À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 30 novembre 2018, le Syndicat du personnel d’établissements d’accueil touristique–CSN a été accrédité pour représenter :
« Tous les salarié-es au sens du Code du travail ».
Ces travailleuses et travailleurs ont choisi majoritairement de joindre les rangs de la CSN. Le dynamisme, l’expertise et la qualité des conventions collectives de la CSN ont été des facteurs importants dans le choix des employé-es.
Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.
À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 21 septembre 2018, le Syndicat des travailleuses et travailleurs Viandes du Breton (CSN) a été accrédité pour représenter :
« Toutes les personnes salariées de l’expédition et de la réception au sens du Code du travail »
Ce groupe de travailleurs, oeuvrant à l’expédition et à la réception du porc chez cet employeur, a décidé très majoritairement de joindre le syndicat CSN déjà existant chez Viandes du Breton.
Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Bas-Saint-Laurent et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.
Une entente de principe est intervenue cet après-midi dans le dossier de la Station Mont-Sainte-Anne après une séance de conciliation.
Les membres du Syndicat des employé-es de la Station Mont-Sainte-Anne- CSN prendront connaissance du contenu de l’entente de principe et seront appelés à se prononcer lors d’une assemblée générale qui aura lieu le samedi 22 décembre. Le syndicat ne fera pas d’autres commentaires d’ici là.
À propos du syndicat
Le Syndicat des employé-es de la Station Mont-Sainte-Anne – CSN compte entre 350 et 400 membres en haute saison. Il est affilié au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), à la Fédération du commerce (CSN) ainsi, bien entendu, qu’à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Réunis hier soir en assemblée générale, les membres du Syndicat des employé-es de la Station Mont Sainte-Anne (CSN) se sont donné à 77 % un mandat pour une banque de sept jours de grève à utiliser au moment jugé opportun.
Il y a déjà eu une quinzaine de séances de négociation dans ce dossier, négociations qui se poursuivent toujours. Le litige porte actuellement sur la date de fin de la prochaine convention collective et sur les salaires. Les dernières offres patronales ont été rejetées à 63 %.
Rarement la rue principale de Granby avait été aussi bruyante. Le 19 octobre dernier, une cinquantaine de personnes, drapeau à la main et trompette aux lèvres, sont venues saluer les employé-es du tout premier Burger King syndiqué au Québec. Cette annonce marque le début d’une offensive de syndicalisation en restauration, dont le fer de lance sera le Syndicat des employé-es de la restauration (SER–CSN).
À l’hiver 2018, le téléphone sonne à la CSN. Des employé-es du Burger King de Granby, insatisfaits de leurs conditions, veulent se syndiquer. « C’est comme ça que l’aventure a commencé. Les contacts se sont établis, les rencontres se sont succédé. Finalement, on a réussi à faire signer 100 % des cartes », explique David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). Il faut dire que les conditions de travail étaient — et sont toujours — exécrables. « L’employeur ne donne pas de talons de paye aux employé-es. C’est totalement illégal, pourtant c’est le cas, note le président. L’octroi des heures et les horaires sont également planifiés sans aucune considération pour l’ancienneté. »
La négociation a donc débuté au printemps. « Ce n’est jamais facile de négocier avec une grosse corporation comme RedBerry, le propriétaire du Burger King de Granby, qui ne compte pas de travailleuses et de travailleurs syndiqués. Ça traîne en longueur et l’employeur essaie de gagner du temps, précise David Bergeron-Cyr. Malgré tout, on avance tranquillement, mais sûrement, même si la bataille est loin d’être terminée. »
Le modèle SER–CSN Le Syndicat des employé-es de la restauration est un nouveau modèle créé spécifiquement pour servir les travailleurs et les travailleuses de l’industrie de la restauration. « Bien souvent dans les restaurants, le nombre d’employé-es est trop faible pour faire vivre un comité exécutif autonome. On a donc décidé de pallier ce problème en créant un modèle regroupé et en occupant temporairement des postes au comité exécutif, en attendant que quelqu’un puisse le faire », explique David Bergeron-Cyr, qui est aussi le président du SER–CSN. Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN, occupe aussi le poste de trésorier au SER–CSN.
Les mauvaises conditions en restauration Même si elles varient d’un restaurant à l’autre, en général, les conditions de travail offertes dans le milieu sont déplorables. « Les employé-es en restauration vivent toutes sortes d’injustices et d’abus. Que ce soit l’imposition du partage des pourboires, le non-respect de l’ancienneté ou les incitations à s’habiller de manière sexy, les employé-es subissent des pressions inappropriées », s’indigne David Bergeron-Cyr. Ces mauvaises conditions engendrent d’immenses problèmes d’attraction et de rétention dans l’industrie de la restauration. « Oui, nous sommes en rareté de main-d’œuvre. Mais soyons honnêtes : si les restaurateurs offraient de meilleures conditions, en respectant leurs employé-es, ces problèmes seraient moins criants », poursuit-il.
Au Québec, près de la moitié des employé-es travaillant en restauration sont âgés de 25 à 44 ans. Plus de 60 % du personnel de salle travaille à temps plein et c’est plus de 70 % du personnel de cuisine qui fait 30 heures ou plus par semaine. « On est bien loin de l’étudiant à temps partiel. Ces emplois sont très souvent la principale source de revenus pour les travailleuses et les travailleurs. Il est urgent qu’on les aide à améliorer leur sort », conclut David Bergeron-Cyr.
Le SER–CSN souhaite syndiquer les employé-es de tous les types de restaurants. Toutes les travailleuses et tous les travailleurs sont les bienvenus et, quel que soit leur titre d’emploi ou le type de restaurant, ils n’ont qu’à appeler au 1 800 947-6177. C’est totalement confidentiel.
« À l’image du MSC, le domaine de la restauration compte beaucoup trop d’employeurs qui font la pluie et le beau temps en imposant des conditions déplorables, voire illégales, à leurs salarié-es. Nous avons lancé le Syndicat des employé-es de la restauration (SER–CSN) afin d’offrir la possibilité à ces travailleuses et travailleurs d’unir leurs forces contre les employeurs sans scrupules », affirme David Bergeron-Cyr.
Le 9 novembre dernier, des représentants du Syndicat des employé-es de l’abattoir de Berthier (FC–CSN) se sont déplacés à Montréal-Trudeau pour accueillir de nouveaux membres venus de très loin : 12 Djiboutiens entamant leur nouvelle vie au Québec.
C’est Olymel qui, dans un effort de recruter une main-d’œuvre francophone, a convaincu ces 12 hommes âgés de 20 à 30 ans à parcourir 11 000 kilomètres pour venir s’établir à Berthierville. Le lendemain, ils étaient rejoints par trois Rodriguais de l’île Rodrigue au large de l’Afrique. « Olymel leur a fait construire des logements à Berthier spécialement pour eux », explique Benoit Boucher, conseiller à la FC–CSN. La première semaine a été consacrée à leur adaptation : épicerie, banque, pharmacie, assurance maladie, tout leur a été expliqué. Puis ils ont commencé leur formation à l’abattoir. « Ils bénéficient des mêmes conditions que tous les nouveaux travailleurs, précise Jean-Guy Therrien, vice-président du syndicat. Une fois leur période de probation achevée, ils vont toucher le même salaire et les mêmes avantages que leurs collègues ; ils sont également membres du syndicat. »
Bien sûr, le climat constitue un important défi pour ces nouveaux travailleurs, mais tranquillement, ils s’adaptent à leur nouvelle vie. Au travail depuis le 20 novembre, leur intégration se déroule très bien. « Le fait qu’ils parlent un français impeccable, ça aide énormément. Ils suivent la cadence et se mêlent facilement aux travailleurs », précise Jean-Guy Therrien.
Si tout se déroule comme prévu, les 15 travailleurs espèrent pouvoir s’établir définitivement au Québec et continuer à travailler pour Olymel. L’entreprise s’est d’ailleurs engagée à les garder s’ils répondent aux exigences.
La négociation des 1 800 employé-es de Desjardins membres de la Fédération du commerce (FC–CSN) demeure complexe même si la partie patronale a démontré une timide ouverture au cours des dernières semaines.
Une quinzaine d’unités syndicales sont actuellement en négociation et cinq autres s’ajouteront à ce nombre en janvier 2019. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une négociation coordonnée, ces différentes unités ont plusieurs objectifs communs.
Déjà, le comité de négociation du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda, bien appuyé par les membres, a tracé la voie pour leurs collègues des autres régions. Devant la lenteur des négociations, les membres ont déclenché une grève de 24 heures le 22 novembre dernier.
La direction est disposée à discuter de l’épineux dossier de l’évaluation du rendement. Présentement, le montant de l’augmentation salariale est lié à la performance de l’employé-e. Or l’évaluation du personnel est partiellement subjective, ce qui fait en sorte que Desjardins peut refuser une augmentation salariale à une personne, simplement parce qu’elle n’a pas un assez beau sourire ou une poignée de main suffisamment franche.
« C’est une situation grotesque et Desjardins utilise ces critères subjectifs pour réduire sa masse salariale. C’est un point important de la négociation et l’équipe de Rouyn-Noranda a réussi à ouvrir la discussion avec la direction de Desjardins à ce sujet, ce qui est déjà énorme », précise David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.
Le salarial La négociation de l’aspect salarial s’annonce ardue. La direction dit vouloir « harmoniser » les conditions de travail de ses employé-es, qu’ils soient syndiqués ou non. Des représentants à plusieurs tables de négociation voient l’employeur demander des reculs aux salarié-es.
« Harmoniser est le mot politiquement correct pour niveler vers le bas. Desjardins n’est guère mieux que certaines multinationales américaines qui priorisent le rendement et les profits au mépris des travailleuses et des travailleurs. La compagnie fait des milliards de profits, mais propose des miettes à ses employé-es en augmentation salariale », ajoute M. Bergeron-Cyr.
Le début de l’année 2019 s’annonce donc chaud pour les syndiqués de Desjardins qui sont gonflés à bloc et bien décidés à se faire respecter.
De retour à la table de négociation les 28 et 29 novembre dernier, la Caisse populaire Desjardins et le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda (CSN) reprenaient les discussions à la suite d’une journée de grève tenue le 22 novembre et de l’audience devant le tribunal administratif du travail le 23 novembre.
Une première journée de rencontre qui a, somme toute, permis aux parties de progresser sur un des éléments toujours en suspens : celui des évaluations de rendement.
Cependant, le lendemain (29 novembre), l’employeur, par son comportement et par le dépôt d’une offre globale, toujours en deçà de ce que reçoivent présentement les travailleurs, empêche le règlement d’une convention collective et trouble la quiétude de la clientèle pour 1 % d’augmentation demandée par le syndicat alors que l’indice des prix à la consommation oscille entre 1,3 et 2,4 %, depuis janvier 2018. Indice d’ailleurs évalué à 2,6 % pour les prochains mois.
Pour la présidente du syndicat CSN affilié à la Fédération du commerce, ce geste démontre le peu de respect accordé aux travailleuses et aux travailleurs qui, au quotidien, s’efforcent de maintenir un travail professionnel.
De gauche à droite, Jacques Létourneau, président de la CSN, Isabelle Frelas, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda (CSN), David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce et Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue, Nord-du-Québec-CSN
« Après avoir réduit notre demande initiale à un niveau inférieur de ce que nous avons actuellement, Desjardins nous propose une offre finale en fin de journée le 29 novembre :
2018 : perte de 0,25 à 0,75 % que le syndicat accepte ;
2019 : perte de 0 à 0,5 % que le syndicat accepte ;
2020 et 2021 : perte de 1 % ; le syndicat maintient sa demande de 1 %.
« Malgré des profits records, l’employeur refuse de régler notre contrat de travail sachant que son porte-parole n’est pas disponible avant le 23 janvier 2019 », d’expliquer Madame Frelas, présidente du syndicat.
« Notre demande de 1 % pour l’année 2020 a été rejetée du revers de la main, puisque la direction souhaite un contrat de travail de quatre ans. Nous leur avons indiqué que pour l’année 2021, un pour cent devait être ajouté et nous avions une entente. Ce 1 % sert à maintenir notre pouvoir d’achat actuel », d’ajouter la porte-parole syndicale.
« Malgré tous les compromis acceptés par le syndicat quant à l’aspect salarial depuis plusieurs rencontres, la direction de Rouyn-Noranda a clos les discussions et refuse même d’arrêter d’autres dates de pourparlers. C’est ça la volonté de Desjardins de régler la convention collective à l’abri des médias », de conclure Isabelle Frelas.
Dans le cadre d’une décision historique rendue le 1er novembre 2018, le Tribunal administratif du travail (TAT) a jugé que les agissements du Mount Stephen Club contrevenaient à la loi et a tranché en faveur de la Confédération des syndicats nationaux, allant même jusqu’à démanteler deux syndicats de complaisance créés par l’entremise de l’employeur.
« Il s’agit d’une victoire majeure pour nous, puisqu’elle vient dire aux employeurs qu’ils ne peuvent abuser impunément de tactiques illégales pour nuire aux syndicats. Tout d’abord, le TAT a reconnu que les accusations publiques du Mount Stephen Club (MSC) envers la CSN n’avaient pour objectif que d’entraver le travail du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Mount Stephen Club–CSN (STTMSC) afin de le rendre vulnérable puisque, finalement, le MSC n’avait pas l’intention de fermer ses portes de manière définitive, de déclarer David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). Dans cette décision totalement inédite, la preuve déposée était tellement solide que le TAT est allé jusqu’à dissoudre les deux syndicats de complaisance créés par l’employeur — ceux-ci ayant même été qualifiés de syndicats de boutique —, parce qu’il y avait apparence de collusion entre l’employeur et son représentant dans plusieurs dossiers ».
En 2012, le MSC fermait ses portes et blâmait notamment le STTMSC d’en être responsable par ses demandes salariales trop élevées et sa conduite trop rigide de la négociation.
« Le TAT a également annulé deux congédiements, la preuve déposée démontrant que le MSC a licencié arbitrairement deux serveurs dans le but de les empêcher de communiquer avec la CSN, de souligner le président de la FC–CSN. Le MSC a même refusé d’embaucher un travailleur pour le seul motif qu’il était membre de la CSN dans un autre restaurant montréalais et qu’en entrevue, il avait précisé qu’il pouvait s’accommoder de travailler dans un établissement syndiqué. »
Finalement, le TAT reconnaît que dès le dépôt de l’accréditation, le MSC n’a cessé d’entraver le travail du STTMSC par une série de gestes l’empêchant d’entrer en contact avec ses membres. L’employeur a favorisé notamment la venue d’un autre syndicat de boutique afin de syndiquer les nouveaux salarié-es de l’hôtel avant même sa réouverture. En agissant de la sorte, l’employeur tentait de bloquer le syndicat déjà légalement constitué affilié à la CSN. En 2011, la syndicalisation rapide du Mount Stephen Club par la CSN avait trouvé écho parmi les travailleurs parce qu’ils étaient soumis à l’arbitraire de la gestion de la direction et au favoritisme manifesté à l’égard de nouveaux employé-es, une pratique malheureusement trop courante dans l’industrie de la restauration.
« Le domaine de la restauration compte beaucoup trop d’employeurs qui font la pluie et le beau temps en imposant des conditions totalement illégales à leurs salarié-es. Quand ils ne se réapproprient pas tous les pourboires pour n’en redonner qu’une partie à leurs serveuses et serveurs, ce qui est carrément contraire à la loi, ils chargent le coût des uniformes à leurs salarié-es ou les congédient dès que l’un des leurs revendique le respect de ses droits au travail. Voilà pourquoi nous avons lancé le Syndicat des employé-es de la restauration–CSN (SER), afin d’offrir la possibilité à ces travailleuses et travailleurs d’unir leurs forces contre les employeurs sans scrupules », de poursuivre monsieur Bergeron-Cyr.
« Aujourd’hui, nous prenons les devants : si la Coalition avenir Québec (CAQ) tient vraiment à moderniser les syndicats, qu’il établisse des règles claires dans le domaine de la restauration afin de faire face aux enjeux actuels qui minent les relations de travail dans ce secteur et de mettre un terme à l’arbitraire qui y règne. Ce ne sont pas tous les restaurateurs qui agissent de la sorte, mais contre les trop nombreux délinquants, ce n’est qu’avec un rapport de force égalitaire digne de ce nom que les salarié-es pourront enfin espérer obtenir le respect auquel ils ont droit », de conclure le président de la FC–CSN.
La FC–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 330 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.
La menace d’un chambardement complet des horaires de travail a mobilisé les travailleuses et les travailleurs de l’entrepôt de Pharmacie Jean Coutu de Varennes depuis le mois de septembre dernier. Un point culminant a été atteint le 6 novembre.
« Il était temps que François-Jean Coutu prenne conscience que le chambardement d’horaire imposé par son équipe de direction ne passe tout simplement pas auprès de nos membres », a commenté Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de PJC Entrepôt (CSN).
La présidente a interpellé directement le grand patron François-Jean Coutu lors d’une rencontre prévue avec les employé-es le 6 novembre. Ce dernier n’a pas vraiment donné de réponse pour le moment, mais a certainement été sensibilisé au refus de ses employé-es de subir un bouleversement complet de leur horaire. La grande majorité des travailleuses et des travailleurs sont ensuite sortis de la réunion du patron en guise de protestation.
La présidente rappelle que plus de 400 travailleuses et travailleurs sur un peu plus de 600 ont signé une pétition pour signifier leur opposition au changement d’horaire projeté par la direction. Des centaines de membres du STT PJC Entrepôt (CSN) ont également participé à une manifestation pacifique en face de l’entreprise et à plusieurs autres rencontres et activités de mobilisation au cours des dernières semaines.
Après quelques tentatives de certains représentants l’employeur de discréditer le mouvement des travailleurs sans jamais proposer de solution, le syndicat a convoqué une assemblée spéciale, le dimanche 4 novembre au matin. Les travailleuses et travailleurs ont alors décidé à l’unanimité de continuer les moyens de pression tant et aussi longtemps que l’employeur persiste à imposer cette modification majeure des horaires. En effet, ce “chambardement” n’est pas accepté dans la convention collective et n’a pas fait l’objet d’une négociation avec le syndicat.
Ce mouvement qui dure depuis maintenant plus d’un mois s’oppose plus spécifiquement à une volonté d’imposer le travail le dimanche à plus de 105 employé-es réguliers ainsi que des horaires atypiques (semaine coupée en deux ou changement de quart de travail en cours de semaine) pour plus de 79 employé-es à temps partiel.
Lors d’une assemblée générale d’information tenue aujourd’hui à Montréal, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Reine Elizabeth–CSN (STTHRE) ont fait le point sur les tensions vives qui minent les relations de travail au sein de leur établissement.
« Depuis la réouverture à la suite des rénovations majeures de 2016-2017, les relations de travail sont catastrophiques au Reine Elizabeth. Presque tous les départements sont de manière déficiente : des gestionnaires qui prennent plaisir à microgérer, des valeurs d’entreprise qui ne veulent rien dire, aucun plan de développement, un espace de travail déprimant et un manque de reconnaissance », de dénoncer David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN).
En juillet 2017, après un an de mise à pied pour des rénovations, des salarié-es déterminés et ayant à cœur de faire revivre cette grande institution sont revenus au travail. La Caisse de dépôt et de placement du Québec venait tout juste d’investir plus de 160 millions de dollars pour la rénovation de l’hôtel, et le syndicat et l’employeur venaient de signer une convention collective de huit ans, jetant les bases d’un engagement mutuel à respecter ce contrat de travail. Malheureusement, cette bonne entente a été de courte durée et depuis, rien ne va plus : sous-effectifs, surcharge de travail, épuisement, heures supplémentaires obligatoires, augmentation des accidents de travail et pour couronner le tout, des erreurs majeures et fréquentes sur le versement de la paie aux salarié-es.
En dix mois seulement, le syndicat a déposé plus de 175 griefs en lien avec ces situations qui minent l’atmosphère de travail et le service à la clientèle. Pour se faire entendre par leur employeur lors d’une assemblée générale tenue le 19 juin dernier, le STTHRE a adopté à 98 % des moyens de pression en cours de convention collective, excluant la grève. Durant les mois de juillet et août, diverses actions ont été menées afin de faire entendre raison à l’employeur. Le 1er août, celui-ci a répondu en envoyant des mises en demeure par huissier aux domiciles de tous les dirigeants du syndicat.
« Comme si ce n’était pas suffisant, le 4 octobre dernier, après avoir paritairement convenu la veille de demander la nomination d’un médiateur-conciliateur auprès du ministère du Travail, l’employeur a déposé un grief patronal réclamant plus de 150 000 $ au syndicat. Aujourd’hui nous lui disons : assez, c’est assez ! Que cet employeur se le tienne pour dit : ses techniques antisyndicales d’intimidation ne fonctionnent tout simplement pas. La Fédération du commerce et la CSN seront aux côtés des membres de ce syndicat jusqu’à ce qu’ils obtiennent la considération et le respect auxquels ils ont droit », de conclure monsieur Bergeron-Cyr.
Le STTHRE représente plus de 700 membres. Il est affilié à la FC–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 330 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.
La CSN annonce la syndicalisation des employé-es du Burger King de Granby, une première au Québec. Les quelque quinze employé-es sont accrédités depuis le mois de février et sont présentement en négociation de leur première convention collective.
« Ce sont les travailleurs qui nous ont contactés pour améliorer leurs conditions de travail. Ils vivaient plusieurs frustrations, dont l’iniquité dans la distribution des horaires, mais aussi la promesse à l’embauche de travailler 40 heures semaine, jamais réalisée », explique David Bergeron-Cyr, président du Syndicat des employé-es de la restauration–CSN. « Le syndicat se bat pour obtenir notamment des horaires réguliers, une distribution équitable des heures, une assurance collective et un meilleur salaire. »
La négociation a débuté ce printemps et près d’une dizaine de rencontres de négociation ont eu lieu. « Nous avons donné suffisamment de temps à l’employeur pour qu’il démontre sa volonté de négocier de bonne foi. Il est maintenant évident qu’il ne souhaite pas régler », note David Bergeron-Cyr. Le Burger King de Granby est la propriété de la Corporation des franchises Redberry, qui est la franchise maîtresse de Burger King au Canada.
Offensive syndicale La syndicalisation de ce premier Burger King se veut le point de départ d’une offensive de syndicalisation des travailleurs de l’industrie de la restauration, tous secteurs confondus. Les employé-es qui souhaiteront rallier la CSN seront membres du Syndicat des employé-es de la restauration (SER–CSN), qui a officiellement été lancé aujourd’hui.
« Nous sommes convaincus que les conditions inacceptables des travailleurs du Burger King de Granby sont semblables à celles de milliers de travailleurs en restauration. Il y a beaucoup d’améliorations à apporter, et, dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, les employé-es bénéficient d’avantages indéniables pour négocier de bonnes conditions », conclut David Bergeron-Cyr.
Présente sur l’ensemble du territoire québécois, la CSN compte parmi ses membres environ deux mille employé-es travaillant en restauration, notamment dans le secteur hôtelier et touristique.
À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 23 juillet 2018, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Indigo Parc Canada – CSN a été accrédité pour représenter : « Tous les salariés au sens du Code du travail » d’Indigo Parc Canada inc.
Ces voituriers d’Indigo travaillant à l’Hôtel Hilton de Place Québec ont choisi de joindre les rangs du syndicat CSN. Le dynamisme et l’expertise de la CSN ont été des facteurs importants dans le choix ces salarié-es.
Ce syndicat déjà existant est affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.
On consacre souvent beaucoup de temps à leur création, on y réfléchit longuement, on en discute en équipe, on pèse chacun des mots utilisés, on essaie de les rendre significatifs, mobilisateurs, encourageants et uniques : les thèmes.
Au printemps dernier, les fédérations de la CSN tenaient leur congrès. Et au cœur de ces instances, on retrouvait un thème central autour duquel tournaient les propositions et les recommandations. Parfois, même l’ambiance et les activités des congrès sont guidées par le thème choisi. Mais ces fameux thèmes, que veulent-ils dire exactement ? Qu’essaie-t-on de communiquer aux membres et aux délégué-es ? Sont-ils de simples « lignes » de communication ou ont-ils un rôle plus important ? Les fédérations se sont prêtées au jeu de lever le voile sur les questions entourant ces fameux thèmes.
David Bergeron-Cyr (FC–CSN), Ginette Langlois (FP–CSN), Caroline Quesnel (FNEEQ–CSN), Jeff Begley (FSSS–CSN), Pierre Brassard (CSN-Construction). Derrière : Nathalie Arguin (FEESP–CSN), Louis Bégin (FIM–CSN), Pascale St-Onge (FNC–CSN) | Photo : Michel Giroux
FEESP : Mon quotidien, j’y vois. Mon syndicat, j’y crois. « Le choix de notre thème de congrès est le fruit de la consultation interne de plus d’une centaine de personnes, du comité exécutif aux militantes et militants des secteurs et comités, en passant par le bureau fédéral et des salarié-es de l’équipe, explique Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Notre thème est bien ancré dans le présent et dans l’action. Il reflète notre approche collective et inclusive dans la dispensation de nos services, démontre le travail quotidien des militantes et militants auprès des membres. Finalement, il exprime la rigueur dans le travail et la confiance en l’action syndicale comme le meilleur moyen pour faire avancer les droits des travailleuses et travailleurs. Nous voulions un thème dynamique, qui fait ressortir le fait que nous sommes en mouvement et sur le terrain. »
FIM : Nos membres au cœur de nos actions
« Notre thème ? Je crois qu’il dit tout, rigole André Miousse, vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Mais je vais quand même essayer de l’expliquer. La FIM existe grâce aux membres qu’elle représente. Et j’insiste sur le choix du mot “représente”. Pour moi, l’objectif premier de la fédération, ce doit être les services aux membres. Nous devons nous assurer de répondre à leurs attentes et non l’inverse, d’où l’importance de l’idée de “représentation”. Pour la partie “au cœur de nos actions”, nous avons constaté que trop souvent les structures deviennent lourdes. Il était donc important de retourner vers la base, notre base, parce que nous sommes toutes et tous des militants avant toute chose. Nous avons décidé d’arrêter le dédoublement des structures et de nous concentrer sur les services directs aux membres. En bref, ce qui est “au cœur de notre action”, c’est l’amélioration des conditions de vie des travailleuses et travailleurs. Il ne faut jamais oublier d’où on vient si on veut savoir où on s’en va. Pour la partie “nos membres”, nous avions le souhait que tous les membres s’approprient leur fédération. »
Visuels des congrès de la FIM, de la FNEEQ, de la FP, et de la FSSS
FC : Combattre à vos côtés
« Dans un contexte de morosité syndicale, et même de cynisme à l’égard du mouvement ouvrier, notre fédération a choisi de se recentrer sur ses racines, soit le syndicalisme de combat, explique David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). La combativité est une caractéristique qui distingue depuis longtemps la CSN d’autres organisations syndicales. Pour la FC–CSN, le syndicalisme de combat doit privilégier l’action collective par rapport au traitement individuel des dossiers. L’action collective qui nous caractérise est présente lors des négociations des conventions, mais une fois réglées, toute l’action syndicale est principalement dirigée vers la défense individuelle. Nous voudrions axer le militantisme syndical vers le développement du “savoir être” des camarades, afin qu’ils écoutent les problèmes de leurs membres et développent la solidarité dans leurs milieux de travail. Tous les problèmes vécus par nos membres ne se régleront pas par l’action collective, et tous les syndicats n’ont pas la capacité de régler leurs problèmes par l’action collective. C’est pourquoi la FC–CSN sera “à vos côtés” et accentuera sa présence sur le terrain. Car pour elle, le syndicalisme de combat est le moyen privilégié pour développer une conscience de classe et un sentiment d’appartenance des camarades envers leur syndicat. »
FNEEQ : Élargir l’horizon des possibles
« Lorsqu’est venu le moment de choisir le slogan du congrès, nous voulions réunir dans une même formule deux dimensions, indique Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) : la portée du travail quotidien des enseignantes et des enseignants dans leur milieu, ainsi que le sens de leur engagement dans la vie syndicale. Le thème retenu témoigne de notre volonté de travailler ensemble afin de concevoir une alternative crédible et applicable aux propositions de la droite politique et économique. Nous voulons trouver d’autres “possibilités” pour contrer les idéologies dominantes qui imposent un système politique injuste et inéquitable et qui privilégient les finances au détriment de l’humain. Finalement, ce thème est surtout une invitation à se retrousser les manches et à trouver des solutions qui tiennent compte des préoccupations des femmes et des hommes, de leurs idées et de leur environnement. Les congrès sont des lieux privilégiés pour développer ces réflexions, pour ensuite les faire vivre au sein des syndicats qui les transmettront à leurs membres qui, à leur tour, les partageront avec leur famille et leurs proches. Ainsi, nous arriverons véritablement à “élargir l’horizon des possibles”. »
FNC : Des libertés à défendre
« Nous avons choisi ce thème, car les travailleuses et les travailleurs que nous représentons œuvrent dans des secteurs protégés par des droits et libertés inscrits dans nos chartes, soit la liberté de presse, le droit du public à l’information et la liberté d’expression, explique Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Or depuis plusieurs années, la culture et les médias vivent de graves difficultés économiques et structurelles. Les plateformes numériques étrangères dévalorisent nos productions journalistiques et artistiques, en les offrant gratuitement aux usagers, le plus souvent sans aucune forme de rétribution, en plus de capter les revenus, qui autrefois finançaient nos productions. Alors, au-delà des emplois à défendre, ce sont les fondements même de notre société qui sont en péril. Qui seront nos yeux et nos oreilles dans les lieux de pouvoir d’où nous sommes autrement exclus si le journalisme professionnel continue de dépérir faute de moyens ? Comment vivrons-nous notre culture, si nos institutions culturelles, nos artistes et nos artisans continuent d’être sous-financés ? Ainsi, la FNC–CSN doit mener ces importants combats pour défendre des libertés et des droits fondamentaux que notre société tient trop souvent pour acquis. »
Visuels des congrès de la CSN–Construction, de la FC, de la FEESP, et de la FIM
FP : Ma profession. Ma fédération. Notre force collective.
« Comme fédération multisectorielle, nous représentons une grande et belle diversité de professionnels œuvrant dans différents milieux de travail, présente Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN). Ce qui nous unit, c’est justement cette condition “professionnelle”, que l’on soit techniciens, bacheliers, maîtres ou docteurs. Tous ensemble nous cumulons une somme importante d’expertises différentes qu’il nous faut à tout prix mettre à profit lors de notre action syndicale. Cette diversité constitue une richesse pour notre action collective, de la même façon que notre identité professionnelle influence et teinte notre action collective. Nous avons aussi souhaité un congrès tourné vers les préoccupations qui touchent nos membres dans leur pratique professionnelle et qui leur permet, par l’action collective, de sortir de l’isolement afin qu’ensemble nous puissions faire avancer nos conditions. Une large majorité des professionnels ont tendance à s’isoler et à ne pas voir la pertinence de l’action syndicale, percevant leurs connaissances et leurs compétences comme les principaux outils de négociation de leurs conditions de travail. Ainsi, notre thème porte le message que la FP peut être un lieu de mise en commun et le vecteur de leur action collective porteuse de changement. »
FSSS :Déterminées
« Au courant des quatre dernières années, nous avons tous été témoins de la détermination des docteurs Couillard et Barrette et de l’équipe du gouvernement libéral à démanteler le réseau de la santé et des services sociaux, ainsi que celui des services de garde, souligne Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Du même coup, à la FSSS, nous avons constaté que le rempart face à leurs attaques reposait sur la résilience exceptionnelle du personnel qui continue jour après jour de faire un travail exceptionnel dans des conditions qui varient entre difficiles et exécrables. Dans ce contexte, les délégués-es du congrès ont amorcé des discussions pour que nos voix soient entendues et respectées. Nous sommes déterminés à remettre nos réseaux sur les rails. Pour y arriver, les dirigeants des réseaux et le gouvernement doivent faire preuve d’une réelle écoute. Nous avons des solutions pour la pénurie de main-d’œuvre, pour les problèmes criants de santé et sécurité au travail, pour le manque de prévention dans nos établissements, pour retrouver la satisfaction du travail bien accompli. Nos vis-à-vis doivent renouer avec le dialogue et avec la négociation. Ainsi, nous nous promettons d’être déterminés à nous mettre en mode transformation, pour nous et pour nos réseaux de travail. »
Viser juste avec la CSN–Construction
« Ça bouge dans l’industrie de la construction, annonce Pierre Brassard, président de la CSN–Construction. La nette augmentation des heures travaillées par l’ensemble des salarié-es de l’industrie en témoigne. Dans ce contexte en effervescence, les travailleuses et les travailleurs ont besoin d’une fédération à leur image. Une fédération proche de ses membres. Une fédération qui comprend leurs besoins et qui sait y répondre efficacement. Avec la nouvelle CSN–Construction, ils ne se trompent pas. C’est ça que traduit notre thème de congrès 2018. »
Audrey Benoît a 30 ans. Mère d’une fillette de deux ans, elle est à la tête d’un syndicat de près de 600 membres, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de PJC Entrepôt–CSN. Présidente depuis tout juste un an, son syndicat est composé à 90 % d’hommes. Rencontre avec une militante qui a eu la piqûre du syndicalisme.
Vous êtes passée de délégué-e à vice-présidente aux griefs, à présidente. Comment cela s’est-il fait?
À mon retour de maternité, j’avais encore envie de m’impliquer, car j’avais beaucoup aimé mon expérience de déléguée. Puis, nous nous sommes fait marauder et je me suis impliquée à fond. J’aimais déjà ça, mais c’est là que j’ai vraiment eu la piqûre. J’ai adoré, travailler en équipe et j’ai bien aimé toute la solidarité dont nous avons fait preuve.
Qu’est-ce que vous aimez particulièrement dans votre implication syndicale ?
Même si certains disent que le syndicalisme, c’est « négatif », parce qu’on gère plein de problèmes, moi, aider les gens et régler des problèmes, ça met du positif dans ma journée. Parfois, c’est lourd, mais aider les gens à s’en sortir quand ils ne savent pas par où commencer, ça me motive à en faire plus. J’aime aussi l’esprit d’équipe qui se dégage.
Quels sont les aspects qui vous semblent les plus difficiles ?
Je suis quelqu’un qui aime plaire à tout le monde, alors des fois c’est difficile. Je sais que je n’aurai jamais l’approbation de tous. Ça, je trouve ça dur. Les relations employeur-syndicat, ça peut paraître facile pour les gens. Mais c’est pas mal complexe, et il faut l’expliquer aux mécontents. Il y a aussi des stratégies à adopter, on ne peut pas tout de suite partir en guerre, même si des fois, c’est ce que les gens aimeraient. Il faut s’y prendre intelligemment.
Après être passé au travers d’un maraudage, quelle évaluation faites-vous de votre syndicat ?
Il nous reste beaucoup d’étapes à franchir, mais tranquillement le vent tourne. Les gens constatent que nous faisons beaucoup d’efforts, mais que l’employeur ne bouge pas beaucoup. Ça, c’est énorme, c’est une grosse réussite. Il nous reste bien des combats à mener, mais on a une partie du travail de fait.
Vous êtes maman d’une petite fille de deux ans, comment conciliez-vous le tout ?
Au début, j’ai eu beaucoup de difficultés. Je me suis imposé des limites, car des appels pour le syndicat, je pouvais en avoir 24 h sur 24 (l’entrepôt roule jour et nuit). Mais pas mal tout le monde est maintenant au courant qu’à partir du moment où je vais chercher ma fille à la garderie, jusqu’à ce qu’elle se couche, c’est mon moment en famille. Les gens peuvent m’envoyer des messages, mais je vais répondre juste si je le peux. Sinon, ça va aller une fois que ma fille sera couchée. Et tout ça, en essayant de passer du temps avec mon conjoint. C’est comme ça que je réussis à m’en sortir. Heureusement, j’ai un conjoint compréhensif.
Le fait que vous soyez une femme change-t-il quelque chose dans la dynamique syndicale ?
Bonne question…je ne sais pas. Peut-être qu’il y a des gens qui vont avoir plus de facilité à venir me parler parce que je suis une fille. J’ai vu des gens que je n’avais jamais vu cogner à la porte du syndicat avant. Il y a certaines femmes qui aiment que ce soit une femme à la tête, mais je ne peux pas dire que ç’a changé beaucoup de choses. Par contre, j’ai remarqué que le fait que je sois jeune a eu pour effet d’attirer plus de jeunes à venir parler au syndicat et à s’impliquer dans la structure syndicale.
Est-ce qu’il y a une partie de vous qui est fière d’être une femme à la tête d’un syndicat très majoritairement masculin ?
Oui, quand même. Quand je suis rentrée il y a 10 ans, on était à peu près 30 filles. Au début, si tu m’avais dit qu’un jour je serais à la tête du syndicat, j’aurais dit, c’est impossible. Aujourd’hui, d’être là et d’avoir une équipe solide, ça me rend très fière.
« On est présent dans les cinq productions sous gestion de l’offre. On ne sera jamais capable de concurrencer les États-Unis s’ils obtiennent ce qu’ils veulent. On va perdre des jobs, on va se faire manger », lance David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN. Ce dernier fait valoir qu’une seule usine d’œufs de consommation aux États-Unis produit autant que le Québec au complet.
Le président de la FC–CSN fait aussi remarquer que le secteur des produits sous gestion de l’offre (lait, œufs, volaille) a déjà servi de monnaie d’échange pour conclure l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste et celui de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne. En plus d’une perte d’emplois, les concessions canadiennes sur la gestion de l’offre feraient en sorte que l’on voit plus de produits américains sur nos tablettes d’épicerie sans que ceux-ci respectent les mêmes normes de qualité.
Au-delà des dernières pressions des États-Unis, David Bergeron-Cyr remarque que même le président Obama avait commencé à mettre en place une politique de relance manufacturière, notamment avec la préférence pour l’achat de produits du pays (Buy American). « Je n’ai pas l’impression que nos gouvernements ont fait grand-chose pour répliquer », ajoute David Bergeron-Cyr, qui rappelle que des usines ont déjà été délocalisées vers les États-Unis ou le seront prochainement (Glutino, biscuits Christie, BlueWater Seafood).
Dans tout cet enjeu, les secteurs manufacturier et agricole ont des intérêts communs, puisque les produits supplémentaires qui seraient importés remplaceraient des produits agricoles d’ici qui sont transformés localement. « On ramasse le lait tous les jours chez les producteurs et ils sont très inquiets », confirme Steeve Guay, président du STT de Nutrinor (CSN).
« La gestion de l’offre permet de maintenir des emplois de qualité, de faire des achats locaux dans toutes les régions et de mieux redistribuer la richesse », renchérit Alexandre Giguère, vice-président de la FIM–CSN, qui vient de l’usine de yogourt Aliments Ultima. Ce dernier a d’ailleurs participé à une manifestation à Ottawa le 19 septembre en compagnie des producteurs de lait du Québec et de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Perte d’un contrat de 750 millions de dollars
Les secteurs de l’acier et de l’aluminium sont à l’avant-plan de la guerre commerciale de Trump, composant avec des tarifs déjà en place de 25 % ou 10 %. « On a perdu un super beau contrat de 750 millions qui allait durer cinq ou six ans. Personne ne voulait payer les 25 % de tarif », explique Donat Thibault, président du STT de ADF (CSN) de Terrebonne. Une période de mise à pied et de temps partagé a suivi cette annonce en mars dernier. « J’ai vu des gars pleurer quand ils ont perdu leur job. Je n’avais jamais vu ça », raconte le président. Heureusement, 220 des 285 emplois ont été récupérés depuis.
En raison de la bonne tenue de l’économie, l’impact de ces tarifs n’est pas encore majeur à l’aluminerie Alcoa à Baie-Comeau. « C’est Alcoa qui absorbe les tarifs pour le moment. Ce qui nous inquiète à long terme, c’est qu’il y aura moins de profits et ça va être plus difficile de financer des projets à l’usine », fait valoir Michel Desbiens, président du Syndicat national des employé-es de l’aluminium de Baie-Comeau. Ce dernier se dit néanmoins rassuré, car pour le moment, il n’y a tout simplement « pas assez d’usines d’aluminium aux États-Unis ».
À la suite de la signature de leur tout premier contrat de travail le 27 juin dernier, les salarié-es du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Tour Cartier–CSN, section Place Peel, bénéficient désormais de conditions de travail grandement bonifiées par rapport à celles qu’elles et ils touchaient auparavant.
« À l’issue d’une négociation difficile, les membres de ce nouveau syndicat accrédité en novembre 2016 gagnent désormais un salaire horaire de 15,00 $ l’heure, ce qui tranche avec le salaire minimum qui leur était versé avant la signature de leur contrat de travail. Ils ont également reçu un montant forfaitaire de 1000 $ à la signature de la convention, qui contient désormais une assurance collective avec une couverture de soins dentaires », de souligner Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN.
« Soulignons également que les membres ont également obtenu un régime de retraite auquel l’employeur égale la cotisation de 1 % versée par les salarié-es. À ces gains s’ajoutent cinq jours de maladie, un congé mobile et l’obtention de quatre semaines de vacances après un cumul de 10 ans d’ancienneté, ce qui touche presque l’ensemble des membres de l’unité syndicale. Ce règlement démontre clairement qu’en se syndiquant, les travailleuses et les travailleurs améliorent leurs conditions de travail et, plus largement, leurs conditions de vie », de conclure monsieur Valiquette.
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Tour Cartier–CSN, section Place Peel, compte six membres affiliés à la Fédération du commerce–CSN.
Bien que nos industries soient très différentes, au cours des quatre dernières années, chacune d’entre elles a été considérablement malmenée par des envahisseurs étrangers aux pratiques d’affaires discutables, quand ces pratiques n’étaient pas carrément déloyales et illégales.
Autant dans l’hôtellerie que dans le domaine du commerce de détail, dans le secteur des médias et dans celui des taxis, nous avons tous vu des multinationales aux dents longues attaquer sauvagement nos marchés sans respect pour nos réglementations, en plus de saccager en un claquement de doigts ce que nous avons mis des décennies à bâtir. Les experts nous disent que ce n’est qu’un début.
Bien que nos rivaux soient tous distincts (Airbnb, Expedia, Amazon, Google, Netflix, Facebook et Uber), aujourd’hui, nos industries souhaitent parler d’une seule voix pour poser une question cruciale aux candidats qui désirent gérer les destinées du Québec : que restera-t-il de nous dans quatre ans ?
Si rien n’est fait pour rétablir rapidement l’équité dans nos secteurs, il y a de fortes chances que certains d’entre nous deviennent considérablement affaiblis, voire agonisants.
À quelques exceptions près, la campagne électorale se déroule sans qu’on ait abordé de front un des principaux éléments perturbateurs des quatre dernières années, soit la montée vertigineuse d’entreprises étrangères dont les plateformes technologiques bouleversent un ensemble de secteurs, parfois pour le meilleur et souvent pour le pire.
Perte d’emplois et de revenus fiscaux
Pourtant, il y a urgence de discuter de ces transformations en raison des impacts majeurs qu’elles ont sur l’ensemble de notre économie, sur les travailleurs qui y œuvrent et sur la vie de l’ensemble de nos citoyens. Pensons à l’iniquité fiscale et aux pertes d’emplois qu’entraîne la montée en puissance de ces géants du web. Ces méga-entreprises américaines s’imposent déjà en étouffant nos industries locales tout en évitant de payer des impôts ici, au Québec, et en contournant les lois et règles qui encadrent nos industries.
Trop souvent, elles agissent comme si elles n’avaient aucune responsabilité dans nos localités et, finalement, elles apportent bien peu à l’économie québécoise, tout en concurrençant les acteurs locaux de façon inéquitable, au point de menacer leur survie. Déjà, les pertes sont énormes dans le milieu des médias, du taxi, de l’hébergement et du commerce au détail.
Ce sont des millions de dollars en impôts qui échappent au fisc québécois et canadien ainsi que des milliers d’emplois qui sont perdus sans que la classe politique démontre l’urgence de s’y attaquer.
Quelles sont donc les positions des partis sur ces questions ?
Nous devons adapter rapidement nos politiques, nos lois et nos règles afin que nos emplois, nos entreprises et notre économie ne soient pas les laissés-pour-compte des opportunités qu’offrent les technologies du numérique. Il est cependant évident que nos gouvernements ont un rôle prépondérant à jouer afin d’offrir un environnement de marché sain, équitable et favorable à l’épanouissement de nos communautés. Nous nous attendons à ce que nos dirigeants soient capables de saisir les enjeux de ces changements et soient aptes à distinguer les bonnes occasions des menaces réelles envers l’économie locale et la démocratie québécoise.
Cosignataires de la lettre : Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN); Abdallah Homsy, porte-parole du Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ) ;Marjolaine de Sa, directrice générale de l’Association hôtelière de la région de Québec (AHRQ) ; etMichel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (FC-CSN)
Alors que la campagne électorale bat son plein, les porte-parole de la FTQ, de la CSN et de la CSQ ont tenu à interpeller les différents partis politiques sur la base des priorités mises de l’avant par les travailleuses et les travailleurs du Québec. Les défis en matière d’environnement, de développement économique, de financement de nos services publics et des conditions de travail des Québécoises et des Québécois figurent au centre de leurs préoccupations.
« Le développement économique du Québec fait face à de nombreux défis qui doivent être conjugués de façon cohérente, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. La situation de l’emploi se porte plutôt bien, mais les problèmes de pénuries de main-d’œuvre menacent notre économie. Une politique proactive en matière de francisation et d’intégration au marché du travail des populations immigrantes est primordiale pour le maintien des emplois actuels et pour l’essor du Québec. Le prochain gouvernement devra également adopter les mesures nécessaires afin de nous sortir de l’industrie des hydrocarbures. Nous avons, au Québec, l’expertise et le savoir-faire nécessaires à cette transition énergétique, laquelle est urgente et devra être planifiée et mise en œuvre afin d’être juste pour les communautés et les travailleuses et les travailleurs. Pour ce faire, le prochain gouvernement devra soutenir ces derniers, notamment en matière de formation professionnelle. Il devra aussi s’engager, selon nous, à mettre en place un véritable régime d’assurance médicaments public et universel. »
L’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleuses et des travailleurs québécois ne doit pas se résumer à un slogan électoral, estime le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Tous les partis politiques semblent faire de la classe moyenne et des familles leur clientèle électorale privilégiée, souligne-t-il. Pourtant, au-delà de micromesures électoralistes ultra-ciblées, nous constatons un manque d’envergure flagrant de la part des partis. On parle très peu d’un salaire minimum qui permettrait à quelqu’un travaillant à temps plein de se sortir de la pauvreté. Pour nous, ça passe par le 15 $ l’heure. La conciliation famille-travail, ça ne peut se résumer qu’à un slogan : il nous faut des mesures concrètes afin de faciliter la vie des familles de la classe moyenne, particulièrement en termes d’horaires de travail et de prise de congé. Et que dire de la question environnementale? Il est désolant de constater, en 2018, à quel point l’environnement est le grand absent de la présente campagne. La lutte contre le réchauffement climatique passe entre autres par un plan de transport collectif cohérent pour l’ensemble de nos régions — et non pas en fonction des gains électoralistes de telle ou telle couronne de Montréal ou de Québec, laissant les autres régions du Québec sur l’accotement en matière de mobilité durable. »
D’autre part, les dirigeants des centrales syndicales réaffirment la nécessité d’un réinvestissement massif dans nos services publics. « Nous sortons d’une période d’austérité qui a mis à mal l’ensemble de la population québécoise, rappelle Sonia Éthier, présidente de la CSQ. Le prochain gouvernement du Québec devra assurer un financement stable de nos services publics. Afin de pallier le manque à gagner engendré par le sous-financement des dernières années, la croissance de ce financement devra être supérieure à celle des coûts de système. Les effets désastreux de la dynamique du financement en yo-yo, on les a constatés, particulièrement auprès de nos aînés et de nos jeunes ayant des difficultés d’apprentissage. Le personnel œuvrant dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux et des services éducatifs à la petite enfance réclame depuis des années un allégement de leur charge de travail et les ressources nécessaires afin d’assurer de bons services publics. Ça ne peut passer autrement que par l’embauche de personnel supplémentaire afin d’alléger les tâches des salarié-es du secteur public. Non seulement la situation financière du Québec le permet, mais d’autres revenus doivent être récupérés par le gouvernement, notamment par une politique proactive face aux paradis fiscaux. »
En plus de réitérer leur volonté de voir le mode de scrutin révisé afin de renforcer notre système démocratique, notamment par l’adoption d’un système proportionnel mixte, les porte-parole des centrales syndicales invitent les partis à s’engager à instaurer des mesures tangibles visant le soutien à la presse écrite, dans un contexte où les médias d’information vivent des moments particulièrement difficiles.
Sans convention collective depuis maintenant près d’un an, les syndiqué-es de la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda poursuivent leur travail afin que leur employeur opère un tournant à la reprise des pourparlers qui se fera en présence d’un conciliateur, les 30 et 31 août prochains. « Tout l’été, les membres ont massivement participé aux actions que nous avons organisées devant la Caisse populaire, malgré la période de vacances. Cela démontre clairement que l’offre qui nous a été faite le 14 mai dernier par l’employeur s’avère inacceptable », affirme Isabelle Frelas, présidente du STT de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda (CSN). « Pour la grande majorité d’entre nous, les propositions salariales seraient de l’ordre de 0 à 1,5 % par année pour quatre ans. On est devant un manque évident de reconnaissance », ajoute la porte-parole du syndicat. Bien sûr, il reste encore quelques points à négocier, mais l’aspect financier s’avère un irritant majeur pour les membres.
De son côté, le président de la Fédération du commerce-CSN, David Bergeron-Cyr, s’explique mal comment un employeur comme Desjardins peut oser présenter une telle offre. « Nous observons Desjardins lors des négociations depuis quelques années et une constante se dégage : celle de vouloir octroyer le même salaire partout dans les caisses en prenant bien sûr le plus bas dénominateur possible, généralement le salaire des travailleuses et des travailleurs des caisses Desjardins non syndiquées. Ce genre d’orientation mis de l’avant par Desjardins doit être revu à très court terme », soutient-il.
Le dossier de la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda s’avère très important pour la CSN. « Ces travailleuses et travailleurs se donnent au quotidien de façon très professionnelle envers la clientèle pour que Desjardins demeure le chef de file au Québec dans le milieu financier. Ils doivent obtenir une juste reconnaissance pour demeurer productifs dans l’entreprise », indique Jacques Létourneau, président de la CSN. « Pas surprenant alors que pendant tout l’été, les membres du syndicat aient participé aux activités avec toute l’ardeur qu’on leur connaît. À ce que l’on sache, l’employeur Desjardins n’est pas une entreprise aux prises avec des problèmes financiers. Dans un contexte de pénurie de la main-d’œuvre, souhaitons qu’il entende raison les 30 et 31 août prochains à la table de négociation et qu’il agisse pour éviter l’exode de certains employé-es qui pourraient être tentés d’aller améliorer leur sort ailleurs », ajoute le président de la centrale syndicale.
Pour sa part, le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec, Félix-Antoine Lafleur, qui a accompagné le syndicat tout l’été, avoue avoir vu cheminer le syndicat de belle façon. « À chaque activité, une grande partie des membres ont répondu présents, tant le matin avant d’entrer au travail, qu’à la pause du dîner. Cela démontre bien qu’ils souhaitent obtenir un contrat de travail négocié dans les meilleurs délais. Les syndicats CSN de la région et le conseil central vont poursuivre leur travail de solidarité pour que ces travailleuses et ces travailleurs obtiennent le respect qui leur est dû », conclut le porte-parole régional.
Les 30 et 31 août prochains, dans l’esprit des porte-parole de la CSN présents à Rouyn-Noranda, la négociation avec Desjardins doit revenir sur le droit chemin.