Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

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Bilan et perspectives

Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

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