est d’avoir recours au privé! Ça augure mal pour la suite » de lancer Carole Duperré.

« On est à même de constater ici les effets pervers de la privatisation dans le réseau de la santé et des services sociaux », renchérit Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN. « Le gouvernement est complètement dépendant de firmes privées pour la gestion de la paie et quand ces entreprises ne livrent pas la marchandise, il est démuni de tout levier d’action et il perd le contrôle sur la gestion de son propre réseau. Nos membres se sont battus bec et ongles pour ces conditions de travail que nous avons négociées de bonne foi en s’attendant à ce que le gouvernement respecte ses engagements. »

« Les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux sont en colère. Certaines attendent le versement de leur équité salariale depuis maintenant 14 ans, imaginez les sommes que cela représente! Tous ces retards ont un impact majeur sur ces travailleurs et travailleuses essentiels, surtout à la suite de cette période d’augmentation du coût de la vie. Encore une fois, ce sont principalement des femmes qui sont laissées à la traine » de poursuivre Katie Chamberland-Langlois, représentante du personnel de bureau, techniciens et professionnels de l’administration à la FSSS–CSN.

« De plus, le gouvernement devra verser 5 % supplémentaire en frais de retard aux travailleuses. Mais ce 5 %, ce sont les contribuables qui devront le payer. Cela représente des millions de dollars pour pallier l’incapacité du gouvernement à respecter ses engagements. Après quoi, la CAQ va dire que le réseau de la santé et des services sociaux coûte trop cher! C’est prendre les gens pour des valises » de conclure Carole Duperré.

« On va se le dire, les travailleuses et travailleurs ont mené une lutte importante afin d’obtenir ces gains. S’il le faut, nous la poursuivrons afin qu’ils puissent recevoir ce qui leur est dû. Le gouvernement doit respecter ses engagements! » de terminer les représentantes syndicales.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) – section La p’tite chute

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 29 août dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) a été accrédité pour représenter :

« Toutes et tous les salariés au sens du Code du travail. »

Les travailleuses et travailleurs de la nouvelle installation joignent leurs camarades des deux installations déjà syndiquées, permettant ainsi d’avoir une unité d’accréditation réunissant les trois installations du CPE La P’tite Chute. Toutes les installations du centre de la petite enfance étant dorénavant syndiquées, ce groupe aura certainement un meilleur rapport de force dans le cadre de leurs négociations.

Cette nouvelle section du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) demeurera affiliée à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Syndicat des travailleurs(euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais S.T.C.P.E.O.–CSN

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 5 septembre 2024, le Syndicat des travailleurs(euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais S.T.C.P.E.O.–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salarié-es au sens du Code du travail. »

Les travailleuses ont fait le choix de joindre le rang des centres de la petite enfance syndiqués par la CSN afin d’obtenir un rapport de force. Par le fait même, l’arrivée du syndicat permettra d’éliminer les zones grises et les interprétations faites par la direction. Ce groupe de femmes est fier d’avoir rejoint la CSN.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

La CSN dénonce fermement le gel d’embauche de personnel administratif

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le gouvernement caquiste commet une erreur qui sera lourde de conséquences en décrétant notamment un gel d’embauche du personnel administratif dans les réseaux publics. Ces mesures sont imposées alors que les réseaux demeurent lourdement affaiblis par les mesures d’austérité des dernières années.

« Quel manque de vision ! », réagit la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Comme d’autres avant lui, le gouvernement fait probablement le calcul que ces coupes au sein de ce personnel œuvrant dans l’ombre seront moins visibles pour la population. Ne nous y trompons pas. Les services publics ne peuvent pas fonctionner sans le personnel administratif et il n’y a aucun doute que cette mauvaise décision va entraîner des conséquences majeures sur le terrain. La CAQ était heureuse de voir son nom associé aux baisses d’impôt qu’elle a consenties aux mieux nantis il y a quelques années. Eh bien, il faudra maintenant l’associer au retour de l’austérité et à la dégradation des services à la population. »

Ces coupes sont ordonnées alors qu’on ne voit même pas encore l’effet des mesures négociées avec le gouvernement il y a un an à peine à l’occasion du renouvellement des conventions collectives. Certaines de ces solutions visent à corriger des problèmes qui ont été créés notamment par les mesures d’austérité imposées aux services publics par l’ancien gouvernement du Parti libéral du Québec. Dans les faits, la situation continue de se dégrader et elle empirera avec cette décision de la CAQ.

Services publics, éducation, enseignement supérieur
« Le gel d’embauche dans les établissements carcéraux du Québec, parmi les agentes et les agents correctionnels, le personnel de soutien dans les écoles et les collèges ainsi que dans les divers organismes gouvernementaux constitue une menace grave pour la sécurité, l’éducation et les services publics, enchaîne le président de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Frédéric Brun. Il n’est pas normal de devoir encore et toujours revendiquer des ressources adéquates. Il est temps de garantir un avenir digne et sécuritaire pour toutes et tous.»

Santé
« Le chat sort du sac! s’exclame Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). La CAQ joue sur les mots pour ne pas avouer qu’elle impose l’austérité, mais nous ne sommes pas dupes. Il est certain que les compressions dans le personnel administratif du réseau de la santé et des services sociaux, déjà à bout de souffle, auront des impacts négatifs directs sur les soins et les services que reçoivent les citoyennes et les citoyens du Québec. »

«Toute la machine sera ralentie. La CAQ veut-elle vraiment obliger les médecins et les infirmières à devoir faire du travail administratif, à s’occuper de la paperasse, parce que le gouvernement coupera dans les bureaux ?»

En santé et services sociaux, le couperet gouvernemental est d’autant plus mal reçu que les travailleuses attendent toujours que leur soient versées les sommes qui leur sont dues en vertu de l’équité salariale. Selon l’engagement du gouvernement, toutes les sommes auraient dû être versées déjà à plus de 40 000 travailleuses. Or, non seulement elles n’ont rien reçu, mais les employeurs et le gouvernement sont toujours incapables de dire quand ces sommes dues leur seront finalement versées. Par ailleurs, ces coupes s’inscrivent dans un contexte où les établissements du réseau s’engagent dans une vague de compressions se faisant sentir jusque dans la diminution de soins d’hygiène aux aîné-es.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative parmi le personnel administratif des réseaux publics. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Appui aux travailleuses en petite enfance : une centaine de personnes manifestent devant le ministère de la Famille

Les travailleuses en centres de la petite enfance (CPE) et les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) affiliées à la CSN joignent leurs voix pour dénoncer l’attitude du gouvernement du Québec dans leurs deux négociations respectives. Ces travailleuses profitent de la Semaine nationale des éducatrices et éducateurs de la petite enfance pour dénoncer le manque de vision du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) et réclamer de meilleures conditions de travail.

Surcharge de travail, exode des travailleuses, difficulté de recrutement, manque criant de places pour les enfants : le réseau souffre cruellement du désengagement du gouvernement. « Plutôt que d’offrir à ces travailleuses des conditions pour qu’elles demeurent dans le réseau et qui attirent la relève, ce gouvernement préfère maintenir des salaires bien en dessous de ceux versés dans le secteur public. Et pour y avoir droit, il leur demande d’accepter des reculs dans leurs conditions actuelles d’emploi », critique Lucie Longchamp, vice-présidente et responsable des secteurs parapublic et privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Ce gouvernement nous offre des augmentations salariales de 12,7 % sur cinq ans, en échange de “flexibilité”, de reculs pour “faire plus avec moins” et “optimiser” le réseau », dénonce Chantal Racicot, représentante du secteur des RSGE de la FSSS–CSN.

Semaine de 40 heures
« Pendant que le réseau se vide de son personnel, ce gouvernement souhaite exiger toujours plus aux travailleuses, sans mesures de soutien supplémentaires », affirme la représentante du secteur des CPE de la FSSS–CSN, Stéphanie Vachon. Elle trouve inquiétante la récente sortie publique de la présidente du Conseil du trésor qui souhaite forcer la semaine de travail de 40 heures.

« Non seulement cette demande ne nous a pas été présentée à la table de négociation, mais elle témoigne de la totale déconnexion de ce gouvernement. La solution à la crise passe par une amélioration substantielle des conditions de travail, notamment de meilleurs salaires et par une charge de travail moins lourde, mais aussi par la qualité des services aux enfants. Des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants et un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers sont essentiels. Nous dénonçons l’attitude méprisante de Mme LeBel envers les professions en CPE », poursuit Mme Vachon.

Les RSGE ont en main un mandat de moyens de pression adopté à 96 % (grève perlée équivalente à cinq jours de grève) alors que leurs collègues des CPE sont consultées jusqu’au 15 novembre pour l’adoption d’une banque de cinq jours de grève.

Pas de profits sur le dos des tout-petits
« Plutôt que d’investir dans les CPE et les milieux familiaux, qui sont sans but lucratif, pour garantir la qualité des services et des conditions décentes aux travailleuses, ce gouvernement se dépêche de créer des places à la va-vite, en favorisant les garderies privées », souligne la troisième vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre. En 2023-2024, 79 % des places créées l’ont été en garderie privée.

Ce gouvernement ferme ainsi les yeux sur les problèmes de qualité des services offerts par ce modèle. Au mois de mai, la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, soulignait que 60 % des garderies privées ont échoué à l’évaluation de leur qualité éducative par le ministère de la Famille.

Liste d’attente
Les données du ministère indiquent que plus de 34 000 enfants sont toujours sur la liste d’attente. « Ces enfants ont droit à une place dans un service de garde éducatif sans but lucratif. Pas une place dans un système à deux vitesses dans lequel les enfants n’ont pas tous la chance de recevoir une éducation de qualité, souligne la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault. Alors que l’importance de l’éducation à la petite enfance est clairement démontrée depuis longtemps, comment se fait-il que les spécialistes de ce domaine, majoritairement des femmes, ne soient pas mieux rémunérées? », termine Mme Daigneault.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, pour 12 500 travailleuses et travailleurs, et quelque 3 000 responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE).

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.