Le syndicat fait le point avec ses membres

Réunis aujourd’hui en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Pharmetics (STTP–CSN) ont partagé toutes les informations pertinentes en lien avec la faillite déclarée par leur employeur, Pharmetics 2011, le 16 mars dernier.

« Pour nous, il s’agit d’un coup de théâtre rocambolesque, une situation vraiment inattendue et difficile à laquelle nous devons malheureusement faire face. À la fin du mois d’avril 2017, nous avions pourtant réussi à conclure une nouvelle convention collective de trois ans qui nous offrait de bonnes conditions de travail. Malgré des années difficiles depuis 2011, nous étions confiants face à l’avenir, puisque la rentabilité était au rendez-vous, de déplorer Marcel Robert, président du STTP–CSN. Chose certaine, avec l’appui de la CSN et de la FIM, nous allons nous soutenir et envisager toutes les pistes de solution pour que cette entreprise puisse recommencer à produire et que nous retrouvions nos emplois. »

Durant la rencontre, plusieurs sujets importants ont été abordés : l’état juridique de la situation, le processus de faillite et la nomination des inspecteurs qui y seront attitrés, les programmes de soutien technique et financier des gouvernements provincial et fédéral ainsi que les programmes d’aide et d’entraide disponibles.

« Nous allons soutenir le STTP–CSN dans toutes ses démarches, peu importe de quelle nature elles seront. Pour le moment, nous encaissons le coup de cette annonce soudaine en protégeant les droits fondamentaux des travailleurs touchés et aucune piste de solution ne sera exclue de notre stratégie », de conclure Louis Bégin, président par intérim de la FIM–CSN.

Aucune entrevue ne sera donnée relativement à la faillite de l’entreprise.

Le STTP–CSN rassemble environ 120 salarié-es affiliés à la FIM qui rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec.

Un accueil favorable, mais un plan global de conciliation famille-travail-études s’impose

La CSN accueille d’un bon œil le projet de loi déposé aujourd’hui concernant le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). « Les changements sont positifs dans l’ensemble et viendront bonifier le régime de manière à mieux répondre aux besoins exprimés par les parents », souligne d’entrée de jeu la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Celle-ci souligne à cet effet la prolongation du congé de maternité lors de l’arrivée de jumeaux ou de triplets et l’ajout de semaines de congé pour les parents qui adoptent. Elle note par ailleurs que ces modifications ne doivent pas représenter les seuls moyens d’assurer la conciliation famille-travail-études pour les ménages québécois.

Un vrai plan pour la conciliation
En effet, les 10 jours de congés pour maladie ou responsabilités familiales qui pourront être pris à même la banque, bien qu’intéressants, ne suffisent pas à remplir les besoins à cet égard, estime la vice-présidente de la CSN.

« Le Régime québécois d’assurance parentale, qui est financé de façon bipartite par les travailleuses et travailleurs d’une part et par les employeurs d’autre part, a été créé avec l’objectif bien précis de donner du soutien financier aux nouveaux parents pour leur permettre de consacrer plus de temps à leurs enfants dans les premiers mois de leur vie. Le gouvernement doit respecter cette mission du régime et assumer ses responsabilités en mettant en place un plan global de conciliation famille-travail-études. Les besoins en la matière sont beaucoup plus larges que ceux vécus par les nouveaux parents dans les mois qui suivent la naissance de leur enfant », explique-t-elle. À cet égard, la Coalition 5-10-15 dont la CSN est membre réclame 10 jours de congés rémunérés pour maladie ou responsabilités familiales.

Finalement, la CSN souligne que la nouveauté qui permettra d’étaler le congé sur deux ans ne doit pas provoquer de pression indue sur les travailleuses et travailleurs. « Il faut que les modalités de prises de congé soient décidées d’un commun accord par les employé-es et les employeurs » , conclut Véronique De Sève.

Des changements à visée clairement électoraliste

La CSN estime que les changements à la Loi sur les normes du travail annoncés aujourd’hui représentent certaines avancées, mais elle conserve tout de même des réserves. Elle craint de plus que ce ne soit qu’un ballon politique qui mourra au feuilleton avec le déclenchement des élections.

Agences de placement et disparités de traitement :
Enfin, nos pressions semblent avoir porté leurs fruits
« Nous sommes heureux de constater que le gouvernement s’est rendu à l’évidence en ce qui concerne l’encadrement des agences de placement et les clauses de disparité de traitement, a souligné le président de la CSN, Jacques Létourneau. On porte le dossier des agences de placement depuis des années. On avait senti lors du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre que Philippe Couillard avait été sensibilisé à la réalité scandaleuse vécue par certains travailleurs et travailleuses, qui se font littéralement exploiter par des agences. Cela dit, il faudra être vigilants et nous assurer que des moyens seront mis de l’avant afin que les agences respectent les règles en place. On n’a pas de détails là-dessus et pourtant, c’est le nerf de la guerre. »

« Nous constatons aussi la volonté d’éliminer les disparités de traitement pour l’avenir en ce qui a trait à des régimes de retraite ou à d’autres avantages sociaux, a enchaîné Jacques Létourneau. Par contre, qu’en est-il pour les clauses existantes? Il faut trouver des solutions pour corriger les discriminations dont font l’objet les travailleurs visés par ces clauses. »

Insuffisant pour la famille
Le président de la CSN estime par ailleurs que le gouvernement a démontré certains efforts en matière de conciliation famille-travail-études, notamment en ce qui concerne les horaires de travail et certains congés rémunérés. Par contre, nous sommes encore loin de la coupe aux lèvres pour permettre une véritable conciliation famille-travail-études, estime-t-il. « Prenons le droit de refuser de travailler si un employé ne connaît pas son horaire cinq jours à l’avance, souligne Jacques Létourneau. C’est un début, mais ça ne lui permet pas de planifier un rendez-vous médical, par exemple, puisqu’il n’y a aucune obligation de rendre disponible l’horaire cinq jours à l’avance. Ça les empêche de s’organiser. » D’autres améliorations restent également à apporter, comme le droit à 10 jours de congés familiaux ou de maladie payés, tel que le réclame la campagne 5-10-15, alors qu’il en a accordé deux, la hausse du salaire à 15 $ l’heure pour aider les familles à faible revenu, ou encore la limitation de l’obligation de disponibilité qui fait en sorte que le temps libre n’est plus du temps libre. Ces mesures auraient dû être contenues dans la loi.

Jacques Létourneau souligne aussi que la semaine supplémentaire de vacances après trois ans au lieu de cinq constitue une certaine amélioration des conditions de travail.

Sur le harcèlement sexuel
Par ailleurs, le président de la CSN a tenu à souligner son soulagement de constater que le gouvernement reconnaît explicitement l’existence d’une forme de violence qui vise particulièrement les femmes dans les milieux de travail. « Philippe Couillard a finalement décidé d’inscrire à la loi la question du harcèlement sexuel. C’est une bonne chose. »

En outre, certaines améliorations, qui risquent malheureusement de demeurer lettre morte et de servir finalement le jeu politique des libéraux, commente Jacques Létourneau. « C’est classique : à l’approche des élections, on montre qu’on se préoccupe des personnes au bas de l’échelle et on fait du millage avec ces modifications. Maintenant, il faut que ce soit mis en place et que ça ne se résume pas qu’à un show de boucane. »

 

Le budget Morneau : un petit pansement sur une hémorragie

Plusieurs militantes et militants sont réunis ce matin devant divers bureaux de Service Canada de la Côte-Nord, de Charlevoix, du Bas-St-Laurent ainsi que du Nouveau-Brunswick pour dénoncer les mesures nettement insuffisantes en assurance-emploi prévues au budget Morneau. Les conseils centraux de la CSN de chacune des régions touchées, Action-chômage Côte-Nord ainsi que le Comité d’action de l’assurance-emploi des travailleuses et des travailleurs saisonniers du Nouveau-Brunswick exigent une aide immédiate pour combler le « trou noir de l’assurance-emploi » que vivent des milliers de travailleurs.

« Le 6 mars dernier, les attentes étaient très élevées avec le dépôt du budget ! Malheureusement, le gouvernement de Justin Trudeau n’a pas été à la hauteur de ces attentes qu’il avait lui-même créées en nous faisant croire qu’il avait compris nos réalités. Dix millions de dollars pour tous les chômeurs, ce ne sont que des miettes. Et dire que le ministre Duclos a eu l’audace de qualifier ces mesures d’aide pour l’assurance-emploi d’ “historiques” ! C’est inhumain de sa part et cela nous démontre à quel point il est insensible aux familles qui sont de plus en plus nombreuses à n’avoir aucun revenu » a résumé Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN.

« Nous saluons l’idée de permettre à des travailleurs d’avoir accès à de la formation lorsqu’ils sont sur l’assurance-emploi. D’ailleurs, plusieurs programmes existent déjà! Malheureusement, on ne règle pas le problème réel qui touche 6 500 travailleuses et travailleurs qui occupent des emplois saisonniers et occasionnels. La majorité d’entre eux n’ont pas besoin de formation supplémentaire pour faire le travail qu’ils occupent chaque année », a déclaré Line Sirois, coordonnatrice d’Action-chômage Côte-Nord.

Les employeurs qui œuvrent dans le tourisme, la pêche, la construction et l’exploitation des richesses naturelles ont investi dans leur main-d’œuvre et ont formé leurs travailleurs. Lorsque ces entreprises redémarrent leurs activités, elles doivent pouvoir compter sur leurs travailleurs formés et expérimentés.

Les nouvelles mesures de l’assurance-emploi pour les règles d’admissibilité et le nombre de semaines de prestation ont un impact économique majeur sur nos régions. Seulement sur la Côte-Nord, 6 500 travailleurs seront 6 semaines sans revenu, selon les évaluations de Service Canada. Alors que ces travailleurs touchent en moyenne des prestations s’élevant à 400 $ par semaine, cela représente concrètement des pertes de 18 millions de dollars dans notre économie. Le phénomène est semblable au Bas-St-Laurent, dans Charlevoix, en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick.

« En janvier, Jean-Yves Duclos, le ministre de la Famille, des enfants et du Développement social, nous avait dit bien comprendre la réalité de l’industrie saisonnière et par le fait même, les difficultés auxquelles les travailleuses et les travailleurs doivent faire face. Il nous avait promis que nos actions serviraient à quelque chose. Aujourd’hui, on se réunit à nouveau devant les bureaux de Service Canada parce que l’aide, on ne l’a toujours pas et ça devient intenable. Le gouvernement doit faire quelque chose et le faire maintenant », a conclu Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-St-Laurent.

Les salarié-es acceptent l’entente de principe à 81 %

Ce soir, lors d’une assemblée générale tenue à Montréal, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) ont accepté l’entente de principe intervenue le 6 mars dernier. Présentée aux membres, celle-ci fut adoptée à 81 %, par voie de scrutin secret.

« Ce soir, nous avons accepté un nouveau contrat de travail de cinq ans assorti des augmentations de salaire suivantes : 1,4 % rétroactif au 1er juillet 2017, 1,6 % au 1er juillet 2018, 2 % au 1er juillet 2019 et 3 % pour chacune des deux dernières années du contrat de travail, soit celles débutant le 1er juillet 2020 et le 1er juillet 2021. Nous avons également réussi à maintenir une seule catégorie d’emploi, tout en empêchant les reculs que l’employeur voulait nous imposer. C’est grâce à la détermination des membres que nous avons obtenu satisfaction à nos demandes », de préciser Carole Laplante, présidente du STTT–CSN.

« Au nom du Secteur Transport scolaire, je tiens à souligner la lutte acharnée des salarié-es du STTT–CSN qui, après avoir reçu des demandes importantes de reculs salariaux de la part de l’employeur, ont décidé de se battre, et avec succès disons-le, afin de préserver leurs acquis. Malgré les augmentations satisfaisantes obtenues par leur mobilisation, nous devons poursuivre notre lutte afin que toutes les travailleuses et tous les travailleurs de ce secteur puissent recevoir un salaire qui reconnaît les compétences et les responsabilités exigées pour effectuer ce travail », de souligner Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Cette entente arrive au même moment où nous avons lancé une campagne visant la reconnaissance du travail des conductrices et des conducteurs de véhicules scolaires au Québec. Pour ce syndicat, les augmentations acquises constituent une amélioration des conditions de travail, particulièrement pour les deux dernières années à 3 %. Mais la lutte pour que chaque travailleuse et chaque travailleur puisse toucher un salaire vraiment à la hauteur de leur travail se continue », de renchérir Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.

Rappelons que plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

À propos

Le STTT–CSN compte près de 330 membres responsables d’environ 300 parcours de transport scolaire. Le STS regroupe plus de 3000 travailleuses et travailleurs dans 63 syndicats affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Entente de principe chez Transco Montréal

Mardi dernier, une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) et l’employeur, mettant fin à tout moyen de pression. L’entente sera présentée aux membres prochainement en assemblée générale et aucun commentaire ne sera émis d’ici là.

Le STTT–CSN compte près de 330 membres responsables d’environ 300 parcours de transport scolaire. Le STS regroupe plus de 3100 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Les profs acceptent l’entente de principe à 93 %

Aujourd’hui, en assemblée générale extraordinaire, les membres du Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais–CSN (SPUQO) ont accepté à 93 % par voie de scrutin secret l’entente de principe intervenue vendredi dernier entre le syndicat et l’administration de l’UQO.

« Pour nous, il s’agit d’une entente satisfaisante que nos membres ont appréciée dans son ensemble. Disons simplement qu’après plus de deux ans et demi de négociations, nous avons réussi à préserver nos acquis, tout en allant chercher des gains appréciables. Entre autres, nous avons obtenu un fonds professionnel de 2000 $ renouvelé à chaque deux ans afin de soutenir les activités de recherche des profs, de souligner Louise Briand, présidente du SPUQO. Nous avons également obtenu l’amélioration des droits parentaux, des dégagements supplémentaires pour activités syndicales et des augmentations salariales respectables, en rupture avec le gel salarial proposé par l’employeur dans sa dernière offre ».

Les augmentations salariales obtenues chaque 1er mai sont de 2 % en 2015, 1,5 % en 2016, 1,75 % en 2017, 2 % en 2018 et 1,5 % pour chacune des trois prochaines années, soit 2019, 2020 et 2021. Notons que pour les deux dernières années, si la politique salariale gouvernementale (PSG) intègre une augmentation plus élevée que 1,5 %, l’entente prévoit le versement d’un montant forfaitaire qui comblera l’écart entre les deux. 

« Le syndicat est heureux d’avoir pu obtenir l’équité dans les conditions de travail pour le campus de Saint-Jérôme. Ainsi, toutes les professeures et tous les professeurs qui assument des tâches de direction de modules de 1er cycle ou de programmes aux cycles supérieurs ont désormais droit à des dégagements et à des primes comparables à leurs collègues de Gatineau », de conclure la présidente du syndicat.

Le SPUQO compte environ 250 membres affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

 

 

Verre : la fin du gaspillage, je signe pour la consigne

Les citoyens et citoyennes du Québec peuvent signer une pétition en ligne sur le site de l’Assemblée nationale du Québec pour réclamer une consigne sur les bouteilles de vin et spiritueux. La campagne Verre : la fin du gaspillage, je signe pour la consigne amorcée récemment prend un autre tournant avec le lancement de la pétition en ligne.

Initiée conjointement par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Syndicat des Métallos (FTQ) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec/FTQ), la pétition peut être signée sur le site web de l’Assemblée nationale.  Déjà en décembre, des militants des trois organisations syndicales ont amassé quelque 10 000 signatures, principalement en approchant des clients de la SAQ à l’entrée d’une vingtaine de succursales à travers le Québec.

« Ce qu’on propose, c’est que la SAQ organise la collecte des bouteilles à travers son vaste réseau grâce à une consigne. Les citoyens auraient droit à un crédit sur leur carte de fidélité de la SAQ (Inspire) pour chaque bouteille rapportée. Ces dernières seraient acheminées vers les centres de tri pour être triées par couleur et que le verre puisse y être conditionné pour un autre usage. Une part importante de ce verre, broyé sous forme de calcin pourrait entrer dans la composition de nouveau verre, notamment à l’usine de fabrication de verre d’Owens Illinois à Montréal », explique l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.

Pour l’heure, seulement 14 % du verre placé dans les bacs et les sacs de recyclage est effectivement recyclé. « C’est désolant lorsqu’on sait que 218 millions de bouteilles de vin et spiritueux sont vendues chaque année au Québec. Le laisser-faire a duré trop longtemps. Le Québec est une des seules provinces à ne pas avoir de consigne sur les bouteilles de verre. Pourtant, on sait que le système de consigne fonctionne bien : le taux de recyclage et de récupération des bouteilles de bière approche des 100 %. Le gouvernement et tous les partis politiques doivent agir rapidement pour instaurer une consigne », fait valoir Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Les trois organisations invitent la population à signer massivement la pétition pour que l’État québécois et plus spécifiquement la société d’État qui gère la vente et la distribution de l’alcool au Québec assument leurs responsabilités.

« Il y a de quoi être fiers de notre société d’État. Mais l’absence de consigne et les taux très bas de recyclage viennent jeter une sérieuse ombre au tableau. Un coup de barre s’impose. Les Québécois sont rendus là. Ils font déjà le geste de recycler et ils se sentent floués parce que ça ne fonctionne pas bien. On l’a entendu plusieurs fois quand on a fait signer la pétition aux portes des succursales, les clients n’attendent que le signal de départ pour ramener leurs bouteilles », croit le président de la section locale 3535 du SCFP-Québec, Joël Latour qui représente les travailleurs et travailleuses des centres de distribution de la SAQ.

La pétition sera en ligne jusqu’au 9 juin prochain.


Source : CSN, SCFP-Québec FTQ, Syndicat des Métallos (FTQ)

Une double action pour dénoncer les injustices envers les femmes

Pour souligner la Journée internationale des femmes, plusieurs dizaines de manifestantes et manifestants ont pris part à une double action qui s’est tenue devant les bureaux du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l’agence de placement Thomson Tremblay à Montréal.

Le Collectif 8 mars, qui organisait cette manifestation, a choisi ces deux lieux pour leur caractère symbolique. « Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a procédé à des mesures d’austérité dévastatrices pour les femmes. L’agence de placement Thomson Tremblay, pour sa part, place des milliers de travailleuses et de travailleurs par semaine, dont une grande partie de femmes, dans des postes éjectables payés au salaire minimum. Par notre double action, nous sommes venues répéter au gouvernement que les femmes vont le talonner tant qu’il ne se décidera pas à donner suite à leurs revendications pour une réelle égalité », a souligné la porte-parole du Collectif 8 mars, Gabrielle Bouchard.

Rappelons que le Collectif 8 mars, qui représente plus de 700 000 femmes au Québec, a rencontré le premier ministre et la ministre de la Condition féminine la semaine dernière pour présenter ses huit revendications. Aujourd’hui, les représentantes du Collectif ont invité les porte-parole de trois groupes connus de la société civile pour dénoncer des enjeux précis parmi ces huit revendications.

Violences sexuelles : pouvoir dénoncer
Une étude l’a encore démontré cette semaine, les embûches subsistent en matière de dénonciations d’agressions sexuelles, a condamné d’entrée de jeu la porte-parole du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, Marlihan Lopez. « Les femmes marginalisées connaissent encore plus de difficultés à cet égard : lorsqu’elles portent plainte, des femmes autochtones se font dire qu’elles étaient intoxiquées au moment des faits dénoncés. Des femmes racisées font face à des stéréotypes racistes. Les femmes sans statut et les femmes immigrantes au statut précaire craignent par exemple une déportation, une arrestation ou la séparation de leur famille. Les femmes transsexuelles doivent justifier leur identité à ceux et celles qui prennent leur plainte. Les femmes handicapées sont infantilisées ou ne sont pas crues. Des transformations importantes doivent être réalisées pour que ces femmes puissent obtenir justice lorsque c’est nécessaire », a déclaré madame Lopez.

Services asphyxiés
La porte-parole de la Coalition main rouge, Véronique Laflamme, s’est aussi adressée aux personnes sur place. « Malgré ce qu’essaie de nous faire croire le gouvernement Couillard, les investissements actuels sont insuffisants pour réparer les sérieux dommages qu’il a causés par ses mesures d’austérité. Ils ne couvrent même pas la hausse normale des coûts de système en santé et services sociaux! Ce sont les femmes qui encaissent les coups, puisqu’elles occupent les deux tiers des emplois dans le secteur public et qu’elles sont les plus grandes usagères de ces services, particulièrement ceux de santé et d’éducation et les services sociaux. Ce sont aussi elles qui sont les plus nombreuses à utiliser les agences de placement et à travailler dans les ressources intermédiaires et les services de garde privés, des emplois plus précaires et moins bien rémunérés que ceux du réseau public. C’est inadmissible qu’un gouvernement qui se dit à l’écoute des femmes ne réinvestisse pas davantage dans les services publics et les programmes sociaux. »

Salaire minimum à augmenter
« Les inégalités persistent aussi en matière de rémunération, a poursuivi Mélanie Gauvin du Front de défense des non-syndiqué-es. Encore en 2018, au Québec, elles sont surreprésentées dans les emplois au salaire minimum, qui s’élève à 11,25 $ l’heure, ainsi que dans les emplois qui sont payés moins de 15 $ l’heure. Quand les libéraux vont-ils se décider à agir, comme l’ont fait les gouvernements de provinces comme l’Ontario ou l’Alberta? S’ils s’entêtent, ils perpétueront en toute connaissance de cause une situation d’inégalité intolérable envers les femmes. »

« Nous demandons au gouvernement des engagements fermes et pas seulement des promesses pour se faire élire. Dès le prochain budget, qui s’en vient rapidement, il doit mettre en place des mesures concrètes et suffisantes pour les droits des femmes et pour l’égalité. S’il n’agit pas d’ici là, on saura à quelle enseigne il loge », a finalement conclu Gabrielle Bouchard.


Manifestation de soirée
Le Collectif 8 mars lance une invitation à participer à la manifestation organisée par Femmes de diverses origines (FDO), qui se tiendra à 17 h 30 à la Place du 6‑décembre‑1989, métro Côte-des-Neiges.

Les femmes de la CSN affichent leur féminisme

Les salarié-es et les élu-es qui travaillent dans les locaux de la CSN situés au 1601 De Lorimier ont manifesté leur enthousiasme lors de l’inauguration de la colonne féministe de l’édifice qui affiche le slogan Féministes tant qu’il le faudra!

Cette initiative a été prise par les comités de la condition féminine de la CSN et du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) ainsi que par le comité femmes du STTCSN. Comme ces comités ne font pas les choses à moitié, ils ont également accroché une bannière à l’entrée du bâtiment où on peut lire : ” Les femmes de la CSN seront Féministes tant qu’il le faudra! ” Cette bannière sera utilisée dans les actions de la CSN à venir sur tout sujet qui concerne les femmes.

Il s’agit là d’une action de visibilité forte qui fera vivre le slogan de la Journée internationale des femmes 2018 au-delà du 8 mars. Car même après cette journée, il faut poursuivre la lutte pour que l’égalité entre les femmes et les hommes ne se résume pas qu’à un concept consigné dans les lois du Québec et du Canada.

Rémunération des médecins: la CSN réclame un débat immédiat

Pour la CSN, une réflexion en profondeur sur le mode de rémunération des médecins doit s’enclencher de toute urgence. Une nouvelle étude rendue publique aujourd’hui, pilotée par des experts du secteur, révèle en effet que la hausse importante de la rémunération des médecins n’a pas entraîné les effets souhaités, notamment sur l’amélioration de l’accessibilité aux soins.

« Ce qui nous scandalise, c’est qu’en dépit d’une hausse très importante de la rémunération, on voit une stagnation généralisée — voire une diminution dans certains secteurs — de la quantité de soins prodigués par les médecins, réagit Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Cela s’explique d’abord par le mode actuel de rémunération des médecins qui n’a pas été revu. On a fonctionné à l’envers. Le gouvernement aurait dû, dans un premier temps, revoir le modèle d’organisation des soins, en s’appuyant sur le rôle des équipes multidisciplinaires dans les établissements. Ensuite, il aurait été mieux en mesure de rattacher la rémunération des médecins à ce mode d’organisation. Cela n’a pas été fait et nous estimons qu’il y a urgence d’ouvrir ce débat afin de ramener un certain équilibre entre les sommes dévolues aux 23 000 médecins et celles visant à assurer des conditions de travail décentes aux 250 000 autres salarié-es du réseau dont la contribution est absolument indispensable. »

Commissaire à la santé
Cette intéressante étude, menée par différents chercheurs complètement indépendants du ministère de la Santé et des Services sociaux permet de reprendre le débat entourant la rémunération des médecins sur la base de faits bien documentés et analysés. Cette étude avait été commandée au départ par le Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE), poste qui a été aboli récemment, dans la foulée de la réforme du Dr Gaétan Barrette. Cette étude a pu être complétée malgré l’abolition du CSBE. Ce chien de garde du réseau n’existant plus, le ministère composant le plus important poste budgétaire de l’État se surveille dorénavant lui-même. Pour la CSN, l’abolition de ce poste, initialement créé par Philippe Couillard alors qu’il était ministre, était une erreur grave et la publication aujourd’hui de cette étude montre à quel point son rôle était pertinent.

Des solutions
Au sein d’une coalition inédite, réunissant médecins, patients, cadres et salarié-es, la CSN prône une vaste réflexion sur l’avenir de notre système de santé et de services sociaux. La coalition met au jeu quinze grandes pistes de solution pour remettre le réseau sur ses rails, notamment une révision du mode de rémunération des médecins ainsi que le rétablissement d’une instance indépendante de surveillance du MSSS. Pour en savoir plus, visiter le www.15solutions.org.

À propos
Réunissant 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activité, dont plus de 100 000 en santé et services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau de la santé et des services sociaux et elle est la seule organisation à regrouper des travailleuses et des travailleurs des quatre grandes catégories professionnelles du réseau.

Télécharger l’étude : http://pocosa.ca/2018/03/07/analyse-des-impacts-de-la-remuneration-des-medecins-sur-leur-pratique-et-la-performance-du-systeme-de-sante-au-quebec/

 

La grande illusion

Blogue de Véronique de Sève

En octobre 2018, nous élirons un nouveau gouvernement à Québec. Tous les partis sont en mode grande séduction et peaufinent leur image de marque autour de la famille, un thème récurrent en période électorale. Mais plusieurs nient le problème de fond dont on a des échos ces jours-ci dans le cadre de la Journée internationale des femmes : les parents peinent à conjuguer leurs obligations familiales et professionnelles.

Par exemple, des annonces à la pièce comme les changements au Régime québécois d’assurance parentale des libéraux ou le véritable piège pour les femmes contenu dans les bébés bonus de la CAQ nous situent encore loin d’un nécessaire plan global en matière de conciliation famille-travail-études. L’écran de fumée qu’utilisent ces partis est encore moins crédible si l’on considère que la réduction d’impôts et le démantèlement de l’État social sont inscrits dans leur ADN.

Un leurre
La baisse d’impôts favorable aux familles est une illusion sur toute la ligne. Qui dit baisses d’impôts dit diminution des services publics. Et le constat est douloureux pour les familles lorsqu’elles doivent ou bien payer de leur poche les services auparavant fournis par l’État ou bien s’en passer.

Les libéraux ont engrangé 4,5 milliards de dollars en surplus en coupant dans les services à la population. Les enfants, les élèves, les parents et les familles en paient le prix fort. Le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance, lui, en ressort grandement affecté. Les femmes et les familles monoparentales ont perdu le soutien de nombreux organismes. En éducation, l’épuisement professionnel guette les profs alors qu’en santé et services sociaux, le personnel, dont un grand nombre de femmes le plus souvent avec des familles, croule sous la charge de travail et le régime des heures supplémentaires forcées. Dans le milieu scolaire, des élèves sont privés du soutien de psychologues, d’orthophonistes, de psychoéducatrices et autres spécialistes.

Par ailleurs, s’appuyer sur le parti de François Legault pour défendre les services aux familles relève du pur mirage. La CAQ dit vouloir remettre de l’argent dans le portefeuille des ménages. Leur porte-parole en matière de famille, Geneviève Guilbault, admet vouloir défendre le modèle d’affaires des garderies privées non subventionnées, tout en acceptant de tolérer les CPE existants. Le bel exemple de progrès social à la sauce caquiste…

Dur à croire
Pour venir en aide aux ménages québécois, les partis doivent proposer une loi-cadre pour contraindre les employeurs à réaliser la conciliation famille-travail-études et adopter des changements à la Loi sur les normes du travail. Comme la plupart des tâches domestiques et des soins aux enfants incombent encore aux femmes, qui se retrouvent plus nombreuses dans les emplois atypiques, précaires, à temps partiel et au salaire minimum, ils doivent intégrer à cette loi l’horaire de travail fourni cinq jours à l’avance et l’octroi de 10 congés payés pour obligations familiales et maladie. Il faut aussi qu’ils s’empressent de proposer une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. L’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique s’y sont engagés. Mais le Québec traîne de la patte, avec une hausse insuffisante à 12 $ en mai prochain.

Quant à François Legault, on sait qu’il se positionne contre la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. Le député caquiste Simon Jolin-Barrette reproche pour sa part aux gens du Québec de ne pas valoriser la semaine de travail de 60 heures. En matière de conciliation famille-travail-études, on a vu mieux que le modèle américain.

En somme, certains partis voient dans la famille le thème marketing par excellence pour séduire et marquer des points. Mais ce n’est que de la poudre aux yeux. Triste quand même, lorsqu’il s’agit d’un enjeu aussi important.

Le SPUQO et le SPS-UQO dénoncent l’incohérence de l’employeur

Le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais–CSN (SPUQO) et le Syndicat du personnel de soutien de l’UQO-CSQ (SPS-UQO) dénoncent l’incohérence de la politique salariale de l’Université du Québec en Outaouais.

« La dernière offre salariale de l’employeur prévoit un gel salarial en 2019. La partie patronale justifie cette proposition en la liant à la politique salariale gouvernementale (PSG) qui, selon ses prétentions, aurait été acceptée par tous les groupes d’employé-es de l’UQO. Or, au-delà du 30 avril 2019, une seule convention collective sera en vigueur, soit celle des chargé-es de cours, de souligner Louise Briand, présidente du SPUQO. Il appert clairement que l’administration de notre université utilise la PSG comme bon lui semble, tout en imaginant que son application touche tous ses salarié-es alors qu’il n’en est rien. »

Dans son Info-négo du 16 février dernier, relativement à la dernière offre déposée au SPUQO, l’employeur précise que l’offre salariale déposée par l’UQO respectait l’esprit de la politique salariale gouvernementale qui a préalablement été acceptée par tous les autres groupes d’employés de l’UQO, soit les employés de soutien, les professionnels, les étudiants salariés et les personnes chargées de cours, et qui est aussi appliquée au personnel-cadre.

« Nous sentons que l’UQO tente déjà de nous imposer un gel salarial au-delà de l’échéance de notre contrat actuel de travail. En signant notre dernière convention collective, il est clair que nous n’avons jamais accepté un gel de salaire », de préciser Lynda Thibault, présidente du SPS-UQO.

Des ententes négociées dans le passé ainsi que certaines récemment conclues dans le secteur universitaire en font preuve. À titre d’exemple, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue a signé deux contrats de travail distincts avec ses professionnels et avec son personnel de soutien qui prévoient des augmentations salariales de 2 % par an au cours des cinq prochaines années. Rappelons également qu’en 2019, le gouvernement du Québec versera des augmentations de salaire importantes aux employé-es du secteur public, dans le cadre de la relativité salariale.

À propos

Le SPUQO compte environ 250 membres affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN). Le personnel de soutien de l’UQO regroupe 185 salarié-es occupant des postes bureaux, techniques et aides de métier représentés par le SPS-UQO, affilié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1400 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

 

Un arbitre impartial doit trancher

Vendredi dernier, à la demande du Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO), le conciliateur a convoqué les parties à une 42e rencontre de négociation, qui a eu lieu aujourd’hui.

« Le comité de négociation entretenait des espoirs de convenir, enfin, d’une entente de principe : or, nous avons été déçus. Il était toutefois nécessaire de tenir cette rencontre afin de vérifier la teneur des propos du recteur dans son communiqué du 16 février 2018 selon lesquels la demande d’arbitrage et le vote de grève de l’assemblée générale mettaient fin au processus de négociation et de conciliation entre l’UQO et le Syndicat des professeurs, de préciser Louise Briand, présidente du SPUQO. Dit autrement, nous avions le devoir de donner une ultime chance à la partie patronale de reconsidérer notre proposition de règlement du 6 février avant de conclure définitivement qu’une entente sur les clauses restantes était impossible. Bref, la rencontre d’aujourd’hui s’est malheureusement soldée par un échec. »

Au terme de cette rencontre, le comité de négociation a déposé un projet de lettre d’entente visant à reconnaître la nécessité du recours à un arbitre impartial pour dénouer l’impasse entourant les clauses non réglées. Celui-ci pourra tenir compte des états financiers de l’UQO, de l’équité interne préconisée par l’UQO et de la rémunération des autres professeurs d’université.

Le SPUQO a par ailleurs lancé une campagne #UnArbitreUQO visant à promouvoir l’arbitrage de différends comme solution à l’impasse actuelle. La campagne obtient un appui massif de la communauté étudiante.

« Nous proposons également l’entrée en vigueur, dès le 16 mars 2018, des clauses sur lesquelles un accord a déjà été conclu. L’acceptation de la lettre d’entente par la direction de l’UQO entraînerait le dépôt, sans délai, du formulaire de demande d’arbitrage de différends auprès du ministère du Travail. Nous attendons une réponse de la part de la direction d’ici le 2 mars 2018 », de conclure madame Briand.

Rappelons que les membres du SPUQO sont sans contrat de travail depuis le 1er mai 2015. Le SPUQO compte environ 250 membres affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Les salarié-es adoptent un nouveau mandat de grève à 85 %

Ce matin, lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue à Montréal, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) ont adopté un nouveau mandat de grève à 85 %, par voie de scrutin secret. Ce mandat, à exercer au moment jugé opportun, pourrait éventuellement aboutir à une grève générale illimitée.

« Encore une fois, la démocratie syndicale a parlé. Après avoir rejeté l’entente de principe à 83 % le 12 février dernier parce qu’elle ne répondait pas à leurs attentes, les membres de notre syndicat ont décidé d’adopter un troisième mandat de grève en autant de mois. Alors que l’employeur a lancé des menaces de pertes de circuits et de pertes d’emplois, ils ont même ouvert la porte à la grève générale illimitée, à exercer au moment jugé opportun, de préciser Carole Laplante, présidente du STTT–CSN. Je ne suis pas plus heureuse que nos membres d’avoir à me battre pour obtenir un salaire décent. Mais nous avons décidé de nous tenir debout même si nous savons que notre journée de grève d’aujourd’hui et qu’un éventuel conflit touche des milliers d’élèves que nous connaissons par leur nom et dont nous prenons soin tous les jours d’école ».

En assemblée générale extraordinaire ce matin. – Photo : Cédric Martin

« La lutte du STTT–CSN représente bien la problématique vécue dans le domaine du transport scolaire où nous retrouvons un grand nombre de bas salarié-es qui touchent un revenu annuel sous les 20 000 $ et une rémunération hebdomadaire de moins de 500 $. Voilà pourquoi nous menons actuellement une campagne qui revendique l’octroi d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées, vouées à l’amélioration des salaires et des conditions de travail. Tous les intervenants du secteur s’entendent pour reconnaître la pénurie de main-d’œuvre actuelle.  Le gouvernement du Québec doit régler cette injustice salariale qui existe dans notre secteur depuis trop longtemps sans quoi, il devra faire face au risque de mettre le service en péril », de souligner Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Les transporteurs comme Transco qui ne pensent qu’à maximiser leurs marges de profit sur le dos de leurs salarié-es font face à une situation qui pourrait bien leur causer de graves problèmes. Nous savons qu’actuellement, il y a un sérieux problème de recrutement et de rétention du personnel, directement en lien avec les mauvaises conditions de travail offertes dans le transport scolaire. Pour nous, il n’y a pas de solution miracle, sinon que d’offrir un salaire décent qui reconnaît l’importance du travail de ces salarié-es », de renchérir Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.

Le 30 octobre dernier, une conciliatrice a été nommée par le Service fédéral de médiation et de conciliation. Le conflit de travail touche déjà près de 15 000 élèves répartis sur plus de 300 parcours scolaires à Montréal.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

À propos
Le STTT–CSN compte près de 330 membres responsables d’environ 300 parcours de transport scolaire. Le STS regroupe plus de 3100 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Trop d’enjeux en suspens malgré certaines avancées sociales

Bien que la CSN salue certaines mesures du budget fédéral 2018, comme le retrait du système de paye Phénix ou l’équité salariale, elle reste sur sa faim concernant de nombreux autres aspects, notamment en ce qui a trait à la lutte contre les paradis fiscaux et au soutien à l’industrie médiatique.

Phénix, un fiasco coûteux
La CSN se réjouit en effet de l’annonce du gouvernement quant au remplacement du système de paye Phénix qui demeure aujourd’hui un fiasco sans précédent. « C’est une bonne nouvelle pour les salarié-es du gouvernement fédéral, notamment pour les agents des services correctionnels fédéraux. Par contre, nous sommes inquiets des mesures transitoires, car il faut permettre aux salarié-es d’avoir accès directement aux personnes-ressources afin de régler les problèmes à la source. Aucun salarié ne devrait subir les problèmes de paye liés au service Phénix », clame le trésorier de la CSN, Pierre Patry.

La Davie attend toujours
Engagée dans une importante campagne pour soutenir les salarié-es du chantier naval Davie, qui a été laissé de côté depuis de nombreuses années par le gouvernement fédéral, la CSN déplore qu’aucune somme n’ait été réservée à l’octroi de contrats de brise-glace ou pour d’autres projets. Pierre Patry rappelle que plus de 400 salarié-es sont toujours sans emploi. « Le gouvernement a été interpellé depuis plusieurs mois, nous pensions au moins que le gouvernement prendrait une orientation dans son budget fédéral », se désole Pierre Patry.

Équité salariale et congé parental
La CSN se réjouit toutefois des mesures en faveur de l’équité salariale et du congé parental. « C’est une bonne nouvelle, mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps? Il faut rappeler que le Québec a adopté sa Loi sur l’équité salariale en 1996 et que le congé pour les pères existe depuis de nombreuses années. Mais vaut mieux tard que jamais », lance aussi Pierre Patry.

 Soutien aux médias : une déception
Alors que le monde des médias traverse la pire crise de son histoire, le gouvernement fédéral semble en minimiser l’ampleur. « On annonce un soutien aux médias locaux dans des régions mal desservies, mais qu’en est-il pour le reste de l’industrie qui en a gravement besoin? se demande Pierre Patry. Le gouvernement manque un bon rendez-vous avec l’histoire. »

Et le « trou noir » de l’assurance-emploi?
Bien que le gouvernement fédéral semble avoir conscience des problèmes majeurs que causent le travail saisonnier et les règles d’admissibilité à l’assurance-emploi pour de nombreux salarié-es, les mesures ne sont ni adaptées, ni suffisantes, soutient par ailleurs Pierre Patry : « Les travailleuses et travailleurs saisonniers de l’est du Québec, prestataires de l’assurance-emploi, vivent une véritable situation d’urgence liée au « trou noir » et le gouvernement se contente d’annoncer des miettes. »

Paradis fiscaux et iniquité fiscale
La CSN dénonce le fait que le gouvernement ne s’engage pas à corriger l’iniquité fiscale qui favorise des entreprises étrangères comme Netflix ou Facebook, ou qu’il n’ait pas décidé d’enfin mettre un frein aux paradis fiscaux. Elle critique également le recul sur sa réforme concernant le financement des sociétés privées. « C’est franchement décevant, on laisse des entreprises étrangères engranger les profits sans rien exiger et on ne fait rien pour limiter les paradis fiscaux. Ce sont des milliards qui échappent ainsi aux finances publiques », déplore Pierre Patry.

Malgré tout, la CSN souligne favorablement le fait que le ministre ne sacrifie pas sa politique sociale et économique pour le seul objectif comptable du déficit zéro. Elle rappelle que le Canada est l’un des pays du G7 qui a la plus faible proportion de son PIB accordée à la dette. Cela permet au gouvernement de soutenir des programmes sociaux et des initiatives intéressantes, comme le congé parental et l’équité salariale.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1700 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Ce matin à Québec, cet après-midi à Gatineau

Devant l’offre globale inacceptable qui leur a été faite par le gouvernement, des sages-femmes de la région de Gatineau, soutenues par des travailleuses en grève des centres de la petite enfance (CPE), étaient présentes lors d’un point de presse donné aujourd’hui par le ministre Barrette sur les soins de santé offerts en obstétrique dans la région de l’Outaouais. Elles en ont ajouté une couche puisque ce matin, elles ont profité du fait que leurs porte-parole négociaient à Québec avec les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux pour tenir une action devant les bureaux où se déroulait ladite négociation. « Nous sommes outrées de l’offre insultante qui nous a été faite et des reculs que le gouvernement veut nous faire subir, a lancé la porte-parole du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) présentes sur place. Avant les fêtes, le ministre Barrette s’était clairement positionné dans les médias en accord avec la majorité de nos demandes. C’était de la poudre aux yeux. »

« Avec les milliards qu’il vient de distribuer aux médecins spécialistes, force est de constater que ce gouvernement de médecins n’en a vraiment que pour les médecins. Pourquoi est-ce si difficile de le faire réagir lorsqu’il s’agit de groupes de professionnelles comme les sages-femmes? Est-ce parce qu’elles sont des femmes, et qui plus est, parce qu’elles sont peu nombreuses? », a affirmé la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois.

Pierres d’achoppement
Rappelons que la garde constitue le pilier de la pratique des sages-femmes, puisqu’elle permet d’assurer la continuité des soins durant toute la grossesse, l’accouchement et le suivi postnatal. À l’heure actuelle, les sages-femmes sont payées moins de 2 $ l’heure de garde effectuée. Or, l’offre du gouvernement leur ferait enregistrer un recul de près de 1700 $ par année pour une sage-femme à temps complet. Notons que d’autres demandes ont aussi été écartées, comme le dédommagement de 10,75 $ réclamé pour les journées d’utilisation du véhicule. « Le gouvernement veut négocier avec nous en faisant fi de ce que notre travail engendre comme dépenses et comme exigences. Lors des journées de garde, nous sommes obligées de nous déplacer en voiture afin d’avoir le matériel requis, et pour pouvoir offrir les trois lieux de naissance demandés par la population. Cette obligation entraîne des frais et ce n’est pas normal que nous devions les payer de notre poche. Encore une fois, le gouvernement se moque de nous. »

« Messieurs Couillard et Barrette s’obstinent face à nos demandes, alors qu’ils ont distribué des milliards aux médecins et qu’ils ont engrangé des surplus indécents avec les coupes dans les services publics. Pourtant, plusieurs médecins sortent publiquement pour exprimer leur gêne face à l’entente conclue avec la Fédération des médecins spécialistes! Quels professionnels de la santé sont rémunérés 2 $ l’heure de garde? Aucun. Il est temps que le gouvernement reconnaisse le travail des sages-femmes et leur modèle de pratique qui a fait ses preuves à travers les années. Il est temps qu’il leur donne ce qu’elles méritent : le respect », a conclu le président du conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CSN), Michel Quijada.

 

Nous méritons plus que des miettes

Devant l’offre globale inacceptable qui leur a été faite par le gouvernement, le même jour où l’on apprenait l’octroi de plusieurs milliards aux médecins spécialistes, une trentaine de sages-femmes et de parents ont attendu de pied ferme les membres du comité ministériel mandatés par Gaétan Barrette pour négocier avec le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ). Elles ont ainsi formé une haie d’honneur afin de pousser le gouvernement à démontrer enfin de l’ouverture dans la négociation qui traîne depuis 2015. « Nous sommes outrées de cette offre insultante et des reculs que le gouvernement veut nous faire subir, a lancé la vice-présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), Josyane Giroux. Avant les fêtes, le ministre Barrette s’était clairement positionné dans les médias en accord avec la majorité de nos demandes. C’était de la poudre aux yeux. »

« Avec les milliards qu’il vient de distribuer aux médecins spécialistes, force est de constater que ce gouvernement de médecins n’en a vraiment que pour les médecins. Pourquoi est-ce si difficile de le faire réagir lorsqu’il s’agit de groupes de professionnelles comme les sages-femmes? Est-ce parce qu’elles sont des femmes, et qui plus est, parce qu’elles sont peu nombreuses? », a affirmé la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois.

Pierres d’achoppement
Rappelons que la garde constitue le pilier de la pratique des sages-femmes, puisqu’elle permet d’assurer la continuité des soins durant toute la grossesse, l’accouchement et le suivi postnatal. À l’heure actuelle, les sages-femmes sont payées moins de 2 $ l’heure de garde effectuée. Or, l’offre du gouvernement leur ferait enregistrer un recul de près de 1700 $ par année pour une sage-femme à temps complet. Notons que d’autres demandes ont aussi été écartées, comme le dédommagement de 10,75 $ réclamé pour les journées d’utilisation du véhicule. « Le gouvernement veut négocier avec nous en faisant fi de ce que notre travail engendre comme dépenses et comme exigences. Lors des journées de garde, nous sommes obligées de nous déplacer en voiture afin d’avoir le matériel requis, et pour pouvoir offrir les trois lieux de naissance demandés par la population. Cette obligation entraîne des frais et ce n’est pas normal que nous devions les payer de notre poche. Encore une fois, le gouvernement se moque de nous. »

« Messieurs Couillard et Barrette agissent de façon totalement inéquitable envers ce groupe de quelque 200 femmes, qui sont complètement dévouées aux femmes qu’elles accompagnent ainsi qu’à leur enfant et à leur famille. Ils refusent de façon obstinée de valoriser leur travail et leur envoie des miettes, alors qu’ils ont distribué des milliards aux médecins et qu’ils ont engrangé des surplus indécents avec les coupes dans les services publics. Quels professionnels de la santé sont rémunérés 2 $ l’heure de garde? Aucun. Il est temps que le gouvernement reconnaisse le travail des sages-femmes et leur modèle de pratique qui a fait ses preuves à travers les années. Il est temps qu’il leur donne ce qu’elles méritent : le respect », a conclu la présidente du Conseil central de Québec– Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras.

Troisième déclenchement de grève pour les 210 répartiteurs, répartitrices et employé-es de bureau

Alors que les ambulanciers-paramédics et les employé-es de soutien de la Corporation d’Urgences-santé viennent tout juste de signer leur convention collective, les 210 répartiteurs, répartitrices et employées de bureau du centre de communication santé sont toujours sans contrat de travail, et cela, depuis près de trois ans. Pour forcer le déblocage des négociations qui stagnent depuis des mois, ils ont déclenché la grève pour une troisième fois, hier soir à 23 h. Celle-ci se poursuivra ce vendredi 23 février.

Manifestation devant l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé
Dès 10 h 30 ce matin, ces syndiqué-es se sont rassemblés devant le centre hospitalier de Laval pour interpeller la directrice générale de cet établissement, qui siège au conseil d’administration d’Urgences-santé, afin qu’elle intervienne auprès des membres de la direction d’Urgence-santé pour les inviter à accélérer le pas de la négociation. Une opération similaire est également prévue vendredi matin devant MaisonBrison communications, dont l’un des dirigeants siège aussi au conseil d’administration de la corporation.

Rappelons que forts d’un mandat de dix jours de grève voté à la fin de novembre dernier, les syndiqué-es membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont débrayé une première fois, le 20 décembre, puis les 1er et 2 février, en plus de recourir à une série de moyens de pression hebdomadaires pour soutenir leur comité de négociation.

Oui à une entente, mais pas à n’importe quel prix
« Après les ententes négociées et signées avec deux groupes de salarié-es d’Urgences-santé, il est temps que la direction prenne la mesure de l’impatience des répartitrices, des répartiteurs et des employé-es de bureau qui sont pressés comme des citrons, avec très peu de considération. Il est temps que ça change. Il nous faut un règlement, mais pas à n’importe quel prix », fait valoir Martin Joly, président du Syndicat des employé-es d’Urgences-santé, affilié à la FSSS–CSN.

Les négociations ont débuté le 26 mai 2015. Près d’une quarantaine de séances ont eu lieu jusqu’ici, dont 26 devant un conciliateur du ministère du Travail. Les négociations achoppent sur les hausses de salaire que l’employeur voudrait inférieures à celles pourtant négociées avec les autres salarié-es  de la corporation et ceux du réseau de la santé et des services sociaux. Les autres points en litige portent notamment sur une structure salariale qui aurait pour effet d’appauvrir des salarié-es et d’autres reculs réclamés par l’employeur sur les conditions de travail alors que le syndicat revendique des mesures pour attirer et retenir le personnel.

« Ces salarié-es sont aux prises avec un taux de détresse psychologique inquiétant, d’importantes surcharges de travail, un taux de roulement de personnel élevé, un recours incessant aux heures supplémentaires obligatoires, affirme Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN. Ce n’est pas le temps d’aggraver les conditions de travail du monde, c’est plutôt l’heure de mettre en place des solutions. La Fédération va les soutenir jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’ils obtiennent un règlement à la hauteur de leur satisfaction. »

« Nous allons soutenir jusqu’à la dernière minute ces travailleuses et travailleurs qui ne demandent pas la lune. Ils ne demandent qu’à être traités équitablement avec les autres salarié-es d’Urgences-santé et ceux des secteurs public et parapublic. On ne demande surtout pas au ministre de la Santé et au Conseil du trésor de leur accorder l’impossible, comme ç’a été le cas des largesses offertes par le gouvernement des médecins, dont les docteurs Philippe Couillard et Gaétant Barrette. Les travailleuses et travailleurs veulent simplement être reconnus », a pour sa part déclaré Manon Perron, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Ottawa doit mettre en place des mesures d’urgence avant d’arriver avec une solution durable

Devant la multiplication des cas de personnes sans emploi qui se retrouvent actuellement sans prestations d’assurance-emploi dans l’est du Québec, la CSN réclame du gouvernement fédéral qu’il annonce des mesures d’urgence, le temps d’en arriver à des solutions durables à ce problème récurrent. C’est le message qu’ont livré à Montréal des représentantes et représentants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), dont trois conseils centraux concernés par cette situation, soit celui de la Côte-Nord (CCCN–CSN), celui de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et celui du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN).

« Il est carrément inacceptable que des travailleurs et des travailleuses soient aspirés dans une spirale de pauvreté et d’endettement parce que le régime d’assurance-emploi, pour lequel ils cotisent, est établi sur des bases qui ne tiennent pas compte de la réalité du travail saisonnier, indique Jacques Létourneau, président de la CSN. Le gouvernement Trudeau doit régler ce problème une bonne fois pour toutes. »

Le « trou noir » de l’assurance-emploi désigne la période, parfois longue de plusieurs semaines, où les chômeurs et chômeuses perdent leur couverture en raison des règles de calcul dans les différentes régions. Ce problème récurrent affecte particulièrement les travailleuses et travailleurs saisonniers des secteurs des pêches, de la forêt, du tourisme et de la construction. Des milliers de salarié-es se voient ainsi privés de revenus alors qu’ils sont dépendants du rythme des saisons.

Au cours des dernières semaines, les conseils centraux de la CSN de l’est du Québec, en partenariat avec différents regroupements de chômeurs et de chômeuses, ont multiplié les pressions sur le gouvernement. Le 12 janvier dernier, des militantes et militants du Conseil central Côte-Nord–CSN, ont occupé durant plus de 30 heures les bureaux du ministre Duclos. Puis, le 12 février, s’est joint le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN pour une série d’occupations simultanées dans cinq centres de Service Canada de l’est du Québec.

« Notre région vit au rythme du travail saisonnier, les victimes du “trou noir”, ce sont des membres de nos familles, nos amis, nos voisins, c’est pour eux qu’on se mobilise », explique Guillaume Tremblay, président du CCCN–CSN. De son côté, Anatole Chiasson, président du CCGIM–CSN explique « qu’il n’y a pas une journée qui passe sans qu’on rencontre des personnes touchées ou à la veille de l’être. Tout le monde se demande quand le gouvernement va réagir. » Même son de cloche chez Nancy Legendre, présidente du CCBSL–CSN : « Les personnes qui perdent leurs prestations nous interpellent, ne sachant ni vers quoi ni vers qui se tourner, et dans plusieurs cas, ce sera vers le crédit. Ça ne peut plus durer. »

Bien que plaidant pour une solution durable, la CSN rappelle qu’il faut impérativement mettre en place sans délai des mesures d’urgence. « Les sans-emploi ont besoin d’une action forte et immédiate de la part du gouvernement fédéral. C’est maintenant qu’ils éprouvent des difficultés et c’est maintenant qu’ils doivent recevoir l’aide qui leur permettra de passer au travers d’ici la reprise du travail », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.


Le « trou noir » en chiffre

Le nombre d’heures minimal pour avoir accès à l’assurance-emploi et le nombre minimal de semaines de prestations sont calculés selon le taux de chômage de la région concernée. Ainsi, dans la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, où le taux de chômage est établi à 12,7 %, un prestataire doit avoir travaillé 455 heures pour recevoir un minimum de 24 semaines de prestations. Dans la région du Bas-Saint-Laurent–Côte-Nord, où le taux de chômage est à 5,9 %, ce sont 700 heures qui sont nécessaires pour obtenir 14 semaines de prestations. En moyenne, au Canada, la durée du « trou noir » s’élève à plus de six semaines.