La CSN appuie la déclaration finale du Sommet de l’économie sociale et solidaire
La Confédération des syndicats nationaux souscrit pleinement à la déclaration finale du Sommet de l’économie sociale et solidaire. La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, est particulièrement heureuse que cette déclaration place l’économie sociale dans un mouvement plus large dont les actions contribueront à la construction de solutions alternatives au néolibéralisme. « Pour nous, l’économie sociale est bien plus qu’un secteur campé quelque part entre l’économie publique et l’économie privée, elle est d’abord et avant tout un participant à un mouvement de transformation sociale. »
Tout développement économique durable du Québec et de ses régions doit non seulement s’appuyer sur une économie plurielle, mais aussi faire appel à un ensemble de stratégies. Pour la CSN, il est essentiel de se déployer à plusieurs niveaux : par l’action des travailleuses, des travailleurs et de leurs syndicats dans tous les secteurs d’activité afin d’améliorer les conditions de travail et d’influer sur la gestion des entreprises et l’organisation du travail ; par la mobilisation des collectivités dans leurs localités et leurs régions afin qu’elles puissent disposer de moyens pour prendre en charge leur développement ; par la vigilance et les pressions de la société civile afin que l’État assume ses fonctions de régulation de l’activité économique et de redistribution de la richesse ; par la consolidation des solidarités internationales afin qu’émergent des solutions alternatives à la mondialisation néolibérale.
« C’est ce cadre stratégique élargi que reconnaît la déclaration qui vient d’être adoptée et qui situe toute la pertinence de l’économie sociale et solidaire, non comme une panacée, mais comme une contribution essentielle au développement social et économique du Québec et à l’élargissement des espaces démocratiques », de se réjouir Claudette Carbonneau.
La CSN, qui comptait sur une délégation d’une vingtaine de personnes représentant son comité exécutif et différente composante de la centrale, est fière d’avoir pu contribuer à cette importante réunion. La Confédération des syndicats nationaux a d’ailleurs pris trois engagements formels au cours de cette rencontre de deux jours.
Travailler solidairement
Devant la prolifération des emplois précaires, l’accès limité aux avantages sociaux, les salaires modestes et un taux de syndicalisation faible dans plusieurs entreprises d’économie sociale, les participantes et les participants au Sommet ont constaté qu’il y a encore beaucoup à faire. C’est ainsi que la CSN s’engage à participer avec toute l’énergie nécessaire au groupe de travail national de l’économie solidaire qui se penchera sur les questions liées aux conditions de travail des personnes, bien souvent des femmes, qui travaillent dans les entreprises d’économie sociale. « Il y a là un défi important, un enjeu, un impératif pour assurer l’avenir de ces entreprises et de ces emplois », de déclarer Claudette Carbonneau. La CSN peut d’ailleurs mettre à profit un exemple qu’elle connaît bien, celui de la syndicalisation des éducatrices des centres de la petite enfance qui a conduit ses 8000 membres à obtenir des gains appréciables en matière de conditions de travail et d’équité salariale.
Entreprendre solidairement
Le problème de relève dans les PME québécoises est bien réel. Le départ à la retraite du propriétaire d’une entreprise se traduit souvent par la vente de celle-ci. Pourtant, il y a au sein de l’entreprise, une expérience accumulée par les travailleuses et les travailleurs, laquelle pourrait être mise à profit. C’est ainsi qu’en association avec le Chantier de l’économie sociale et le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, la CSN s’engage à participer à l’élaboration d’une stratégie afin que la coopération du travail soit considérée comme une solution de relève au sein des PME. La CSN et certains de ses syndicats affiliés ont déjà été associés à la création de coopératives de travail dans des domaines comme le transport ambulancier, l’hébergement, la restauration, la production de caoutchouc, la production hydraulique, etc.
Consommer de façon responsable
Depuis 2003, la CSN est engagée dans une campagne en faveur du commerce équitable et de la consommation responsable, en alliance avec Équiterre et Oxfam-Québec. Chaque jour, les membres de la CSN sont invités à poser des gestes concrets comme rendre disponible du café équitable sur les lieux de travail, intervenir pour une gestion écologique des matières résiduelles, participer à la collecte de vêtements usagers remis à des entreprises d’économie sociale, soutenir le covoiturage. C’est ainsi que la CSN s’engage à poursuivre avec vigueur cette campagne et à coordonner ses activités sur une base régionale avec les autres groupes et organismes engagés sur ces questions.
La CSN est engagée depuis longtemps dans l’économie sociale et solidaire, que ce soit par ses liens historiques avec le mouvement communautaire, son implication pour le développement d’un réseau de services de garde répondant aux besoins de la conciliation famille-travail, que ce soit encore par son soutien au démarrage de coopérative de travail pour contrer la fermeture d’entreprises, ou encore par les institutions économiques qu’elle a créées, comme la Caisse d’économie solidaire, Bâtirente, Fondaction et d’autres, qui sont résolument engagées dans le soutien aux entreprises collectives.
Source : CSN – 17 novembre 2006
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN tél. : 514 598-2155