Le personnel de soutien de l’aide juridique vote en faveur de la recommandation du conciliateur

Les membres du Regroupement du personnel de l’aide juridique – qui réunit huit syndicats affiliés à la CSN – ont accepté à 78 % la recommandation du conciliateur hier en assemblée générale. Cette recommandation vient mettre fin à la grève de neuf jours. Les syndicats étaient sans contrat de travail depuis deux ans.

Le Regroupement a réussi à réaliser des avancées significatives et à bloquer les reculs demandés par l’employeur. Avec une même convention collective, les salarié-es ont maintenant toutes et tous le même droit à un horaire variable, au télétravail et à la semaine de quatre jours. Ils obtiennent également une augmentation salariale de 17,4 % sur 5 ans avec une clause d’IPC et les mêmes gains que le secteur public.

« Après deux ans de négociation et neuf jours de grève, nous nous réjouissons de mettre fin ainsi au conflit. La mobilisation et la détermination des membres ont permis d’améliorer nos conditions de travail et forcer l’employeur à retirer ses demandes de recul », affirme la présidente du Regroupement du personnel de soutien de l’aide juridique, Josée Désilets.

« Faire la grève est toujours un choix difficile à prendre, mais c’est ce qui a permis de débloquer la négociation. Au premier jour de la grève, l’employeur s’est réveillé et s’est assis avec le comité de négociation », explique la vice-présidente de la Fédération des employées et employés des services publics–CSN, Stéphanie Gratton.

Le conciliateur a été appelé en renfort au moment de négocier la rémunération. « Les lois québécoises détiennent des outils efficaces pour débloquer les négociations difficiles. Le ministre n’a pas besoin de diminuer notre droit de grève pour régler des conflits. Les travailleurs et travailleuses de l’aide juridique ont une fois de plus démontré l’utilité d’un droit de grève entier », conclut la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

À propos
Le Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique rassemble huit syndicats affiliés à la CSN, qui représentent environ 300 travailleuses et travailleurs dans différentes régions du Québec.

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

« Le Conseil du trésor doit nous entendre »

Des centaines de travailleuses et travailleurs du Regroupement du personnel de soutien de l’aide juridique ont manifesté ce midi devant les bureaux du Conseil du trésor à Québec pour faire débloquer la négociation sur les enjeux de rémunération. Ils entament leur 5e journée de grève.

« Le Conseil du trésor doit nous entendre ce midi. C’est lui qui donne les mandats à la partie patronale. Cette dernière est fermée à nos demandes monétaires. Nous sommes donc venus à Québec pour exprimer nos demandes directement au donneur de mandats », affirme Josée Désilets, présidente du Regroupement du personnel de soutien de l’aide juridique.

« Le Conseil du trésor détient la clé pour mettre fin à cette grève. Il ne manque que quelques éléments financiers à régler. Ils sont ici aujourd’hui parce qu’ils sont déterminés à obtenir de meilleures conditions de travail », explique Jimmy Ducharme, président du secteur des organismes gouvernementaux de la Fédération des employées et employés de services publics – CSN.

«  Le personnel de soutien de l’aide juridique a le droit, au même titre que d’autres organisations du secteur public, d’avoir une clause d’IPC, afin de s’assurer que leur augmentation salariale suive celle du coût de la vie », poursuit Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.
Les salarié-es réclament, entre autres, une prime pour les formatrices et formateurs et une prime pour l’usage d’une langue seconde. Des demandes sectorielles sont également sur la table afin de répondre aux enjeux de rétention des différentes régions.

« Ces travailleuses et travailleurs sont un pilier de l’aide juridique, un service important pour les plus démunis de notre société. Leur travail dans l’ombre est indispensable et il mérite d’être reconnu avec une rémunération en ce sens », de conclure François Proulx Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

À propos
Le Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique rassemble huit syndicats affiliés à la CSN, qui représentent environ 300 travailleuses et travailleurs dans différentes régions du Québec.

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN regroupe 240 syndicats représentant plus de 45 000 membres. Son territoire s’étend sur les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le personnel de l’aide juridique retourne en grève ce matin

Le Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique affilié à la CSN a décidé de déclencher la grève une seconde fois pour faire comprendre à l’employeur qu’il tient à ses demandes sectorielles et de rémunération.

« Notre vis-à-vis doit comprendre que dans une négociation, nous sommes deux. Il ne peut pas simplement dire non à nos demandes sectorielles. Ce n’est pas négocier, ça ! Nous lui avons clairement démontré notre volonté de régler, c’est à son tour de nous offrir les améliorations souhaitées à nos conditions de travail », affirme la présidente du Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique, Josée Désilets.

Les salarié-es réclament, entre autres, une clause d’IPC dans leur convention collective comme elle a été offerte au secteur public, une prime pour les formatrices et formateurs et une prime pour l’usage d’une langue seconde. Des demandes sectorielles sont également sur la table : stationnement gratuit dans toutes les régions et une prime d’éloignement pour la Côte-Nord.

« L’employeur ne peut continuer ainsi et tenir pour acquis ses employé-es qui souhaitent juste améliorer leur sort. Il doit prendre acte de leurs besoins et y répondre positivement », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Ce retour à la grève ce matin devrait faire comprendre à la partie patronale que les salarié-es sont déterminés comme jamais à obtenir des améliorations à leurs conditions de travail. L’employeur devrait être sensible aux demandes légitimes du personnel qui fait fonctionner l’aide juridique au quotidien », conclut la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

À propos
Le Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique rassemble huit syndicats affiliés à la CSN, qui représentent environ 300 travailleurs et travailleurs dans différentes régions du Québec. Il est affilié à la FEESP–CSN, laquelle regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

2025-2028 : Une économie fragile à l’horizon

L’économie canadienne était en bonne progression avant l’investiture du nouveau président étasunien. À partir de ce moment, l’économiste David Dupuis constate un repli d’activité et une nervosité des acteurs économiques. Alors que la Banque du Canada maintient ses taux directeurs stables, M. Dupuis explique que la fragilité de l’économie dépend beaucoup des tarifs du sud de la frontière. 

Cinq des défis économiques de notre époque : 

  1. L’instabilité engendrée par Donald Trump complique la planification économique. Le niveau d’incertitude est même comparable à celui de la pandémie. Dans ce contexte, il faut trouver une manière de s’ouvrir au commerce avec le reste du monde. 
  2. La pénurie de main-d’œuvre persistante, cachée par un repli conjoncturel. L’économiste explique que les entreprises embauchent moins à cause de ce niveau d’incertitude. Loin de disparaître, la pénurie s’est déplacée et ce sont maintenant les domaines de la santé et de la construction qui sont les plus touchés. À cet égard, notre capacité d’intégrer les immigrantes et les immigrants sur le marché du travail sera essentielle, insiste David Dupuis. 
  3. L’abordabilité des logements. L’accès à la propriété devient un enjeu majeur et les prix de la location ne cessent d’augmenter. Il y a aussi une déconnexion entre la croissance des salaires et la croissance du prix des logements. Alors que l’on aurait besoin d’augmenter l’offre d’habitations, on voit plutôt une baisse importante des mises en chantier.  
  4. Malgré la décote du Québec, les finances publiques du Québec se portent assez bien. Notre dette reflète la meilleure performance du G7. Pour chaque dollar envoyé aux gouvernements canadiens et québécois, 0,18 $ sont payés pour rembourser la dette, ce qui est nettement moins qu’à d’autres moments de l’histoire récente. Malgré tout, les factures seront nombreuses : le vieillissement de la population, la cible de 2 % du PIB dédié à la défense nationale, le déficit d’infrastructure, la transition énergétique et la pénurie de logements risquent de coûter cher. 
  5. En terminant, David Dupuis souligne l’importance d’augmenter la productivité canadienne. Il insiste sur l’importance de la créativité pour y arriver et l’ouverture au changement. Selon lui, cette dernière, en plus d’augmenter la résilience face aux chocs externes sur le commerce, nous permettra aussi de faire face aux défis du futur. 

Manifestation éclair contre le PL89 à Lac-Mégantic

Réunis en congrès à Lac-Mégantic depuis mardi, les délégués du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie ont été manifester contre le projet de loi 89 devant le bureau du député de Mégantic, François Jacques, ce midi. 

«Je débute ce mandat sous le signe de la combativité. Les attaques contre les travailleuses et les travailleurs ne risquent pas de manquer, comme le prouve le PL89. Dans ce contexte, la mobilisation sera plus essentielle que jamais» explique la nouvelle présidente élue, Julie Bolduc. «Les droits syndicaux sont aussi des droits humains», ajoute-t-elle.  

Julie Bolduc succède à Denis Beaudin qui a été président de 2011 à 2025. Mme Bolduc est issue du Syndicat du personnel de soutien de la Commission scolaire des Hauts-Cantons et milite à l’exécutif du Conseil central depuis 2016.  

«Pendant ce mandat, on n’aura pas le choix de déranger et d’être plus présents que jamais sur le terrain pour défendre les intérêts de ceux et celles qui constituent la richesse de l’Estrie, ses travailleurs», ajoute la nouvelle présidente. 

L’exécutif nouvellement élu du Conseil central sera également présent sur place. En plus de Julie Bolduc à la présidence, c’est Fanie Lefebvre qui assurera la vice-présidence, Steve McKay continue au secrétariat général et Samuel Côté est nouvellement élu à la trésorerie. Ils seront disponibles pour des entrevues sur place ou au téléphone.

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie à travers les époques

Le Conseil central des syndicats nationaux de Sherbrooke, fondé le 22 mars 1925, a initialement pour mission de rassembler les travailleuses et travailleurs afin qu’ils puissent peser collectivement dans les débats sociaux. Son histoire est marquée par des luttes syndicales, des réformes sociales et des engagements politiques forts. 

À la fin des années 1970, alors que le Québec est frappé par le chômage et l’inflation, Janvier Cliche arrive au conseil central en tant que responsable de l’information et devient président en 1984. Il participe alors à la création du forum pour l’emploi et à d’autres initiatives visant à lutter contre la pauvreté et à relancer l’économie. 

Vingt ans plus tard, Jean Lacharité s’investit dans la lutte contre le décrochage scolaire. Il engage un dialogue avec les commissions scolaires et les employeurs, les incitant à alléger la charge des jeunes travailleuses et travailleurs durant les périodes d’examen, par exemple. 

Depuis l’arrivée de la CAQ, Denis Beaudin souligne la difficulté grandissante d’accès aux élu-es. Face à la fermeture des canaux politiques, le conseil central renforce ses liens avec les syndicats locaux : «Si on ne peut pas décider, on va déranger.» 

Au fil du temps, le profil des conseils centraux de la CSN change. À titre d’exemple, le nombre de conseils centraux est passé de 20 à 13. Une restructuration guidée par des contraintes financières et un effort de correspondre aux régions administratives. Le conseil central a aussi pris part à des luttes politiques majeures, comme celle du débat sur l’indépendance du Québec ou aux longues batailles syndicales : le lock-out au Roi du Coq Rôti ou la GGI chez Construction DJL. Ces combats témoignent d’un engagement constant pour la justice sociale, qui se poursuivra assurément pour les 100 années à venir. 

Polarisation et dialogue : Présentation de Martin Desrosiers

Pour Martin Desrosiers, le problème n’est pas qu’on ne se parle plus, mais bien que les dialogues que nous entretenons sont de moins en moins sains. Le problème, c’est donc qu’on se chicane mal. Au banc des accusés, la polarisation affective : entretenir une animosité envers ceux qui ne pensent pas comme nous, au point de couper court au dialogue.  

Pour le philosophe et enseignant, le phénomène repose sur plusieurs symptômes : on prête de mauvaises intentions aux autres, on applique des critères plus durs à l’égard de nos opposants qu’à nous-mêmes, et on exagère les désaccords. On oublie que les divergences peuvent (parfois) être superficielles ou porter sur les moyens plutôt que sur les fins. 

Les espaces de discussion, notamment sur les réseaux sociaux, sont peu propices à l’échange. Les algorithmes nous enferment dans des bulles où nous ne sommes exposés qu’à des opinions similaires aux nôtres. La communication y est souvent désincarnée, ce qui peut encourager l’agressivité chez ceux qui deviennent soudainement très confiants, tout en incitant d’autres à l’autocensure, par crainte d’être jugés ou victimes de violence numérique. C’est souvent le cas pour les femmes, qui doivent payer un prix souvent élevé pour la prise de parole publique. Ces dernières sont d’ailleurs plus souvent sujettes au harcèlement sur les réseaux sociaux. 

Martin Desrosiers termine sa présentation en invitant le public à se questionner sur l’attitude personnelle : suis-je ouvert à la nuance? Suis-je capable de défendre un point de vue que je ne partage pas? Me suis-je trop identifié à mes opinions… au point où je ne peux remettre en question mes opinions sans remettre en question mon identité? Sortir de la polarisation implique un travail d’introspection, de curiosité et d’humilité intellectuelle. Cette empathie ne signifie pas de renoncer à l’action militante, mais plutôt de reconnaître qu’il y a un temps pour militer et un temps pour réfléchir. La polarisation est, après tout, un puissant outil pour passer des messages percutants. 

L’état de santé de nos syndicats, une priorité en matière de syndicalisation

Au cours du dernier mandat, la CSN a gonflé ses rangs en accueillant 15000 nouveaux membres. Cette croissance est supérieure à celle d’autres centrales syndicales et reflète une grande vitalité dans les rangs du maillon fort du syndicalisme.  

Pierre Fortin du Service de la syndicalisation CSN explique que si, règle générale, la santé de nos syndicats se porte très bien, le contexte sociopolitique qui prévaut en Amérique du Nord demeure inquiétant. Les menaces aux droits démocratiques, la crise des médias et la montée de la désinformation, ainsi que les pressions antisyndicales croissantes ont de quoi inquiéter.  

Et pas besoin d’aller au sud de la frontière pour en être témoin : les attaques d’Amazon contre les droits syndicaux, tout comme les attaques du projet de loi 89 du ministre du Travail, qui fragilise notre droit de grève, démontrent que les acquis syndicaux doivent être sans cesse défendus.  

Si la centrale se porte bien, 2500 membres ont malgré tout quitté les rangs de la CSN. Et la majorité de ces pertes sont dues… à des requêtes en révocation, plus nombreuses que des maraudages. « Presque tout le temps, ces requêtes sont pilotées par l’employeur », rappelle l’intervenant. 

Pourquoi ces travailleuses et ces travailleurs font-ils le choix de quitter leur syndicat ? Les délégué-es présents identifient plusieurs facteurs.  

«On a parfois un bon boss, ou des membres qui pensent qu’un syndicat, ça ne sert à rien », résume un congressiste.  

«La solution, c’est la vie syndicale. C’est important de prendre le temps de fraterniser avec les personnes avec qui on milite. On doit connaître les gens avec qui on travaille », conclut Pierre Fortin, qui insiste sur l’importance de collectiviser les enjeux concernant les conditions de travail. 

Lac-Mégantic, un exemple de résilience pour le mouvement syndical

Après le rapport de force examiné hier, l’assemblée s’est penchée sur la résilience en ouverture du jour deux, du congrès du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie. Les deux invitées, Mélissa Généreux et Cindy Stewart étaient aux premières loges pour témoigner de la résilience des habitantes et habitants de Lac-Mégantic en 2013. À l’époque, l’une était directrice de santé publique en Estrie et l’autre, travailleuse sociale dans l’équipe de santé publique. 

Leur présentation débute par un tour d’horizon du concept de résilience, qu’on rencontre à la fois sur les plans individuels, collectifs et organisationnels. Pour les organisations, il s’agit de pouvoir absorber les inévitables chocs et de se transformer pour y faire face, mais aussi d’affronter les enjeux du quotidien et de prendre soin des personnes qui le constituent.  

Les liens à faire avec le mouvement syndical sont nombreux, quand on sait qu’un chaînon n’est jamais aussi fort que son maillon le plus faible. Et les chocs ne manquent pas dans les syndicats : qu’on parle de grief, de conflit de travail ou tout simplement de négociation difficile, les moments où la résilience est nécessaire sont nombreux. 

Camille Derome en sait quelque chose. Présidente du syndicat au Zoo de Granby pendant le lock-out de sept mois, elle a été témoin de l’importante démonstration de résilience des travailleuses et des travailleurs. Pendant la période de questions qui suit la présentation, elle explique qu’un lock-out, c’est un marathon. Pendant cette période, le groupe s’est organisé pour préserver la culture organisationnelle et les liens sociaux qui lui permettraient de tenir sur le long terme. Ce sont les activités à l’apparence anodines qui ont donné aux membres l’endurance nécessaire : les manifestations sous forme de yoga, les cuisines collectives ou les assemblées générales précédées de jeux de société sont autant d’initiatives aux impacts intangibles qui, additionnées, ont permis au groupe d’obtenir gain de cause.  

Comme organisation, la CSN déploie des réseaux d’entraide soutenus par des pairs qui outillent certains membres pour les aider à sortir de l’isolement, lorsqu’ils rencontrent des moments difficiles. De façon plus structurelle, la démocratie interne de la CSN la distingue de plusieurs autres centrales. Sa structure, qui part de la base et qui permet souvent aux membres de «faire du sens» et de s’approprier les décisions, peut avoir des effets positifs sur leur résilience. Ce faisant, on réduit le sentiment d’aliénation que l’on peut ressentir lorsqu’on perçoit une distance ou une déconnexion face à une grande organisation. Avec une perspective de santé publique, les présentatrices font écho à des concepts de démocratie industrielle ou ouvrière.  

ÊTRE UN MAILLON FORT : RENFORCER LE RAPPORT DE FORCE SYNDICAL

On ne doit jamais commettre l’erreur de sous-estimer la partie patronale, explique Christian Cyr. Plus préparés que jamais, ces derniers développent une expertise pour miser sur les faiblesses des organisations syndicales avec lesquels ils négocient. 

Pour tirer son épingle du jeu, les syndicats doivent brosser un portrait complet des éléments qui affectent notre rapport de force. De la situation économique de l’entreprise au cadre législatif en passant par l’historique des relations de travail, la connaissance de notre environnement de négociation est essentielle.  

En soulignant l’importance de l’information, Christian Cyr se souvient d’une négociation avec Sucre Lantic qui avait tenté de mener en bateau le syndicat. C’est en vérifiant l’information auprès d’un autre syndicat que la patrie syndicale avait réussi à démêler le vrai du faux.  

De la même façon, divers obstacles peuvent se dresser entre le syndicat et l’entente de principe souhaitée. Des obstacles financiers, idéologiques, structurels ou encore de l’ordre relationnel, lorsque les relations de travail sont détériorées. 

Ce travail de fond est au cœur des engagements syndicaux pour 2025–2028. Pour rester un maillon fort, chaque syndicat devra se doter des outils nécessaires à une négociation efficace. Car un syndicat bien préparé est un syndicat capable de faire pencher la balance en sa faveur. 

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie est centenaire

À LA UNE : OUVERTURE DU CONGRÈS 

Le conseil central est centenaire! 

Ce mardi s’ouvrait le 29e Congrès du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN. L’événement marque les 100 ans de l’organisation et autant d’années à appuyer les luttes des travailleuses et des travailleurs de la région. 

Le congrès marque également le dernier du président Denis Beaudin. Après 17 ans au conseil central, dont 14 ans à la présidence, le X d’origine accroche ses patins. «Avoir l’occasion de vous représenter a été pour moi l’honneur d’une vie», explique avec émotion de président sortant. Devant les luttes importantes qui sont à venir dans la défense des intérêts des travailleuses et des travailleurs, il insiste sur l’importance du renouveau, afin d’amener l’énergie nécessaire dans la poursuite de ces combats. 

Également présent à l’occasion de l’ouverture du congrès, le 1er vice-président de la CSN, François Enault profite de l’occasion pour saluer l’engagement et les convictions de Denis Beaudin : «C’est plus qu’un président, c’est un chum!», raconte-t-il avec émotion. Devenus amis en 2009, à l’occasion d’un congrès de la Fédération de la métallurgie à Rouyn-Noranda, François souligne l’apport significatif d’un homme qui a l’Estrie et le travail d’équipe tatoués sur le cœur. 

Une conjoncture inquiétante
Pour que l’union fasse vraiment la force, l’écoute et les discussions constructives sont plus essentielles que jamais. À l’époque où l’intolérance et la polarisation sont plus présentes que jamais, les liens que l’on partage doivent être solides. Pour le président, ce partage est une condition essentielle pour que tous accèdent à la reconnaissance et au respect dans son milieu de travail, tout comme dans la société. Ce congrès est l’occasion de renforcer nos liens et de nous outiller pour faire face aux défis du futur. 

François Enault abonde dans le même sens. Il s’inquiète de l’état du dialogue social avec le gouvernement. Avec l’adoption récente du projet de loi antisyndical numéro 89 qui limite le droit de grève, le gouvernement fait dangereusement pencher le pendule du côté patronal. «Sans le rapport de force que la grève nous procure, on n’aurait jamais fait de tels gains. Le mouvement syndical rehausse les conditions de travail de l’ensemble des Québécoises et des Québécois», explique le vice-président. 

Les exemples régionaux, dont le conflit au Zoo de Granby et des grèves chez les transporteurs scolaires, prouvent l’importance de maintenir un droit de grève sur lequel on peut compter. «On a encore six mois pour se mobiliser avant que le PL 89 ne reçoive la sanction finale, ce qui le rendra officiellement en vigueur», ajoute François Enault. Six mois, c’est pour lui l’occasion d’augmenter le rythme de la mobilisation contre la réforme. 

Congrès : Le Conseil central de l’Estrie fête ses 100 ans

Du 3 au 5 juin prochain, le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie-CSN tiendra son 29e congrès à Lac-Mégantic. Des délégué-es représentant les 13 000 membres CSN de l’Estrie se réunissent pour discuter de l’avenir du syndicalisme dans la région et convenir des orientations du Conseil central pour les trois prochaines années. Quatre thèmes seront au cœur du congrès: le rapport de force, la résilience, la polarisation et le leadership.

2025 marque le centième anniversaire de fondation du Conseil central qui est aux premières loges des luttes pour l’amélioration des conditions de travail et la justice sociale depuis 1925. C’est en s’inspirant de ce riche héritage que le thème du 29e congrès a été choisi: Le maillon fort en Estrie depuis 100 ans! Les congressistes pourront en apprendre davantage sur l’histoire des dernières décennies avec une exposition relatant une partie de l’histoire du CCSNE et lors d’une discussion avec les trois derniers présidents de l’organisation, Janvier Cliche, Jean Lacharité et Denis Beaudin, qui ont présidé l’organisation au cours des 41 dernières années.

Plusieurs invité-es de marque seront à Lac-Mégantic pour échanger avec les délégué-es lors du congrès. La docteure Mélissa Généreux, la travailleuse sociale Cindy Stewart, l’économiste David Dupuis, le philosophe Martin Desrosiers et l’aventurier Gabriel Filippi contribueront par leurs connaissances et leurs expériences aux discussions. François Enault, premier vice-président de la CSN, participera également au congrès.

Changement de présidence
Après 14 ans à titre de président du Conseil central de l’Estrie, Denis Beaudin a décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat. « Les 17 années que j’ai passé à l’exécutif de cette organisation comptent parmi les plus beaux moments de ma vie. Je serai éternellement reconnaissant envers les délégué-es qui m’ont fait confiance et qui m’ont permis de les représenter. Ce sera un congrès rempli d’émotion pour moi, mais je quitte avec le sentiment du devoir accompli et fier de la relève en place », explique-t-il.

L’élection du nouveau comité exécutif du Conseil central aura lieu jeudi 5 juin.

8 syndicats du regroupement de l’aide-juridique (FEESP–CSN)

STT de bureau de l’aide juridique de la Côte-Nord–CSN
SE de soutien du C. C. juridique de l’Outaouais–CSN
SE de la Commission des Services juridique–CSN
SE de l’aide juridique de Québec–CSN
SE de soutien de l’Aide juridique de l’Estrie–CSN
S du personnel de soutien du centre communautaire juridique Bas-Saint-Laurent/Gaspésie–CSN
SE du centre communautaire juridique de la Rive-Sud–CSN
S du personnel de soutien de l’aide juridique de la Mauricie Bois-Francs–CSN

Une négociation qui doit s’accélérer

À l’issue d’une tournée provinciale de consultations en assemblée, le secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que les paramédics de tout le Québec ont voté à plus de 99 % en faveur du déclenchement d’une grève générale, au moment opportun.

À l’occasion d’une rencontre de négociation aujourd’hui, à Québec, le comité de négociation des paramédics aura l’occasion d’indiquer à la partie patronale que les paramédics sont maintenant prêts à déclencher la grève si cela s’avère nécessaire. Rappelons que les conventions collectives des 3400 paramédics membres de la CSN sont échues depuis le 31 mars 2023, soit plus de deux ans.

« On demande à la partie patronale de passer en vitesse supérieure, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN », Jean Gagnon. « À l’heure actuelle, on nous a déposé plusieurs principes et très peu d’éléments concrets. Selon les explications que nous avons reçues jusqu’à maintenant, les offres patronales n’aideront en rien à attirer de nouveaux paramédics dans la profession, ni à les retenir ! »

« On nous présente des offres salariales inférieures à ce que le gouvernement a négocié dans les autres secteurs », enchaîne-t-il. « Les employeurs nous demandent d’accepter plein de reculs à nos conditions de travail et ils ne répondent même pas à nos propres priorités, bien que nous les ayons expliquées à plusieurs reprises. Nos vis-à-vis en négociation ne semblent pas avoir les mandats nécessaires pour avancer. Assez, c’est assez ! Si on doit déclencher cette grève parce qu’on a l’impression qu’on n’avance plus à la table, le gouvernement de la CAQ en sera le seul responsable. »

Du côté de la partie syndicale, l’équipe de négociation est entièrement disponible pour s’engager dans une intensification afin de conclure une entente satisfaisante dans les meilleurs délais. « Nous invitons le gouvernement à profiter du fait que plusieurs ententes de principe ont été conclues au cours des derniers jours dans les organismes gouvernementaux pour créer du mouvement à la table de négociation des paramédics », poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps. « Il n’y a vraiment aucune raison pour le gouvernement de laisser traîner cette négociation ! Il faut mettre les bouchées doubles. Côté syndical, nous sommes prêts ! »

Enjeux
En plus d’une amélioration de leur rémunération pour refléter pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail, afin de lutter contre l’explosion des heures supplémentaires, et la bonification du régime de retraite, pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante, physiquement et mentalement.

À propos
Le secteur préhospitalier de la FSSS–CSN regroupe du personnel dans tout le Québec notamment près de 3400 paramédics. Ceux-ci travaillent pour la société d’État Urgences-santé, dans le Grand-Montréal, pour une coopérative ou encore pour une entreprise privée, tant dans les grandes villes que dans les secteurs ruraux.

La grève à l’aide juridique est suspendue

À la suite d’une offre de la partie patronale d’un blitz de négociation intensif cette semaine, les huit syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique affiliés à la CSN ont accepté de suspendre leur grève.

« Nous avons eu des échanges avec la partie patronale tout l’après-midi vendredi dernier afin de trouver une façon d’accélérer le processus de négociation. Mais qu’on se le dise, si les parties ne parviennent pas à régler quelques enjeux cette semaine, nous sommes toujours prêtes à retourner en grève », a affirmé la présidente du Regroupement du personnel de soutien de l’aide juridique, Josée Désilets.

Rappelons que les membres du regroupement veulent qu’une seule convention soit mise en place pour tous les syndicats, offrant ainsi les mêmes avantages et une méthode d’application uniforme. Ils souhaitent entre autres à ce que les règles concernant le télétravail, le stationnement et l’horaire soient les mêmes pour tous.

À propos
Le Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique rassemble huit syndicats affiliés à la CSN, qui représentent environ 300 travailleuses et travailleurs dans différentes régions du Québec. Il est affilié à la FEESP–CSN, laquelle regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics.

Les employé-es de soutien de l’aide juridique déclenchent la grève

Les huit syndicats affiliés à la CSN du Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique déclenchent la grève à 9 h ce matin. Les travailleuses et les travailleurs dénoncent la lenteur de la partie patronale à la table de négociation.

« Ça fait deux ans qu’on négocie et l’employeur refuse toujours d’avancer sur nos demandes. Après les votes de grève, nous avons senti une volonté de négocier de la partie patronale. C’était tout nouveau. On a fixé des séances en comité restreint pour accélérer le processus. Mais, ça n’avance pas assez vite. L’employeur doit comprendre que nous voulons régler maintenant », affirme la présidente du regroupement, Josée Désilets.

Pour une convention collective juste

Les salarié-es souhaitent uniformiser leurs conventions collectives et qu’elles soient appliquées de la même manière dans tous les bureaux. Ils souhaitent normaliser les enjeux suivants : les horaires de travail variables, le télétravail, l’intégration des nouvelles et des nouveaux et la définition des titres d’emploi. En ce moment, ces éléments sont appliqués selon le bon vouloir du directeur local.

Avec cette grève, les syndiqué-es veulent démontrer leur détermination à améliorer leurs conditions de travail.

« Depuis trop longtemps, leurs conditions de travail changent en fonction des régions où ils travaillent. Leur quotidien varie au gré de la volonté du gestionnaire régional. Ils devraient tous évoluer avec les mêmes conditions de travail, peu importe leur port d’attache », déclare Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Pallier le gel d’embauche

« L’employeur veut mettre en place un bassin de secrétaires pour pallier les absences non remplacées, résultat du gel d’embauche imposé par le gouvernement. Personne ne veut de ce bassin; pas même les avocates et les avocats avec qui les secrétaires travaillent. L’austérité ne doit pas se faire sur le dos du personnel de soutien », croit Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 

À propos

Le Regroupement des syndicats du personnel de soutien de l’aide juridique rassemble huit syndicats affiliés à la CSN, qui représentent environ 300 travailleuses et travailleurs dans différentes régions du Québec. Il est affilié à la FEESP–CSN, laquelle regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le personnel de soutien de l’Aide juridique adopte un mandat de grève

Les huit syndicats CSN du Regroupement du personnel de soutien de l’Aide juridique se sont dotés d’un mandat de grève de 10 jours avec un appui à 87 %. En négociation depuis deux ans, les travailleuses et les travailleurs en ont assez de la lenteur du processus.

Maintenant que les syndicats ont obtenu un mandat de grève avec une bonne majorité, le comité de négociation syndical s’attend à un changement de ton de la partie patronale lundi à la prochaine séance de négociation. S’il n’y a pas d’avancées significatives de la part de l’employeur, ils sont prêts à déclencher la grève.

Pas d’avancées
En deux ans, il n’y a aucune avancée à la table de négociation. « L’employeur n’a démontré aucune ouverture à nos demandes qui sont pourtant raisonnables. Nous demandons, en gros, que nos conditions de travail soient appliquées équitablement à travers le Québec, et non pas selon le bon vouloir du gestionnaire local. C’est une question de justice. Nous voulons toutes et tous un horaire variable, une politique de télétravail appliquée de la même façon partout, une meilleure intégration des nouveaux salarié-es et la même définition des titres d’emploi partout », déclare Josée Désilets, présidente du regroupement.
Les séances de négociations sont trop peu nombreuses, selon le syndicat. Les travailleuses et les travailleurs se sentent négligés par le Conseil du trésor. Avec ce mandat, ils veulent démontrer leur détermination à améliorer leurs conditions de travail.

Fin de la discrimination
« Parce qu’ils sont des employé-es de bureau, ils n’ont pas les mêmes droits que les avocats. Pourquoi paie-t-on le stationnement des avocats, mais pas celui du personnel de soutien ? Pourquoi donne-t-on une prime d’éloignement aux avocats en région, mais pas au personnel de soutien ? C’est une question de justice et d’équité », croit Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« À cause du gel d’embauche imposé par le gouvernement du Québec en novembre dernier, l’employeur veut mettre en place un bassin de secrétaires pour pallier les absences non remplacées. Mais personne n’en veut, même pas les avocates et les avocats avec qui elles travaillent. L’austérité ne doit pas se faire sur le dos du personnel de soutien », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Syndicat des travailleuses et travailleurs du commerce | Section Ski Bromont (FC–CSN)

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 31 juillet dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du commerce–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salarié-es au sens du Code du travail du département de l’entretien industriel »

Les travailleurs ont choisi de se syndiquer pour se faire respecter, car l’employeur ne respectait pas, dans certains cas, les normes minimales du travail. Leur travail spécialisé mérite d’être reconnu à sa juste valeur. Maintenant, le syndicat est prêt à entamer la négociation pour obtenir des gains substantiels.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération Commerce–CSN, au Conseil central de l’Estrie–CSN et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Une vaste coalition dénonce l’échec annoncé de la réforme du‬ ‭régime forestier‬ ‭

Une vaste coalition rassemblant‬‭ un large éventail d’acteurs‬‭ de la‬ forêt – groupes environnementaux, organisations syndicales représentant les travailleuses et les travailleurs de‬ la filière forestière québécoise, dont la FIM–CSN, gestionnaires de zecs et de pourvoiries – condamne le‬ projet de loi no 97 déposé par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina. Les‬ organisations parlent d’une même voix pour dénoncer l’échec annoncé de la réforme du‬ régime forestier si ce projet de loi, longuement attendu, n’est pas revu en profondeur,‬ puisqu’il ne répond ni aux enjeux actuels ni aux défis à venir.‬

Des reculs environnementaux et sociaux‬

‭Les organisations dénoncent d’importants reculs environnementaux et sociaux,‬‭ notamment‬ la concentration du pouvoir décisionnel vers le forestier en chef et les aménagistes‬ forestiers régionaux,‬‭ un zonage qui cède minimalement‬‭ 30 % du territoire forestier public à‬ l’industrie‬, l’abolition des Tables de gestion intégrée‬‭ des ressources et du territoire,‬ l’affaiblissement de la‬‭ définition de l’aménagement‬‭ écosystémique et un flou dans le‬ mécanisme de con‬‭sultation du public et des acteurs‬‭ du milieu.‬La coalition demande à la ministre une réelle modernisation du régime forestier qui assure‬ une foresterie véritablement durable et inclusive au Québec‬‭. Cette réforme doit être‬ impérativement‬‭ couplée à une nouvelle stratégie de‬‭ développement industriel et de transition‬ juste, qui permettront ensemble de diminuer les pressions sur les écosystèmes et les‬ espèces, d’apaiser les conflits avec les autres usagères et usagers de la forêt, de répondre aux menaces‬ tarifaires, d’assurer la pérennité des emplois et d’adapter les forêts à la crise climatique.‬

Absence de véritable dialogue social‬

Les organisations dénoncent aussi un processus opaque ayant mené à la rédaction de ce‬ projet de loi et l’absence d’un véritable dialogue social sur cette importante réforme. Les‬ propositions qui s’y retrouvent n’ont pas fait l’objet d’une consultation de la société civile en‬ bonne et due forme, outre durant des rencontres à huis-clos, liées à des ententes de‬ confidentialité.‬

Sommet sur la forêt le 20 mai prochain : mobilisation pour une vision commune du‬ régime forestier‬

Les organisations estiment que le secteur de la forêt n’a pas besoin d’une réforme‬ polarisante, mais d’un dialogue inclusif pour trouver des solutions durables. C’est pourquoi‬ les organisations syndicales représentant les travailleuses et les travailleurs de la filière forestière québécoise‬ organisent le Sommet sur la forêt, qui se tiendra le 20 mai prochain à Saguenay. Cet‬ événement rassemblera une diversité d’acteurs du milieu forestier désireux de contribuer à‬ l’avancement d’une foresterie durable et équitable, en explorant des alternatives aux enjeux‬‭ actuels et en abordant de manière concrète la question de la transition juste du secteur‬ forestier. Les organisations demandent à la ministre de modifier son projet de loi à la suite‬ des discussions et des propositions qui émaneront de ce sommet.‬

CITATIONS‬

« La réforme proposée ne permettra pas de résoudre la crise économique, sociale et‬ environnementale en forêt. Si le projet de loi 97 n’est pas modifié, cette réforme va attiser la‬ contestation et les tensions sociales, fragiliser davantage les écosystèmes forestiers, rendre‬ nos forêts plus vulnérables aux changements climatiques, nuire à la prévisibilité et précariser‬ les travailleurs, les travailleuses et les communautés qui dépendent d’une forêt en bonne‬ santé »,‬‭ Alice-Anne Simard, directrice générale de‬‭ Nature Québec‬‭.‬

« Dans sa forme actuelle, le projet de loi visant à moderniser le régime forestier est un‬ rendez-vous raté avec la protection du territoire, des écosystèmes et des espèces. C’est le‬ fruit d’un ministère état dans l’état qui impose sa vision industrielle étroite sans véritable‬ égard aux autres missions gouvernementales et autres usagers. Ce nouveau régime‬ contient tous les ingrédients pour nuire à l’acceptabilité sociale, à la pérennité des emplois et‬ à la protection d’une ressource collective chère aux Québécoises et aux Québécois, notre forêt publique »,‬‭ Alain‬ Branchaud, directeur général à la SNAP Québec‬‭.‬

« Face à la crise économique que traverse l’industrie forestière et à la nécessité de‬ préserver les écosystèmes, les travailleurs et travailleuses sont à la recherche de solutions‬ pérennes. Malgré les prétentions de la ministre, ce projet de loi échouera à protéger les‬ emplois tout en attisant les tensions déjà palpables avec de nombreux partenaires du milieu‬ forestier. Les conflits créeront une plus grande imprévisibilité et un environnement d’affaires‬ qui éloignera les investisseurs dont nous avons cruellement besoin. Pour rendre nos emplois‬ durables, nous avons besoin d’un approvisionnement en bois fiable et d’une nouvelle‬ stratégie industrielle pour la filière. Sur ces deux fronts, le projet de loi rate sa cible »,‬‭ Daniel‬ Cloutier, directeur québécois d’Unifor‬‭.‬

« Nous avons participé activement tout au long du processus qui nous laisse profondément‬ déçus du projet de loi visant la réforme du régime forestier. Il doit impérativement faire l’objet‬ de travaux supplémentaires, car il ne répond ni aux attentes ni aux besoins de protection du‬ territoire, de la biodiversité et du développement des activités à plus faible impact‬ environnemental, comme les activités fauniques, récréotouristiques et de villégiature. De‬ surcroît, la vision proposée accentuera les iniquités dans le dialogue social au bénéfice de la‬ productivité ligneuse, tout en mettant en péril la protection de la forêt publique et le‬ développement économique régional durable et moderne »,‬‭ Myriam Bergeron, directrice‬ générale de la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs et de la Fédération‬ québécoise pour le saumon atlantique‬‭.‬

« Ça fait des années que le secteur forestier passe d’une insécurité à l’autre, dans l’attente d’une véritable évolution. Les personnes et les communautés qui en vivent ont attendu‬ longtemps, et ce qui est sur la table aujourd’hui reste flou et grandement incomplet.‬ Certaines pistes sont intéressantes, mais leur mise en œuvre soulève encore trop‬ d’inconnus. Ce qu’on a devant nous, ce sont des bases de travaux qui laissent en suspens‬ une foule de questions et d’incertitudes. Ce qu’on souhaite, c’est un régime forestier inclusif,‬‭ capable d’assurer la pérennité des emplois et la vitalité des communautés. Pour y arriver, il‬ faudra sécuriser et impliquer l’ensemble des intervenantes et intervenants, et espérer une écoute réelle lors‬  des études du projet de loi »,‬‭ Luc Vachon, président‬‭ de la Centrale des syndicats‬ démocratiques (CSD)‬‭.‬

‭«Qu’on assure un approvisionnement stable aux entreprises, c’est légitime. Mais le faire‬ sans dialogue réel, sans diversification, sans créer davantage de transformation ici même au‬ Québec, c’est rater une occasion historique. La ministre prétend parler en notre nom, il‬ faudrait qu’elle commence par nous écouter. On ne bâtira pas une foresterie durable en‭ sacrifiant la voix de ceux et celles qui en vivent »,‬‭ Nicolas Lapierre, directeur adjoint,‬ Syndicat des Métallos‬‭.‬

‭« Le gouvernement parle d’aménagement durable, mais oublie des acteurs de première‬ ligne qui aménagent, entretiennent et protègent activement nos forêts publiques depuis des‬ décennies. Nous sommes des passionnés de la forêt, engagés dans nos communautés et‬ avons une vision de développement durable pour nos territoires visités par plus d’un‬ demi-million de Québécoises et de Québécois chaque année. Ce projet de loi nous inquiète par son absence de‬ vision intégrée et de cohérence économique »,‬‭ Dominic‬‭ Dugré, président – directeur‬ général de la Fédération des pourvoiries du Québec.‬

« Pour les travailleuses et les travailleurs, on déplore que le projet‬‭ de loi ne contienne pas de conditions claires‬ pour que les compagnies puissent avoir droit aux volumes de bois de notre forêt publique.‬ Ce bois devrait soutenir le développement des régions, ça devrait être clair, dans la loi, et ne‬ pas dépendre du bon vouloir du ou de la ministre qui sera en place quand un industriel voudra‬ déménager nos jobs. Le projet de loi de la ministre Blanchette Vézina laisse‬ malheureusement 100 % de la planification dans les mains de l’industrie forestière. Dès le‬ rapport Coulombe, qui a suivi le film L’erreur boréale, on savait déjà que c’était une erreur.‬ Ça l’est encore. On s’inquiète aussi de l’aménagement intensif qui est prévu dans le tiers de‬ nos forêts. Ça risque de nous faire perdre la certification environnementale FSC qui est‬ importante pour vendre notre bois, notamment en Europe. Cet aménagement intensif devrait‬ être discuté et planifié, notamment avec celles et ceux qui effectuent le travail et avec les Premières‬ Nations‬»,‬‭ Dominic Tourigny, vice-président de la‬‭ FIM–CSN.‬

À propos‬

Les organisations signataires de ce communiqué comprennent : Nature Québec, Unifor‬ Québec, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), le Syndicat des Métallos, la‬ Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), la Société pour la nature et les parcs‭ (SNAP Québec), la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs, la Fédération des‬ pourvoiries du Québec et la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. Ces‬ organisations se rassemblent pour défendre un avenir durable et équitable pour les forêts du‬ Québec, dans le respect des communautés et des écosystèmes.‬

Syndicat des travailleuses d’HPE–CSN (FSSS–CSN)

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 12 février 2025, le Syndicat des Travailleuses d’HPECSN a été accrédité pour représenter :

« Toutes les intervenantes, salariées au sens du Code du travail »

Les travailleuses ont décidé de joindre les rangs de la CSN afin d’être solidaires devant une directrice qui faisait fi de leurs conditions de travail au niveau de plusieurs aspects. Congédiements abusifs, harcèlement psychologique, non-respect de l’ancienneté, menaces envers les travailleuses et disparité de traitement qui ont fait en sorte de les mobiliser pour une démarche en syndicalisation.

Cette démarche de syndicalisation leur permettra d’améliorer leurs conditions de travail et de tendre vers un climat de travail plus respectueux.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la Santé et des Services Sociaux, au Conseil central des Syndicats nationaux de l’Estrie et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.