Le Transit, un centre de crise toujours disponible

Alors que les services d’aide communautaire et les services en santé et services sociaux débordent, une petite lueur brille toujours au cœur de l’Île de Montréal. Le centre de crise Le Transit, qui dessert le Centre-Est de la ville, a même constaté une légère diminution de la clientèle depuis la crise sanitaire liée à la COVID-19. Et pourtant.

« On s’attend à ce que la demande arrive plus tard dans la crise ; présentement, les gens sont en mode survie. Toutefois, on sait qu’il y a déjà des personnes en détresse en raison des pertes d’emploi ou en raison de la situation conjugale. On est prêt à les aider. C’est juste que le gouvernement ne nous a pas encore mis sur la map dans les services offerts », confie l’intervenant psychosocial, André Lapierre, qui est aussi le président du syndicat de l’organisme.

Le Transit vient en aide gratuitement aux personnes qui se sentent dépassées par un événement stressant ou par une difficulté qui semble insurmontable. Entre 25 et 30 « anges gardiens » offrent ces services d’urgence de courte durée en tout temps. Même en cette période de confinement.

« Notre priorité, ce sont les interventions téléphoniques. Pour quelques exceptions, si les règles sont balisées, on peut aussi intervenir face à face. Même nos services d’hébergement demeurent disponibles. C’est sûr qu’on ne peut pas accueillir des personnes qui ont des symptômes ou qui sont en quarantaine, mais nos chambres sont là. »

Le centre de crise peut héberger jusqu’à quatre personnes en même temps, pour une durée maximale de 10 jours. Les personnes en situation de crise – ou leurs proches – peuvent contacter l’organisme à l’adresse suivante : https://www.centredecrise.ca/le-transit

Le gouvernement tarde à agir pour assurer la protection du personnel

Au courant de la semaine, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) a ciblé 5 problèmes prioritaires à régler d’urgence pour assurer la protection du personnel. Le gouvernement Legault tarde toujours à envoyer des directives claires pour la santé et sécurité du personnel. La FSSSCSN continue de demander la mise en place de mesures immédiates pour appuyer le personnel, tant dans le public que dans le privé.

Les 5 problèmes identifiés par la FSSS-CSN :

  1. Le manque d’équipements de protection individuelle
  2. La protection du personnel dans les milieux de soins de longue durée (CHSLD et CHP)
  3. Le non-respect des règles d’isolement à domicile
  4. La perte de traitement du personnel en isolement
  5. Le dépistage du personnel

En plus de compromettre la santé et la sécurité du personnel, ces manquements entrainent des risques accrus pour la santé publique. « Chaque jour, des dizaines de travailleuses et travailleurs du réseau entrent en contact avec nous. Elles sont au front et elles sont inquiètes. On intervient sans cesse pour régler les préoccupations, mais force est de constater que le gouvernement ne fait pas tout le nécessaire pour assurer la protection du personnel. On remarque une distance importante entre le discours public du premier ministre et la réalité sur le terrain. Il faut agir vite pour éviter une éclosion de l’intérieur du réseau ! », lance Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Il faut peser sur le gaz pour avoir plus d’équipements !
Plusieurs travailleuses et travailleurs du réseau s’inquiètent du manque d’équipement de protection individuelle. Pour la FSSSCSN, les gouvernements doivent rapidement prendre les moyens d’augmenter la quantité des équipements de protection individuelle. Plus la transmission communautaire s’accentuera, plus il sera important de s’assurer d’avoir les équipements pour veiller à la protection du personnel et de la population.

Pour répondre aux préoccupations du personnel, la FSSSCSN propose :

  • Que le gouvernement transmette au personnel un échéancier du déploiement des équipements par secteur.

Stabiliser les équipes pour freiner la pandémie dans les CHSLD et les CHP
Dans les derniers jours, plusieurs éclosions sont apparues dans des CHSLD et des centres d’hébergement privés (CHP). La FSSSCSN a remarqué certaines lacunes qui mettent à risque le personnel et les résident-es : mesures de protection insuffisantes (équipements et procédures), lenteur des communications, personnel déplacé dans plusieurs centres et sur plusieurs étages et difficulté à obtenir les équipements rapidement.

Pour régler ces problèmes, la FSSSCSN propose :

  • De stabiliser les équipes par CHSLD et CHP.
  • Former des équipes de volontaires dédiées aux zones de contamination.
  • Rehausser les mesures de protection applicables aux milieux d’hébergement de longue durée aux prises avec des cas de COVID au même niveau que pour les milieux de soins aigus.

« Les milieux de soins de longue durée prennent en charge des cas COVID de plus en plus lourds. Dans certains cas, on doit dédier des unités entières à ces cas. Il faut appliquer à ces milieux les mêmes mesures de protection qu’en centre hospitalier, où seraient normalement les cas COVID », souligne Judith Huot, vice-présidente de la FSSSCSN.

Une directive insensée : ramener du monde sur le plancher avant la fin des périodes d’isolement
« Si vous revenez de l’étranger et que vous sortez de votre isolement avant la fin des 14 jours, vous pouvez vous retrouver avec une amende salée. Mais si vous travaillez dans le réseau de la santé auprès des personnes les plus vulnérables et les plus susceptibles de décéder si elles sont infectées, votre employeur peut décider de vous ramener au travail. C’est une aberration totale », lance Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

  • Le personnel du réseau en isolement doit l’être pour toute la durée d’isolement recommandée par l’INSPQ

Maintenir le traitement pour le personnel en isolement
Certains employeurs mettent des travailleuses et travailleurs en isolement, selon les directives de l’INSPQ, sans les rémunérer. Le docteur Horacio Arruda a pourtant rappelé cette semaine que le personnel en isolement doit être rémunéré. Il faut maintenant que le gouvernement fasse le travail pour faire comprendre le message aux employeurs récalcitrants.

  • Le personnel en isolement doit être rémunéré.

Tester le personnel en contact avec des cas de COVID-19
Sur la question des tests, le gouvernement indique que la priorité est pour les patient-es et le personnel. Le gouvernement indique qu’il maintient sa décision que les tests sont seulement pour le personnel présentant un symptôme. Cela pose problème puisqu’une travailleuse ayant été en contact avec une personne infectée peut l’être elle-même et être asymptomatique. C’est pourquoi il faut tester davantage le personnel du réseau.

Pour régler ce problème, la FSSSCSN propose :

  • Que l’on teste en priorité le personnel en contact avec des cas de COVID-19, qu’ils soient symptomatiques ou non.

Prime COVID-19 : réaction de la CSN

À la suite des revendications répétées de la CSN, le Conseil du trésor a modifié sa proposition pour la prime COVID-19.

Alors qu’il nous disait ce matin même (2 avril) que la prime COVID-19 qu’il envisageait ne s’appliquerait qu’à une partie du personnel de la santé et des services sociaux, il nous informe maintenant, et ce par un point de presse, qu’il propose une première prime de 8 % pour les travailleurs et les travailleuses qu’il considère de « première ligne », soit tous les professionnels de la santé œuvrant directement auprès de la clientèle, que ce soit aux urgences, aux soins intensifs, dans les centres de confinement, les cliniques de dépistage, ou les CHSLD. Il met aussi sur la table une autre prime de 4 % pour tout le reste du personnel du réseau public de la santé et des services sociaux. Ces primes seraient rétroactives au 13 mars et en vigueur jusqu’au 1er mai, et pourraient être renouvelées. Pour la CSN, il est clair que ces primes sont toujours nettement insuffisantes quant à leur hauteur et à leur application limitée à certains secteurs ou réseau.

Au moment d’écrire ces lignes, nous ne pouvons affirmer avec certitude quels titres d’emploi constituent la « première ligne » aux yeux du gouvernement. Le gouvernement a précisé que cette mesure serait incluse à un arrêté ministériel à paraître prochainement. Nous vous tiendrons informé-es de tout développement.

Soulignons que ces primes présentées aujourd’hui par le gouvernement n’ont pas fait l’objet d’une entente à aucune table de négociation. Il en va de même des mesures particulières à la COVID-19, pour assurer la santé et la sécurité du personnel.

Sentiment d’impuissance parmi les employé-es de la Maison Jean Lapointe

« Bien sûr qu’on se sent impuissant. Notre travail, c’est aider les gens… », regrette Raynald Moreau, conseiller clinique au programme alcool et drogues et président du syndicat de l’organisme, où travaillent environ 70 employé-es. « Mais d’un autre côté, on est toujours inquiets de l’état de santé dans lequel les personnes entrent en thérapie. On devenait anxieux, c’est sûr. »

Située dans le Vieux-Montréal, la Maison Jean Lapointe accueille généralement, dans son programme de thérapie interne, de 30 à 40 résidentes et résidents pour une période allant de 21 à 28 jours. Ils ne sont que huit actuellement. Lundi prochain, ils ne seront plus que quatre, jusqu’à ce que la dernière personne rentre chez elle.

« On est un milieu fermé. Les personnes aux prises avec une dépendance dorment ici, mangent ici, se côtoient tous les jours. On n’a eu aucun cas parmi les résidents ou les employé-es, mais mettons qu’on ne pouvait pas se le permettre », explique Raynald. Bien entendu, le personnel a pris les mesures d’hygiène adéquates pour éviter que le virus ne pénètre dans le centre de thérapie.

Les résidents sont-ils plus angoissés, compte tenu des circonstances actuelles ? « Pas vraiment. Ils sont complètement coupés du monde : pas de cellulaire, pas d’ordinateur, pas de journaux, pas de télévision — sauf les soirs de fin de semaine. Quand ils vont faire leur promenade quotidienne dans le quartier, accompagnés d’un bénévole, il n’y a personne dans les rues. Ils vont faire un méchant saut quand ils vont sortir… »

Le premier programme affecté fut celui de la prévention. Une quinzaine de salarié-es travaillent habituellement à sensibiliser les jeunes dans les écoles primaires et secondaires. Ils sont actuellement en mise à pied et, compte tenu de l’incertitude générale, le programme ne reverra le jour qu’à l’automne.

Dès la mi-mars, la direction de l’établissement décidait de ne plus accueillir de résidents pendant une période de deux semaines. La décision fut prise par la suite de ne plus offrir de thérapie interne jusqu’à nouvel ordre. La totalité des employé-es se verra donc mise à pied, à l’exception de quelques salarié-es du programme de jeu pathologique, qui offre des consultations externes.

« La direction est actuellement en train d’étudier la possibilité d’offrir un programme de consultations externes pour le programme de dépendance à l’alcool et aux drogues. Mais on ne sait pas quand, ni comment ça serait offert. Moi, je suis le plus vieux ici. Je vais laisser ça aux plus jeunes. »

Raynald s’en voudrait de raccrocher sans demander une faveur. « Peux-tu remercier notre conseillère syndicale ? Elle a vraiment été formidable au cours des derniers jours. »

Elle saura se reconnaître…

La sécurité des travailleuses et travailleurs de la transformation de la viande sacrifiée pour maintenir la production

À la lumière des nombreux cas de COVID-19 qui ont récemment été déclarés dans différentes usines de transformation de la viande au Québec, la Fédération du commerce (FC–CSN) déplore le peu d’efforts mis de l’avant par les employeurs pour éviter la propagation et exige davantage de mesures pour protéger les travailleuses et les travailleurs.

« Une telle multiplication des cas de COVID-19 démontre clairement que les employeurs n’ont pas mis en place des mesures de protection suffisantes, affirme le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. Ils doivent absolument démontrer qu’ils prennent la situation au sérieux. En ce moment, tout ce qui semble compter pour eux, c’est de maintenir la cadence de production. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, exige donc que les mesures suivantes soient instaurées immédiatement dans l’ensemble des usines du secteur :

  • Questionner les travailleuses et les travailleurs à leur entrée à l’usine afin de savoir s’ils ont des symptômes ou s’ils reviennent de voyage. 
  • Désinfecter complètement les aires de travail.
  • Faire respecter une distanciation de deux mètres entre chaque employé-e sur la ligne de production et installer des barrières physiques (ex : plexiglass) lorsque ces mesures de distanciation entre les travailleuses et les travailleurs sont totalement impossibles.
  • Organiser les changements de quarts de travail afin d’éviter le croisement de travailleuses et de travailleurs des différents quarts.
  • Implanter des mesures afin d’éviter tout regroupement (par exemple : attroupements au « punch », trop grande proximité lors des repas, etc.).
  • S’assurer de disposer de matériel de protection en quantité suffisante.

« À l’heure actuelle, la majorité des usines ne respectent même pas les directives émises par les autorités de la santé publique, puisque les employé-es travaillent régulièrement à moins de deux mètres les uns des autres sur les lignes de production, et ce, sans être séparés par des plexiglass ou toutes autres barrières physiques », renchérit M. Bergeron-Cyr.

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Syndicat des employé-es de la restauration – CSN | St-Hubert

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 13 mars 2020, le Syndicat des employé-es de la restauration – CSN a été accrédité pour représenter :

« Toutes et tous les salariés au sens du Code du travail à l’exclusion du gérant et de l’assistant-gérant. »

Ce groupe de travailleurs, oeuvrant dans le domaine de la restauration rapide, a décidé très majoritairement de se joindre à la CSN. La venue, entre autres, de Uber Eats inquiétait ce groupe.

Ce nouveau groupe joint ainsi le syndicat qui est déjà affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

 

Syndicat des employés de Lafarge, division Lafarge Canada Inc. (CSN) Montréal-Est

Le 16 mars 2019, le Syndicat des employés de Lafarge, division de Lafarge Canada Inc. (CSN) Montréal-Est a été accrédité pour représenter les salarié-es travaillant au contrôle de la qualité, soit :

« Tous les salariés au sens du Code du travail travaillant à titre de préposé à la réception des matériaux et d’assistants-laboratoire Granulat de Lafarge Inc. »

Cette requête en accréditation survient grâce aux réflexes de syndicalisation du président du syndicat de Lafarge à Montréal-Est. En effet, c’est en maintenant de bonnes communications avec ce groupe de non-syndiqué-es qu’il leur a graduellement fait prendre conscience des avantages de l’être. Ces réflexes de syndicalisation s’inscrivent d’ailleurs directement dans les résolutions adoptées au dernier Congrès de la FIM.

Cette nouvelle section du SE de Lafarge, division de Lafarge Canada Inc. (CSN) Montréal-Est sera affiliée à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN (Repentigny)

Le Syndicat des employées et employés de la Société québécoise du cannabis – CSN a été accrédité le 16 mars 2020 pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exclusion des agents de sécurité, des assistants-directeurs et des directeurs à l’emploi de l’établissement. »

Les travailleuses et travailleurs de la succursale de Repentigny ont choisi de rejoindre la CSN pour son expertise dans les sociétés d’État, sa combativité et pour la force du syndicat régional. Ce groupe constitue la 13e succursale de la SQDC qui opte pour la CSN, permettant de briser leur isolement, de discuter de leurs réalités et de partager l’information, augmentant ainsi leur rapport de force face à leur employeur.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des employées et employés des services publics, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN (Pointe-claire)

Le Syndicat des employées et employés de la Société québécoise du cannabis – CSN a été accrédité le 9 mars 2020 pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exclusion des agents de sécurité, des assistants-directeurs et des directeurs à l’emploi de l’établissement. »

Les travailleuses et travailleurs de la succursale de Pointe-claire ont choisi de rejoindre la CSN pour son expertise dans les sociétés d’État, sa combativité et pour la force du syndicat régional. Ce groupe constitue la 12e succursale de la SQDC qui opte pour la CSN, permettant de briser leur isolement, de discuter de leurs réalités et de partager l’information, augmentant ainsi leur rapport de force face à leur employeur.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des employées et employés des services publics, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

 

Syndicat des travailleuses et travailleurs du commerce – CSN | Northview Apartment REI

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du commerce – CSN a été accrédité, le 6 mars 2020, pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail à l’exclusion des employés de bureau et des rénovateurs.»

Ces salarié-es, ont majoritairement choisi de joindre les rangs de la CSN, afin de contrer l’arbitraire de l’employeur et pour se faire respecter.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du commerce – CSN est affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

 

État de la situation – 1er avril 2020

Situation critique dans le réseau de la santé
La situation devient particulièrement préoccupante dans le réseau de la santé et des services sociaux. L’approvisionnement en matériel de protection est source de profondes inquiétudes parmi le personnel du réseau.

Alors que François Legault évoquait hier que certains équipements pourraient être en rupture de stock d’ici « trois à sept jours », le premier ministre Trudeau avouait aujourd’hui que, « dans cette situation, on ne peut rien garantir », même s’il indiquait qu’il allait « absolument » utiliser les réserves fédérales pour renflouer les réserves du Québec d’ici la fin de la semaine.

Par ailleurs, de nombreux syndicats CSN de la santé dénoncent le fait que certains salariés sont rappelés au travail à peine sept jours après avoir été en contact avec une personne infectée par la COVID-19 – une situation cautionnée aujourd’hui par la ministre de la Santé, Danielle McCann, lors du point de presse quotidien du gouvernement québécois.

Jacques Létourneau abordera ces enjeux en compagnie de Denis Lévesque ce soir, autour de 21 h 30 sur LCN, deux heures plus tard sur TVA.

Ottawa clarifie les modalités du programme de subvention salariale
Le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, a clarifié aujourd’hui les paramètres du programme de subvention salariale annoncé vendredi dernier par Justin Trudeau.

Ottawa comblera 75 % du salaire des employé-es, jusqu’à un maximum admissible de 58 700 $, soit 847 $ par semaine. Cette subvention, octroyée aux entreprises afin d’éviter qu’elles procèdent à des mises à pied, devra toutefois être entièrement accordée aux travailleuses et aux travailleurs – les compagnies fautives pouvant être lourdement sanctionnées, a averti Morneau. Cette mesure coûtera à elle seule 71 milliards à l’État canadien.

Les personnes ayant perdu leur emploi ou n’ayant plus de revenu ne pourront pas cumuler cette subvention salariale avec la Prestation canadienne d’urgence (PCU) de 2000 $ par mois, a indiqué Justin Trudeau, mais ils pourront bénéficier de cette dernière en attendant de toucher la subvention salariale.

Pour y être admissible, une entreprise devra avoir perdu au moins 30 pour cent de son revenu par rapport à la même période l’année dernière. La baisse devra être calculée pour chaque mois par rapport au même mois l’an dernier pour mars, avril ou mai.

Un portail en ligne développé par l’Agence du revenu du Canada sera dévoilé dans « trois à six semaines » afin que les entreprises puissent acheminer leur demande au gouvernement, qui les invite à combler l’écart salarial entraîné et à rembaucher les personnes ayant pu être mises à pied au cours des dernières semaines. L’aide sera rétroactive au 15 mars.

Bilan au Québec
4611 cas confirmés (+449)
33 décès (+2)
307 personnes hospitalisées (+21)
82 personnes aux soins intensifs (stable).

Les syndicats CSN du CHU Sainte-Justine obtiennent le retrait du personnel à risque

Les trois syndicats CSN, représentant l’ensemble des salarié-es du CHU Sainte-Justine annoncent aujourd’hui que l’établissement accepte de retirer les femmes enceintes avec pleine rémunération via le programme Pour une Maternité Sans Danger (PMSD). Les personnes immunosupprimées présentant un billet du médecin et celles âgées de 70 ans et plus qui en font la demande seront aussi retirées.

Les syndicats se réjouissent que le CHU Sainte-Justine fasse preuve de leadership en mettant en œuvre cette mesure nécessaire, afin de protéger adéquatement l’ensemble du personnel de l’établissement. Les syndicats demeureront extrêmement vigilants dans la suite des choses afin d’assurer la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs tout au long de la crise. Rappelons que les fédérations représentant ces syndicats, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont décidé de faire de la santé et de la sécurité du personnel leur priorité absolue. Elles tentent actuellement de convenir au niveau national, avec les représentants des employeurs du réseau, des mesures d’urgence à mettre en place immédiatement pour faire face à la crise de la COVID-19. Le retrait des femmes enceintes, celles qui allaitent ainsi que des personnes immunosupprimées ou d’autres personnes vulnérables des milieux non sécuritaires, avec pleine rémunération, fait partie de ces mesures.

« Le CHU Sainte-Justine a pour mission de se consacrer à la santé et au bien-être des mères et de leurs enfants. En ce sens, la direction devait montrer l’exemple en protégeant les travailleuses enceintes ainsi que le personnel le plus à risque. Nous pensons que cette mesure devrait être de mise dans tous les établissements du réseau », plaide le président du syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine – CSN, Félix-Olivier Bonneville.

« C’est nous qui sommes au front au quotidien et nous le faisons avec cœur et engagement. Il est primordial d’agir rapidement pour protéger l’ensemble du personnel », poursuit la présidente du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec – CSN, Jessica Goldschleger.

« C’est un cri du cœur au nom de tous nos collègues qui s’inquiètent pour leur santé et pour leur sécurité que nous avons lancé à la direction. Nous nous réjouissons qu’il ait été entendu par la direction et nous espérons que tous les établissements suivront la voie que nous traçons aujourd’hui, pour le bien de l’ensemble du personnel », conclut Simon Bouclin, président du syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine – CSN.

Des mesures d’urgence pour l’ensemble du personnel, partout
Pour les fédérations CSN, ce problème ne concerne pas que le CHU Sainte-Justine, mais bien l’ensemble des établissements : c’est la responsabilité de l’ensemble du réseau et de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, qui est en cause. Outre le retrait de personnes à risque, les deux fédérations tentent depuis plusieurs jours de convenir d’autres mesures d’urgence liées à la crise de la COVID-19. Malgré l’urgence de la situation et les nombreuses heures de discussion, il n’y a toujours pas d’entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux afin de convenir des mesures ciblées essentielles dans ce contexte de crise, pour protéger les travailleuses et les travailleurs.

Ensemble, la FSSS–CSN et la FP–CSN regroupent près de 100 000 salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel, partout au Québec.

Message aux syndicats du secteur public : Un gouvernement déconnecté qui veut couper les ailes des anges gardiens

Rappelons que le 23 mars, la CSN a présenté sa réponse au Conseil du trésor : une suspension de la négociation compensée par plusieurs mesures à mettre en place immédiatement, dont certaines de nature financière, permettant de mettre la négociation de côté pour une période allant jusqu’à 18 mois, afin de pouvoir se consacrer entièrement à la lutte contre la COVID-19, au bénéfice de toute la population.

Au cours de la dernière semaine, nous avons eu plusieurs échanges avec le Conseil du trésor et les représentants patronaux des différents réseaux, mais force est de constater que très peu d’avancées ont été réalisées. En résumé, le gouvernement propose essentiellement d’accepter sa proposition initiale du 12 décembre dernier, que toutes les organisations syndicales avaient jugée inacceptable. Aujourd’hui, en pleine crise, il nous demande d’accepter un statu quo sur les conditions de travail pour les trois prochaines années et il tient à boucler cet important exercice d’ici le 31 mars, alors qu’une telle opération s’étend généralement sur des mois, voire plus encore. Ces « offres » qui étaient déjà déconnectées des réalités vécues et des besoins dans les réseaux publics en décembre dernier le sont encore plus maintenant. Il s’agit d’un grand manque de respect pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public qui ont présentement plus que jamais besoin d’être soutenus.

Quel est le véritable intérêt du gouvernement à vouloir conclure en quelques jours des ententes qui maintiendront à peu de choses près les mêmes conditions de travail inadéquates pour l’ensemble des salarié-es bien au-delà de la crise sanitaire ? Voudrait-il ainsi passer le cap des prochaines élections sans se retrouver à négocier avec ses travailleuses et ses travailleurs juste avant celles-ci ? La crise sanitaire ne doit pas servir à occulter les problèmes réels de conditions de travail.

Une chose est certaine, l’entêtement du gouvernement à vouloir renouveler en vitesse l’ensemble des conventions collectives nuit aux discussions essentielles qui devraient se tenir maintenant afin de mettre en place des mesures d’urgence pour le personnel au front contre la COVID-19. On apprenait ce matin qu’on recense déjà, au Québec, 46 cas de COVID-19 chez le personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Le gouvernement doit agir maintenant; il en va de la sécurité et de la santé, tant physique que psychologique, de centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics. L’heure est grave, il faut consacrer toutes nos énergies à trouver des solutions à la crise et, par conséquent, suspendre la négociation.

Alors que dans le secteur privé de nombreux employeurs d’entreprises jugées essentielles en ces temps de crise valorisent leurs travailleuses et leurs travailleurs en offrant des majorations salariales significatives, le gouvernement, jusqu’à présent, semble plutôt d’avis que ses anges gardiens ne méritent pas tous une reconnaissance de leur contribution. Ce refus de souligner concrètement l’apport crucial de toutes celles et de tous ceux qui, pour les semaines et les mois à venir, maintiendront les services à la population, permettant ainsi de sauver des vies et de sortir le Québec de la crise, est inacceptable.

Dans ce contexte, les fédérations CSN maintiennent que les conventions collectives du secteur public ne doivent pas se négocier à la va-vite, sur un coin de table. Les besoins sont trop importants ; ils l’étaient avant la crise et le seront encore plus au sortir de la lutte contre la COVID-19. Aller de l’avant avec la proposition actuelle du gouvernement n’est pas la voie à suivre.

Nous le disons depuis longtemps déjà : les services publics sont les piliers de notre société. Sans vous toutes et vous tous, aujourd’hui, le Québec ne tiendrait plus debout. La population entière le réalise actuellement et le gouvernement doit aussi le reconnaître par des gestes concrets. C’est par ce message que nous avons terminé la rencontre d’hier avec le Conseil du trésor.

La CSN poursuivra activement les discussions avec le gouvernement au cours des prochains jours. Nous continuerons de vous tenir informés.

Solidarité !

Le gouvernement Trudeau élargit les paramètres du programme de subvention salariale

Le premier ministre Justin Trudeau a élargi, ce matin, les critères d’admissibilité de son programme de subvention salariale. Désormais, toute entreprise encaissant une perte de 30 % de ses revenus en raison de la crise du coronavirus pourra recevoir un financement couvrant jusqu’à 75 % du salaire de ses employés (pour un maximum salarial admissible de 58 700 $). Cette mesure, rétroactive au 15 mars, permettra aux entreprises de maintenir le lien d’emploi avec ses salarié-es. Le gouvernement les invite par ailleurs à réembaucher les employé-es qu’elles auraient pu mettre à pied au cours des derniers jours et à combler les 25 % restants. Rappelons que vendredi dernier, cette subvention n’était destinée qu’aux PME – la CSN avait alors demandé à ce qu’elle puisse être accessible à toute entreprise, peu importe sa taille.

Nouvelles CSN

Multi-Marques : mettre la main à la pâte
« Au début, les gars riaient sur le plancher en parlant des scènes de folie entourant le papier de toilette », lâche Stéphane Caissy, vice-président du syndicat de Multi-Marques. « Mais le lendemain, quand on a vu que c’était les tablettes de pain qui étaient vides dans les épiceries… »

« Quand quelqu’un appelle, c’est qu’il a besoin d’aide »
Marjorie Guay est répondante médicale d’urgence (RMU). Le centre d’appels où elle travaille dessert les régions de Québec, de Charlevoix, du Saguenay–Lac-St-Jean et d’une partie du Nord-du-Québec.

Télétravail et équilibre : ça se peut !
En cette période de crise sanitaire qui amène bien des gens à faire du télétravail, il est bon de se donner certains trucs et astuces pour parvenir à bien structurer son travail, à délimiter clairement les différents moments de la journée et à préserver sa santé. L’ergonome de la CSN, Patricia Richard, nous rappelle quelques points importants à ce sujet.

Bilan au Québec
3430 cas confirmés
25 décès
235 personnes hospitalisées
78 personnes aux soins intensifs

Multi-Marques : mettre la main à la pâte

« Au début, les gars riaient sur le plancher en parlant des scènes de folie entourant le papier de toilette », lâche Stéphane Caissy, vice-président à la santé-sécurité du syndicat de Multi-Marques. « Mais le lendemain, quand on a vu que c’était les tablettes de pain qui étaient vides dans les épiceries… »

Située à Laval, l’entreprise produit du pain. Beaucoup de pain : il s’agit de la plus grosse usine du secteur au Québec, qui alimente le Québec en Villagio, en Bon Matin 14 céréales et autres POM Moelleux.

« Normalement, c’est la saison morte ces temps-ci », explique Stéphane. « On devrait produire autour de 250 000 pains par jour. Mais c’est rendu qu’on fait des journées de 870 000 pains. On dirait que c’est la fin de semaine de la Saint-Jean-Baptiste tous les jours ! »

Bien entendu, l’usine a dû s’ajuster en fonction de la crise qui sévit. Une réelle collaboration s’est rapidement installée entre l’employeur et le syndicat. « Les patrons, en haut, étaient autant dans l’inconnu que nous. Personne n’était prêt à gérer tout ça. »

« Nous avons été partie prenante de toutes les mesures mises en place. On s’est assuré que tous les travailleurs pouvaient respecter les distances minimales entre eux. Tout est nettoyé aux demi-heures : les rampes, les poignées, les abreuvoirs… Des gants sont distribués à tout le monde. Le Purell, il y en a partout, partout, partout. Il a aussi fallu modifier les entrées et les sorties, on a instauré des mesures de déplacements pour éviter que les gens se croisent de trop près. »

La crise actuelle a forcé l’entreprise à revoir sa production. « La fermeture des restaurants nous affecte, du moins en ce qui a trait à certains produits. On a donc décidé de concentrer notre production sur nos huit principaux produits. » L’employeur, souligne Stéphane au passage, a également consenti à verser aux employé-es une prime de 15 % sur le salaire gagné, tout au long de la crise. Et cette prime s’applique également aux heures supplémentaires effectuées.

Au nombre de 110, les membres du syndicat sont responsables de monter les commandes et de les charger dans les camions de livraison. En distribuant les pains dans différents points de service, les camionneurs constituent un risque de propagation du virus et le syndicat en est bien conscient.

« À compter de demain, nous aurons une firme qui sera responsable de contrôler les allées et venues à la guérite. Ils vont filtrer tous les gens qui entrent, notamment les distributeurs indépendants qui viennent chercher leur livraison : questionnaire santé, identification, prise de température, etc. »

Attendu en comité de relations de travail, Stéphane doit rompre la communication. « On doit discuter d’un paquet de trucs pour aider les gens à traverser la crise. C’est bien, parce que tout le monde met la main à la pâte. »

Télétravail et équilibre : ça se peut !

En cette période de crise sanitaire qui amène bien des gens à faire du télétravail, il est bon de se donner certains trucs et astuces pour parvenir à bien structurer son travail, à délimiter clairement les différents moments de la journée et à préserver sa santé. L’ergonome de la CSN, Patricia Richard, nous rappelle quelques points importants à ce sujet.

Ça peut paraître évident, mais il est bon de le rappeler : quand on fait du télétravail, il faut circonscrire un espace strictement dédié à cette activité, estime-t-elle. Il peut s’agir d’une pièce entière ou d’une partie de cette pièce ; l’important est que l’endroit en question ne serve qu’au travail et que cette frontière soit respectée par les gens avec qui l’on vit. D’ailleurs, il est important d’établir avec les membres de sa famille les règles de base et de déterminer les interruptions qui sont appropriées, et celles qui ne le sont pas. Cela peut paraître poussé, mais l’utilisation d’affichettes Ne pas déranger, Au téléphone, Cogner avant d’entrer, peuvent être aidantes : ces règles permettent de rester concentré et facilite l’avancement du travail.

Découper sa journée
On sait également que le télétravail peut donner lieu à un changement de routine et à une variation d’horaire, mais Patricia Richard met en garde les travailleuses et les travailleurs à ce sujet : « Lorsqu’on travaille à domicile, il est bon de commencer et de terminer à la même heure chaque jour et d’avoir un rituel de début et de fin de journée. Comme il n’y a pas de pause entre le moment où l’on se lève et celui où l’on arrive au travail, certains télétravailleurs trouvent utile de quitter la maison et de marcher autour de l’immeuble avant d’entamer leur journée. Ils peuvent d’ailleurs la terminer de la même façon ! » Quoi qu’il en soit, rappelle encore l’ergonome, il faut savoir faire preuve de souplesse et prendre des pauses plus souvent.

À la maison, mais pas seuls
Pour Patricia Richard, il est essentiel, comme on le fait lorsqu’on se rend au bureau, d’établir un horaire et de s’en tenir à celui-ci. « Il peut être utile de dresser une liste des tâches “à faire” et de cocher, à la fin de la journée, celles qui ont été accomplies. Bien sûr, l’idée est de ne pas se mettre trop de pression, considérant la conciliation travail-famille. » De plus, les travailleuses et travailleurs autonomes et autres habitué-es du télétravail le disent souvent, l’une des difficultés avec le travail à domicile est le manque de liens sociaux. Il est donc tout à fait à propos de maintenir un contact avec les collègues du bureau. Ce contact peut se faire par Skype ou par conférence téléphonique, en établissant une sorte de routine avec eux. Celle-ci permet de sortir de l’isolement et de parler des réalités de ses dossiers ainsi que des difficultés rencontrées. Une bonne façon de garder l’équilibre!

« Quand quelqu’un appelle, c’est qu’il a besoin d’aide »

Marjorie Guay est répondante médicale d’urgence (RMU). Le centre d’appels où elle travaille dessert les régions de Québec, de Charlevoix, du Saguenay–Lac-St-Jean et d’une partie du nord du Québec.

« On avait travaillé en amont, tout était prévu, notamment les plans de contingence. Ça a bien été, les relations avec l’employeur sont bonnes », explique-t-elle peu après la fin de son quart de travail.

Assiste-t-on à une augmentation du nombre d’appels en raison de la crise? « Au début, c’était plutôt le contraire, on a vu une diminution du nombre d’appels, surtout la nuit et en début de journée. On ne sait pas à quoi c’est lié. Peut-être que les gens ont peur d’aller à l’hôpital. » La normale a toutefois rapidement repris le dessus.

Lorsque quelqu’un compose le 911, un premier triage, le « primaire », est effectué. S’il s’agit d’un problème médical, l’appel est aussitôt transféré à un répondant médical d’urgence. En temps normal, au centre de Québec, leur nombre s’élève à sept le jour et le soir, puis à cinq la nuit.

« Depuis la mise en place du protocole 36 lié à la pandémie, on doit poser plus de questions, précise-t-elle. On passe à travers tous les symptômes possibles, ça alourdit notre travail. C’est pourquoi on ajoute du personnel dès cette nuit. Alors que le temps moyen d’un appel tourne autour de trois minutes, on ajoute maintenant une minute et demie, voire deux minutes de plus. » Cette procédure permet de mieux cerner le problème médical de la personne à l’origine de l’appel. Les paramédics affectés peuvent suivre en temps réel les réponses de l’usager depuis leur véhicule, ce qui leur permet de prendre les mesures de protection nécessaires en cas de COVID-19.

Bien entendu, des mesures particulières ont été prises pour protéger les RMU eux-mêmes. « On est en pénurie de personnel, on ne peut pas se permettre de tomber malade. On travaille en milieu fermé, alors tout doit être désinfecté régulièrement. »

Constate-t-elle un changement dans l’attitude des gens qui appellent, une certaine détresse ? Pas vraiment. « À partir du moment où tu appelles le 911, c’est que tu as besoin d’aide… »

Le syndicat du transport de Montréal dénonce le non-respect des directives de la santé publique

Le Syndicat du transport de Montréal (STM–CSN) dénonce de graves lacunes dans l’application des consignes de la direction de la santé publique, notamment en ce qui a trait aux mesures sanitaires et aux travailleurs considérés comme essentiels. Celui-ci invite la STM à mettre en place dès maintenant des mesures de rotation des employé-es jugés essentiels dans les quarts de travail et des directives sanitaires plus strictes.

« Pour l’instant, aucune réduction des effectifs n’a été mise en place, alors que comme le stipulent les directives gouvernementales, nous devrions nous en tenir strictement aux services dits essentiels, d’autant plus que l’achalandage a baissé de plus de 80 %. La STM profite donc de cette situation pour effectuer des tâches non essentielles afin de rattraper les retards accumulés dans certains travaux, comme l’entretien sur des véhicules immobiles », s’est exclamé le président du syndicat, Gleason Frenette. « En demandant à des dizaines d’employé-es non essentiels de se déplacer au travail, la STM augmente les risques de contamination et met à risque la sécurité des travailleuses et des travailleurs de la STM » de déclarer Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). « L’état d’urgence sanitaire a été déclaré à Montréal hier, nous nous attendons à ce que la STM ajuste ses opérations en conséquence », a ajouté Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal-métropolitain – CSN.

Parmi les 2485 membres que compte le syndicat, une soixantaine de cantonniers ont obtenu gain de cause en exerçant leur droit de refus auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Un inspecteur qui s’est déplacé sur les lieux a émis une liste de recommandations et de dérogations à l’attention de la STM. « Ce n’est pas le temps d’engorger les services de la CNESST. On ne va tout de même pas régler les problèmes de l’entretien à la STM à coup de droits de refus, 60 personnes à la fois ! On s’attend donc à ce que la STM applique les recommandations de l’inspecteur et celles de la Santé publique à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de l’entretien et des mécaniciens », a renchéri M. Frenette.

Par ailleurs, le syndicat déplore le laxisme des gestionnaires quant à l’application des procédures de nettoyage des espaces publics. Il déplore également l’absence de mesures de contrôle dans les espaces communs tels que les cafétérias et les vestiaires ainsi que le refus de la STM d’appliquer à tous les secteurs de la STM les dérogations de la CNESST accordées aux cantonniers. Considérant que Montréal est actuellement la ville au Québec où il y a le plus de cas de COVID-19 et que le transport en commun est un environnement à haut risque, le syndicat estime que la STM se doit d’être proactive dans la prévention et l’application de mesures concrètes afin que tous ensemble, nous puissions ralentir au maximum la propagation du coronavirus.

À propos

Le syndicat du transport de Montréal (STM–CSN) compte 2485 membres, dont les services d’entretien et les mécaniciens. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

État de la situation, 27 mars 2020

Subvention salariale : un maximum d’entreprises doivent y avoir accès, plaide la CSN
« Le gouvernement Trudeau se rend enfin à l’évidence : le meilleur moyen pour s’assurer que les travailleuses et les travailleurs ne manquent pas de liquidités au cours des prochains jours, c’est de faire en sorte que les entreprises puissent continuer à payer leurs employé-es », a déclaré aujourd’hui le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Nouvelles CSN

Descendre sous terre, à deux par cage
À la mine Seleine, aux Îles-de-la-Madeleine, on produit du sel pour le déglaçage des routes. « À la sécherie, c’est maximum six personnes à la fois pour garder nos distances. Dans les cages pour descendre, on pouvait auparavant être 15 personnes en même temps. La semaine dernière, c’était quatre : chacun dans son coin. Maintenant, ce n’est jamais plus que deux par cage. »

Caméraman en temps de crise
Rien ne court plus vite qu’une nouvelle… dans une salle de nouvelles. L’information selon laquelle une personne travaillant au Centre de l’information (CDI) de Radio-Canada a été infectée par la COVID-19 a évidemment circulé rapidement.

Un premier cas de COVID-19 dans un pénitencier fédéral
La nouvelle redoutée est tombée le 25 mars dernier : un premier cas de Covid-19 a été confirmé dans un pénitencier fédéral. L’agent correctionnel de l’établissement Port-Cartier, pénitencier à sécurité maximale, a immédiatement été placé en quarantaine.

Un comité pandémie en mode solutions chez Jean Coutu
Pour répondre aux multiples ajustements nécessaires en temps de COVID-19, une équipe pandémie rencontre les représentants de l’employeur tous les jours pour trouver des façons d’appliquer les mesures de sécurité.

L’importance d’une bonne ergonomie
Pour éviter la propagation de la COVID-19, bien des organisations et des entreprises québécoises se sont mises au télétravail. Ergonome à la CSN, Patricia Richard rappelle aux travailleuses et aux travailleurs peu habitués au travail à domicile les principes à respecter pour aménager leur poste à la maison.

Bilan au Québec
18 décès
2021 cas confirmés
141 personnes hospitalisées
50 personnes aux soins intensifs

Caméraman en temps de crise

Rien ne court plus vite qu’une nouvelle… dans une salle de nouvelles. L’information selon laquelle une personne travaillant au Centre de l’information (CDI) de Radio-Canada a été infectée par la COVID-19 a évidemment circulé rapidement.

Caméraman pour la société publique, Adrien* a été avisé par son employeur avant que la nouvelle ne soit rendue publique. Il a effectivement travaillé avec la personne contaminée il y quelques jours à peine. Il se retrouve aujourd’hui en isolement et se porte bien.

Bien entendu, différentes mesures avaient été mises en place pour réduire les risques de propagation. « Toutes les procédures reliées à la numérisation des disques avaient été revues », explique Adrien, une étape essentielle afin que les images puissent être déposées sur les serveurs informatiques et être ainsi accessibles aux différentes équipes.

« On devait échanger les disques avec le médiaman, il y avait beaucoup de manipulation. Maintenant, chaque caméraman fait ça dans un petit espace aménagé dans le garage, où les camions sont nettoyés et désinfectés par des gens habillés avec des scaphandriers. On nettoie constamment la souris et le clavier avec des lingettes. Nos caméras, nos micros, tout notre équipement doivent aussi être nettoyés. »

Les accès au CDI, où les bulletins d’information de Radio-Canada et de RDI sont produits, ont été fortement restreints. « Les caméramans ne rentrent même plus dans le Centre de l’information. On joint les journalistes par téléphone, il faut s’adapter. Les monteurs travaillent en ghost, ils peuvent accéder aux serveurs à partir de leur domicile. »

Les préoccupations à prendre en cette période de pandémie viennent changer substantiellement le travail des journalistes et des cameramans sur le terrain. « Les micros-cravates, c’est terminé. On prend de longues perches pour les entrevues, qu’on fait à l’extérieur le plus souvent possible. On le constate, l’anxiété des gens augmente. Pour réaliser nos reportages, ça va être de plus en plus difficile de se faire recevoir par les gens chez eux, surtout quand le nombre de malades va augmenter de façon exponentielle. »

Malgré tout, Adrien compte les jours avant de pouvoir reprendre du service. Sur le terrain, armé de sa caméra.

* Pour des raisons de confidentialité, nous avons tenu à préserver son anonymat. Depuis cette entrevue, un deuxième cas de COVID-19 à Radio-Canada a été confirmé.