Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) et le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) dénoncent fermement la décision du gouvernement du Québec de réduire les seuils d’immigration permanente. Cette sortie s’inscrit dans le mois d’action de la campagne québécoise pour la régularisation et la justice migrante.
« On dénonce haut et fort la baisse des seuils d’immigration permanente », lance François Proulx-Duperré, secrétaire général du CCQCA–CSN. « On joue du violon aux travailleuses et travailleurs partout sur la planète en leur disant qu’on a besoin d’aide ici, au Québec, en leur laissant miroiter qu’ils et elles vont pouvoir rester durablement. À leur arrivée, on change les règles du jeu, puis on leur dit que ce ne sera pas possible d’accéder à la résidence permanente ! C’est inacceptable. Ce monde-là laisse tout derrière : maison, logement, famille, ami-es et vivent l’exil. Ce sont avant tout des personnes, mais on les traite comme de la main-d’œuvre jetable et des numéros », s’exclame M. Proulx-Duperré.
Le CCQCA rappelle qu’au-delà du respect fondamental des droits humains, cette politique met en péril la stabilité même de plusieurs milieux de travail.
« Nos syndicats comptent déjà plusieurs travailleuses et travailleurs temporaires. Leur départ forcé pourrait fragiliser la pérennité de certaines organisations et entreprises », ajoute François Proulx-Duperré. « On parle de 142 000 personnes déjà sélectionnées et en attente de résidence permanente. Si le gouvernement impose une limite à 45 000 par année, on étire ça sur des années ! C’est indécent. Les TET sont nos frères et nos sœurs, déjà intégrés à la société québécoise. Ils et elles doivent pouvoir rester de façon permanente », conclut-il.
De son côté, le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) rappelle que la lutte pour la dignité et la justice migratoire doit passer par des gestes concrets.
« Il faut défendre le droit des travailleuses et travailleurs temporaires à la résidence permanente », affirme Raphaël Laflamme, organisateur communautaire au CTI.
« On doit en finir avec les permis de travail fermés, qui ouvrent la porte à toutes les formes d’abus. Et il est plus que temps de mettre sur pied un véritable programme de régularisation pour les personnes sans papiers. La décision de diminuer les seuils d’immigration trahit aussi des milliers de travailleuses et travailleurs étrangers temporaires (TET) déjà établis ici, qui contribuent chaque jour à faire tourner notre économie et à faire vivre nos communautés », de clore monsieur Laflamme.
Pour Mélanie Pelletier, vice-présidente du CCQCA–CSN, cette annonce du gouvernement s’inscrit dans une tendance inquiétante.
« Avec la campagne Faire Front, la CSN dénonce depuis des mois les politiques gouvernementales qui s’en prennent aux plus vulnérables et divisent la population », souligne-t-elle. « Aujourd’hui, ce sont les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires qu’on trahit, mais c’est toute la société québécoise qui en subira les conséquences. On doit faire front commun pour défendre la dignité et l’avenir de toutes et tous », s’exprime Mélanie Pelletier.
D’ailleurs, les différentes organisations syndicales du Québec organisent un grand rassemblement le 29 novembre à Montréal pour dénoncer les orientations antisyndicales et anti-travailleurs du gouvernement du Québec.







