Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig–CSN

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 12 octobre 2023, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salarié-es au sens du Code du travail, incluant tous les salarié-es exerçant les fonctions de chauffeurs-aiguilleurs et les fonctions de réception du grain vert, à l’exclusion des employé-es de bureau, des salarié-es de laboratoires affectés au contrôle de la qualité, des mécaniciens et électromécaniciens, des chefs d’équipes de la maintenance et des gens d’entretien des équipements de détail, d’hôtels, de restauration et d’institution et de toutes et tous ceux normalement exclus par la loi. »

Auparavant avec les TUAC, ils ont choisi la CSN pour reprendre le contrôle de leur syndicat, pour se doter d’une structure démocratique et, surtout, pour enfin se faire respecter par leur employeur. Ils veulent une centrale syndicale combative qui les aidera à aller chercher de bons salaires et à faire appliquer leur convention collective.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central de Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Syndicat des Travailleuses et Travailleurs du commerce–CSN – Section Drawn & Quarterly

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 13 septembre 2023, le Syndicat des Travailleuses et Travailleurs du commerce–CSN – section Drawn & Quarterly a été accrédité pour représenter :

Tous les salariés au sens du Code du travail

En se syndiquant, les salarié-es de la maison d’édition et des deux librairies cherchaient à nourrir des canaux de communication plus transparents avec l’employeur, en plus de contribuer de façon plus active et consultative à l’élaboration de leurs conditions de travail.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central de Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Concordia Research and Education Workers Union–CSN | Syndicat des Travailleuses et Travailleurs en Recherche et Enseignement à Concordia–CSN

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 3 avril 2023, le Concordia Research and Education Workers Union–CSN/Syndicat des Travailleuses et Travailleurs en Recherche et Enseignement à Concordia–CSN a été accrédité pour représenter :

Toutes et tous les auxiliaires de recherche (RA) étudiants et tous les auxiliaires d’enseignement (TA) salariés au sens du Code du travail, à l’exclusion des auxiliaires d’enseignement qui reçoivent des subventions ou des bourses et tous ceux et celles qui ont le statut de stagiaire.

Une équipe d’une cinquantaine de travailleuses et travailleurs s’est mobilisée pendant plus de 10 mois dans une des campagnes de maraudage historique à la CSN. Ils ont choisi de quitter l’AFPC parce qu’ils ne se sentaient pas soutenus dans leur lutte contre le harcèlement sexuel à l’université et dans leurs mobilisations pour le renouvellement de la convention collective.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières–CSN | Section Bray Rite Ltd

À la suite du dépôt de sa requête en accréditation le 1er novembre 2023, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières– CSN–Section Bray Rite Ltd a été accrédité pour représenter :

« Tous les employé-s sauf les employé-es de bureau, les dessinateurs et dessinatrices, les acheteurs et acheteuses et ceux et celles exclus par le Code du travail ».

Les travailleuses et travailleurs de Bray Rite, un fabricant de produits et d’accessoires d’automatisation et de contrôle de débit, ont unanimement choisi de quitter le Syndicat des Métallos pour joindre les rangs de la CSN.

Cette nouvelle section du Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières–CSN, sera affiliée à la Fédération des industries manufacturières, au Conseil central du Montréal Métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Transco Montréal : une grève générale illimitée qui traîne inutilement

Ce matin, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) ont tenu un piquetage symbolique afin de rappeler à la haute direction du Centre de services scolaire de Montréal qu’ils sont en grève générale illimitée depuis le 31 octobre dernier.

« Alors que les élèves retournent en classe ce matin, nous ne sommes pas heureux d’en priver plusieurs de leur transport pour obtenir le salaire décent auquel nous avons droit. Ça fera bientôt trois mois que nous sommes en grève et près deux ans que nous négocions avec notre employeur et celui-ci refuse toujours de nous verser la part des sommes qu’il a pourtant bien reçues du gouvernement afin de bonifier nos salaires. Nous le précisons à nouveau : les salaires qui nous étaient versés au moment du déclenchement de notre grève ne parviennent même pas à attirer et à retenir les salarié-es dont nous avons besoin pour effectuer nos routes chaque jour et ce sont les enfants et leurs parents qui en paient le prix », déclare Carole Laplante, présidente du STTT–CSN.

« L’employeur devra l’admettre : de nouvelles données salariales sont en vigueur dans le secteur du transport scolaire. Plusieurs règlements reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant de 15 à 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les autobus, ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). L’employeur mène une guerre d’usure et laisse inutilement traîner la négociation ; pour la régler rapidement, il sait très bien ce qu’il a à faire. »

« Plusieurs des membres du syndicat doivent recourir aux banques alimentaires afin de répondre à leurs besoins essentiels et nous ne sommes pas les seuls à trouver que ça n’a pas de maudit bon sens. First Student, dont le siège social est à Cincinnati, fait partie des employeurs dans le transport scolaire qui refusent de verser l’argent reçu du gouvernement et, de ce fait, qui maintiennent leurs salarié-es sous les seuils de revenus viables. Pour vivre décemment à Montréal, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques a fixé ce seuil à 32 525 $ en 2023, insiste Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Voilà pourquoi nous appuyons sans réserve ces femmes et ces hommes qui sont toujours très mobilisés et déterminés à aller chercher leur juste part de cet argent. »

« Nous rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Caroline Senneville, présidente de la CSN. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent malheureusement recourir à la grève pour aller chercher ce qui doit leur revenir et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

À propos

Le STTT–CSN compte près de 350 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Négociations du secteur public – À défaut d’une entente, le Front commun déclenchera la grève générale illimitée en début d’année 2024

Réunies hier dans leurs instances respectives, les délégations de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS ont réitéré le mandat de déclencher la grève générale illimitée (GGI), ultime moyen de pression. Elles ont déterminé qu’à défaut d’entente satisfaisante d’ici là pour les 420 000 travailleuses et travailleurs qu’elles représentent la GGI sera exercée rapidement au moment opportun en début d’année 2024.

« Le message envoyé par nos instances pourrait se résumer en deux mots : ouverture et détermination. Après 11 jours de grève, forts de la mobilisation historique de 420 000 travailleuses et travailleurs et avec l’appui de la population à nos revendications, nous sommes ouverts à négocier une entente – favorable autant pour nos membres que pour la population du Québec – mais nous sommes aussi déterminés à obtenir les conditions nécessaires pour maintenir la pression tant qu’il le faudra », font valoir les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Une entente possible, si la volonté politique est au rendez-vous

Au lendemain de ces instances, les porte-paroles du Front commun rappellent qu’une entente demeure possible d’ici la fin de l’année mais que pour y parvenir, il est essentiel que le gouvernement accepte de garantir la protection du pouvoir d’achat et d’assurer un enrichissement réel, permettant un rattrapage général des salaires et une amélioration des conditions de travail et d’exercice pour que les réseaux publics puissent faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui les frappe de plein fouet. Des ouvertures ont été démontrées par les organisations syndicales, notamment sur la durée de la convention, mais, devant un contexte économique volatile, le gouvernement doit garantir aux 420 000 travailleuses et travailleurs qu’ils et elles ne courront pas le risque de voir leur pouvoir d’achat s’effriter au cours des prochaines années.

À la veille du temps des fêtes, le Front commun continuera de négocier et de mettre les bouchées doubles pour conclure une entente favorable dans les meilleurs délais pour les 420 000 travailleuses et travailleurs ainsi que pour la population. Ces avancées sont possibles, à condition que le gouvernement trouve des solutions pour répondre aux priorités des travailleuses et des travailleurs. Devant l’état actuel des réseaux l’heure n’est pas au statu quo, et encore moins aux attaques. Des mandats pour répondre aux propositions syndicales devront être confiés dès aujourd’hui aux tables sectorielles afin d’arriver à un règlement global.

« La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Nos membres sont mobilisés et déterminés. Nous avons un mandat clair pour avoir recours à la grève générale illimitée afin d’obtenir les conditions de travail nécessaires pour mettre un terme à la pénurie de main-d’œuvre. Nous allons exercer ce mandat si nécessaire et au moment jugé opportun en début d’année. Maintenant, ce que l’on veut d’abord et avant tout, c’est négocier sérieusement », concluent les porte-paroles.

À voir sur Facebook

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation
  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • retard salarial : 16,6 % ;
  • retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.
À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Grève aux Jardins de Renoir : les travailleuses et les travailleurs méritent d’être payés à leur juste valeur

Les travailleuses et les travailleurs du centre d’hébergement privé Les Jardins de Renoir amorcent trois jours de grève. Depuis des mois, ils tentent d’obtenir, sans succès, de meilleures conditions de travail.

L’employeur demeure intraitable sur la question des salaires. Le 15 novembre dernier, les membres du syndicat ont voté massivement en faveur d’une banque de 10 jours de grève. Devant le manque de sérieux de l’employeur à la table de négociation, ils n’ont d’autres choix que d’exercer une première séquence de trois jours de grève, soit les 20, 21 et 22 décembre. Pendant cette période, seuls les services essentiels seront assurés.

À leur juste valeur
Les demandes des quelque 80 travailleuses et travailleurs sont tout à fait légitimes. À titre d’exemple, il y a quelques mois, les salaires de certains titres d’emploi ont été rattrapés par le salaire minimum. Ils ont par la suite dû être majorés.

« Nous sommes malheureusement devant un employeur qui refuse de nous accorder un salaire décent, à la hauteur de nos tâches essentielles pour assurer les services de qualité aux aîné-es ainsi que le bon fonctionnement de la résidence », dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, Véronique Girouard.

Pourtant, la situation financière de l’employeur le lui permet amplement. L’entreprise propriétaire est un partenariat entre le géant québécois de l’immobilier Cogir et l’américaine Welltower, une compagnie cotée en Bourse dont la valeur totale des actions est évaluée à près de 50 milliards de dollars !

« Tant que le Québec ne se dotera pas d’un modèle avec des soins publics, nous serons confrontés à ce genre de situation et à des propriétaires qui mettent leurs propres profits bien loin devant les conditions de travail de leurs employé-es », dénonce la vice-présidente responsable des secteurs privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Lucie Longchamp.

« Dans ses publicités, l’employeur se targue pourtant que “vous offrir du personnel attentionné, pour nous comme pour vous, c’est inestimable !”. En réalité, il fait preuve d’un grand manque de considération, se désole Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Ces travailleuses et travailleurs qui œuvrent en première ligne des soins aux aîné-es peuvent compter sur l’appui des quelque 100 000 membres du Conseil central », conclut Mme Daigneault.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement du Grand Montréal–CSN, section Jardins Le Renoir, est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui regroupe plus de 145 000 membres ainsi qu’au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Pour sa part, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs.

Fin de la grève au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les membres du Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN ont adopté à 100 % l’entente de principe qui leur a été présentée. Après 15 mois de conflit de travail, la grève est ainsi levée et le groupe retournera travailler le 9 janvier 2024.

Ouverture chaotique

Bien que la fin du conflit du personnel de l’entretien ait permis la réouverture du cimetière le 11 septembre dernier, dans les faits, les opérations de l’établissement tournaient au ralenti alors que le personnel administratif était toujours en grève, et ce, depuis le 20 septembre 2022.

Selon Éric Dufault, président du syndicat des employé-es de bureau, « le but était d’aller chercher le meilleur contrat de travail possible pour nos membres et c’est ce que nous avons obtenu. Après de si longs mois passés dehors, nous rentrerons au travail la tête haute. Nous pourrons enfin accueillir les familles endeuillées qui méritent d’être traitées dans la plus grande humanité qui soit. Je suis heureux de la mobilisation de notre équipe. Je remercie toutes et tous les camarades du fond du cœur pour la bataille qu’ils ont menée », avance-t-il.

La nouvelle convention collective des travailleuses et travailleurs prévoit des augmentations de salaire de 22,4 % couvrant les années 2018 à 2026. De plus, un règlement est intervenu sur les litiges concernant le plancher d’emploi et l’utilisation des briseurs de grève. Le maintien du plancher d’emploi est ainsi sécurisé pour les employé-es de bureau. Enfin, un protocole de retour au travail respectueux des salarié-es a également été approuvé par les deux parties.

« Les travailleuses et les travailleurs du cimetière viennent de mener une bataille qui passera à l’histoire du mouvement syndical québécois. Ils ont tenu la minute de plus, celle qui est souvent la plus exigeante, mais la plus payante en matière de gains. Je tiens à féliciter, au nom de toute la CSN, chacun des membres du syndicat pour cette belle victoire ! », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« La fédération n’est pas près d’oublier cette année et demie de conflit vécue par les camarades du cimetière ainsi que leur exceptionnelle mobilisation. Soyez fiers de vous et des gains remportés ! », formule Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« C’est effectivement une page d’histoire syndicale qui se tourne aujourd’hui. Le conseil central et ses syndicats affiliés sont aujourd’hui très heureux de se tenir debout auprès des militantes et des militants du cimetière qui ont fait preuve d’un courage exemplaire au fil des derniers mois », déclare Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À voir en vidéo

À propos

Le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN qui compte une quinzaine de membres était en grève depuis le 20 septembre 2022 et sans convention collective depuis 2017. Ils retourneront au travail le 9 janvier 2024.

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle est affilié le syndicat du cimetière, compte plus de 425 syndicats représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord. La FEESP–CSN et le CCMM–CSN sont tous les deux affiliés à la CSN, qui regroupe plus de 330 000 membres.

Le gouvernement encore coupable de négociations de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales

Dans une décision tranchante, le Tribunal administratif du travail (TAT) remet à sa place le gouvernement, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé et ses négociateurs, en trouvant ces derniers coupables de négocier de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales. Le TAT, dans son jugement rendu hier, impose des dommages punitifs exemplaires de l’ordre de 45 000 $ par organisation syndicale, pour un total de 315 000 $.

Les organisations syndicales avaient déposé des plaintes pour donner suite à l’imposition de mesures COVID par directives ministérielles unilatérales venant modifier les conditions de travail entravant ainsi le travail de représentation syndicale.

« Après avoir fait plusieurs déclarations antisyndicales dans les derniers jours, le gouvernement Legault se fait taper sur les doigts en pleine période de négociations. Les organisations syndicales en santé et services sociaux invitent le gouvernement à changer d’attitude et appellent ce dernier à mieux collaborer afin d’offrir de meilleures conditions de travail et salariales aux travailleuses et travailleurs des services publics » lancent d’une seule voix Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP–CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) et Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

En modifiant unilatéralement les conditions de travail du personnel sans négociation avec les organisations syndicales, le gouvernement a, une fois de plus, fait de l’entrave syndicale. Dans sa décision, le TAT déplore un « un irrespect total du processus de négociation collective » et « une attitude délinquante » du ministre de la Santé, de ses négociateurs et de son ministère. En plus des dommages punitifs, le TAT force le MSSS à afficher la décision en ligne, mais surtout à cesser d’entraver les activités syndicales et de négocier de mauvaise foi. Rappelons que le gouvernement n’en est pas à sa première condamnation. Des décisions récentes du TAT ont déjà reconnu ses entraves syndicales et sa négociation de mauvaise foi.

« Qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement comprenne que ce n’est pas en agissant seul qu’il va arriver à améliorer les conditions de travail pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux? Le gouvernement n’est pas au-dessus des lois. Non seulement il refuse d’écouter les solutions proposées par le personnel en négociation, mais, maintenant, c’est le tribunal qui lui envoie un message clair et le ramène à l’ordre. Il est grand temps qu’il se montre ouvert aux solutions proposées par les représentants syndicaux qui sont d’ailleurs la voix des membres qu’ils et elles représentent », de conclure les organisations syndicales.

Bienvenue au Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig

Le 13 décembre 2023 se tenait l’assemblée générale d’accueil des 400 travailleuses et travailleurs de l’usine de café Keurig, située dans le quartier Saint-Michel à Montréal. La bonne nouvelle CSN est tombée le 21 novembre dernier, alors que le Tribunal administratif du travail accordait son accréditation au Syndicat des travailleuses et travailleurs de Keurig–CSN.

Syndiqués avec les Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) jusqu’à tout récemment, les salarié-es de Keurig ont profité de la période d’ouverture de représentation syndicale pour adhérer à la force du mouvement CSN afin d’améliorer leurs conditions de travail et d’obtenir une meilleure convention collective. Les travailleuses et les travailleurs ont manifesté leur désir d’être libres de leurs décisions et souhaitent bâtir collectivement le projet de négociation qui se déploiera dès le début 2024.

Forte majorité pour la CSN

La campagne de syndicalisation s’est déroulée dans un enthousiasme indéniable. Plusieurs salarié-es de l’usine de café avaient déjà à cœur les valeurs CSN avant l’adhésion officielle. Ces nouvelles et ces nouveaux membres ont choisi d’acquérir leur autonomie et de se doter des services nécessaires à l’amélioration de leur sort au travail. Ces personnes nouvellement syndiquées, avec un taux d’adhésion à la CSN de 84 %, envoient ainsi un message puissant de solidarité à l’employeur.

La force du nombre

« Pour ces travailleuses et ces travailleurs, je crois que ce n’est rien de moins qu’une nouvelle ère qui commence. Étant donné qu’à la CSN, nous ne négocions jamais sans d’abord construire un rapport de force, il est évident pour nous que le groupe obtiendra davantage de gains que tout ce que leur ancien syndicat a pu leur promettre à ce jour. Nous sommes très fiers d’accueillir ces militantes et ces militants à l’intérieur de notre mouvement. Bienvenue chez vous, camarades ! », a déclaré avec entrain David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique du Service de la syndicalisation.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte environ 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Le personnel de tous les cégeps du Québec doit être entendu!

Les porte-parole des organisations syndicales membres du Front commun représentant la quasi-totalité du personnel enseignant, de soutien et professionnel du réseau collégial public ainsi que des travailleuses et des travailleurs du réseau collégial se rassemblent ce matin devant les bureaux du ministère de l’Enseignement supérieur, à Montréal, afin de rappeler que le gouvernement doit appuyer sur la pédale d’accélération dans les négociations sectorielles les concernant.

Des attaques patronales injustifiées
Alors que les problèmes d’attraction et de rétention du personnel s’accentuent dans les cégeps, il est pour le moins renversant de constater que la partie patronale souhaite imposer des reculs aux tables de négociation du réseau collégial.Alors que des solutions existent, il est urgent que la partie patronale s’engage à réellement négocier. « Nos membres sont déterminés à ne pas s’appauvrir et à obtenir des conditions de travail modernes qui reconnaissent la valeur de leurs compétences professionnelles. De son côté, la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) demeure tout aussi déterminée dans sa recherche de solutions et encourage la partie patronale à s’engager dans un blitz de négociations d’ici le congé des fêtes pour améliorer l’attractivité des emplois et, donc, la qualité des services professionnels offerts au collégial », affirme Matthieu St-Pierre-Poulin, vice-président de la FPPC-CSQ.« En restreignant l’accès au congé sans solde et au programme de réduction volontaire du temps de travail, le gouvernement s’attaque aux rares avantages qu’il restait de travailler dans le réseau public. Cette négociation ne peut pas être celle des reculs ou du statu quo. Si l’on n’améliore pas les conditions de travail, les départs massifs de professionnelles et de professionnels vers d’autres secteurs vont se poursuivre. Il en va de la survie des cégeps comme service public essentiel », souligne Kathrin Peter, deuxième vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).
Où est la ministre de l’Enseignement supérieur?
Ce matin, les travailleuses et les travailleurs du réseau collégial aimeraient bien mieux être au chaud, dans les cégeps, à offrir des services aux étudiantes et aux étudiants plutôt que d’être encore obligés de faire la grève et de se rassembler devant le ministère de l’Enseignement supérieur!« Mais ce gouvernement ne nous donne pas d’autres choix. Notre négociation n’avance pas, malgré tout ce que les ministres du gouvernement Legault peuvent dire, à l’exception de la ministre responsable du réseau collégial, qu’on ne voit nulle part. À la veille du congé des fêtes, la partie patronale n’a toujours pas de mandats nous permettant d’avancer sur les demandes syndicales prioritaires : les assurances collectives, les congés rémunérés, les primes, les libérations syndicales, le télétravail et, enfin, le travail du personnel de soutien en cas de suspension des cours. Le Conseil du trésor doit donner les mandats nécessaires aux équipes de négociation pour négocier réellement avec nous, au plus vite. Pas demain, pas dans deux jours, maintenant! », enchaîne Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).Encore une fois, le réseau collégial semble être complètement ignoré par le gouvernement Legault dans cette négociation pourtant cruciale pour les services publics.« Le personnel de soutien collégial est complètement invisible présentement. Personne n’est là, au ministère, pour soulever les enjeux de notre réseau. La ministre Déry représente-t-elle vraiment l’enseignement supérieur à l’Assemblée nationale? Pourtant, on vit les mêmes choses que les autres réseaux. Malgré ça, on veut toujours nous imposer des reculs qui vont complètement à l’encontre de l’attraction et de la rétention du personnel. Après un an de discussion, il est plus que temps que la partie patronale ait les mandats en poche pour régler cette négociation. C’est assez! », s’insurge Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ).« Le gouvernement n’a pas de stratégies de négociation viables. Ces différents reculs et le refus obstiné depuis un an de parler des solutions syndicales ne peuvent plus durer. Mettons l’épaule à la roue et réglons pour le bien de tous les jeunes, qui méritent un système collégial efficace et florissant », ajoute Éric Gascon, président du Conseil provincial des collèges du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ).

Les enseignantes et les enseignants grandement préoccupés
À l’instar des réseaux scolaire et de la santé, plusieurs enjeux sectoriels se négocient actuellement aux tables de négociation du réseau collégial. En ce qui concerne la profession enseignante, « si les cégeps constituaient un des réseaux “gérés par les syndicats”, comme l’a déclaré le premier ministre, nous n’aurions pas besoin de négocier. La réalité, c’est plutôt que, depuis 2010, le nombre de cadres a explosé, un phénomène rendu tangible par l’augmentation de 22 % de leur poids dans la masse salariale, alors que le poids des profs n’a crû que de 2 %. Afin de rétablir l’équilibre, il est grand temps que le gouvernement attribue de véritables mandats de négociation, car, en ce qui nous concerne, il s’avère clair qu’il n’y aura pas d’entente sans gains sectoriels significatifs », terminent Yves de Repentigny et Youri Blanchet, respectivement vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et président de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), organisations qui ont joint leurs forces dans le cadre de cette négociation au sein de l’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC).
À propos
Regroupés en Front commun, la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) représentent la quasi-totalité du personnel des cégeps du Québec.

Les inhalothérapeutes et les perfusionnistes déconsidérés par la CAQ

La réforme du réseau de la santé et des services sociaux du ministre Christian Dubé divisera les équipes de soins directs aux patient-es. En effet, le projet de loi adopté samedi dernier prévoit que le personnel infirmier se retrouve dans une catégorie d’emploi distincte des collègues inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. 

« C’est un non-sens », critique vivement la présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine-CSN, Élisabeth Gagnon-Tremblay. « Nous travaillons de concert avec le personnel infirmier et les médecins pour permettre et améliorer les soins dans notre réseau de la santé. Les inhalothérapeutes et les perfusionnistes sont des cliniciennes et travaillent en première ligne des soins prodigués aux patients. Pourquoi vouloir les classer et les traiter différemment ? »

Rappelons que le ministre Dubé a annoncé le transfert des inhalothérapeutes et des perfusionnistes cliniques dans une nouvelle catégorie d’emplois. Ces travailleuses et travailleurs ne seront plus aux côtés des infirmières dans la catégorie 1, mais seront transféré-es dans la catégorie 6. Leurs conditions de travail seront donc négociées séparément. « Avec ce changement, le gouvernement ne reconnait aucunement le travail clinique et d’évaluation que ces professionnelles effectuent chaque jour ».

Pourtant, insiste Élisabeth Gagnon-Tremblay, les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques œuvrent dans la même réalité que les infirmières.

Les inhalothérapeutes travaillent aux soins intensifs, à l’urgence, dans les salles d’opération, dans les équipes de transport néonatales/pédiatriques/adultes terrestres et aériennes, en soins directs avec les patients et ce 24/7, 365 jours par année.

Toutes et tous composent également avec le manque de personnel, les heures supplémentaires obligatoires et la surcharge de travail.

Il en est de même pour les perfusionnistes. Aucune chirurgie cardiaque à cœur ouvert n’est effectuée sans leur présence. Mais seulement 6 ou 7 graduent chaque année au Québec… présentement, il en manque plus de 75.

Et, tout comme leurs collègues, celles-ci disposent d’une importante autonomie professionnelle. Il importe donc de maintenir la cohésion dans la catégorisation des emplois dans le réseau de la santé et des services sociaux et de maintenir dans la catégorie 1 l’ensemble des employé-es de l’équipe des soins.

Toujours au front 
« Comment voulez-vous que les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques, dont les soins et services sont essentiels, soient bien représentées dans une catégorie d’emplois où les différents professionnels ne travaillent pas dans les mêmes conditions, dans un groupe de nature paraclinique et non au sein d’une équipe interdisciplinaire offrant des soins directs aux patients, où seront notamment regroupées les techniciennes en électricité industrielle ? » déplore à son tour Nadia Joly, représentante des inhalothérapeutes à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). 

Malgré l’imposition de cette aberration par l’adoption du projet de loi 15 de la CAQ sous bâillon, Nadia Joly prévient que les représentants syndicaux de la FSSS–CSN continueront de défendre bec et ongles les syndiqué-es. Les négociateurs ont toujours le mandat de représenter les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques dans le cadre de la négociation en cours ainsi que l’ensemble des titres d’emploi de la FSSS–CSN. 

« La combativité va rester la même », lance-t-elle. Le coup de force du gouvernement de la CAQ galvanise les troupes qui maintiendront la pression. 

Les 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun entament une grève de 7 jours

Plus de 2 500 travailleuses et travailleurs du Front commun ont marqué le déclenchement de la plus longue grève du secteur public des 50 dernières années en accueillant les députés en cette dernière journée de la session parlementaire régulière à Québec. C’était aussi l’occasion de rappeler haut et fort leurs revendications et que, même si les fêtes approchent à grands pas, pas question de mettre la pédale douce sur la mobilisation tant que des offres qui répondent à leurs besoins ne seront pas sur la table.

« Si le gouvernement cherche à profiter de la conjoncture actuelle et à nous coincer pour briser notre mouvement, les jours qui viennent lui donneront une idée de ce qui pourrait l’attendre s’il poursuit son entêtement. Notre mouvement ne s’essouffle pas, au contraire. Les dernières semaines ont été galvanisantes, et la population appuie clairement les travailleuses et les travailleurs de nos réseaux. La dernière offre était insuffisante, on continue de négocier et on ne lâche pas! », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en point de presse vendredi matin.

« Personne ne souhaite faire la grève, c’est un moyen, pas une fin en soi. Mais plus encore, personne ne souhaite que nos réseaux continuent de se détériorer de la sorte. La situation est intenable, et, cette fois, tout le monde comprend bien que l’amélioration passe en grande partie par cette négociation. Notre détermination est grande, celle des membres l’est plus encore. Notre monde mérite mieux, le Québec mérite mieux. Et c’est aussi ce que signale la population au gouvernement. C’est le temps de faire le choix politique qui s’impose : des conditions de travail et de pratique qui permettent enfin de revaloriser tout le travail investi par celles et ceux qui éduquent, soutiennent, accompagnent et prennent soin. »

L’objectif du Front commun demeure d’en arriver à un règlement avant les fêtes, et le mandat voté par les membres permettait d’utiliser des séquences de grève selon les besoins de la négociation. C’est donc une ultime séquence de journées de grève qui s’amorce aujourd’hui, et il s’agit aussi du dernier avertissement. Rappelons que le Front commun détient un mandat très fort, adopté à plus de 95 %, de déclencher une grève générale illimitée au moment jugé opportun.

Pour le Front commun, il est clair que le gouvernement porte une importante part de responsabilité face au recours à la grève. Son refus de proposer des offres à la hauteur des besoins urgents des travailleuses et des travailleurs crée le blocage actuel aux tables de négociations.

« C’est quand même fou d’en arriver là après plus d’un an de négociation! Et on est toujours devant les mêmes vieilles stratégies gouvernementales : d’abord, ne pas montrer de véritable volonté de négocier, puis le faire sur la place publique à coup de déclarations vaines, attendre que la mobilisation soit à son comble et que les moyens de pression éclatent pour tout précipiter en quelques semaines. Cette fois, notre monde en a eu assez et ils ne sont pas les seuls! Les solutions existent, et c’est le temps de prendre les enjeux qui secouent nos réseaux à bras le corps. Là, ça suffit! »

Rappelons que le gouvernement a présenté une nouvelle offre au Front commun mercredi après-midi, laquelle a été jugée insuffisante à sa face même. Mais le Front commun rappelle que tout est en place pour faire atterrir la négociation. Les équipes sont entièrement disponibles, et les instances respectives sont même prévues dans la semaine du 18 décembre afin de faire le point sur la négociation. L’objectif demeure un règlement satisfaisant pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux. Et ce ne sera possible que si les conditions de travail ET le salaire sont à la hauteur de leurs attentes!

Le Front commun représente 420 000 travailleuses et travailleurs des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des cégeps, qui seront en grève du 8 au 14 décembre inclusivement. Le conflit touche l’ensemble des centres de services scolaires, des cégeps et des établissements de santé et de services sociaux du Québec.

Pas d’entente possible sans une garantie de la protection du pouvoir d’achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial

« Il n’y aura pas d’entente sans la protection du pouvoir d’achat et sans un enrichissement permettant un rattrapage pour nos membres. Nous ne laisserons personne s’appauvrir et ça, le gouvernement de la CAQ doit le comprendre ». C’est en ces termes que les porte-paroles du Front commun ont répondu à l’offre de table centrale déposée hier par le gouvernement.

Pour François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras président de la CSQ, Magali Picard présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, le gouvernement a finalement déposé hier – un an après le début des discussions – une première offre salariale qui permettra de négocier de manière plus sérieuse. Toutefois, il semble toujours aussi déconnecté de la réalité vécue par les travailleuses et les travailleurs des services publics, en offrant 12,7% sur cinq ans. « Pas 16,7% comme il l’affirme publiquement, mais bel et bien 12,7%, tel qu’écrit noir sur blanc dans le dépôt ».

Appauvrir les femmes

Rappelons que selon les chiffres du ministère du Travail, les conventions collectives signées en 2022 incluent une augmentation moyenne de 9 % pour la première année. Que propose le gouvernement aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux publics pour la première année? Un maigre 4,3 %, alors que l’inflation de 2022 a été de 6,7 %.

« Est-ce que les médecins spécialistes, est-ce que les policiers de la SQ, est-ce que les juges accepteraient de s’appauvrir? La réponse est NON. Comment le gouvernement de la CAQ peut-il sérieusement proposer cela aux femmes des services publics? »

Aucun rattrapage

En plus de l’appauvrissement qui est sur la table, la nouvelle offre ne permet toujours pas un rattrapage. « Les travailleuses et les travailleurs continueront de subir un retard important par rapport aux autres salarié-es du Québec, tant sur les salaires que sur la rémunération globale, même quand on considère le régime de retraite. Il s’agit d’un enjeu primordial si le gouvernement souhaite remettre les services publics sur les rails en attirant et en retenant la main-d’œuvre nécessaire, au lieu de quoi, les travailleuses et les travailleurs actuels seront nombreux à choisir de fuir les réseaux. » Le plus récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec indique d’ailleurs que ce retard dans la rémunération globale est de 7,4 % par rapport aux autres salariés du Québec.

La retraite

Rare point positif de cette nouvelle offre : le recul du gouvernement à propos de ses attaques sur le régime de retraite. « Enfin, le gouvernement s’est rendu à l’évidence : les travailleuses et les travailleurs n’avaient pas à être pénalisés par la bonification du Régime des rentes du Québec. En ayant réglé cette question, nous pourrons enfin parler des salaires, des assurances, des ouvriers spécialisés et des disparités régionales, des enjeux importants pour lesquels le statut quo est impensable ».

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : 16,6 % ;
  • Retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Dahlia Namian

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, a été remis à la sociologue Dahlia Namian pour son essai La société de provocation, publié chez Lux éditeur. Ce prix est doté d’une bourse de 5000 $ et a été remis à la lauréate par la secrétaire-générale de la CSN, Nathalie Arguin.

L’annonce en a été faite aujourd’hui à l’occasion d’une réunion du conseil confédéral de la centrale qui se tient à Lévis. Pierre Vadeboncoeur, considéré par plusieurs comme l’un des plus importants essayistes québécois, a été conseiller syndical à la CSN de 1950 à 1975.

Cette œuvre, dont le sous-titre est Essai sur l’obscénité des riches, illustre de manière absolument convaincante à quel point l’étalage de la richesse de milliardaires comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bernard Arnault constitue un outrage à l’égard de la multitude qui peine à se nourrir et à se loger. La présidente du jury, Claudette Carbonneau, qui a présidé la CSN de 2002 à 2011, a déclaré en remettant le prix : « Les militantes et les militants vont trouver dans cet essai matière à nourrir leur argumentaire quand il s’agira de faire la démonstration de ces injustices et de ces inégalités qu’il nous faut combattre au quotidien. »

Outre la présidente, le jury était composé des lauréats de l’année dernière, l’auteure Mélikah Abdelmoumen, le journaliste Jean-François Nadeau du Devoir et Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et syndiquée à la CSN.

Madame Namian enseigne à l’École de travail social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux de recherche portent sur la pauvreté et l’exclusion.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Briseurs de grève au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Le 28 novembre 2023, le Tribunal administratif du travail (TAT) ordonnait à la Fabrique Notre-Dame, employeur du cimetière, de cesser d’utiliser les services de ses représentants pour accomplir en tout ou en partie les fonctions des salarié-es de l’unité de négociation.

Pour le syndicat, la direction utilise des briseurs de grève, notamment pour les fonctions des préposé-es à l’accueil et des conseillères et conseillers aux ventes, afin de contourner les moyens de pression exercés par les travailleuses et les travailleurs de bureau du cimetière, en grève depuis le 20 septembre 2022.

Pascal Schiavone et Anshley Ligondé, les deux représentants de l’employeur visés par l’ordonnance du TAT, auraient été embauchés après le début de la phase de négociation de la convention collective, et ce, en contravention des dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail.

De plus, le 9 novembre dernier, le syndicat a gagné un arbitrage de grief, lequel confirme que l’employeur ne respecte pas le plancher d’emploi comme établi dans la convention collective. « Comment un patron qui ne respecte ni la loi ni son contrat de travail peut-il prétendre que sa priorité absolue est d’accueillir les familles endeuillées dans le respect et la dignité ? C’est un non-sens, nous n’y croyons tout simplement pas », confirme Éric Dufault, président du syndicat des employé-es de bureau.

« Une fois de plus, l’employeur manifeste un immense mépris à l’égard de son personnel. L’issue du conflit n’est assurément pas l’embauche de briseurs de grève. L’employeur doit faire preuve d’ouverture et retourner rapidement à la table pour arriver enfin à une entente négociée », ajoute Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Cette situation est incroyable ! Sincèrement, nous faisons rarement face à un employeur aussi récalcitrant qui s’entête autant à ne pas vouloir trouver un terrain d’entente par la voie de la négociation. Aujourd’hui, le conseil central dénonce haut et fort l’utilisation de briseurs de grève par ces patrons sans vergogne ! Ce n’est toutefois pas le temps de baisser les bras : l’appui que nous offrons aux travailleuses et aux travailleurs du cimetière est et restera indéfectible », affirme avec aplomb Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

En grève depuis le 20 septembre 2022, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte une quinzaine de membres. Ceux-ci revendiquent, entre autres, un salaire qui couvre l’inflation avec une rétroaction salariale. À ce jour, après quelque 40 rencontres de négociation/conciliation et 15 mois de conflit de travail, les parties n’ont toujours pas conclu de convention collective.

Nouvelle convention collective pour les profs de l’UQAM

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les professeur-es de l’UQAM ont entériné l’entente de principe conclue mercredi soir entre leur comité de négociation et la direction de l’université montréalaise. La nouvelle convention collective permettra aux 1225 membres du Syndicat des professeur-es de l’UQAM–CSN d’obtenir, dès la signature, des échelles salariales équivalentes à celles de leurs collègues de l’Université de Montréal.

Les profs de l’UQAM obtiendront ainsi une augmentation minimale de 7,73 % rétroactive au 1er avril dernier, hausse qui pourrait être augmentée en fonction du résultat des négociations du secteur public. Au cours des cinq années de la convention, les profs bénéficieront de hausses minimales de 15,73 %, alors que les sommets de leurs échelles salariales seront bonifiés de 17,5 %.

Les membres du SPUQ–CSN se réjouissent d’avoir enfin obtenu l’intégration au statut de professeur des 25 maîtres de langue de l’École de langues de l’UQAM. Depuis plus de 25 ans, ceux-ci revendiquaient la même échelle salariale et la même charge d’enseignement, ce qui sera dorénavant le cas. Ces 25 ex-maîtres de langue s’ajouteront aux 1200 profs actuels, un plancher d’emploi obtenu par les profs en 2009 et qui sera ajusté à la hausse en fonction d’éventuelles augmentations d’inscriptions.

« Les profs de l’UQAM étaient convaincus du bien-fondé de leurs demandes », souligne la présidente du SPUQ–CSN, Geneviève Hervieux. « Par leur mobilisation, ils auront réussi à convaincre la direction de l’UQAM que c’est en améliorant nos conditions d’enseignement, de recherche et d’encadrement que l’UQAM pourra continuer à jouer son rôle d’innovation sociale et scientifique. »

Malgré l’adoption d’une loi sur la liberté académique, les profs de l’UQAM conserveront leur clause de convention collective en la matière, dont les protections sont supérieures. Pour la première fois, l’enseignement en ligne sera balisé au sein de la convention collective. Partant du principe que les cours en ligne demeurent des cours à part entière, ils seront assujettis à l’ensemble des modalités prévues à la convention – y compris à la moyenne-cible institutionnelle de 41 étudiants par groupe-cours – ce qui permettra ainsi d’éviter certains débordements constatés dans le milieu académique.

En vertu de la nouvelle convention, l’UQAM et le SPUQ–CSN mettront en place un mécanisme paritaire visant à favoriser l’accès à l’égalité aux groupes discriminés. Si l’accès à l’égalité pour les femmes y était prévu, ce n’était pas le cas des personnes issues d’autres groupes discriminés. L’UQAM devient ainsi la première université canadienne à se doter d’un tel mécanisme, tout en maintenant l’autonomie des départements en ce qui concerne les embauches.

« Nous sommes persuadés qu’avec de meilleures conditions de recherche et d’enseignement, les profs de l’UQAM pourront encore mieux contribuer au rayonnement de l’UQAM au sein du milieu académique et de la société québécoise. Nous tenons à remercier le recteur de l’université, Stéphane Pallage, dont l’implication à la table de négociation au cours des derniers jours a certainement contribué à dénouer les blocages auxquels nous étions confrontés. »

Le Syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM représente les 1225 profs de l’université montréalaise. Il est affilié à la Fédération des professionnèles–CSN, au Conseil central du Montréal métropolitain et à la CSN, qui représente 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, partout au Québec et ailleurs au Canada.

 

Plus de 2000 auxiliaires d’enseignement et de recherche de Concordia rejoignent la CSN

Le vote d’affiliation syndicale de plus de 2000 auxiliaires d’enseignement et de recherche de l’Université Concordia se terminait lundi dernier et les résultats sont sans équivoque : ces dernières et derniers ont choisi à plus de 70 % de se joindre au CREW-CSN, le Concordia Research and Education Workers, affilé à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Nous souhaitons la bienvenue au CREW dans le grand mouvement de la CSN. Je sens que les auxiliaires d’enseignement et de recherche de Concordia seront à leur place dans la culture de solidarité de la confédération. Notre mouvement tout entier travaillera sans relâche pour améliorer leurs conditions de travail », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Avec l’arrivée du CREW-CSN, la confédération représentera maintenant près de 4000 travailleuses et travailleurs à l’Université montréalaise, notamment des employé-es de soutien, des bibliothécaires et d’autres travailleuses et travailleurs n’appartenant pas au corps enseignant. La CSN représente également les auxiliaires d’enseignement et les surveillants d’examen de l’Université McGill. 

« Ces résultats démontrent le vif désir de transformation qui existe chez les auxiliaires de recherche et d’enseignement de Concordia et prouvent que, quand on s’organise, on peut livrer un changement réel. On va se mettre au travail dès maintenant pour se battre pour les conditions de travail que les membres méritent », explique Mya Walmsley, du CREW-CSN.

Jadis affiliés à l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), les auxiliaires d’enseignements et assistants de recherche ont d’abord tenté de se joindre à la CSN en avril dernier. Bien que les résultats aient alors témoignés d’appuis majoritaires pour la CSN au sein des membres, le Tribunal administratif du travail (TAT) avait demandé un nouveau vote, lequel s’est tenu du 23 octobre au 13 novembre 2023. Encore une fois, la CSN a recueilli les appuis d’une très forte majorité.

Manifestation intersyndicale du personnel des sociétés de transport

Le 14 novembre dernier, plusieurs centaines de membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) manifestaient pour envoyer un message fort à la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, et à son gouvernement. Ces syndicats réclament des investissements importants dans le transport collectif.

Pour le SCFP et la CSN, le gouvernement caquiste doit en faire davantage pour soutenir les sociétés de transport collectif du Québec. Les syndicats du secteur demandent au premier ministre Legault de faire le bon choix pour l’avenir du Québec et pour les générations futures, soit d’investir les sommes indispensables à la qualité et l’efficacité du transport en commun au Québec.

D’ailleurs, les syndicats invitent le gouvernement à faire preuve d’honnêteté et de transparence dans sa méthode de calcul servant à déterminer le montant représentant 70 % du déficit des sociétés de transport qu’il est prêt à éponger.

« Le développement du transport collectif est crucial pour l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, la CAQ n’a pas de politique claire en la matière et c’est vraiment déplorable, constate la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Le Québec a besoin d’un gouvernement novateur en ce qui concerne le transport public. Bien sûr, pour les travailleuses et les travailleurs du secteur, ajoute-t-elle, mais aussi pour toute la société. »

« Il faut que le transport en commun soit considéré comme le fondement de l’économie de demain. Nous demandons au gouvernement des solutions permanentes afin d’offrir un service de qualité à la population. Un financement adéquat permet ultimement aux ménages d’engranger des économies, puisque le transport constitue le deuxième poste budgétaire des familles québécoises, lesquelles sont déjà fortement affectées par le coût de la vie », a déclaré Marc Gingras, président du secteur Transport terrestre du SCFP.