Ambitionner sur le pain bénit

La ronde de négociation 2023 du secteur public est lancée. Pour cette ronde, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS unissent leur force et travaillent en Front commun pour défendre les travailleuses et les travailleurs. Apprenez-en plus.

Du même SUJET

Olymel Vallée-Jonction : La CSN dénonce un lamentable échec

Olymel Vallée-Jonction : La CSN dénonce un lamentable échec

L’entêtement entre Olymel et les producteurs de porcs du Québec cause la fermeture définitive de la…
Fin du lock-out au Hilton de Mont-Tremblant

Fin du lock-out au Hilton de Mont-Tremblant

En lock-out depuis le mois d’août, les travailleuses et les travailleurs du Hilton Homewood Suites de…
Hilton Tremblant : l’employeur recule sur ses positions à la table de négociation

Hilton Tremblant : l’employeur recule sur ses positions à la table de négociation

En lock-out depuis le mois d’août, les travailleuses et les travailleurs du Hilton Homewood Suites de…
Une autre occasion manquée avec une menace de fermeture de surcroît

Une autre occasion manquée avec une menace de fermeture de surcroît

Les espoirs étaient grands et c’est pourquoi tous les projecteurs étaient dirigés vers le dossier épineux…
Le syndicat du Hilton Tremblant demande le retour de l’employeur à la table de négociation

Le syndicat du Hilton Tremblant demande le retour de l’employeur à la table de négociation

En lock-out depuis le mois d’août, les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel Hilton de Tremblant…
Nouvelle convention collective chez Mitchel Lincoln

Nouvelle convention collective chez Mitchel Lincoln

Les trois semaines de lock-out décrétées chez Mitchel Lincoln ne seront pas venues à bout de…

Lock-out chez Multi-Marques

Photos : Michel Giroux

Ambitionner sur le pain bénit

La nouvelle est tombée le 1er avril à minuit une, et non, il ne s’agissait pas d’un poisson d’avril. Après 23 séances de négociation, l’employeur a mis fin abruptement et sans raison aux discussions et a jeté en lock-out les 120 travailleuses et travailleurs du centre de distribution Multi-Marques Laval, qui produit les pains Pom, Bon matin et Villaggio.

Pourtant, la négociation se déroulait relativement bien, malgré quelques points qui achoppaient. « Nos membres sont vraiment en colère, car il n’y avait pas d’impasse dans les négociations au moment de la mise en lock-out, affirme Pascal René De Cotret, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de distribution Multi-Marques Laval (CSN). Ce geste de Multi-Marques, propriété de Canada Bread, est totalement injustifié et témoigne d’un profond mépris et d’un manque de respect à l’égard des salarié-es du centre de distribution Multi-Marques. On a vraiment l’impression de faire les frais d’une stratégie patronale qui consiste d’abord à nous pénaliser, ainsi que nos conjointes et nos enfants, parce qu’on a refusé de céder à l’ultimatum de l’employeur, annoncé vers 16 heures le vendredi 31 mars, de convenir d’une entente finale au plus tard à 23 h 59, alors qu’il restait plusieurs éléments à régler. » Une demande de conciliation avait d’ailleurs été déposée, peu avant le déclenchement du lock-out, au ministère du Travail dans le but de relancer sans délai les négociations avec l’employeur. Au cœur des demandes syndicales figuraient entre autres la flexibilité et les horaires de travail, la sécurité d’emploi pour la trentaine de salarié-es à temps partiel, le régime de retraite, l’assurance collective ainsi que les salaires.La convention collective d’une durée de cinq ans des salarié-es qui œuvrent jour et nuit, sept jours sur sept, est échue depuis le 22 septembre 2016.

Pour David Bergeron-Cyr, vice-président de la FC–CSN, il est totalement inconcevable que Canada Bread qui appartient au géant de l’alimentation mondiale, Grupo Bimbo, jette ainsi à la rue ses propres travailleurs : « On rappelle que Grupo Bimbo a réalisé en 2016 des ventes de près de 7 milliards de dollars américains. Présent dans 22 pays, il emploie 127 000 personnes dans 144 usines et plus de 1600 centres de distribution. L’entreprise ne connaît aucune difficulté financière. »

Un employeur sans scrupules

Mais la mise en lock-out de ses propres employé-es n’est pas le seul fait d’armes de Multi-Marques et de Canada Bread. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entreprise ne se gêne pas pour ambitionner sur le pain bénit lorsqu’il est question du respect de ses employé-es. Le 22 mars dernier, avant le lock-out, une vingtaine de travailleuses et de travailleurs accompagnés de quelques retraité-es se sont rendus au siège social de Canada Bread afin de l’occuper momentanément. L’objectif de cette action surprise était de mettre de la pression sur l’employeur afin qu’il verse les sommes dues au régime de retraite. Il faut dire que Multi-Marques est l’un des pires employeurs au Canada : de 2002 à 2013 il conteste de toutes les manières légales possibles son obligation de payer ce qu’il doit au régime. Alors que la Cour suprême a rendu une décision en faveur des travailleurs en 2013, il revient à la charge avec une nouvelle contestation devant le Tribunal administratif du Québec pour retarder l’inévitable paiement. Cet acharnement fait en sorte que personne n’a eu un sou, pas même les retraités, dont certains sont décédés. Quelque 480 travailleurs ou ex-travailleurs de Multi-Marques sont lésés par l’attitude de l’employeur ; 150 d’entre eux sont membres de la CSN ou l’ont déjà été.

« C’est nous, les travailleuses et les travailleurs, qui faisons les frais de cet entêtement inexplicable alors que l’entreprise s’enrichit littéralement sur notre dos. Alors que le problème n’est pas le manque de moyens financiers, mais plutôt son refus systématique de verser les sommes dues, pénalisant les travailleuses et travailleurs qui ont trimé dur pendant leur vie. Le lock-out du 1er avril vient confirmer nos dires. Heureusement, nous sommes prêts à nous battre », a noté Pascal René de Cotret.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket