Agences de placement : la CSN se réjouit d’un règlement attendu depuis longtemps

Près d’un an après l’adoption du projet de loi 176 modifiant la Loi sur les normes du travail, la CSN se réjouit du règlement publié aujourd’hui par le gouvernement du Québec qui vient enfin en activer les principales mesures visant à encadrer les agences de placement et les agences de recrutement de travailleurs étrangers temporaires.

« Nous saluons la décision du gouvernement de venir encadrer le Far West qu’était devenu le secteur des agences de placement de personnel et des agences de recrutement des travailleurs temporaires étrangers, de déclarer Jacques Létourneau, président de la CSN. Enfin, le gouvernement impose aux entreprises d’offrir les mêmes conditions salariales au sein d’un même milieu de travail, et ce, peu importe de quelle façon la personne a été embauchée. »

Pour la CSN, l’obligation imposée aux employeurs d’offrir les mêmes salaires au personnel d’agence constitue un pas dans la bonne direction afin de répondre aux défis occasionnés par les pénuries et la rareté de main-d’œuvre.

« Alors que les entreprises peinent à recruter la main-d’œuvre dont elles ont besoin, il est pour le moins surprenant que le gouvernement soit obligé de les forcer à offrir les mêmes conditions salariales à tout le monde, affirme Jacques Létourneau. On aurait préféré que les employeurs se rendent à l’évidence plus tôt. Mais bon, pour le mouvement syndical, il s’agit de l’aboutissement logique d’une bataille que nous menons depuis longtemps. »

Enfin, la CSN se réjouit que les entreprises soient dorénavant déclarées solidairement responsables des obligations pécuniaires envers le personnel d’agences en cas de fermeture ou de faillite de ces dernières.

La centrale syndicale analysera néanmoins le règlement en profondeur et se réservera la possibilité de faire les représentations appropriées auprès du gouvernement.

Mon expérience, c’est pas relatif!

Quelques centaines de salarié-es des réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux membres de syndicats CSN ont tenu une action de visibilité ce midi, devant les locaux du Conseil du trésor, à Québec. Les travailleuses et les travailleurs revendiquent la pleine reconnaissance de leur expérience acquise.

Depuis le 2 avril dernier, tous les salarié-es sont intégrés dans une même structure salariale au sein de 28 rangements distincts, ce qui détermine notamment leur échelle de salaire. Or, plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle que le rang qu’ils occupaient au 1er avril, car les années d’expérience n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience est d’autant plus frustrante pour les salarié-es que l’expérience acquise à l’extérieur de l’établissement est pleinement reconnue aux travailleuses et aux travailleurs qui y obtiennent un emploi. Par conséquent, on se retrouve avec des situations incohérentes : par exemple, une préposée aux bénéficiaires qui a travaillé 20 ans dans le même établissement est intégrée au 4e échelon, alors qu’une personne nouvellement embauchée par l’établissement pourrait faire reconnaître son l’expérience acquise dans un autre établissement et intégrer son poste directement au 5e échelon, le sommet de l’échelle.

 « Dans le contexte de rareté de main-d’œuvre que nous connaissons actuellement, le gouvernement devrait se montrer plus sensible à une situation comme celle-ci, très démoralisante pour le personnel, explique la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous avons soumis des pistes de solutions au Conseil du trésor. Nous espérons qu’elles seront étudiées sérieusement et que nous pourrons trouver une issue favorable pour les salarié-es touchés ».

 « C’est vraiment décourageant un tel manque de reconnaissance, déplore la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras. Personne n’accepterait de voir ainsi son expérience dévaluée. Il n’y a pas un député de la CAQ qui aurait accepté cela dans sa vie antérieure… Faut absolument corriger la situation, sans attendre ».

Plus d’information au https://secteurpublic.quebec/relativite

Le syndicat de Rio Tinto, Fer et Titane accepte l’entente de principe

À l’issue d’un vote secret tenu ce lundi 8 avril, les membres du Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN ont accepté à 67 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 30 mars dernier.

« D’une durée de cinq ans, notre nouvelle convention collective prévoit des augmentations salariales de 3 % pour les deux premières années et de 2 % pour les trois dernières, pour un total cumulatif de près de 12,6 %. Nous avons reconduit le programme de protection de nos emplois et nous avons maintenu le statu quo au niveau de la sous-traitance, en plus de mieux l’encadrer. Nous avons également obtenu une augmentation substantielle de la banque de nos libérations syndicales qui atteint désormais 600 heures, faisant passer le montant alloué par l’employeur de 2000 $ à près de 32 000 $, ce qui nous permettra, entre autres, une plus grande présence sur le terrain, de préciser Alexandre Poirier, président du syndicat. En plus de l’augmentation du nombre de représentants du syndicat pouvant être libérés en même temps, chaque salarié-e touchera un bonus de 3500 $ à la signature du nouveau contrat de travail. »

« Au nom de la FIM, je désire féliciter les comités de négociation et de mobilisation. En très peu de temps, mais avec la force et la détermination nécessaires, les membres ont atteint leurs objectifs de négociation et le résultat du vote d’aujourd’hui sur l’entente de principe obtenue nous démontre que c’est à la satisfaction de la majorité des membres du syndicat », de souligner André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) ne peut que se réjouir du résultat de cette négociation. En très peu de temps, le syndicat a réussi à obtenir une entente à la hauteur des attentes de ses membres. Nous sommes fiers de l’appui que nous avons fourni pour la mener à bon terme. Il s’agit là d’une belle démonstration de l’efficacité de la solidarité régionale qui nous anime », de conclure Annette Herbeuval, présidente du CCM–CSN.

Le Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN regroupe près de 850 travailleuses et travailleurs de Rio Tinto, Fer et Titane à Sorel-Tracy.

La FIM–CSN regroupe plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) rassemble environ 31 000 membres, issus des secteurs privé et public, sur une base régionale.

Le gouvernement continue d’improviser

Avec la pénurie actuelle d’enseignantes, d’enseignants et de professionnel-les, on ne sait toujours pas qui pourra occuper les deux postes requis pour chaque classe de maternelle 4 ans. Le poste à mi-temps pour accompagner l’enseignante ou l’enseignant sera-t-il occupé par des éducatrices, des techniciennes en éducation spécialisée ou par un autre type de professionnel? Dans tous les cas, il risque de manquer de personnel. « Le ministre Roberge doit improviser au gré des pressions populaires et des problèmes qui surgissent », affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, qui rappelle que le ministre a récemment évoqué l’idée d’embaucher des éducatrices en CPE pour combler le manque anticipé d’enseignante pour la maternelle 4 ans.

On signale par ailleurs un nombre d’inscriptions aux maternelles 4 ans plus bas que prévu, ce qui fera en sorte d’augmenter les coûts puisqu’il faudra quand même embaucher une enseignante et une éducatrice à mi-temps pour chaque classe.

Pas d’impact

La prémisse de base du gouvernement est que les maternelles 4 ans apporteraient une plus-value pour la scolarisation des enfants. Or, rien n’est moins sûr. Selon la chercheure Christa Japel de l’Université de Montréal, dans une étude réalisée au Québec et publiée en 2017, les maternelles 4 ans « ont très peu d’effet sur la préparation à l’école et, ainsi, ne réduisent pas de façon significative l’effet des conditions sociodémographiques des enfants sur leur préparation à l’école. »

En fait, le pédiatre de Sainte-Justine, Jean-François Chicoine, estime que les enfants les plus fragiles, qui ont des problématiques affectives, ont besoin d’un milieu plus « apaisant » avec un « référent » plus accessible, comme dans un service de garde éducatif. « Si l’enfant n’est pas capable de faire quelque chose, il faut lui dire en s’agenouillant, en le regardant dans les yeux : “je vais t’aider.” Et pour faire ça, ça prend une relation d’un individu à un autre. Un bon rapport entre l’éducatrice et l’enfant », a expliqué Jean-François Chicoine en entrevue avec le journal de la CSN.

 Des solutions

« Depuis le début, ce qu’il faut, c’est compléter l’offre de places en CPE et en milieu familial régi et subventionné pour pouvoir offrir un service de qualité aux enfants de 0 à 5 ans, partout au Québec », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Il manque encore aujourd’hui des places en CPE et chez les responsables en services de garde (RSG) dans certaines régions du Québec. Les parents n’ont donc pas vraiment de choix.

Dans le dernier budget du Québec, on voit qu’il faudra attendre 2022-2023 pour obtenir la fin de la contribution additionnelle pour la garde d’enfants, ce que la CAQ avait dénoncé sous le vocable de la « taxe famille ». Pour mieux respecter le choix des parents, la CSN demande au gouvernement d’aller beaucoup plus vite pour respecter sa promesse et rétablir le tarif unique. « Pourquoi ne pas éliminer la taxe famille dès l’an prochain? », suggère Véronique De Sève.

La CSN propose aussi de mettre fin au crédit d’impôt pour les services de garde non régis et pour les garderies non subventionnées. Les services de garde privés en milieu familial ne devraient pas être financés par les fonds publics. Le crédit d’impôt accordé pour les services de garde vient démontrer que ce sont tous les Québécois qui financent ce service de garde alors que l’encadrement y est minimaliste. Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’améliorer le sort de la petite enfance, il doit prendre tous les moyens pour favoriser les services de garde éducatifs encadrés.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

La FSSS–CSN compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

Renseignements :

Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

Cellulaire : 514 966-4380 ; bureau : 514 598-2139 ; thierry.lariviere@csn.qc.ca

Un autre coup dur pour Bombardier La Pocatière

Le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN (SEBLP), le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN (CCBSL) et la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN (FIM) déplorent l’annonce de la mise à pied de 85 travailleuses et travailleurs à l’usine de Bombardier La Pocatière.

« Même s’il s’agit probablement de mises à pied temporaires, nous sommes toujours frappés durement par les annonces qui réduisent notre capacité de production. À chaque fois, ce sont des hommes et des femmes qui doivent faire face à une baisse drastique de revenus, qui a un impact important sur leur vie personnelle et familiale, de souligner Claude Michaud, président du SEBLP–CSN. Alors que nous revendiquons un minimum de 20 à 30 % de contenu local, nous avons vu plusieurs contrats entiers nous passer sous le nez, des projets qui, avec une garantie de contenu canadien ou québécois, nous auraient assuré des emplois plus stables. »

« En deux ans, ce sont trois contrats d’importance qui ont échappé aux travailleuses et travailleurs de La Pocatière, de dénoncer Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Pensons simplement aux 212 voitures du Réseau express métropolitain qui ont été confiées à Alstom en Inde au mois d’avril 2018 ou à la seconde série de 24 voitures de l’Agence métropolitaine de transport, dont le contrat a été octroyé à la China Railway Rolling Stock Corporation, en mai 2017. Puis finalement, le 27 novembre dernier, VIA Rail annonçait l’octroi d’un contrat à l’allemande Siemens pour la fabrication de 32 nouveaux trains bidirectionnels desservant le corridor Québec-Windsor, alors que l’usine de La Pocatière détient toute l’expertise nécessaire à la réalisation de ces contrats. »

« Actuellement, nous finançons des projets publics à grands coups de milliards de dollars et ce sont des entreprises étrangères qui ramassent le pactole. L’impact direct de ces décisions, nous le voyons clairement aujourd’hui. Les gouvernements fédéral et provincial devront un jour rendre des comptes aux travailleuses et travailleurs qui perdent leur emploi, ainsi qu’à leurs familles. Alors qu’ils avaient le pouvoir de déterminer une portion de contenu local, ils devront nous expliquer pourquoi ils n’ont rien fait », de conclure Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats et représente environ 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité.

Il y aura grève chez Transdev

Ce lundi avait lieu la dernière rencontre de négociation entre la partie patronale de Transdev et les représentants des deux syndicats qui y opèrent, soit le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus de l’Estrie – CSN et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Sapinière – CSN. Force est de constater que, devant l’attitude inacceptable de la partie patronale, la grève de six jours annoncée du 10 au 17 avril inclusivement aura bel et bien lieu.

Pourtant, les représentants des deux syndicats ont travaillé fort pour en arriver à une entente acceptable pour leurs membres et ainsi éviter la grève, qui touchera 66 circuits à la Commission scolaire de la région de Sherbrooke (Autobus de l’Estrie), 29 circuits à la Commission scolaire des Hauts-Cantons et deux circuits à la Commission scolaire des Appalaches (Autobus la Sapinière). Or, les hauts dirigeants de Transdev, eux, n’ont même pas daigné se rendre disponibles pour tenter d’en arriver à un règlement. Leurs représentants n’ont fait rien d’autre que du présentéisme à la séance de médiation qu’ils avaient eux-mêmes convoquée, justifiant leur comportement par le fait qu’ils n’avaient pas de mandat.

« Les demandes syndicales sont pourtant réalistes, clame Stephen Gauley, président du STT des Autobus la Sapinière. Elles sont basées sur ce qui se paye dans la région, notamment chez Autobus Ashby, transporteur qui a des contrats avec les commissions scolaires lui garantissant des revenus similaires à ceux de Transdev. »

Les deux syndicats considèrent l’attitude patronale méprisante envers leurs membres, qui se démènent à chaque jour en faisant plus d’un circuit pour éviter le bris de service en raison de la pénurie de main-d’œuvre qui mine le secteur. « De toute évidence, la multinationale semble plus préoccupée par le profit qu’elle fait engranger à ses actionnaires européens que par les conditions de travail des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires, dénonce Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE). Pourtant, elle peine à attirer et à retenir les salarié.es nécessaires pour donner le service, étant donné les conditions de travail médiocres. Rappelons-nous qu’au final, ce sont les élèves et leurs parents qui en payent le prix, et que rien dans la conduite de Transdev ne contribue à résoudre la problématique régionale. »

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus de l’Estrie – CSN compte 80 membres et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Sapinière – CSN compte 35 membres. Ils sont tous deux affiliés au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE), à la Fédération des employées et employés des services publics – CSN (FEESP-CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Deux nouveaux concessionnaires automobiles syndiqués à la CSN

La Confédération des syndicats nationaux vient tout juste de déposer deux nouvelles requêtes en accréditation syndicale au Tribunal administratif du travail (TAT), dans le secteur des concessionnaires automobiles.

Les deux nouvelles accréditations visent les vendeuses et les vendeurs de Jaguar/Land Rover Brossard, membre du Groupe Park Avenue, et de Audi Prestige Saint-Laurent, membre du Groupe Gabriel.

« Ces deux nouveaux groupes de travailleuses et travailleurs s’ajoutent aux deux autres qui ont récemment joint les rangs de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Nous nous réjouissons d’accueillir ces salarié-es à commission œuvrant dans un milieu non traditionnellement syndiqué, de déclarer André Miousse, vice-président de la FIM. Pour nous, il est clair que ces travailleuses et travailleurs ont compris qu’en se regroupant, ils se donnaient un rapport de force pour faire face à leur employeur. »

Syndiqués depuis près de deux ans, les vendeuses et vendeurs de Mercedes-Benz West Island détiennent désormais la meilleure convention collective du secteur. La quinzaine de membres couverts par ce contrat de travail sont très satisfaits des conditions qu’ils ont négociées avec leur employeur. De leur côté, les salarié-es à commission de Subaru Des Sources sont syndiqués depuis un peu plus d’un an et ont déjà conclu leur négociation, également à leur entière satisfaction.

« Nous savons qu’actuellement, les propriétaires des concessions du secteur de l’automobile procèdent à une restructuration majeure de leur mode de rémunération, ce qui attaque directement les conditions de travail et, surtout, les salaires et autres avantages versés aux vendeuses et vendeurs, de souligner monsieur Miousse. Or, nous savons que cette rémunération tient compte des longues heures, des horaires de soir et des fins de semaine, de la très grande compétition liée à ce secteur, et, de ce fait, de la grande pression que vivent ces représentantes et représentants aux ventes. Voilà pourquoi nous invitons toutes les travailleuses et tous les travailleurs de ce secteur à joindre nos rangs. »

Pour obtenir confidentiellement de l’information à ce sujet, nous vous invitons à communiquer avec la CSN au 1 800 947-6177.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Radio-Canada ampute son secteur de la scénographie

La Société Radio-Canada a annoncé aujourd’hui l’abolition de 16 postes en scénographie et d’un autre aux communications internes. Il s’agit donc maintenant de 59 postes supprimés depuis décembre 2018, à la SRC.

« Depuis 2005, nous avons dénoncé la fermeture du costumier, du département des arts graphiques et des ateliers. C’est aujourd’hui le point final, puisqu’il ne restera plus que 14 personnes du côté scénique et de la scénographie, là où il y en avait 150 par le passé », déplore Johanne Hémond, présidente du Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC), elle-même issue de ce département. Parmi les postes supprimés aujourd’hui, on compte des machinistes, une habilleuse, un designer prothésiste et deux ensembliers. Certaines des personnes visées pourront se replacer ailleurs dans la SRC, mais cela entraîne néanmoins une grande période d’incertitude et une perte d’emploi pour certains qui ne pourront pas trouver de poste équivalent ailleurs à la SRC.

« Toute cette restructuration qui se poursuit, morceau par morceau, nous inquiète au plus haut point. L’installation dans la nouvelle maison de la SRC ne peut pas être le prétexte pour laisser de côté les artisans de Radio-Canada, qui ont contribué à produire des émissions de qualité depuis des décennies », soutient Johanne Hémond. 

Cette dernière déplore également la disparition de l’émission Second regard. « Je doute que la majorité des auditeurs de cette émission se retrouve maintenant sur les plateformes numériques comme semble le croire la direction », affirme la présidente du SCRC. Rappelons que la direction a également annoncé, en décembre dernier, la fin des émissions Marina et Entrée principale, et la fermeture du département accessoires-meubles. Plusieurs postes ont aussi été coupés à Moncton, il y a quelques semaines.

« Il est étonnant que deux des principaux dirigeants de la SRC, Catherine Tait et Michel Bissonnette, choisissent de délaisser la production à l’interne, alors qu’ils ont œuvré dans le secteur de la production au privé », conclut Johanne Hémond, qui souligne qu’il n’y aura bientôt plus que les émissions d’information qui seront produites entièrement à la SRC.

À propos

Le Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC) compte près de 3000 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications (FNC).

 

Renseignements : Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

Cellulaire : 514 966-4380 ; bureau : 514 598-2139 ; thierry.lariviere@csn.q

 

Menaces de grève dans le transport scolaire

Aujourd’hui, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a transmis au Tribunal administratif du travail (TAT) des avis de grève touchant cinq syndicats du transport scolaire de l’Estrie affiliés à la CSN. Ceux-ci entendent recourir à la grève du 10 avril au 17 avril inclusivement. À défaut d’une entente entre les parties, un autre avis pourrait annoncer des débrayages du 7 au 14 mai inclusivement.

« À ce jour, aucune entente n’est intervenue entre les parties. Plusieurs points achoppent tant au niveau des clauses normatives qu’à incidences monétaires. Les demandes des conductrices et des conducteurs ne sont aucunement exagérées et s’appuient sur les conditions de travail octroyées chez un autre employeur de la région. L’entreprise Autobus Ashby, un transporteur scolaire situé à Ayer’s Cliff desservant deux commissions scolaires en Estrie, touche des revenus comparables aux entreprises dont les salarié-es sont syndiqués à la CSN. Et celle-ci rémunère ses conductrices et ses conducteurs d’autobus à 23,24 $ l’heure » affirme Stephen P. Gauley, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Sapinière — CSN et président du Secteur transport scolaire (STS).

« Comment justifier cet écart salarial de plus de 10 % avec les membres de cinq syndicats affiliés à la CSN ? Mentionnons également que d’autres avantages salariaux sont également plus avantageux chez Autobus Ashby. Pour nous, cette réalité démontre que plusieurs employeurs ont la capacité d’octroyer ces mêmes conditions, tout en demeurant rentables. Voilà ce que les 230 conductrices et conducteurs exigent, elles et eux qui touchent des conditions de travail qui sont nettement insuffisantes », renchérit monsieur Gauley.

« Comme bien d’autres entreprises de la région estrienne, ces cinq transporteurs peinent à attirer et à retenir leur main-d’œuvre en raison des conditions de travail peu avantageuses par rapport aux grandes responsabilités qui leurs sont confiées : transporter chaque jour d’école jusqu’à 72 élèves de 4 à 17 ans, et ce, en toute sécurité. Ce service essentiel à la population est au bord de la crise : souvenons-nous qu’en janvier dernier, 160 jeunes de sept écoles primaires de Sherbrooke n’ont pas eu de transport vers leur école en raison de l’incapacité des transporteurs à remplacer des conducteurs malades », déclare Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN. (CCSNE–CSN)

« Plus tôt que tard, les employeurs devront comprendre qu’ils doivent améliorer les conditions de travail de leurs salarié-es afin d’attirer et de retenir des conductrices et des conducteurs nécessaires au service important qu’ils ont à rendre à la population, » conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN et responsable politique du secteur transport scolaire.

Les cinq syndicats du transport scolaire affiliés à la CSN en Estrie comptent environ 230 membres qui se partagent environ 215 circuits scolaires.

Les syndicats sont les suivants :

Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus des Cantons — CSN ;
Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus de l’Estrie — CSN ;
Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus B. Dion — CSN ;
Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Sapinière — CSN ;
Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Autobus Coaticook — CSN.

Déclaration de la CSN contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie

À l’occasion

  • de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale
  • du 20e anniversaire de la Semaine d’actions contre le racisme tenue au Québec
  • de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine de l’ONU

La CSN réaffirme son engagement à combattre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie sous toutes leurs formes.

Aujourd’hui encore, le racisme tue, discrimine, humilie. Sur tous les continents et ici même, au Québec, encore très récemment, des millions d’enfants, de femmes et d’hommes subissent la douleur et l’injustice associées au racisme.

Que ce soit à l’école ou au travail, dans le sport, la culture et les médias, le logement, la santé, la sécurité publique et le système de justice, le racisme ne semble pas reculer au fil des ans. Pourtant, la Charte des droits et libertés de la personne exige que nous traitions chaque personne qui vit au Québec comme une Québécoise ou un Québécois à part entière, quelle que soit la couleur de sa peau, son origine ethnique ou nationale, sa religion ou sa langue.

À la CSN, nous croyons que le droit à l’égalité est non seulement une obligation légale, mais aussi notre responsabilité à toutes et tous. Nous sommes individuellement et collectivement responsables de bâtir et de préserver la société juste, égalitaire et solidaire que nous voulons.

Individuellement, nous avons le devoir d’intervenir devant les préjugés et les faussetés qui sont répandus autour de nous. Nous avons le devoir d’exiger que ces propos et ces comportements soient corrigés et que des sanctions soient appliquées.

Collectivement, nous devons examiner les pratiques qui ont cours dans nos milieux de travail et de vie, et dans nos organisations. Cet examen rigoureux ne s’applique pas qu’au hockey et aux médias sociaux. Nous devons aussi transformer le monde du travail et les syndicats.

À la CSN, nous croyons qu’il est grand temps d’agir !

  • Il est temps de dénoncer la discrimination qui s’opère quand un poste est offert à un Tremblay plutôt qu’à un Ahmed, un Diallo ou un Chang tout aussi qualifié.
  • Il est temps de faire place à tout le monde dans nos rangs et d’encourager les candidatures de personnes racisées et issues de minorités ethniques dans les postes syndicaux.
  • Il est temps de reconnaître les besoins de main-d’œuvre immigrante au Québec et d’exiger l’amélioration des programmes d’accueil et de francisation en milieu de travail.
  • Il est temps de prendre en charge les plaintes de harcèlement raciste au travail, tout en offrant de la formation et de l’information préventive sur le racisme et la discrimination.
  • Il est temps que tous les enfants du Québec puissent fréquenter un service de garde éducatif et recevoir des soins de santé, quel que soit le statut migratoire des parents.
  • Il est temps de comprendre et de combattre les obstacles historiques et systémiques qui se dressent devant les Autochtones, pour qu’ils puissent accéder à l’éducation et à l’emploi.
  • Il est temps de lutter contre l’ethnicisation et la féminisation de la pauvreté, vu les préjugés persistants, et d’exiger de bons emplois bien rémunérés pour toutes et tous.
  • Il est temps de prêter l’oreille et de faire confiance aux jeunes, pour qu’ils nous aident à créer des ponts interculturels et à bâtir le Québec de demain dont nous rêvons.

Devant toutes les paroles et pratiques racistes et discriminatoires qui subsistent au Québec, comme ailleurs, nous appelons nos membres à l’action pour que cela cesse enfin.

Coup dur pour les employé-es de Radio-Canada

La Société Radio-Canada (SRC) a annoncé aujourd’hui la suppression de neuf postes à la station de Radio-Canada à Moncton. C’est près de 10 % du personnel!

« C’est un coup dur pour la station de Moncton. On est inquiet pour le maintien des services en français à l’extérieur du Québec », affirme Michel Nogue, représentant des employé-es de Moncton au Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC).

Le syndicat déplore cette deuxième vague de coupe de postes qui survient après celle qui a coïncidé avec le déménagement de la station dans un nouvel édifice. Concrètement, Radio-Canada Moncton perd notamment sa seule maquilleuse, le dernier technicien informatique à travailler en région, d’autres techniciens et un chroniqueur.

La SRC a-t-elle un plan?
Dans les derniers mois, la SRC a annoncé l’abolition d’une trentaine de postes et le SCRC s’inquiète pour l’avenir.

« On ne comprend pas pourquoi la SRC supprime des postes alors que son budget n’est pas réduit comme ce fut le cas dans les dernières années. Quelle est la place des employé-es dans cette stratégie dont les objectifs demeurent nébuleux? », s’interroge Johanne Hémond, présidente du SCRC.

La CSN occupe les bureaux de Service Canada

Malgré une occupation du bureau de Justin Trudeau pendant neuf heures le 30 janvier dernier, Ottawa persiste à maintenir une mécanique de l’assurance-emploi qui génère de la pauvreté, qui dévitalise les localités éloignées qui vivent d’industries saisonnières. Une manifestation organisée par la CSN s’est tenue aujourd’hui dans les bureaux de Service Canada au Complexe Guy-Favreau, à Montréal, pour tenter de faire entendre la voix des régions au premier ministre.

« Pourquoi le gouvernement Trudeau s’obstine-t-il à maintenir une mécanique d’assurance-emploi héritée du gouvernement précédent, alors que la caisse de l’assurance-emploi déborde? », s’interroge Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Ce dernier demande au gouvernement, qui dit vouloir lutter contre la pauvreté et prévoit même un projet de loi sur ce sujet, de réformer en profondeur le système d’assurance-emploi actuel.

Les règles actuelles engendrent une fin des prestations, le trou noir, auprès des chômeuses et des chômeurs. Ces derniers font pourtant partie des moins bien nantis de notre société et on ne devrait pas les appauvrir encore plus. « Le prochain budget fédéral sera une bonne occasion pour le gouvernement de montrer qu’il est sérieux dans sa démarche et veut vraiment améliorer le sort des Canadiennes et des Canadiens qui sont au bas de l’échelle », ajoute Jean Lacharité.

Le trou noir persiste
Les solutions proposées dans le budget fédéral de l’an dernier ne corrigent pas le problème du « trou noir » qui plonge des milliers de familles dans la pauvreté. La formation ou les autres mesures proposées dans ce budget sont temporaires et incomplètes. Le nombre de semaines sans prestation d’assurance-emploi (trou noir) continue de croître en raison d’anciennes réformes du programme et du fait que le taux de chômage est plus bas dans l’ensemble des grandes régions qui servent de référence pour fixer le nombre de semaines de couverture. Les localités éloignées avec un taux de chômage plus élevé se trouvent défavorisées par ce calcul.

Ottawa doit entendre les régions
« Il faut cesser de vider les régions éloignées. Envoyer des travailleuses et des travailleurs de l’extérieur qui repartent de la région une fois le travail terminé n’assure pas la vitalité du territoire », soutient Jean Lacharité.

Bien que le problème du trou noir n’affecte pas les grandes villes comme Montréal ou Ottawa, les élu-es au fédéral doivent répondre à l’appel des régions et se prononcer sur leur volonté de réformer en profondeur les règles de l’assurance-emploi afin d’éviter le plus possible de multiplier les semaines sans aucun revenu pour les travailleuses et les travailleurs de l’industrie saisonnière en région éloignée.

STM : une entente adoptée à très forte majorité

Après presque deux ans de négociation et 170 rencontres, les membres du Syndicat du transport de Montréal (STM–CSN) ont approuvé à très forte majorité la nouvelle entente, basée sur une proposition du médiateur.

« On a livré toute une bataille », a lancé Gleason Frenette, président du STM–CSN, qui a rappelé la longue liste de reculs qui ont été évités, dont la privatisation de certaines tâches. Il a été chaudement applaudi par environ 1600 membres présents à l’assemblée générale spéciale pour le vote sur l’entente recommandée par le médiateur. Celle-ci a d’ailleurs été soumise aux membres du STM–CSN avant le vote.

L’entente de 7 ans prévoit notamment une augmentation de salaire de 2 % par année. Pour 2023 et 2024, l’augmentation pourrait toutefois être plus élevée que 2 %, en fonction de l’indice des prix à la consommation (IPC), mais avec un maximum de 3 %. L’entente prévoit aussi une majoration de certaines primes et un certain rattrapage salarial pour les gens de métier.

« Nous sommes satisfaits de l’entente sur la recommandation du médiateur, qui a fait un excellent travail pour rapprocher les parties. Nous sommes prêts à travailler avec la STM afin d’améliorer le service à la clientèle comme nous l’avons toujours fait », a lancé Gleason Frenette.

À propos du syndicat et de la CSN
Le Syndicat du transport de Montréal (STM–CSN) représente 2400 salarié-es à la Société de transport de Montréal. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) qui regroupe plus de 60 000 syndiqué-es œuvrant dans le domaine des services public et parapublic. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité, tant public que privé.

La CSN interpelle la Fédération des caisses

Lors d’une manifestation tenue à Montréal devant le Complexe Desjardins, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a interpellé la Fédération des caisses Desjardins du Québec afin qu’elle intervienne dans le processus de négociation de ses caisses membres du Mouvement Desjardins.

« Actuellement, nous avons deux syndicats qui vivent des négociations difficiles : à la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda et à la Caisse populaire Desjardins de Hauterive, à Baie-Comeau. Les deux syndicats ont dû se doter de mandats de grève qu’ils ont exercés afin de contrer les demandes de reculs provenant de la Fédération des caisses Desjardins. Or, ces demandes de reculs risquent d’avoir un impact sur l’ensemble des salarié-es que nous représentons. Aujourd’hui donc, nous interpelons la Fédération des Caisses Desjardins afin qu’elle facilite l’obtention de règlements satisfaisants », souligne Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Les dispositions relatives à l’évaluation de notre rendement constituent un des points importants qui achoppe à la table de négociation. Dans ce processus, l’employeur se retrouve à être juge et partie et les augmentations salariales sont généralement déterminées de manière complètement arbitraire, à la totale discrétion du gestionnaire. La position salariale finale aux tables de négociation est commandée par la Fédération des caisses et impose un appauvrissement à nos membres dans un contexte économique favorable où la rentabilité de l’employeur n’est pas un enjeu. Depuis le mois de janvier, les reculs incluent même la fin du régime d’assurance collective pour les retraité-es », précise Isabelle Frelas, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda–CSN (STTCPRN).

« Généralement, les conflits de travail sont rares dans le secteur de la finance. Dans un des deux conflits actuels, celui de la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda, nous en sommes à notre seconde plainte contre l’employeur qui multiplie les manœuvres illégales envers le syndicat et ses salarié-es. Le 5 février dernier, l’employeur a été condamné par le Tribunal administratif du travail (TAT). Ce dernier a statué que l’employeur avait fait preuve d’ingérence dans les affaires du syndicat, de mauvaise foi et d’intimidation par courriel envers les membres du STTCPRN », ajoute David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

« Nous aurions aimé que la Fédération des caisses se comporte selon ses valeurs plutôt que celles d’une institution financière privée qui n’en a que pour ses actionnaires. Le modèle coopératif des Caisses Desjardins devrait insuffler une toute autre dynamique dans les relations de travail avec ses salarié-es qui sont également les membres de ce mouvement. Nous souhaitons vivement que la Fédération des caisses entende notre message aujourd’hui », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda–CSN compte 70 membres affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) qui rassemble quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Dépôt d’une seconde plainte au TAT contre l’employeur

À la suite d’un incident survenu le vendredi 22 février, une seconde plainte pour intimidation sera déposée au Tribunal administratif du travail (TAT) contre la Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda dans le cadre de la négociation visant le renouvellement de la convention collective des salarié-es.

« Nous déplorons à nouveau l’attitude moyenâgeuse du directeur général de notre institution. Vendredi dernier, alors qu’elle affichait du matériel de mobilisation, une de nos membres a été la cible d’une altercation physique perpétrée par monsieur Loranger sur le terrain de l’établissement. Nous sommes encore sous le choc d’avoir été témoin de cette manœuvre disgracieuse de la part du plus haut dirigeant de notre établissement », de dénoncer Isabelle Frelas, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda–CSN (STTCPRN).

Rappelons que le 5 février dernier, des manœuvres de Jean-Claude Loranger ont été condamnées par le TAT qui a reconnu l’ingérence de l’employeur dans les affaires du syndicat, sa mauvaise foi et l’intimidation par courriel dont il a fait preuve envers les membres du STTCPRN.

« Dans l’ensemble des rares conflits de travail auxquels nous devons faire face, jamais un directeur général n’a agi de la sorte envers ses propres salarié-es, d’autant plus que monsieur Loranger siège à titre de président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda et, qu’en ce sens, il devrait se comporter de manière exemplaire », de renchérir Felix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ–CSN).

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Caisse populaire de Rouyn-Noranda–CSN compte 70 membres affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) qui rassemble quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme. Le CCATNQ–CSN en rassemble 7000 en Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec.

Le gouvernement ne doit pas provoquer de fermetures

Position de la CSN sur les maternelles 4 ans

Le plan de déploiement de places dans le réseau des services de garde annoncé par le ministre Lacombe ne permet pas de rassurer les travailleuses des CPE et du milieu familial régi qui craignent même des fermetures. Pour la CSN et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), il est inconcevable de continuer de miser sur les garderies privées alors que les responsables en service de garde (RSG) en milieu familial et les éducatrices en CPE donnent les meilleurs services à nos enfants. L’absence de plan détaillé pour le déploiement de 5000 classes de maternelle quatre ans n’a rien pour sécuriser ces milliers de femmes qui veillent au développement de nos enfants.

Le ministre Lacombe présente ce matin un plan de déploiement de 2500 places subventionnées et une relance de 11 000 places déjà annoncées par le passé. Le ministre ressort essentiellement des projets qui traînaient en longueur sous le gouvernement libéral. Malgré les nombreuses critiques sur les garderies privées, le ministre annonce que certaines de ces nouvelles places se feront dans le privé. Bien loin de donner une nouvelle direction au réseau des services de garde éducatifs, le gouvernement Legault poursuit dans la même logique que celle des libéraux.

« Le gouvernement sent la soupe chaude. Les critiques viennent de partout au sujet de son projet de maternelles 4 ans. Pour tenter de calmer les choses, il ressort des projets qui avaient été tablettés. Le gouvernement doit cependant tenir compte de l’impact de la création de places de maternelles 4 ans et de CPE dans chacune des régions du Québec », explique Jacques Létourneau, président de la CSN. Selon les études d’impacts faites par le ministère de l’Éducation, la mise en place de maternelles 4 ans pourrait entraîner la perte de 12 000 à 24 700 places d’enfants dans les services de garde en milieu familial.

Le président de la CSN demande par ailleurs au gouvernement d’accélérer la fin de la modulation des tarifs dans les services de garde subventionnés, ce qui pourrait améliorer le sort des RSG en incitant plus de parents à revenir vers les services régis et subventionnés plutôt que d’aller au privé. Plusieurs parents souhaitent que leur enfant, en particulier en très bas âge, se retrouve dans un milieu familial éducatif et encadré. Le plan du gouvernement ne semble pas tenir compte de cette demande pour le moment.

Le gouvernement Legault a refusé de dévoiler le plan détaillé sur cinq ans pour le déploiement annoncé des 5 000 classes de maternelle quatre ans. « Ce matin, le ministre Lacombe n’a aucun message pour rassurer les milliers de femmes en milieu familial régi. Le gouvernement doit mettre la pédale douce sur le déploiement de la maternelle quatre ans. La qualité des services donnés dans le réseau des services de garde éducatifs est reconfirmée étude sur étude et c’est sur ce réseau et les femmes qui y œuvrent que nous devons miser pour veiller au développement de nos enfants », de conclure Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

 

Le gouvernement Legault doit prendre un pas de recul

Le gouvernement Legault doit prendre du recul avec son projet d’implanter des maternelles 4 ans partout au Québec, estime la CSN. Les parents, les commissions scolaires et le réseau de services de garde éducatifs en place ne pensent pas qu’il s’agisse de la meilleure option dans le contexte actuel au Québec.

En fait, si le gouvernement Legault veut offrir un service éducatif universel et gratuit aux enfants de 4 ans et favoriser le dépistage précoce de troubles de l’apprentissage, le meilleur moyen est de faciliter l’accès aux CPE et aux services de garde régis en milieu familial (RSG). « L’obligation qui est faite aux commissions scolaires d’offrir le service de maternelle 4 ans ne tient nullement compte des réalités régionales, des services déjà présents sur les territoires des commissions scolaires, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il y aura assurément des impacts négatifs importants sur les services en place, tant pour le milieu familial que pour les CPE. Le ministre suggère une approche mur à mur, tout à fait contraire aux engagements de son gouvernement de proposer un développement harmonieux et dans la complémentarité des services existants. »

Selon un récent sondage de l’AQCPE, trois fois plus de parents préféreraient avoir accès à un CPE ou une RSG plutôt qu’à la maternelle 4 ans si le coût était égal. « Pourquoi le gouvernement Legault veut-il offrir un service que la majorité des parents ne veulent pas avoir? », questionne Jacques Létourneau.

« L’arrivée de la maternelle 4 ans pourrait créer des pertes d’emploi dans les RSG et les CPE de certaines régions. Pendant ce temps, le réseau scolaire se demande comment il pourra trouver le personnel et les locaux pour toutes ces classes de maternelle. C’est un non-sens », affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN. Cette dernière déplore par ailleurs le fait que le gouvernement ne dispose pas d’un portrait juste de l’offre et de la demande pour les 0 à 5 ans. Le guichet unique en place pour les services de garde ne comptabilise pas tous les services.

La seule raison qui empêche les parents d’avoir accès au réseau actuel de services de garde éducatifs, c’est la disponibilité des places et la modulation des tarifs. Il faut donc, comme promis par le gouvernement, qu’il revienne au tarif unique le plus rapidement possible et qu’il développe et pérennise le réseau existant. Il s’agit de la solution la moins chère pour le gouvernement et qui pourra se réaliser plus rapidement.

Quatre raisons qui font des CPE et des RSG le meilleur choix

Voici quatre autres raisons pour favoriser l’accès aux CPE et aux RSG plutôt qu’aux maternelles 4 ans, tant pour le bien des petits que pour celui de leurs parents :

  • Le dépistage précoce des troubles de l’apprentissage commence bien avant 4 ans et est plus facile à faire dans un petit groupe. Or, le ratio éducatrice-enfants est de 1/17 dans une classe d’école contre 1/6 chez une RSG et 1/10 dans un CPE. La relation avec une seule éducatrice tout au long de la journée offre également une meilleure stabilité relationnelle pour les petits de 4 ans. À l’école, l’enfant doit souvent passer de la classe au service de garde. Les contacts entre les éducatrices et les parents sont quotidiens dans les CPE et les RSG, ce qui est plus favorable à un suivi de tous les problèmes que peuvent vivre les enfants. À l’école, il n’y a qu’une ou deux rencontres obligatoires par année entre l’enseignante ou l’enseignant et les parents.
  • La disponibilité des services de garde éducatifs s’étend sur 11 h par jour, 261 jours par année au CPE et 10 h par jour, 234 jours par année pour les RSG. À l’école, le service gratuit couvre 5 h par jour pendant 180 jours par année. Pour le reste, il faut prévoir l’inscription au service de garde à 8,35 $ par jour et trouver une solution pour la garde des enfants pendant tout l’été.
  • La formation collégiale des éducatrices est spécifique aux enfants de 0 à 5 ans, tandis que la formation universitaire des enseignantes et enseignants est axée sur les 5 à 12 ans. Les RSG ont également une formation spécifique à la petite enfance.
  • Les locaux et les jeux dans la cour extérieure sont adaptés aux tout-petits. Les objets sont à la bonne hauteur et la salle de bain est habituellement adjacente.

 

Renseignements : Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

Cellulaire : 514 966-4380; bureau : 514 598-2139.

La CSN lance sa campagne Vous êtes les services publics. Merci partout au Québec

La CSN profite aujourd’hui de la Saint-Valentin pour lancer à travers le Québec sa campagne Vous êtes les services publics. Merci afin de rendre hommage aux femmes et aux hommes qui travaillent en éducation, dans la santé et les services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux au Québec. « Dans un contexte où le secteur public fait l’objet d’importantes compressions budgétaires et où la pénurie de main-d’œuvre est de plus en plus criante, la prestation des services publics n’est pas aisée. Il n’est donc pas exagéré de dire que les travailleuses et travailleurs font tous les jours de véritables petits miracles », a souligné d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Partout au Québec, la CSN et ses syndicats vont d’ailleurs s’activer cette semaine pour aller à la rencontre des travailleuses et travailleurs dans leur milieu de travail afin de leur dire merci de vive voix. La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault, renchérit : « Chaque jour, nous croisons des travailleuses et des travailleurs qui améliorent notre quotidien. Que ce soit celui des enfants, comme ici à Sainte-Justine, des étudiantes et des étudiants dans les écoles et les cégeps, des personnes âgées, des ados en difficulté. Celui des personnes malades, ou de celles qui ont besoin de faire valoir leurs droits. Et j’en passe. Plus que jamais, il s’avère nécessaire de souligner le travail exceptionnel de celles et ceux qui font l’impossible pour fournir à la population les meilleurs services qui soient », a-t-elle exprimé.

Des impacts concrets sur la vie des gens
« Le personnel de soutien dans les écoles, les cégeps et dans certains organismes gouvernementaux comme la Société des traversiers du Québec, la Régie des installations olympiques ou l’aide juridique, travaille souvent dans l’ombre. Pourtant, ce travail est essentiel, car c’est nous qui faisons fonctionner le réseau de l’éducation et les organismes gouvernementaux de l’intérieur, sans que les gens s’en aperçoivent. C’est pour cela que nous voulons remercier ces personnes qui s’acharnent à assurer l’accessibilité et la qualité des services publics, et contribuent à la réussite éducative sans avoir la gratification qu’elles
méritent », a souligné pour sa part Gilbert Ducharme, représentant du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés des services publics–CSN.

La présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, Caroline Quesnel a, pour sa part, fait valoir la richesse de l’engagement des enseignantes et enseignants dans le réseau collégial : « Les profs de cégeps contribuent chaque jour à former nos jeunes, à forger leur sens critique et à les outiller durablement pour les études universitaires et la vie professionnelle. Leur dévouement et leur créativité rendent vivants les murs de nos établissements d’enseignement supérieur qui, plus que des lieux de formation, se transforment en de véritables milieux de vie préparant les jeunes à devenir des citoyennes et des citoyens à part entière dans toutes les régions du Québec. »

Malgré les compressions, ils tiennent le cap
« Il y a des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dans le réseau de la santé et des services sociaux, a pour sa part rappelé le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. Or, on entend souvent des politiciens parler de compressions budgétaires sans toucher aux services. C’est impossible ! La population ne voit peut-être pas la différence immédiatement quand on coupe un poste dans l’ombre, mais, inévitablement, cela se traduit par l’alourdissement de la charge de travail pour tous les autres, par l’allongement des files d’attente, par une perte d’efficience dans le réseau. »

« En santé et services sociaux, tout comme dans des organismes gouvernementaux tels que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse et la Régie des installations olympiques, des personnes accomplissent un travail décisif, même si elles ne sont pas toujours en contact direct avec la population. Parfois même, leur travail peut être crucial pour la vie d’une personne. Malgré les réformes et les compressions budgétaires à répétition, elles continuent du mieux qu’elles peuvent à donner des services de qualité avec le plus grand professionnalisme. Et elles y parviennent. Elles méritent notre plus grande reconnaissance », a conclu la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois.

 

Modifications à l’encadrement légal du cannabis

Pour la Confédération des syndicats nationaux, il est impératif que le gouvernement tienne compte de l’impact qu’aura sur les travailleuses et les travailleurs de la SQDC un éventuel relèvement de l’âge légal de 18 à 21 ans pour consommer du cannabis. La CSN, qui représente les salarié-es de deux succursales de la SQDC, déplore qu’aucun syndicat ne soit entendu en commission parlementaire sur ce projet de loi qui, dans l’état actuel, entraînerait des dizaines de mises à pied chez les employé-es de la SQDC qui ont moins de 21 ans.

« Ces travailleuses et ces travailleurs doivent être entendus. Leurs préoccupations doivent être prises en compte. Ce sont des gens qui ont choisi, de bonne foi, de faire carrière à la SQDC. Certains ont pu choisir de délaisser un autre emploi ou ont fait des choix de vie sans penser une seconde que, du jour au lendemain, un nouveau gouvernement viendrait déposer un projet de loi ayant pour effet de leur faire perdre leur emploi. J’en appelle au gouvernement de la CAQ pour qu’il change son fusil d’épaule et qu’il accepte d’entendre les salarié-es durant la commission parlementaire qui s’ouvrira la semaine prochaine », réclame la présidente de la Fédération des employé-es de services publics, Nathalie Arguin.

« C’est inacceptable de voir une société d’État faire planer à des travailleuses et des travailleurs la menace de perdre leur emploi à cause de décisions législatives sur lesquelles ils n’ont aucune emprise, enchaîne Nathalie Arguin. Quant à nous, tout projet de loi doit prendre cette situation en considération afin d’éviter que nous assistions à ces mises à pied. »

De son côté, la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre, dont le syndicat vient d’être accrédité pour représenter les salarié-es de Mascouche et de Trois-Rivières, assure que tous les moyens seront envisagés pour défendre les droits de ces salarié-es. « La responsabilité de la SQDC ne peut pas se limiter à une rencontre pour informer les employé-es de quelle manière ils seront congédiés, explique-t-elle. Nous évaluons actuellement toutes les options légales dont nous disposons afin de nous assurer que ces salarié-es seront traités avec respect, peu importe les choix que posera le gouvernement quant à un resserrement des règles. »

Les SQDC de Mascouche et Trois-Rivières, officiellement syndiqués CSN

Le Tribunal administratif du travail (TAT) a fait savoir aujourd’hui que le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (CSN) était accrédité pour représenter les salarié-es de la Société québécoise du cannabis de Mascouche et Trois-Rivières.

« Nous sommes très heureux d’accueillir ce premier groupe d’employé-es de la SQDC, a réagi la présidente du SEMB–SAQ (CSN), Katia Lelièvre. Très bientôt, les travailleuses et les travailleurs de ces succursales se réuniront pour mettre sur pied leur syndicat autonome et se donner des règles de fonctionnement. Les salarié-es de la SQDC seront entièrement maîtres de toutes leurs décisions, notamment en ce qui a trait à la négociation d’une première convention collective. Mais ils sont loin d’être seuls : ils pourront compter sur tout le soutien et le savoir-faire de notre syndicat pour faire progresser leurs conditions de travail au sein du monopole d’État ».

Au sein de la CSN, ces travailleuses et ces travailleurs de la SQDC feront partie de la Fédération des employé-es de services publics. « La FEESP–CSN est en mesure d’offrir dès maintenant tous les services à ces nouveaux membres. Nous mettrons tout en œuvre afin de pouvoir entreprendre rapidement la négociation d’une première convention collective », explique la présidente de la FEESP–CSN, Nathalie Arguin.