8 février 2008 – Villa Val des Arbres – En grève pour sortir de la pauvreté

Villa Val des Arbres

En grève pour sortir de la pauvreté

Est-il acceptable que des travailleuses qui consacrent leur vie à prendre soin des personnes âgées soient confinées à un niveau de vie inférieur au seuil de faible revenu ? La CSN croit fermement que ce n’est pas normal et c’est pour cette raison qu’elle a tenu, ce midi, une manifestation d’appui aux 85 grévistes de la Villa Val-des-Arbres devant le siège social de leur employeur, le Groupe Melior/Chartwell.

Les préposées aux bénéficiaires de la Villa Val-des-Arbres, un centre d’hébergement privé de Laval, reçoivent actuellement un salaire de 9,90 $ l’heure, à l’embauche pour s’occuper au quotidien de plus d’une centaine de résidents, qui y sont logés à fort prix. Seulement le tiers de ces préposées ont un poste à temps plein et leur salaire est plafonné à 10,82 $ l’heure après cinq ans de service. Cela leur laisse un revenu annuel, avant impôt, de 20 395 $. Or, selon Statistique Canada1 le seuil de faible revenu pour une agglomération de plus de 500 000 habitants s’établit à 21 202 $ pour une personne seule et à 32 450 $ pour une famille de trois personnes. Plusieurs travailleuses de la Villa Val-des-Arbres sont le soutien principal de leur famille. La situation est évidemment encore moins reluisante pour les travailleuses qui n’ont pas de poste à temps plein.

Négociations difficiles

C’est dans cette optique que les travailleuses ont abordé le renouvellement de leur convention collective, échue le 31 octobre 2006. Elles réclament des augmentations de salaires de 5 % par année afin de commencer un redressement de la situation et sortir de la pauvreté. Elles demandent également la mise sur pied d’un régime d’assurances collectives. Est-ce vraiment trop demander au Groupe Melior/Chartwell ? Il semble bien que oui parce que le 21 novembre 2007, après de multiples tentatives de négociation, ces travailleuses n’ont eu d’autre choix que de recourir à la grève pour obtenir le respect.

Pour la présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux CSN, Francine Lévesque, les conditions de travail dans ce secteur sont inacceptables. « Quand on parle de Chartwell, on parle d’un fonds qui a récolté des revenus de 350 millions de dollars en 2006, qui a fait 69 millions en profits. Ses activités principales sont dans le secteur de l’hébergement pour les personnes âgées. C’est donc sur le dos de travailleuses dévouées que Melior/Chartwell fait des affaires d’or. C’est de l’exploitation pure et simple. Les travailleuses de la Villa Val-des-Arbres ont décidé de se tenir debout devant ce géant et elles peuvent compter sur l’appui sans condition de la FSSS-CSN ». Au Québec, Melior/Chartwell est la plus importante entreprise dans ce secteur en pleine expansion.

Le président du Conseil central du Montréal métropolitain CSN, Gaétan Chateauneuf, estime qu’on ne peut pas tolérer que celles et ceux qui s’occupent de nos parents, avec tant de passion et de fierté, soient confinées à la pauvreté. « Le niveau des salaires à la Villa Val-des-Arbres défie toute logique. Ces travailleuses sont appréciées par les résidents et leurs familles. Au prix où se louent les chambres à la Villa Val-des-Arbres, il me semble que les résidents sont en droit de s’attendre à être servis par un personnel qui a des conditions de travail décentes et qui est respecté. C’est complètement anormal que ces travailleuses-là soient plongées dans la pauvreté pendant que leur employeur, lui, roule sur l’or !»

Environ 1400 travailleuses et travailleurs d’une cinquantaine de centres d’hébergement privés sont membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui regroupe 110 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé. Le Conseil central du Montréal métropolitain regroupe les syndicats CSN de la grande région de Montréal. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux compte maintenant 300 000 membres dans tous les secteurs d’activité.


Source : CSN – 8 février 2008

Renseignements : Jean-Pierre Larche, Service des communications de la CSN : 514 598-2264 Photos : Michel Giroux

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