De tous les combats

Aujourd’hui à 10 h débute le 66e congrès de la fédération de la CSN-Construction au Centre de conférences de l’hôtel Delta de Trois-Rivières. Sous le thème De tous les combats, cette rencontre, qui se tiendra du 8 au 12 février, rassemble les comités exécutifs et les délégations de toutes les régions du Québec.

« Notre congrès sera l’occasion de faire le point sur tous nos combats et de préparer ceux à venir pour les trois prochaines années. Bien sûr, nous parlerons de l’important vote d’allégeance syndicale qui arrive à grands pas dans l’industrie de la construction, et de la négociation qui suivra. En plus des nombreux rapports et des prévisions qui seront présentés, nous échangerons démocratiquement dans les ateliers prévus dès mardi afin de décider de nos orientations pour les 36 prochains mois », de préciser Pierre Brassard, président de la CSN-Construction. Dès l’ouverture du congrès, les délégué-es pourront entendre Sylvie L’Heureux, directrice de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur de la construction (ASP), Diane Lemieux, présidente de la CCQ, Jacques Létourneau, président de la CSN et Paul Lavergne, président du Conseil central Cœur-du-Québec-CSN.

« Mardi, en plus des ateliers, nous entendrons une présentation sur la santé et la sécurité du travail par Jonathan Plante, un travailleur de la construction ayant vécu un accident, aujourd’hui conférencier. Mercredi, nous aurons les présentations de Chantal Dubeau, directrice de la formation professionnelle à la Commission de la construction du Québec, et d’Audrey Murray, vice-présidente service à la clientèle et développement à la CCQ, qui nous parleront de formation professionnelle et du système de référence », de poursuivre monsieur Brassard.

« Le vendredi matin, les représentantes de la condition féminine aborderont les divers enjeux pour les femmes dans la construction ; nous entendrons une présentation d’Éric Charest intitulée Programme d’accès à l’égalité pour les femmes dans la construction : combattre les mythes et la présentation de Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, portant sur la place des femmes dans l’industrie.Les autres plages horaires des deux dernières journées seront réservées aux sujets statutaires de notre instance triennale, la présentation de nos divers rapports et de nos prévisions, puis la tenue de nos élections », de conclure le président de la fédération.

Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

La CSN-Construction interpelle le ministre Hamad

La CSN-Construction tient ce weekend un forum pour aider les femmes à se faire une meilleure place dans le secteur majoritairement masculin de la construction.

C’est dans ce contexte que la secrétaire générale de la CSN-Construction, Karyne Prégent, et la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, ont toutes deux interpellé le ministre du Travail et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, afin qu’il instaure l’obligation d’embauche pour les femmes dans les contrats de construction d’organismes publics, comme cela avait été annoncé dans le cadre du nouveau Programme d’aide aux employé-es pour les femmes dans la construction (PAEF).

« Les mesures incitatives contenues dans le PAEF actuel sont complètement inefficaces pour augmenter le nombre de femmes qui travaillent dans l’industrie, déplore Karyne Prégent. Près d’un an après l’entrée en vigueur du nouveau programme, on constate que le nombre de femmes dans la construction a à peine bougé, passant de 0,3 % à 0,4 %. Pourtant, l’objectif que Québec s’est fixé est d’atteindre 3 % de femmes dans la construction. »

Pour la secrétaire générale de la CSN-Construction, il n’y a aucune raison pour que les femmes ne soient pas embauchées sur les chantiers de construction. « Les femmes qui sont formées, ou qui ont obtenu leurs cartes, comme on dit dans le milieu, sont aussi compétentes que les hommes pour exécuter le travail, ajoute-t-elle. »

Le ministre Hamad sommé d’agir
Pour la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, il est tout à fait invraisemblable que le ministre se fasse prier lorsqu’il est question d’obliger les entrepreneurs en construction à embaucher des femmes dans les contrats concernant les organismes publics, d’autant plus qu’ils sont payés par l’argent des contribuables. « Le ministre Hamad menace les personnes qui demandent de l’aide sociale de couper leur chèque de moitié si, par exemple, elles refusent un emploi à 300 km de leur domicile, mais il hésite à intervenir en faveur de bons emplois pour les femmes qui sont encore l’objet de préjugés tenaces dans cette industrie », déplore-t-elle.

« S’il veut vraiment faire œuvre utile, qu’il cesse donc de vouloir plonger dans une plus grande misère les personnes déjà les plus pauvres de la société, majoritairement des femmes, et qu’il aide plutôt les femmes à obtenir et à conserver des emplois bien rémunérés dans l’industrie de la construction. »

À propos
La CSN-construction compte plus de 15 000 membres. Le nombre de femmes qui y sont syndiquées s’élève à 488.

 

 

Un nouveau dortoir au camp le Saisonnier de Leucan

Leucan et les entrepreneurs-athlètes de la cohorte 6 de l’École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB) sont heureux d’annoncer, dans le cadre du camp Vol d’été Leucan-CSN au camp le Saisonnier, l’ouverture officielle de NISHK – Le refuge de Vincent, un nouveau bâtiment conçu pour aider les familles de Leucan à traverser la dure épreuve du cancer.

Ce dortoir, baptisé en l’honneur du petit garçon de la mère-fondatrice du projet, madame Céline Charbonneau, est adapté aux besoins particuliers des enfants malades et de leur famille. Il se veut un repère pouvant offrir un moment de répit, un temps d’arrêt, dans une période difficile de leur vie. Nécessitant des investissements de 300 000 $, cette construction unique a été rendue possible grâce à l’union exceptionnelle de 24 entrepreneurs de partout au Québec, participant au programme Élite de l’École d’Entrepreneurship de Beauce, grâce à la précieuse collaboration de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ainsi qu’à Leucan.

Dans l’esprit de « donner au suivant », les membres de la CSN-Construction, les entrepreneurs-athlètes et plusieurs fournisseurs ont offert leurs services bénévolement, ce qui a permis de livrer tout à fait gratuitement ce magnifique dortoir. « Nous sommes fiers de la collaboration extraordinaire déployée par tous les intervenants impliqués dans le projet », soutiennent les entrepreneurs-athlètes de la cohorte 6 de l’École d’Entrepreneurship de Beauce. « C’est la force du travail commun qui a rendu possible la réalisation et la réussite de NISHK – Le refuge de Vincent et qui permettra d’aider des enfants atteints du cancer, et leur famille, à traverser cette dure épreuve que la vie leur impose. »

Les premières familles seront accueillies dès la semaine prochaine. Les installations permettent d’offrir un hébergement à l’année et, de cette façon, de bonifier les services que Leucan offre déjà aux personnes touchées par la maladie. Nous espérons que, dans les murs de NISHK – Le refuge de Vincent, elles trouveront le réconfort et le repos dont elles ont besoin.

La CSN-Construction salue le rapport du comité

La CSN-Construction tient à saluer les recommandations rendues publiques à la suite de la divulgation du rapport du comité de vigie chargé de surveiller le bon fonctionnement du Service de référence de main-d’œuvre de l’industrie de la construction (SRIC).

« Nous sommes heureux de retrouver au centre de ce rapport une de nos revendications qui pourrait définitivement mettre un terme au placement syndical dans la construction. Si les employeurs n’avaient accès qu’à une seule et unique liste envoyée directement par le système de référence, sans aucune divulgation de l’allégeance syndicale des travailleuses et des travailleurs, le placement syndical serait immanquablement contourné. Nous avions clairement formulé cette demande lors des consultations organisées dans la foulée du dépôt de la loi 30, une mesure que même les employeurs avaient appuyée afin de contrecarrer ce problème », de déclarer Pierre Brassard, président de la CSN-Construction.

Le comité de vigie formé de l’ancienne présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, et de deux anciens ministres du Travail, Jean Cournoyer et Matthias Rioux, avait reçu le mandat de procéder à l’évaluation du SRIC implanté par la Commission de la construction du Québec (CCQ) en septembre 2013. La loi devait abolir le placement syndical dans le milieu de la construction.

Fondée en 1924, par et pour les travailleurs, la CSN-Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN-Construction représente plus de 18 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Agir pour contrer l’érosion du travail

Sous-traitance, agences de placement, travail des cadres, contrats de service, autant de phénomènes d’érosion du travail abordés durant le XIIIe édition du colloque Gérard-Picard de la CSN, à l’heure où l’austérité libérale fait ses ravages tant dans le secteur public que le privé.

« Avec ce colloque, nous avons cherché à mieux comprendre l’érosion du travail qui afflige l’ensemble des milieux de travail de diverses façons et à dégager des stratégies pour nous en prémunir », souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Les employeurs sont de plus en plus ingénieux pour trouver des façons de refiler du travail qui devrait être effectué par des salarié-es syndiqués à des personnes en-dehors des unités syndicales », explique le président de la CSN. Leur objectif est clair : briser le syndicat en s’attaquant à son rapport de force et offrir des possibilités de travail à rabais », ajoute-t-il.

Réagir dès maintenant

Le colloque réunissait quatre fédérations de la CSN qui regroupent des syndicats du secteur privé, lequel est particulièrement touché par le phénomène. « Les travailleurs font de plus en plus face à des demandes patronales qui visent à morceler le travail. Alors qu’il s’agissait au départ de recours ponctuels, des entreprises se déresponsabilisent maintenant de leur production pour la donner notamment en sous-traitance, ou confier des tâches associées à des conditions de travail minimales à des agences de placement », explique Jacques Létourneau.

« Les entreprises ne se priveront pas de ces stratagèmes, qui s’observent aussi dans le secteur public. Nous devons tout mettre en place pour contrer ce phénomène qui prend de l’ampleur. Cela passe notamment par la négociation et l’amélioration des lois », conclut-il.

La CSN estomaquée de la décision du ministre Hamad

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est estomaquée d’apprendre que le ministre du Travail, Sam Hamad, dissoudra le comité de vigie sur le placement de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction deux mois et demi avant la fin de son mandat. Réagissant à une nouvelle publiée dans le quotidien Le Devoir ce matin, le président de la CSN, Jacques Létourneau, estime que mettre fin prématurément aux travaux de ce comité pour économiser quelques dizaines de milliers de dollars est une aberration.

« Ce comité avait été mis sur pied en 2012 pour notamment s’assurer que le nouveau système de référence des travailleuses et des travailleurs de la construction, sous l’égide de la Commission de la construction du Québec, remplisse les objectifs poursuivis par la loi abolissant le placement syndical, a mentionné Jacques Létourneau. À quelques semaines de son échéance, le 9 décembre, il est ridicule de l’empêcher d’approfondir son analyse du nouveau processus pour faire des économies de bouts de chandelle. »

La CSN-Construction collabore activement au nouveau système qui est beaucoup plus transparent dans le processus d’embauche des travailleuses et des travailleurs. « Ces derniers doivent avoir accès aux emplois sur les chantiers en fonction de leurs compétences et non selon leur affiliation syndicale, comme c’était trop souvent le cas avant l’abolition du placement syndical en 2012 », a précisé le président de la CSN-Construction, Pierre Brassard.

Selon la CSN, le ministre Hamad renie le travail accompli à cet égard par sa collègue Lise Thériault, alors ministre du Travail, qui voulait s’assurer que le nouveau système de référence fonctionne adéquatement. « Il serait insensé qu’en raison de cette décision du ministre, le comité de vigie n’ait d’autre choix que de bâcler son rapport, a mentionné Jacques Létourneau. Nous demandons au ministre Hamad de respecter l’échéance de décembre afin de permettre au comité de bénéficier du temps voulu pour terminer ses travaux. »

L’Alliance syndicale conclut une entente de principe dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel

L’Alliance syndicale de la construction annonce la conclusion d’une entente de principe avec l’Association de la construction du Québec pour les secteurs institutionnel, commercial et industriel. L’entente sera soumise au vote des travailleuses et des travailleurs membres de l’Alliance syndicale dans les prochaines semaines après la négociation des clauses particulières et le règlement des derniers détails. Aucune entrevue ne sera accordée avant la présentation du projet de l’entente de principe aux membres des syndicats de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Un franc succès et une mobilisation monstre

Plus de 1300 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux se sont déplacés hier soir pour discuter de l’avenir de nos services publics et de la lutte pour le progrès social. Cette mobilisation régionale a rassemblé plus de 25 % du membership de la FSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Le rassemblement s’est tenu dans une ambiance survoltée, signe que l’appui aux services publics est loin d’être chose du passé. Les travailleuses et travailleurs ont profité de l’occasion pour témoigner de leurs conditions de travail et des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. À bout de souffle, les travailleuses et travailleurs du réseau ont certainement besoin de reconnaissance et de respect et non pas d’être la cible des compressions budgétaires.

La soirée a permis de discuter de l’état de santé de nos services publics et de notre société en général. Les travailleuses et travailleurs ont pu entendre Gaston Langevin, vice-président régional à la FSSS, Jeff Begley, président de la FSSS–CSN et Jacques Létourneau, président de la CSN. Jeff Begley a discuté de la pertinence de poursuivre la lutte pour la valorisation, la promotion et la préservation (VPP) des services publics dans un contexte où les services publics et les travailleuses et travailleurs qui y oeuvrent sont sans cesse attaqués. De son côté, Jacques Létourneau a présenté la campagne Et si on avançait qui propose aux travailleuses et travailleurs et à la population en général d’appuyer un projet social qui mise sur la justice, l’égalité et l’équité.

Cette mobilisation historique a non seulement été l’occasion pour les travailleuses et travailleurs de la région de constater leur force collective, mais aussi une occasion pour les représentants syndicaux de réaffirmer la justesse de leurs actions. Chargés à bloc, les militants syndicaux sont près pour un automne chaud. En somme, que dire de plus que mission accomplie!

Lettre à la Première Ministre

Ce 29 juin, après la rupture définitive des négociations des conventions collectives dans l’industrie de la construction – Secteur IC-I, l’Alliance syndicale, composée de la CSN-Construction, de la FTQ-Construction, du Conseil provincial (International), de la CSD Construction et du Syndicat québécois de la construction (SQC),a fait parvenir une lettre aux parlementaires. Rappelons que le 28 juin, l’ACQ envoyait une telle lettre enjoignant le gouvernement d’adopter une loi spéciale. Voici la lettre de l’Alliance :

Montréal, le 29 juin 2013

L’Honorable Pauline Marois Première Ministre du Québec Édifice Honoré-Mercier, 3e étage 835, boulevard René-Lévesque Est Québec (QC) G1A 1B4

Objet : La négociation des conventions collectives dans l’industrie de la construction – Secteur IC-I

Madame la Première Ministre,

Comme vous le savez, le processus de négociation dans le secteur institutionnel, commercial et industriel (IC-I) a échoué aujourd’hui. Le médiateur spécial que vous avez mandaté a constaté qu’il était impossible d’en arriver à une entente. Encore hier soir, la négociatrice en chef de l’Assocation de la construction du Québec a imploré les syndicats de reculer sur les conditions de travail des 100 000 travailleurs et travailleuses du secteur IC-I.

Nous sommes malheureusement confrontés à une situation de non-retour. Cette loi n’a jamais été notre choix et elle ne l’est pas plus aujourd’hui. Nous devons toutefois être conscients que cela n’est pas le cas pour la partie patronale, lettre à l’appui.

Les travailleurs de la construction sont un rouage important de la société québécoise. Leur expertise, leur formation et leur engagement font d’eux un exemple et une fierté sur des chantiers à travers le monde. Les demandes qui leur sont faites par la partie patronale sont une insulte à leur productivité et n’ont pour objectif que d’augmenter les profits des entrepreneurs et donneurs d’ouvrage.

Nous voulons vous faire part des raisons pour lesquelles les demandes patronales sont inacceptables pour les travailleurs et les travailleuses.

Rémunération des heures supplémentaires

Les travailleurs de la construction avaient accepté un projet-pilote lors de la dernière convention collective pour trouver des solutions à la problématique du travail au noir. La partie patronale a été incapable de prouver que ce projet, qui réduisait la rémunération des heures supplémentaires travaillées, avait amélioré la situation. Le temps supplémentaire représente jusqu’à 9 % des heures travaillées selon la CCQ.

Le travail au noir existe, car il y a encore des entrepreneurs qui payent ces heures en dessous de la table. La solution ne passe pas par une diminution de la rémunération des heures travaillées par les travailleurs et les travailleuses. La lutte contre le travail au noir passe par une augmentation des inspections sur les chantiers. La proposition patronale prend une mauvaise solution pour s’attaquer au mauvais problème.

Plage horaire

Une ouverture importante a été accordée par les travailleurs concernant la plage horaire de travail. L’Alliance syndicale tient à rappeler que les conventions collectives actuelles permettent déjà d’ajuster la plage horaire lorsque les entrepreneurs s’entendent avec leurs employés.

Aller au-delà mettrait en péril la capacité de femmes et d’hommes de concilier leur vie professionnelle avec leur vie familiale. Les parlementaires devraient travailler à favoriser la conciliation travail-famille pour toute la population québécoise. Une loi spéciale ne devrait jamais nuire à cet objectif.

Récupération du temps perdu en raison des intempéries

La demande patronale de récupérer le samedi le temps perdu à cause des intempéries est une des raisons principales pour lesquelles les travailleurs de la construction sont en grève. Ces intempéries ne sont pas la responsabilité des travailleurs.

Cette demande va contre tous les principes du respect du travailleur et s’attaque une fois de plus à la conciliation travail-famille. Dans la construction, le principe du samedi chômé a été accepté et constitue un consensus depuis les 50 dernières années.

Faire évoluer l’industrie de la construction de manière consensuelle Les travailleurs et les travailleuses de la construction ont toujours souhaité améliorer leur industrie. Les négociations de cette année ont permis d’avoir des ententes négociées dans deux secteurs.

Toute modification majeure au régime du travail dans le secteur IC-I devrait être le fruit d’une entente négociée. Nous espérons que les parlementaires respecteront ce principe. Nous vous enjoignons de baser vos réflexions et votre travail sur les ententes de principe que l’Alliance syndicale a réussi à obtenir avec deux des trois associations patronales de la construction.

Veuillez agréer, Madame la Première Ministre, nos salutations distinguées.

Yves Ouellet Porte-parole Alliance syndicale de la construction

c. c. Mesdames les députées et messieurs les députés de l’Assemblée nationale du Québec

L’Alliance syndicale a tout fait pour obtenir une entente négociée

Le médiateur spécial du gouvernement, M. Normand Gauthier, a annoncé aujourd’hui qu’il y a une impasse dans les négociations du secteur institutionnel, commercial et industriel (IC-I). Tout au long des négociations avec l’Association de la construction du Québec (ACQ), les syndicats ont cherché à conclure une entente négociée.

L’Alliance syndicale considère avoir tout fait en son pouvoir pour parvenir à une entente. « Notre équipe de négociation a offert le même genre de compromis à l’ACQ que ce qui a été accepté par les deux autres associations patronales avec lesquelles nous avons conclu des ententes de principe. », a rappelé Yves Ouellet, porte-parole de l’Alliance syndicale.

L’ACQ est la seule association patronale à avoir fait des demandes aussi intransigeantes envers les travailleurs et les travailleuses de la construction. « L’ACQ, avec ces exigences sur l’horaire de travail et l’abolition du principe du samedi chômé, attaque de plein front les conditions de travail de 100 000 personnes. Demander un recul des conditions de travail de 50 ans, c’est tout sauf de la modernité », a pesté le porte-parole de l’Alliance syndicale.

L’Alliance syndicale, pour respecter les mandats démocratiques que ses membres lui ont donnés, ne pouvait pas et ne pourra jamais accepter les principales revendications de l’ACQ. « Au treizième jour de la grève dans le secteur IC-I, l’Alliance syndicale n’a plus à démontrer qu’elle a l’appui de la vaste majorité des travailleurs et des travailleuses. Les grévistes ont clairement fait savoir à l’ACQ et à tout le Québec qu’ils n’accepteront jamais de tels reculs », a affirmé Yves Ouellet.

« Contrairement à l’ACQ, nous n’avons jamais souhaité en arriver à l’adoption d’une loi spéciale. Malheureusement, face à l’entêtement de l’ACQ, il semble que ce soit la seule option qui reste. Dans cette éventualité, nous espérons que les parlementaires se baseront sur les ententes que nous avons négociées de bonne foi au cours des derniers jours comme modèles de conditions de travail pour le secteur IC-I », a conclu M. Ouellet.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

La FTQ, la CSN et la CSD dénoncent l’immaturité du CPQ

La FTQ, la CSN et la CSD dénoncent l’attitude du Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui jette de l’huile sur le feu en intervenant de manière irresponsable dans les négociations du secteur de la construction. « En intervenant publiquement pour suggérer l’adoption d’une loi spéciale, le CPQ, qui représente l’Association de la construction du Québec (ACQ), ne fait qu’envenimer la situation au lieu de contribuer à régler le conflit actuel », déplorent les leaders syndicaux.

La FTQ, la CSN et la CSD demandent à l’ACQ de démontrer sa bonne foi dans les négociations et de calmer le jeu en se dissociant des propos du CPQ. « Ce n’est pas le temps, en plein milieu d’un conflit de travail, de promouvoir un programme politique. L’ACQ doit s’élever au-dessus de ces considérations et démontrer qu’elle souhaite un règlement négocié », affirme le président de la FTQ, Michel Arsenault.

Mauvaise foi apparente

Pour les centrales syndicales, il semble très révélateur que le côté patronal réitère sa demande d’obtenir une loi spéciale. Ceci tend à démontrer une absence de volonté de parvenir à une entente négociée dans un secteur névralgique de l’économie québécoise. « Nous sommes curieux de savoir comment le CPQ peut réclamer une loi spéciale dans un secteur de l’industrie de la construction alors que deux secteurs ont réussi à obtenir une entente négociée. Est-ce vraiment la partie syndicale qui fait preuve d’intransigeance? », s’interroge le président de la CSN, Jacques Létourneau.

L’attaque du CPQ contre le régime de travail de la construction et la syndicalisation est carrément inacceptable. « Le régime québécois dans la construction a permis d’avoir les travailleurs et les travailleuses de la construction les plus productifs en Amérique du Nord. En s’attaquant à ce système, le CPQ met en danger un des fleurons de l’économie québécoise », s’insurge François Vaudreuil, président de la CSD.

L’Alliance syndicale conclut une entente de principe dans le secteur résidentiel

L’Alliance syndicale de la construction annonce la conclusion d’une entente de principe avec l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec pour le secteur résidentiel.

« Nous nous réjouissons d’avoir réussi à obtenir une autre entente négociée. Les négociations sont toujours préférables à la confrontation et nous l’avons démontré une fois de plus », s’est réjoui le porte-parole de l’Alliance syndicale, Yves Ouellet.

Cette entente de principe met fin à la grève dans le secteur résidentiel. L’entente devra être acceptée par les travailleurs membres de l’Alliance syndicale dans les prochaines semaines.

« Après plus d’une semaine de grève, les travailleurs résidentiels seront heureux de réintégrer leur chantier dès mercredi matin. Les délais seront serrés, mais nous espérons être en mesure de respecter les engagements pris pour les familles qui attendent la livraison d’une maison dans les prochains jours », a poursuivi le porte-parole de l’Alliance syndicale.

Cette entente de principe fait en sorte qu’il ne reste plus qu’une seule table de négociation en cours dans la construction au Québec. L’Alliance syndicale réitère son désir d’en arriver à une entente avec l’Association de la construction du Québec. Les travailleurs du secteur institutionnel, commercial et industriel poursuivent leur grève illimitée.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale conclut une entente de principe dans le secteur génie civil et voirie

À la suite d’intenses pourparlers, l’Alliance syndicale de la construction vient de conclure une entente de principe avec l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec pour le secteur du génie civil et de la voirie.

« Nous sommes très heureux d’avoir réussi à obtenir une entente négociée. Les négociations ont été ardues, mais elles ont donné des résultats dont nous sommes fiers », a déclaré le porte-parole de l’Alliance syndicale, Yves Ouellet.

L’entente conclue prévoit des augmentations salariales de 2,0 % à la signature. Par la suite, les parties se sont entendues pour 2,1 % en 2014, 2,2 % en 2015 et 2,3 % en 2016. Des augmentations sur les frais de transport et diverses primes sont aussi prévues. « Nous avons respecté notre engagement envers nos membres de négocier une entente raisonnable qui ne les appauvrirait pas », s’est réjoui M. Ouellet.

Cette entente de principe met fin à la grève dans le secteur génie civil et voirie. L’entente devra être acceptée par les travailleurs membres de l’Alliance syndicale dans les prochaines semaines.

« C’est un soulagement pour tous les travailleurs du secteur du génie civil et de la voirie d’avoir réussi à négocier cette entente. Après une semaine de grève, les travailleurs seront heureux de réintégrer les chantiers de ce secteur dès mardi matin » a conclu le porte-parole de l’Alliance syndicale.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale annonce le déclenchement d’une grève générale illimitée dès minuit

Le 17 juin sera une journée triste pour l’industrie de la construction. L’Alliance syndicale annonce le déclenchement d’une grève générale illimitée débutant lundi à minuit. « Aucun travailleur ne voulait en arriver à ce moyen ultime. La partie patronale ne nous laisse pas le choix », a déclaré le porte-parole de l’Alliance syndicale, Yves Ouellet.

Dans tous les secteurs, les hausses salariales proposées sont en bas de la cible de l’indice des prix à la consommation. « Comme nous l’avons indiqué hier, nous sommes prêts à négocier, mais pas à n’importe quel prix », a indiqué le porte-parole de l’Alliance syndicale. Malgré les efforts déployés par les équipes de négociation syndicale, il a été impossible d’en arriver à une entente qui protégerait le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs de la construction.

« Nous avons plusieurs fois dénoncé l’attitude arrogante de la partie patronale dans les dernières semaines. Malheureusement, les discussions des derniers jours n’ont fait que confirmer la mauvaise foi de ceux-ci. Leurs demandes rétrogrades et appauvrissantes sont inacceptables et mènent 175 000 travailleurs vers une grève illimitée », a rappelé M. Ouellet.

De plus, dans le secteur institutionnel, commercial et industriel (IC-I), l’Association de la construction du Québec (ACQ) maintient ses demandes quant à la réduction de la rémunération pour les heures supplémentaires, l’élargissement de la plage horaire de travail, la récupération des heures d’intempéries le samedi à temps simple et une mobilité provinciale accrue. Ces exigences de la partie patronale sont inacceptables pour les travailleurs de la construction et rendent toute entente impossible.

« Les patrons doivent entendre raison et respecter nos travailleurs qui sont la pierre angulaire de leurs entreprises. Nous sommes conscients que cette grève aura des conséquences, mais nos travailleurs doivent protéger leurs conditions de travail et le bien-être de leurs familles. Nous espérons que ce conflit pourra se régler rapidement », a ajouté le porte-parole de l’Alliance.

À partir de minuit, tous les secteurs de la construction seront en grève pour la première fois depuis 1986. Des piquets de grève seront installés à l’entrée de plusieurs chantiers et les travailleurs sont invités à se mobiliser pacifiquement. L’Alliance syndicale rappelle qu’il est important que toutes ces actions se fassent dans le calme et le respect.

Enfin, l’Alliance syndicale souhaite s’adresser directement aux entrepreneurs en construction du Québec. « Plusieurs entrepreneurs laissent entendre à leurs employés que leur emploi serait menacé s’ils ne se présentent pas au travail demain en respect de la grève annoncée par l’Alliance syndicale. C’est faux. Ce genre d’attitude mène à une dégradation des relations de travail. Le droit de grève est un droit légalement reconnu. Les patrons devraient au moins respecter ça », a conclu Yves Ouellet.

À propos de l’Alliance syndicale L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale déplore le manque de respect des patrons et présente ses conditions pour un retour aux négociations

L’Alliance syndicale est sidérée de l’attitude irrespectueuse des parties patronales aux tables de négociation du secteur résidentiel et institutionnel commercial et industriel (IC-I). En effet, les discussions de la fin de semaine ont laissé transparaître une volonté réelle des patrons d’appauvrir les travailleurs de la construction.

Dans les secteurs résidentiels et IC-I, les hausses salariales proposées sont en bas de la cible de l’indice des prix à la consommation (2 % par année). De plus, dans l’IC-I, les demandes sont maintenues pour l’instauration du temps et demi, l’élargissement de la plage horaire de travail, la récupération des heures d’intempéries le samedi à temps simple et une mobilité provinciale accrue. Ces demandes sont inacceptables pour les travailleurs de la construction et leur maintien lors des discussions aux tables rend toute entente impossible.

« Nos travailleurs nous ont donné un mandat clair : protéger leur pouvoir d’achat, conserver le temps double, protéger les emplois en région et favoriser la conciliation travail-famille. Toutes les demandes patronales vont à l’encontre du mandat qui nous a été donné et cette situation rend les discussions complètement stériles », a indiqué Yves Ouellet, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Tel que l’Alliance l’a toujours indiqué et en accord avec la demande de la ministre du Travail, l’Alliance syndicale a décidé de rester disponible pour d’autres discussions dans les prochaines heures. Les négociateurs sont disponibles pour un retour aux tables de négociation au moment où les conciliateurs les convoqueront. Cependant, pour que les négociations soient concluantes, il faudra que les associations patronales acceptent de remettre en question leurs demandes qui constituent un recul de 40 ans pour les travailleurs de l’industrie.

« Les travailleurs sont la plus grande richesse de l’industrie de la construction. Ils sont compétents et méritent d’être traités à leur juste valeur. Ce que les patrons nous demandent est de les punir en acceptant des conditions de travail qui défavorisent leurs familles, qui mettent en péril les emplois en région et qui diminuent leur pouvoir d’achat. Nos 175 000 membres ne peuvent pas se laisser appauvrir de la sorte et nous espérons que les patrons le comprendront dans les prochaines heures afin d’éviter une grève », a conclu M. Ouellet.

Pour information, la table du secteur du génie civil est toujours en discussion.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale somme la partie patronale d’accepter un blitz de négociations

L’Alliance syndicale met au défi la partie patronale d’accepter un blitz de négociations intensives immédiatement jusqu’à dimanche soir. L’organisation d’un tel blitz est le seul espoir restant pour obtenir une entente négociée.

Au cours des derniers jours, l’Alliance syndicale a fait savoir son insatisfaction quant au rythme des négociations. Aux trois tables de négociations sectorielles, aucune rencontre officielle n’a eu lieu depuis le début de la semaine. « Si l’on veut pouvoir négocier et éviter la grève, il faut que les associations patronales acceptent minimalement de nous rencontrer en personne », s’est exclamé Yves Ouellet, le porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

Les négociateurs syndicaux sont disponibles 24 heures sur 24 d’ici au 17 juin. « On veut trouver un terrain d’entente. Pour y arriver, la partie patronale doit changer d’attitude. Nos demandes sont toutes négociables. Ce n’est pas le message que l’on reçoit de la partie patronale. Ils préfèrent exiger plutôt que négocier », a affirmé le porte-parole syndical.

La date butoir du 17 juin a été fixée par l’Alliance syndicale le 30 mai dernier. L’objectif était d’inciter les associations patronales à négocier rapidement alors que l’Association de la construction du Québec sortait d’une période de trois semaines sans aucune séance de négociation.

Selon les estimations de l’Alliance syndicale, chaque travailleur perd plus de 53 $ par semaine depuis le 1er mai. Cette situation est causée par l’interdiction des mesures rétroactives dans les conventions collectives. Chaque semaine qui passe prive les travailleurs des augmentations salariales qui s’appliqueront pour l’année 2013.

« La situation actuelle permet aux entrepreneurs d’augmenter leur marge de profit sans avoir à faire un moindre geste. Nous ne pouvons pas tolérer ce qui semble être une stratégie concertée de ralentir les négociations », a conclu M. Ouellet.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale demande aux travailleurs de se préparer pour la grève dès le 17 juin

L’intransigeance de la partie patronale aux tables de négociation rend difficile toute discussion. Les syndicats se voient obligés de fixer une date butoir avant de déclencher une grève générale dans la construction partout au Québec. Les 175 000 travailleurs de la construction doivent se préparer à la possibilité d’une grève dès le 17 juin. Tous les syndicats de la construction ont obtenu, au cours des dernières semaines, des mandats de grève avec de fortes majorités.

Pour le porte-parole de l’Alliance syndicale, Donald Fortin, « la grève n’est jamais envisagée de gaieté de cœur. On pose cette date limite pour faire accélérer les négociations. C’est la seule solution qui nous reste pour défendre la qualité de vie des familles des travailleurs. L’attitude de la partie patronale, particulièrement de l’Association de la construction du Québec (ACQ), nous a amenés dans une impasse de laquelle il nous semble difficile de pouvoir sortir. »

Les syndicats n’ont pas encore perdu espoir d’en arriver à une entente négociée. L’Alliance syndicale invite la partie patronale à augmenter le rythme des négociations. Un changement de cap de la part de la partie patronale pourrait encore éviter une grève ou un lock-out dans les prochaines semaines.

Refus de négocier

Depuis deux semaines, l’ACQ refuse de négocier. Sous prétexte qu’elle rencontre ses membres pour aller chercher un mandat de lock-out, toutes les négociations ont été rompues avec les syndicats de l’Alliance. C’est une démonstration claire de l’intransigeance patronale et de leur volonté de faire traîner la négociation.

« La partie patronale a le beau jeu. Elle peut bloquer les négociations et ne pas avoir à accorder d’augmentation de salaire. Sans une nouvelle convention collective, chaque semaine représente plus de 53 $ de perdu dans les poches d’un travailleur de la construction », a dénoncé M. Fortin.

Propositions inacceptables

Les propositions patronales appauvriront les travailleurs. Chaque travailleur pourrait perdre jusqu’à 3000 $ par année en raison de ces demandes. Pour les syndicats, il est inacceptable de s’attaquer de la sorte à la classe moyenne. Rappelons qu’un travailleur de la construction gagne en moyenne 35 000 $ par année.

« Avec des demandes aussi rétrogrades et avec un tel refus de négocier, l’objectif patronal est clair. Ils veulent maximiser leur marge de profit sur le dos des familles des travailleurs de la construction. Nous n’accepterons pas de reculer de 50 ans. La grève devient vite inévitable », a déploré le porte-parole de l’Alliance.

Des demandes pour maintenir la qualité de vie

Les demandes syndicales représentent, en tout, moins de 10 % des profits bruts des différentes entreprises de la construction. C’est moins de 1 % des revenus de l’entreprise qui serviraient à payer les augmentations demandées. Pour un travailleur, ces demandes s’élèvent à 1,40 $ par heure par année, incluant le salaire et tous les avantages sociaux. Ceci permettrait aux familles des travailleurs de conserver leur qualité de vie et leur pouvoir d’achat.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.