Le dogme de la laïcité caquiste

Dans les écoles du Québec, le personnel de l’éducation fait déjà face à une pression constante : budgets restreints, violence, conditions de travail pénibles. Pourtant, plutôt que de les soutenir, le gouvernement Legault alourdit encore leur quotidien.

Présenté le 20 mars 2025 par le ministre Bernard Drainville, le projet de loi 94 interdirait le port de signes religieux à tout le personnel scolaire, forçant ainsi des milliers de personnes à choisir entre leur emploi et leur foi.

Derrière l’homélie caquiste sur la neutralité de l’État, la réalité est brutale. Des éducatrices en service de garde, des surveillantes de dîner, des techniciennes en éducation spécialisée, déjà sous-payées et débordées, devront se conformer à des règles stigmatisantes. Pour certaines, cette réforme pourrait signifier la fin de leur carrière. Pour d’autres, un frein au recrutement dans un secteur déjà en crise.

Même la clause de droits acquis ne dissipe pas l’angoisse. « En uniformisant l’apparence du personnel, la CAQ envoie un message d’exclusion aux communautés culturelles et aggrave la pénurie des employé-es de soutien, notamment dans les grandes villes », explique Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Au-delà de l’atteinte aux libertés individuelles, cette réforme brise un équilibre fragile. Les accommodements pour les congés religieux, jusque-là reconnus par la Commission des droits de la personne, ne sont pas un privilège, mais une nécessité. Les remettre en question met en péril des années d’efforts pour bâtir des milieux inclusifs.

Le gouvernement justifie ces restrictions par des incidents survenus dans 17 écoles, notamment à Bedford. Pourtant, ces événements ont eu lieu alors que des règles strictes de laïcité s’appliquaient déjà aux travailleuses et travailleurs visés par ces incidents.

« Plutôt que d’élargir la laïcité sans raison, le gouvernement devrait faire respecter les lois existantes et agir concrètement pour répondre rapidement aux véritables débordements, comme ceux de l’école Bedford », poursuit Annie Charland.
Cette réforme injuste détourne l’attention des besoins réels. Alors que les écoles manquent de ressources, il est urgent d’abolir le gel d’effectifs et d’améliorer les conditions de travail, au lieu d’imposer des règles vestimentaires punitives et inutiles.

Nous ne sommes pas invisibles

C’est le sentiment partagé par de nombreuses personnes qui travaillent dans les résidences privées pour aîné-es (RPA). La grande majorité des membres de la CSN œuvrant dans ce secteur sont des femmes. Elles accomplissent un métier indispensable au bien-être des personnes âgées.

Ces employées connaissent les résidentes et résidents sur le bout des doigts ; leurs petites habitudes et leurs besoins particuliers. Par exemple, une préposée aux bénéficiaires doit, durant un quart de huit heures, visiter tous les usagers et usagères sous sa responsabilité, faire le ménage, préparer les repas et les collations, et même distribuer les médicaments. La charge de travail est telle qu’elles sont souvent contraintes de tourner les coins ronds et de passer moins de temps auprès des occupantes et occupants.

Et pourtant, bon nombre d’entre elles sont à peine rémunérées au-dessus du salaire minimum. Cette réalité touche de nombreux membres de la CSN dans des secteurs majoritairement féminins, où le travail est trop souvent tenu pour acquis. Ces emplois, souvent décrits comme des vocations par certains employeurs, sont parfois perçus comme étant motivés par le désir de servir la communauté. Cette contribution est essentielle et mérite une reconnaissance et une rémunération à la hauteur de leur dévouement.

Marlène Ross, représentante du secteur des résidences privées pour aîné-es, dénonce cette vision patronale qui contribue au maintien de mauvaises conditions de travail et à la dégradation des services offerts aux aîné-es. « On entend souvent dire que les travailleuses et travailleurs des RPA sont nos anges gardiens. Et comme des anges, on s’attend à ce qu’ils se dévouent pour la cause, et surtout sans se plaindre. Je pense que ces attentes sacrificielles doivent cesser. Nos membres prennent soin de nos aîné-es, de nos grands-parents et de nos parents, quand leurs familles ne sont plus en mesure de le faire. Comme société, le minimum serait de reconnaître l’énorme service qu’elles nous rendent, en les rémunérant justement et en leur offrant de bonnes conditions de travail. »

États généraux du syndicalisme : l’union fait l’avenir

Depuis le printemps 2025 et jusqu’au début de l’année 2027, la CSN, la FTQ, la CSQ, la CSD, l’APTS, la FAE, la FIQ, le SFPQ et le SPGQ uniront leurs forces pour réfléchir collectivement aux défis qui attendent les travailleuses et les travailleurs. « Il s’agit d’une démarche sans précédent qui prend tout son sens dans le contexte où les droits syndicaux sont plus que jamais menacés avec le projet de loi 89, et où le climat social, politique et économique est particulièrement incertain », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Le mouvement syndical a largement contribué à l’amélioration des conditions de travail, à la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs ainsi qu’au renforcement du filet social de l’ensemble de la population québécoise. Les victoires obtenues ont façonné le Québec moderne et montré la force de la solidarité syndicale et sociale… mais le monde du travail change à une vitesse fulgurante et les défis qui se dressent devant nous sont plus grands que jamais. Dans plusieurs secteurs, la précarisation s’accentue, le taux de syndicalisation stagne ou diminue. La judiciarisation croissante des relations de travail, les attaques politiques face aux lois encadrant le droit d’association et la polarisation des discours fragilisent notre capacité à défendre efficacement les intérêts des travailleuses et travailleurs, qu’ils soient syndiqués ou non. Le mouvement syndical québécois est à un tournant important », peut-on lire dans la déclaration officielle des ÉGS, dont le lancement officiel a eu lieu le 31 mars dernier à Montréal.

En mode introspectif

Au nombre de sept, les thèmes abordés lors des phases de l’exercice permettront de se questionner, de manière franche et honnête, sur les pratiques syndicales et le rôle des organisations. « Quelle est la place du syndicalisme dans la société ? Quelle capacité ont les syndicats à mobiliser leurs membres et à accroître leur rapport de force ? Ce sont quelques-unes des questions que nous nous poserons. Le modèle québécois en relations de travail, l’évolution des relations intersyndicales ainsi que la représentativité et le sentiment d’appartenance des membres seront aussi abordés. Finalement, comment assurer une plus grande inclusion au sein du mouvement syndical aux groupes non syndiqués ? », questionne la présidente Caroline Senneville.

Les États généraux du syndicalisme se dérouleront sur près de deux ans et se déploieront en trois étapes importantes : tout d’abord, tout au long de 2025, une période de consultation sera menée auprès des travailleuses et des travailleurs ainsi qu’auprès de spécialistes du monde du travail et de la société civile, pour recueillir leurs perspectives. Par la suite, au printemps 2026, un colloque où seront discutés les résultats des consultations et où des pistes de solution seront proposées sera organisé. Finalement, un grand événement aura lieu au début de 2027 pour clore les États généraux et présenter les conclusions de cette démarche collective.

Pour plus de détails, visitez le https://syndicalisme.com/.

Une pizzéria branchée et syndiquée

Dans cette pizzéria de la rue Jarry comme dans bien d’autres restaurants montréalais, la distribution des pourboires et la gestion des horaires étaient souvent décidées de manière arbitraire.

« Depuis que je suis rentré au resto, je parlais du syndicat, mais toujours un peu à la blague… Un bon jour, je suis passé à l’action et j’ai amené des cartes à signer », raconte Guillaume Gagné, serveur et étudiant en science politique de 28 ans qui est à l’origine de la nouvelle section montréalaise du Syndicat des employé-es de la restauration–CSN.

Le Point syndical s’est entretenu avec lui dans un petit café situé en face de la pizzéria. Les trois propriétaires, dont un chef très médiatisé, ont refusé que l’on puisse photographier les nouveaux syndiqué-es dans leur milieu de travail.

Guillaume Gagné a eu « la bonne idée » en lisant un article sur une pizzéria de Brooklyn qui s’était syndiquée en 2023. « S’ils sont capables, on l’est aussi, a-t-il alors pensé. Le restaurant new-yorkais a été une inspiration pour moi. Je veux que notre processus de syndicalisation soit une histoire réussie », insiste toutefois Guillaume, en racontant qu’il vient d’une famille ouvrière de Rimouski.

La dizaine d’employé-es ont finalement suivi celui qui est le plus âgé du groupe. « J’étais fier de la gang. En restauration, c’est souvent chacun pour soi, chacun pour son pot, mais les mentalités changent », fait valoir Guillaume.

Déjà, la nouvelle convention des pourboires a été soulevée entre les parties et elle est maintenant beaucoup plus claire. Elle prévoit enfin un pourcentage également pour le personnel de cuisine. Les employé-es ont maintenant accès aux chiffres et peuvent vérifier si tout le pourboire leur revient bel et bien.

La négociation d’une première convention est lancée. Le nouveau syndicat demandera une hausse des salaires, des horaires selon l’ancienneté, mais aussi davantage de respect de la part des patrons. ● Thierry Larivière

Dépossession coloniale : au-delà de la forêt des Pins

Dans Quand tombent les aiguilles de pin, Katsi’tsakwas Ellen Gabriel livre un témoignage percutant et personnel sur l’un des événements les plus marquants de la résistance autochtone récente : la crise d’Oka de 1990. Cet ouvrage puissant retrace les faits survenus lorsque la municipalité d’Oka avait approuvé l’agrandissement d’un terrain de golf sur un territoire sacré des Mohawks, un site ancestral comprenant un cimetière et une forêt historique appelée Les Pins.

Devant cette atteinte à l’intégrité de leur territoire, des membres de la communauté mohawk de Kanesatake avaient décidé de dresser une barricade pour protéger la zone visée. Cet acte de résistance pacifique fut violemment réprimé par les forces policières québécoises, puis par l’armée canadienne. Ce qui avait commencé comme un conflit local se transforma rapidement en un siège de 78 jours, attirant l’attention nationale et internationale. Aujourd’hui connue sous le nom de crise d’Oka, cette confrontation constitue un point tournant dans la lutte pour les droits et la souveraineté des peuples autochtones au Canada.

Quand tombent les aiguilles de pin va bien au-delà des événements de 1990. Ellen Gabriel inscrit la crise d’Oka dans une histoire plus vaste de dépossession coloniale, qui s’amorce avec la prise illégale des terres mohawks par le Séminaire de Saint-Sulpice au XVIIIe siècle. Elle montre comment cette logique coloniale se poursuit aujourd’hui à travers des projets d’oléoducs, des accaparements de terres, et le déplacement forcé de communautés autochtones. Elle affirme ainsi que le colonialisme n’est pas un fait du passé, mais un système toujours d’actualité – fondé sur la déshumanisation des peuples autochtones et l’exploitation de leurs terres.

Ce livre constitue également une critique puissante de la manière dont l’État canadien réagit aux revendications autochtones : par la militarisation, la manipulation médiatique et la criminalisation de la résistance. L’autrice invite les lecteurs à déconstruire les mythes d’un Canada pacifique et bienveillant. Elle révèle la violence profonde qui sous-tend l’histoire et le développement du pays.

L’ouvrage est un appel à la mémoire, à la justice et à l’action. C’est une lecture incontournable pour quiconque souhaite comprendre non seulement ce qui s’est passé à Kanesatake, mais aussi pourquoi la résistance autochtone est toujours d’actualité

Pour consulter : librairie@csn.qc.ca

Pas de vacances pour la CSN au Club Med

Le 27 mars 2025 marque une date historique pour les travailleuses et les travailleurs du Club Med de Charlevoix. À la suite d’une campagne de changement d’allégeance syndicale mouvementée, le Tribunal administratif du travail rend sa décision : désormais, les membres du syndicat seront représentés par la CSN.

L’aventure remonte à novembre 2022, alors que François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, contacte un journaliste du Charlevoisien qui relate alors les conditions difficiles des employé-es du Club Med. « Le reporter m’a dirigé vers Latinos en Charlevoix, l’organisme qui participe à l’intégration de la communauté latino-américaine de la région. La machine de la syndicalisation s’est mise en branle à partir de là. L’association communautaire et la CSN se sont alliées pour soutenir le personnel qui vivait de grandes difficultés : situations d’exploitation, lacunes en santé-sécurité, enjeux de logement et mauvaise gestion des permis de travail fermés », explique M. Proulx-Duperré.

Somme toute, « la CSN se préoccupait depuis quelques années de la précarité dans laquelle se retrouvaient ces travailleuses et travailleurs étrangers temporaires », affirmait au printemps la présidente de la centrale, Caroline Senneville.

Les personnes nouvellement membres ne manqueront pas de défis à la table de négociation. L’amélioration des salaires, qui figurent parmi les plus bas du secteur hôtelier, la diminution de la charge de travail titanesque et l’élimination des injustices basées sur l’origine des salarié-es sont au cœur de leurs revendications.

« On a confiance en la CSN. On vient d’un contexte difficile au Mexique… alors, arriver ici, au Québec, et gagner sa vie dans de mauvaises conditions, c’est compliqué ! On a choisi un nouveau syndicat où tout est transparent. Nous avons de nombreuses tâches à accomplir, mais on a l’opportunité d’être entendus et bien représentés par la CSN », raconte tout sourire, Jenny Anamaria Granados Mediola, la vice-présidente du syndicat fraîchement élue.

Édition été 2025: des nouvelles en rafale

CPE:Entente pour les 13 000 travailleuses
Après avoir tenu 13 jours de grève, les 13 000 travailleuses des CPE de la CSN sont parvenues à obtenir une entente de principe avec le gouvernement. Cette négociation a été marquée par la forte mobilisation des éducatrices et l’appui des parents. L’entente a été recommandée par les syndicats en conseil fédéral les 14 et 15 mai. Une tournée d’assemblées générales se tient jusqu’au 1er juin pour présenter l’entente et permettre aux travailleuses de passer au vote. La négociation s’est conclue en conciliation pour parvenir à dénouer l’impasse. Certains gains amélioreront les conditions de travail du secteur, mais la lutte doit continuer pour assurer l’avenir des CPE.

L’Assemblée générale annuelle d’UCCO-SACC-CSN: un événement riche en actions
Tenue cette année à Kelowna, la 9e assemblée générale annuelle (AGN) d’UCCO-SACC-CSN a été marquée par une forte participation et des échanges soutenus. Plus de 200 délégué-es y ont pris part, abordant des enjeux majeurs touchant la réalité des agentes et agents correctionnels à travers le pays. Parmi les sujets au cœur des discussions, la santé et la sécurité au travail ont occupé une place centrale. Ces dernières années, la prolifération des drones a entraîné une augmentation notable des activités criminelles au sein des établissements pénitentiaires fédéraux, constituant une menace sérieuse pour la sécurité du personnel correctionnel. Conscients de l’urgence de la situation, les élu-es d’UCCO-SACC-CSN ont mené plusieurs discussions afin de mettre en lumière ce phénomène préoccupant et de présenter les solutions proposées par le syndicat. L’assemblée a également été l’occasion de souligner l’importance de la mobilisation en période de négociation. L’occasion également d’accueillir plusieurs membres honoraires, de tenir des ateliers sur le rôle stratégique des médias sociaux et de procéder à l’élection de plusieurs postes au sein du comité exécutif national, dont ceux de président et de premier vice-président. En somme, cette AGN a pleinement reflété la vitalité, l’engagement et la solidarité qui animent l’organisation.

Le chiffre du numéro: 57
Les 40 chauffeuses et chauffeurs d’Autobus Idéal, affectés au transport scolaire d’enfants handicapés à Montréal, auront enfin droit à des conditions de travail comparables à leurs collègues. Sans avoir eu recours à leur mandat de grève, ils ont obtenu une entente de principe prévoyant une 5e semaine de vacances après 20 ans de service et des augmentations salariales allant jusqu’à 57 %, rétroactives au 1er janvier dernier. Ces conductrices et conducteurs touchaient des salaires parmi les plus bas au Québec.

La lutte a payé à l’Hôtel Pur
Sept mois de grève générale illimitée, c’est le temps que ç’aura pris à l’employeur pour reconnaitre à leur juste valeur les 100 employé-es de l’Hôtel Pur. L’entente, adoptée à 80 % par les membres, inclut non seulement l’ensemble des gains de la négociation coordonnée, mais aussi des bénéfices locaux majeurs. Dont une augmentation de 2 $ l’heure pour les préposé-es aux chambres et pour le personnel de l’entretien et de l’administration, ainsi qu’une bonification salariale de 10 % pour l’ensemble des membres. « Il aura fallu tenir plus de sept mois pour faire comprendre à l’employeur qu’il devait nous accorder les avantages de la négociation coordonnée. La détermination des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Pur a permis d’aller arracher ces gains majeurs. Avec une augmentation salariale de 18 % dès la première année, on a forcé l’employeur à partager les profits réalisés avec son personnel. Ça démontre que la mobilisation des troupes peut mener à la victoire », a expliqué Stéphane Drolet, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Hôtel Pur Québec–CSN.

21 juin: tisser des liens avec les nations autochtones
La Journée nationale des peuples autochtones, c’est la célébration de tous les membres des Premières Nations. Cette journée, qui se déroule durant le solstice d’été, est une importante reconnaissance du patrimoine et de la diversité culturelle des peuples autochtones. C’est aussi le moment idéal pour aller à la rencontre des communautés près de chez soi. Le guide et conteur Diego Gros-Louis, qui travaille au Musée huron-wendat, a mentionné à plusieurs reprises au Point syndical, l’importance de tisser des liens entre nos cultures pour mieux se comprendre. « On va se faire la guerre, si on ne se comprend pas », va-t-il jusqu’à dire. Ces rencontres Blancs-Autochtones facilitent la tombée des préjugés et des mythes que peuvent entretenir les allochtones envers les communautés. La CSN souhaite profiter de cette journée pour inviter ses membres à visiter une communauté de leur région pour en apprendre davantage sur l’histoire, les points de vue et la culture des peuples autochtones.

17 mai: journée internationale contre l’homophobie et la transphobie
Avec la montée de l’homophobie en Amérique du Nord, il devient de plus en plus important de poursuivre les luttes pour les droits des personnes membres des minorités sexuelles et de genre – LGBTQ+. Une banalisation de paroles décomplexées et de comportements homophobes, transphobes, misogynes et racistes est observée en ce moment au Québec. De plus, les résultats d’une étude récente menée par le GRIS-Montréal, organisme qui œuvre à l’intégration des personnes LGBTQ+, relèvent une hausse préoccupante de l’inconfort des jeunes face à la diversité sexuelle et de genre. Dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai, la CSN a tenu à souligner son soutien aux personnes LGBTQ+. Un midi conférence s’est organisé avec Chacha Enriquez, sociologue et activiste queer. La CSN vient également de mettre à jour le guide syndical sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Un climat de travail inclusif et une vie syndicale solidaire, c’est au cœur même de la mission de la centrale.

Les épiceries en négo
C’est parti, la négociation coordonnée des marchés de l’alimentation est officiellement lancée. Réunis en comité de coordination à la mi-mai, les syndicats regroupés ont fixé leurs priorités de négo et monté leur grande plateforme de revendications communes. Vu les écarts colossaux – et exponentiels – entre les profits engrangés par les bannières de l’alimentation et les rémunérations du secteur, la priorité numéro un ne surprendra personne. Le personnel des magasins ne se gênera pas pour réclamer des augmentations salariales. De nombreux employé-es du secteur gagnent à peine plus que le salaire minimum. Cette réalité rend les travailleuses et travailleurs d’épiceries particulièrement vulnérables à la hausse du coût de la vie. Pour cette quatrième ronde de négociation coordonnée provinciale, les syndicats de la Fédération du commerce–CSN scanderont qu’ils sont « Encore et toujours essentiels ! »

Équité salariale: patience et détermination

Les travailleuses de la santé ont dû attendre plus de 14 ans avant que le gouvernement leur verse les sommes qu’il leur devait pour le maintien de l’équité salariale. Retour sur une lutte où nos efforts ont fini par payer.

Début 2024. La CSN annonce une entente majeure pour le personnel de bureau et de l’administration. Cette entente concerne 11 titres d’emploi regroupant près de 40 000 travailleuses et travailleurs et contient à la fois des gains sur le maintien de l’équité salariale et sur la rémunération.

Une mob, des milliers de dollars

Chacune des travailleuses a obtenu entre 5000 $ et 30 000 $ grâce à cette entente, si l’on tient compte à la fois de ce règlement et des nouvelles augmentations salariales à la suite de la négociation du secteur public.

« Nos efforts ont fini par payer. La CSN a travaillé sans relâche pendant plus de 10 ans pour que le gouvernement passe à l’action et reconnaisse enfin le travail des femmes. La force de nos arguments et de notre mobilisation aura forcé le gouvernement à bouger. Mais nous devons rester vigilantes pour faire respecter notre droit », explique Carole Duperré, vice-présidente du secteur public de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des retards inacceptables, un réseau ingérable

Une ombre se dresse vite au tableau. L’entente prévoit des délais de versement des sommes. Après de nombreuses relances, le gouvernement indique qu’il n’arrivera pas à payer les travailleuses à temps. Les systèmes de paie, entièrement confiés à des entreprises privées, ne parviennent pas à effectuer les paiements comme prévu, argue-t-il. Le privé, pourtant présenté comme la grande solution pour l’avenir du réseau de santé et de services sociaux, n’arrive même pas à rembourser les importantes sommes à des milliers de travailleuses et de travailleurs.

Illustration : Amélie Lehoux

Signée le 23 février 2024, l’entente prévoyait que des intérêts de 5 % s’appliqueraient en cas de retards de paiement. Elle laissait d’ailleurs un délai raisonnable au gouvernement pour procéder. Les montants dus en lien avec le maintien de l’équité salariale devaient être versés au plus tard sur la paie du 31 octobre 2024, alors que d’autres montants devaient l’être au plus tard le 23 mai 2024.

Englué dans une centralisation abusive, le réseau a bien du mal à remplir les promesses faites à ses propres employé-es. La création de Santé Québec et la centralisation toujours plus grande à venir annoncent une situation plus chaotique encore. « Le réseau est de plus en plus ingérable. Le gouvernement n’arrive même pas à mettre en application ses propres priorités de négociation. Les nouvelles primes de la convention collective, l’autogestion des horaires et le processus de reconnaissance de l’ancienneté connaissent tous des retards. La centralisation est allée bien trop loin », poursuit Carole Duperré.

Face aux retards se met alors en branle une nouvelle campagne de mobilisation. La FSSS–CSN lance une pétition en ligne exigeant que les paiements se fassent sans délai et que le gouvernement mette en place des mécanismes permanents permettant l’application rapide des ententes sur la rémunération des salarié-es. À cela s’ajoutent plusieurs actions pour faire pression sur le gouvernement, notamment avec les différentes organisations syndicales concernées.

« Le gouvernement ne respectait pas son engagement et malgré nos interpellations, il n’arrivait pas à fixer une date de paiement. Il a donc fallu nous mobiliser pour le forcer à se commettre et pour que les travailleuses touchent enfin leur argent », explique Katie Chamberland-Langlois, représentante du personnel de bureau et de l’administration à la FSSS–CSN.

C’est finalement sur la paie du début d’avril 2025, soit plus d’un an après la signature de l’entente, que les 40 000 travailleuses ont enfin commencé à recevoir les montants tant attendus.

Plus que jamais, la prise en charge sera de mise

À la suite du Sommet SST 2025 – qui a rassemblé 1500 délégué-es de toutes les organisations syndicales et communautaires du Québec impliquées en santé et sécurité du travail (SST) –, et de notre Bilan et perspectives 2025 qui suivait dès le lendemain, un constat toujours aussi clair se dégage de ces trois jours de riches échanges : l’importance d’une prise en charge collective de la SST dans nos milieux de travail.

Rappelons que cet événement historique constituait le point culminant de cinq ans de travaux et de négociation à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) afin d’en arriver à une entente touchant les mécanismes de prévention et de participation.1

Durant le Sommet SST, une douzaine d’ateliers sur la prévention, la réparation, et la judiciarisation à outrance imposée par les employeurs ont été tenus selon les secteurs d’activité impliqués. Dans le cadre de Bilan et perspectives, nous avons davantage abordé les questions des risques psychosociaux, de la détresse en milieu de travail, du bilan du régime intérimaire et de la négociation en matière de SST. Ensemble, les deux événements furent de francs succès.

Au sortir du Sommet, nous apprenions que le gouvernement de la CAQ déposait le PL 101. Un projet omnibus qui vient entre autres modifier le Règlement sur les mécanismes de prévention et de participation en établissement en diluant la portée de ce règlement dans les systèmes de santé et d’éducation.

« Contre toute logique, le gouvernement de la CAQ vient appliquer des mesures d’austérité à un processus qui a été entièrement proposé et orchestré par ce même gouvernement. Plus que jamais, nous devons donc prendre en charge et collectiviser les enjeux en matière de SST. Pour y arriver, à la CSN, on connaît la formule : intégrer de la formation, de la mobilisation et des règles claires dans nos processus de négociation. Ça devient le cœur de notre stratégie négociatrice », conclut David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST.

1. Le 19 septembre 2024, le conseil d’administration de la CNESST a adopté à l’unanimité la version finale du Règlement sur les mécanismes de prévention et de participation en établissement (RMPPÉ), et ce, dans le délai qui lui était imparti par la Loi 27, adoptée en 2021. Or, à ce jour, contre toute logique vu le consensus obtenu, le Conseil des ministres n’a toujours pas entériné ce règlement. 

Édition été 2025: bienvenue à la CSN!

Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

  • STT DU CPE CHEZ CALIMÉRO (FSSS–CSN)

Estrie

  • STT DU COMMERCE | SECTION SKI BROMONT (FC–CSN)
  • ST D’HPE–CSN (FSSS–CSN)TT DU BMR DE MATANE (FC–CSN

Laurentides

  • ST DE LA STATION MONT-TREMBLANT | CHÂTEAU BEAUVALLON (FC–CSN)

Lanaudière

  • ST EN SERVICE DE GARDE DE LANAUDIÈRE | CPE DES AMIS DES PRAIRIES (FSSS–CSN)

Montérégie

  • STT DE LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DOUVILLE–CSN (FP–CSN)

Montréal métropolitain

  • ST DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | CPE DU CENTRE-VILLE (FSSS–CSN)
  • ST DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | ROSEMONDE (FSSS–CSN)
  • ST DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | PATAPOUF (FSSS–CSN)
  • STT DU RÉSEAU EXPRESS MÉTROPOLITAIN (REM) (FEESP–CSN)

Québec–Chaudière-Appalaches

  • STT DU CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE DE QUÉBEC | FONDATION (FSSS–CSN)
  • STT DU CLUB MED QUÉBEC CHARLEVOIX (FC–CSN)

Bienvenue à la CSN!

1er mai : on était de la partie

Nous avons souligné la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs alors que le gouvernement mène une charge à fond de train contre ceux-ci. La privatisation dans les réseaux publics, l’austérité imposée partout, le projet de loi 89 – véritable cadeau pour les patrons –, le salaire minimum qui ne permet pas d’arriver même en travaillant à temps plein… pour François Legault et ses acolytes, c’est la journée internationale des boss à l’année ! Des travailleuses et travailleurs ont tenu des actions partout au Québec pour dénoncer ces politiques caquistes néfastes.

Dans les coulisses de la ville

Avec ses 2800 km de voies publiques à entretenir et une superficie de 1 136 km2, soit deux fois celle de Montréal, ce n’est pas le travail qui manque. Pour le groupe des quelque 550 travailleuses et travailleurs, le printemps est synonyme de grand ménage.

Nous devons nettoyer les déchets camouflés par la neige tout l’hiver, mais surtout, retirer le sable et le sel des trottoirs et des rues. C’est un enjeu de propreté, mais surtout de pollution. Lorsque le calcium utilisé pour faire fondre la glace en hiver pénètre les nappes phréatiques, il finit dans les lacs et contribue à générer les algues bleues, endommage les arbres sur les bords de route et favorise la prolifération de plantes envahissantes qui résistent mieux au sel. À la grandeur du Québec, 1,5 million de tonnes de sels de voirie sont épandues annuellement.

Le printemps, c’est le moment d’entretenir les parcs, les arbres et les espaces verts. C’est aussi le temps de prendre soin des nids de poule.

Pendant une opération qui s’étend sur 10 à 12 semaines, les cols bleus parcourent la ville pour d’abord arroser le trottoir et ainsi éviter la poussière, puis pousser le mélange de sel, de gravier et de sable du trottoir à la rue. Ensuite, dans une chorégraphie qui rappelle celle du déneigement, le tout est aspiré et déposé dans un camion qui se dirige vers le dépôt à neige ou un centre de décontamination.

« On commence le nettoyage dès que possible. D’abord par le ménage des boulevards parce qu’ils sont déjà déblayés, après viennent les routes collectrices », explique M. Blanchette. Son travail est parfois ralenti par celui de la population qui, croyant bien faire, entasse le mixte (terme savant qui réfère au mélange de granulaire et de sel) en petites piles. « Les balais mécaniques ne sont pas conçus pour ramasser ça », ajoute-t-il.

Le printemps, c’est aussi le moment d’entretenir les parcs, les arbres et les espaces verts, et c’est le temps de prendre soin des nids de poule, cachés pendant l’hiver et dont la condition est empirée par les gels et dégels du printemps.

Du côté de la Ville de Mont-Tremblant, le printemps laisse de côté la saison du ski et ouvre la porte à la villégiature estivale. Depuis la fusion, la taille de la localité a explosé et le profil des citoyennes et citoyens a changé. Les exigences de productivité envers les cols bleus sont plus élevées, explique Kuang Selao, président du syndicat des employé-es municipaux de la ville et représentant du secteur municipal à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Si des Tremblantois voyageaient dans le temps et retournaient en l’an 2000, ils ne reconnaitraient pas leur ville », ajoute le président qui est inspecteur de bâtiment de formation. La région, qui connaissait une certaine dévitalisation économique dans les années 1990, s’est transformée autour du tourisme. Mont-Tremblant s’est densifiée et les commerces se sont installés un peu partout. Les terrains plats non-exploités se font désormais très rares.

La croissance de la ville a fait grimper ses revenus, mais a aussi fait augmenter la charge de travail, notamment pour les cols bleus spécialisés dans l’entretien de la voirie. En haute saison touristique, c’est l’hiver qui génère le plus d’heures supplémentaires aux membres du syndicat. « Dès qu’il neige, on va nettoyer les rues. Si on attend qu’il y ait une accumulation, c’est sûr qu’on recevra des messages de la population », explique M. Selao.

Près de 600 kilomètres séparent Mont-Tremblant et Saguenay, mais dans les deux cas, le printemps amène son lot de travail pour les cols bleus qui prennent soin de nos routes. Souvent dans l’ombre, ces travailleuses et travailleurs jouent un rôle essentiel dans l’entretien de nos villes.

PL 89 – Le Québec recule, les syndicats sonnent l’alarme

Des centaines de travailleuses et de travailleurs ont manifesté ce midi devant l’Assemblée nationale pour dénoncer les lourdes conséquences qu’aura le projet de loi 89 (PL 89) sur les travailleuses et les travailleurs du Québec.

À l’approche de son adoption, les organisations syndicales ont dénoncé d’une même voix une attaque frontale contre les relations de travail. « Avec ce projet de loi, le ministre du Travail Jean Boulet vient démanteler l’équilibre fragile, mais essentiel entre les travailleuses, les travailleurs et les patrons. C’est un recul majeur pour le Québec », ont déclaré les porte-paroles Robert Comeau de l’APTS, Caroline Senneville de la CSN, Nadine Bédard-St-Pierre de la CSQ, Patrick Bydal de la FAE, Julie Bouchard de la FIQ, Denis Bolduc de la FTQ, Christian Daigle du SFPQ et Annie Morin du SPGQ.

En effet, bien que le PL 89 vise uniquement les travailleuses et les travailleurs syndiqués, ses effets se feront sentir sur l’ensemble de la main-d’œuvre. Les avancées obtenues par la négociation syndicale exercent une pression positive sur les milieux non syndiqués, forçant les employeurs à s’ajuster pour demeurer compétitifs. « En limitant la capacité de nos membres à défendre et améliorer leurs conditions de travail, c’est l’ensemble du moteur économique québécois, c’est-à-dire les salarié-es, que le gouvernement attaque », ont dénoncé les porte-paroles. D’ailleurs, s’il y a un groupe qui sort gagnant du PL 89, c’est bien celui des patrons, qui ont encensé tour à tour le projet de loi en commission parlementaire il y a quelques semaines. « Étrangement, seuls les patrons ont applaudi, pendant que de nombreux spécialistes en relations du travail ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant au projet de loi. »

 

Des luttes syndicales payantes  

Depuis des décennies, les luttes menées par les travailleuses et les travailleurs syndiqués ont permis d’importantes avancées sociales. Salaire minimum, congés parentaux, équité salariale, réseau des CPE : autant de gains arrachés grâce à la mobilisation syndicale. « Ce sont nos moyens de pression et nos grèves qui ont permis à des millions de Québécoises et de Québécois de bénéficier de ces droits. Priver les travailleuses et les travailleurs de leur capacité à lutter, c’est freiner les progrès de toute la société québécoise », ont insisté les porte-paroles.

 

Absence de dialogue

Finalement, l’ensemble des organisations syndicales a dénoncé l’attitude cavalière du ministre du Travail, qui n’a même pas cru bon les informer qu’un tel bouleversement était en préparation. « Avec une approche aussi maladroite, il a rendu les discussions pratiquement impossibles, et nous le déplorons vivement. C’est par le dialogue qu’on peut trouver des solutions gagnantes », ont renchéri les porte-paroles.

Rappelant que le droit de grève est enchâssé dans les chartes des droits et libertés, tant québécoise que canadienne, les organisations syndicales ont signifié leur intention d’évaluer la possibilité de contester le projet de loi 89 devant les tribunaux. « Nous ne laisserons pas nos droits être bafoués. Que le premier ministre et son ministre du Travail se le tiennent pour dit : notre mobilisation se poursuivra », ont conclu les porte-paroles.

Projet de loi n° 100: une modernisation attendue

De passage en commission parlementaire aujourd’hui à Québec, la CSN a accueilli favorablement le projet de loi n° 100, Loi sur la négociation et la détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic. Le PL 100 vient enfin moderniser la loi, répondant à de nombreuses préoccupations soulevées depuis des années par la CSN.

« Le projet de loi cible les enjeux concrets vécus à la table de négociation, là où le cadre actuel montrait ses limites. Il rétablit un droit fondamental, celui de négocier l’ensemble des clauses des conventions collectives en plus d’éliminer le passage obligatoire vers un processus de conciliation pour obtenir le droit de grève dans les secteurs public et parapublic », explique François Enault, premier vice-président de la CSN.

« Le PL 100 tient compte des pratiques actuelles de négociation ainsi que de l’évolution des contextes juridique et constitutionnel. À ce titre, la CSN salue l’approche fondée sur le dialogue adoptée par la ministre Sonia LeBel, qui tranche avec celle privilégiée par le ministre Jean Boulet dans le cadre du projet de loi no 89 », renchérit le premier vice-président.

En excluant la possibilité de fusion des unités en santé et services sociaux, le gouvernement prend une décision responsable. « Les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux peinent à exercer leurs tâches dans un contexte de sous-financement récurrent et de gels d’embauche, le tout dans des édifices spectaculairement négligés. Leur imposer un maraudage aurait été contre-productif », note le premier vice-président.

En conclusion, la CSN apporte certaines recommandations pour renforcer les avancées du PL 100. « Ces propositions traduisent notre volonté d’instaurer un cadre de négociation plus équitable, plus cohérent et surtout, plus mobilisateur pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons, ainsi que pour l’ensemble des acteurs concernés. Nous espérons que les parlementaires sauront entendre cette voix », conclut François Enault.

 

 

L’Alliance syndicale dépose une offre finale pour le secteur résidentiel

À la suite de la demande faite vendredi dernier par l’Alliance syndicale de la construction à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) pour un blitz de négociation, des rencontres ont eu lieu durant la longue fin de semaine. Malgré ces efforts, aucune entente n’a été conclue.

L’APCHQ a transmis une offre d’entente intérimaire (d’une durée d’un an) à l’issue des discussions exploratoires, mais l’Alliance syndicale estime que cette proposition est insuffisante et ne répond pas aux besoins urgents des travailleurs et des travailleuses. « Les salarié.e.s du secteur résidentiel perdent en moyenne 145 $ par semaine et ne retrouveront jamais cet argent. Il est urgent d’agir. La main que nous tendons aujourd’hui à l’APCHQ est notre ultime tentative pour éviter un conflit de travail », a déclaré Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Une offre finale soumise pour un vote

L’Alliance syndicale dépose, ce matin, une dernière offre afin de sortir de l’impasse et de respecter les travailleurs et travailleuses du secteur résidentiel. En échange, elle demande à l’APCHQ de la soumettre directement au vote à ses membres, afin de leur donner l’occasion d’accepter, ou de refuser, les termes de cette offre finale. L’Alliance croit que les employeurs méritent le droit de se prononcer sur une proposition qui s’aligne avec celles déjà acceptées dans les trois autres secteurs de l’industrie. Il est important de se rappeler que, pour ces trois secteurs, les patrons avaient jugé à près de 90 % que des termes similaires à cette offre étaient satisfaisants.

L’Alliance syndicale considère qu’il serait juste de passer au vote pour éviter que l’application des moyens de pression — pouvant aller jusqu’à la grève — ne soit engagée. Si l’APCHQ refuse de soumettre cette offre ou si ses membres la rejettent, l’Alliance syndicale devra évaluer ses options pour les prochaines étapes à venir.

Un secteur en péril

L’Alliance syndicale est inquiète pour la suite des choses. Le secteur résidentiel vit une crise d’attractivité et de rétention de la main-d’œuvre. Plusieurs travailleuses et travailleurs quittent actuellement ce secteur pour aller vers d’autres chantiers, où les conditions sont meilleures et les ententes respectées. Sans des conditions salariales à la hauteur, il sera impossible de construire le Québec de demain et de répondre aux besoins criants en matière de logement de la population.

Mandat de grève

Conformément à la Loi R-20, l’Alliance syndicale est autorisée, dès aujourd’hui, à exercer un mandat de grève obtenu par les cinq syndicats. Si ce moyen de pression s’avère nécessaire pour obtenir le rattrapage salarial attendu, il sera utilisé. Les travailleuses et travailleurs du secteur résidentiel méritent le respect et des conditions à la hauteur de leur contribution essentielle.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Négociations au RTC: le syndicat de l’entretien à la recherche d’un règlement rapide

« C’est inconcevable qu’après 41 séances de négociation et 3 séances de conciliation, la négociation ne soit pas plus avancée que ça », déclare Nicolas Louazel, président du Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN). « Nous sommes à la recherche d’un règlement rapide, mais si on ne met pas de pression, ce ne sera pas réglé avant novembre », poursuit-il.

Le Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN) s’explique mal que le RTC ait réussi à s’entendre avec deux autres accréditations syndicales, mais que ses négociations stagnent. « On a tout mis en place pour que ça se passe bien : on est diligents dans nos réponses à l’employeur, on propose des solutions, on est allé chercher les services d’un conciliateur au ministère du Travail, mais rien n’y fait », se désole Nicolas Louazel.

Le président du Syndicat des Salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN) réitère que le but ultime de son organisation est d’aller chercher de bonnes conditions de travail et des gains qui profiteront à tout le monde. « Ce qu’on veut, c’est de mettre en place les conditions pour pouvoir assurer le meilleur service possible à la population. Notre but n’est pas de faire la grève à tout prix, mais il semble que ce soit le seul outil à notre disposition pour faire bouger les choses », explique Nicolas Louazel.

Rappelons que la convention collective est échue depuis le 27 septembre 2024 et que le syndicat a déposé un préavis de grève de 48 h pour les 22 et 23 mai 2025. « Il reste une séance de conciliation avant la grève. Nous sommes disponibles pour la négociation 24/7, si tout le monde met l’énergie nécessaire c’est possible de régler rapidement et d’éviter une escalade », conclut le président du syndicat.

 

À propos

 Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN) représente 350 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que du secteur public.

Négos Construction 2025-2029 – L’Alliance syndicale demande un blitz de négociation à l’APCHQ

L’Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l’industrie – exhorte l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) à participer à un blitz de négociation afin d’arriver à une entente négociée d’ici au 21 mai 2025, à 9h. Depuis le début des négociations, l’Alliance syndicale a été disponible etdiligente dans ses efforts de négociation. De nombreuses propositions ont été soumises pour faire avancer le processus et pour s’assurer que les négociations ne nuisent pas à la population, ni au besoin de construction dans le secteur résidentiel. Coup sur coup, elle s’est butée à une partie patronale ne faisant pas preuve d’ouverture. Sachant que les travailleurs et travailleuses de l’industrie ont subi une perte de près de 10% de leur pouvoir d’achat depuis la dernière convention collective, il est urgent d’agir.

Dès le début des négociations, à l’automne 2024, l’Alliance syndicale a clairement exprimé à toutes les associations patronales que l’objectif était d’arriver à une entente négociée entre les parties rapidement, afin que les travailleurs et travailleuses obtiennent leur augmentation salariale dès le premier jour de la nouvelle convention collective, soit le 1er mai 2025. Pour ce faire, l’Alliance syndicale a utilisé les outils mis à sa disposition, tels que les services de la conciliation et de la médiation. Lorsqu’il y avait une bonne volonté de négocier, les objectifs ont été atteints. En effet, l’Alliance syndicale a conclu des ententes – dans les délais souhaités – dans les trois autres secteurs de l’industrie, ce qui représente 80% des heures travaillées dans la construction. Pourquoi les négociations achoppent-elles donc dans le secteur résidentiel? C’est à l’APCHQ de faire la démonstration qu’elle veut un règlement négocié. Maintenant.

Le 21 mai prochain, l’Alliance syndicale de la construction obtiendra le droit de déclencher la grève. Les cinq syndicats qui composent l’Alliance ont obtenu un mandat de grève de leurs membres respectifs et n’hésiteront pas à l’utiliser s’il s’avère le moyen le plus efficace pour s’assurer que les travailleurs et travailleuses de la construction résidentielle récupèrent le pouvoir d’achat perdu.

Prochaines étapes
L’Alliance syndicale attend une réponse positive de l’APCHQ pour participer à des négociations éclair dans les prochains jours, afin qu’une entente soit conclue d’ici au 21 mai prochain, à 9h. Si l’intensification des négociations n’a pas lieu d’ici là, tous les moyens de pression seront considérés par l’Alliance syndicale, incluant la grève.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction
L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQConstruction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Grève chez Keurig pour faire avancer la négociation

Les quelque 400 travailleuses et travailleurs de la production de Keurig à Montréal ont déclenché la grève hier pour faire avancer leur négociation et obtenir leur première convention collective CSN.

Les salarié-es ont débuté la grève le 15 mai en avant-midi afin que Keurig accélère la négociation pour obtenir une entente le plus rapidement possible. Si la négociation a progressé dans les derniers mois, certains enjeux restent à régler. Les salarié-es demandent notamment des augmentations salariales pour faire face à l’inflation, des mesures pour freiner la sous-traitance, des solutions négociées pour faire face à la restructuration de l’employeur et une bonification des congés. Le 6 février dernier, les travailleuses et les travailleurs avaient voté un mandat de grève à 90 %.

« Avec l’inflation des dernières années, Keurig doit accepter de partager ses profits pour qu’on protège notre pouvoir d’achat et qu’on parvienne à nous enrichir. Nous voulons obtenir notre première convention collective avec la CSN et c’est le temps de bonifier les conditions de travail pour continuer d’assurer la production », explique Abdeslam Ait Brahim, secrétaire du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig–CSN.

« Keurig a les moyens de mieux reconnaitre les efforts de ses salarié-es. En déclenchant la grève, les travailleuses et les travailleurs s’assurent qu’ils se feront entendre de leur employeur. La négociation a permis de faire des avancées et c’est le temps de conclure les échanges pour avoir une bonne convention collective », poursuit Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN.

« La mobilisation des travailleuses et des travailleurs montre à l’employeur qu’il doit accélérer la négociation et prendre en compte les préoccupations de celles et ceux qui font rouler l’entreprise. C’est la solidarité et l’unité des travailleuses et des travailleurs qui nous permettent de faire des gains. Ils peuvent compter sur l’appui indéfectible de la CSN », de conclure Bertrand Guibord, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les syndicats des CPE de la FSSS–CSN recommandent l’adoption de l’entente de principe

Les syndicats des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont pris la décision de recommander l’entente de principe intervenue le 5 mai. Ce seront les 13 000 travailleuses représentées par la FSSS–CSN qui auront le dernier mot. Elles auront l’occasion de voter sur cette entente de principe dans leur assemblée générale d’ici au 1er juin.

Rassemblés en conseil fédéral les 14 et 15 mai, les délégué-es des syndicats de la FSSS–CSN ont pris soin d’analyser dans son ensemble l’entente de principe intervenue avec le Conseil du trésor, le ministère de la Famille et les regroupements patronaux. Cette entente, qui contient des bonifications aux conditions de travail, est intervenue après 13 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs à la table de négociation. Rappelons que la CSN avait demandé la conciliation le 25 avril dernier pour dénouer l’impasse de la négociation des CPE, le tout dans l’objectif d’obtenir une entente de principe. Les rencontres de conciliation ont débuté le 1er mai et ont permis de rapprocher les parties.

« D’ici au 1er juin, ce sera aux travailleuses de se faire entendre sur l’entente de principe dans les assemblées générales. Dans les prochains mois, nous allons continuer de défendre notre vision pour l’avenir des CPE. Le gouvernement devra trouver des solutions pour régler la pénurie de personnel dans les CPE. Il y a urgence d’agir et il est le seul à refuser de le voir. Les travailleuses syndiquées se retrouvent toujours seules à défendre le réseau des CPE, alors que leur lutte bénéficie à toutes et à tous. La survie du réseau doit être l’affaire de tous les partenaires », explique Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la FSSS–CSN.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Nouvelle convention collective pour les pompiers et pompières des Îles-de-la-Madeleine

Les 60 pompiers et pompières des Îles-de-la-Madeleine ont une nouvelle convention collective : réunis en assemblée générale le 27 avril dernier, ils ont adopté à 97 % l’entente de principe intervenue entre leur syndicat CSN et la municipalité.

Les tâches et responsabilités exercées par les pompiers et pompières ayant été évaluées, au cours de cette négociation, selon la même méthode que celle prévalant pour les autres employé-es municipaux, la grille salariale du service d’incendie de la ville a été considérablement revue.

Le salaire d’entrée des pompiers et pompières passera ainsi de 21,87 $ à 29,93 $ l’heure, soit une augmentation de 37 %. Le sommet de l’échelle atteindra pour sa part 34,40 $ l’heure. Ces augmentations seront applicables dès le 1er janvier 2025. Les hausses liées à ces travaux d’évaluation salariale ayant été appliquées sur deux ans, environ la moitié de ces hausses seront rétroactives au 1er janvier 2024. Pour les années 2026, 2027 et 2028, des augmentations annuelles allant de 2 % à 3 % seront versées en fonction de l’inflation.

« Nous sommes très heureux de ce règlement pour les pompiers et pompières des Îles-de-la-Madeleine. Il était important pour nous que leur emploi soit évalué selon les mêmes critères et en fonction des mêmes outils que ceux des autres employés municipaux. On voit à quel point leur salaire devait être revu : ça nous permettra de nous assurer de recruter de nouvelles pompières et de nouveaux pompiers, essentiels pour garantir la sécurité de nos habitations, de nos installations et de nos entreprises », explique M. Stéphane Poirier, délégué syndical.

L’entente récente permet également d’officialiser la prise en charge, par un comité paritaire, de la planification des travaux d’entretien des casernes ainsi que des formations en cours d’emploi. Ces dernières seront désormais rémunérées au plein salaire, grâce à l’abolition du taux réduit qui s’appliquait jusqu’à présent.

Syndiqués avec la CSN depuis 2019, les 60 pompiers et pompières des Îles-de-la-Madeleine font partie du Syndicat des employé-es municipaux des Îles-de-la-Madeleine–CSN. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.