La CAQ a résolument pris le virage de l’antisyndicalisme en multipliant les attaques contre le mouvement syndical au cours des derniers mois. Le gouvernement prévoit de revenir à la charge cet automne pour réduire la capacité des syndicats à intervenir dans le débat public, même sur les enjeux qui touchent les travailleuses et les travailleurs au quotidien. Aux yeux de la CAQ, la fin semble justifier les moyens. Si le passé est garant de l’avenir, il faudra se méfier des arguments que les ministres utiliseront pour défendre leur projet, car ils ont fait preuve d’une grande créativité dans l’interprétation des faits, en matière de relations de travail.
Rappelons que durant le printemps et une bonne partie de l’été, le ministre du Travail, Jean Boulet, a mené une campagne antisyndicale en se basant sur des chiffres erronés publiés par Statistique Canada. Ainsi, il a fallu que la CSN interroge l’organisme fédéral pour que ce dernier révèle l’inexactitude des données et qu’il les retire de son site. En fait, Statistiques Canada recommande de consulter ces résultats auprès du ministère du Travail du Québec… le ministère de Jean Boulet !
Ainsi, il n’y a pas eu 759 grèves au Québec en 2024, mais bien 208 conflits de travail, confirme le propre ministère de Jean Boulet, qui est le seul organisme chargé de valider ces informations. L’année 2024, bien qu’effectivement ponctuée de nombreux arrêts de travail, ne fut pas une année record à ce chapitre et se situa légèrement au-dessus de la moyenne annuelle. Non, 91 % des grèves au Canada n’ont pas lieu dans la province !