Le droit de rappel, un pas vers la sécurité d’emploi

Les travailleuses et travailleurs de la CSN–Construction déplorent l’attitude de fermeture, voire de mauvaise foi, adoptée par l’Association de la construction du Québec (ACQ) jusqu’à la date ultime du 30 octobre. La CSN et les travailleurs de la CSN-Construction devront donc, avec les autres organisations syndicales de la construction, se soumettre à un processus d’arbitrage imposé par une loi spéciale, au détriment du droit de grève.

Dans cette optique, la CSN et la CSN–Construction invitent la ministre du Travail, Dominique Vien, à ne pas soumettre à l’arbitrage les demandes de l’ACQ qui nuisent à la conciliation travail-famille ou qui font perdre des droits chèrement acquis aux travailleuses et aux travailleurs de l’industrie. Toutes deux demandent aussi à la ministre de privilégier certaines demandes syndicales, comme celles concernant le droit de rappel et la procédure de mise à pied. Celles-ci permettraient une véritable avancée sur le plan de la sécurité d’emploi et de la reconnaissance d’une forme d’ancienneté dans un secteur de l’économie où le travail est pour le moins précaire en raison des pratiques arbitraires des employeurs.

La mauvaise foi de l’ACQ 
« Ce n’est pas la première fois que l’ACQ laisse agir le couperet législatif du gouvernement pour attendre que les conditions soient fixées à son avantage. Il s’agit d’une façon de négocier qui est contraire aux principes de la bonne foi. L’ACQ se cache derrière le pouvoir public pour mener à terme ses objectifs de négociation. L’ACQ a décidé de ne rien concéder aux organisations syndicales par la négociation pour espérer obtenir un gain important par l’arbitrage. Voilà une attitude déplorable qui met en relief le déséquilibre entre les parties dans ce secteur », a d’abord commenté le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard.

« L’ACQ a refusé de laisser tomber ses demandes inadmissibles sur les horaires de travail et les heures supplémentaires. Qui plus est, elle a décidé de ramener à la dernière minute l’une de ses demandes concernant la reprise obligatoire le samedi des heures non travaillées en raison d’intempéries durant la semaine, alors qu’elle avait publiquement accepté de la retirer il y a cinq mois. Les travailleuses et les travailleurs de la construction ont le droit d’avoir une vie de famille, mais l’Association de la construction du Québec (ACQ) estime le contraire », a conclu le président de la CSN, Jacques Létourneau. 

En guise de rappel
La CSN, la CSN–Construction ainsi que les quatre autres organisations syndicales du secteur sont fermement en désaccord avec la loi et le processus d’arbitrage qu’elle contient, elles ont d’ailleurs déjà annoncé le dépôt d’un recours en Cour supérieure pour la contester. Pour l’heure, toutefois, cet arbitrage ne peut être évité.

L’Alliance syndicale conclut une entente de principe dans le résidentiel

L’Alliance syndicale de la construction vient de conclure une entente de principe avec l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) pour les travaux ayant lieu dans le secteur résidentiel.

Le contenu de l’entente finale sera dévoilé aux travailleuses et travailleurs de la construction lors d’assemblées syndicales qui auront lieu durant les prochaines semaines. « Nous avons toujours dit qu’une entente négociée était préférable et nous nous réjouissons d’avoir réussi à l’obtenir avec L’APCHQ. Il nous reste maintenant le secteur institutionnel, commercial et industriel dans lequel les discussions se poursuivent dans un climat difficile. Cependant, nous espérons encore que les patrons abandonneront leurs demandes qui affectent grandement le quotidien des familles de nos travailleurs afin que nous puissions nous entendre avant la date butoir du 30 octobre 2017 », a expliqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Le secteur résidentiel représentait, en 2016, environ 18,6 % des heures travaillées dans l’industrie de la construction au Québec.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale conclut une entente de principe dans le secteur génie civil et voirie

L’Alliance syndicale de la construction vient de conclure une entente de principe avec l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec pour les travaux ayant lieu dans le secteur du génie civil et de la voirie.

Cette entente de principe concerne toutes les clauses générales de la convention collective. Au retour des vacances, les négociations devront se poursuivre pour les clauses particulières à chaque métier et occupation.

L’entente de principe devra être ratifiée en assemblée, par chacune des associations syndicales, avant de constituer officiellement la convention collective 2017-2021. Les assemblées auront lieu lorsque le processus de négociation des clauses particulières sera terminé.

« Nous avons toujours dit qu’une entente négociée était préférable et c’est ce que nous avons réussi à obtenir. Nous espérons que cela inspirera les associations des autres secteurs afin d’en arriver à d’autres ententes », s’est réjoui Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Le secteur du génie civil et de la voirie représentait en 2016 environ 19 % des heures travaillées dans l’industrie de la construction au Québec.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

 

Un travail essentiel et intrigant

Si les quelque 1000 arpenteuses et arpenteurs en construction du Québec n’existaient pas, il faudrait les inventer. En leur absence, les édifices pousseraient tout croches ; les tuyaux d’aqueduc passeraient n’importe où ; et les ponts et viaducs seraient à côté de la coche. Regard sur une occupation méconnue sans laquelle les travaux de génie civil ou de voirie ne sauraient voir le jour.

Certains arpenteurs se plaisent à dire que les navigateurs qui découvrirent le Nouveau Monde il y a 400 ans exerçaient le même travail qu’eux. Le père des arpenteurs se nommerait Samuel de Champlain ; c’est lui qui développa les plans des premières seigneuries. Si on s’amuse à remonter le fil de l’histoire, on peut retracer l’existence d’activités d’arpentage 2000 ans avant notre ère, notamment chez les Égyptiens et les Gaulois. Le mot lui-même provient du terme celtique arapennis. Il désigne une mesure agraire surtout utilisée pour les terrains boisés et les superficies de vignes.

Un arpenteur, ça mange quoi en hiver ?

Comme ce fut le cas pour ceux qui de tout temps firent de l’arpentage, les arpenteuses et arpenteurs en construction doivent avoir le compas dans l’œil et la précision à cœur. Ce sont eux qui mettent en lumière les écarts et les empiètements des travaux et qui permettent d’éviter les problèmes relatifs à l’emplacement des limites sur les chantiers. Ils fournissent des données sur l’alignement, l’altitude, l’orientation, les dimensions et la superficie de divers terrains ou projets d’infrastructures. Ils sont appelés à travailler à la construction de réseaux d’aqueduc et d’égout, de stations de métro, de complexes industriels ou commerciaux, de routes et d’autoroutes, etc. Ils collectent, transfèrent, calculent et mettent en plan les données d’arpentage à l’aide d’instruments spécialisés pour délimiter les balises des constructions projetées. À cette fin, ils utilisent, entre autres, un carnet de notes électronique, une station totale robotisée, un récepteur GPS et des logiciels de calcul et de dessin.

Voyage, voyage

En plus de faire preuve d’une grande conscience professionnelle, l’arpenteur doit se montrer mobile et très disponible. Lorsque l’entrepreneur veut savoir si les travailleuses et travailleurs de son chantier peuvent rentrer au travail le week-end, il tient généralement pour acquise la présence de l’arpenteur. « On n’a pas le choix d’être là. Sans nous, les travaux n’avancent pas », soutient Jean-Louis Simard, qui baigne dans le milieu depuis sa jeunesse. Celui qui se destine à cette occupation spécialisée doit aussi être prêt à s’éloigner. « J’ai fait mon bonhomme de chemin un peu partout au Québec. Quand je pars un mois, ça peut vouloir dire rester plus longtemps, voire même jusqu’à un an ! Bien sûr, la vie personnelle en prend un coup. » Ce travail est idéal pour les esprits à la fois bohèmes et cartésiens, puisqu’il implique méthode et analyse d’une part et changement de décor, d’autre part. « J’ai bourlingué dans mon jeune temps, évoque Richard Galarneau, qui pratique l’arpentage depuis une dizaine d’années. Lorsque mon enfant est né, j’ai eu besoin de plus de stabilité, mais une chose était non négociable : travailler dehors. Comme j’étais doué en mathématiques et dans la lecture de plans, l’arpentage m’a semblé une voie évidente. » Son boulot lui permet ainsi de vivre les quatre saisons du Québec tout en parcourant des centaines de kilomètres chaque année. « C’est comme la suite d’un voyage », dit-il en souriant.

Munis de leur équipement, les arpenteurs sont appelés à travailler sur des terrains accidentés ou difficiles d’accès et doivent être en bonne forme physique. La température peut aussi représenter un obstacle. « J’aime mieux travailler à –20 qu’à 30 », souligne Jean-Louis Simard. Richard Galarneau, lui, apprécie autant les grands froids que les grosses chaleurs. Mais la pluie l’embête : « Elle affecte les équipements et rend la tâche plus ardue. »

Les deux font la paire

L’implantation des limites constitue la partie visible du travail. Pourtant, l’étape des calculs, qui se fait dans les bureaux par une personne désignée, est tout aussi cruciale : si un calcul est erroné, l’implantation le sera de facto. Le travail de l’arpenteur s’exécute donc souvent à deux ; il exige un bon esprit d’équipe et des habiletés sur le plan interpersonnel. « Moi, je dis toujours, l’arpentage, c’est une question de confiance à trois niveaux : il faut que j’aie confiance en mes moyens, il faut que les personnes qui comptent sur moi — contremaîtres, surintendants, autres corps de métier — aient confiance en mes moyens, et enfin, il faut que j’aie confiance en mon collègue qui me fournit les données avec lesquelles je travaille. Si l’un des maillons fait défaut, tout fout le camp », précise Jean-Louis Simard.

Jamais si bien servi que par un arpenteur

Durant leur formation de 18 mois et les 4000 heures de travail qu’ils complètent pour être reconnus classe 2 par la Commission de la construction du Québec, les arpenteurs accumulent des connaissances et des compétences fondamentales. Or, il arrive de plus en plus qu’une personne d’un autre corps de métier exécute certains travaux d’arpentage. Cela représente un risque, puisqu’elle n’est pas formée pour la tâche. Et l’erreur peut coûter cher. « Si une borne empiète sur une propriété privée, la ville doit acheter la portion de terrain nécessaire pour la laisser en place et apporter une dérogation au cadastre, affirme Richard Galarneau. Parfois, au moment de refaire des bordures de rue, on se rend compte qu’un puisard est mal positionné. Le coût de l’opération pour modifier son emplacement tourne autour de 6000 $. Si tous les puisards de la rue doivent être déplacés, c’est pas mal plus coûteux. » Voilà des exemples où la précision de l’arpenteur est indispensable.

D’autres types d’erreurs peuvent aussi se produire : l’inversion de pompe d’un tuyau sanitaire dans un immeuble empêchera l’eau de sortir et sera susceptible de créer des problèmes. « Quand ça arrive, c’est le bordel ! », s’exclame encore Richard Galarneau. Fait à noter : les arpenteurs, qui sont représentés à près de 65 % par la CSN, demandent l’exclusivité de leur travail depuis 2007. Cette reconnaissance qu’ils méritent bien permettrait aux entrepreneurs de s’éviter ce genre d’ennuis. Bien que les arpenteurs ne l’aient toujours pas obtenue, ils ont quand même réussi à décrocher, en 2007, un rattrapage salarial de 29 %.

Compte tenu des lourds impacts de leur travail, les arpenteurs doivent savoir supporter le stress. « Il faut être très productif pour ne pas ralentir les équipes qui doivent procéder rapidement », renchérit Jean-Louis Simard, qui cumule plus de 50 000 heures dans le domaine. Le temps de déplacement entre les chantiers à visiter dans une même journée ajoute au stress. « Il est impératif de se forger une carapace pour parvenir à faire notre job sans se laisser ronger par la pression. »

Dans l’ombre et la lumière

Quoi qu’il en soit, les arpenteurs souffrent toujours d’un autre manque de reconnaissance. Il est en effet rare qu’ils reçoivent des félicitations quand un trottoir est à l’équerre ; mais dès qu’une erreur se produit, les répliques sont automatiques : « Je me suis fié aux données de l’arpenteur ! », entendent-ils trop souvent. Le fardeau leur revient donc de prouver l’exactitude de leurs données. « On doit toujours démontrer qu’on ne s’est pas trompé, ajoute Richard Galarneau. Il m’est souvent arrivé de retrouver le trou initial que j’avais creusé dans la terre à l’aide de mon piquet : c’est une sorte de pièce à conviction. »

Malgré le stress et les bons mots qui se font rares, les arpenteurs en construction adorent leur travail. « J’aime apprendre et je continue tous les jours à améliorer mes techniques, à découvrir de nouveaux trucs et à les perfectionner. J’éprouve aussi une fierté de savoir que ma job est indispensable », lance Jean-Louis Simard. Et son frère d’armes Galarneau de conclure : « Faire de l’arpentage est exigeant, mais extrêmement stimulant. Ce travail me permet de raisonner et de participer à la réalisation de grands projets, au grand air. Que pourrais-je demander de mieux ? »

L’Alliance syndicale de la construction conteste la loi spéciale

Les cinq organisations syndicales qui représentant les travailleuses et les travailleurs de la construction au Québec annoncent qu’elles ont déposé devant la Cour supérieure du Québec une requête contestant la constitutionnalité de la loi spéciale qui a mis fin à la grève dans la construction.

Adoptée le 30 mai dernier, la Loi assurant la reprise des travaux dans l’industrie de la construction ainsi que le règlement des différends pour le renouvellement des conventions collectives contrevient à la Charte canadienne des droits et libertés ainsi qu’à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.

La loi sur le retour au travail porte atteinte de façon injustifiée au droit de grève des travailleuses et des travailleurs en leur interdisant complètement l’exercice de ce droit, qui est pourtant reconnu comme étant un droit fondamental par la Cour suprême. La liberté d’expression des travailleuses et travailleurs de la construction est aussi restreinte par cette loi spéciale.

« Nos membres ne peuvent accepter qu’un droit fondamental soit bafoué par le gouvernement. Nous avons l’intention de démontrer que le gouvernement du Québec a agi de façon abusive en forçant le retour au travail », a indiqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de l’industrie de la construction.

La loi R-20 est aussi visée
Jugeant que l’interdiction de négocier des augmentations de salaire rétroactives est également inconstitutionnelle puisqu’elle nuit au droit d’association, l’Alliance syndicale annonce du même souffle qu’elle conteste aussi l’article 48 de la loi sur les relations de travail dans la construction (loi R-20) qui empêche la rétroactivité devant la Cour suprême.

« Rien ne justifie le refus de donner aux travailleuses et aux travailleurs de la construction les mêmes droits de négociation que ceux qui sont accordés dans le Code du travail aux autres syndiqués québécois. Nous allons plaider pour l’abolition de cet article et pour l’introduction de mesures anti-briseurs de grève dans la loi régissant l’industrie », a conclu monsieur Trépanier.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

Le gouvernement du Québec en conflit d’intérêts

Blogue co-signé par Jacques Létourneau, président de la CSN,
et Pierre Brassard, président de la CSN-Construction

Avec sa loi spéciale dans la construction, le gouvernement vient nier le droit fondamental à la libre négociation des travailleuses et des travailleurs de la construction. C’est très grave, car il contrevient ainsi aux jugements de la Cour suprême et à la Charte des droits et libertés, qui reconnaissent ce droit fondamental.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement québécois vote une loi matraque contre des syndiqué-es. Tout récemment, il a frappé les juristes de l’État, niant ainsi leur droit de négocier. Dans le secteur de la construction, il s’agit d’un deuxième coup de force en quatre ans. Et dans le passé, les ouvriers de cette industrie ont subi à plusieurs reprises les affres d’une loi spéciale. Ce faisant, le gouvernement a habitué les associations patronales à un certain laxisme aux tables de négociation, qui nuit à la conclusion d’ententes négociées. Pourquoi s’empresseraient-elles de négocier en sachant que le gouvernement finira par intervenir quelques jours après le déclenchement d’une grève ?

Juge et partie
Les parties à la table de négociation sont, d’un côté, les organisations syndicales chapeautées par l’Alliance syndicale, et de l’autre, les associations patronales de la construction. Or, des acteurs de l’industrie brillent par leur absence à cette table, et ce sont les donneurs d’ouvrage. On parle notamment des municipalités et des deux paliers de gouvernement, provincial et fédéral, qui se trouvent parmi les plus gros donneurs d’ouvrage de la construction.

Le gouvernement québécois a en plus le pouvoir de décréter les conditions de travail dans ce secteur névralgique, comme il vient de le faire avec sa loi spéciale. Comment croire à son impartialité dans le dossier, lui qui commande et assume les coûts de la majeure partie des travaux d’infrastructures au Québec et qui a tout intérêt à réduire la facture ? Pourrait-il être tenté, par un jeu de corridor, de s’allier aux représentants patronaux présents à la table de négociation pour tenter d’obtenir des syndiqué-es qu’ils acceptent les offres patronales ? Se ferait-il le porte-voix des municipalités, alors que les maires Labeaume et Coderre ont expressément demandé l’adoption d’une loi spéciale ? On peut se poser ce genre de questions. D’ailleurs, le gouvernement Couillard a démontré à plusieurs reprises son préjugé favorable à l’égard des patrons et s’est déjà montré très sensible aux pressions de ces deux maires lors de l’adoption du projet de loi 110 visant les conventions collectives dans le secteur municipal.

Le gouvernement semble jouer un jeu parallèle au déroulement des négociations de la construction et se place à la fois en position de juge et partie. Par le fait même, il donne toutes les apparences de conflit d’intérêts. Cette situation, tout simplement intolérable, s’est concrétisée et renforcée cette semaine avec l’adoption de la loi spéciale.

Avaler la couleuvre de la loi
La loi spéciale donne cinq mois aux parties pour en venir à une entente, sans quoi un arbitre sera appelé à recommander les conditions des syndiqué-es, qui leur seraient par la suite imposées par l’État. L’adoption de cette loi a permis au gouvernement de s’ingérer plus profondément encore dans un processus de négociation privée, et même dans l’arbitrage, si nécessaire. Nous dénonçons plus particulièrement l’article 23 de la loi qui confère à la ministre du Travail le droit de déterminer dans le menu détail les matières à arbitrage, les méthodes et le cadre pour le tenir. De facto, cet article retire à l’arbitre toute marge de manœuvre pour assumer correctement le rôle judiciaire qui lui incombe. Le gouvernement peut-il faire abstraction de son statut d’important donneur d’ouvrage lorsqu’il prend ainsi parti pour fixer les termes de la loi et les critères de l’arbitrage ?

En cas d’impasse, le statut de législateur du gouvernement et son rôle de donneur d’ouvrage lui permettent de pousser les parties, et plus particulièrement les syndicats, dans un processus d’arbitrage qu’il a concocté lui-même et dont il tirera les plus grands avantages. Les associations patronales qui seront assises à la table, elles, savent que le Saint-Esprit gouvernemental veillera sur leurs travaux et auront tout intérêt à laisser venir le processus d’arbitrage.

Le législateur aurait dû faire confiance au processus de négociation et laisser les parties poursuivre les discussions. Le coup de force du gouvernement est carrément inacceptable. En choisissant plutôt de porter deux chapeaux à la fois, il convie les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction à jouer à un jeu de dupes.

Le gouvernement a muselé les travailleuses et les travailleurs

L’Alliance syndicale dénonce l’adoption du projet de loi 142. « Cette loi porte atteinte au droit fondamental d’association puisqu’il entrave le droit de négocier et d’exercer un rapport de force en empêchant les travailleurs de faire la grève. Cette intervention du législateur est plus qu’intrusive. C’est une loi antidémocratique », a martelé Michel Trépanier, porte-parole syndical de l’Alliance syndicale.

« La loi spéciale ne reflète pas du tout l’attitude constructive que nous avons eue. Depuis le début, nous avons porté une attention particulière pour répondre aux demandes et recommandations de la ministre », a dénoncé le porte-parole syndical.

L’Alliance syndicale examine les recours possibles pour contester cette loi spéciale devant les tribunaux. Cependant, elle respectera le retour au travail prévu pour le 31 mai 2017 et répondra positivement aux convocations des médiateurs.

L’Alliance syndicale remercie ses membres pour leur support tout au long de ce processus et pour leur engagement. Elle espère maintenant que le retour au travail s’effectuera dans le respect des conventions collectives. D’ailleurs, tout travailleur victime d’intimidation ou de représailles de la part de son employeur est invité à communiquer avec son représentant syndical.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Le gouvernement du Québec en conflit d’intérêts

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, s’adressera ce matin à 11 h 30 aux travailleurs et travailleuses de la construction réunis devant l’Assemblée nationale pour protester contre l’adoption imminente d’une loi spéciale et en profitera pour souligner le conflit d’intérêts dans lequel se trouve le gouvernement du Québec, qui compte parmi les plus gros donneurs d’ouvrage de l’industrie.

« Encore une fois, le gouvernement intervient avec une loi spéciale qui vient nier le droit fondamental à la libre négociation pourtant reconnu par la Charte. Mais il y a plus, explique Jacques Létourneau. Les parties à la table de négociations sont, d’un côté, les organisations syndicales chapeautées par l’Alliance syndicale, et de l’autre, les associations patronales. Or, des acteurs de l’industrie brillent par leur absence à cette table, et ce sont les donneurs d’ouvrage. Il se trouve pourtant que l’un des principaux d’entre eux, le gouvernement du Québec, a le pouvoir de décréter les conditions des travailleurs dans la construction. Comment croire à son impartialité dans cet exercice, lui qui a tout intérêt à réduire ses dépenses justement parce qu’il commande et paye une grande partie des travaux d’infrastructures au Québec ? », questionne le président de la CSN.

Pierre Brassard, le président de la CSN-Construction, abonde dans ce sens et rappelle que les négociations de la construction se font alors que le cadre et les coûts de plusieurs projets de construction sont déjà fixés. Il estime du coup que cette négociation s’est déroulée dans un contexte nettement déséquilibré, où ceux qui ont réellement un intérêt à tirer les conditions de travail vers le bas influencent la table de négociation. « Est-ce que les augmentations de salaire des travailleurs sont prévues lors de l’acceptation des projets d’infrastructures ? Les donneurs d’ouvrage s’organisent-ils avec les représentants patronaux présents à la table de négociation pour faire payer aux syndiqué-es la baisse des coûts relatifs aux travaux ? On peut se poser ce genre de question. Si tel est le cas, les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction se trouvent pris en otage dans un jeu de dupes. »

Pour ces raisons, entre autres, la CSN dénonce fermement l’action du gouvernement libéral dans ce dossier. « Avec la menace d’une loi spéciale, le gouvernement du Québec veut contraindre les travailleurs et travailleuses de la construction à renoncer à leurs demandes, qui sont plus que raisonnables. Mais en tant que donneur d’ouvrage, il semble jouer un jeu parallèle au déroulement des négociations et se place ainsi en position de juge et partie. Par le fait même, il donne toutes les apparences de conflit d’intérêts. Cette situation est tout simplement intolérable », conclut Jacques Létourneau.

 

L’Alliance syndicale refuse les offres finales des patrons

L’Alliance syndicale de la construction refuse les offres finales qui ont été déposées par les associations patronales dans tous les secteurs de l’industrie de la construction.

Dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel, l’Association de la construction du Québec a remis de l’avant ses demandes attaquant la conciliation travail-famille. C’est ces demandes qui sont au centre du conflit de travail actuel.

Dans tous les secteurs, les offres salariales présentées étaient aussi insuffisantes. L’Alliance syndicale refuse que les 175 000 travailleuses et travailleurs de la construction s’appauvrissent au cours des quatre prochaines années.

Le gouvernement du Québec déposera une loi spéciale demain matin à l’Assemblée nationale. « Demain, nous verrons qui le gouvernement choisira entre les 175 000 travailleurs et travailleurses et leurs familles ou les patrons et leurs chums », a déclaré Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

L’Alliance syndicale dénonce la mauvaise foi de l’Association de la construction du Québec

L’Alliance syndicale a annoncé qu’elle déposera, lundi, des procédures judiciaires pour négociation de mauvaise foi contre l’Association de la construction du Québec et son négociateur, Dominic Proulx.

Hier soir, à la table du secteur institutionnel-commercial et industriel, l’ACQ a présenté une nouvelle offre qui nous ramène en arrière de plusieurs semaines. Dans leur proposition, les patrons ont ramené dans leurs demandes :

  • Les changements des horaires de travail;
  • L’abolition de l’horaire de 5 jours consécutifs;
  • Le temps supplémentaire.

Ces demandes avaient été échangées contre deux demandes syndicales de première importance soit l’inflation à la fin de la convention et le droit de rappel. Cela ne fait que démontrer l’attitude arrogante de la partie patronale à la table institutionnel-commercial et industriel .

« L’ACQ a menti aux négociateurs, aux médias et à la population en disant qu’ils retiraient leurs clauses sur la conciliation travail-famille. Le représentant de l’ACQ a dit qu’il allait prendre TOUS les moyens pour atteindre son but et qu’au pire il l’atteindrait par une loi spéciale  » a expliqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

« Nous sommes donc obligés de dénoncer publiquement la situation, car nous devons prendre les moyens appropriés pour défendre les intérêts de nos travailleuses et travailleurs », a conclu monsieur Trépanier.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

Construction : une mobilisation monstre partout au Québec

Deuxième journée de grève dans la construction. Des milliers de travailleuses et de travailleurs ont envahi les rues de plusieurs villes au Québec pour faire entendre leur message : il est hors de question qu’ils sacrifient leur vie de famille au profit, et c’est le cas de le dire, des entrepreneurs de l’industrie. À Montréal, Québec, Sherbrooke, Chicoutimi, Rimouski, Cap-aux-Meules, Paspébiac, les syndiqué-es et leur famille ainsi que des sympathisants à leur cause ont déambulé pour dire non aux demandes de recul inacceptables des patrons. « Moi, le samedi, je vais avec ma fille à son cours de natation. Elle aime ça, que je sois là pour l’encourager, mais là, on veut m’obliger à reprendre le travail ce jour-là s’il ne fait pas beau dans la semaine. Et à taux simple en plus. Vraiment, les boss exagèrent. Ma vie de famille est aussi importante que celle des boss », a souligné un travailleur de la CSN-Construction. Les patrons demandent également aux travailleurs d’accepter des horaires variables et d’accepter des modifications à celui-ci à quelques heures d’avis. « Quand j’apprends la veille que je dois rentrer à 5 h du matin le lendemain matin, ça marche pas. J’ai les enfants une semaine sur deux, donc une semaine sur deux c’est moi qui vais les conduire à la garderie. Je fais quoi ? » a-t-il renchéri.

Menace de loi spéciale – un rebuffade envers les arpenteurs

Dès le premier jour de grève, la ministre du Travail, Dominique Vien, a invité d’urgence les deux parties à poursuivre les négociations et s’est dite confiante qu’elles en arrivent à une entente. Un plan et des dates de négociation ont été proposées par la partie syndicale, qui a confirmé la reprise des négociations dans tous les secteurs. Toutefois, le premier ministre Couillard a commencé à brandir la menace d’adoption d’une loi spéciale dès le lundi 29 mai. « On veut une entente négociée, commente le président de la CSN-construction, Pierre Brassard. C’est ça qui est le plus profitable pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. »

L’Alliance syndicale déclenche la grève générale illimitée

Devant l’impasse qui persiste dans les négociations, l’Alliance syndicale n’a d’autre choix que de déclencher la grève générale illimitée. « Les employeurs nous demandent de sacrifier du temps avec nos familles pour être disponible au travail. Il y a des limites à ne pas dépasser et elle est atteinte », s’insurge Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

« La grève était le seul choix qui nous restait. Nous avons négocié jusqu’à la dernière seconde afin de tenter d’en venir à une entente. D’ailleurs, nous avons accepté à plusieurs reprises de collaborer avec la conciliatrice afin d’accepter un règlement qui évite un conflit. Malheureusement, les employeurs se sont entêtés à conserver leurs demandes déraisonnables et n’ont pas voulu accepter les propositions de la conciliatrice. Leur objectif est clair, ils veulent prolonger les négociations pour continuer à tirer profit de l’absence de rétroactivité. Ils misent sur une loi spéciale », dénonce Michel Trépanier.

C’est la deuxième grève générale illimitée dans l’industrie de la construction en quatre ans. « En 2013, les employeurs avaient mis de l’avant les mêmes demandes. La grève en 2017 ne peut pas surprendre les patrons. Les mêmes demandes, la même fermeture et la même arrogance ne pouvaient que nous amener au même résultat », s’exclame le porte-parole syndical.

Tous les secteurs de la construction sont en grève. Des piquets de grève seront installés à l’entrée de plusieurs chantiers et les travailleurs sont invités à se mobiliser pacifiquement. L’Alliance syndicale rappelle qu’il est important que toutes ces actions se fassent dans le calme et le respect.

Enfin, l’Alliance syndicale souhaite rassurer ses membres. Plusieurs travailleuses et travailleurs ont peur de se faire mettre à la porte s’ils exercent leur droit de grève. « Si vous recevez de telles menaces, contactez votre syndicat ! Le droit de grève est un droit légalement reconnu que les patrons se doivent de respecter », conclut Michel Trépanier.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

 

Non au couperet d’une loi spéciale dans la construction

La CSN reproche au gouvernement libéral de laisser planer la menace d’une loi spéciale pour régler les négociations dans l’industrie de la construction.

« La partie syndicale met toutes ses énergies pour en arriver à une entente négociée avec les associations patronales, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il faut les laisser poursuivre leur démarche et éviter à tout prix la loi spéciale qui nie le droit à la libre négociation. »

Le président de la CSN dénonce la pratique des libéraux qui, encore une fois, se préparent à attaquer le droit à la libre négociation, comme ils l’avaient fait dans le cas du projet de loi 3 et des régimes de retraites des employé-es municipaux. « Ce que le gouvernement est en train de dire, c’est qu’il va empêcher les travailleuses et travailleurs de la construction d’exercer ce droit fondamental, qui est reconnu par la Charte des droits et libertés. On ne peut pas tolérer ça », affirme Jacques Létourneau.

Rappelons que la Cour suprême a rendu une décision dans laquelle elle réprimande le gouvernement de la Saskatchewan qui voulait restreindre le droit de grève des employé-es des services publics en santé. « C’est une décision historique dont le gouvernement du Québec a l’obligation de tenir compte », conclut le président de la CSN.

L’Alliance syndicale appuie les sinistrés des inondations

Alors qu’elle a annoncé une grève dans l’industrie de la construction le 24 mai prochain s’il n’y avait pas d’entente pour le renouvellement des conventions collectives, l’Alliance syndicale tient à rassurer les sinistrés affectés par les inondations. Les syndicats de la construction ont décidé que les travaux en cours sur des résidences dans les zones inondées pourront se poursuivre après le 24 mai, et ce, même en cas de déclenchement d’une grève générale illimitée.

« Nous considérons que ces travaux sont essentiels afin de permettre aux familles affectées par ce terrible drame de réintégrer leur domicile dans les plus brefs délais. Nous allons permettre à ces travaux de se poursuivre. Nous tenons à l’annoncer aujourd’hui afin d’éviter un stress inutile à ces gens », a indiqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Des milliers de bénévoles disponibles
L’Alliance souhaite favoriser le bénévolat de ses membres dans les corvées de nettoyage dans toutes les régions affectées. Une invitation sera envoyée aux travailleuses et travailleurs afin qu’ils participent, avec leurs familles, aux efforts qui seront faits durant la fin de semaine prochaine.

En cas de grève, l’Alliance incitera et mobilisera ses membres afin qu’ils effectuent du bénévolat auprès des sinistrés. « Les travailleurs de la construction sont des gens de cœur. La bataille que nous menons pour la conciliation travail-famille ne doit pas affecter les sinistrés. Nous espérons encore une entente négociée, mais nous tenons à faire savoir que, s’il y a grève, les travailleuses et les travailleurs seront à pied d’œuvre bénévolement pour accélérer le rétablissement de la situation dans les zones inondées », a conclu Michel Trépanier.

L’Alliance syndicale est entrée en communication avec le Centre national de coordination gouvernementale (CNCG) de la sécurité civile afin de s’assurer que les municipalités soient avisées de cette proposition de support. Les villes désirant bénéficier de cette main-d’œuvre sont invitées à communiquer leurs besoins directement au 514-377-1102 ou par courriel au victor@flanaganrp.com.

À propos de l’Alliance syndicale
L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Une grève le 24 mai dans la construction ?

Alors que les négociations durent depuis des mois, l’intransigeance patronale force la main de l’Alliance syndicale. « Pour débloquer les négociations, nous sommes obligés de demander à nos membres de se préparer pour la grève dès le 24 mai », a annoncé Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Réunis dans une assemblée extraordinaire qui se déroulait simultanément dans onze villes du Québec, les membres de l’Alliance syndicale se sont indignés devant les demandes patronales. « Les patrons souhaitent abolir la semaine de travail de cinq jours. Ils veulent changer notre horaire de travail n’importe quand, selon leur volonté, sans indemnités supplémentaires. La conciliation travail-famille serait impossible. Nous ne plierons jamais devant de telles demandes parce que nous défendons nos familles et notre dignité », a affirmé Michel Trépanier.

Des demandes syndicales raisonnables

Les demandes syndicales de cette négociation sont raisonnables. Les syndicats de la construction demandent que les travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction maintiennent leur pouvoir d’achat, concilient plus facilement le travail et la famille ainsi qu’une bonification de leurs régimes de retraite et d’assurances collectives. « En octobre dernier, nous avons rencontré la ministre du Travail qui nous a demandé d’être responsables et raisonnables dans nos demandes, ce que nous avons fait. Les patrons, eux, ont décidé de présenter des demandes abusives qui auront des conséquences directes sur nos familles. En cette semaine québécoise des familles, il nous apparaît raisonnable de nous assurer que notre vie au travail se fasse dans les meilleures conditions, sans affecter nos proches »,  a expliqué le porte-parole syndical.

Aucun intérêt à négocier pour les patrons

Depuis le 30 avril, les employeurs empochent, sur le dos de chaque travailleur, plus de  51 dollars par semaine. C’est la conséquence directe de l’interdiction de négocier des clauses rétroactives dans les conventions collectives de la construction. « La loi sur les relations de travail dans l’industrie de la construction encourage les patrons à retarder les négociations. C’est un déséquilibre total qui doit changer », a dénoncé Michel Trépanier.

La semaine dernière, l’Alliance syndicale a déposé une pétition de plus de 40 000 signataires à la ministre du travail. La pétition portait spécifiquement sur les questions de la rétroactivité et des dispositions contre les briseurs de grève. « Nous sommes confiants que la ministre responsable du Travail prendra position pour que tous les syndiqués au Québec soient traités de la même façon », a conclu le porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les cinq syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

 

 

Bénévolat dans les travaux de construction – Un projet de règlement inacceptable

La Confédération des syndicats nationaux encourage les citoyennes et les citoyens à s’impliquer bénévolement dans leur communauté. Or, le projet de règlement présenté par la ministre du Travail, Dominique Vien, prend prétexte du manque de personnel dans les services publics et de l’état de délabrement des bâtiments publics, causé par les politiques d’austérité et le sous-financement récurrent, pour imposer une très large dérèglementation des travaux de construction avec des conséquences importantes sur l’industrie de la construction comme sur la santé et la sécurité de la population. C’est bien à cause du sous-financement des réseaux que des édifices doivent aujourd’hui faire l’objet de travaux majeurs, voire être carrément démolis puis reconstruits et pour la CSN c’est sur le volet du financement qu’il faut agir afin d’assurer la pérennité de nos bâtiments publics.

« Nous appelons le gouvernement à être transparent et à se mettre en mode écoute lors des consultations à venir, auxquelles nous participerons. Si l’objectif du règlement est de favoriser l’engagement bénévole, nous pensons que le gouvernement ne s’y prend pas de la bonne façon et qu’il créera beaucoup plus de problèmes qu’il n’en solutionnera », réagit le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Cela fait des décennies que nous prévenons le gouvernement comme les gestionnaires des réseaux publics des dangers de ne pas financer adéquatement l’entretien des édifices. La réponse à des années de compressions ne peut pas être de se délester collectivement de nos responsabilités à cet égard », souligne le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Guy Laurion.

Le projet de règlement ne fait pas que permettre le recours à des bénévoles pour de menus travaux de rafraîchissement des bâtiments publics. Il ouvre la porte à la réalisation de travaux importants qui nécessitent une expertise et une imputabilité. « Par exemple, l’amiante est omniprésent dans nos écoles. Des travaux mal faits favorisent les infestations de moisissures. Les ouvriers spécialisés des établissements sont formés et dotés d’équipements particuliers. Ils doivent respecter des protocoles rigoureux. Ce qui est en cause, c’est la santé et la sécurité de la population et du personnel œuvrant dans nos écoles, nos cégeps, nos établissements de santé et de services sociaux. C’est aussi celle des parents et des bénévoles qui n’ont pas l’expertise pour effectuer des travaux majeurs dans les bâtiments publics », explique le président de la Fédération des employées et employés de services publics, Denis Marcoux.

La CSN dénonce par ailleurs le fait que par l’entremise de ce règlement, le gouvernement exclut des travaux aux règles normalement applicables à l’industrie de la construction. « Ce règlement n’est pas un assouplissement de certaines règles trop rigides, c’est la concrétisation d’un fantasme patronal de dérèglementation tous azimuts. On parle de « bénévolat », mais il s’agit ici de désassujettissement du secteur de la construction sans débat. C’est troublant ! », ajoute le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard.

L’Alliance syndicale demande au gouvernement de ne pas renouveler les mandats des médiateurs

L’Alliance syndicale de la construction a demandé, par écrit, à la ministre du Travail de ne pas renouveler les mandats des médiateurs afin d’éviter un prolongement inutile et couteux de la négociation pour les travailleurs et travailleuses.

« À partir 30 avril prochain, les travailleurs perdront 51 $ par semaine en augmentation de salaire, lesquels iront directement dans les poches des employeurs, et ce, à cause de l’absence de rétroactivité dans la loi qui régit l’industrie », a indiqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de l’industrie de la construction. « Dans ces circonstances, un renouvellement des mandats des médiateurs aux différentes tables entrainerait une période de négociation supplémentaire de 30 jours durant lesquels les travailleurs et travailleuses laisseraient plus de 35 millions de dollars sur la table », a poursuivi le porte-parole de l’Alliance syndicale.

En effet, l’industrie de la construction ne possède pas de clause de rétroactivité dans la loi qui la régit. Par conséquent, l’augmentation de salaire prévue à partir du 1er mai dans les soumissions des entrepreneurs ne sera pas versée avant qu’une nouvelle entente ne rentre en vigueur.

Par ailleurs, la loi prévoit une période de 21 jours après la fin de la médiation avant que des moyens de pression ne puissent être exercés. « Nous considérons que cette période de 21 jours est amplement suffisante pour que les employeurs entendent raison et laissent tomber leurs demandes abusives qui affecteraient considérablement la vie de famille de tous nos travailleurs », a ajouté monsieur Trépanier.

Parmi ces demandes, nous retrouvons la diminution de la rémunération des heures supplémentaires travaillées dans tous les secteurs de l’industrie. Dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel, la partie patronale demande aussi la reprise obligatoire des heures perdues pour intempérie durant la semaine le samedi à taux simple, l’abolition de l’horaire de travail fixe et la disponibilité obligatoire des travailleurs de 5 h à 20 h.

« Nos membres méritent une négociation qui se réalise sur un pied d’égalité. À partir du 30 avril, chaque journée de négociation supplémentaire entraine un gain monétaire pour les entrepreneurs et une perte pour les travailleurs. Ce déséquilibre ralentit la négociation et nous empêche de réaliser notre objectif ultime : obtenir une entente négociée dans les meilleurs délais pour le bien des travailleurs et de leur famille » a expliqué Michel Trépanier.

L’Alliance syndicale pense que le gouvernement peut envoyer un signal fort en décidant de ne pas renouveler le mandat des médiateurs pour l’ensemble des secteurs de l’industrie de la construction. « Ne pas renouveler le mandat des médiateurs augmentera la pression sur toutes les parties pour obtenir une entente négociée. C’est ce que nos membres nous demandent de faire », a conclu le porte-parole de l’Alliance syndicale.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Signez la pétition: modifications à la loi R-20 pour l’ajout de clauses sur les briseurs de grève et la rétroactivité

L’Alliance syndicale demande au gouvernement d’inclure des dispositions contre les briseurs de grève et le droit pour les syndicats de négocier des augmentations de salaire rétroactives dans les conventions collectives. Ces demandes se basent sur ce qui existe déjà dans la loi qui régit les relations de travail pour les autres syndiqués au Québec, le Code du travail.

Les syndicats de la construction estiment qu’il est injuste que les travailleuses et les travailleurs de la construction ne soient pas traités de la même manière que les autres syndiqués québécois.

Texte de la pétition :

MODIFICATIONS ÀLA LOI R-20 POUR L’AJOUT DE CLAUSES SUR LES BRISEURS DE GRÈVE ET LA RÉTROACTIVITÉ
CONSIDÉRANT QUE la Loi sur les relations du travail dans l’industrie de la construction ne permet pas de négocier de clauses rétroactives à la signature de la convention collective ;

CONSIDÉRANT QUE l’absence de mesures rétroactives crée une dynamique où les associations patronales n’ont pas intérêt à régler rapidement une négociation de convention collective avant la menace d’un conflit de travail ;

CONSIDÉRANT QUE les travailleurs auraient pu obtenir 100 millions $ de plus en 2013-2014 si les augmentations de salaires négociées avaient pu être appliquées rétroactivement ;

CONSIDÉRANT QUE la Loi sur les relations du travail dans l’industrie de la construction ne prévoit pas de mesures anti-briseurs de grève ;

CONSIDÉRANT QUE l’absence de mesures anti-briseurs de grève crée des tensions entre les travailleurs lors des conflits de travail ;

CONSIDÉRANT QUE des mesures anti-briseurs de grève sont inscrites dans le Code du travail depuis 1977 ;

CONSIDÉRANT QUE des clauses rétroactives et des dispositions anti-briseurs de grève apporteraient plus d’équilibre dans le rapport de force entre les associations patronales et syndicales ;

Nous, soussignés, demandons au gouvernement du Québec qu’il modifie la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la construction pour :

• Inclure des dispositions anti-briseurs de grève dans l’industrie de la construction ;

• Permettre la négociation de clauses rétroactives dans les conventions collectives
de l’industrie de la construction.

 

L’Alliance syndicale demande la médiation dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel

L’Alliance syndicale de la construction vient de demander la médiation à la ministre du Travail pour la négociation concernant le renouvellement de la convention collective dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel. Dans le cadre de cette négociation, l’Alliance syndicale négocie avec l’Association de la construction du Québec (ACQ).

En plus de cette négociation, l’Alliance syndicale est aussi responsable de négocier le renouvellement des conventions collectives dans le secteur résidentiel et celui du génie civil et de la voirie.

Les négociations avec l’ACQ sont difficiles depuis le début

Dans tous les autres secteurs de la construction, l’Alliance syndicale s’est entendue en une seule rencontre sur les modalités de négociation avec l’association patronale concernée. Seule l’entente avec l’ACQ a nécessité plus de trois rencontres pour obtenir le même résultat et ce, malgré la présence d’une conciliatrice.

Dans les autres secteurs, l’Alliance syndicale et les associations patronales n’ont toujours pas demandé un processus de conciliation ou de médiation.

La médiation est un processus plus proactif que la conciliation. Par contre, dans les deux cas la personne nommée n’a pas de pouvoir contraignant sur les parties qui négocient.

Les conventions collectives viendront à échéance le 30 avril prochain et l’Alliance syndicale est déterminée à s’assurer que les travailleuses et travailleurs auront droit à leurs augmentations de salaire sans délai.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.