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Non au démantèlement de la SAQ !

Pour la Confédération des syndicats nationaux, la Société des alcools du Québec (SAQ) constitue une grande réussite à tous points de vue. La CSN appelle les politiciens à mettre le bien commun au cœur de toutes leurs réflexions quant à l’avenir de la société d’État.

 « Encore une fois, le débat sur l’avenir de la SAQ s’engage sur une base idéologique ne reposant sur aucun fait, constate le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est complètement faux de prétendre qu’il y aurait plus de choix pour le consommateur en libéralisant le commerce. Parlez-en aux Albertains qui trouvent deux fois moins de produits différents sur les tablettes ! Pour ce qui est des prix, ceux de la SAQ tiennent bien la comparaison avec ceux d’ailleurs. C’est particulièrement vrai des produits les plus populaires auprès des consommateurs qui sont moins chers ici qu’en Ontario. »

La CSN s’inquiète par ailleurs des conséquences du démantèlement de la SAQ sur les finances publiques. « La SAQ, c’est un milliard chaque année pour nos services publics, et ce, sans compter les revenus en taxes, poursuit Jacques Létourneau. En toute transparence, la CAQ doit nous dire ce qu’elle fera pour pallier cette perte. Des coupes supplémentaires dans les services? De nouvelles taxes? Il faut être clair sur ce que ça veut dire. Quant à nous, nous croyons que l’État n’a tout simplement pas les moyens de se priver de ces revenus. »

La CSN n’est pas plus rassurée de la position affichée par le ministre des Finances, Carlos Leitão, qui estime nécessaire d’étudier, encore, différents projets de privatisation et de libéralisation. « C’est le bien commun qui devrait guider les choix politiques, explique le président de la CSN. L’État a une responsabilité sociale importante dont notamment des préoccupations quant à la santé publique. La SAQ, c’est la vente responsable, des profits qui financent nos services publics et des salaires décents par rapport à ce qu’on trouve ailleurs dans le commerce de détail où c’est le rendement aux actionnaires qui prime. La SAQ, c’est aussi du personnel bien formé, passionné, qui assure un service à la clientèle inégalé. Nous avons un joyau collectif entre les mains. Nous ne laisserons personne le dilapider pour enrichir quelques privilégié-es. »

À propos
La Confédération des syndicats nationaux réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité, dont près de 6000 œuvrent à la SAQ.

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureau (SEMB–SAQ–CSN) représente les 5500 employé-es de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN).

Quant au Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP-SAQ–CSN), il regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Pour plus d’informations sur les succès de la SAQ, visitez le www.saqnotrefierte.com.

Rouges et blancs, au pays de l’or noir

 

La ministre fait volte-face

Dernière heure: lors de la présentation de la CSN à la commission parlementaire, la ministre Charlebois a fait volte-face en annonçant que le projet de loi 157 sera amendé pour permettre aux employé-es de la SAQ de travailler dans l’éventuelle Société québécoise du cannabis, une demande formulée par la CSN. Nous suivrons attentivement l’évolution de ce dossier.

Nous vous invitons à consulter la présentation du président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la commission parlementaire.


Le 16 janvier, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a présenté son mémoire aux parlementaires qui étudient, en commission, le projet de loi 157 encadrant le cannabis. La CSN dénonce vigoureusement une disposition du projet de loi qui aurait pour effet d’interdire aux salarié-es de la SAQ de travailler dans la nouvelle Société québécoise du cannabis (SQC), ce qui constitue un dangereux précédent.

Pour la CSN, le débat sur l’encadrement du cannabis doit reposer en priorité sur les enjeux de la santé et de la sécurité publiques. « Nous partageons l’objectif de ne pas mélanger le commerce de l’alcool et celui du cannabis, explique son président, Jacques Létourneau. Mais interdire aux employé-es de la SAQ de travailler à la SQC n’ajoute rien aux autres balises déjà prévues par le projet de loi. »

Les employé-es de la SAQ sont les seules personnes au Québec à qui le projet de loi interdirait d’obtenir un emploi à la future SQC (article 5 modifiant l’article 23.19 de la Loi sur la SAQ). Il n’y aucun autre exemple récent d’une telle clause dans un projet de loi. La CSN y voit un dangereux précédent.

« Nous trouvons scandaleux que la SAQ ne proteste même pas. Quel manque de reconnaissance à l’égard du travail accompli par ses salarié-es dont 70 % travaillent à temps partiel », dénonce la présidente par intérim du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB–SAQ–CSN), Katia Lelièvre.

Un choix malavisé
Dans son mémoire, la CSN souligne qu’en interdisant à ses propres salarié-es de la SAQ de mettre leur expertise au service de la nouvelle société, le gouvernement se prive d’un bassin d’expertise important. Les employé-es des magasins ont en effet une bonne partie de la formation exigée par le projet de loi. Ils font face au quotidien à des situations où la prévention ainsi que la santé et la sécurité publiques doivent l’emporter sur les impératifs commerciaux. Dans le contexte actuel de pénuries de main-d’œuvre, la SQC aura fort à faire pour être prête à fonctionner dans moins de six mois.

En outre, la CSN déplore que le projet de loi ouvre la porte à un dédoublement des fonctions professionnelles spécialisées existant déjà au sein de la SAQ, qu’on pense au contrôle de la qualité, à la mise en marché responsable ou à la chaîne d’approvisionnement. Forcer la SQC à tout construire en parallèle ou à avoir recours à la sous-traitance nécessitera à coup sûr des investissements plus importants.

« Le projet de loi est paradoxal. L’encadrement ressemble beaucoup à ce qu’on fait avec l’alcool, qui est un succès ne serait-ce que sur les plans de la santé et de la sécurité publiques. On reconnaît notre expertise, mais du même souffle on décide de s’en priver collectivement.  Ça ne tient pas la route », poursuit la présidente du Syndicat du personnel technique et professionnel (SPTP–SAQ–CSN), Sandrine Thériault

Porte ouverte au secteur privé
Globalement, la CSN a accueilli positivement le projet de loi 157 malgré ses irritants, notamment parce qu’il mise sur le secteur public dans l’encadrement du cannabis. « Si je me fie à ce que nous avons entendu lors des consultations, c’est la voie qui est la plus rassembleuse pour toute la population, poursuit Jacques Létourneau. C’est donc inquiétant que le projet de loi garde ouverte la porte à une privatisation éventuelle par la mise en route de projet-pilote. Nous pensons qu’il faudrait exclure le secteur privé à but lucratif de la vente de cannabis au Québec. Il y a de nombreux lobbies qui, dans l’antichambre, militent encore pour la privatisation du cannabis : il faut envoyer un message clair ».

À propos
Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics.

Le SPTP-SAQ regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le rôle de l’État reconnu se réjouit la CSN

Pour la Confédération des syndicats nationaux, le gouvernement du Québec fait le bon choix en confiant le monopole de la commercialisation du cannabis récréatif à une société d’État, et ce, en s’appuyant sur l’expertise développée au fil des ans par la SAQ. La CSN estime qu’il s’agit de la meilleure façon d’atteindre les objectifs poursuivis par la légalisation, soit la santé et la sécurité publiques.

« Tout au long de ce débat, de même que lors des consultations sur la question, on a vu un consensus très large émerger sur le fait que l’État a un rôle important à jouer, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Recourir à l’expertise acquise par la SAQ dans le commerce de l’alcool est la façon la plus efficiente de mettre ce nouveau réseau en marche sur le plan opérationnel. »

La présidente du Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ, Sandrine Thériault, salue la reconnaissance de l’expertise et du savoir-faire des professionnel-les, techniciennes et techniciens de la SAQ. « Nos membres sont certainement mieux placés que quiconque pour soutenir la mise en place de ce nouveau réseau sur le plan technique et administratif. Cela contribuera à consolider nos emplois à la SAQ et évitera à cette nouvelle société de devoir bâtir complètement une expertise interne à partir de rien. »

Un problème majeur
Du côté du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ, on déplore toutefois que le projet de loi semble exclure toute participation à la nouvelle société des salarié-es qui offre le service au quotidien dans les succursales de la SAQ. Rappelons qu’en Ontario, ce sont des employé-es de la LCBO, l’équivalent de la SAQ, qui assureront le service dans les magasins où le cannabis sera commercialisé.

« Nous ferons valoir au gouvernement qu’il aurait avantage à suivre sa logique jusqu’au bout, explique le président du syndicat, Alexandre Joly. L’expertise et le savoir-faire de la SAQ passent beaucoup par le personnel en place dans les succursales. Par exemple, nous sommes déjà formés à la gestion de situations particulières avec la clientèle. Nous connaissons parfaitement les façons de faire de la SAQ qui inspireront la nouvelle société. De plus, il faut souligner que la moyenne d’heures travaillées par un caissier-vendeur en succursale de la SAQ est actuellement d’à peine 17 heures par semaine. Avec un peu de créativité, on pourrait probablement combler tous les besoins en main-d’œuvre de la nouvelle société sans procéder à une seule nouvelle embauche. Nous nous expliquons mal que le gouvernement évacue complètement cette avenue ».

À propos
Le SPTP-SAQ regroupe quelque 500 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics.

Les deux syndicats de la SAQ sont affiliés à la Confédération des syndicats nationaux qui réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Coupes aveugles chez les techniciens et professionnels de la SAQ

Pour le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP–SAQ), affilié à la CSN, la nouvelle vague de coupes de postes chez le personnel administratif ne permettra pas à la SAQ d’atteindre ses objectifs d’optimisation. Des membres du syndicat ont dénoncé les abolitions de postes ce midi, à l’occasion d’une manifestation devant le siège de l’entreprise, et ont été rejoints par des travailleuses et des travailleurs des magasins des bureaux et des entrepôts de la SAQ.

Depuis deux ans, la SAQ a coupé plus de 20 % des postes du personnel technique et professionnel. En supposant que la SAQ utilise entièrement la suppression d’une centaine de postes annoncée en janvier pour baisser encore ses prix, cela représenterait, au maximum, une baisse de 4 sous par bouteille vendue. Toutefois, la SAQ se prive par le fait même d’une expertise importante. De plus, ces coupes de postes entraîneront inévitablement une augmentation de la charge de travail de celles et ceux qui demeurent en poste, ainsi que des employé-es en succursale qui doivent pallier cette perte d’effectifs.

Une étude menée l’an dernier par le SPTP–SAQ auprès de ses membres montrait une augmentation importante de la charge de travail et des problèmes de santé psychologiques au travail, découlant en partie des précédentes compressions.

« Ce qu’on constate au quotidien, c’est que, à cause de ces décisions, l’organisation se trouve complètement déstabilisée. Plusieurs projets de développement sont carrément mis en veilleuse car il n’y a plus personne pour y travailler, explique la présidente de SPTP–SAQ, Sandrine Thériault. Ces coupes mettent à mal la capacité de la SAQ de maintenir ses très hauts standards. Nous sommes d’autant plus choqués que nous avions accepté, comme syndicat, de travailler avec la SAQ en entente de partenariat. En établissant des cibles conjointes quant à nos besoins organisationnels, je suis convaincue que nous aurions su dégager des orientations beaucoup plus créatives que de couper aveuglément 100 emplois pour réduire de 4 sous le prix d’une bouteille ! »

« C’est une bonne nouvelle pour personne, que la direction de la SAQ choisisse de se comparer à Couche-Tard ou à Dollarama dans la gestion de son personnel, déplore le président de la CSN, Jacques Létourneau. Pour améliorer son modèle d’affaires, la SAQ aurait avantage à miser sur sa véritables force : ses salarié-es qui ont contribué à bâtir la société d’État ».

 Un affaiblissement de la SAQ
« Laissons de côté un instant tout le discours fataliste et démagogique à l’égard de la SAQ, poursuit le trésorier de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Yvan Duceppe. La réalité, c’est que la SAQ est très performante, et elle continue de s’améliorer. Mais les compressions risquent de nuire grandement à ces progrès. En surchargeant le personnel, en le mettant de côté dans les grandes décisions, c’est le service à la clientèle et la qualité de l’expérience client qui finira par en souffrir. Comment croire que la SAQ en sortira vraiment gagnante ? On prétend vouloir répondre aux critiques contre le monopole public en tentant de l’aligner aux pratiques commerciales du secteur privé mais dans les faits, on l’affaiblit ! ».

 Enfin, la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault, a réitéré l’appui inébranlable de la CSN à l’égard des salarié-es de la SAQ qui vivent toujours dans l’incertitude. Ils ne voient pas le bout du tunnel de la réorganisation, en cours depuis plusieurs années. « Les dernières coupes sont clairement de trop. Si le résultat est une augmentation de la sous-traitance et une plus grande part de contrats avec des entreprises tierces, les économies espérées par l’employeur pourraient s’évaporer très rapidement. Et, par-dessus tout, l’employeur doit cesser de presser le citron des salarié-es de la SAQ qui ont fait plus que leur part ces dernières années ».

Une centaine de techniciens et professionnels dans l’insécurité

Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP–CSN) accueille comme une douche froide l’annonce de la suppression d’une centaine de postes de techniciennes, techniciens et professionnel-les à la SAQ, soit près de 15 % de cet effectif à la société d’État.

« Nous étions plus de 700 il y a deux ans à peine, et nous ne serons plus que 500 à l’issue de ce nouveau licenciement collectif, déplore la présidente du SPTP–CSN, Sandrine Thériault. Les impacts des dernières coupes de postes, en avril dernier, se font déjà sentir lourdement. À la SAQ, on coupe des postes d’abord, et on se demande ensuite comment on doit réorganiser le travail. La conséquence, c’est que nos membres sont de plus en plus surchargés : il y a une augmentation des heures supplémentaires non rémunérées et le climat de travail se détériore grandement. Nous avons interpellé la SAQ avec des données alarmantes que nous avons recueillies à ce sujet et la seule réponse que nous recevons, ce sont des coupes supplémentaires ! »

Rappelons qu’après avoir coupé une soixantaine de postes au printemps 2016, principalement au développement immobilier, la société d’État avait dû se rendre à l’évidence et reconnaître que ces coupes entraînaient des lacunes importantes qu’il fallait corriger. Tout porte à croire qu’il en sera de nouveau ainsi.

Pour la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) à laquelle le syndicat est affilié, Ginette Langlois, la SAQ doit revoir sa façon de gérer les relations de travail. « Des annonces comme celle effectuée aujourd’hui entraînent leur lot d’insécurité pour l’ensemble des salarié-es. Nous nous attendrions de la SAQ qu’elle agisse en employeur modèle en faisant preuve d’un maximum de transparence et qu’elle prenne le temps d’étudier avec les représentants des salarié-es des solutions de rechange ou à tout le moins, un plan de réorganisation et ce, avant de procéder à de telles coupes ! »

Du côté du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN), on souligne que ces abolitions de postes entraîneront un impact direct sur la capacité des salarié-es œuvrant dans les succursales à effectuer leurs tâches régulières. C’est ce qui a été observé lors des précédentes coupes. « Nous sommes pleinement solidaires de nos collègues techniciennes, techniciens et professionnel-les, déclare son président, Alexandre Joly. Ce qui fait la force de la SAQ, c’est le travail au quotidien de ses employé-es. Cela mérite plus de reconnaissance et de respect ».

À propos du SPTP-SAQ (CSN)
Le SPTP-SAQ regroupe quelque 600 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Le jupon du démantèlement dépasse encore

« On ne peut passer sous silence qu’un des auteurs de l’étude, Robert Gagné, faisait également partie de la Commission Robillard, souligne le président du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB–SAQ), Alexandre Joly. Comme ce fut le cas lors des travaux de cette commission, personne de la SAQ n’a été rencontré afin de permettre un éclairage complet sur la question étudiée par ce rapport. Selon nous, ce rapport est fort incomplet ; c’est un argumentaire politique dogmatique mis en avant par des tenants du démantèlement de la SAQ. Il est bien évident pour nos membres qui offrent le service au quotidien, que la productivité de la SAQ est loin d’avoir stagné au cours des 20 dernières années ! »

 Pour la présidente du Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP-SAQ), Sandrine Thériault, faire croire à la population que la SAQ ne s’est pas améliorée au cours des deux dernières décennies tient de la supercherie et démontre le caractère absurde et biaisé de cette nouvelle étude. « Au contraire, la SAQ, grâce, entre autres, au travail considérable de ses employés-es, a démontré sa grande souplesse et sa créativité en faisant passer ses charges d’exploitation sur les ventes de 25 % à moins de 18 % à ce jour, la rendant plus efficiente. » De plus, elle a pratiquement doublé son dividende à l’actionnaire, le faisant franchir le cap du milliard de dollars depuis 2005.

Les dénigreurs de la SAQ semblent déstabilisés par les dernières annonces visant une réduction de prix sur des milliers de produits. « Les efforts entrepris par la société d’État ne seront vraisemblablement jamais satisfaisants pour ceux qui ne prêchent que pour notre démantèlement. Si le gouvernement était moins gourmand au niveau du dividende attendu, la SAQ pourrait rapidement éliminer la différence de prix observée entre la SAQ et la LCBO », poursuit-elle.

Par ailleurs, rappelons que depuis 2008 la SAQ a suivi toutes les recommandations de firmes externes visant à améliorer la productivité des salarié-e, à «optimiser» le travail. Trop souvent, c’est sur le dos des salarié-es que ces gains ont été réalisés. Chaque fois, la SAQ martelait que ces efforts supplémentaires étaient nécessaires afin de protéger le monopole public contre les vautours de la privatisation.

Pour les syndicats CSN, il est déplorable que la SAQ ne se soit pas défendue avec plus de vigueur aujourd’hui, après tous ces efforts consentis par les salarié-es.
« Nous défendons le monopole public depuis des années, par tous les moyens, rappelle Alexandre Joly. Si la SAQ ne démontre pas plus de détermination qu’aujourd’hui dans la défense de cet acquis considérable, qui profite à toutes les Québécoises et tous les Québécois, nos syndicats le feront à sa place, avec l’appui de toute la CSN ».

À propos
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP–CSN) représente quelque 5500 membres répartis sur tout le territoire du Québec. Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (FP–CSN) compte quelque 620 membres, principalement à Montréal et à Québec.

 

 

Une réussite toute québécoise

Les produits alcooliques du Québec ont longtemps souffert d’une perception négative auprès des consommateurs qui se montraient souvent réticents à consommer des produits de chez nous. « Cependant, le vent est en train de tourner, affirme Martine Provost, analyste marketing. Les gens avaient certains préjugés, surtout au sujet des vins. Nous avons voulu leur démontrer qu’il y avait d’excellents produits à découvrir. » L’une des stratégies élaborées par l’équipe des experts-produits pour s’attaquer à ces préjugés et pour promouvoir ces vins fut d’organiser des dégustations à l’aveugle lors de salons de vin. « Les clients préféraient en majorité les vins québécois aux vins français », rappelle-t-elle.

À travers des événements promotionnels, un travail de sensibilisation a donc été effectué. Des producteurs ont notamment été invités en succursale lors de dégustations pour parler de leurs produits, ce qui a séduit plusieurs consommateurs. Peu à peu, ceux-ci ont appris à découvrir et à apprécier les vins québécois avec leurs caractéristiques uniques liées à l’utilisation de cépages adaptés à notre réalité climatique. « Il y a encore du travail à faire, mais jusqu’à maintenant, la campagne est un succès », conclut Martine Provost. En effet, les ventes de vins québécois ont augmenté de plus de 80 % au cours de la dernière année, ce qui s’avère un franc succès, facilité par la présence de sections Origine Québec dans plus de 260 succursales.

De dégustation en dégustation, les Québécois ont appris à apprécier bon nombre de produits québécois, de l’hydromel aux produits de l’érable, en passant par les alcools à base de petits fruits, sans oublier les différentes gammes de cidre. La création de la marque Origine Québec a également contribué à leur apporter une notoriété, une mise en valeur appréciée des producteurs québécois, dont les produits sont en compétition avec ceux du monde entier.

La qualité au rendez-vous

« Si le volume des ventes a augmenté, c’est surtout en raison de la qualité des produits, qui a fait de grands pas au cours des dernières années, en particulier dans le domaine des vins, assure François Primeau, agent d’information au développement des affaires pour la campagne Origine Québec. Pour mener la campagne Origine Québec, les astres étaient alignés : les vins locaux arrivaient à maturité, alors que les consommateurs voulaient les découvrir et que la volonté du gouvernement et de la SAQ était au rendez-vous. » Il rappelle par ailleurs qu’il s’agit d’une jeune industrie : « Les premières vignes ont été plantées au Québec il y a 30 ans, et le premier vin à être commercialisé a été vendu à la SAQ en 1996. On commence donc à récolter les fruits d’un travail de longue haleine. Aujourd’hui, il ne fait plus de doute que la qualité est au rendez-vous ».

Les professionnel-les de la SAQ ont d’ailleurs un rôle à jouer dans l’amélioration des produits. Le chimiste Joseph Tartaglia, qui œuvre au sein du service de gestion de la qualité, accompagne les producteurs dans leur démarche pour développer de meilleurs produits. « Pour tous les vins, peu importe leur origine, il y a toujours un risque de détérioration. Nos analyses chimiques permettent de guider les producteurs dans leurs efforts pour corriger les anomalies et ainsi s’assurer qu’ils correspondent aux normes ». Selon Joseph Tartaglia, ce service d’analyse gratuit contribue à améliorer les vins québécois d’année en année.

Québec doit consolider la place de la SAQ

Bien que favorable au fait de permettre le développement de l’industrie des produits alcoolisés artisanaux, la CSN s’inquiète de plusieurs aspects du projet de loi 88, Loi sur le développement de l’industrie des boissons alcooliques artisanales, et craint que celui-ci ouvre une nouvelle brèche au privé dans le secteur de la vente des produits de l’alcool. Sa participation à la commission parlementaire ayant été refusée, la CSN entend tout de même faire connaître publiquement sa position dans le débat.

Une brèche qu’il faut absolument éviter d’ouvrir
La plus grande inquiétude de la CSN est que ce projet de loi ne soit que le premier jalon vers une privatisation du marché des produits de l’alcool. Le gouvernement Couillard profite d’un sujet populaire, le développement de l’industrie des boissons alcoolisées artisanales, pour démanteler pièce par pièce la position qu’occupe la SAQ sur ce marché. « C’est très préoccupant, actuellement, on semble instrumentaliser cette industrie pour faire avancer un autre agenda politique, celui de la libéralisation et du démantèlement d’un fleuron du Québec, soutient Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

Moins de contrôle dans le privé
Pour la CSN, il faut tenir compte de l’opinion de la vaste majorité des experts en santé publique, qui s’entendent pour dire que pour limiter les méfaits liés à l’usage des produits de l’alcool, la distribution devrait en être assurée par un monopole public. La SAQ a développé une sensibilité pour ces enjeux, comme en témoignent les 800 visites de clients-mystères mineurs en 2014-2015, dont 93,7 % ont vu leur demande refusée après l’intervention des employé-es. « Nos membres en succursales ont été sensibilisés depuis longtemps à l’éthique de vente, ils ont donc développé des réflexes afin d’éviter de vendre aux mineurs ou à des personnes en état d’ébriété », affirme Alexandre Joly, président du Syndicat des employé-es de magasin et de bureau de la SAQ (SEMB SAQ-CSN).

La CSN se demande si le gouvernement a réfléchi au danger que représente une augmentation de la présence de produits de l’alcool dans les épiceries et autres points de vente privé. « Est-ce que les employé-es de ces magasins auront la même sensibilité ? se questionne Alexandre Joly. La SAQ ce n’est pas qu’une entreprise commerciale juste là pour vendre davantage. La SAQ a aussi un rôle social à jouer et nos membres sont les mieux placés pour maintenir cet équilibre. »

Un laboratoire pour vérifier la provenance et s’assurer de la qualité des produits
Le projet de loi 88, tel qu’il est formulé actuellement, ne prévoit pas que les boissons alcoolisées artisanales soient produites exclusivement à partir de produits de l’agriculture québécoise. La CSN craint donc que l’ouverture de ce nouveau marché augmente la pression sur les producteurs, les poussant ainsi à s’approvisionner à l’extérieur du Québec.

La CSN constate également que le projet de loi actuel ne prévoit pas l’obligation de faire analyser les produits par le laboratoire de la SAQ pour en vérifier la provenance et s’assurer de leur qualité. Ces analyses pourraient donc être effectuées par des laboratoires indépendants, ce que déplore la présidente du Syndicat du personnel technique et professionnel de la Société des alcools du Québec (SPTP SAQ CSN), Sandrine Thériault : « Nous avons développé une expertise mondialement reconnue, nous nous assurons de la qualité de tous les produits vendus au Québec en analysant quelque 15 000 produits annuellement, pourquoi ne pas rendre obligatoire l’analyse par le laboratoire de la SAQ ? Il me semble que le libellé actuel est risqué, tant sur le plan de la provenance que sur celui de la qualité des produits mis en marché. »

Une violation des accords internationaux ?
La CSN s’interroge aussi sur la vigilance du gouvernement en matière d’application des accords internationaux. Pour l’organisation syndicale, le projet de loi 88 présente des risques de contrevenir au principe du traitement favorable (principe qui fait obligation à un pays d’accorder aux autres le même traitement qu’à ses propres ressortissants) prévu à certains accords internationaux conclus avec le reste de l’Amérique du Nord (ALENA), l’Europe (AECG) ou encore le fameux Partenariat transpacifique (PTP) qui vient tout juste d’être signé. Le Québec pourrait-il être poursuivi par des producteurs ou des distributeurs étrangers ? Aux yeux de la CSN, oui.

La CSN est en faveur du développement de l’industrie des boissons alcoolisées et elle est convaincue que cela peut se faire en s’appuyant sur la SAQ. « Il faut que la société d’État joue un rôle proactif dans le développement de cette industrie, ce qui constituerait un élément structurant autant pour ce secteur ainsi que pour l’ensemble de l’agriculture québécoise. Le rôle de la SAQ est déjà considérable, mais peut-être qu’elle peut en faire davantage », lance Jean Lortie. Pour la CSN, le gouvernement doit aussi s’impliquer plus activement, notamment par l’élaboration d’une politique globale de développement de cette industrie.

À propos
Le SEMB SAQ-CSN représente quelque 5500 membres répartis sur tout le territoire du Québec. Le SPTP SAQ-CSN représente quelque 700 membres, à Montréal et à Québec.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

La SAQ doit rassurer ses employé-es de Québec

À la veille des Fêtes, plusieurs syndiqué-es de la SAQ sont très inquiets de rumeurs persistantes de centralisation complète des tâches administratives à Montréal.

« La perte de neuf postes dans les bureaux de Québec est vue comme un premier pas d’une rationalisation beaucoup plus importante par plusieurs de nos membres », indique Alexandre Joly, président du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ CSN).

Cette crainte est d’ailleurs partagée par les membres du Syndicat du personnel technique et professionnel de la Société des alcools du Québec (SPTP-SAQ CSN) dont les membres composent maintenant l’essentiel de ce qui reste des employé-es des bureaux de Québec. « On refuse que les bureaux de Québec soient sacrifiés », lance Sandrine Thériault, présidente du SPTP-SAQ.

Les syndicats étaient pourtant prêts à faire certaines concessions et à consentir à un nombre limité d’abolition de postes par mesure d’économie. La SAQ reste toutefois sourde aux solutions qu’ils proposent. « On a de la difficulté à faire confiance à la SAQ quand elle dit que les bureaux de Québec ne fermeront pas. La société d’État avait déjà promis que le nombre d’agences privées (des concurrents des magasins) n’augmenterait plus et il a plus que doublé depuis », fait valoir Najwa Dutil, déléguée du SEMB pour les bureaux de Québec.

Appui de la population

En seulement deux fins de semaine, les travailleuses et les travailleurs de la SAQ ont obtenu l’appui de plus de 3 000 citoyens de Québec qui ont signé une pétition devant les magasins de Québec. « La grande majorité des gens signaient spontanément quand on les informait du risque de la fermeture des bureaux de Québec dans le but de réaliser des économies », affirme Alexandre Joly. Cette pétition sera maintenant déposée à l’Assemblée nationale par l’intermédiaire de la députée de Taschereau, Agnès Maltais. Les syndicats veulent maintenant que la SAQ s’engage publiquement à ne pas fermer ses bureaux de Québec.

« Comme société d’État, la SAQ ne doit pas seulement considérer des objectifs de rentabilité à court terme, elle a un rôle social à jouer dans toutes les régions du Québec et en particulier dans la région de la capitale. Plusieurs pertes d’emplois ont déjà été annoncées dans la grande région de la capitale nationale et il y a une limite à vider les régions pour tout centraliser dans la métropole. », insiste Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 2000 syndicats qui regroupent plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec. Le SEMB SAQ (CSN) compte plus de 5500 membres répartis dans toute la province, dans plus de 400 succursales et centres administratifs de la SAQ. Le SPTP-SAQ est un syndicat affilié à la CSN qui représente 700 membres dont les secrétaires, les agents de bureau, les techniciens et les analystes de la SAQ.

Les syndicats CSN de la SAQ unis contre la privatisation

Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la Société des alcools du Québec (SPTP-SAQ CSN) salue le travail du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ CSN) en ce qui concerne leur campagne publicitaire et leur documentaire démontrant clairement qu’une privatisation partielle ou totale de la SAQ serait une mauvaise idée pour plusieurs raisons.

« Nous souhaitons maintenant que le premier ministre Couillard rejette la privatisation qui viendrait tarir une importante source de revenus du gouvernement et nous priver collectivement de 1 G$ par année. Ce serait irresponsable de liquider la SAQ en tout ou en partie pour payer l’épicerie pendant une seule année », affirme Sandrine Thériault, présidente du SPTP-SAQ.

Le SPTP-SAQ va collaborer avec le SEMB-SAQ pour contrer la privatisation qui nuirait tant aux revenus de l’État qu’à la qualité du service et à la diversité de l’offre hors des grands centres urbains. Il n’y a par ailleurs aucune garantie que les prix payés par les consommateurs seraient moindres qu’en ce moment étant donné le niveau de taxation et la nécessité pour les entreprises privées de dégager des profits.

Contrairement à ce que supposent certains des détracteurs de la SAQ, vouloir conserver la SAQ dans le giron des sociétés d’État ne signifie pas qu’il soit impossible de l’améliorer.

À propos du SPTP-SAQ (CSN)

Le SPTP-SAQ regroupe quelque 700 membres qui travaillent en partie à Québec, mais principalement à Montréal. On y compte notamment les secrétaires, techniciens et analystes du siège social et des centres de distribution. C’est d’ailleurs ce centre qui est responsable d’approvisionner en vin l’ensemble du réseau de la SAQ. Le SPTP-SAQ est affilié à la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.