Du fumier pour cultiver un règlement fertile

Ce matin, le Syndicat régional des salariées des Caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN a de nouveau manifesté son impatience face à leur employeur.

« Nous avons livré environ 600 livres de fumier de mouton à notre employeur en guise d’appréciation de son attitude générale à notre égard. Notre second message est tout aussi clair : nous ne sommes pas des moutons et nous souhaitons un retour rapide et fertile à la table de négociation, afin d’y faire germer un règlement négocié de bonne foi », de revendiquer Chantale Vaillancourt, présidente du syndicat.

En grève générale illimitée depuis le 3 mai dernier, les salarié-es ont déposé une pétition le 11 juin dernier qui rassemble plus de 2600 signatures d’appui à leur négociation de la part de la population.

« Nous attendons impatiemment que la Fédération des caisses Desjardins intervienne et donne enfin un mandat clair à cet employeur afin de régler ce conflit qui traîne déjà depuis trop longtemps. Depuis la dernière rencontre tenue le 6 juin dernier, en plein conflit de travail, l’employeur n’a proposé aucune nouvelle date de négociation, une attitude digne des pires entreprises. Lors de la dernière séance de négociation, nous avions pourtant proposé deux scénarios de règlements qui ont été rejetés sans aucune explication », de dénoncer David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

En assemblée générale le 7 juin dernier, les membres ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la grève, tout en se préparant à augmenter les moyens de pression.

« Même si le Mouvement Desjardins se targue d’agir différemment des autres banques dans le cours normal de ses affaires, les récentes actualités nous révèlent que sa direction semble quelque peu manquer de rigueur et leur comportement dans cette négociation nous indique effectivement tout le contraire. Nous réitérons que ces agissements sont dignes des mauvais employeurs. La Fédération des caisses doit agir, et ce, dans les plus brefs délais afin de donner un mandat de négocier de bonne foi à la direction de la Caisse de Hauterive », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN (CCN—CSN).

Le syndicat demande à nouveau à la population de ne pas franchir la ligne de piquetage des employé-es de la caisse Desjardins de Hauterive, ce qui aide les syndiqué-es à régler plus rapidement leurs différends avec Desjardins.

 À propos

La Fédération du commerce–CSN regroupe des femmes et des hommes partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. La fédération représente près de 2000 travailleuses et travailleurs de Desjardins partout au Québec et compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats. Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

La FIM–CSN salue le choix de la Davie

À la suite de l’annonce de Marc Garneau, ministre fédéral des Transports, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) salue la décision du gouvernement fédéral d’avoir retenu les chantiers Davie pour mener à bien la construction de ces deux nouveaux navires.

« L’annonce du remplacement du CTMA Madeleine est une excellente nouvelle, d’abord pour les Madeliniennes et les Madelinots, mais tout autant pour les travailleurs et les travailleuses de la Davie. Nous attendions cette nouvelle avec impatience et nous nous réjouissons davantage qu’un autre traversier soit annoncé en même temps. Nous savions très bien qu’actuellement la Davie était le seul chantier disposé à accepter un tel projet puisque les autres chantiers canadiens peinent déjà à livrer au gouvernement fédéral plusieurs navires attendus depuis fort longtemps. Nous souhaitons  donc  que les travaux débutent le plus rapidement possible afin de favoriser un retour au travail tout aussi rapide pour les travailleurs et les travailleuses sur la liste de rappel de la Davie », de souligner Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Depuis le 18 janvier dernier, à la suite de l’annulation du contrat de desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine liant le gouvernement du Québec et la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), la FIM–CSN avait formulé à plusieurs reprises le souhait que les pouvoirs publics favorisent un investissement local.

La FIM–CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Du pain sur la planche pour les trois prochaines années

Lors du 28e congrès du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN (CCGÎM) qui s’est tenu du 12 au 14 juin 2019 au Centre récréatif de Lavernière aux Îles-de-la-Madeleine, les délégué-es présents ont adopté les propositions qui guideront le travail du nouveau comité exécutif.

Le nouveau comité exécutif du CCGIM–CSN est composé de Serge St-Pierre à la présidence, de Sara Vigneau au poste de secrétaire générale, de Denis Beaudin à la trésorerie, d’Alain Chevarie à la vice-présidence, territoire des Îles-de-la-Madeleine et de Tony Savino à la vice-présidence, territoire de la Gaspésie.

À la suite de débats et d’échanges issus de trois ateliers tenus durant le congrès, six propositions finales ont été adoptées par les délégué-es.

« Puisque nous avons tenu une journée thématique sur le sujet la veille de notre 28e congrès, il sera bien évidemment question de transports. Nous allons talonner les pouvoirs publics sur cette question fondamentale en lien avec les promesses et annonces faites. Il sera également question d’accessibilité et de transparence des fonds publics alloués, et ce, autant pour la Gaspésie que pour les Îles, de souligner Serge St-Pierre, nouveau président du CCGÎM–CSN. Aux propositions que nous avions formulées sur le transport, nos délégué-es ont ajouté celle-ci : que le CCGÎM prenne tous les moyens mis à sa disposition pour permettre en tout temps l’accès au moyen de transport de façon prioritaire et équitable pour le mieux-être de la population qui y demeure ».

« Nous continuerons à promouvoir l’amélioration globale des conditions de vie des travailleuses et travailleurs sur nos territoires, de contrer l’exode de ceux-ci par le soutien, entre autres, aux luttes des syndicats locaux, à la campagne 5-10-15, à un régime d’assurance médicaments public et universel et aux mesures visant à contrer la rareté de la main-d’œuvre. Nous allons également favoriser un meilleur accueil des travailleurs étrangers pour qu’ils se sentent bienvenus et qu’ils s’intègrent aux sociétés gaspésiennes et madeliniennes », d’ajouter monsieur St-Pierre.

Fidèle à ses traditions, le CCGÎM–CSN poursuivra également sa promotion du respect et de la qualité de vie de ses membres et des citoyennes et citoyens sur ses territoires en luttant pour un développement économique socialement responsable en donnant aussi son appui à la « Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique ».

« À l’arrivée des élections fédérales, nous avons reçu le mandat de recenser nos revendications historiques à l’attention de ce gouvernement, de constituer une plateforme qui sera divulguée à la population de nos territoires et de défendre celle-ci auprès des candidats et des différents partis politiques durant la campagne électorale. Bref, nous avons beaucoup de pain sur la planche et c’est avec une grande fierté que je poursuivrai le travail de notre camarade et ami Anatole Chiasson qui vient tout juste de débuter une retraite bien méritée », de conclure le nouveau président du CCGIM–CSN.

Les délégué-es, les élu-es retraités et actifs et les salarié-es de la CSN ont rendu un vibrant hommage à monsieur Chiasson dans le cadre de leur traditionnelle soirée de solidarité.

À propos de la CSN et du CCGIM-CSN

Le CCGIM-CSN regroupe environ 4500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 77 syndicats affiliés.

Services essentiels : la CSN se réjouit de la révision d’une législation déclarée constitutionnellement inopérante

La CSN se réjouit du dépôt ce matin du projet de loi 33 visant à modifier certaines dispositions du Code du travail relatives au maintien des services essentiels dans les secteurs public et parapublic. Il s’agit de l’aboutissement logique d’une bataille juridique menée par la CSN depuis plusieurs années.

Rappelons qu’à la suite d’une contestation déposée par la CSN devant le Tribunal administratif du travail, le juge Pierre Flageole avait déclaré « constitutionnellement inopérantes » les modalités prévues à l’article 111.10 du Code du travail qui déterminaient des pourcentages de services essentiels à maintenir en cas de grève dans le réseau de la santé et des services sociaux, et ce, sans égard à la fonction exercée par chacun des salarié-es sur la base du principe de la santé et de la sécurité de la population. Pour la CSN, ces dispositions allaient à l’encontre de la jurisprudence entraînée par l’arrêt Saskatchewan de 2015, dans lequel la Cour suprême avait, pour la première fois, reconnu le caractère constitutionnel du droit de grève.

« Il s’agit pour nous d’une très grande victoire, reconnait le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous avons toujours prétendu que l’imposition de pourcentages uniques pour l’ensemble des salarié-es d’un établissement, sans considération quant aux fonctions exercées par ceux-ci, constituait une entrave au droit de grève et à la libre négociation. Jamais nous ne contesterons la nécessité de maintenir des services essentiels. On s’entend, tous les salariés d’un établissement de santé et de services sociaux jouent un rôle essentiel. Mais il n’est pas vrai que l’arrêt de travail de tous les employés met la santé et la sécurité de la population en danger au même titre que leur collègue des soins intensifs. En abrogeant l’article 111.10 du Code du travail et en permettant la négociation entre les parties des services à être maintenus, sur la base du critère de santé et de sécurité de la population, le gouvernement reconnait aujourd’hui nos prétentions. »

La CSN prend acte de l’engagement du leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, de tenir des consultations particulières sur le projet de loi 33. La CSN entend étudier le projet de loi en détail et faire les représentations appropriées lors des travaux en commission parlementaire.

Rappelons également que, dans la foulée de la décision Flageole, la CSN avait déposé en Cour supérieure, le 12 juin 2018, une requête visant à faire invalider d’autres entraves juridiques au droit de grève dans le secteur public, notamment quant aux modalités répressives contenues dans la loi 160, toujours en vigueur, ainsi qu’aux limitations du droit de grève et à la libre négociation des dispositions locales des conventions collectives du réseau de la santé et des services sociaux.

Assurance médicaments : les centrales syndicales québécoises se réjouissent des recommandations du comité consultatif

La FTQ, la CSN et la CSQ se réjouissent des recommandations déposées au gouvernement fédéral aujourd’hui par le Comité consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Ce dernier recommande à Ottawa de mettre en place, d’ici le 1er janvier 2022, un régime public et universel d’assurance médicaments, et ce, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Les centrales syndicales demandent que les partis politiques fédéraux s’engagent, en prévision de la prochaine campagne électorale, à mettre en œuvre les recommandations du comité consultatif dans les meilleurs délais.

« Le rapport est très clair, indique le président de la FTQ, Daniel Boyer. La mosaïque de régimes particuliers présents au Canada — plus de 100 qui sont publics, pas moins de 100 000 privés — a entraîné de profondes iniquités en termes d’accès aux médicaments. Beaucoup trop de Canadiennes et de Canadiens ne prennent pas les médicaments dont ils ont besoin, faute de moyens ou encore en raison de la faible couverture de leur régime d’assurance privé. La recommandation principale va exactement dans le sens de nos revendications : seul un régime entièrement public et universel pourrait mettre un terme à ces injustices et répondre aux valeurs canadiennes en matière d’universalité d’accès aux soins de santé. »

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, il était tout à fait approprié que le comité présidé par le docteur Eric Hoskins reconnaisse qu’il y a un vaste consensus dans ce dossier. « C’est l’ensemble de la société canadienne qui sortira gagnante d’un tel projet. Le rapport le mentionne explicitement : la multitude de régimes d’assurance médicaments nous fait perdre un extraordinaire levier de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. Nous partageons l’esprit du rapport à l’effet que le modèle hybride québécois n’est pas la solution appropriée. Il n’est pas normal que le prix des médicaments au Canada soit l’un des plus élevés parmi les pays de l’OCDE. Encore une fois, les conclusions auxquelles arrivent les membres du comité sont limpides : c’est l’ensemble de la société canadienne, que ce soit les travailleuses et les travailleurs, les entreprises et les différents paliers de gouvernements qui économiseront des milliards quand ce régime sera mis en place. »

La présidente de la CSQ, Sonia Éthier, se réjouit que les travailleuses et les travailleurs puissent avoir un meilleur accès aux médicaments. « Les primes de nos assurances augmentent année après année, principalement en raison de l’explosion des coûts des médicaments, indique-t-elle. Le rapport reconnait ce que nos membres nous disent à tous les jours : à chaque renouvellement de leur plan d’assurance, constatant l’augmentation de leurs primes, ils cherchent tous les moyens pour amenuiser l’impact financier, parfois en devant réduire leur couverture. Au final, c’est l’accès aux médicaments qui écope, et donc l’état de santé des travailleuses et des travailleurs. De plus, en raison des coûts, environ 10 % de la population québécoise ne consomme pas les médicaments qu’on leur prescrit, faute de moyens. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique qui a un impact négatif sur l’ensemble de notre réseau de la santé. »

Alors que la campagne électorale prendra son envol au cours des prochaines semaines, les centrales syndicales du Québec exhortent les partis fédéraux à s’engager à mettre en œuvre les recommandations du rapport. Elles invitent également le gouvernement du Québec à mettre en place les conditions afin d’assurer une rapide mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

La FTQ, la CSN et la CSQ représentent plus d’un million de travailleuses et de travailleurs. Ensemble, elles mènent depuis septembre dernier la campagne La pièce manquante visant la mise en œuvre d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

L’offre du collège Jean de La Mennais est une insulte

En plein dernier droit de l’année scolaire, les enseignantes et enseignants du collège Jean de La Mennais tiennent aujourd’hui, pour une seconde journée consécutive, une demi-journée de grève afin de protester contre l’offre inacceptable et la rigidité de leur employeur.

« La proposition qui nous a été faite par le collège est dérisoire, a dénoncé le président du syndicat, Mathieu Boutin. À titre d’exemple, alors que nous demandons une réduction de la tâche éducative au secondaire de deux heures par cycle pour être en mesure de mieux encadrer les élèves dans leur apprentissage, on nous propose de réduire cette tâche de plus ou moins 15 minutes, soit une réduction de moins de 2 minutes par jour de travail la première année et de moins de 38 secondes supplémentaires par jour de travail, les années subséquentes ! », souligne-t-il.

« Nous estimons que le fait d’avoir une tâche de deux heures de plus en moyenne que les enseignants des autres collèges comparables équivaut, pour un grand nombre d’enseignants, à avoir un groupe de plus à qui enseigner, avec ce que ça comporte sur le plan de la préparation des cours et des examens, de la correction, du suivi et du soutien aux élèves. C’est énorme ! », s’exclame encore Mathieu Boutin.

Des considérations purement financières
« L’offre de l’employeur ne se justifie par aucune raison pédagogique, en fait, elle ne semble se baser que sur des considérations financières. Et pourtant, l’année dernière seulement, il a réalisé des profits de plus de 415 000 $ ! Qu’attend-il pour en faire bénéficier les enseignantes et enseignants qu’il embauche et les élèves du collège par le fait même ? », a pour sa part lancé la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.

Non seulement l’employeur refuse-t-il de répondre sérieusement aux principales demandes syndicales, mais, en plus, il demande des reculs aux enseignantes et enseignants, dont le retrait de la clause d’indexation des assurances qui les obligerait à assumer chaque nouvelle augmentation. « La balle est dans le camp du collège. La partie patronale connaît nos priorités et nous demandons qu’elle revienne à la table de négociation, jeudi, avec des propositions qui répondent à nos objectifs, sans quoi elle devra vivre avec nos moyens de pression », a renchéri Mathieu Boutin.

Le vice-président de la Fédération des enseignantes et enseignants du Québec FNEEQ–CSN, Léandre Lapointe, a finalement conclu : « L’employeur manque de considération envers celles et ceux qui permettent au collège de se classer parmi les établissements d’excellence au Québec. Il a choisi le profit au lieu de choisir les enseignantes et enseignants, et ces derniers doivent accepter la surcharge pour maintenir la bonne réputation du collège. Qu’il soit assuré que la CSN sera toujours là pour appuyer ses membres. »

Pour les médias
Du piquetage se tient au collège aujourd’hui le 12 juin, depuis 13 h 50. Le président du syndicat est présent sur place et disponible pour répondre aux questions des médias.

Le CCGIM revendique des structures de concertation élargies

Dans le cadre d’une journée de réflexion portant sur les enjeux économiques liés au transport, le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN (CCGIM) revendique des structures de concertation élargies.

« Voilà la conclusion à laquelle nous sommes arrivés à la fin de cette journée de réflexion. Plus que jamais, nous pensons que c’est ensemble que nous devons penser et décider du type de développement économique que nous voulons, ce qui passe, d’abord et avant tout, par les infrastructures de transport qui sont nécessaires dans nos vies. Ces structures de concertations élargies doivent partir de la base en rassemblant les membres de nos syndicats, tous les groupes de la société civile, le secteur privé ainsi que les élu-es des trois paliers gouvernementaux », de déclarer Anatole Chiasson, président du CCGIM–CSN.

Plusieurs experts ont participé à cette journée et ont abordé tous les moyens de transport : Maxime Arseneau a brossé un portrait historique de la situation ; Emmanuel Guy, chercheur à l’UQAR, a présenté une analyse liée aux ports et aux voies maritimes ; Gilles Gagné, journaliste, a pour sa part exposé l’état de la situation sur les réseaux ferroviaires alors que Gaétan Lelièvre, spécialiste en transport aérien, a conclu les présentations en soulignant des enjeux similaires observés dans ce domaine.

« Issus d’une multitude de secteurs d’activités, les participantes et les participants ont partagé la même conclusion : les pouvoirs publics ont littéralement abandonné toutes les infrastructures de transport jugées non-rentables et ont favorisé les initiatives privées. L’État doit reprendre son rôle et ses responsabilités de gestionnaire en développant et en finançant des infrastructures de transport d’intérêts publics. Le contrôle actuel de ce secteur essentiel par des intérêts privés laisse trop de régions aux prises avec des problèmes importants de mobilité : pour nous, il est clair que la recherche de rentabilité à tout prix demeure incompatible avec une prestation de service à la population, particulièrement dans les régions éloignées. En ces temps où les enjeux environnementaux exigent que nous changions radicalement nos habitudes, il nous faut passer à l’action. Voilà pourquoi nous souhaitons revaloriser et développer des infrastructures collectives en plaçant au centre de nos préoccupations les priorités et les besoins de la population », de conclure Serge St-Pierre, vice-président, territoire de la Gaspésie.

Place au 28e congrès

Cette journée de réflexion précédait le début du 28e congrès du CCGIM–CSN qui se tient du 12 au 14 juin 2019 au Centre récréatif de Lavernière (1349 Chemin de la Vernière, L’Étang-du-Nord, QC G4T 3G1), aux Îles-de-la-Madeleine. Les représentants des médias qui désirent assister au lancement du congrès peuvent y assister dès 10h, ce matin.

À propos de la CSN et du CCGIM-CSN

Le CCGIM-CSN regroupe environ 4500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Celui-ci compte plus de 77 syndicats affiliés.

La CSN exige l’augmentation des effectifs sur la route

Près de deux ans après avoir conclu leur négociation, les syndicats du secteur préhospitalier affiliés à la CSN déplorent que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) tarde à respecter ses engagements visant à augmenter les effectifs d’urgence sur les routes du Québec.

« Les paramédics de la CSN dénoncent depuis trop longtemps les délais d’attente entraînés par le manque de ressources pour desservir la population, fait remarquer le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est aberrant que nous arrivions toujours au même constat, année après année. Nous avons convenu de mesures visant à rehausser les effectifs lorsque les seuils déterminés avec le MSSS étaient atteints. Il est temps que le ministère donne suite aux modalités que nous avons négociées afin d’assurer un accès de qualité aux soins d’urgence. »

« Nous avons conclu cette négociation principalement parce que nous étions parvenus à convaincre le ministère d’ajouter des ressources pour améliorer l’accès aux soins d’urgence », affirme Jean Gagnon, représentant des paramédics de la CSN. Nous nous sentons floués par le ministère, qui refuse non seulement de nous divulguer l’information relative à l’état des seuils, mais qui, de plus, bloque l’octroi des budgets nécessaires à l’ajout des effectifs supplémentaires pour lesquels nous nous sommes entendus. »

« La région métropolitaine de Montréal comporte son lot de particularités, d’ajouter Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. À Montréal, seulement 6 postes à temps complet et 8 postes à temps partiel ont été ajoutés sur les 70 postes à temps complet nécessaires au déploiement des heures de service promises en 2017. »

Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable ; il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

La CSN tient à rappeler que le MSSS s’était engagé à réduire la charge de travail des paramédics, notamment en augmentant le nombre d’horaires à l’heure et en transformant les horaires de faction (horaires qui consistent à demeurer disponibles 24 heures sur 24 durant sept jours). Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaires de faction en horaires à l’heure sont atteints, la CSN demande au gouvernement de respecter ses engagements.

Dépôt d’une pétition d’appui de la population

Ce matin, le Syndicat régional des salariées des Caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN a déposé à leur employeur une pétition rassemblant plus de 2000 signatures en appui à leur négociation.

« Après plus d’une vingtaine de rencontres, dont les dernières en présence du conciliateur, nous faisons toujours face à un employeur qui ne veut tout simplement pas négocier. Jeudi dernier, nous avons tenté de dénouer l’impasse à laquelle nous sommes confrontés, mais l’employeur reste inflexible, de déplorer Chantale Vaillancourt, présidente du syndicat. Le dépôt de cette pétition nous démontre que la population n’appuie pas la position et l’attitude de la Caisse. L’employeur fait du présentéisme, arrive aux rencontres sans mandat et ne fait aucune proposition pour en arriver à une entente avec ses salarié-es. Son comportement frôle la mauvaise foi. »

En grève générale illimitée depuis le 3 mai dernier, les salarié-es ont rassemblé plus de 2000 signataires en appui à ce message : Nous appuyons les syndiqué-es du Syndicat régional des salariées des caisses Desjardins de la Côte-Nord et demandons à l’employeur de la caisse populaire Desjardins de Hauterive de convenir d’un règlement immédiatement au bénéfice de tous les membres de Desjardins ainsi que de la population.

« Nous trouvons inconcevable qu’un employeur de cette envergure agisse de cette manière. En plein conflit, il n’a proposé aucune date de négociation alors que celle-ci est au point mort, à cause de son attitude. Jeudi dernier, nous avons proposé deux scénarios de règlements et l’employeur n’a pas bougé d’un iota de ses positions. Pour nous, il est clair que les paramètres de règlement sont dictés directement de la Fédération des Caisses Desjardins, ce qui empêche une négociation de bonne foi », a renchéri David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

En assemblée générale vendredi dernier, les membres ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la grève, tout en se préparant à augmenter les moyens de pression.

« Tout ce que fait Desjardins actuellement, c’est de confirmer qu’il est un mauvais employeur, ce que nous répétons depuis déjà plusieurs semaines. La Fédération des caisses nous donne raison : elle refuse de confier des mandats clairs, des pistes de règlement et laisse la direction de la Caisse de Hauterive se présenter les mains vides en négociation. Nous sommes heureux du soutien de la population qui voit clair dans le jeu de l’employeur », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.

Après avoir reçu ces appuis, le syndicat demande à nouveau à la population de ne pas franchir la ligne de piquetage des employé-es de la caisse Desjardins de Hauterive, ce qui aide les syndiqué-es à régler plus rapidement leurs différends avec Desjardins.

À propos

La Fédération du commerce–CSN regroupe des femmes et des hommes partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. La fédération représente près de 2000 travailleuses et travailleurs de Desjardins partout au Québec. La fédération compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats. Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

La maternelle 4 ans pourrait nuire à la vitalité des villages de la Côte-Nord

L’ouverture de classes de maternelle 4 ans pourrait avoir un effet négatif insoupçonné dans les petites localités. Si on faisait le choix d’inscrire les enfants de 4 ans actuellement en CPE à la maternelle, ça pourrait mettre en péril certaines installations en raison de la faible densité de population.

« Dans un village nord-côtier, l’arrivée de la maternelle 4 ans pourrait aussi faire fermer un des services de garde en milieu familial en place et ainsi laisser en plan des enfants de moins de 4 ans », insiste Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN, qui souligne que la vitalité de plusieurs villages dépend de l’offre de services de garde éducatifs 0-5 ans pour tous les enfants.

Concertation régionale indispensable

Dernièrement, le ministre Jean-François Roberge a ouvert la porte à des comités de concertation au niveau régional et national sur les maternelles 4 ans. « Si on veut éviter de déséquilibrer le réseau des services de garde éducatifs par des fermetures, il faut absolument asseoir tous ceux qui s’occupent de la petite enfance dans notre région », soutient Steve Heppell, vice-président régional de la FSSS-CSN Côte-Nord, qui ajoute qu’un conseil consultatif sur l’organisation des services de garde éducatifs existe déjà dans chaque région. Pour être cohérent, il faudrait que les commissions scolaires y siègent avant d’ouvrir des places de maternelle 4 ans n’importe où. Sinon, on risque de déstabiliser l’offre de services de garde éducatifs dans certains secteurs.

Le travail en silo des ministères (Famille, Santé, Éducation) ne permettra pas d’utiliser toutes les ressources spécialisées, comme les orthophonistes, peu importe si celles-ci sont à l’emploi du réseau de la santé et des services sociaux ou de celui de l’éducation. « L’accès à un spécialiste pour un enfant fragilisé de 2, 3 ou 4 ans ne devrait pas dépendre du réseau dans lequel le ou la professionnelle disponible travaille », soutient Julie Pellerin, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de la Manicouagan–CSN.

Atouts des services de garde éducatifs

« Il ne faut pas oublier que pour certaines familles la maternelle 4 ans n’est pas gratuite. Elle peut même coûter plus cher que le CPE puisqu’il faut payer pour les lunchs, le service de garde scolaire et le camp de jour pendant l’été », rappelle par ailleurs Stéphanie Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et de travailleurs de CPE de Sept-Îles–CSN. Cette dernière s’inquiète par ailleurs du manque d’enseignant-es et de ressources professionnel-les spécialisées pour les enfants fragilisés dans le réseau scolaire.

« Nous avons, au Québec, un réseau de service de garde éducatif qui donne le choix aux parents. Ils ont le choix d’envoyer leur tout-petit en CPE ou en milieu familial régis et subventionnés. La maternelle n’est pas ce qui convient le mieux pour tous les enfants de 4 ans » explique, Guillaume Tremblay. « Si on veut préserver ce choix, il faut se coordonner pour faire une offre qui convient aux besoins de l’ensemble des tout-petits, pas seulement ceux qui ont 4 ans », ajoute Julie Pellerin.

À propos

 Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

La FIM–CSN demande un maximum de contenu local

La Fédération de l’industrie manufacturière–CSN demande au gouvernement de François Legault d’inclure un maximum de contenu local dans le projet de loi no 26 concernant le Réseau structurant de transport en commun de la Ville de Québec.

« Pour cet important projet, la FIM–CSN demande au gouvernement Legault d’inclure un maximum de production et d’assemblage final provenant du Québec. Pour nous, il va de soi qu’un gouvernement qui a maintes fois répété qu’il désirait soutenir les emplois d’ici, bien rémunérés, se doit d’agir conséquemment à cette position en favorisant l’expertise québécoise en matière de transport », de souligner Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

« Les travailleuses et les travailleurs de Bombardier La Pocatière ont récemment vu plusieurs contrats publics importants leur passer sous le nez, ce qui représente plusieurs milliards de dollars qui soutiennent l’emploi ailleurs dans le monde. En ce sens, le gouvernement peut et doit impérativement soutenir le développement économique du Québec en maximisant les retombées dans nos régions », d’ajouter Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats et représente environ 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité.

Les travailleurs de Velan Montréal s’affichent publiquement pour dénoncer la délocalisation de 195 emplois vers l’Asie

Les travailleurs de l’usine montréalaise Velan, fleuron de l’économie québécoise et chef de file international en matière de robinetterie industrielle, ont tenu une action symbolique cet avant-midi pour dénoncer la délocalisation des opérations de l’entreprise vers l’Asie, qui entraînera l’abolition de 195 emplois d’ici 2021. Lors de cette activité, les employés ont tapissé la pelouse entourant les lieux de travail de pancartes intitulées « Le vrai visage de la délocalisation » illustrant une mosaïque des visages des quelque 200 employés qui perdront leur emploi d’ici 18 mois.

« Le geste symbolique que nous posons ce matin a pour objectif d’envoyer un message clair à notre employeur : le vrai visage de la délocalisation, c’est la mise à pied de 195 travailleurs, pères de famille pour plusieurs, cumulant en moyenne près de 15 ans d’ancienneté chez Velan. Nous lançons aujourd’hui un cri du cœur pour tenter de sauver ces emplois et les maintenir au Québec », a affirmé Dyan Dhanesar, le président du syndicat national des employés de Velan.

Pour le 1er vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), André Miousse, il faut que le gouvernement de François Legault se saisisse du dossier pour tenter de contrer cette délocalisation. « À l’heure où la vente ou le départ de sièges sociaux du Québec semblent se faire de plus en plus nombreux, il est temps que les élu-es de la CAQ prennent leurs responsabilités en faisant pression sur l’employeur afin de préserver les emplois de qualité comme ceux de Velan au Québec. Nous rappelons au gouvernement actuel que le secteur de l’industrie manufacturière demeure un secteur névralgique et surtout, stratégique de l’économie du Québec, pour reprendre les mots du premier ministre. En ce sens, il est impératif que les député-es tiennent leur promesse électorale et passent de la parole aux actes », a-t-il soutenu.

L’activité tenue en matinée fait suite aux derniers échanges à l’Assemblée nationale entre l’opposition officielle et le gouvernement caquiste sur la question du maintien des emplois de qualité au Québec et le départ de sièges sociaux d’importance vers l’étranger. Une rencontre entre les représentants du syndicat et la députée libérale Marwah Rizqy s’est d’ailleurs tenue samedi dernier, 1er juin, dans ses bureaux de Ville Saint-Laurent où se situe l’usine.

Rappelons que l’entreprise Velan avait annoncé en janvier la fermeture d’une de ses deux usines montréalaises.

La majorité des préposés aux bénéficiaires subissent de la détresse psychologique, démontre un sondage de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile un sondage-choc qui montre que 74 % des préposés aux bénéficiaires (contre 18 % des autres salarié-es québécois) vivent une détresse psychologique élevée alors que le réseau de la santé et des services sociaux traverse une crise inégalée.

La dégradation des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires (PAB) fait la manchette depuis plusieurs semaines. Mais le sondage mené par la FSSS-CSN est le premier à chiffrer l’ampleur du problème. Plus de 80 % des répondantes subissent de la détresse psychologique depuis au moins un an, ce qui illustre le risque de voir augmenter davantage les arrêts de travail si rien n’est fait. Cela dans le contexte où les arrêts de travail sont en hausse constante. En 2017-18, le ratio d’assurance salaire des PAB était 21 % plus élevé que pour l’ensemble du personnel du réseau. Le sondage de la FSSS-CSN révèle aussi que le deuxième bain tant mis de l’avant est loin de se matérialiser dans les établissements.

Un sondage-choc sur la détresse des PAB

La consultation de la FSSS-CSN a été menée du 15 février au 5 mai 2019. Ce sont plus de 8500 préposé-es aux bénéficiaires qui ont répondu à ce sondage, ce qui représente plus de 20 % des PAB du réseau. Les répondantes, très majoritairement des femmes, proviennent de toutes les régions du Québec et œuvrent dans tous les types d’établissements du réseau (CHSLD, hôpitaux, santé mentale).

Les résultats indiquent l’urgence d’agir :

  • Plus de 70 % des répondantes ont fait du temps supplémentaire au cours des 6 derniers mois ;
  • Plus de 40 % ont fait du temps supplémentaire obligatoire (TSO) au cours des 12 derniers mois ;
  • Près de 30 % ont été menacées de sanctions disciplinaires en cas de refus de faire du TSO ;
  • Plus de 75 % n’ont pas suffisamment de temps pour donner les bains ;
  • Plus de 90 % affirment être constamment pressé par le temps à cause d’une forte charge de travail ;
  • 80 % indiquent vivre une grande fatigue physique et mentale à la fin de leur quart ;
  • Plus de 95 % indiquent que des PAB absents ne sont pas remplacés ;
  • 100 % sont exposées à une demande psychologique élevée et 90 % à une faible latitude décisionnelle ;
  • Plus de 95 % ont été exposées à au moins une forme de violence ;
  • Plus de 90 % identifient le manque de personnel et l’alourdissement des bénéficiaires comme les problèmes principaux, suivis de l’instabilité des équipes de travail (60 %).

Cette surcharge a un impact direct sur les soins, alors que :

  • Près de 90 % des répondantes affirment qu’elles n’ont plus le temps d’établir une relation d’aide ;
  • Plus de 35 % affirment que personne n’est en mesure d’effectuer les tâches qu’elles n’ont pas eu le temps d’effectuer ;
  • Seulement 16 % indiquent réussir chaque semaine sans exception à donner un minimum d’un bain par semaine à tous les résidents qui sont dans leur charge de travail ;
  • Seulement 15 % affirment que tous les résidents qui sont dans leur charge de travail et qui le désirent bénéficient du 2e bain chaque semaine ;
  • 70 % doivent faire des compromis sur la qualité du travail ;
  • 60 % indiquent devoir laisser des résident-es couchés alors qu’ils devraient être levés ;
  • 55 % voient une augmentation des délais pour répondre aux demandes des résident-es ce qui peut occasionner des chutes.

« Les résultats prouvent une chose : les préposé-es aux bénéficiaires sont au bord de l’épuisement généralisé. C’est un signal d’alarme très clair, le gouvernement ne peut le nier. Quand on se rend compte que certains employeurs forcent des PAB à prendre en charge jusqu’à 100 résident-es dans certains contextes, c’est que ça ne tourne pas rond. Et avec cette surcharge, ce qui prend le bord, c’est la relation d’aide qui est si essentielle pour prendre soin de la population », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Les solutions, les PAB les ont !

La FSSS-CSN propose des solutions pour améliorer les conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires et de l’ensemble du personnel. Le sondage de la FSSS-CSN permet de mettre de l’avant des solutions identifiées par les PAB :

  • Près de 90 % des répondantes demandent l’embauche de personnel et la réduction de la charge de travail ;
  • Plus de 70 % affirment qu’il faut améliorer la gestion ;
  • Plus de 65 % souhaitent pouvoir participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail ;
  • Plus de 60 % affirment vouloir avoir accès à des mesures de conciliation travail-famille.

« J’invite les ministres McCann et Blais à prendre connaissance des résultats du sondage. Elles doivent faire quelque chose rapidement. La négociation s’en vient. Il faut en profiter pour augmenter substantiellement les salaires du personnel et pour améliorer les conditions de travail. C’est pour ça que la FSSS-CSN propose notamment à ses membres d’exiger qu’on interdise le recours au TSO. Il faut donner un coup pour mettre fin à la crise ! », de conclure Jeff Begley.

Les représentants syndicaux rencontrent la députée Marwah Rizqy

Après avoir appris, le 16 mai dernier, que l’entreprise québécoise Velan Inc. allait abolir 65 postes supplémentaires dans son usine de Montréal, portant le nombre de coupures annoncées à près de 200 emplois en moins de 18 mois, le président du syndicat national des employés de Velan, Dyan Dhanesar, a rencontré ce matin la députée Marwah Rizqy dans son bureau de circonscription à Ville Saint-Laurent, où se situe l’usine. Il était accompagné pour l’occasion d’André Miousse, vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), et de Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).

Cette rencontre, qualifiée de « positive » par le président du syndicat, a permis d’exposer à Mme Rizqy la situation inquiétante qui prévaut à l’heure actuelle chez Velan et d’intensifier la pression politique pour préserver les emplois au Québec actuellement menacés par une délocalisation des effectifs de l’entreprise vers l’Asie.

« Nous sortons très satisfaits de notre rencontre avec Mme Rizqy qui a fait preuve de beaucoup d’écoute et d’empathie envers nos travailleurs. Nous sommes confiants qu’elle pourra nous aider à porter notre message jusqu’aux oreilles du gouvernement afin d’accentuer la pression pour garder nos emplois au Québec et contrer la délocalisation opérée par l’employeur », a affirmé M. Dhanesar.

Pour Louis Bégin, président de la FIM-CSN, il est impératif d’interpeller tous les acteurs politiques pour faire bouger les choses : « Dans de telles situations, il n’y a pas que le gouvernement qui doit être sensibilisé, mais bien l’ensemble de la classe politique. Il s’agit d’une responsabilité collective que nous avons envers les travailleuses et les travailleurs du Québec. Plus notre message circule, plus la pression sera grande sur nos élu-es pour empêcher des fleurons de l’économie québécoise de quitter le territoire et licencier des travailleurs de qualité comme ceux de Velan ».

« Nous avons toujours été aux côtés des travailleurs de Velan pour les soutenir dans leur lutte. C’est une question de respect. Quand on entend M. Legault nous parler de nationalisme économique et de création d’emplois de qualité au Québec, on lui rappelle qu’avant d’en créer de nouveaux, il faudrait peut-être commencer par garder ceux qui existent déjà ! », a ajouté Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN.

Rappelons que l’entreprise Velan, chef de file international en robinetterie industrielle, avait annoncé en janvier la fermeture d’une de ses deux usines montréalaises. Depuis, des démarches ont été entreprises auprès de différents ministères pour tenter de sauver les emplois actuellement menacés au Québec.

Les membres acceptent l’entente de principe à 85,6 %

Les membres du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN (SNEABC) ont accepté à 85,6 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 21 mai dernier. Après avoir pris connaissance du contenu de celle-ci dans le cadre de deux assemblées générales, qui ont eu lieu mardi et mercredi dernier, les 700 travailleurs se sont prononcés en faveur de l’entente ce vendredi 31 mai, par voie d’un scrutin secret tenu de 6 h à 21 h.

« Notre nouveau contrat de travail de six ans ne comprend aucune nouvelle sous-traitance, ce qui implique qu’aucune des tâches actuellement faites par nos membres ne sera confiée à des travailleurs hors accréditations. Notre entente stabilise la main-d’œuvre actuelle, prévoit l’ouverture de 15 nouveaux postes permanents et l’introduction de 45 postes de relève. En plus des augmentations de salaire totalisant près de 16,55 % sur 6 ans, notre nouveau régime de retraite à prestation cible, qui entrera en vigueur seulement en janvier 2021, comporte des gains importants tels qu’une rente supérieure au régime à prestation déterminée et une contribution patronale supérieure, ce qui représente un investissement majeur », de préciser Michel Desbiens, président du SNEABC.

« Nous sommes très fiers de ce nouveau contrat de travail qui vient garantir des emplois de qualité bien rémunérés dans un domaine où notre expertise est reconnue mondialement. En tout, ce sont plusieurs millions de dollars qui sont répartis sur la durée de la nouvelle convention collective et qui viennent bonifier les régimes de retraite, la masse salariale et les autres conditions de travail », de souligner Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Nous sommes toujours très heureux lorsque nous réussissons à nous entendre avec un employeur avant même l’échéance de la convention collective, qui se terminait aujourd’hui même. Je tiens à saluer chaleureusement le travail des comités de négociation et de mobilisation qui, en moins de quatre mois, ont bouclé cette négociation avec brio, à la satisfaction des membres du syndicat », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.

Le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN rassemble 700 travailleurs affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, qui compte plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Vote de grève du personnel enseignant

Réuni-es hier en assemblée générale avec un taux de participation de 95 %, les enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais ont voté à 71 % en faveur d’un mandat de grève de quatre jours dans le but de faire avancer les négociations qui stagnent.  Le déclenchement des journées de grève s’effectuera au moment jugé opportun par le comité exécutif du syndicat.

Malgré quatorze rencontres de négociation, dont six en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail, la direction maintient ses demandes de reculs (augmentation de la tâche éducative, retrait de l’indexation des primes d’assurances collectives) et refuse de considérer les demandes syndicales relatives à la tâche éducative au secondaire et au nombre d’élèves au primaire.

« Nous sommes satisfaits du résultat du vote. Nous espérons sincèrement que cela fasse débloquer la table de négociation », déclare Mathieu Boutin, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais (SEECJDLM-CSN).

« Les négociations s’étirent depuis septembre 2018, la direction campe sur ses positions, mais les membres du syndicat espèrent toujours en arriver rapidement à une entente satisfaisante. Souhaitons que le message soit enfin compris et que le collège fasse preuve d’ouverture », souligne Léandre Lapointe, vice-président et responsable du regroupement privé de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

« Le Conseil central de la Montérégie appuie le SEECJDLM-CSN dans sa lutte et continuera à le soutenir tant que les négociations se poursuivront et que le syndicat n’aura pas atteint ses objectifs », affirme pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie-CSN.

À propos

Le Collège Jean de la Mennais est une école privée située dans la ville de La Prairie. L’école reçoit près de 1 500 élèves du primaire et du secondaire. Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais – CSN représente les 94 enseignantes et enseignants de l’établissement. Il est affilié à la FNEEQ-CSN et au Conseil central de la Montérégie.

Chargés de cours et partis de l’opposition aux côtés des tutrices et des tuteurs

Inquiète de l’avenir de l’Université TÉLUQ, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) apprécie le soutien exprimé par deux des porte-paroles en matière d’enseignement supérieur des partis de l’opposition. Marwah Rizqy, députée libérale dans Saint-Laurent et Gabriel Nadeau-Dubois, député de Québec Solidaire dans Gouin unissent leur voix à celles des représentant-es des syndicats composés de chargés-es de cours pour questionner le gouvernement sur le conflit qui oppose l’université à ses tutrices et ses tuteurs depuis deux ans.

En négociation depuis plus de 21 mois, la situation à l’Université TÉLUQ s’est envenimée en raison de l’entêtement de la direction à se débarrasser de ses tutrices et tuteurs d’expérience compromettant ainsi la qualité de l’encadrement. À la suite de nouvelles exigences patronales, forçant les membres du syndicat à déclencher la grève générale illimitée le 28 janvier 2019, des milliers d’étudiantes et d’étudiants se sont trouvés privés du soutien nécessaire à la réussite de leurs cours. Les inscriptions pour cet été ont fondu de 60 % jetant une ombre menaçante sur l’avenir de l’université.

« La TÉLUQ est la porte d’entrée de l’enseignement supérieur pour bon nombre d’étudiantes et d’étudiants de première génération. Son modèle favorise la conciliation travail, études et vie personnelle. Malheureusement, l’entêtement de la direction à sabrer l’encadrement laisse planer un sérieux doute sur le maintien de la qualité des diplômes provenant de cette université », souligne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la FNEEQ-CSN.

Pour la FNEEQ-CSN, la question est d’autant plus préoccupante que rien n’a filtré de l’enquête approfondie demandée par l’ex-ministre Hélène David à l’été 2018. L’Université TÉLUQ poursuit toujours sa restructuration dont l’essentiel consiste à fragmenter la tâche jusqu’ici dévolue aux tutrices et aux tuteurs et à en transférer une bonne partie à un autre groupe d’enseignants contractuels et embauchés à cette fin. La situation préoccupe l’ensemble des chargé-es de cours du Québec qui y voient un modèle de formation à distance qui pourrait aussi les affecter s’il était exporté aux autres universités.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

Lors de la dernière négociation des conventions collectives dans le secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’est engagé envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, force est de constater que l’actuel gouvernement ne respecte aucun de ses engagements.

« Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN. À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de services supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « le gouvernement doit respecter les engagements pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour des services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », défend Sol Zanetti, responsable solidaire en matière de santé et services sociaux.

À propos de la CSN et de la FSSS

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente la majorité des paramédics au Québec, soit environ 3500. Elle compte près de 110 000 syndiqué-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.

La CSN en faveur d’un investissement massif pour la petite enfance

La CSN accueille favorablement la volonté du gouvernement d’investir davantage pour nos enfants de quatre ans, mais souhaite qu’il le fasse aussi pour l’ensemble de la petite enfance. « Le réseau des services éducatifs à l’enfance a été conçu pour les enfants de 0 à 5 ans et il a fait ses preuves pour bien préparer les enfants à la maternelle 5 ans. Le problème, c’est qu’il manque cruellement de places et les parents attendent souvent pendant des années avant d’avoir accès à un service de garde éducatif », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Ce dernier demande donc au gouvernement de prendre les budgets prévus pour les enfants de quatre ans afin d’offrir un réel choix aux parents en donnant un accès aux CPE et aux milieux familiaux régis et subventionnés à ceux qui le souhaitent, et ce, à un coût équivalent à celui de la maternelle. Il n’est pas judicieux d’offrir des maternelles 4 ans mur à mur. La centrale demande plutôt la gratuité des services de garde éducatifs pour les familles à faible revenu ainsi que pour tous les enfants de quatre ans.

« Pourquoi dépenser près de deux milliards de dollars en béton, alors que les mesures les plus urgentes seraient de réinvestir dans le réseau de l’éducation et de la petite enfance et de rendre disponibles les services éducatifs et les professionnel-les nécessaires pour les enfants plus vulnérables », ajoute Jacques Létourneau, qui rappelle que les coupes dans le réseau scolaire et dans celui de la santé et des services sociaux ont rendu l’accès à ces spécialistes très difficiles, même dans les écoles.

Ratio avantageux

Une autre raison qui milite pour privilégier les services de garde éducatifs pour la petite enfance à l’école, c’est le ratio adulte-enfants. « Limiter le nombre d’enfants par éducatrice est primordial pour la qualité des interactions », soutient Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN), qui représente plus de 13 000 membres dans le réseau des services de garde éducatifs. Ce dernier permet un ratio adulte-enfants avantageux (1 pour 6 ou 1 pour 10 au maximum).

Diagnostic avant 4 ans

En plus du ratio plus avantageux, les services de garde éducatifs permettent un diagnostic plus précoce des troubles de l’apprentissage, bien avant quatre ans. « Quand on parle de diagnostic précoce à l’âge de quatre ans, pour un pédiatre, c’est comme si vous me demandiez d’agir dans un CHSLD de bébés », a lancé récemment le pédiatre reconnu Jean-François Chicoine en entrevue avec la CSN. Ce dernier précise que plusieurs diagnostics importants peuvent se faire à 18 mois avec un accès au spécialiste approprié.

Formation adaptée

En ce qui concerne la formation, rappelons qu’une majorité d’éducatrices des services de garde ont suivi une formation entièrement axée sur les enfants de 0-5 ans, tandis que les enseignantes et enseignants détiennent une formation adaptée pour les 5 à 12 ans et non sur les besoins des tout-petits. Ces derniers ne sont pas aussi bien préparés pour l’apprentissage par le jeu.

Que veulent les parents ?

Un récent sondage Léger montre que les parents préfèrent les services de garde éducatifs à la maternelle 4 ans. Le seul obstacle est le manque de places en CPE et chez les responsables en services de garde régis et subventionnés. L’argent prévu pour les maternelles 4 ans pourrait cependant résoudre ce dernier problème tout en permettant l’embauche de plus de professionnel-les. Par ailleurs, rien ne permet de croire que les 20 % d’enfants qui, pour le moment, échappent à toute forme de services éducatifs avant 5 ans seront inscrits par leurs parents à la maternelle 4 ans. Ces parents tiennent peut-être à garder leur enfant à la maison ou attendent une place en services de garde à l’enfance ou encore travaillent avec des horaires atypiques. « Il faudrait en savoir plus sur ces parents avant de créer à grands frais un 2e réseau parallèle pour la petite enfance », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN qui est l’organisation la plus représentative du personnel des CPE.

Un réseau inachevé

Le précédent gouvernement a malheureusement imposé des freins au développement de places subventionnées pour les enfants, notamment en finançant seulement 50 % du coût des nouvelles installations. Cette mesure a favorisé l’essor des garderies privées, d’autant plus que des crédits d’impôt avantageux ont aussi été instaurés. Pour des familles de la classe moyenne, ces crédits peuvent rendre la garderie privée plus avantageuse financièrement au détriment du volet éducatif qui est beaucoup moins encadré dans ce type de service. La CSN demande donc la poursuite du développement des places en milieu familial régi et en CPE, la fin de la modulation des tarifs ainsi que la fin du crédit d’impôt pour frais de service de garde.

La CNESST doit prendre soin du personnel de la santé et des services sociaux

Les principales organisations syndicales représentant le personnel du secteur de la santé et des services sociaux accueillent très favorablement l’ensemble des recommandations formulées par la Vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, dans l’audit de performance de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) en prévention en santé et en sécurité au travail. « Les organisations syndicales demandent depuis longtemps que la CNESST joue un rôle plus proactif dans le réseau de la santé et des services sociaux. Quotidiennement, nous sommes les témoins des constats dressés par madame Leclerc et il est grand temps que ça change », souligne Linda Lapointe, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ.

Dans son rapport, la Vérificatrice générale invite notamment la CNESST à utiliser pleinement tous ses pouvoirs règlementaires afin de contribuer à la modernisation du régime de santé et de sécurité au travail.

« Le réseau de la santé et des services sociaux traverse actuellement une crise. Il est donc urgent que les quatre mécanismes de prévention soient intégralement implantés dans le secteur de la santé et des services sociaux », affirme Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Le rapport indique aussi que la prévention doit prendre plus de place et être organisée de manière plus efficace par la CNESST.

« La prévention doit devenir LA priorité. Pour ce faire, il faut que la CNESST mette en place sans tarder des incitatifs plus efficaces, qu’elle consacre plus de ressource à ce volet, et qu’elle conçoive des outils mieux adaptés », souligne Christian Naud, Représentant politique du dossier santé et sécurité au travail de la Fédération des Professionnèles (FP-CSN).

La Vérificatrice générale met en outre la lumière sur des lacunes en matière d’inspection. Par exemple, bien que le secteur de la santé soit une nouvelle priorité pour la Commission depuis 2017, le rapport estime que ce secteur est « laissé pour compte » en matière d’inspection. La CNESST attend en effet un « plan d’action du milieu » avant de procéder.

« La CNESST ne peut plus tarder à intervenir. Il y a longtemps que nous l’avons saisie de la crise qui prévaut en santé et services sociaux. Le milieu de la santé et des services sociaux ne peut être laissé à lui-même. Des inspections doivent donc être faites dans le secteur de la santé et des services sociaux », affirme Frédéric Brisson, Président du CPAS-SCFP. « Les lésions au travail sont en hausse et la situation est inacceptable, tant d’un point de vue humain que financier. La CNESST doit notamment s’assurer que la prévention est organisée comme il se doit et qu’elle est efficace partout dans le secteur et qu’elle s’effectue de manière paritaire avec les syndicats, à toutes les étapes. C’est son rôle. », ajoute Line Camerlain, première vice-présidente de la CSQ.

Santé mentale négligée

La Vérificatrice demande aussi à la CNESST d’être plus « proactive » en ce qui concerne les risques latents et émergents pour la santé des travailleuses et de travailleurs. Le rapport souligne en particulier que la santé psychologique « préoccupe » la CNESST, mais que cette dernière n’en a pourtant pas fait une priorité dans son plan 2017-2019. Le rapport de la Vérificatrice souligne que l’OCDE a pourtant indiqué, dès 2012, que la santé psychologique était un « nouveau défi prioritaire » du monde du travail. « Il faut que la CNESST intervienne en reconnaissant que de nombreux problèmes de santé mentale sont liés au travail », indique Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ). « La CNESST doit soutenir concrètement le processus d’identification des risques qui existent dans les milieux et exiger leur élimination. Elle doit s’assurer que le tout se fasse efficacement », précise Madame Nelson.

Le rapport souligne aussi qu’aucune nouvelle maladie n’a été reconnue par la CNESST depuis 1985 et qu’aucun plan d’action n’est prévu pour les troubles musculo-squelettiques qui représentent pourtant un pourcentage important des lésions.

« La CNESST doit agir sans tarder sur la question de la santé psychologique qui est un nouveau fléau partout dans le réseau », conclut Carolle Dubé, présidente de l’APTS.