Les travailleurs oubliés des centres funéraires méritent aussi une prime de risque

Alors que le gouvernement a déjà consenti à mettre en place des primes pour les travailleuses et travailleurs de la santé, les paramédics et les préposé-es aux bénéficiaires, les personnes qui s’occupent des défunts et de leur famille sont malheureusement délaissées. Parce que la nature des opérations les expose considérablement à un risque de contagion – plusieurs études démontrent que le virus survit après le décès d’un individu – la FC–CSN exige une prime de risque de 3 $ l’heure pour tous les employé-es des centres funéraires. La FC–CSN exige aussi que des visières et des masques N95 en quantité suffisante soient mis à leur disposition.

Des craintes bien réelles
Malgré les mesures de protection fournies par les employeurs, la peur est omniprésente chez les travailleurs qui ont à manipuler les corps. Les craintes sont d’autant plus grandes qu’on sait que les personnes qui décèdent n’ont pas nécessairement été toutes testées pour la COVID-19. Cette situation représente une menace silencieuse de contamination pour les travailleurs chargés du transport des personnes décédées, pour les opérateurs de four crématoire et pour ceux qui ont à pratiquer des actes de thanatopraxie. « Si le diagnostic de COVID n’a pas été déclaré par le médecin qui a constaté le décès, il n’y a aucun moyen de savoir si le défunt était infecté et s’il représente un important risque de contamination. C’est dans ce contexte inquiétant que des centaines de travailleurs entrent au boulot chaque jour. Ces gens mettent leur santé en danger dans le but de rendre un service dont la société ne peut se passer », précise David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.

Le personnel administratif ainsi que le personnel de soutien aux familles doivent aussi être considérés et reconnus pour leur apport aux services offerts. Ces derniers demeurent en contact avec la clientèle et travaillent aussi dans des conditions stressantes liées à la pandémie. L’organisation du travail est chamboulée par l’application des nouvelles règles de distanciation sociale.

Retenir le personnel
« L’industrie funéraire est un milieu de travail difficile et hautement émotif. Pour plusieurs, il peut sembler moins attrayant. Mais il ne faudrait pas non plus en arriver à manquer d’employé-es dans ce secteur essentiel en temps de pandémie, faute d’avoir reconnu à juste titre leur contribution. Les difficultés de recrutement étaient déjà présentes dans plusieurs régions », relate David Bergeron-Cyr.

L’ensemble de la société compte sur des services professionnels et surtout essentiels à la santé publique. Il est plus que justifié d’accorder une prime de 3 $ l’heure à ces travailleuses et travailleurs oubliés.

Énergir : assurer les services essentiels en temps de pandémie sans mises à pied

Lorsque les premières directives de santé publique ont été annoncées au Québec à la mi-mars en lien avec la pandémie de la COVID-19, tout le monde a été un peu pris de court. Pour André Léonard, président du syndicat des employé-es d’Énergir, la surprise a certes été grande, mais il n’a pas tardé à s’organiser, conjointement avec son exécutif et l’employeur, pour s’adapter à cette situation sans précédent.

« C’est sûr qu’au début, personne ne s’attendait à ça, avoue M. Léonard. Quand on annonce que le Québec se met sur pause pour plusieurs semaines, ça surprend ! Mais comme Énergir est une entreprise qui fournit des services essentiels à la population, il a fallu se revirer de bord très rapidement pour faire face à la nouvelle réalité et informer nos membres des impacts de cette crise sur leur quotidien ».

Comme pour la majorité des entreprises, confinement oblige, plusieurs personnes ont été appelées à faire du télétravail, notamment celles œuvrant au service à la clientèle. D’autres employé-es, comme les soudeurs, les plombiers et les électriciens, demeurent disponibles sur appel en cas d’urgence.

« C’est clair que s’il faut réparer une fuite sur une de nos conduites ou que des travaux d’excavation nécessitent de localiser nos infrastructures, nos équipes vont se rendre sur place sur-le-champ pour faire le travail, tout en respectant les consignes de distanciation sociale et en portant le matériel de protection nécessaire comme des gants et des masques, poursuit André Léonard. On a même des travailleurs qui assurent une veille dans leur camion dans des endroits stratégiques de manière à être prêts à se rendre rapidement sur les lieux en cas d’urgence ».

En plus d’assurer un suivi quotidien auprès de ses membres, le syndicat et sa conseillère de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) participent également aux réunions téléphoniques quotidiennes avec l’employeur qui permettent de faire le point sur la situation sur le terrain et de s’assurer que toutes les mesures de santé et de sécurité sont mises en place et surtout, respectées par les travailleuses et les travailleurs.

Mais en dépit de la crise qui continue de sévir, André Léonard garde le moral. « C’est certain que le quotidien de tout le monde a été affecté par cette situation hors du commun, mais le côté positif dans tout ça, c’est qu’il n’y a eu aucune mise à pied depuis le début de la crise et que tout le monde soit resté en santé. C’est l’essentiel pour nous », conclut-il.

Le personnel de soutien scolaire doit être consulté

Devant le dépôt éventuel de scénarios concernant la réouverture des écoles du Québec, le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP-CSN) tient à rappeler au gouvernement du Québec que tout le personnel de soutien des commissions scolaires doit être consulté pour préparer la réouverture des écoles.

À la suite de l’annonce du premier ministre du Québec, le 22 avril, le secteur scolaire FEESP-CSN s’est réservé toute réaction afin d’attendre que la position de rouvrir les écoles se confirme, ce qui a été fait ce midi.

« Nous interpellons le gouvernement afin que celui-ci consulte le personnel de soutien scolaire, dont la collaboration sera nécessaire pour une éventuelle réouverture des écoles. Nos membres ont une expertise réelle concernant l’administration scolaire, l’entretien, l’adaptation scolaire et les services de garde », souligne Nathalie Arguin, présidente de la FEESP-CSN.

Le secteur scolaire comprend que la réouverture des écoles doit se faire un jour ou l’autre. Bien qu’une grande partie du personnel de soutien ait assuré la continuité des services tout au long de la crise, notamment dans les services de garde d’urgence et les services administratifs, un retour graduel des élèves soulève des inquiétudes. Que l’on parle des défis liés au respect des règles de la santé publique ou de la pertinence de prévoir des ratios dans les services de garde, les classes et les aires communes, les directives devront être claires.

Il y aura nécessité de prévoir des mesures d’hygiène et de désinfection précises ainsi que du personnel d’entretien ménager suffisant pour les mettre en application. « Rappelons-nous qu’afin de pallier à la pénurie de matériel dans le réseau de la santé et des services sociaux, Québec a récupéré les équipements de protection individuels et le gel désinfectant d’une bonne partie de nos établissements. Il est donc impératif que le gouvernement s’assure d’approvisionner également le réseau de l’éducation pour la sécurité du personnel et des élèves » rajoute Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP-CSN.

Les services de garde d’urgence toujours en attente d’une reconnaissance du gouvernement

Plus d’un mois après le début de la crise du coronavirus au Québec, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) interpellent le gouvernement du Québec pour une meilleure reconnaissance du personnel de soutien scolaire et en petite enfance qui assure le maintien des services de garde d’urgence.

Alors que le gouvernement a instauré plusieurs primes pour le personnel déployé contre le virus, force est de constater qu’une part importante de personnes mobilisées au maintien des services essentiels ont été oubliées. Les centrales syndicales dénoncent que les services de garde d’urgence, qui réunissent des milliers de travailleuses et de travailleurs œuvrant dans les établissements scolaires, en CPE ou en milieu familial, ne fassent encore l’objet d’aucune forme de compensation financière pour l’exercice de leurs fonctions d’urgence. En effet, ces milliers de personnes sont, sur ordre du gouvernement, obligées d’être au poste et ne font actuellement l’objet d’aucune compensation financière supplémentaire. Chaque jour, ces personnes assument les responsabilités de leur emploi dans l’inquiétude et l’angoisse de contracter le dangereux virus et de contaminer par le fait même leurs proches ou leur famille. On rapporte également plusieurs cas confirmés de COVID-19 dans les services de garde d’urgence.

Depuis le début de cette crise sans précédent, le gouvernement Legault souligne à grands traits l’importance d’une mobilisation constante de celles et ceux qui assurent le maintien des services essentiels. Plusieurs compagnies privées (notamment des épiceries) ont d’ailleurs mis en place, dès les premiers instants de la crise, des primes salariales pour reconnaître l’implication de leur personnel. Les centrales syndicales croient également qu’il est impératif d’envoyer un message positif de reconnaissance à l’endroit de milliers de personnes qui mettent à risque leur santé pour notre bien à toutes et à tous. La FTQ, la CSN et la CSQ interpellent donc aujourd’hui le gouvernement du Québec afin de corriger ces injustices et ainsi reconnaître l’engagement du personnel au travers de cette crise. Aux yeux des représentants des centrales syndicales, il apparaît plus qu’essentiel que le gouvernement Legault envoie un message positif en accordant à ces milliers de travailleuses et de travailleurs une prime qui leur revient de plein droit pour l’exercice de leurs fonctions en situation d’urgence.

Citations
« Le gouvernement doit reconnaître l’apport du personnel des services de garde d’urgence à la lutte contre la COVID-19. Il est donc important d’agir sans tarder, elles et ils prennent soin des enfants des travailleuses et travailleurs qui sont sur la ligne de front. Leur travail est essentiel et contribue à faire en sorte que des femmes et des hommes puissent être au travail en sachant que leurs enfants sont entre bonnes mains. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Que ce soit dans les écoles, dans les CPE ou en milieu familial, des milliers de femmes, en grande majorité, sont au front contre la COVID-19 en permettant au personnel du réseau de la santé et des services sociaux de remplir leur rôle essentiel. La moindre des reconnaissances de la part du gouvernement serait de leur accorder la même compensation financière pour l’ensemble des risques qu’elles prennent au quotidien en se rendant au travail » – Jacques Létourneau, président de la CSN

« Le gouvernement a justifié l’octroi de ces compensations financières par les risques inhérents aux fonctions du personnel de la santé, particulièrement pour celles et ceux en contact direct avec les patients infectés. Doit-on rappeler qu’on rapporte déjà plusieurs cas de COVID-19 dans les services de garde d’urgence? Plus que de la reconnaissance, c’est une question d’équité et de dignité. » – Sonia Ethier, présidente de la CSQ

Réglons la discrimination salariale envers les préposé-es aux bénéficiaires

Lettre ouverte de Jacques Létourneau, président de la CSN

Les responsabilités qui incombent au titulaire du poste de premier ministre du Québec sont lourdes. Néanmoins, personne au Québec ne tient François Legault personnellement responsable de notre désengagement collectif des trente dernières années envers nos aîné-es.

Il est certes louable de sa part de vouloir assumer une partie du blâme au regard de la crise qui sévit actuellement dans les CHSLD. Mais lorsque cet acte de contrition ne sert de prétexte qu’à mieux renvoyer la balle aux organisations syndicales, on me permettra de réagir.

Ainsi, selon le premier ministre, la responsabilité des problèmes de recrutement des préposé-es aux bénéficiaires incomberait aux syndicats en raison de leurs refus de consentir à des augmentations salariales particulières pour ce titre d’emploi. Quand vous voulez tuer votre chien, vous dites qu’il a la rage.

J’aimerais rappeler au premier ministre que nous avons demandé, dès 2009, des mesures spécifiques pour répondre aux besoins de main-d’œuvre dans les CHSLD, et ce, même si les problèmes d’attraction et de rétention touchaient déjà l’ensemble de nos services publics. Une enveloppe budgétaire a finalement été consentie par le gouvernement lors des négociations de 2015 : une « prime CHSLD » d’environ 450 $ par année par employé-e. Une somme nettement insuffisante, j’en conviens avec M. Legault.

C’est aussi en 2015, lors de l’exercice obligatoire du maintien de l’équité salariale, que nous avons déposé une plainte, comme prévu à la Loi sur l’équité salariale, visant à corriger la discrimination salariale envers les préposé-es aux bénéficiaires. Cette plainte était similaire à celle qui avait été déposée en 2010 à l’endroit des auxiliaires de santé et de services sociaux, responsables des soins à domicile pour les aîné-es. Environ 80 % de ces salarié-es sont des femmes. L’évaluation des tâches et des fonctions de ces titres d’emploi ne correspond plus à la réalité. Ceux-ci doivent être repositionnés dans la structure salariale du secteur public et se voir attribuer les corrections salariales adéquates.

La question peut paraître complexe pour le commun des mortels, mais il s’agit pour nous de la façon appropriée pour rehausser spécifiquement le salaire des préposé-es aux bénéficiaires.

Or, depuis cinq ans, le gouvernement n’a rien fait pour donner suite à cette demande. Un gouvernement dirigé par M. Legault depuis bientôt deux ans.

Le premier ministre clame haut et fort que depuis son accession au pouvoir, il s’acharne à vouloir octroyer des augmentations particulières aux préposé-es. C’est ainsi que son gouvernement a proposé, au cours de l’actuelle négociation du secteur public, de créer un « forum de discussion » pour aborder la question. Loin de refuser l’objectif recherché, les organisations syndicales lui ont simplement répondu qu’on avait assez jasé de la question ; le moment était venu de trouver les solutions appropriées à l’endroit tout désigné : celui de la table de négociation.

M. Legault répète que les organisations syndicales sont allergiques aux augmentations différenciées. J’aimerais lui rappeler que nous avons convenu, lors de la dernière négociation, de revoir l’ensemble de la structure salariale du secteur public et d’ainsi remanier plus de 135 échelles salariales. Les augmentations différenciées entraînées par ces travaux de relativité salariale se comptent par centaines.

Nous avons également démontré, au cours des dernières années, notre préoccupation à l’endroit des problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre pour certains titres d’emploi. Nous avons ainsi négocié, à notre demande, des primes particulières pour les ouvriers spécialisés, pour le personnel intervenant auprès d’usagers qui présentent des troubles graves de comportement, pour les psychologues du réseau de la santé et des services sociaux, et bien d’autres. Les équipes de négociation du Conseil du trésor pourront le confirmer au premier ministre.

Depuis plus de dix ans, nous réclamons des mesures particulières pour augmenter le salaire des préposé-es aux bénéficiaires. Aucun gouvernement, y compris celui de M. Legault, n’a voulu répondre à nos demandes de façon adéquate.

Enfin, le premier ministre déclarait vendredi dernier que, si c’était à refaire, il imposerait des augmentations particulières pour les préposé-es aux bénéficiaires sans l’accord des organisations syndicales. Or, rien ne l’a empêché, par la voie d’un arrêté ministériel, de décréter des « primes COVID-19 » de 8 % à certains, de 4 % à d’autres et de 0 % à plusieurs. Il a fallu se battre pour que les paramédics obtiennent pareil traitement. Pourquoi le premier ministre n’en a-t-il pas profité pour augmenter plus significativement le salaire des préposé-es ? Pourquoi n’a-t-il pas donné le mandat à ses équipes de négociation de régler nos plaintes pour discrimination salariale à leur endroit ? Lui seul le sait.

Mais s’il y a une chose sur laquelle je suis entièrement d’accord avec le premier ministre, c’est la nécessité de revoir l’ensemble des conditions d’hébergement de nos aîné-es. Une fois la crise derrière nous, une commission publique, similaire à la commission portant sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, sera plus que nécessaire. M. Legault pourra compter sur notre pleine collaboration en ce sens.

Télétravail : gare au téléphone cellulaire

Bien des gens n’ont plus de ligne téléphonique fixe à la maison. Pour mener leur réunion en contexte de télétravail, plusieurs personnes utilisent donc fréquemment leur cellulaire. Et quand il faut communiquer rapidement avec ses collègues, le texto est si pratique… Mais attention : le téléphone mobile ne respecte aucun principe ergonomique. Des précautions s’imposent.

L’utilisation du cellulaire pour communiquer est conviviale, rapide et accessible. Toutefois, texter entraîne inévitablement une flexion prononcée du cou pouvant rapidement causer des douleurs. De plus, une contraction des muscles pectoraux est nécessaire pour maintenir le cellulaire devant soi ; cette contraction peut provoquer des douleurs aux membres supérieurs et à la région pectorale. Le lettrage étant plus petit, il y a également un effort plus soutenu des muscles oculaires pour la lecture, favorisant des symptômes de fatigue visuelle précoces.

« Il faut restreindre la durée de ses échanges écrits au cellulaire afin de réduire la fatigue visuelle et les douleurs musculosquelettiques, souligne l’ergonome de la CSN, Patricia Richard. L’idéal est de privilégier les courriels à l’ordinateur, et de le faire à un poste qui sera ajusté pour respecter les critères d’ergonomie, contrairement aux textos. »

Communiquer par téléphone peut s’avérer moins contraignant… si on ne le coince pas entre son oreille et son épaule pendant qu’on travaille à l’ordinateur ! Utiliser des écouteurs ou le mode sans fil lorsque la conversation est plus longue ou lorsqu’on doit consulter son ordinateur au cours de la conversation s’avère une autre façon d’éviter le torticolis. 

Le cellulaire est un outil de travail pour des interventions de courte durée. Ne l’oubliez pas !

Ménagez vos yeux !
Plusieurs moyens existent pour diminuer la fatigue visuelle en période de télétravail, en voici quelques-uns.

      • Placez votre ordinateur de façon à réduire les éblouissements provenant des fenêtres ou des éclairages artificiels.
      • Ajustez la luminosité et les contrastes de vos écrans selon l’éclairage ambiant. Lorsque le portable est alimenté par sa pile, la luminosité de l’écran est plus faible, ce qui peut être plus exigeant pour le travail visuel.
      • Grossissez les caractères au besoin pour un meilleur confort visuel.
      • Prenez des pauses visuelles régulièrement en regardant au loin afin d’éviter les symptômes de fatigues : yeux qui piquent, sécheresse oculaire, douleur autour des yeux, maux de tête, etc.

Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN (Valleyfield)

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exclusion des agents de sécurité, des assistants-directeurs et des directeurs à l’emploi de l’établissement. »

Les travailleuses et travailleurs de la succursale de Valleyfield ont choisi de rejoindre la CSN pour son expertise dans les sociétés d’État, sa combativité et pour la force du syndicat régional. Ce groupe constitue la 14e succursale de la SQDC qui opte pour la CSN, permettant de briser leur isolement, de discuter de leurs réalités et de partager l’information, augmentant ainsi leur rapport de force face à leur employeur.

Le Syndicat des employées et employés de la Société québécoise du cannabis – CSN est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Report du 66e Congrès de la CSN

Bonjour,

Comme vous le savez, la pandémie de COVID-19 amène son lot d’interdictions qui tiendront jusqu’à nouvel ordre.

Par conséquent, la session du 66e Congrès de la CSN, qui devait avoir lieu du 25 au 29 mai 2020, est annulée et reportée dans la semaine du 18 janvier 2021. Certes, ce n’est pas le dénouement que nous avions souhaité pour ce grand moment de notre vie démocratique à la veille du centenaire de la CSN. Toutefois, devant l’évolution de la situation et de l’ensemble de ses impacts, la décision s’impose d’elle-même.

Nous savons que la situation évolue et que les règles risquent de changer d’ici là. Tout en sachant très bien que nous ne sommes pas à l’abri d’une deuxième vague de contamination, nous vous aviserons le plus rapidement possible de tout changement éventuel.

Et n’oubliez pas que nous sommes là pour traverser cette crise avec vous.

Solidairement,

Le comité exécutif de la CSN

La FSSS–CSN rappelle qu’elle réclame depuis longtemps une augmentation de la rémunération des PAB et des ASSS

Encore une fois aujourd’hui, le premier ministre François Legault a répété que si les salaires des préposé-es aux bénéficiaires n’ont pas encore été augmentés, malgré un engagement électoral en ce sens, c’était en grande partie à cause d’un prétendu refus des syndicats d’en parler. Représentant plus de 30 000 préposé-es aux bénéficiaires, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tient à rappeler que s’il n’en tenait qu’aux syndicats de la CSN, il y a longtemps que ce serait réglé.

D’ailleurs, le 15 avril, le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley, a adressé une lettre au premier ministre dans laquelle il explique comment les parties auraient pu arriver rapidement à un règlement dans ce dossier et qu’elles le pourraient encore si le gouvernement a vraiment la volonté d’y parvenir, et ce, au bénéfice de tous les préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et de tous les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS).

« J’ai peine à croire ce que j’ai entendu ce midi, s’étonne Jeff Begley. Cela fait des années que nous sonnons l’alarme quant aux conditions intenables dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pour ce qui est des préposé-es aux bénéficiaires ainsi que des auxiliaires aux services de santé et sociaux, nous avons déposé des plaintes en maintien de l’équité salariale pour les ASSS, pour l’exercice 2010, celui de 2015 pour les PAB, et nous attendons toujours un signal du gouvernement Legault afin de les régler dans les meilleurs délais. Quant à nous, ces travailleuses et ces travailleurs devraient déjà avoir un salaire d’environ 25 $ l’heure, au sommet de l’échelle. »

Une juste reconnaissance pour tous
Pour la FSSS–CSN, la pleine reconnaissance du travail des PAB et des ASSS ne doit pas être mise en opposition avec la nécessité d’offrir à toutes les travailleuses et tous les travailleurs au front une prime de reconnaissance à taux unique. Rappelons que la FSSS–CSN et les trois autres fédérations CSN du secteur public réclament une prime COVID-19 de 3 $ l’heure pour tout le personnel et de 4 $ pour celles et ceux qui donnent plus de disponibilité, et ce, pour toute la durée de la crise. Cette revendication s’inscrit dans le cadre d’une suspension des négociations du secteur public pour une période de 18 mois, assortie de conditions spéciales pour cette période, notamment la protection du pouvoir d’achat des salarié-es.

Le gouvernement doit entendre les syndicats

La Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP-CSN) considère que le gouvernement sème la confusion dans les mesures annoncées dernièrement, par rapport au transfert du personnel de soutien scolaire et collégial vers les établissements de santé et services sociaux, et ce, à quelques semaines de la possible réouverture des écoles.

La FEESP-CSN indique qu’une consultation plus large et efficace des organisations syndicales pourrait aplanir à l’avance plusieurs problèmes d’application de ces mesures.

« Il est essentiel que les règles soient claires partout au Québec et que ce transfert se fasse sur des bases volontaires. Nous avons plusieurs membres qui ont déjà proposé leurs services au travers des moyens mis en place (jecontribue.ca) et nous croyons que cette manière de faire est plus porteuse pour la suite des choses », souligne Nathalie Arguin, présidente de la FEESP-CSN.

Réouverture des écoles

« Nous nous inquiétons aussi des modalités de la réouverture des écoles si une partie du personnel de soutien scolaire est transférée dans le milieu de la santé. Par exemple, nous avons des préposé-es aux élèves handicapés qui sont actuellement appelés pour aller en renfort dans les établissements de santé et qui retourneraient travailler dans les écoles avec des enfants ayant une maladie chronique », ajoute-t-elle.

La réouverture suggère aussi une reprise du transport scolaire pour les écoles et, à ce titre, il faudra s’assurer que le personnel qui conduit les autobus ait des conditions de travail sécuritaires, considérant que les conducteurs et conductrices sont souvent âgés et que la distanciation sociale dans un autobus scolaire représente un défi de taille.

 

L’éducation à l’enfance, enseignée à distance

Élisabeth Vézina est enseignante au collégial en éducation à l’enfance. La majorité du temps, elle travaille à la formation continue. Comme des milliers de profs de cégep, elle conjugue depuis le 13 mars dernier l’enseignement à distance, la vie familiale, la précarité d’emploi, et bien entendu, tout le stress lié à la COVID-19.

Pour Élisabeth Vézina, la fermeture des établissements arrivait à un moment critique dans le calendrier scolaire de la formation continue. Ces étudiantes, qui font des sessions accélérées de 11 semaines, se trouvaient en plein blitz de fin de trimestre. Une nouvelle session devait aussi commencer le 13 avril.

« Au départ, c’était très stressant, surtout de ne pas savoir si j’allais pouvoir terminer ma session avec mes étudiantes ou non. Une fois qu’on a su que l’enseignement allait se poursuivre, il a fallu tout revoir, tout repenser. Ça change tous mes contenus. On ne peut pas être en direct avec nos étudiantes comme on l’était. On ne peut pas vraiment avoir d’interactions avec elles. »

En quelques semaines, elle a dû ajuster toutes ses manières de faire. En confinement, il n’est pas possible pour les étudiantes et les étudiants d’avoir accès à toutes les ressources nécessaires pour les laboratoires et les exercices pratiques. « Ce n’est pas tout le monde qui a des enfants. Donc certaines se filment avec leur père ou leur conjoint et font comme s’ils étaient des enfants afin que je puisse évaluer leurs compétences. »

Comme pour des milliers de travailleuses et de travailleurs du Québec, la réalité d’Élisabeth a changé du tout au tout depuis le début de la crise. « Je n’ai pas beaucoup de notions d’enseignement en ligne. Il y a plein de choses que je voudrais améliorer pour que ce soit plus facile pour moi et les étudiantes. J’ai un enfant à la maison. Je dois aussi faire mon horaire en fonction de ses siestes. »

Le fait « de ne pas savoir »
Cette situation constitue une source de stress autant pour elle que pour les étudiantes. La communication constante reste un moyen de rassurer tout le monde. Dès le moment où son cégep a commencé à communiquer sur une base régulière avec eux, cela a rassuré beaucoup de personnes. Même si la direction n’avait pas toujours quelque chose de nouveau à ajouter. « Ça a aidé à calmer les esprits », affirme-t-elle.

Comme tous les Québécois et Québécoises, Élisabeth ressent un stress sur les plans personnel et collectif. « On ressent le stress de toute la société comme individu, un stress constant, latent, qui est toujours là. De ne pas savoir, on a de la difficulté à vivre avec ça », conclut-elle.

La formation continue au collégial, c’est quoi ?
La formation continue est une dimension méconnue de l’enseignement au collégial. Cet hiver, la FNEEQ–CSN a mis sur pied une campagne de sensibilisation sur les conditions de travail de ce personnel enseignant. La fédération mentionne que le taux de précarité de ces enseignantes et de ces enseignants est de 100 %, que leur salaire est souvent de 50 % inférieurs au salaire d’un poste comparable à l’enseignement régulier et qu’ils ne reçoivent aucune rémunération pour l’encadrement.

Les hauts et les bas des services de garde d’urgence

La mise en place des services de garde d’urgence au Québec a nécessité de nombreux ajustements tant pour les enfants que pour les travailleuses. Ces dernières s’inquiètent par ailleurs du retour des enfants qui se fera au fur et à mesure que les parents retourneront au travail.

« Il faut s’occuper d’enfants qu’on ne connaît pas », souligne Caroline Fortin, du CPE Croque Lune de Dolbeau, au Lac-Saint-Jean. Cette dernière explique que son établissement reçoit cinq enfants dont les parents travaillent dans le secteur de la santé, mais aucun ne vient habituellement à ce CPE. Certains tout-petits trouvaient difficile, surtout au début, de devoir se séparer de leur parent dans la voiture et de se retrouver dans un endroit inconnu. Tous ne mangeaient pas avec appétit au début.

« Les éducatrices étaient stressées, surtout la première semaine. Les enfants sont de vrais caméléons et ils vont très bien », affirme de son côté Chantale Bélanger, du CPE La Bottine Filante de Montréal. Cette installation reçoit près du maximum permis compte tenu du double ratio actuel de 30 % de la capacité de l’établissement et des 50 % du nombre d’enfants habituel par éducatrice. Les groupes sont stables depuis le début pour éviter la désorientation. « Les parents sont reconnaissants, je pense », ajoute Chantale.

« Des parents se sont essayés au début pour avoir accès au service », se souvient Caroline Fortin, qui n’a pas aimé cette période où il a fallu jouer à la police.

Personnes vulnérables et protection
Divers problèmes se sont réglés au fil des semaines. « L’employeur veut que les filles plus vulnérables qui ont des problèmes de santé rentrent quand même au travail. C’est plate de devoir se battre pour ça », explique Chantale Bélanger, qui précise que ces travailleuses sont affectées à la désinfection en minimisant les contacts avec les enfants. Il faut en effet désinfecter tout et partout dans le CPE et plus d’une fois par jour, y compris un certain nombre de jouets choisis pour faciliter la désinfection. Il a manqué de lingettes désinfectantes pendant quelques jours après que les stocks – qui dataient de la période H1N1 – ont été épuisés. Les débarbouillettes lavables continuent d’être utilisées après un lavage à l’eau chaude et à l’eau de javel. Des gants sont toujours disponibles. « Notre directrice adjointe était proche de nous », constate par ailleurs Chantale.

Garder le contact malgré la distance
Les éducatrices des deux CPE ont gardé un contact à distance avec les enfants de leur groupe habituel qui sont à la maison en communiquant par vidéo ou par téléphone. Une distribution de chocolats de Pâques sur les galeries des maisons a même été organisée par Caroline Fortin, qui s’était déguisée en lapin pour l’occasion. « Des enfants sont fâchés de ne pas pouvoir venir. Ils s’ennuient de leurs amis. On leur dit que c’est la faute du gros virus », conclut Chantale Bélanger.

Une nouvelle préoccupation se profile dans les CPE ces derniers jours : comment allons-nous revenir à la normale sans bousculer les enfants ? Plusieurs questions demeurent en suspens. Est-ce que les écoles ouvriront avant les services de garde pour faire de la place pour les 5 à 12 ans qui sont en service de garde d’urgence ? Qu’est-ce qui arrivera avec les enfants d’âge scolaire si les camps de jour n’ouvrent pas ? « On se demande comment on va faire pour la distanciation sociale. Ce sera de plus petits groupes, mais qui va pouvoir revenir en premier », résume Caroline.

La FNEEQ–CSN appelle le MEES à faire preuve de transparence

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) s’inquiète de la confusion dans laquelle le milieu des cégeps est plongé alors que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a exigé, en catimini, la production de listes téléphoniques des enseignantes et des enseignants, de même que des étudiantes et des étudiants des 2e et 3e année, d’une demi-douzaine de programmes techniques dans le but de combler les besoins du réseau de la santé et des services sociaux.

« Précisons d’abord que plusieurs enseignant-es travaillent déjà pour le réseau de la santé et des services sociaux. Depuis plus de deux semaines, les enseignantes et les enseignants mettent tous leurs efforts afin de terminer, dans des conditions particulièrement difficiles, la formation des étudiantes et des étudiants et parmi ceux-ci, toutes celles et ceux qui seront appelés à garnir les rangs du réseau de la santé dans quelques semaines. En ce sens, le message lancé aujourd’hui par le MEES nous semble contradictoire alors que l’Enseignement supérieur fait partie de la liste des services essentiels depuis le 22 mars, » précise Caroline Quesnel présidente de la FNEEQCSN.

La FNEEQCSN estime que dans une telle période de crise, la transparence et le dialogue doivent être au cœur des décisions cruciales pour la santé et la sécurité des Québécoises et des Québécois. Les enseignantes et les enseignants sont prêts à collaborer, mais encore doivent-ils être impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des solutions. Dans les cégeps, les départements sont au cœur de l’organisation du travail et toute la société gagnerait à ce que ces derniers soient impliqués.

Pour la FNEEQ-CSN, le redéploiement des enseignantes et des enseignants dans le réseau de la santé doit d’abord être fait sur une base volontaire.  Le cas échéant, il est impératif de prévoir des formations et des orientations dans les milieux où elles et ils seront transférés. Finalement, il importe que le Gouvernement assure la santé et la sécurité de nos membres en fournissant les équipements de protection individuels nécessaires.

SQDC : La santé du public et du personnel à risque

Les deux syndicats représentant les employé-es des succursales de la Société québécoise du cannabis (SQDC), le SCFP–5454 et le SEE-SQDC–CSN, dénoncent le refus de la SQDC de maintenir le salaire des syndiqué-es qui présentent des symptômes de la COVID-19 ou qui doivent se mettre en isolement. Ils reprochent ainsi à la direction de la SQDC de ne pas se conformer à l’ensemble des directives du Conseil du trésor en lien avec la crise sanitaire. En tant que société d’État qui a comme mission la protection de la santé publique, la SQDC devrait être un employeur exemplaire, estiment-ils.

À moins de recevoir un diagnostic positif à la COVID-19, les employé-es se voient donc contraints d’épuiser leur banque de journées de maladie de l’année en cours et de l’année à venir, ce qui va à l’encontre de la convention collective. La directive crée beaucoup d’inquiétude chez les employé-es; elle est aussi clairement injuste, soulignent les deux syndicats, car elle n’est pas en vigueur dans d’autres sociétés d’État.

« Ces salarié-es travaillent au service du public dans des circonstances exceptionnelles. On interpelle directement le premier ministre, François Legault, pour que les directives gouvernementales soient respectées et que la situation se règle rapidement », explique David Clément, président du SCFP–5454.

« On ne veut pas que les employé-es se sentent forcés de se présenter au travail par peur d’amputer leurs congés de maladie de l’année prochaine ! » s’exclame la présidente du SEE-SQDC–CSN, Stéphanie Martel Gill. « En ne renvoyant pas automatiquement les gens à la maison, notre employeur se déleste de ses responsabilités. Ce traitement est injuste par rapport aux mesures prises par d’autres sociétés d’État, notamment par la SAQ, et frustre les travailleuses et les travailleurs dans les succursales.

Les deux organisations syndicales croient fermement que la prévention de la propagation du virus doit primer en ce moment, notamment dans les milieux où la distanciation physique entre salarié-es est difficile, voire impossible.

« Avec l’achalandage et la proximité des salarié-es en succursale, il m’apparaît irresponsable de voir l’employeur refuser de maintenir le salaire des personnes qui se croient atteintes de la COVID-19, durant l’attente de leurs résultats. De plus, le refus de l’employeur de maintenir le salaire normal des personnes qui ne sont pas malades, mais qui doivent s’isoler pendant 14 jours, est tout simplement contraire aux directives gouvernementales », ont rappelé les deux présidents syndicaux.

Tant le SEE-SQDC–CSN que le SCFP–5454 espèrent faire entendre raison à la SQDC afin de permettre aux employé-es qui présentent des symptômes, qui sont malades ou qui doivent s’isoler en vertu des directives de la Santé publique, de rester à la maison avec rémunération.

La CSN demande au gouvernement de passer de la parole aux actes

Après avoir entendu le premier ministre en conférence de presse hier reconnaître l’ampleur du défi pour attirer des jeunes, mais aussi des moins jeunes à devenir préposé-es aux bénéficiaires (PAB), la CSN tient à réitérer sa volonté de discuter avec le gouvernement, et ce, dans les plus brefs délais, des pénuries de personnel dans les services publics et des enjeux plus spécifiques concernant les PAB.

« Nous l’avons dit sur toutes les tribunes depuis plusieurs années, il y a urgence d’agir pour reconnaître pleinement le travail des préposé-es aux bénéficiaires et des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et la juste valeur de ces emplois en vertu de la Loi sur l’équité salariale. Il faut éliminer la discrimination salariale et valoriser ces métiers, tant par une augmentation significative des salaires que par une amélioration des conditions de travail, si on veut réussir à attirer et à retenir les PAB et les ASSS dans le réseau public », affirme Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

La CSN rappelle qu’en juin 2019, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) organisait un important forum national d’échanges et de réflexions portant sur la profession des PAB. En marge de ce forum, la FSSSCSN déplorait déjà l’augmentation catastrophique de la détresse psychologique chez les préposé-es aux bénéficiaires.

Alors que la CSN a déposé, le 30 octobre dernier, des demandes claires pour permettre de répondre spécifiquement aux enjeux d’attraction et de rétention des PAB, elle déplore le fait que le gouvernement n’ait rien mis sur la table avant l’arrivée de la crise. « Le premier ministre a beau répéter que les pénuries de PAB sont sa priorité, entre le 30 octobre 2019 et le début de l’urgence sanitaire, il n’a déposé aucune proposition concrète aux tables de négociation pour répondre à la situation intenable vécue par l’ensemble des PAB et des ASSS », ajoute M. Begley.

Après des années de compressions budgétaires et d’austérité, la CSN tient à souligner que c’est l’ensemble du secteur public qui connaît des problèmes d’attraction et de rétention. « Non monsieur Legault, ce ne sont pas les syndicats qui causent les pénuries de main-d’œuvre dans les services à la population; ce sont les mauvaises conditions de travail et les salaires insuffisants. Ce que nous vivons là, ce manque de personnel, ce n’est pas une surprise pour personne. Ça fait des années que nous alertons le gouvernement sur cet enjeu bien précis et sur les conséquences graves de ne pas mettre en place des solutions durables. Les PAB et les ASSS en sont un exemple criant et, malheureusement, ils ne sont que la pointe de l’iceberg », explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

La CSN espère que la crise actuelle incitera le gouvernement à écouter davantage les principaux acteurs des réseaux. « La pandémie nous confirme que des changements importants doivent se faire pour assurer l’accessibilité et la qualité de nos services publics. Travaillons à faire tout le nécessaire pour passer à travers la crise », conclut Caroline Senneville.

CHSLD : Ce que ça prend, c’est un rehaussement des mesures de protection

Alors que la pandémie frappe de plein fouet les CHSLD, le gouvernement tenait une conférence de presse où peu de nouvelles mesures ont été annoncées. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’urgence est de rehausser les mesures de protection du personnel.

Le gouvernement forcé de répondre à plusieurs demandes de la FSSS-CSN
Les pressions menées par la FSSS-CSN et ses syndicats forcent le gouvernement à répondre à plusieurs de ses demandes pour aider le personnel. C’est le cas de l’augmentation du personnel dans les CHSLD, de l’intensification du dépistage, de la fin du transfert d’usagers et de l’accès aux équipements de protection individuelle. Ces mesures, si elles sont appliquées immédiatement, permettront d’améliorer la situation et seront les bienvenus sur le terrain.

Une annonce qui a tardé
L’annonce gouvernementale confirme le fossé important entre le discours public du gouvernement et ce qui est fait sur le terrain par les employeurs du réseau. « Si la mise en place d’une équipe de spécialistes peut permettre de s’assurer que les directives gouvernementales se répercutent enfin sur le terrain, tant mieux. Il y a urgence d’agir dès maintenant ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

« Pour que les beaux jours reviennent, il va falloir tout faire pour assurer la protection du personnel. Les problèmes sont connus dans les CHSLD et les solutions le sont aussi. Cela fait des jours qu’on demande de rehausser les mesures de protection. Encore ce matin, avant cette annonce, le personnel des CHSLD n’avait pas accès aux masques N95. Il faut donner accès immédiatement aux équipements appropriés ! », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Hier, l’INSPQ a mis en ligne un avis sur les mesures pour les CHSLD qui recommande des mesures nettement insuffisantes. Il est non seulement primordial que tous les membres du personnel portent des masques de procédure, mais il faut aussi que le personnel étant en présence d’une personne sous investigation ou d’un cas confirmé porte systématiquement des masques N95, ce qui les protège contre une contamination par voie aérienne.

5 solutions d’urgence pour rétablir la situation dans les CHSLD
Pour parvenir à améliorer davantage la situation dans les CHSLD, la FSSS-CSN propose cinq mesures à mettre en place de manière urgente :

  1. Rehausser immédiatement les mesures de protection dans les CHSLD, les soins à domicile et les centres d’hébergement privés au même niveau que dans les soins aigus. Nous savons que les décès liés à la COVID ont principalement lieu dans les CHSLD, à domicile et dans les résidences privées pour aîné-es, d’où l’urgence de rehausser les mesures de protection dans ces trois secteurs. À l’heure actuelle, non seulement il manque d’équipements de protection individuelle dans les CHSLD, mais les équipements disponibles ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation.
  2. Se mettre à l’écoute des travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans les CHSLD, les soins à domicile et les résidences privées pour aîné-es. De plus, les représentants patronaux doivent être plus à l’écoute aux tables de discussion pour offrir de meilleures conditions pour aider ceux et celles qui sont au front.
  3. Appliquer des mesures pour protéger les populations vulnérables en protégeant le personnel. Par exemple, l’employeur doit fournir les uniformes et procéder à leur entretien. Il faut suspendre les frais de stationnement pour l’ensemble des personnes salariées et mettre en place des alternatives de transport sécuritaire vers les milieux de travail.
  4. Transmettre les données des travailleuses et travailleurs de la santé infectées, ventilés par mission et titre d’emploi.
  5. Revoir les primes offertes au personnel. Les primes de 4 % et 8 % sont non seulement insuffisantes, mais elles sont aussi inéquitables et génèrent bien des préoccupations chez les anges gardiens. La CSN continue de demander une prime d’au moins 3 $ l’heure pour l’ensemble du personnel du réseau et 4 $ pour ceux et celles qui offrent une plus grande disponibilité.

La CSN dénonce l’effondrement du financement des transporteurs scolaires

Les transporteurs scolaires privés ont décidé de mettre à pied leurs conductrices et conducteurs d’autobus, en date du 6 avril. Ces entreprises sont maintenant payées à 50 % par les commissions scolaires et ne peuvent plus payer leurs employé-es, puisque tous les contrats parascolaires sont également au point mort. Notons que les conducteurs directement à l’emploi des centres de services scolaires (commissions scolaires) continuent d’être payés jusqu’à la fin de l’année.

Cette décision du gouvernement risque fort d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre. Sans accès à un revenu stable, plusieurs conductrices et conducteurs qui ont l’âge de la retraite vont décider de la prendre et ne reviendront pas à l’automne. Chez certains employeurs, près de la moitié des conductrices et conducteurs ont l’âge requis pour prendre leur retraite. Quelque 520 000 enfants et leurs parents doivent pouvoir compter sur un service complet dès que l’école va reprendre.

« C’est très important de maintenir le lien d’emploi des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire. Nous étions déjà en pénurie de main-d’œuvre avant la crise de la COVID-19. Si rien n’est fait, plusieurs de nos membres n’auront pas le choix de partir à la retraite ou de se trouver un nouvel emploi », soutient Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN).

Plusieurs conductrices et conducteurs n’auront pas assez d’heures travaillées pour se requalifier à l’assurance-emploi l’année prochaine. Il s’agit d’une partie considérable de leur revenu annuel parce qu’ils travaillent seulement 40 semaines par année. « Plusieurs de nos membres se qualifient normalement avec justesse à l’assurance-emploi, en raison du faible nombre d’heures de travail hebdomadaire. Si la décision actuelle est maintenue, il est certain qu’ils seront sans revenu lors de la mise à pied habituelle du temps des Fêtes et de la période estivale. Cela aura un gros impact sur la décision qu’ils prendront de poursuivre la pratique de ce métier ou non », précise Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire à la FEESP–CSN. Ce dernier s’inquiète aussi du délai encore inconnu avant la reprise du service de transport scolaire en raison de la nécessaire distanciation sociale. Dans un autobus, il est très difficile de conserver un espace suffisant entre les enfants. Les conductrices et les conducteurs, particulièrement ceux de 60 ans et plus, seront également à risque puisque la distanciation de deux mètres n’est pas possible quand les enfants montent dans le véhicule.

 « Dans tous les scénarios possibles, nous souhaitons que les transporteurs fassent tous les efforts nécessaires pour maintenir leurs conductrices et conducteurs à l’emploi en utilisant les programmes disponibles pour aider les entreprises pendant la crise. Il faut éviter les mises à pied, car sans conducteurs lors de la rentrée scolaire, ils ne pourront s’acquitter des obligations de leur contrat avec les commissions scolaires », réitère Jean-Pierre Bourgault, vice-président de la FEESP–CSN.

Le personnel de soutien scolaire interpelle le gouvernement pour une reconnaissance de son apport aux services de garde d’urgence

Le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN interpelle le gouvernement du Québec face aux difficultés vécues par le personnel de soutien scolaire; il demande une reconnaissance à la hauteur du travail essentiel effectué par les travailleuses et les travailleurs des services de garde qui sont mis en place durant la crise de la COVID-19. « Depuis le début de la crise, nous entendons de la part de nos membres le stress qu’ils vivent au quotidien. En plus de devoir composer avec une toute nouvelle réalité de travail et des nouveaux enfants, dont certains avec des besoins particuliers, les travailleuses et les travailleurs vivent quotidiennement avec la peur d’être contaminés », souligne Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

Depuis l’établissement de ces services de garde d’urgence, le personnel de soutien dans les commissions scolaires dessert une nouvelle clientèle, et ce, dans des conditions difficiles. « Nous savons que des parents travaillant dans des milieux particulièrement à risque, notamment en santé et services sociaux, viennent porter leurs enfants au service de garde d’urgence. Nous sommes un service essentiel et nous méritons la même reconnaissance que le reste du réseau », ajoute Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

La FEESP–CSN invite le gouvernement à se pencher sur les mesures salariales et normatives mises en place dans d’autres milieux du secteur public et lui demande de reconnaître de la même manière l’apport essentiel du personnel de soutien en milieu scolaire.

Assister les injections malgré la crise

Lorie Weisthoff est intervenante chez Cactus Montréal, un organisme communautaire de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), dont le syndicat est membre de la CSN. En cette période de COVID-19, elle et ses collègues de travail doivent se résigner à interagir avec les usagères et les usagers avec beaucoup plus de distance. Et elle s’en attriste pour eux.

Chez Cactus Montréal, plusieurs programmes et services sont offerts à des personnes dans le besoin. Parmi eux, le site fixe est l’endroit où des personnes peuvent se procurer du matériel de consommation sécuritaire pour les injections ou encore des préservatifs. Des tests de dépistage sont également disponibles sur place. En temps normal, certaines personnes passent au site fixe pour ramasser du matériel et repartent ; d’autres restent quelques minutes pour parler, c’est un peu leur lien social. Elles en profitent pour s’asseoir quelques instants, se réchauffer, voir des gens. D’autres encore ne consomment plus, mais viennent dire bonjour.

Or, en ce moment, il faut le plus possible limiter les déplacements à l’intérieur du centre. « Les gens doivent attendre dehors qu’on leur remette le matériel à travers une craque. C’est vraiment difficile pour eux quand ils voient que la porte est fermée et qu’ils ne peuvent entrer. Et pour nous aussi ! Pour créer des liens avec eux, c’est pas l’idéal », explique Lorie.

Salle d’injection revisitée
La salle d’injection supervisée de Cactus Montréal est ouverte depuis trois ans. En fait, elle a ouvert ses portes en même temps que les trois autres salles du même genre au Québec, toutes situées à Montréal. Mais celle de Cactus Montréal est la seule à maintenir ses services durant la pandémie.

Le but d’une salle du genre est de permettre aux usagères et aux usagers de procéder à leur injection avec du matériel propre et dans un lieu propre, en étant entourés de personnes pour les aider, au cas où il se produirait quelque chose. « On leur offre un lieu sécuritaire, accompagné d’infirmières, d’intervenantes et de pairs aidants, un lieu où les usagers ne se feront pas interpeller par la police, où il n’y a aucun jugement et où ils peuvent trouver de l’information s’ils le souhaitent », ajoute Lorie.

En temps normal, dix cubicules sont ouverts au site d’injection, mais en ce moment, ils sont réduits à cinq. À moins que ne se produisent une crise psychosociale ou une overdose, seules les infirmières, habillées de la tête au pied d’un équipement de protection et œuvrant derrière un plexiglas, peuvent demeurer du côté où se font les injections. « Ça réduit grandement les contacts humains et c’est beaucoup moins chaleureux, alors que c’est la base de notre métier d’être des accompagnants dans le non-jugement, d’égal à égal. Ces barrières rendent vraiment notre travail plus compliqué », renchérit l’intervenante.

Même l’endroit qui permet aux usagers de prendre un répit après l’injection pour s’assurer que tout va bien n’est pas accessible. « Comme on doit respecter les deux mètres de distance et limiter les allées et venues pour freiner les risques de propagation, il faut maintenant que les usagers sortent directement après s’être injectés, excepté ceux qui ne vont vraiment pas bien », souligne Lorie. Elle ajoute : « Il y a deux semaines, un usager est arrivé en panique, il faisait une crise suicidaire. Ce n’est pas facile de calmer une personne dans un tel état à deux mètres de distance, mais on fait tout ce qu’on peut. »

Brise-cœur
Pour l’intervenante, le plus triste est de savoir que les usagers se sentent délaissés, que toutes leurs habitudes de vie sont en suspens, qu’ils n’ont plus accès au Tim Horton ou au McDonald, où ils aiment passer du temps, qu’ils n’ont plus d’endroit pour aller aux toilettes, prendre une douche, plus de centres de jour… « J’ai souvent une pensée pour eux et ça me fait de la peine », poursuit Lorie.

Les intervenants de Cactus Montréal effectuent toutefois des virées dans les rues environnantes, histoire de garder le lien et d’aviser les gens dans le besoin que l’organisme est bien ouvert malgré tout.

Même si certains usagers ne comprennent pas la situation et critiquent les mesures qui sont prises, la plupart, même déçus, sont reconnaissants. C’est le cas d’une femme qui s’est adressée à Lorie en ces mots : « La société est en train de nous abandonner, vous, vous restez là pour nous, merci. »

Une reconnaissance inestimable, pour la travailleuse. « Ça résume parfaitement, en quelques mots seulement, la raison pour laquelle je fais ce travail », conclut Lorie.

Paramédics : soigner sans propager

Sur le qui-vive en temps normal, les paramédics le sont encore plus ces jours-ci. Ce n’est pas tant une augmentation du nombre d’appels auxquels ils doivent répondre qui les rend à l’affût, mais plutôt d’importantes modifications aux protocoles d’intervention qu’ils doivent suivre méticuleusement. Et, surtout, cette crainte toute nouvelle : celle de devenir eux-mêmes… des vecteurs de propagation.

« On a peur d’être contaminés, c’est sûr. Mais les paramédics ont surtout peur de contaminer leurs enfants. Certains vivent en couple et ont pris la décision d’envoyer les enfants chez les grands-parents. Ils trouvent ça extrêmement difficile d’être séparés de leurs enfants », explique Nora Gagnon, paramédic dans la région de Montréal.

Alors que la population est invitée à rester à domicile, les paramédics n’ont d’autre choix que de pénétrer dans les demeures des personnes faisant appel à eux.

« Au début de la crise, certaines personnes ne nous disaient pas tout. “Pas de toux, pas de fièvre, pas de retour de voyage”… Puis, oups, quand on arrivait à l’hôpital avec eux, les symptômes commençaient à sortir ! Peut-être que les gens avaient peur qu’on ne fasse pas notre travail, mais il faut comprendre qu’on doit prendre les précautions appropriées ! »

« Il faut se protéger, mais il faut également éviter d’être nous-mêmes des vecteurs de contamination, poursuit Nora. En ce moment, peu importe la raison de l’appel, les gens auprès de qui nous intervenons sont considérés comme potentiellement infectés. On prend les précautions de base : masque souple, visière, gants. Si la personne tousse, a de la fièvre ou a été en contact avec la COVID, on met le kit au complet : masque réutilisable à cartouche ou N95, lunettes, double-gants, jaquette… On travaille toujours en équipe de deux, alors le premier paramédic va s’approcher de la personne, alors que le deuxième va lui passer les équipements d’intervention. »

Bien entendu, toutes ces précautions viennent accroître le temps consacré à chaque intervention.

« Ce qui est long, c’est tout le nettoyage supplémentaire. Il faut décontaminer tout notre équipement, tout laver, tout nettoyer… On est habitués à fonctionner comme des machines, il faut se calmer un peu ! », rigole Nora au bout de la ligne, avec un brin d’autodérision.

Les changements de protocole apportent eux aussi leur source de stress. « On est “drillés” comme des machines, on a été formés avec des séquences de gestes qu’on reproduit automatiquement… Quand il faut intégrer de nouvelles procédures, la charge mentale devient plus grande. »

Par chance, un vent de solidarité parmi la population réconforte Nora. « Sur la route, il y a beaucoup de gens qui nous soutiennent. On nous envoie des thumbs up. Des commerces nous offrent le café, des rabais sur la bouffe, on nous apporte des pizzas… Vraiment, c’est le fun de voir ça. »