Campement devant l’imprimerie Grafikom à Sherbrooke: La Banque de Montréal a l’obligation de sauver 50 emplois

Campement devant l’imprimerie Grafikom à Sherbrooke

La Banque de Montréal a l’obligation de sauver 50 emplois

Ce matin, le lundi 1 er décembre, la cinquantaine de travailleuses et de travailleurs de l’imprimerie Grafikom ont décidé d’installer un campement devant l’usine tant que celle-ci ne rouvrira pas ses portes. « Si les machines ne repartent pas à l’imprimerie Grafikom et, qu’à court terme, qu’une cinquantaine d’emplois y sont perdus, la Banque de Montréal (BMO) en portera l’odieux. Alors que des acheteurs sérieux ont mis des offres sur la table, la BMO fait la fine gueule, ne répond pas à ces offres et joue grandement avec la survie de l’entreprise. Qui sera intéressé à acheter cette entreprise si elle perd ses clients ? », de se demander Guy Normandin, trésorier de la Fédération des travailleurs du papier et de la forêt (FTPF-CSN). Rappelons que cette entreprise, sous le coup d’une faillite (séquestre), a fermé ses portes le 7 novembre dernier.

Ce qui suscite beaucoup d’inquiétudes dans les rangs syndicaux, c’est que malgré des propositions soumises à la BMO pour relancer l’entreprise, la banque pourrait être tentée de vendre l’usine de Sherbrooke à un acheteur qui ne ferait que liquider les actifs, ce qui aurait pour effet de fermer l’entreprise définitivement.

« En effet, il est minuit moins une, a renchéri Jean Lacharité, président du Conseil central de l’Estrie CSN. Si la banque ne comprend pas l’urgence d’agir et la responsabilité sociale qu’elle devrait démontrer dans ce dossier, il y a un problème. En jouant à la lotterie comme elle le fait pour aller chercher plus d’argent, ce sont des emplois de qualité qui se perdront. Il me semble que ni l’économie du Québec ni celle de l’Estrie n’ont besoin de ce nouveau coup dur. Les banques nous ont montré leur capacité à perdre des millions de dollars dans les papiers commerciaux, peuvent-elles maintenant nous montrer leur capacité à développer et soutenir une économie basée sur la création et le maintien des emplois ? », de questionner Jean Lacharité.

Concessions salariales et profits de la banque

En acceptant de réduire de 7 % leur salaire, les membres du syndicat ont fait des concessions importantes pour permettre aux acheteurs potentiels de soumettre une offre à la BMO. Rappelons de plus qu’au cours des deux dernières années, ils n’avaient obtenu aucune augmentation salariale. « Si nous sommes prêts à supporter de telles concessions, pourquoi la BMO n’en ferait pas quelques-unes ? Elle dit être l’institution financière la plus solide et selon son dernier rapport, ses revenus nets du quatrième trimestre auraient augmenté de 24 % par rapport à la même période l’an dernier tandis que le résultat par action a grimpé de 22 % », explique Stéphane Labonté, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Grafikom CSN, qui compte 83 membres.

D’ailleurs, sur le site Internet de la BMO, nous pouvons y lire ceci : « BMO et ses employés possèdent une longue et honorable tradition en matière de services à la collectivité. L’organisation encourage l’engagement social et y attache une grande importance… ».

« Si la BMO est en train de bluffer, qu’elle sache qu’elle le fait avec la sécurité d’une cinquantaine de familles, ce qui n’est pas sans impact non plus sur l’économie locale. Il serait malheureux que cette entreprise, fondée en 1902, qui constitue la plus vieille entreprise manufacturière de Sherbrooke soit détruite sur le jeu de la spéculation », de conclure Jean Lacharité.

Comité de relance

Dès l’annonce de la fermeture, le conseil central a mis sur pied un comité de relance visant à tout mettre en oeuvre pour trouver des investisseurs et les appuyer dans la relance de la production de l’usine.

Le comité de relance est composé du Conseil central de l’Estrie, de la FTPF, de la Société de développement économique de Sherbrooke, d’Investissement Québec, du ministère du Développement économique, Innovation et Exportation, d’Emploi-Québec et de Fondaction (CSN).


Source : CSN – 1 décembre 2008

Pour renseignements : Jacqueline Rodrigue, Service des communications Cell : 514 773-0060, bur : 514 598-2139

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