Chantier Davie : la CSN déplore l’inertie des partis politiques

Alors que la campagne électorale bat son plein, la CSN dénonce le manque de combativité des partis politiques pour préserver les emplois au Québec, particulièrement au vu de la situation du chantier maritime Davie et de la subvention accordée à la CTMA pour la construction du navire Vacancier assurant la navette entre Montréal et les Îles-de-la-Madeleine.

« Tous les partis politiques se font les champions de la classe moyenne, des travailleuses et des travailleurs, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Pourtant, dans le cas très concret de la Davie, aucun d’entre eux ne propose de réelles mesures. En accordant une subvention pour la construction du Vacancier, le gouvernement aurait pu exiger de la CTMA que le navire soit construit au Québec, par des travailleuses et des travailleurs québécois, afin d’assurer des retombées économiques bénéfiques pour l’ensemble de la population. Mais encore une fois, comme dans le cas du REM de la Caisse de dépôt et des éoliennes d’Hydro-Québec, ce navire sera en bonne partie construit à l’étranger. Il est désolant de constater que les partis politiques refusent de s’engager à ce que l’octroi des contrats gouvernementaux priorise d’abord et avant tout les emplois au Québec. »

La CSN rappelle que le chantier Davie, l’un des plus grands en Amérique du Nord, peut non seulement faire vivre près de 2000 travailleuses et travailleurs, mais a également un impact économique d’une grande ampleur pour nombre d’entreprises de la région de Québec. « En ce moment, à peine une centaine de salariés travaillent sur le chantier, déplore la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches, Ann Gingras. Il n’y a pas une semaine sans que je ne reçoive un courriel ou un appel d’un travailleur de la Davie m’annonçant qu’il vient de recevoir son avis de mise à pied. Qu’en dit le député de la région, François Paradis? Il a toujours affirmé être du côté des travailleurs de la Davie. Mais il se déguise en fantôme durant la présente campagne électorale et il est totalement muet sur la nécessité de préserver les emplois de la Davie, notamment en exigeant que les subventions gouvernementales priorisent l’emploi local lors de la construction maritime. Son chef veut créer des emplois à 25, 30 $ l’heure? Qu’il commence par s’engager à préserver ceux qui existent déjà! »

La CSN s’inquiète également de la perte d’expertise régionale que risque d’entraîner une trop faible activité au chantier Davie. « Nos travailleurs ont quand même besoin d’une job! indique le président de la Fédération de l’industrie manufacturière, Louis Bégin. Les soudeurs, les peintres, les assembleurs et les autres travailleurs spécialisés du chantier doivent se trouver un nouvel emploi. Ils risquent de quitter la région et, le jour où la Davie aura besoin de leurs services, ce n’est pas sûr qu’ils y reviendront. Le chantier Davie est le plus grand chantier naval au pays et a démontré au fil des années une excellente productivité, principalement à cause de la qualité du travail de ses employés. Nous ne pouvons assister à son déclin en restant les bras croisés! »

Cap sur l’emploi, les services publics et l’environnement

Alors que la campagne électorale bat son plein, les porte-parole de la FTQ, de la CSN et de la CSQ ont tenu à interpeller les différents partis politiques sur la base des priorités mises de l’avant par les travailleuses et les travailleurs du Québec. Les défis en matière d’environnement, de développement économique, de financement de nos services publics et des conditions de travail des Québécoises et des Québécois figurent au centre de leurs préoccupations.

« Le développement économique du Québec fait face à de nombreux défis qui doivent être conjugués de façon cohérente, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. La situation de l’emploi se porte plutôt bien, mais les problèmes de pénuries de main-d’œuvre menacent notre économie. Une politique proactive en matière de francisation et d’intégration au marché du travail des populations immigrantes est primordiale pour le maintien des emplois actuels et pour l’essor du Québec. Le prochain gouvernement devra également adopter les mesures nécessaires afin de nous sortir de l’industrie des hydrocarbures. Nous avons, au Québec, l’expertise et le savoir-faire nécessaires à cette transition énergétique, laquelle est urgente et devra être planifiée et mise en œuvre afin d’être juste pour les communautés et les travailleuses et les travailleurs. Pour ce faire, le prochain gouvernement devra soutenir ces derniers, notamment en matière de formation professionnelle. Il devra aussi s’engager, selon nous, à mettre en place un véritable régime d’assurance médicaments public et universel. »

L’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleuses et des travailleurs québécois ne doit pas se résumer à un slogan électoral, estime le président de la CSN, Jacques Létourneau. « Tous les partis politiques semblent faire de la classe moyenne et des familles leur clientèle électorale privilégiée, souligne-t-il. Pourtant, au-delà de micromesures électoralistes ultra-ciblées, nous constatons un manque d’envergure flagrant de la part des partis. On parle très peu d’un salaire minimum qui permettrait à quelqu’un travaillant à temps plein de se sortir de la pauvreté. Pour nous, ça passe par le 15 $ l’heure. La conciliation famille-travail, ça ne peut se résumer qu’à un slogan : il nous faut des mesures concrètes afin de faciliter la vie des familles de la classe moyenne, particulièrement en termes d’horaires de travail et de prise de congé. Et que dire de la question environnementale? Il est désolant de constater, en 2018, à quel point l’environnement est le grand absent de la présente campagne. La lutte contre le réchauffement climatique passe entre autres par un plan de transport collectif cohérent pour l’ensemble de nos régions — et non pas en fonction des gains électoralistes de telle ou telle couronne de Montréal ou de Québec, laissant les autres régions du Québec sur l’accotement en matière de mobilité durable. »

D’autre part, les dirigeants des centrales syndicales réaffirment la nécessité d’un réinvestissement massif dans nos services publics. « Nous sortons d’une période d’austérité qui a mis à mal l’ensemble de la population québécoise, rappelle Sonia Éthier, présidente de la CSQ. Le prochain gouvernement du Québec devra assurer un financement stable de nos services publics. Afin de pallier le manque à gagner engendré par le sous-financement des dernières années, la croissance de ce financement devra être supérieure à celle des coûts de système. Les effets désastreux de la dynamique du financement en yo-yo, on les a constatés, particulièrement auprès de nos aînés et de nos jeunes ayant des difficultés d’apprentissage. Le personnel œuvrant dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux et des services éducatifs à la petite enfance réclame depuis des années un allégement de leur charge de travail et les ressources nécessaires afin d’assurer de bons services publics. Ça ne peut passer autrement que par l’embauche de personnel supplémentaire afin d’alléger les tâches des salarié-es du secteur public. Non seulement la situation financière du Québec le permet, mais d’autres revenus doivent être récupérés par le gouvernement, notamment par une politique proactive face aux paradis fiscaux. »

En plus de réitérer leur volonté de voir le mode de scrutin révisé afin de renforcer notre système démocratique, notamment par l’adoption d’un système proportionnel mixte, les porte-parole des centrales syndicales invitent les partis à s’engager à instaurer des mesures tangibles visant le soutien à la presse écrite, dans un contexte où les médias d’information vivent des moments particulièrement difficiles.

200 travailleurs de Demix Béton réclament davantage de sécurité pour la population et pour eux-mêmes

Les 200 conducteurs de bétonnière de cinq sections de la compagnie Demix Béton du Grand Montréal, représentés par cinq syndicats affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), réclament depuis juin des mesures pour pallier des lacunes engendrées par l’implantation d’un nouveau système informatique appelé Optimizer visant à établir les circuits de livraison du béton sur les chantiers. Les présidences des syndicats ont demandé puis obtenu une rencontre avec la partie patronale pour tenter d’y apporter des améliorations. Une rencontre a finalement eu lieu le lundi 10 septembre dernier.

D’emblée, la FIM–CSN tient à préciser qu’il n’existe aucun lien apparent avec le terrible accident survenu le 10 septembre dans le nord de Montréal alors qu’une citoyenne a été heurtée en début de matinée. « Seules les enquêtes en cours pourront déterminer les causes et les circonstances de cette tragédie », déclare Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Le système Optimizer relie depuis peu chaque conducteur de bétonnière à une centrale de distribution par l’intermédiaire d’une tablette électronique. Optimizer analyse en temps réel les trajets à emprunter et les temps de réponse requis pour la livraison du béton en dictant aux conducteurs différents trajets de livraison. Dans certains cas, des trajets en plein quartier populeux peuvent être suggérés par le système, sans égard aux limitations prévues au Code de la sécurité routière.

« Ce qu’il importe de dire ici, explique Louis Bégin, c’est que ces travailleurs, qui ne sont pas en négociation de convention collective, vivent des pressions constantes et un stress énorme depuis l’entrée en vigueur de ce système de répartition, en plus d’affecter leurs conditions de travail et d’exercice. »

Pour Louis Bégin, ces situations s’expliquent par le fait que le système Optimizer a été implanté sans que les conducteurs eux-mêmes aient été consultés, alors qu’il affecte aussi directement leurs conditions de travail, dont leur propre santé et leur sécurité. « C’est pourquoi les travailleurs exercent depuis le printemps dernier différents moyens de visibilité afin d’être entendus et écoutés. Nous souhaitons ardemment que Demix Béton continue les démarches entreprises », conclut M. Bégin.

Les parties doivent se rencontrer à nouveau le 25 septembre prochain pour poursuivre leurs discussions. Dans l’attente, les travailleurs entendent maintenir leurs moyens de visibilité jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.

À propos des syndicats et de la CSN

Les syndicats suivants sont affiliés à la FIM–CSN qui compte 30 000 membres répartis dans 320 syndicats : Syndicat des salariés de Pro-Mix Béton – CSN, Syndicat des travailleuses et travailleurs de Demix Béton –CSN (Division St-Eustache), Syndicat des travailleurs de Demix (CSN), Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle – Longueuil) –CSN, et Syndicat des travailleuses et travailleurs de Demix Béton (CSN) (division de Valleyfield). Ils sont également affiliés au Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN), au Conseil central des Laurentides (CCDL–CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Il sont aussi affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui compte près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Les grévistes de la carrière Calco s’adressent à la population

Saint-Marc-des-Carrières, 20 août 2018. – Les grévistes de la carrière Calco, à Saint-Marc-des-Carrières, ont décidé de s’adresser directement à la population afin de clarifier les raisons de la grève générale lancée le 30 juillet. Un tract sera distribué aux résidents par Postes Canada cette semaine (voir pièce jointe).

« Nous avons constaté une certaine désinformation dans la population depuis le début du conflit », explique Ann Gingras, Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « il est donc important de rétablir les véritables raisons derrière la décision de recourir à la grève de la part des travailleurs. »

Intitulé « en grève pour le respect » le tract explique que la quarantaine de grévistes de la carrière Calco sont sans convention collective depuis le 28 février 2017 et qu’ils ont dû avoir recours à la grève devant l’impasse des négociations et d’une conciliation infructueuse.

Contrairement à une rumeur persistante, les grévistes ne revendiquent pas la parité avec les autres divisions québécoises de Graymont (la compagnie qui possède la carrière Calco). « Ce que les grévistes revendiquent, c’est une augmentation de 2,75 % par année », explique Louis Bégin, Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), « ce qui nous semble juste étant donné les écarts qui peuvent aller jusqu’à 8 $ de l’heure pour les mêmes métiers avec les mêmes équipements dans d’autres divisions de Graymont. » Le syndicaliste précise, toutefois, qu’il n’a jamais été question de combler l’écart d’un coup.

Les autres points en litige portent sur le partage des coûts des assurances et sur les horaires de travail. « Sincèrement, il s’agit vraiment d’une grève pour le respect » conclu Louis Bégin.

Les grévistes de la carrière Calco sont membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN, un nouveau syndicat provincial mis sur pied par la Fédération de l’industrie manufacturière (CSN). Ils sont également soutenus par le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et, bien évidemment, par la Confédération des syndicats nationaux.

Grève générale illimitée à la carrière Calco de Saint-Marc-des-Carrières

Les quarante salariés de production, membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières (STTIM–CSN), section Graymont Portneuf, sont en grève générale illimitée à compter de 7 h, le 30 juillet 2018 pour dénoncer l’impasse dans la négociation qui achoppe principalement sur les clauses salariales.

Fort d’un mandat de grève voté à l’unanimité par les membres, lors de l’assemblée générale tenue le 21 juin 2018 et après des séances de conciliation infructueuses, le syndicat entend régler une grande iniquité dans le traitement salarial qu’offre l’entreprise Graymont (Portneuf) inc. Division Carrière Calco avec celui offert à ses deux autres divisions québécoises pouvant atteindre une différence allant jusqu’à 8 $ de l’heure pour la même fonction.

Par cette grève, le syndicat entend faire valoir le sérieux de ses demandes qui visent un rattrapage pour diminuer les écarts avec les autres salariés de Graymont et de la compétition. C’est une question de justice et de respect.

La CSN demande au gouvernement d’en faire plus

L’acquisition par le gouvernement fédéral de trois brise-glace qui seront convertis par le chantier naval Davie représente un début, mais n’est pas à la hauteur des attentes de la CSN et de ses organisations affiliées.

« Cette annonce n’est pas nouvelle; le gouvernement avait déjà publicisé il y a quelques mois l’acquisition des trois brise-glace. Aujourd’hui, il est venu détailler les retombées qui en découleront : les créations d’emplois seront moins élevées que prévu et s’établiront à environ 200 emplois, ce qui est décevant; il faudra faire bien plus pour assurer la survie du chantier à long terme et éviter les impacts négatifs sur la région », a souligné d’entrée de jeu le président de la Fédération de l’industrie manufacturière, Louis Bégin.

Rappelons que la Davie avait proposé il y a deux ans au gouvernement fédéral un projet de conversion de quatre brise-glace; d’ailleurs, le premier ministre Trudeau lors de son passage à Québec avait annoncé en grande pompe le début de la négociation entre la Garde côtière et le chantier naval pour leur acquisition. « C’est 800 emplois qui auraient été générés alors qu’on nous en annonce aujourd’hui 200 sur deux ans. Pourquoi le chantier, qui continue à détenir 50 % de la capacité de production du pays, n’obtient-il que 1 % des contrats fédéraux à ce jour? La donne doit changer en prévision des appels d’offres du fédéral pour le renouvellement de sa flotte de brise-glace », a souligné aussi Louis Bégin.

Retenir la main-d’œuvre
Pour la présidente du conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, la situation continue à être inquiétante à la fois pour les travailleurs du chantier que pour les emplois créés indirectement. « Environ 250 travailleurs syndiqués s’y activent actuellement afin d’achever le dernier traversier commandé par la Société des traversiers du Québec, alors qu’ils étaient 1 000 à l’arrivée au pouvoir du gouvernement Trudeau, souligne-t-elle. Quand celui-ci sera livré, il ne restera que les contrats pour les trois brise-glace dont il est question aujourd’hui, somme toute assez modestes, car le carnet de commandes est vide. Que seront devenus les travailleuses et travailleurs qui ne se seront pas retrouvé un emploi à la Davie? Déjà, plus de 300 syndiqué-es ont remis leur démission. Aurons-nous la main-d’œuvre experte nécessaire pour que le chantier puisse se qualifier dans le cadre des appels d’offres à venir? »

La Davie dans la Stratégie nationale
« Seaspan sur la Côte Ouest et Irving dans les maritimes ne respectent pas les échéanciers et les coûts explosent, a finalement affirmé le secrétaire de la CSN, Jean Lortie. Le Diefenbaker, appelé à remplacer le quatrième navire qui n’a pas été retenu par le gouvernement, devait être livré par Seaspan en 2017 au coût de 750 millions. Il sera retardé vers 2025 et le coût à ce jour s’élève à

1,3 milliards, qui viennent de la poche des contribuables. Les travailleuses et travailleurs de la Davie ont prouvé avec le navire Asterix leur grande expertise et leur capacité à livrer à temps. Nous attendons du gouvernement qu’il en tienne compte à l’automne afin de corriger la Stratégie nationale de construction navale en y intégrant la Davie. Il n’y a aucune raison pour que ce chantier performant et qui a fait ses preuves en soit exclu », a-t-il finalement conclu.

La FIM salue la décision de l’OMC en faveur du Canada

À l’issue d’une décision rendue hier par l’organisation mondiale du commerce (OMC) en faveur du Canada, qui avait déposé une plainte en 2016 pour dénoncer les droits compensatoires sur le papier surcalandré imposés par le département du Commerce américain, la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN (FIM–CSN), qui représente notamment des travailleuses et des travailleurs de l’industrie forestière, est très satisfaite de cette annonce.

Le président de la FIM–CSN, Louis Bégin, estime qu’« il s’agit d’une décision majeure qui vient confirmer et appuyer la position et les arguments que la fédération défend depuis le début du conflit. Ces droits compensatoires ne tenaient pas la route et ont fait des dommages importants. Les répercussions sur les travailleurs se font d’ailleurs lourdement sentir et les pertes d’emplois causées par les crises successives que nous traversons depuis plusieurs années sont catastrophiques. »

Un réinvestissement souhaité
« La décision rendue par l’OMC accorde un répit inespéré à Produits forestiers Résolu (PFR). Rappelons-nous que l’employeur avait affirmé avoir réservé d’importantes sommes pour préparer sa défense et livrer la bataille, qui s’annonçait interminable. À partir de maintenant, PFR pourra récupérer les taxes payées sur les exportations américaines et utiliser les liquidités générées pour réaliser les investissements que nous réclamons », affirme Louis Bégin.

Rappelons que les États-Unis ont imposé ces droits en 2015, qui comprenaient entre autres un droit de 17,87 % imposé à PFR. Les Américains prétendaient alors que les producteurs canadiens recevaient des subventions injustes, notamment de l’électricité bon marché fournie par le gouvernement.

En 2014, on évaluait à 959 millions de dollars les exportations canadiennes de papier surcalandré vers les États-Unis.

À propos de la FIM et de la CSN
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats. Elle est affiliée à la CSN qui représente pour sa part près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

 

Une première convention collective CSN adoptée à 92%

Réunis en assemblée générale le vendredi 22 juin, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’OldCastle Solutions Enclosure – CSN ont adopté leur entente de principe à 92 %. Pour les travailleuses et travailleurs, il s’agit d’une première convention collective avec la CSN, le syndicat étant auparavant affilié à FTQ-métallo local 7625.

« Nous sommes très heureux de ce dénouement, explique Dominic Dansereau, membre de l’exécutif du syndicat. La négociation s’est échelonnée sur plus d’un an et a été assez ardue. On devait pratiquement réécrire la convention au complet, il y avait beaucoup de clauses contradictoires. Mais aujourd’hui, c’est derrière nous, on repart à neuf, du côté de nos conditions de travail, tout comme du côté des relations avec l’employeur. Nous avons fait des gains importants, dont l’inclusion des horaires de travail à la convention collective et une ouverture à la modification des jours de travail du quart de nuit. On va enfin avoir une stabilité dans nos horaires de travail, ce qui aidera beaucoup la conciliation famille-travail-études. Ce n’est pas des blagues, avant que la CSN n’arrive, nous n’avions pas d’horaire de travail, on pouvait être appelés à travailler autant de jour que de nuit. C’est grâce à l’incroyable soutien de nos membres et de la CSN qui nous ont appuyés durant toute cette négociation que nous avons pu en arriver à un si beau résultat. »

Les avancées sont nombreuses dans cette nouvelle convention CSN. Parmi elles, on retrouve l’inclusion d’une clause permettant aux travailleuses et travailleurs le souhaitant de prendre une retraite progressive, l’accès à l’affichage et l’attribution de postes pour tous les membres, ainsi que la possibilité pour les membres de consulter une copie de leur dossier disciplinaire. Pour ce qui est des relations entre le syndicat et l’employeur, la nouvelle clause du comité de santé-sécurité au travail (SST) assure la primauté de ce comité sur tout autre projet ou comité ayant pour objet la SST. De plus, un comité de relations de travail est maintenant conventionné et des rencontres sont prévues tous les mois afin de discuter des problèmes concernant le milieu de travail. Finalement, la nouvelle convention prévoit une augmentation salariale.

« On ne mâchera pas nos mots, il était plus que temps qu’on passe à la CSN. L’approche de la confédération, qui donne une plus grande autonomie au syndicat local, tout en nous fournissant les ressources nécessaires pour nous appuyer dans notre négociation nous a permis d’obtenir des gains concrets et très bénéfiques pour les membres. On a pu organiser notre mobilisation, participer à la création de notre projet de convention collective, jouer un rôle réel dans la négociation, et j’en passe. Ça fait toute une différence quand l’employeur voit que ce sont toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui prennent part à l’action syndicale, ça change la dynamique. À titre d’exemple, pour certains membres, ça faisait plus de trente ans qu’ils étaient syndiqués et ils se faisaient encore déplacer d’un quart de travail à l’autre sans préavis, à la guise de l’employeur. C’était totalement inacceptable. Mais voilà, on fait le choix de la CSN et on obtient un gain formidable sur cet enjeu qu’on réclame depuis longtemps. Ça n’a pas été facile, mais on l’a eu. C’est tout un changement, toute une victoire », conclut Serge Lachance, président du syndicat.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’OldCastle Enclosure Solutions – CSN représente 51 travailleuses et travailleurs et est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Le syndicat est également affilié à la CSN, laquelle compte près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Une annonce qui manque de vision à long terme

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) prennent acte de l’octroi du contrat d’acquisition et de conversion de trois brise-glaces commerciaux de taille moyenne au chantier Davie de Lévis. Les trois organisations rappellent cependant au gouvernement qu’il s’agit d’une solution à court terme à un problème récurrent qui pourrait être réglé en partie en reconnaissant le chantier Davie dans la Stratégie nationale de construction navale.

« C’est évident, c’est une nouvelle que nous attendions avec impatience, annonce Louis Bégin, président de la FIM–CSN. À court terme, ça va rassurer les travailleuses et les travailleurs de la Davie, leur donner une certaine sécurité d’emploi. Ça va probablement permettre aussi de rappeler des employé-es au travail. On déplore par contre le fait que le gouvernement donne 15 jours aux autres fournisseurs pour signaler leur intérêt pour ce projet. On octroie le contrat à la Davie ou on ne l’octroie pas. Le gouvernement doit arrêter ce manège. Surtout que ce n’est pas une solution qui assure la pérennité des emplois à long terme sur le chantier. Pour ça, il faudrait que le gouvernement fédéral fasse le pas de plus et reconnaisse une fois pour toutes le chantier Davie de Lévis dans la Stratégie nationale de construction navale. Cette reconnaissance permettrait enfin à la Davie d’obtenir des contrats pour des navires de grande taille, ce que le chantier est déjà capable de faire à l’heure actuelle. Ces contrats sécuriseraient beaucoup plus d’emplois sur une plus longue période. »

« La Davie a la main-d’œuvre nécessaire pour faire beaucoup plus que la conversion de navires de taille moyenne, poursuit Jacques Létourneau, président de la CSN. Le personnel détient l’expertise requise et le chantier n’a pas besoin de modifications majeures pour pouvoir travailler sur des navires de grande taille. En allant du côté de Seaspan sur la côte ouest et d’Irving dans les maritimes, le gouvernement fédéral est passé à côté d’une belle occasion de sauver des millions de dollars. Dans la réalité, les chantiers choisis dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale ne sont pas en mesure de livrer la marchandise et doivent moderniser et agrandir leurs installations à coup de millions de dollars pour y arriver. Plusieurs années plus tard, aucun navire n’a été livré par ces deux chantiers. Le chantier de la Davie est prêt, les travailleuses et les travailleurs sont prêts, il ne manque que les navires. L’annonce d’aujourd’hui va aider dans l’immédiat, mais le gouvernement doit en faire plus. »

« Plus de cinq mois après la déclaration du premier ministre, nous sommes grandement déçu de voir que l’on passe de quatre à trois brise-glaces, il manque le plus grand navire alors que celui sensé le remplacer, le Diefenbaker qui devait être livré en 2017 ne le sera pas avant 2025 au plus tôt. Il faut être conscient que c’est le minimum pour les travailleuses et les travailleurs du chantier. La Davie a 50% de la capacité de production du pays mais n’a reçu que 1% des contrats fédéraux à date. Donc aujourd’hui, nous prenons acte de cette annonce partielle qui était attendue depuis longtemps. Mais si on veut assurer une stabilité au chantier et, du même coup, des retombées économiques importantes pour la région, le gouvernement doit cesser de tourner autour du pot et lancer dès maintenant des projets de plus grande envergure avec la Davie » conclut Ann Gingras, présidente du CCQCA-CSN.

260 syndiqué-es unanimes en faveur de la grève générale illimitée

Après 12 séances de négociation jugées totalement infructueuses en vue du renouvellement de leur contrat de travail, les 260 syndiqué-es de Kronos Canada ont voté à l’unanimité pour le recours à la grève générale illimitée au moment jugé opportun, lors d’une assemblée générale tenue le 14 juin à Verchères. Ayant en mémoire le lock-out de 2013 qui les avaient jetés à la rue durant six mois, les syndiqué-es ont décidé cette fois-ci de mettre toute la pression nécessaire pour contrer de nombreux reculs dans leurs conditions de travail. Le blitz de négociation qui s’amorce aujourd’hui jusqu’au 22 juin risque donc d’être décisif pour la suite des choses.

« Avec un vote aussi fort en faveur de la grève générale illimitée, les travailleuses et travailleurs nous ont clairement donné le mandat de ne plus jamais subir l’affront de 2013 quand l’employeur nous a mis à la rue sans raison. Non seulement on veut battre les reculs patronaux inadmissibles, mais on veut surtout améliorer significativement nos conditions de travail. L’employeur a donc tout intérêt à changer le ton et le discours qu’il tient à la table des négociations. C’est ce qu’on va vérifier au cours des prochains jours », lance Martin Pelletier, président du Syndicat national des employé(e)s de Kronos Canada (CSN).

Parmi les reculs exigés par Kronos Canada inc. figurent des attaques au régime de retraite, aux statuts et à la stabilité des emplois, aux droits reliés au respect de l’ancienneté, aux horaires de travail, à la rémunération et à certains avantages sociaux tels que le boni de vacances, de même qu’à la liberté d’action syndicale. En outre, l’employeur veut conclure une convention collective à long terme sans aucune contrepartie.

Enfin, selon Martin Pelletier, « rien ne justifie autant de reculs. La conjoncture économique liée à la situation avantageuse du bioxyde de titane ainsi que la santé financière de Kronos Canada inc. sont très favorables et ne justifient aucunement que l’on accepte de saccager nos conditions de travail. C’est le message que l’on martèle depuis plusieurs semaines à l’employeur. Il va falloir qu’il comprenne rapidement qu’on est très déterminés ».

À propos du syndicat et de la CSN

Le Syndicat national des employé(e)s de Kronos (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Le syndicat est également affilié à la CSN, laquelle compte près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Chantier Davie est prêt

Les 300 délégué-es de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), réunis en congrès cette semaine à Lévis, se sont rendus en fin d’après-midi au chantier maritime de la Davie pour souligner l’engagement de la CSN et de Chantier Davie Canada à tout mettre en œuvre afin d’assurer la pérennité du plus important chantier naval au Canada. Le rassemblement réunissait les salarié-es du chantier, leurs syndicats, les cadres, le personnel de direction ainsi que des membres de la communauté.

« Grâce à notre mobilisation, tant sur le plan local, régional que national, avec l’appui de la CSN, nous avons obtenu quelques engagements qui nous ont permis d’éviter une fermeture complète du chantier. On a encore beaucoup de pain sur la planche pour s’assurer d’une véritable pérennité du chantier. Au nom des syndicats CSN du chantier et de tous les travailleurs, je tiens à remercier toute la communauté pour son appui extraordinaire », se réjouit le président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), Régent Guay.

« Le Canada a besoin plus que jamais de son plus grand chantier naval, Chantier Davie. Le gouvernement le reconnaît dans ses propres rapports de manière catégorique : la flotte fédérale rouille plus vite qu’elle ne peut être remplacée. Où les autres ont échoué, Davie a prouvé sa capacité à réaliser les programmes dans les délais fixés et selon le budget prévu », poursuit le président et chef de la finance de Davie, James Davies.

« On attend davantage du gouvernement Trudeau, enchaîne le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Le gouvernement a la responsabilité d’assurer un partage équitable des retombées économiques des contrats qu’il octroie lui-même. En excluant le plus gros chantier maritime du Canada de sa stratégie maritime, le gouvernement nuit énormément au développement économique de toute la région. Un changement de cap s’impose. »

Pour Louis Bégin, président de la FIM–CSN, à laquelle sont affiliés les trois syndicats du chantier naval, la mobilisation de tous les acteurs doit se poursuivre jusqu’à ce qu’on obtienne des annonces véritablement structurantes assurant l’avenir de la Davie. « Le Canada doit soutenir ses industries de pointe et la première façon de le faire est de s’assurer que les contrats qu’il octroie lui-même aient des retombées positives pour toute la population. Si ce chantier ferme par manque de travail, c’est une perte nette d’expertise pour l’entreprise, car ces travailleurs qualifiés vont se replacer ailleurs et la relance sera encore plus difficile. Comme plus grand donneur de contrats dans le domaine, il est important que le gouvernement planifie ses décisions de façon à jouer un rôle de levier pour consolider l’industrie et les emplois. »

La présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, était également présente lors de ce rassemblement. « Nous allons continuer de frapper à toutes les portes pour que le gouvernement fédéral agisse afin de corriger l’incroyable injustice qui règne depuis sept ans maintenant dans notre région. Les députés et les ministres fédéraux n’ont pas fini de nous voir et de nous entendre. Nous maintiendrons la pression tant que Davie n’obtiendra pas sa juste part des contrats fédéraux qui est bien au-delà du maigre 1% des contrats octroyé à date, particulièrement en cette année pré-électorale qui débutera prochainement. »

Syndicalisation, 4e révolution industrielle et vie syndicale au menu

Le 3e congrès triennal de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) s’ouvre aujourd’hui et se tient jusqu’à vendredi, au Centre des congrès de Lévis. Quelque 300 délégué-es sont attendus. Sur le thème « Nos membres au cœur de nos actions », les participantes et participants au congrès discuteront de plusieurs enjeux chauds dans le secteur manufacturier, notamment l’état du libre-échange et des relations économiques internationales.

Ainsi, le mercredi 6 juin, à 10 h 45, les délégué-es entendront :

  • Luc Bouthiller, Professeur titulaire au département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval
  • Pierre-Marc Johnson, Ancien Premier ministre du Québec et négociateur en chef du Québec pour l’Accord économique et commercial global Canada-Union européenne
  • Denis Lebel, PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ)

Ces experts s’exprimeront à l’occasion d’un panel de discussion animé par le journaliste économique François Gagnon. Une présentation en direct sera diffusée à partir du compte Facebook de la FIM–CSN.

« L’élection de Donald Trump aux États-Unis a bouleversé les relations économiques internationales et cela n’est pas sans impact pour nos industries manufacturières, explique le président de la FIM–CSN, Louis Bégin. Qu’il s’agisse de l’imposition de droits compensatoires ou de nouveaux tarifs frappant nos exportations, les décisions prises à Washington sont inquiétantes à plusieurs égards pour nos membres. Nous avons pensé réunir ces experts du domaine afin de faire le point avec eux et de déterminer plus clairement où nous devrons agir dans les prochaines années pour défendre nos emplois et nos conditions de travail. L’ALENA n’est pas parfait, nous avons toujours été critiques de certains aspects de ce traité. Néanmoins, la perspective de voir disparaître des règles commerciales claires entre les états est fort préoccupante. »

Les politiques industrielles du Canada et du Québec seront également au menu des discussions du congrès, notamment en ce qui a trait au soutien et à la vitalité des industries manufacturières du Québec.

Rassemblement à la Davie
Le mercredi 6 juin, en fin d’après-midi, les délégué-es se rendront au chantier naval Davie afin de souligner les efforts déployé conjointement ces derniers mois par les syndicats et la direction du chantier afin d’assurer l’avenir du chantier. Beaucoup de travail reste à faire pour la pérennité de la Davie. L’entrerprise, les syndicats et la CSN continueront de faire pression afin que le gouvernement fédéral inclue Davie dans sa politique maritime.

4e révolution industrielle
En novembre 2017, la CSN tenait son colloque annuel Gérad Picard. Il portait cette année sur la 4e révolution industrielle, actuellement en cours. Les progrès fulgurants de la robotique et de l’intelligence artificielle bouleversent considérablement les milieux de travail en plus de soulever de nombreuses questions éthiques. Pour les travailleuses et les travailleurs, de nombreux enjeux émergent et sont appelés à prendre encore plus d’ampleur , qu’on pense aux conséquences sur l’emploi, les cadences de travail ou encore la santé et à la sécurité au travail. Ainsi, parmi les propositions qui seront soumises aux délégué-es de la FIM–CSN on en trouvera pour développer davantage l’expertise syndicale en ces matières et mieux outiller les syndicats.

 

Une fédération en essor
Au cours des trois dernières années, depuis son dernier congrès, la FIM–CSN accueilli 24 nouveaux groupes de salarié-es dans différents secteurs d’activités. En congrès, les délégué-es débattront des orientations stratégiques de la fédération en matière de syndicalisation et de vie syndicale.

 

À propos
La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) regroupe près de 30 000 travailleuses et travailleurs répartis dans 320 syndicats à travers le Québec. Elle est une des huit fédérations professionnelles composant la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Les syndicats CSN comptent plus de 300 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

Contenu local pour contrats publics

Lorsqu’en février dernier, le premier ministre Philippe Couillard annonce l’octroi du contrat du REM au consortium dirigé par SNC-Lavalin et Alstom, le contenu local, canadien et québécois pour la portion construction s’annonce intéressant. Toutefois, en ce qui concerne le matériel roulant, les garanties ne sont pas au rendez-vous. Et qu’en est-il des autres projets publics d’envergure ?

Alors qu’un vent de protectionnisme souffle dans le monde en général, et chez nos voisins du Sud en particulier, le Québec s’aligne sur la défense coûte que coûte d’un libéralisme économique. Pourtant, l’exigence d’une proportion locale importante de contenu dans l’octroi des contrats publics semble acquise et normale dans plusieurs juridictions. Pourquoi n’en est-il pas ainsi au Québec ?

Le Buy american act

L’arrivée de Trump à la présidence américaine — soufflant à tout vent sur les braises du nationalisme économique — n’augure rien de bon pour les entreprises exportatrices québécoises. Déjà en 2008, Obama avait renforcé le Buy american act ; ces dispositions protectionnistes risquent de s’amplifier considérablement avec l’administration Trump. À titre d’exemple, depuis le 1er octobre 2017, le seuil de contenu américain dans les contrats de transport public est passé à 65 % et se hissera à 70 % à compter d’octobre 2019. Des règles similaires s’appliquent à d’autres secteurs, dont l’aviation civile. Selon un rapport de recherche mené par la CSN, « [ces règles] ont pour ultime but de forcer les entreprises étrangères, canadiennes ou québé­coises qui désirent être présentes sur le marché américain à revoir leur chaîne d’approvisionnement, ce qui peut sous-­entendre à produire une plus grande partie de leur production aux États-Unis ou à accroître leurs relations d’affaires avec les fournisseurs américains. »

Avec la fermeture de la frontière américaine à nos produits, les contrats publics d’envergure canadiens et québécois sont une occasion de consolider et de développer le secteur industriel. « Le secteur industriel québécois est diversifié et riche d’une grande expertise. Aussi, l’absence de mesures pour garantir le contenu local s’explique mal, soutient Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Nous construisons un pont avec de l’acier d’Espa­gne, qui semble présenter plusieurs problèmes, alors que de nombreuses entreprises d’ici produisent de l’acier de qualité. »

À la CSN, bien que l’on comprenne que des règles existent en matière de commerce international, on s’inquiète des répercussions sur la préservation de l’expertise industrielle. « C’est normal qu’il y ait des règles, et souvent nos entreprises réussissent à s’imposer à l’international. Toutefois, sans un minimum de garanties de contenu local, on ne joue pas à armes égales, affirme Pierre Patry, trésorier de la CSN. En raison des exigences imposées à l’étranger, les entreprises doivent revoir leur organisation de production. Ultimement, cela affaiblit le développement industriel du Québec. »

Un levier pour les régions

En plus d’assurer le maintien et le développement de l’expertise québécoise, l’exigence de contenu local dans les contrats publics aurait un effet de levier sur le développement régional. Pierre Patry estime que « pour chaque entreprise et chaque emploi directement lié à un contrat, il y a une région qui profite de nombreux effets indirects. C’est tout un écosystème économique qu’on préserve et qu’on développe lorsqu’on stimule nos industries. Après avoir été mis à mal dans les dernières années, le développement régional en aurait bien besoin. »

Alors que le monde se tourne vers plus de protectionnisme, alors que les surplus budgétaires semblent être au rendez-vous et que l’on annonce de plus en plus de grands projets, notamment en mobilité, il est grand temps de se questionner sur la place que doit y occuper le contenu québé­cois. Financés à même les fonds publics, ces projets doivent profiter à l’ensemble de la collectivité en soutenant le développement industriel et le développement régional.

Une guerre commerciale qui ne fera que des perdants

L’annonce du gouvernement américain de la mise en application des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium exportés aux États-Unis vient de plonger les pays mis en cause dans une guerre commerciale d’envergure.

« Depuis l’annonce de ces mesures protectionnistes au mois de mars dernier, nous avions évalué plusieurs scénarios d’impacts, et ce, autant sur la production de l’acier que sur celle de l’aluminium. Nous entrevoyons donc des répercussions majeures sur l’industrie qui, à long terme, pourrait menacer des milliers d’emplois au Québec, de préciser Louis Bégin, président par intérim de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN. Dans la mesure où le conflit perdure, nous redoutons la mise en attente de certains projets importants directement liée aux nouveaux tarifs douaniers. »

Dès aujourd’hui, le Canada, le Mexique et les 28 pays membres de l’Union européenne sont désormais frappés par cette mesure. Le Canada a réagi hier en imposant des tarifs équivalents sur de multiples produits étasuniens, et l’UE a précisé qu’elle portera le conflit devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) aujourd’hui même, une procédure qui pourrait durer plusieurs années. Pour sa part, le gouvernement mexicain a également annoncé des mesures de représailles commerciales rapides contre les États-Unis, des tarifs qui toucheraient à plusieurs produits courants de consommation.

« Évidemment, nous allons surveiller la situation de très près du fait que presque toute la production de notre aciérie est exportée aux États-Unis. Et la réponse actuelle de Justin Trudeau, qui impose à son tour des tarifs équivalents pour contrer la manœuvre du gouvernement Trump, laisse entrevoir une escalade que nous redoutons. Nous nous attendons à ce que le gouvernement canadien tente de trouver une voie de sortie rapide à ce conflit qui ne fera que des perdants », de déclarer François Nadeau, président du Syndicat des ouvriers de Fer et titane CSN.

« À court terme, puisque les États-Unis ne produisent pas assez d’aluminium pour fournir leur marché intérieur, leurs entreprises qui l’utilisent en matière première seront tout de même forcées de s’approvisionner au Canada. Nous ne savons toutefois pas si le marché s’ajustera ou si le prix de l’aluminium augmentera de manière durable, de souligner Michel Desbiens, président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN). Même si une augmentation n’est pas si catastrophique, nous craignons simplement que celle-ci soit finalement refilée aux consommateurs. Et l’incertitude des effets à long terme nous inquiète, c’est certain. »

« Le déclenchement d’une guerre commerciale sur les matières premières n’est jamais une bonne nouvelle tant pour les travailleuses et travailleurs que pour les consommateurs qui, au bout du compte, sont exactement les mêmes personnes lorsqu’elles se procurent des biens dont les prix augmentent à cause de mesures protectionnistes, de déplorer Jacques Létourneau, président de la CSN. La hausse générale des prix qui risque d’en découler exercera une nouvelle pression sur le budget des ménages, qui peinent déjà à boucler leurs fins de mois. Évidemment, nous souhaitons un règlement rapide de ce nouvel épisode peu reluisant de l’ère des politiques du gouvernement de Donald Trump. »

La FIM–CSN rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec.

 

 

Ententes de principe en sylviculture

Des ententes de principe sont intervenues au cours des derniers jours pour quatre unités syndicales du Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN). Il s’agit de la SER des Monts, de la SER de la Vallée, de la SER de la Neigette et du Groupement forestier Kamouraska. Les sylviculteurs de ces quatre entreprises se réuniront en assemblée générale au cours des prochains jours afin de se prononcer sur ces ententes. Les détails des ententes ne seront pas rendus publics avant la tenue de ces consultations.

 Par ailleurs, les négociations se poursuivent pour :

  • Groupement forestier du Témiscouata;
  • Les entreprises agricoles et forestières de Percé;
  • Groupement Forestier Coopératif de la Péninsule.

Rappelons que les membres du SNS–CSN ont récemment voté en faveur du recours à la grève si nécessaire.

Les travailleurs votent la grève

Après une trentaine de rencontres de négociation depuis l’échéance de leur convention collective, le 30 novembre 2016, les travailleuses et les travailleurs d’Oldcastle Enclosure Solutions, à Candiac, ont voté à 100 % en faveur de la tenue d’une journée de grève à utiliser au moment opportun. Le vote s’est déroulé, hier, par scrutin secret. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Solutions Oldcastle Enclosure (FIM–CSN) regroupe une cinquantaine de membres.

Pour le président du syndicat, Serge Lachance, un conflit de travail peut encore être évité, car une entente satisfaisante demeure envisageable à court terme. « C’est un moyen ultime pour nous. L’assemblée générale a envoyé un message sans équivoque. Nous entendons bien améliorer nos conditions de travail. L’entreprise fonctionne à plein régime, rien ne justifie les reculs demandés par la partie patronale. En 30 rencontres de négociation, nous avons fait le tour des enjeux. L’heure est au règlement, maintenant ».

Les enjeux qui demeurent à régler pour le syndicat, en plus des salaires, sont l’encadrement des recours aux agences de personnel, le partage des coûts des négociations et la modification des horaires de nuit pour favoriser la conciliation travail-famille. En début de négociation, la CSN a mandaté la firme indépendante MCE Conseils pour analyser la véritable situation financière de l’entreprise et sa capacité de répondre favorablement aux revendications syndicales.

De son côté, l’employeur maintient des demandes inacceptables pour les salarié-es. Par exemple, il veut cesser de payer le temps nécessaire pour le lavage des mains, soit une dizaine de minutes. « Le lavage des mains est une des multiples mesures de sécurité essentielles dans un milieu de travail où les employé-es entrent en contact avec des produits contenant de la silice, explique le vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), André Miousse. La poussière de silice peut être très nocive et entraîner la silicose, une maladie professionnelle. D’ailleurs, trois cas ont été reconnus ici même par la CNESST, dont un récemment. En 2016, huit personnes en sont mortes au Québec. C’est sûr que ça ne s’attrape pas par simple contact, en une fois, mais le lavage constitue un des moyens de prévention nécessaire. Les travailleurs ont bien raison de trouver cette banalisation insultante. »

La présidente du Conseil central de la Montérégie, Annette Herbeuval, assure aux travailleuses et aux travailleurs que la CSN les appuiera jusqu’au bout dans leur bataille. « C’est une lutte juste. Les revendications syndicales sont parfaitement raisonnables. L’employeur doit comprendre que le syndicat est incontournable. Il est là pour y rester. La seule issue possible est de négocier sérieusement pour conclure une entente satisfaisante, maintenant! »

La prochaine rencontre de négociation est prévue pour le 25 mai. Ce syndicat s’est affilié à la CSN durant l’été 2016. Il négocie donc une première convention collective depuis son adhésion à la confédération. Ces travailleuses et ces travailleurs œuvrent dans les produits en béton polymère, notamment pour les câblages électriques et de télécommunications.

Offres acceptées à 54,2 %

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de SICO, à Beauport, ont accepté hier à 54,2 % les dernières offres patronales. Ce vote à scrutin secret, tenu en assemblée générale, met fin à la grève générale qui durait depuis le 12 avril dernier.

La convention collective, d’une durée d’un an et demi, prévoit des augmentations de salaire de 2,5 %, rétroactives au 1er novembre 2017 et des augmentations de 1,5 % au 1er novembre 2018. La convention collective arrivera à échéance le 31 mars 2019.

C’est l’incertitude quant au renouvellement du contrat avec RONA, principal client de l’usine, qui a mené à la signature d’une convention collective plus courte qu’à l’habitude. Les membres du syndicat n’ont pas accepté de gaieté de cœur cette issue.

« À la lumière des résultats, il est apparent pour nous que les relations de travail et le climat de confiance sont à reconstruire à l’usine », a déclaré Sylvain Carbonneau, président du Syndicat des employé-es de SICO inc. (CSN).

Grève imminente en sylviculture

(Rimouski, le 9 mai 2018) À moins d’avancées significatives en négociation au cours des prochains jours, les travailleuses et les travailleurs sylvicoles de sept entreprises de l’est du Québec déclencheront prochainement une grève perlée pouvant évoluer jusqu’à la grève générale illimitée. Des actions musclées et des coups d’éclat sont également prévus au plan de mobilisation adopté par les délégué-es du Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN), réunis en conseil syndical spécial les 8 et 9 mai.

Rappelons que les syndicats des sept entreprises suivantes mènent des négociations coordonnées pour le renouvellement de leur convention collective. Ceux-ci seront visés par le mouvement de grève :

  • SER des Monts;
  • SER de la Vallée;
  • SER de la Neigette;
  • Groupement forestier du Témiscouata;
  • Groupement forestier de Kamouraska;
  • Les entreprises agricoles et forestières de Percé;
  • Groupement Forestier Coopératif de la Péninsule.

Plusieurs rencontres de négociation ont eu lieu à chacune de ces tables de négociation depuis novembre 2017. Peu de progrès ont été réalisés sur les principales revendications syndicales. Au contraire, certains employeurs voudraient faire reculer les conditions de travail alors que l’industrie ne s’est jamais aussi bien portée! À quelques semaines de l’ouverture des opérations sylvicoles pour l’année 2018, le SNS–CSN souhaite mettre davantage de pression sur les employeurs afin qu’ils s’engagent sérieusement dans les négociations pour conclure des ententes satisfaisantes. Le SNS–CSN recherche des contrats de travail de trois ans, comportant une augmentation de la rémunération globale totalisant 12 % sur la période ainsi que le maintien de la rémunération lorsque les salarié-es exercent leur droit de refuser de travailler dans des conditions dangereuses pour leur santé et leur sécurité.

« Nos employeurs ont eu plusieurs mois pour répondre à nos demandes et pour engager sérieusement les négociations, explique le président du SNS–CSN, René Martel. Ils ont peut-être cru nous avoir à l’usure, et pensé que nous n’oserions pas exercer notre rapport de force. Nous leur disons aujourd’hui que nous entendons bel et bien avoir recours à nos mandats de grève si nous ne constatons pas de progrès significatifs, et ce, dès les prochaines rencontres de négociation. Cette fois, les travailleurs sylvicoles sont déterminés à toucher la part de la richesse qu’ils ont générée par leur travail. Les employeurs doivent partager avec nous une partie de leurs profits et nous n’en démordrons pas ».

Grève historique
S’il doit y avoir grève dans le secteur, ce sera une première historique. Au cours des dernières décennies, les sylvicultrices et les sylviculteurs ont vu leurs entreprises croître et diversifier grandement leurs activités, en exploitant la forêt qu’ils ont entretenue tout ce temps. Aujourd’hui, ces entreprises se trouvent en bonne santé financière. Lors des périodes plus creuses, les travailleuses et les travailleurs ont accepté de faire des compromis pour assurer la pérennité des entreprises; ils considèrent aujourd’hui qu’ils ont droit au retour du balancier.

« S’il y a une grève en sylviculture, les employeurs n’auront qu’eux-mêmes à blâmer, poursuit la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN), Nancy Legendre. Les demandes des travailleuses et des travailleurs sont très raisonnables. En 2018, réclamer des salaires décents et des protections contre les risques d’accident de travail n’a rien d’extravagant. Le syndicat a fait ses devoirs en commandant une étude indépendante de la situation financière réelle des entreprises démontrant hors de tout doute qu’elles sont capables de répondre favorablement à nos demandes ».

« Le travail sylvicole est précieux pour tout le Québec, rappelle le trésorier de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Michel Tétreault. Toute notre économie bénéficie de forêts en bonne santé. Or, on le sait, c’est un travail difficile, physiquement et mentalement en plus d’être un emploi saisonnier, entraînant une grande précarité pour les travailleurs. Les employeurs ont déjà de la difficulté à recruter et à retenir leur main-d’œuvre alors que les besoins sont en forte croissance. La seule façon d’assurer la pérennité de l’industrie, c’est de relever significativement les salaires et d’améliorer les conditions de travail pour notamment assurer la santé et la sécurité des travailleurs ».

À propos
Le Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN) représente quelque 350 travailleuses et travailleurs sylvicoles. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui regroupe plus de 25 000 travailleuses et travailleurs du secteur manufacturier et forestier. Il est également affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), comptant quelque 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activités, partout au Québec.

 

Des hausses salariales de 9% sur 3 ans

Réunis en assemblée générale le 28 avril 2018, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Horticulture Sun Gro – CSN, se sont prononcés, à 100 %, en faveur des termes de leur première convention collective. Adoptée à scrutin secret, cette entente est intervenue au terme de quinze mois de négociation.

D’une durée de trois ans, le contrat de travail de ces syndiqué-es, prévoit des augmentations salariales de 9 % sur la durée de la convention collective, et ce, rétroactivement au 1er avril 2017, ainsi qu’une reconnaissance des compétences et du syndicat.

« Je suis très content du résultat de l’entente intervenue entre les deux parties. Les relations de travail se sont bien déroulées tout au long du processus de négociation. Quant au vote, la réponse des membres fut plus que satisfaisante, a déclaré M. Dany Tremblay, président du STT d’Horticulture Sun Gro – CSN ».

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Horticulture Sun Gro – CSN représente une trentaine de membres. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui compte plus de 25 000 membres.

À propos

Le Conseil central Côte-Nord regroupe plus de 50 syndicats, représentant au-delà de 5 500 travailleuses et travailleurs. Quant à la CSN, elle compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité, tant public que privé.

L’entente de principe adoptée à 86 %

L’entente de principe conclue le 24 mars 2018 entre la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) et le regroupement des syndicats CSN de la SOPFEU a été adoptée à 86 % par les membres des syndicats. Les débats se sont tenus lors de trois assemblées générales distinctes à Amqui, Val-d’Or et Baie-Comeau les 23, 25 et 30 avril. En tout, 112 membres ont voté, pour un taux de participation de 80 %. « Pour une première fois, les syndicats CSN de la SOPFEU se sont regroupés pour négocier en commun certaines de leurs conditions de travail. Cette approche a été très constructive et a permis de régler notre convention dans un temps record, avant le début de la saison des feux », a expliqué Steve Champagne, président du Syndicat des pompiers forestiers de la Côte-Nord–CSN. « Rien n’est jamais parfait, mais je crois qu’aujourd’hui nous pouvons nous réjouir. Nous avons obtenu plusieurs gains importants, notamment en ce qui concerne l’encadrement de la main-d’œuvre auxiliaire, un enjeu majeur pour nous », a poursuivi Vincent Coulombe, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la SOPFEU Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–CSN. « Ça a été une négociation constructive, on s’est parlé, mais on s’est surtout écouté. On a maintenant une entente qui reconnaît davantage le travail particulier qu’on fait », a ajouté Jean-Rémi Gauthier, vice-président du Syndicat des pompiers forestiers de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Baie-James–CSN.

« Nous sommes vraiment satisfaits du résultat, commente Michel Tétreault, trésorier de la Fédération de l’industrie manufacturière. Non seulement nous avons réussi à uniformiser plusieurs aspects de la convention collective entre les membres des différentes régions, mais en plus nous avons réglé la négociation pour le début de la saison de travail. Nous voyons bien dans le résultat du vote que les membres sont également heureux de la négociation et de pouvoir profiter d’un climat de travail serein tout l’été. »

Les principaux gains

Une des principales demandes du regroupement concernait l’encadrement de l’utilisation de la main-d’œuvre auxiliaire (MOA), qui est une forme de sous-traitance. La MOA regroupe diverses personnes qui devraient normalement venir en appui à l’équipe de la SOPFEU, principalement aux pompiers forestiers, lorsqu’un ajout de personnel est requis pour combattre un incendie qui cause des débordements. Le regroupement a ainsi obtenu que les MOA ne puissent plus agir à un autre titre que celui de combattant, assurant ainsi que les autres fonctions soient maintenant réservées aux pompiers de la SOPFEU. De plus, un ratio a été établi pour s’assurer que, lors du travail hors du territoire couvert par le certificat d’accréditation, pour chaque tranche de trois MOA appelés, au moins un pompier de la SOPFEU soit également appelé. Toujours sur le même sujet, le regroupement a obtenu qu’avant de faire appel à des MOA sur le territoire couvert par la juridiction du syndicat, tous les salarié-es de la SOPFEU membres de ce syndicat et disponibles doivent être au travail.

Un second enjeu important pour le regroupement était la durée saisonnière d’emploi. Pour résumer, les travailleuses et travailleurs de la SOPFEU sont à l’emploi sur une base saisonnière. Pour assurer une certaine stabilité et une sécurité d’emploi pour les membres, il importe qu’un minimum de semaines de travail soit garanti. D’une façon générale, le regroupement a réussi à faire augmenter le nombre de semaines ainsi garanties. Le plancher précédent était de 16 semaines après un an d’ancienneté à 20 semaines après cinq ans d’ancienneté et passe maintenant à 17 semaines après un an et à 20 semaines après trois ans d’ancienneté. De plus, le précédent plancher de 20 semaines a été brisé en conventionnant des dizaines de postes pour lesquels de 22 à 28 semaines de travail seront garanties. Il s’agit d’une importante modification qui peut avoir des répercussions importantes sur la vie des membres.

Le regroupement a aussi fait plusieurs autres gains concernant notamment l’heure de dîner payée, le nombre minimum de jours de congé pour maladie, la prime de départ à la retraite, etc. Concernant la rémunération, les assurances et le régime de retraite, le regroupement a atteint ses objectifs de négociation. Entre autres, les augmentations de salaire totalisent près de 11 % au terme de la convention collective d’une durée de cinq ans. À cela s’ajoute une majoration de 1 % de la contribution de l’employeur au régime de retraite.

« Mais finalement, le plus grand gain que nous ayons fait lors de cette négociation, c’est d’avoir réussi à se solidariser dans le but d’améliorer et d’uniformiser une grande partie de nos conventions collectives. Nous sommes trois syndicats distincts, dans trois régions distinctes, et nous avions des conditions de travail différentes à bien des égards. Aujourd’hui, nos conditions de travail comportent encore quelques différences, mais une grande partie d’entre elles seront les mêmes qu’on travaille à Val-d’Or, à Rimouski ou à Sept-Îles et, ça, c’est une grande avancée pour nos membres », a conclu Steve Champagne.