Personne ne devrait être prisonnier de son employeur

Lettre de Caroline Senneville, présidente de la CSN

L’arrivée massive de personnes immigrantes sur le marché du travail québécois force la prise de conscience de nos besoins de main-d’oeuvre, mais aussi du traitement qui leur est réservé. Bienvenue en 2023 !

Le ministre du Travail Jean Boulet a admis, lors d’une conférence de presse tenue avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qu’il y a une forte augmentation des accidents de travail chez les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires. Ensemble, ils ont annoncé des mesures visant à réduire le nombre d’accidents et à mieux protéger ce personnel qui ne parle pas toujours français et qui ne connaît aucunement la législation québécoise.

Avec l’augmentation exponentielle du nombre d’immigrantes et d’immigrants au statut temporaire dans les dernières années, le gouvernement a annoncé l’ajout de 10 employé-es à « l’escouade prévention » de la CNESST. À moins que cette escouade ne possède une baguette magique, cette mesure n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan.

Vu les milliers d’entreprises qui font appel à cette main-d’oeuvre, cet ajout est nettement insuffisant pour qu’on explique à ces personnes l’ensemble de leurs droits et de leurs recours. D’autant plus qu’elles ne connaissent ni nos lois ni nos institutions et ne maîtrisent pas encore le français. Même si l’escouade est trilingue, les documents explicatifs et les répondantes et les répondants à la CNESST le sont rarement. Il faut aussi avouer que même pour les gens nés au Québec, se dépatouiller avec la CNESST est un défi en soi.

Le ministre prétend aussi qu’il va s’assurer que les entreprises, les agences de placement et les agences de recrutement à l’étranger suivent les règles. Pourtant, plusieurs règles existent, et elles sont allègrement outrepassées par des employeurs qui n’ont aucun scrupule à utiliser des humains comme une marchandise productive.

Les exemples ont frappé l’actualité des derniers mois et ont démontré que même des multinationales lourdement subventionnées à même nos impôts ne se gênent pas pour utiliser les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires d’une façon que des expertes et des experts n’hésitent plus à qualifier d’esclavagisme moderne.

Plutôt que de saupoudrer quelques ressources pour essayer de cerner le problème, la CNESST doit jouer pleinement son rôle, intervenir, et faire appliquer les lois afin qu’elles aient un réel effet dissuasif sur ces employeurs qui nous font honte.

Pensons-y : ces personnes sont recrutées par des entreprises qui les font venir ici. Ces compagnies doivent s’assurer que leurs besoins de base sont comblés et que leurs droits sont respectés. Mais quels sont les recours de ces personnes si elles sont maltraitées ? Il leur est impossible de changer de travail, même pour un autre identique, puisque leur permis n’est valide que pour un seul employeur. La concurrence est inexistante entre les différents « donneurs d’ouvrage », les salarié-es sont captifs et ont souvent très peur. Peur de se faire retourner chez eux, peur de représailles.

La véritable solution passe par des permis ouverts qui permettent aux travailleuses et aux travailleurs de quitter une entreprise pour aller travailler dans une autre.

Il faut aussi que l’offre de cours de francisation soit accessible dans toutes les entreprises et pour toutes les personnes immigrantes, et ce, peu importe leur statut. C’est par le français que passe la prévention des accidents dans les milieux de travail.

Il est honteux qu’en 2023, au Québec, nous traitions des êtres humains comme une sous-classe de citoyennes et de citoyens, alors que nous en avons cruellement besoin et que nous prétendons former une société démocratique.

À cette fin, les gouvernements doivent avoir la volonté et le courage de mettre fin aux contrats de travail fermés et abolir les permis fermés, parce qu’ici, chez nous, personne ne devrait être prisonnier de son employeur.

Projet de loi 10 : Les agences de placement privées doivent cesser de cannibaliser le réseau public

La CSN se présentera aujourd’hui en commission parlementaire pour dénoncer la cannibalisation du réseau public de santé et de services sociaux par les agences de placement privées et le manque de transparence du projet de loi 10, qui est pourtant censé en restreindre l’accès. La centrale syndicale propose des moyens concrets pour mettre fin au recours aux agences. Plusieurs gouvernements, dont celui de la CAQ, ont laissé péricliter le réseau public pour justifier l’arrivée du privé. Ce petit jeu néfaste doit cesser.

« Avec les agences, nous sommes face à un véritable cercle vicieux. Le réseau agit à court terme en recourant aux agences sans s’attaquer aux conditions de travail et ce faisant, il amplifie le problème de pénurie de main-d’œuvre qui est le problème numéro un du réseau public en ce moment », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La présidente dénonce également cette injustice : « Les employé-es d’agence de placement de personnel ont bien souvent de meilleurs salaires et de meilleurs horaires que leurs collègues du public. Pour ajouter l’insulte à l’injure, il revient régulièrement au personnel du réseau public de superviser et de former les employé-es d’agences qui ne savent habituellement pas grand-chose de leur nouvel environnement de travail temporaire. »

Le problème des agences touche bien entendu les infirmières, mais aussi d’autres professions. De 2010-2011 à 2020-2021, le nombre d’heures octroyées à des agences a augmenté de 347 % pour les préposé-es aux bénéficiaires, de 601 % pour les préposé-es à l’entretien ménager, de 917 % pour les éducatrices et les éducateurs et de 326 % pour les diététistes. En 2022, c’est 960 M$ qui sont allés aux agences, en hausse de 380 % depuis 2016.

Un projet de loi qui manque de substance
La CSN estime que le gouvernement doit mettre fin à ce régime avec du personnel « à deux vitesses » le plus tôt possible. Le projet de loi 10 n’explique pas quand et comment le gouvernement compte vraiment agir. Il faudrait que le projet de loi prévoie un échéancier contraignant et pas seulement des vœux pieux. « Remettre le contenu du projet de loi à un futur règlement démontre le manque de détermination et de transparence du gouvernement », critique la présidente de la CSN. Il faudrait aussi définir le type d’organismes qui seront touchés par les restrictions dans le recours aux agences privées de placement. La CSN conseille d’exclure complètement les agences de toutes les parties du réseau public et de tous les titres d’emploi, pas seulement les infirmières dans les hôpitaux.

Pour connaître les solutions mises de l’avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

La langue devrait être maîtrisée avant les études supérieures 

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) souligne le paradoxe entre le discours officiel du gouvernement Legault qui se targue d’être un défenseur de la langue française et l’année qui s’est écoulée avant de rendre public le Rapport du comité d’expertes sur la maîtrise du français au collégial. « Pourquoi une telle attente si le français est une priorité pour le gouvernement ? A-t-il choisi de ne pas faire de vagues avant les élections de l’automne dernier ? » se questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.  

Ce rapport risque de choquer les membres de la FNEEQ–CSN qui enseignent la littérature au collégial. « Le rapport insinue qu’après onze années de formation au primaire et au secondaire, il faudrait repartir à zéro. C’est comme si on demandait aux profs de mathématiques d’enseigner les tables de multiplication au cégep. Quand on arrive en enseignement supérieur, il faut que la langue soit maîtrisée en amont, pour que l’on puisse bâtir sur des acquis », souligne Caroline Quesnel.  

Du même souffle, le rapport semble enfoncer des portes ouvertes en recommandant un enseignement explicite du fonctionnement de la langue en relation étroite avec la lecture et l’écriture : cela se fait déjà au quotidien dans le cadre de l’enseignement de l’analyse littéraire. 

Le numérique : obsession du premier ministre 
Le rapport, visiblement rédigé avant l’utilisation accélérée des robots conversationnels, fait écho au plan d’action numérique gouvernemental et à l’amour démesuré du premier ministre Legault pour la technologie comme gage de solution à tous les maux. « Le numérique fait partie de nos vies, mais on ne doit pas se fier qu’aux machines et aux robots pour écrire à notre place. Il faut maîtriser la langue et comprendre comment elle fonctionne. C’est capital », martèle Caroline Quesnel. 

Par ailleurs, la FNEEQ–CSN partage le constat des chercheuses avançant que la valorisation de la langue est une responsabilité partagée et l’affaire de tout le milieu, de tous les enseignantes et enseignants, peu importe la discipline. Le ministère doit fournir des données supplémentaires pour dresser un portrait plus complet et doit consulter les spécialistes de l’enseignement que sont les profs.

La Fédération, qui représente 85 % des profs de cégep, s’intéresse de près au dossier. En décembre dernier, les syndicats membres ont mandaté la fédération pour réfléchir aux moyens de valoriser la langue : le chantier en cours prévoit une consultation des membres qui enseignent en français littérature et langue seconde.  

La CSN dénonce l’austérité postpandémique dans les écoles

La CSN dénonce les compressions budgétaires que doivent effectuer plusieurs centres de services scolaires pour pouvoir payer toutes les factures de frais extraordinaires liés à la pandémie.

Dans ce contexte, il est très difficile de concevoir que le gouvernement Legault puisse accorder des baisses d’impôt tout en réinvestissant suffisamment en santé et en éducation pour assurer à la population des services de qualité. « Il vaut mieux pour le gouvernement de revenir sur sa promesse que de compromettre l’avenir de milliers d’enfants. Ce serait la chose responsable à faire », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Comme le rapporte Radio-Canada aujourd’hui, des centres de services scolaires ont diminué leurs services de soutien aux élèves, comme les services en orthopédagogie et en psychologie ou encore ceux qui sont effectués par les techniciennes en éducation spécialisée. Au CSSC, dans la Capitale, c’est près de 1,5 M$ de manque à gagner qui doivent être récupérés dans le budget existant.

« C’est inadmissible de nuire aux enfants les plus vulnérables en provoquant une sorte d’austérité postpandémique. Il faut impérativement augmenter les budgets pour éponger tous les frais imprévus liés à la pandémie et pour permettre non seulement de maintenir, mais d’améliorer les services. La pandémie a eu des effets dévastateurs sur plusieurs élèves, ce n’est vraiment pas le moment de baisser les bras ; j’espère que le ministre Drainville va pouvoir défendre son ministère adéquatement », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN. La confédération estime en outre que le déficit scolaire des élèves vulnérables est majeur.

Notons que la facture pandémique est également très lourde dans les secteurs de la santé et des services sociaux ainsi que du transport en commun, pour ne nommer que ceux-là. Ne pas tenir compte de cela équivaut à plonger plusieurs administrations publiques en période d’austérité postpandémique.

Le Front commun revendique de meilleurs salaires pour les femmes dans les services publics

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une centaine de militantes du Front commun – dont 78 % des membres sont des femmes – se sont réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor afin de lancer un message fort au gouvernement Legault au moment même où les discussions s’amorcent à la table de négociation en ce qui concerne les augmentations de salaire pour les prochaines conventions collectives : « Nous, d’une seule voix, résistons pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail! »

Cette prise de parole publique dénonce l’appauvrissement impliqué par l’offre soumise aux femmes et aux hommes qui donnent des services à la population par la présidente du Conseil du trésor et ancienne ministre de la Condition féminine, Sonia LeBel. En effet, alors que le gouvernement prévoit une inflation de 16,6 % sur 5 ans dans sa dernière mise à jour économique, il n’offre que 9 % d’augmentations salariales pour la même période. Quand les salaires du secteur public ne suivent pas, ce sont en grande majorité des femmes qui s’appauvrissent.

« Quand on regarde les conditions dans lesquelles travaillent les femmes pour éduquer, soigner et offrir des services à la population, on doit faire le constat qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une pleine reconnaissance en 2023. Quand on voit un gouvernement leur demander – encore une fois – de se serrer la ceinture alors que l’inflation les frappe de plein fouet, comme tout le monde, il y a de quoi s’insurger. Boucler le budget du Québec et réduire les impôts sur le dos des femmes du Front commun, ça ne passera pas! », dénoncent vivement les porte-parole du Front commun, Magali Picard, présidente de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Le compte à rebours est commencé

Cette action symbolique du Front commun a lieu alors que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics viendront à échéance le 31 mars prochain. Pour marquer le coup, le Front commun amorce un compte à rebours sur les réseaux sociaux afin de rappeler à la présidente du Conseil du trésor que l’heure est à la négociation. Un rassemblement de militantes et militants de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS se tiendra également le 30 mars prochain, à Québec, afin de faire le point sur la négociation en cours et d’échanger sur la mobilisation à venir pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Le temps file, nos réseaux publics ont besoin d’air. Les membres du Front commun se sont prononcés sur des propositions pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre en éducation, en enseignement supérieur et dans la santé et les services sociaux. Nous demandons au gouvernement d’être actif aux tables de négociation, de travailler sérieusement et d’être à l’écoute des propositions qui viennent de celles et ceux qui sont les mieux placés pour savoir de quoi nos services ont besoin », concluent les porte-parole syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Un pas dans le bon sens… sans grande audace

L’idéal d’un système VRAIMENT public commande l’affranchissement du réseau public de toute dépendance à l’égard de l’entreprise privée à but lucratif. La première mesure pour redevenir un employeur de choix est d’abolir les agences de personnel et de mettre fin à la concurrence qui prévaut actuellement entre les conditions du secteur public et celles des agences. En outre, il est crucial d’assurer au personnel du réseau public de bonnes conditions de travail et de rémunération pour y ramener les travailleuses et les travailleurs et retenir celles et ceux qui y sont demeurés.

La CSN aurait voulu que le gouvernement fasse preuve de plus d’audace en s’engageant dès maintenant dans un plan visant le rapatriement de l’ensemble des ressources dans le secteur public. Elle invite donc le gouvernement de la CAQ à aller plus loin pour éradiquer complètement les recours aux entreprises de placement de main-d’œuvre en santé et services sociaux.

« Pour mettre fin définitivement aux recours aux agences privées, il lui faudra travailler avec nous, les organisations syndicales, souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Redevenir un employeur de choix, comme réseau public, constitue la pierre angulaire de toute solution à long terme. Pour cela, ce que nous demandons, c’est que le gouvernement soit en mode écoute. Parce que des solutions, le personnel du réseau en a tout plein. Elles sont concrètes et réalistes, mais trop souvent ignorées. »

La CSN réitère la nécessité d’avoir un échéancier indiquant clairement les étapes pour s’affranchir complètement et définitivement de cette dépendance envers l’entreprise privée à but lucratif, parce que l’heure est grave. En définitive, il faudra voir le règlement qui sera adopté par le gouvernement pour savoir si on assiste à un véritable changement de cap.

Un problème généralisé
Le recours à des agences de placement de personnel crée aussi de l’instabilité pour les équipes de travail et nuit à la sécurité et à la qualité des soins et des services. Les agences sont dorénavant partout dans le réseau ! Dans les soins infirmiers, chez les préposé-es aux bénéficiaires, dans les services alimentaires, dans les services sociaux…  Bref, le problème touche plusieurs titres d’emplois et il a également pris beaucoup d’ampleur dans le secteur des centres d’hébergement privés ces dernières années. Là aussi, il faut agir, sinon on ne fait que déplacer le problème.

Pour la CSN, cette situation de dépendance doit alerter toute la population quant aux conséquences réelles de la privatisation en santé et services sociaux, et ce, même quand les frais sont couverts par l’assurance maladie publique. Elle entraîne inévitablement la fuite des ressources et de l’expertise du secteur public vers des entreprises à but lucratif dont l’objectif premier est de réaliser des profits. Des groupes de médecine familiale et centres médicaux spécialisés aux centres d’hébergement privés, aucun exemple de privatisation en santé et services sociaux n’a permis à l’État de payer moins cher que dans le secteur public tout en atteignant les objectifs, notamment en matière d’accessibilité.

Pour connaître les solutions mises en avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

La ministre Pascale Déry devrait présenter ses priorités

La CSN, la centrale syndicale la plus représentative en enseignement supérieur au Québec, estime que Pascale Déry tarde à faire connaître ses priorités, comme l’a fait son collègue Bernard Drainville, alors que les collèges et les universités ont pourtant des besoins criants.

Dans une récente nouvelle de TVA, la ministre Déry a raison de vouloir augmenter le taux de diplomation, mais cela n’arrivera pas par magie. « Il faudra donner aux cégeps et aux universités les moyens nécessaires pour avoir un personnel suffisant, tant pour l’enseignement et l’aide aux étudiantes et aux étudiants en difficulté, que du côté des employé-es de soutien », soutient Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui précise que le manque de personnel et la surcharge actuelle de travail ne permettent pas de faire un travail optimal. Les établissements d’enseignement supérieur souffrent d’un sous-financement chronique depuis plusieurs années.

La pandémie a provoqué des retards d’apprentissage et de formation qui se répercutent sur l’enseignement supérieur et il faudra des moyens suffisants pour assurer la réussite éducative du plus grand nombre. On pense notamment à l’apprentissage du français écrit qui cause des difficultés à un nombre grandissant d’étudiantes et d’étudiants. Il faut s’en occuper sérieusement.

La CSN déplore que la ministre semble préoccupée seulement par les besoins actuels du marché. Elle cite les bourses Perspectives qui ciblent certaines professions au détriment des autres. « Ces bourses ne fonctionnent pas et ne garantissent pas une rétention des personnes une fois en emploi », précise Caroline Senneville, qui estime que la vision de la ministre Déry devra dépasser cette approche centrée uniquement sur la photo des pénuries de main-d’œuvre actuelles.

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur

https ://bit.ly/3EAf0PY

Le rehaussement de l’âge minimal de la retraite totalement inutile, affirme la CSN

C’est aujourd’hui que la Confédération des syndicats nationaux était entendue en commission parlementaire, alors que s’amorçait une importante consultation publique sur le Régime de rentes du Québec (RRQ). Le régime, en très bonne santé financière, est assuré pour au moins les 50 prochaines années, selon le ministère. La CSN s’étonne donc de la proposition de repousser à 62 ou à 65 ans l’âge d’admissibilité aux prestations, mesure phare de l’actuelle proposition gouvernementale. La première grande centrale au Québec est plutôt d’avis que le moment est opportun pour améliorer certaines dispositions du RRQ sans effectuer de réduction de bénéfices.

« Selon le questionnaire de Revenu Québec, la consultation, obligatoire tous les six ans, est nécessaire pour “accroître la sécurité financière des retraité-es”. Du même coup, on propose d’appauvrir celles et ceux qui en ont le plus besoin, alors que près de 3 travailleurs sur 10 n’ont que le RRQ comme revenu à partir de 60 ans. On ne comprend tout simplement pas l’objectif, affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. La très bonne santé financière du régime rend tout à fait superflue et même nuisible une hausse de l’âge d’admissibilité aux prestations du RRQ. Au contraire, la situation actuelle appelle à une bonification du régime pour les personnes qui y ont cotisé toute leur vie. »

Pour la CSN, le report de l’âge d’accès aux prestations se veut une solution bien imparfaite au problème conjoncturel que représente l’actuel défi de la main-d’œuvre au Québec et aura plus d’effets négatifs sur le maintien de la main-d’œuvre expérimentée que de bénéfices. Elle serait encore plus néfaste pour la population moins bien nantie.

« Si on repousse l’âge d’accès, ce sont encore une fois les femmes et les moins nantis qui seront affectés de façon disproportionnée, puisque leur revenu moyen de cotisation au RRQ est significativement moins élevé. Forcer un report du début de la rente de retraite du RRQ conduirait inévitablement de futurs retraité-es à la pauvreté. À la CSN, on défend des valeurs de justice et de solidarité et, justement, le RRQ revêt un caractère social de redistribution pour les personnes à faible revenu. »

La CSN est en faveur d’une modification des règles de calcul de la rente afin d’éviter que les gains reliés au travail de quelqu’un qui demande sa rente après 65 ans réduisent la moyenne des gains utilisés pour le calcul de sa rente. Elle se montre également favorable aux propositions visant à mieux soutenir les travailleuses et travailleurs qui agissent comme proches aidantes et proches aidants et qui doivent s’occuper d’un enfant à charge ou encore d’une personne en invalidité. Finalement la CSN privilégie le mécanisme d’ajustement actuel en cas de déséquilibre du régime de base du RRQ, et ce, autant pour le régime de base que pour le régime supplémentaire du RRQ.

Pour consulter le mémoire de la CSN : https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2023/02/2023-02-02_memoire_rrq_csn.pdf

La CSN réclame une bonification du régime d’assurance-emploi

Avec ses alliés des autres grandes centrales syndicales et les organismes de défense des chômeurs, la CSN a réclamé jeudi une bonification du régime de l’assurance-emploi que le gouvernement fédéral s’apprête à réformer. Au fil des ans, les gouvernements successifs ont restreint l’accès et diminué la durée et le montant des prestations.

« Il est plus que temps qu’Ottawa redonne aux travailleurs et aux chômeurs les bénéfices de l’assurance-emploi qui leur reviennent », a déclaré la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Justin Trudeau doit décider s’il veut ajouter son nom au bas de la liste des premiers ministres qui, tour à tour et depuis 30 ans, se sont emparés des surplus de la caisse ou ont réduit les avantages d’un régime qui appartient pourtant aux travailleuses et travailleurs, et aux employeurs. »

Six travailleurs sur dix n’ont pas droit aux prestations
La CSN participait jeudi à Ottawa au Forum du Commissaire des travailleurs et travailleuses de l’assurance-emploi. La centrale met de l’avant une plate-forme de 15 revendications communes qu’elle partage avec la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

Depuis plusieurs années, seulement quatre personnes en chômage sur dix obtiennent des prestations, alors que tout le monde cotise. L’accès au régime diffère aussi selon le taux de chômage régional. Enfin, les travailleuses et travailleurs à temps partiel, les employé-es saisonniers et les femmes enceintes sont désavantagés.

Élargir l’accès et augmenter les prestations
Avec ses alliés, la CSN propose un nouveau seuil pour avoir droit aux prestations, soit 420 heures de travail ou après 12 semaines d’un minimum de 14 heures, au choix du prestataire. La durée des prestations devrait s’étaler de 35 semaines à 51 semaines, avec une possibilité de prolongation pour les femmes qui perdent leur emploi pendant ou après leur congé de maternité ou parental.

Les syndicats estiment en outre que le taux des prestations devrait être calculé sur la base des 12 meilleures semaines travaillées. Le taux de remplacement du revenu – qui est actuellement l’un des plus faibles des pays de l’OCDE – devrait être relevé de 55 % à 60 %. Et le maximum du revenu assurable devrait être relevé à son niveau d’antan en tenant compte de l’inflation, soit 82 300 $ au lieu de 56 300 $ (selon les données de 2021).

Les indemnités de départ et les préavis – qui sont une compensation pour la perte définitive d’un emploi – ne devraient pas être considérés dans la détermination de la période de prestations. De plus, les employeurs devraient être tenus d’être plus clairs en déclarant les motifs de cessation d’emploi.

Un régime géré par un organisme tripartite
Selon les quatre grandes centrales, le gouvernement devrait recommencer à contribuer au financement du régime qui gagnerait à être administré par un organisme tripartite. Des « agentes et des agents de liaison » devraient être embauchés pour faciliter le traitement des dossiers. Et le chef principal du nouveau Conseil d’appel devrait être redevable à la Commission de l’assurance-emploi, et non pas à son seul président.

Les prestataires pourraient librement travailler l’équivalent d’une journée par semaine sans pénalité. Un trop payé équivalent à moins d’une semaine de prestations n’aurait pas à être remboursé. Et les gens qui totalisent un revenu de plus de 75 375 $ (en salaire et en prestations) ne seraient pas tenus de remettre une partie de leurs prestations à la fin de l’année fiscale.

Santé et services sociaux : quelles portes la CAQ ouvrira-t-elle ?

Des travailleuses et travailleurs membres de syndicats CSN des secteurs public et privé se sont donné rendez-vous ce matin, rue des Parlementaires, pour sensibiliser les élu-es de l’Assemblée nationale, qui reprennent leurs travaux aujourd’hui aux enjeux majeurs qui se profilent en santé et services sociaux. Pour l’occasion, ils ont déployé une immense bannière symbolisant une porte donnant sur un système plus coûteux et inégalitaire. La CSN invite les député-es et toute la population à la vigilance devant les choix que posera le gouvernement.

« Notre système de santé et de services sociaux est à la croisée des chemins, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Depuis une trentaine d’années, nos gouvernements ont centralisé à outrance le réseau public, ils ont miné son caractère démocratique, ils ont choisi la privatisation plutôt que le renforcement de son caractère public. Pour nous, continuer d’aller dans ce sens ne ferait qu’empirer les problèmes que nous vivons. Au contraire, nous invitons le gouvernement à faire preuve de courage en ouvrant la porte aux idées des travailleuses et des travailleurs qui sont les véritables experts en la matière puisque ce sont eux qui prodiguent les soins et services à la population ».

Pour la CSN, les décisions que prendra le gouvernement auront un impact non seulement pour les salarié-es du réseau public, mais pour l’ensemble de la population, dont bien entendu les travailleuses et les travailleurs de tous les autres secteurs de la société. « Notre réseau public est un acquis précieux pour toutes les travailleuses et les travailleurs qui n’ont pas à se soucier de l’épaisseur de leur portefeuille lorsqu’ils ont besoin de soins et de services, ajoute le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, présent lors du rassemblement de ce midi. On aura beau tenter de nous rassurer voulant que l’assurance-maladie universelle demeure, on sait bien que plus on ouvrira grande la porte au secteur privé, qui coûte systématiquement plus cher que le secteur public, plus les pressions seront fortes pour reconsidérer le panier de services offerts dans le secteur public. »

Porte grande ouverte au privé
La CSN redoute notamment la cession annoncée au secteur privé de la gestion des activités dans deux nouveaux hôpitaux. La grande majorité du personnel de ces établissements flambants neufs proviendra forcément du réseau public, qui vit déjà actuellement de sérieux problèmes de main-d’œuvre. D’autres mesures annoncées par le gouvernement, notamment un récent décret consacrant l’ouverture au privé du secteur des soins virtuels, sont fort préoccupantes, car elles favorisent un système à deux vitesses.

Pour un réseau Vraiment public
Les données sont claires, le Canada est un des pays développés où le secteur privé est déjà le plus présent en santé et services sociaux. Il y a un mythe bien implanté au Québec qui voudrait que le recours au secteur privé en santé et services sociaux soit une idée nouvelle. Pourtant les exemples d’inefficacité du secteur privé dans notre système sont légion. Des groupes de médecine familiale (GMF) qui n’ont jamais rempli leurs promesses d’accessibilité, aux agences privées de personnel qui ont pris tant d’ampleur qu’elles constituent désormais un véritable casse-tête financier et organisationnel, en passant par les centres d’hébergement privés qui facturent d’énormes montants mensuels à leurs usagères et usagers tout en offrant à peine plus que le salaire minimum à leur personnel, le privé en santé et services sociaux fait généralement plus partie du problème que de la solution.

Non au statu quo
La CSN ne défend pas le statu quo. Plus importante organisation syndicale du réseau, représentant plus 125 000 travailleuses et travailleurs de toutes les catégories de personnel du réseau public ainsi que des milliers d’autres relevant d’établissements privés de santé et de services sociaux, la CSN souhaite apporter sa contribution dans la recherche de solutions réalistes et concrètes, émanant des travailleuses et travailleurs eux-mêmes. Plusieurs de ces solutions sont identifiées dans le site Web : www.csn.qc.ca/vraiment-public.

Décentraliser, démocratiser, déprivatiser
Pour la CSN, il faut corriger certaines lacunes issues des précédentes réformes. Le système est aujourd’hui beaucoup trop centralisé. Il faut redonner de l’autonomie aux établissements et amener de nouveau la démocratie. De plus, il faut renforcer le secteur public. Les recours au secteur privé ne sont pas une « addition », mais bien une « soustraction », car toutes les ressources dirigées vers le privé proviennent du public.

Les CLSC comme porte d’entrée
Entre autres exemples, la CSN invite les élu-es à considérer les CLSC comme la porte d’entrée de tout le système. Dans toutes les régions, c’est le lieu par excellence pour coordonner l’ensemble des soins et services de première ligne. Les CLSC pourraient être ouverts en tout temps, avec des équipes multidisciplinaires prêtes à traiter tous ces cas qui, faute d’alternative, doivent présentement se tourner vers les urgences des hôpitaux, eux-mêmes déjà surchargés.

Augmentation des frais en RPA : un autre pas vers un système à deux vitesses

La fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) joint sa voix aux détracteurs du projet de règlement qui prévoit de réviser les critères de fixation du loyer dans les résidences privées pour aîné-es (RPA). Ce qui est proposé par la CAQ est l’ajout de frais pour des services qui devraient être assumés par le secteur public via les soins à domicile.

Dans le projet de règlement, on peut lire que ce changement pourrait se traduire par une augmentation des revenus pour les propriétaires de RPA, mais qu’en contrepartie, cette mesure augmenterait les dépenses des résidents. « Ce que propose la CAQ, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement des aîné-es, ce n’est pas acceptable. Cela aura des conséquences sur plusieurs d’entre eux et sur leurs familles qui devront reconsidérer leur choix et trouver d’autres lieux d’hébergement. Les RPA ne devraient avoir que le volet locatif et d’amusement pour les ainé-es qui en ont les moyens, mais la partie soins revient au réseau public et ne devrait pas être une occasion d’affaires » de se prononcer Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN responsable des secteurs privés.

Le projet de règlement gouvernemental veut permettre des hausses dans le coût des soins de santé offerts aux résidentes et aux résidents. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN « Le gouvernement se déresponsabilise de devoir donner des services qui devraient être assumés par le secteur public. Ça ouvre la porte à une explosion des coûts, mais là, la facture sera refilée à celles et ceux qui peuvent se le payer. C’est un message clair que nous envoie le gouvernement : il poursuit dans sa logique néolibérale de privatisation en ajoutant une autre pierre sur le chemin d’un système de santé à deux vitesses et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens. »

La politique canadienne de la santé vise à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre. En somme, la santé est un droit et si l’on ne veut pas que le secteur public reste l’enfant pauvre du système, il faudra investir rapidement dans les services de soins à domicile, surtout considérant le vieillissement de la population. C’est ce que martèlent les différentes recommandations à ce sujet et c’est ce qui devrait être mis de l’avant.  C’est la seule manière d’assurer un accès équitable aux soins et aux services à l’ensemble de la population, incluant aux personnes qui vivent en RPA.

L’augmentation des frais en RPA : un autre pas vers un système à deux vitesses

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) joint sa voix aux détracteurs du projet de règlement qui prévoit de réviser les critères de fixation du loyer dans les résidences privées pour aînés (RPA). Ce qui est proposé par la CAQ est l’ajout de frais pour des services qui devraient être assumés par le secteur public via les soins à domicile. 

Dans le projet de règlement, on peut lire que ce changement pourrait se traduire par une augmentation des revenus pour les propriétaires de RPA, mais qu’en contrepartie, cette mesure augmenterait les dépenses des résidentes et des résidents. « Ce que propose la CAQ, c’est ni plus ni moins que l’appauvrissement des aîné-es, ce n’est pas acceptable.  Cela aura des conséquences sur plusieurs d’entre eux et sur leurs familles qui devront reconsidérer leur choix et trouver d’autres lieux d’hébergement. Les RPA ne devraient avoir que le volet locatif et d’amusement pour les ainé-es qui en ont les moyens, mais la partie soins revient au réseau public et ne devrait pas être une occasion d’affaires » de se prononcer Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN, responsable des secteurs privés. 

Le projet de règlement gouvernemental veut permettre des hausses dans le coût des soins de santé offerts aux résidentes et résidents. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, « Le gouvernement se déresponsabilise en donnant des services qui devraient être assumés par le secteur public. Ça ouvre la porte à une explosion des coûts, mais là, la facture sera refilée à celles et ceux qui peuvent se le payer. C’est un message clair que nous envoie le gouvernement : il poursuit dans sa logique néolibérale de privatisation en ajoutant une autre pierre sur le chemin d’un système de santé à deux vitesses et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens ».   

La politique canadienne de la santé vise à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre. En somme, la santé est un droit et si l’on ne veut pas que le secteur public reste l’enfant pauvre du système, il faudra investir rapidement dans les services de soins à domicile, surtout considérant le vieillissement de la population. C’est ce que martèlent les différentes recommandations à ce sujet et c’est ce qui devrait être mis de l’avant.  C’est la seule manière d’assurer un accès équitable aux soins et aux services à l’ensemble de la population, incluant aux personnes qui vivent en RPA.

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec devra faire un examen de conscience et agir avec plus de transparence

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ajoute sa voix à d’autres groupes pour réclamer plus de transparence de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) afin qu’il rende disponible la copie de l’examen d’admission aux établissements d’enseignement en soins infirmiers, comme cela se fait habituellement dans les autres domaines.

À la suite de la publication du rapport d’étape du Commissaire à l’admission aux professions déposé en lien avec la vérification sur l’examen de l’OIIQ du 26 septembre dernier qui s’était soldé par un taux de réussite « historiquement bas », comme le mentionne le document, la FSSS–CSN se réjouit que la lumière soit faite et que l’enquête se poursuive.

Ce n’est un secret pour personne, l’OIIQ est en campagne depuis plusieurs mois pour rendre obligatoire le baccalauréat pour l’ensemble des infirmiers et infirmières. En ce sens, la FSSS–CSN se questionne à savoir si les récents résultats de l’examen de l’OIIQ ne font pas partie d’une stratégie pour parvenir à cet objectif. Nous saluons donc l’initiative du Commissaire et attendons avec impatience les résultats de son enquête, avec l’espoir qu’il apporte des éléments structurants qui permettront que cette situation d’échec historique vécue par les aspirants et aspirantes à la profession d’infirmière et d’infirmier en septembre ne se reproduise plus.

En effet, nous apprenions récemment dans le premier rapport d’étape du Commissaire que le taux de réussite à l’examen de l’OIIQ n’était pas de 51 %, mais bien de 45,4 % en tenant compte de l’ensemble des candidates et candidats qui se sont présentés à l’examen.  « Ce n’est pas normal que plus de la moitié des aspirantes infirmières aient obtenu un échec à leur examen, ça prouve que quelque chose ne fonctionne pas et que des mesures correctives doivent être mises en place pour les prochaines séances d’examen » de déclarer Frédéric Lapierre Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la FSSS–CSN.

« Ces résultats font-ils partie d’une stratégie de l’ordre ? Il y a lieu de se questionner et de réclamer plus de transparence sur le contenu de cet examen bâti par l’OIIQ lui-même afin de s’assurer de son impartialité » de renchérir le représentant de la FSSS–CSN.

Il n’est pas question ici de niveler vers le bas l’accès à la profession infirmière et infirmier. Cet examen est nécessaire afin d’accéder à la profession. Cependant, la FSSS–CSN croit que davantage de transparence serait de mise de la part de l’OIIQ. Cet examen doit être conçu notamment pour évaluer le jugement clinique de nos futures infirmières et infirmiers et nous devons avoir la certitude que cela ne sert pas à répondre à servir les objectifs de l’OIIQ.

« La formation collégiale en soins infirmiers nous offre la possibilité d’avoir des infirmières et infirmiers très compétents sur le terrain. Le réseau, qui est en crise actuellement, à grandement besoin de personnel en soins infirmiers. Il serait primordial que le contenu de cet examen reflète les réalités vécues dans notre réseau. On ne peut que déplorer que la situation ait eu des effets dommageables sur le parcours professionnel de certaines des personnes candidates et nous espérons qu’on évitera une telle situation à l’avenir » de conclure Frédéric Lapierre Justin.

Soins aux aîné-es : une priorité pour la CSN

Hier, la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr et le président de la FP–CSN, Danny Roy, ont rencontré la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger.

La CSN prône de nombreuses améliorations dans les soins et services aux aîné-es, notamment en ce qui a trait au soutien à domicile, secteur où le financement n’a jamais été à la hauteur des besoins, ainsi qu’à l’hébergement et aux soins de longue durée.

Nous avons réitéré l’importance de trouver des solutions au sein du réseau public pour un système de santé et de services sociaux Vraiment public.

Salaire minimum: trop peu, trop tard, déplore la coalition Minimum 18$

Alors que le gouvernement du Québec annonce une hausse du salaire minimum à 15,25 $ l’heure, la coalition Minimum 18$ se désole du décalage de cette annonce.

« Si elle n’arrivait pas 6 ans en retard et qu’on n’avait pas connu une inflation frisant les 7 % dans la dernière année, l’annonce par le ministre du Travail, Jean Boulet, de l’atteinte du salaire minimum à 15,25 $ l’heure serait une bonne nouvelle. Cependant, dans le contexte actuel, cette augmentation de 1 $ l’heure est perçue comme une forme de mépris de la réalité des travailleuses et travailleurs : le gouvernement de François Legault ne fait qu’appauvrir les plus pauvres », déclarent les porte-parole de la coalition, qui comprend la FTQ, la CSN, la CSQ, la CSD, l’APTS, le SFPQ, le SPGQ, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front de défense des non-syndiqué-es (FDNS) et le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

Une hausse déconnectée de la réalité

« Alors qu’en décembre dernier, le premier ministre François Legault reconnaissait la difficulté de vivre dignement avec un salaire horaire de 18 $, son gouvernement propose d’augmenter le salaire minimum à 15,25 $ l’heure. Non seulement c’est incohérent, mais c’est indécent! » Les membres de la coalition se demandent comment le gouvernement peut prétendre vouloir lutter contre la pauvreté alors que la paie minimale qu’il fixe n’offre que la misère.

« Alors que l’augmentation actuelle des prix du logement, du transport et de l’épicerie menace plus particulièrement les travailleuses et travailleurs à faible revenu, cette hausse nous apparaît complètement déconnectée de la réalité », ajoutent les membres de la coalition Minimum 18$. « Faut-il rappeler au ministre Boulet que, selon le Bilan-faim du réseau Les Banques alimentaires du Québec, le nombre de personnes ayant eu recours aux services d’aide alimentaire et dont la source principale de revenu est l’emploi a augmenté de 37 % depuis 2019! » Rappelons qu’avant la poussée inflationniste, les analyses de la coalition démontraient que le salaire minimum devait être haussé à 18 $ l’heure afin de permettre à une personne seule travaillant à temps plein de sortir de la pauvreté.

Le comble de l’insulte

Dans un contexte où le salaire moyen au Québec était de 31,41 $ l’heure en décembre 2022 et que Statistique Canada révèle qu’il a augmenté de 6,9 % depuis un an, tout laisse croire que le salaire moyen dépassera les 32 $ en mai 2023. « Nous dénonçons depuis plusieurs années l’aspect limitatif de la politique gouvernementale québécoise de plafonner le salaire minimum à 50 % du salaire moyen. Or, cette année, comble de l’insulte, le gouvernement du Québec fixe le salaire minimum bien en deçà de ce seuil (47 %). Ce dernier aurait dû, selon son propre critère, permettre minimalement 16 $ l’heure », dénoncent les membres de la coalition Minimum 18$.

Aux employeurs d’assumer leurs responsabilités

Dans le contexte actuel d’une pénurie de main-d’œuvre, encore plus criante dans les secteurs de la restauration, de l’hébergement et du commerce, la traditionnelle excuse du risque de perte d’emplois ne peut même plus être agitée. « Alors que plusieurs employeurs décident d’accorder de meilleurs salaires que leurs concurrents afin d’attirer la main-d’œuvre et de la retenir, l’occasion est belle de forcer l’ensemble des employeurs à ajuster leur rémunération pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs de vivre décemment », poursuivent les porte-parole de la coalition.

Un salaire suffisant pour sortir de la pauvreté

Rappelons que l’objectif fixé par la coalition de porter le salaire minimum à 18 $ l’heure devrait être révisé bientôt pour tenir compte de la hausse du coût de la vie, particulièrement marquée dans la dernière année. Pour établir leur revendication, les membres de la coalition prennent en considération, sans s’y limiter, différents indicateurs de faible revenu, comme la mesure de faible revenu à 60 % de la médiane des revenus (MFR-60) et le revenu viable établi par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).

« La promesse du travail à temps plein ne devrait pas être uniquement un plan de survie. La hausse du salaire minimum doit permettre de sortir de la pauvreté, donner la possibilité de faire des choix de consommation, assurer la capacité de faire face aux imprévus et permettre la participation à la vie sociale et culturelle. Pour cela, un salaire minimum à 15,25 $ l’heure est nettement insuffisant. Même à 18 $ l’heure, le salaire minimum permettrait à peine aux travailleuses et aux travailleurs de vivre décemment », rappellent les membres de la coalition Minimum 18$.

À propos

La coalition Minimum 18$, comprend les groupes suivants :

CSN, FTQ, CSQ, CSD, APTS, SFPQ, SPGQ, Collectif pour un Québec sans pauvreté, Front de défense des non-syndiqué-es (FDNS), Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

Une occasion ratée d’implanter les solutions du personnel pour un réseau plus humain

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ressort perplexe de la lecture du dépôt du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS). Alors que le gouvernement prétend vouloir agir rapidement pour implanter des solutions sur le terrain, c’est le contraire qui ressort de ses offres au personnel de la santé et des services sociaux.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent
Le dépôt patronal visant les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux contient plusieurs grands principes sans toutefois mettre de l’avant des mesures concrètes et innovantes pour améliorer l’état déplorable du réseau. Pourtant, la FSSS–CSN propose 27 solutions concrètes pour agir du bord du personnel et ainsi améliorer les services à la population. Le dépôt patronal ne contient que peu de réponses à ces solutions, tout en soulevant plusieurs inquiétudes. En ce qui concerne les forums proposés par le gouvernement, la FSSS–CSN craint que cela ne ralentisse la cadence des négociations. Pour la fédération, ce qui importe pour le personnel du réseau, c’est de négocier rapidement des mesures concrètes et pérennes pour les épauler.

« Qu’est-ce qui se cache derrière les belles paroles du dépôt gouvernemental ? Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes raisons de croire qu’on est en train de se faire servir du réchauffé. Pendant ce temps, le personnel du réseau a tellement besoin d’un coup de main. Si le gouvernement reconnaît enfin les problèmes que nous vivons, nous attendons toujours qu’il se montre ouvert à implanter les solutions des travailleuses et des travailleurs », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Un silence préoccupant sur des solutions concrètes pour améliorer le réseau
Pour la FSSS–CSN, ce qui ressort de ce dépôt, c’est le silence qu’il garde sur plusieurs enjeux majeurs. Par exemple, le dépôt patronal fait référence au Plan santé du ministre Dubé, sans mentionner que ce celui-ci vise à accentuer la place du privé en santé, tandis qu’il faudrait plutôt mettre nos énergies à consolider le réseau public.

« Le gouvernement ne propose rien pour épauler le personnel qui doit accueillir la relève, rien pour reconnaître l’expérience, rien pour implanter des ratios, rien pour accorder plus de vacances au personnel épuisé, rien pour lutter contre la privatisation et pour miser sur l’expertise du réseau. Pas un mot non plus sur des mesures environnementales. Toutes ces propositions innovantes venant de notre large consultation de nos membres sont autant d’occasions à saisir pour remettre le réseau sur ses pieds », de conclure Josée Marcotte.

Appauvrir les travailleuses et les travailleurs des services publics, la pire des solutions

« Les services publics font face à une crise de main-d’œuvre sans précédent, à laquelle s’ajoute une inflation historique. Que fait le gouvernement? Il offre d’appauvrir les femmes, en majorité, et les hommes qui portent sur leurs épaules tout le poids de nos réseaux publics. » C’est en ces termes qu’ont réagi les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Daniel Boyer, président de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, après avoir pris connaissance des offres du gouvernement caquiste.

Salaires 
Dans ses offres présentées ce matin aux partenaires du Front commun, le gouvernement propose des augmentations faméliques de 3 % pour la première année et de 1,5 % pour les suivantes, pour un contrat de cinq ans. Qui plus est, il fait fi de l’inflation stratosphérique actuelle en ne présentant aucune mesure permettant une protection du pouvoir d’achat. Quant au montant forfaitaire proposé de 1 000 $, il est insultant pour les femmes et les hommes qui tiennent à bout de bras les services publics puisque ces sommes ne sont versées qu’une seule fois et ne sont pas calculées lorsque vient le temps de comptabiliser les revenus de retraite et les vacances. Il ne s’agit pas d’une solution structurante pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre.

L’offre salariale du gouvernement est non seulement inférieure à ce qui va être offert dans le privé, mais va provoquer un appauvrissement des travailleuses et des travailleurs, car les prévisions d’inflation du gouvernement sont largement supérieures à ce qui est sur la table. Alors que le gouvernement prévoit une inflation de 6,8 % en 2022, son offre de 3 % à la première année ne permettra pas aux personnes salariées de se protéger de la hausse du coût de la vie.

« Est-ce que le gouvernement est sérieux quand il affirme que les services publics sont importants? Si oui, pourquoi maintient-il les réseaux en situation d’échec? Pourquoi offre-t-il si peu sachant que les salaires des autres travailleuses et travailleurs vont augmenter davantage? Les deux dernières années de pandémie nous ont pourtant offert un cruel constat de ce qui ne tourne pas rond dans nos services publics. En mettant sur la table des conditions de travail si désavantageuses, c’est la pénurie de main-d’œuvre et tous les problèmes qu’elle engendre qu’il choisit de pérenniser », ont ajouté les porte-paroles du Front commun.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent un retard de 3,9 % de leur rémunération globale par rapport aux autres travailleuses et travailleurs québécois, un gouffre qui s’élève à 11,9 % en ce qui concerne les salaires. « Devant de tels chiffres, pensez-vous que les gens vont choisir les services publics ou des emplois offrant de meilleures conditions? Ce n’est pas au personnel des services publics de faire encore une fois les frais de la reprise économique ou de la lutte contre l’inflation. Va-t-on demander à nos membres – des femmes, à 78 % – de se serrer la ceinture encore une fois pour favoriser la reprise économique? Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’apporter des solutions durables pour les services à la population, il devra retourner à la table à dessin et reconsidérer ses offres », ont précisé les porte-paroles.

Le Front commun revendique, d’une part, un mécanisme permanent de protection contre l’inflation et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, pour l’année 2023, il revendique 100 $ par semaine ou l’IPC + 2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024, l’IPC + 3 %, et finalement, pour 2025, l’IPC + 4 %.

Retraite et enjeux régionaux
Le gouvernement cible de surcroît la retraite, une des dernières conditions de travail intéressantes pour les travailleuses et les travailleurs de l’État, en obligeant celles et ceux ayant 35 ans de carrière à attendre à 57 ans avant la prise de leur retraite. « Il ne s’agit pas d’une mesure de rétention, mais plutôt de détention. Cela risque de provoquer un exode prématuré des travailleuses et des travailleurs vers la retraite. » Le Front commun juge toutefois intéressante la réponse du gouvernement à nos revendications dans le but de maintenir l’expertise en place de manière volontaire.

Il s’attaque aussi au Régime de retraite des employé-es du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), une mesure qui réussit tant bien que mal à retenir les personnes œuvrant depuis plus longtemps dans les réseaux. Il propose ainsi de réduire la rente du RREGOP en invoquant la récente bonification du Régime de rentes du Québec (RRQ). « Ce qu’il donne d’une main, l’employeur veut le reprendre de l’autre en prétextant qu’il est trop généreux. »

Forums patronaux et intersyndicaux
Le gouvernement revient avec des forums parallèles aux tables de négociation alors que les organisations syndicales avaient unanimement rejeté cette formule à la dernière ronde de négociations.

Conditions de travail et de pratique
Finalement, en ce qui concerne les conditions de travail, le Front commun surveillera de près les offres qui seront déposées aux diverses tables sectorielles à partir d’aujourd’hui et d’ici le congé des fêtes. « Il faut que des sommes significatives soient investies pour permettre des améliorations concrètes et durables dans les réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Il serait impensable que le gouvernement choisisse de sabrer les conditions de travail en imposant des reculs. Ce serait complètement incohérent avec les constats généralisés concernant les services publics. Si le gouvernement souhaite redevenir un employeur de choix comme il le prétend, il doit donner le coup de barre nécessaire pour renverser la tendance. C’est l’avenir même des services publics qui en dépend. »

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $;
  • Retard salarial : -11,9 %;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 %;
  • Pourcentage de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun
Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne tiennent un vote de grève

À la veille des fêtes de fin d’année, les employé-es du Casino de Montréal et de Jeux en ligne, membres de la CSN, tiendront les 20 et 21 décembre prochains un vote de grève pour faire débloquer leur négociation.

Après 24 séances de négociation avec leur employeur, les quatre unités syndicales concernées ne se sont toujours pas entendues avec la Société des casinos sur les moyens d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, notamment l’injection importante d’argent pour rendre les emplois attrayants et pour que l’employeur retrouve une place de choix dans le marché de l’emploi.

Au Casino de Montréal et à Jeux en ligne, la CSN représente plus de 1 000 salarié-es qui travaillent dans l’unité générale, la restauration, la sécurité et le jeu en ligne (casino virtuel).

Au bout du rouleau
« Depuis 25 ans et 6 négociations, je n’ai jamais vu les gens aussi excédés et au bout du rouleau, a déclaré Riccardo Scopelleti, président du Syndicat des employé-es de la sécurité physique du Casino et Montréal–CSN et porte-parole de l’ensemble des unités. On travaille le soir et la fin de semaine en bas des conditions du marché. On manque de personnel et on est en surcharge de travail depuis mars 2022. »

À la fin du mois dernier, 97 % des syndiqué-es des 4 unités ont voté en faveur de l’exercice de moyens de pression. Malheureusement, l’employeur n’a pas saisi l’occasion pour trouver un terrain d’entente.

La tenue de moyens de pression et l’éventualité d’un débrayage risquent de compliquer la vie aux clients du Casino et de Jeux en ligne, dont plusieurs ont déjà réservé leur accès à l’établissement pour la période de réjouissances des Fêtes, la plus achalandée de l’année.

Le syndicat garde espoir que l’ultime séance de négociations prévue aujourd’hui permettra de trouver une issue à l’impasse actuelle.

À propos
Parmi ses 65 000 membres répartis dans 425 syndicats à travers la province, la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN) représente la très large majorité des syndiqué-es des casinos québécois.

Les RSS le 1er janvier 2023 sur les chantiers : les syndicats sont prêts

Le 1er janvier 2023 est la date prévue d’entrée en vigueur des nouveaux mécanismes de prévention sur les chantiers du Québec à la suite de la réforme de la Loi sur la santé et sécurité du travail (Loi 27). Cette réforme a enfin intégré le représentant ou la représentante en santé et sécurité (RSS) sur tous les chantiers de 10 travailleurs et travailleuses et plus; une demande syndicale depuis plus de 40 ans.

La FTQ, la CSN, la CSD et les cinq syndicats de la construction (FTQ-Construction, Conseil provincial (International), Syndicat québécois de la construction (SQC), CSD Construction et CSN–Construction) ont convié leurs membres, ce mardi 13 décembre, devant les bureaux de la CNESST. Toutes les associations représentant des travailleurs et travailleuses de la construction ont uni leur voix pour affirmer haut et fort que des représentantes et des représentants en santé et sécurité devront être mis en poste sur les chantiers, le 1er janvier, comme prévu.

L’absence de prévention sur les chantiers a coûté la vie à trop de travailleurs et travailleuses et blessé de nombreux autres. Malheureusement, les employeurs font maintenant de l’obstruction à la table de consultation des mécanismes de prévention et tentent par tous les moyens d’arrêter l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. La CNESST doit continuer de résister à la pression.

Les syndicats de la construction sont donc unis pour dire qu’ils sont prêts. Il est grand temps qu’il y ait des représentants et représentantes en santé et sécurité sur le terrain. Les bons outils doivent être déployés sur nos chantiers de construction et aucun délai ne sera toléré.

CITATIONS :
« Bravo au ministre du Travail et à la CNESST de ne pas céder aux pressions des employeurs voulant retarder le processus de mise en place des représentants et représentantes en santé et sécurité (RSS) sur les chantiers de construction du Québec. Il n’y a absolument aucun argument valable pour obstruer ce processus. Faut-il rappeler aux employeurs qu’il ne s’agit pas d’un dossier de relations de travail, mais bien d’un dossier de santé et de sécurité dont l’objectif est de sauver des vies? Le 1er janvier, on veut des RSS sur nos chantiers, un point c’est tout. » – Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

« Si nous avions toujours écouté le patronat, tout ce qui s’est fait et tout ce qui se fait encore en matière de prévention et de réparation en santé et sécurité du travail n’aurait tout simplement pas existé. Les mouvements syndicaux et populaires doivent donc poursuivre leur lutte afin de maintenir cette pression sur les employeurs qui priorisent leurs profits avant la vie des travailleuses et des travailleurs. Nous attendons ces représentantes et ces représentants en santé et en sécurité depuis trop longtemps et il n’est pas question de reporter la mise en application de ces nouvelles mesures essentielles. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La santé et la sécurité au Québec est une affaire qui concerne tout le monde. La Loi 27 a malheureusement concentré la prévention davantage entre les mains des employeurs. Nous sommes réunis aujourd’hui pour revendiquer la pleine place au représentant ou à la représentante en santé et sécurité dans les chantiers, le meilleur mécanisme à la fois pour faire valoir les droits des travailleuses et des travailleurs et pour intervenir auprès des employeurs. Pour la CSD, tout doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2023. La prévention dans l’industrie de la construction n’est pas négociable ! » – Kaven Bissonnette, vice-président de la CSD.

« Il est grand temps que l’industrie de la construction cesse de banaliser les accidents de travail. Les représentantes et les représentants en santé et sécurité vont sauver des vies, prévenir des blessures et faire de la prévention. Il n’y a pas d’excuse patronale qui puisse excuser que l’on retarde l’entrée en vigueur de ces mécanismes de prévention. » – Simon Lévesque, responsable à la santé et sécurité au travail, FTQ-Construction.

« La construction a attendu près de 40 ans avant d’obtenir des mécanismes de prévention. Quarante longues années où il aurait été possible de mettre en place des mécanismes qui auraient pu éviter des accidents et sauver des vies. C’est le temps de démontrer que nous sommes unis et que nous allons travailler ensemble pour intégrer ces mécanismes-là dans nos milieux de travail afin de nous assurer que ceux-ci fonctionnent. » Patrick Bérubé, directeur général, Conseil provincial (International)

« Avec le nombre trop grand d’accidents et de décès dans notre industrie, il n’est plus question d’attendre. On a droit à des milieux de travail sains et sécuritaires, et c’est en janvier que ça commence. Le RSS fait partie de la solution. » – Steve Prescott, coordonnateur en santé et sécurité, Syndicat québécois de la construction (SQC)

« Lors de la fondation de la CSN–Construction en 1924, les questions de santé et de sécurité au travail figuraient déjà au centre des revendications de ceux et celles qui œuvraient dans le domaine de la construction. Nous n’avons jamais abandonné cet objectif moral, cette obligation fondamentalement éthique de protéger la vie et la santé des travailleuses et des travailleurs qui ont bâti le Québec et nous allons toujours nous mobiliser pour les défendre. » -Félix Ferland, vice-président SST de la CSN–Construction.

« Les travailleurs et travailleuses de la construction ont assez souffert des accidents et des maladies professionnelles. Ils en ont assez de la peur de ne pas rentrer chez eux et du strict minimum sur les chantiers. L’industrie de la construction est la plus meurtrière et ça doit cesser! Pour sauver des vies et donner les moyens aux travailleuses et aux travailleurs de défendre leurs droits, il est maintenant temps de déployer les représentantes et représentants en santé et sécurité dans tous les chantiers du Québec. » – Carl Dufour, président de la CSD Construction.

Nos organisations de la construction représentent 215 000 travailleurs et travailleuses.

Où sont les mesures structurantes ?

Alors que le ministre de l’Économie Éric Girard livrait aujourd’hui à Québec sa mise à jour budgétaire, la CSN constate avec inquiétude que les cinq priorités d’action de la CAQ – la santé et l’éducation, l’économie, l’environnement et le français – sont essentiellement absentes de ce qui a été présenté. En effet, il est plutôt question de mesures saupoudrées non structurantes, et on y parle davantage d’équilibre budgétaire que de véritables enjeux sociaux.

Malgré le ralentissement économique prévu en 2023, des surplus budgétaires sont prévus pour les années à venir. Or, les réinvestissements sont carrément absents pour les Québécoises et les Québécois qui peinent à obtenir les biens et les services dont ils ont besoin. « Ça va prendre plus qu’un “bouclier anti-inflation” pour que le monde puisse correctement gagner leur vie et mettre à manger sur la table. Ce qu’il faut, ce sont des salaires décents et des conditions de travail qui favorisent la rétention du personnel. Et des mesures beaucoup plus équitables que la remise de 800 $ à un couple qui fait 200 000 $ par année, contre 600 $ à une mère monoparentale qui fait 30 000 $ », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les milliards promis à coup de chèques mal ciblés et de maigres baisses d’impôts puisées à même le Fonds des générations pourraient servir à former du personnel qualifié dans les milieux qui en ont le plus besoin, qu’ils soient publics ou privés. Le Québec pourrait aussi s’offrir la gratuité scolaire aux cycles supérieurs et des mesures d’aide pour le secteur privé en vue d’une transition juste. « L’enrichissement oui, mais pas à tout prix. On a besoin de plus que des mesures anti-inflation à courte vue, Monsieur Legault. Le gouvernement devrait se laisser guider par des indicateurs sociaux et environnementaux, pas simplement par des indicateurs économiques. Pensez aux gens : le PIB n’est pas l’indice de mesure du bonheur », ajoute-t-elle.

Encore la population qui paie le prix
En effet, la centrale syndicale en appelle à un réinvestissement massif dans les services publics, alors que les hôpitaux et les écoles sont vétustes, le personnel des réseaux de la santé et de l’éducation est dans un état plus qu’inquiétant, les services se détériorent chaque jour un peu plus et, dans tous les milieux, la pénurie de main-d’œuvre est criante. « Il y a quelques mois à peine, les aîné-es y ont goûté et maintenant, ce sont les plus jeunes qui en paient le prix, alors que les urgences pédiatriques sont à un fil du point de rupture et que nos enfants doivent garder leur manteau en classe, faute de ventilation.

Pire : ce qu’on nous annonce depuis quelque temps, ce sont des investissements au privé en santé, même si on a déjà joué dans ce film-là et qu’on s’y est cassé les dents. D’autres pays l’ont fait avant nous et sont depuis revenus à un système public. Le privé, c’est un mirage. Ce n’est pas en ouvrant deux mini-hôpitaux qu’on va inventer des médecins et des préposé-es : on fait juste déplumer encore plus le réseau. Il faut réinvestir au public, là où tous les services sont accessibles et où les soins sont offerts sans recherche de profits », martèle la présidente.

Économie verte ou transition juste ?
Des milliers de travailleuses et de travailleurs vont voir leur emploi changer ou disparaître à cause des changements climatiques. La CSN craint que peu ne soit fait pour les accompagner, les former et limiter les dégâts causés par les GES. « Après la COP27 et en pleine COP15, encore une fois, on manque une occasion de prévoir un plan structuré et financé pour accompagner les travailleuses et les travailleurs dont l’emploi est en péril à cause des changements environnementaux. On parle d “économie verte », mais c’est malheureusement le mot économie qui prime », conclut Mme Senneville.