Campagne électorale
Quels engagements pour le transport scolaire ?
Les conductrices et conducteurs d’autobus scolaire du Québec souhaitent que les partis politiques fassent connaître leurs intentions pour résoudre les problèmes que vit le transport scolaire. Les 2200 membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) dans le transport écolier revendiquent un financement adéquat pour endiguer la pénurie de main-d’uvre, assurer un revenu convenable aux conducteurs et l’élaboration d’une politique nationale de sécurité et de discipline dans les autobus scolaires.
Au sortir d’une instance qui a réuni depuis hier les représentantes et les représentants des 40 syndicats de ce secteur affiliés à la CSN, les délégué-es syndicaux interpellent les partis politiques pour qu’ils fassent connaître leurs intentions dans ce dossier. Les conditions de travail dans le transport scolaire sont difficiles et la rémunération est peu élevée, la moyenne salariale annuelle moyenne s’élevant à environ 17 000 $. Ces bas revenus sont en grande partie responsables de la pénurie de main-d’uvre qui est chronique dans ce secteur. Les transporteurs ont peine à recruter du personnel et doivent souvent s’en remettre à des retraités pour assurer le service, les jeunes choisissant un travail mieux rémunéré.
« Le financement provenant du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport est nettement insuffisant, a dénoncé le président du secteur scolaire de la CSN, Jacques Forgues. Tous les partis politiques l’avaient reconnu lors de la dernière campagne électorale. Ils sont aujourd’hui silencieux. Nous leur demandons aujourd’hui de prendre des engagements pour, qu’enfin, soit reconnu le travail des 9000 travailleuses et travailleurs qui, tous les matins, assurent le transport écolier à près de 650 000 enfants partout au Québec. »
Les membres de la FEESP-CSN de ce secteur réclament aussi une politique nationale de sécurité et de discipline dans les autobus scolaires. Actuellement, les règles, lorsqu’elles existent, sont différentes d’une commission scolaire, voire d’une école, à l’autre. « Nous ne nous sentons pas toujours appuyés lorsque surviennent des problèmes avec les jeunes dans les véhicules, a poursuivi Jacques Forgues. Notre travail demande une grande concentration et il n’est pas rare que nous devions nous transformer en préfets de discipline avec les jeunes. Les règles dans les autobus doivent être claires pour tout le monde : les jeunes, leurs parents, les directions d’écoles et de commissions scolaires, les transporteurs et les conducteurs. »
La mobilisation des dernières années pour la reconnaissance du travail des conductrices et conducteurs d’autobus scolaires a permis la mise sur pied de deux comités de travail sur le financement et sur la discipline et la sécurité. En plus de la FEESP-CSN, tous les intervenants y sont présents : comités de parents, commissions scolaires, directions d’école, associations de transporteurs et les ministères de l’Éducation et des Transports. « Qu’adviendra-t-il de ces comités après l’élection ?, demande le porte-parole syndical. Les partis en lice doivent s’engager à poursuivre les travaux. »
Au cours de la réunion du secteur scolaire de la FEESP-CSN, les délégué-es syndicaux ont poursuivi leur réflexion pour établir une plate-forme de revendications visant à assurer un financement adéquat du transport écolier au Québec.
La FEESP-CSN représente près de 54 000 travailleuses et travailleurs, dont plus de la moitié des conductrices et conducteurs d’autobus scolaire syndiqués au Québec.
Source : CSN – 21 novembre 2008
Pour renseignements : Louis-Serge Houle, Service des communications de la CSN, cell. : 514 792-0795